
Nouvelles à chute
Sélectionnée pour la particularité de sa chute, chacune des nouvelles de ce recueil peut vous réserver une surprise si vous vous laissez guider par l’auteur… ou vous entraîner dans un véritable défi intellectuel si vous décidez de ne pas vous laisser surprendre. L’après-texte est un appareil pédagogique à destination des classes de 3è et 2nde.
Amours sorcières
Des amants tentant de concrétiser par l’usage de gri-gri un amour qui leur échappe, un homme de science contraint de faire appel à la sorcellerie pour se protéger des mauvais sorts, et pour récupérer une partie de son disque dur parti en explosion de pixels, les poisons concoctés par les belles-mères pour tuer l’amour et rendre les fils, ou bien un employé de la compagnie d’électricité qui promet la lumière aux habitant d’un village lointain et en profite pour les escroquer. Or les sorciers ont plus d’un tour dans leurs sacs, et l’amour peut s’avérer être la pire des punitions. Dans une langue simple et vibrante, animée du souffle magique des contes orientaux, Tahar Ben Jelloun se fait le dépositaire d’une vingtaine de récits d’amour et de trahison ; ou de trahison dans l’amour, ou bien même de trahison engendrant l’amour. Portant un regard drôle et vivace sur les sentiments, l’auteur marocain dessine un portrait sociologique de son pays, sulfureux mélange entre son histoire moderne et la survivance des traditions. L’amour, dans ce contexte, se déploie, s’industrialise, rencontre Descartes. Jusqu’à ce qu’il vienne à croiser le mauvais œil, un muezzin au pouvoir étrange, un talisman plus fort que les autres. Et la magie opère, comme toujours, avec Tahar Ben Jelloun. Hector Chavez
Les méduses ont-elles sommeil ?
Mon destin ne pouvait pas être aussi simple que le leur. Aussi plat. Aussi rien. Je voulais devenir quelqu’un. Paris m’attendait, je le savais, que Paris m’attendait. J’ai alors quitté le gouffre dans lequel Dieu et ma mère m’avaient implantée, et ai fait de mon quotidien ce dont je n’avais jamais rêvé : un désastre. Quand on vit à Trapellun anagramme de nulle part. on n’a rien d’autre à faire que tourner en rond, surtout quand on a été élue bouc émissaire de sa classe. A Paris, capitale de la réussite, tout est épanouissant, et il n’y a de morose que la pluie en automne. Maintenant qu’elle y réside, Hélène, dix-huit ans, mène une vie plus gaie, pleine de sens. Ca, elle en est sûre, et lorsqu’elle s’enlise dans le monde de la nuit, tragiquement bercée par la musique électronique et la poudre des rêves factices, Hélène en reste persuadée : sa vie est une merveille. Telle est l’histoire que raconte Louisiane C. Dor, jeune auteur à la plume aérienne, dans un récit aussi bref que sa vérité est impitoyable. Je me prépare pendant des heures pour les soirées. C’est moi qui serai la plus belle. C’est moi qui aurai le rouge à lèvres le plus rouge et le look le plus soigné. Dans trois heures, c’est aussi moi qui aurai les yeux les plus angoissants et la peau la plus moite. Mais à ce moment-là, je ne me regarderai plus dans le miroir. La beauté sera dans ma tête et l’horreur ne se lira que sur mon visage. Mes cheveux seront sens dessus dessous ; mes cernes et mes pupilles seront charbon. Mon rouge à lèvres se sera éparpillé tout autour de ma bouche à cause des grincements de dents et des mordillements de lèvres que provoque la MDMA. J’ai la peau qui brille de mille feux sous les boules à facettes.
Histoires de… Neuf nouvelles
Daniel Boulanger, Christian Jacq, Elizabeth George, Agatha Christie, Jean-Pierre Chabrol, Frances Fyfield – 9 nouvelles policières : Service Dangereux – Le Pain Blanc du Chasseur – Le Point de Non-Retour – Le Cadeau – Un Petit Reconstituant – La Déesse dans l’Arbre – A une Seconde Près – L’Age d’Or – La Louve.
