Sihem Souid
Omerta dans la police
Abus de pouvoir, corruption, trafic de statistiques, racisme, sexisme et homophobie, voici la face cachée de la police. Ce livre est aussi l’histoire d’une femme flic, entrée dans la grande maison par vocation, qui déchante progressivement. Elle croyait que la police nationale était au service des citoyens, mais elle découvre que l’institution bafoue les valeurs républicaines plus qu’elle ne les défend. Documents à l’appui, Sihem Souid décide, au détriment de sa carrière, de briser l’omerta en saisissant la justice pénale. Chantages, pressions, menaces : sa plainte la poursuit jusque dans sa vie personnelle.
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Ils sont partout, dans l’électronique comme dans l’automobile, avenue de l’Opéra comme à Wall Street, dans la haute couture comme dans l’art contemporain. Edith Cresson les a comparés à des « fourmis » tandis que d’autres nous les proposent comme modèles. Les Japonais sont devenus inévitables. Faut-il pour autant s’incliner devant les nouveaux puissants du jour et prendre pour argent comptant l’image d’Epinal qui nous est donnée de ce peuple uni et travailleur, à l’exquise politesse orientale ? Stéphane Benamou refuse de tomber dans le piège. Le Japon qu’il nous croque en cinquante articles demeure la puissance impérialiste et totalitaire d’hier, un pays rongé par le racisme et l’apartheid, qui ne renie rien de ses ambitions, dissimule ses crimes passés et travaille à sa revanche déjà bien engagée. Ce guide impitoyable de « l’autre Japon » est avant tout une invitation à la lucidité.
Le Rapt de Ganymède
D'après la mythologie grecque, Ganymède était le plus bel adolescent vivant sur la terre. Zeus, le dieu suprême, étant tombé amoureux du jeune homme, prit la forme d'un aigle pour l'enlever et en faire son compagnon dans le ciel. Le rapt de Ganymède est resté le symbole de l'audace nécessaire à un amour qui défie les règles communes. Quand j'étais étudiant, deux mots étaient synonymes : homosexuel et paria. Aux hommes et aux femmes de ma génération a manqué la possibilité de découvrir, chez des modèles que le monde entier admire, une légitimation de goûts que l'opinion publique réprouve sous l'épithète de « contre nature ».
Résurrection – Tome II
Tolstoï entame une enquête immense, descend dans l'enfer putride des prisons, scrute les détenus, polémique avec les » idéologues » révolutionnaires, interroge le peuple. Résurrection se veut un roman total, mais cette fois-ci le Tolstoï millénariste refuse la durée et exige tout tout de suite : le salut total de la création. C'est peut-être ce qui fait de Résurrection, paru quand naissait le XXe siècle, un signe avant-coureur des grands soubresauts millénaristes de notre siècle à nous.
La relève du matin
Les morts vont vite, rappelle un dicton populaire. Des jeunes hommes tombés pendant la guerre de 1914-19i8, combien ont laissé un souvenir ? L'oubli n'est-il pas leur lot puisque, n'ayant fait de mal à personne, ils n'ont pris place dans aucune vie » ? A cette remarque d'ironie amère, sur laquelle s'ouvre l'essai écrit en mémoire d'un « tort de dix-neuf ans, fait écho la conclusion du Concert dans un parc : » Les hommes, dans leur course, se passent l'un à l'autre l'indifférence. Ce n'est pas un flambeau. Mais c'est un pain, et qui permet de vivre. » On aurait pourtant tort de croire que dans ces pages rédigées de 1916 à 1920 Henry de Montherlant ait pour propos unique la révolte ou la résignation devant un destin qui fauche la jeunesse d'un pays à la fleur de l'âge.