Inga Abele
Nature morte à la grenade
Les intrigues d’Inga Abele ont pour cadre la Lettonie d’aujourd’hui où ses personnages se débattent dans des relations compliquées et parfois douloureuses. » Analyse profonde, psychologie impitoyable et paysages forts « , voici comment le style de ce jeune auteur est caractérisé par ses pairs. Ce premier livre d’Inga Abele à paraître en français réunit quatre nouvelles traduites du letton par Gita Grinberga et Henri Menantaud : Nature morte à la grenade, Les fleuves de nos pays, Offrez-moi un violon, Les années d’amour.
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Laisse flotter les rubans
Notre mémoire est plus riche que nous ne le croyons. A condition de « laisser flotter les rubans » du souvenir, elle nous ouvre un champ infini d’émotions et de sentiments. Un mot d’un être cher, qui revient à l’esprit, une rencontre qui n’a pas eu de suite, une scène à laquelle on a été mêlé sans la comprendre, un remords qui soudain vous assaille… Ces infimes détails de la vie disent bien souvent, mieux que les grands faits marquants, notre vérité et celle des êtres qui nous entourent. L’auteur de Pourquoi la Grèce ? et du Trésor des savoirs oubliés, en une quinzaine de brefs récits merveilleusement ciselés, nous le fait découvrir avec autant de subtilité que d’humanité généreuse.
Le rosier de Madame Husson
Un ami du narrateur, très imbu de l’histoire locale, raconte l’anecdote suivante : Mme Husson, modèle de vertu de Gisors, s’est mis en tête de promouvoir la chasteté dans sa ville en couronnant une rosière. Mais aucune fille ne résiste à l’enquête de mœurs, aussi Mme Husson se rabat-elle sur l’esprit simple du village, Isidore, qui est couronné « rosier ». Or celui-ci utilise sa récompense pour s’encanailler à Paris.
Vice et Versant
Nuit alpine, nuit câline, nuit d’amour (sur un air connu), telle est la phrase en exergue qui invite à la lecture de Vice et versant., la première des onze nouvelles verticales de ce recueil. En plus du titre, le ton est-il donné pour autant ? C’est plus compliqué que ça… Humour et sensualité seront du voyage, c’est sûr : d’emblée, il s’agit d’étreinte et d’extase. Pourtant, il faudra se méfier des apparences : la roche peut être chaude comme un ventre, alors que déjà la montagne est inquiétante et que, bientôt, elle se montrera impitoyable et cruelle. On ne saurait toutefois la résumer là, quand, plus loin, toute la beauté du monde se retrouve dans un flocon de neige et que, ailleurs, tout l’amour du monde peut tenir à un mousqueton… En Himalaya, en Islande, en Alaska, à Chamonix, au Yosemite, en rocher comme en glace, en paroi ou en pente douce, jusqu’au sommet ou tout au fond d’une crevasse, aujourd’hui peut-être, ou alors hier, sous les traits d’un homme, à travers les yeux d’une enfant, et le plus souvent par la voix d’une femme, dans le rire franc ou le rire jaune, dans l’effroi, le mystère ou dans les larmes, Angélique Prick nous promène sur tous les versants d’une montagne protéiforme.
Les saisons d’Hossegor
Les années 1910 à Hossegor, une bonne société de gens de lettres s'installe autour du lac. Invité par Rosny Jeune, Paul Claudel est embarqué pour une promenade sur le courant d'Huchet jusqu'à l'océan. Là, il fait une découverte et c'est une sorte de révélation ! Onze nouvelles qui ont pour cadre Hossegor. Onze nouvelles légères, graves, dramatiques, drôles. Onze moments, onze climats différents. Onze histoires serrées comme autant de cafés. À déguster à petites gorgées pour en savourer tous les goûts et tous les parfums.