Saviez-vous qu’aux dernières nouvelles d’Égypte, Ramsès serait toujours vivant et qu’on peut même l’apercevoir à l’heure du déjeuner à Louxor ? Que, du côté de Lycopolis, une alchimiste du nom de Cléopâtre détiendrait le secret de la haute science ? Drôles, merveilleuses, poétiques ou mystérieuses, les vingt-trois nouvelles que Christian Jacq présente ici pour la première fois sous forme de recueil ne cessent de nous surprendre. Situées au temps des pharaons ou de nos jours, écho de textes égyptiens anciens ou souvenirs d’aventures vécues, toutes invitent à une séduisante rêverie entre étrange et réalité. Et qu’ils soient bergers ou puissants, artistes ou aventuriers, guerriers ou divinités, les héros de ces récits nous entraînent, par-delà le temps et l’espace, à réfléchir au sens de nos vies…
Chroniques de Ford County
Un avocat frustré détourne des dommages-intérêts de ses clients ; un arnaqueur se prétend en partie amérindien pour ouvrir un casino ; un surveillant dans une maison de retraite manipule les patients et le personnel ; trois hommes partis en virée pour faire un don de sang s’arrêtent dans un club de strip-tease et finissent en prison ; la famille d’un homosexuel blanc atteint du sida demande à une vieille femme noire de le soigner jusqu’à sa mort…
Dans un de ses livres les plus personnels, John Grisham nous emmène au coeur du comté du Mississippi où se déroulait déjà l’intrigue de son premier roman, Non coupable. Le sud des Etats-Unis et ses petites villes enclavées offrent, bien plus qu’un décor, un climat, un fil conducteur et constituent presque un personnage à part entière.
Tantôt captivantes, tantôt émouvantes, ces Chroniques de Ford County décrivent les destins ordinaires ou extraordinaires de personnages qui se révèlent étonnamment proches de nous : leurs sentiments et leurs faiblesses, brossés avec justesse et souvent beaucoup d’humour, sont universels. Au détour d’une histoire, au creux d’un portrait, on découvre, s’il en était encore besoin, le talent de conteur de John Grisham.
Flamme et l’étalon noir
A partir de 10 ans
Black, l’Étalon Noir, vient de pénétrer pour la première fois dans l’île d’Azul, lorsque soudain il s’arrête. Devant lui se dresse Flamme, l’étalon alezan, le pur-sang sauvage, maître de l’île !
La bataille est fatale. Quand elle se produit, furieuse, toute l’île retentit de leurs hennissements et du bruit des coups qu’ils se portent.
Puis, brusquement, les deux superbes animaux cessent de combattre… et entreprennent de lutter d’un même cœur contre un ennemi commun.
Ainsi commence, sur l’île déserte, une amitié totale, mais dramatique, entre Flamme et l’Étalon Noir. Pour qu’ils se rencontrent enfin, il a fallu un extraordinaire enchaînement de circonstances…
Voir le monde à travers les yeux d’Elsa, c’est croire qu’à force de tout compter, le coeur peut devenir sec.
May est architecte de la maison du bonheur. Si seulement, la nuit de Noël, ses rêves devenaient réalité.
Gaston, lui, regarde en arrière les jours de pluie et s’imagine un monde où tout est encore possible… au moins le temps d’un dernier tour de manège.
Trois auteurs contemporains, trois regards réalistes et humanistes sur le monde d’aujourd’hui.
Histoires pressées
Les Histoires pressées, ce sont des histoires courtes à déguster à table entre deux bouchées, à l’école dans la cour de récré, ou ailleurs si ça nous chante. Histoires à terminer, à raccommoder, à détruire en mille morceaux. Juste le temps d’un sourire, d’un frisson ou d’une émotion. Il arrive tant de choses bizarres dans la vie quand on sait comment la regarder!
Vingt histoires, à dévorer, à murmurer, à partager. Vingt manières de rire et de s’émouvoir.
Vingt prétextes pour penser à ce que l’on oublie et pour voir ce que l’on cache.
Vingt chemins pour aller du plus léger au plus sérieux, du plus grave au plus doux.
Vingt façons de se souvenir de ce qu’on a été et de rêver à ce que l’on sera.
Vingt regards pour saisir le monde, dans sa lumière et dans ses ombres.
Vingt raisons de rester des enfants ou de le redevenir. Vingt sourires.
Vingt bonheurs.
Vingt battements de cœur.
Avec des illustrations du peintre Pierre Koppe.
