Marcel Pagnol
Naïs
Un jour, un voisin, qui était très gentil, m'a dit : « Oh, le joli petit bossu ! » J'ai demandé à ma grand-mère : « Qu'est-ce que c'est, un bossu ? » Alors elle m'a chanté une vieille chanson. Je me rappelle pas la musique, mais les paroles, ça disait comme ça : « Un rêve m'a dit une chose étrange, Un secret de Dieu qu'on n'a jamais su, Les petits bossus sont de petits anges, Qui cachent leurs ailes sous leurs pardessus. Voilà le secret des petits bossus… » Les grand-mères, madame Rostaing, c'est comme le mimosa, c'est doux et c'est frais, mais c'est fragile. Un matin, elle n'était plus là. Une bosse et une grand-mère, ça va très bien, on peut chanter. Mai, un petit bossu qui a perdu sa grand-mère, c'est un bossu tout court.
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En laissant Tartuffe entrer dans sa maison, Orgon ne pouvait pas imaginer qu'il allait mettre en péril sa fortune, son honneur, son bonheur et l'unité de sa famille. Et pourtant, c'est bien à quoi travaille « l'imposteur », mais toujours à l'insu du maître de maison : si Tartuffe courtise la femme d'Orgon, c'est sous prétexte de l'entretenir de religion; s'il spolie ses enfants, c'est sous couvert de les remettre dans le droit chemin; s'il s'approprie les cordons de la bourse, c'est pour mieux organiser la dévotion familiale. Comment, dans ces conditions, Orgon aurait-il pu s'apercevoir de son aveuglement et donner au faux dévot la correction qu'il mérite? Avec Tartuffe, Molière livre une satire grinçante de toutes les hypocrisies, satire qui fait mouche et qui, 300 ans plus tard, reste toujours de mise.