Le dernier refuge
Dans ce roman, Salah Benlabed visite à sa façon une page méconnue de l’histoire en faisant se côtoyer des personnages aussi bien fictifs que réels. Nous sommes au milieu du XIXe siècle, les armées françaises envahissent l’Algérie et se heurtent à la résistance de l’émir Abdelkader qui sera finalement vaincu et exilé, mais deviendra l’ami de Napoléon III, et son nom sera même donné à une ville des Etats-Unis. C’est dans ce cadre historique, qui sert de toile de fond au roman, que s’inscrit le destin de la jeune Houria, innocente bergère arrachée à ses montagnes et propulsée malgré elle au cœur du conflit. Tout au long du récit, Salah Benlabed dialogue avec ce personnage : il l’interpelle, suit les traces de sa caravane, raconte ses peurs et ses cauchemars, ses amours et ses deuils; il évoque aussi les massacres dont elle est témoin et lui parle de son époque à lui, où les conflits se perpétuent, plus ravageurs encore que ceux du XIXe siècle. Par ce va-et-vient entre le passé et le présent, LE DERNIER REFUGE, à la manière d’un conte ou d’une légende, propose une réflexion sur la guerre et le triste sort de ceux et celles qui la subissent.
L’homme qui déjouait les camouflages
Un matin de décembre 1914, un homme apprend la nouvelle qu’il redoutait le plus : la mobilisation générale pour lesdites vieilles colonies françaises. Cet homme, très impliqué dans la vie de sa petite commune posée face à la mer des Caraïbes, décide alors de prendre à contrepied l’opinion en faveur de cette mobilisation qu’il a en aversion et d’inciter son entourage à la désobéissance. C’est par le biais de ces actions, contre ce qu’il appele « les camouflages de fallacieux », que l’auteur a choisi d’évoquer la période de la Grande Guerre aux Antilles françaises.
Bas les voiles !
Si le voile est à la mode, c’est que la réalité est voilée, clame avec force cette jeune anthropologue iranienne à qui l’intégrisme imposa le foulard pendant dix ans. Le voile n’est respectable à aucun prix, rappelle-t-elle, car il promeut la culpabilité d’être femme : tout comme les victimes d’un viol, les voilées se sentent honteuses, intrinsèquement impures de l’intérieur. Pour Chahdortt Djavann, le voile est l’étoile jaune de la condition féminine !
Notre amie Judith
Doris Lessing a montré dans L’Habitude d’aimer son extraordinaire aptitude à faire vivre des êtres en quelques pages, à percer à jour les secrets dérisoires ou inavouables des existences,. les petites comédies que l’on se joue à soi-même. Qu’elle dévoile la vanité et le mensonge sous le masque de la conviction ( La Tentation de Jack Orkney ), évoque avec une rare audace les relations d’un frère et d’une soeur tous deux mariés ( L’Un l’autre )ou nous montre le visage douloureux de la solitude et de l’abandon ( Une vieille femme et son chat ), elle témoigne ici de la même alliance de compassion et d’ironie, de lucidité et d’humanité. Doris Lessing ne dénonce rien, elle constate et s’amuse. On peut trouver cela féroce ; elle ne fait qu’affirmer ce que les autres taisent.
Une anthologie de jeunes adultes africains – Ces histoires du plus vieux continent et foyer de la population la plus jeune du monde vont de la fantasy, aux réflexions de la jeunesse en période de conflit, à la mort vue par de jeunes adultes, à la famille, l’amitié, l’éveil sexuel, l’éducation et la transition vers l’âge adulte. La diversité des récits de cette première anthologie de fiction africaine pour jeunes adultes capture avec force les voix diverses que toute personne adolescente connaît ou connaîtra. Des voix parfois affirmées, parfois incertaines, mais toujours conscientes des mondes multiples qui les entourent.
Chaque jour est un adieu
Je sursaute à cette seule idée : d’autres gens y habitent, dans notre maison. Et ça reste complètement insupportable. Combien de temps a-t-elle été à nous ? J’avais six ans quand on s’y est installés. J’en avais vingt-cinq à la mort de ma mère, quand elle a été vendue. Pourtant, je n’arriverai jamais à en parler autrement que de notre maison. On y a été tellement heureux et parfois, aussi, si totalement désespérés, nous tous, les dix enfants. Et nos parents. J’habite loin de Trans, maintenant, depuis longtemps, mais il m’arrive de repasser devant la maison, en tremblant. Et c’est comme si je me brûlais, en approchant de la fenêtre. Parce qu’en même temps que ce bonheur, il y a eu trop de malheur. Alain Rémond est un chroniqueur français, né en 1946 à Mortain (Manche). Alain Rémond naît dans une famille bretonne de dix enfants. Cette enfance difficile lui inspirera par la suite une série de romans autobiographiques. Après des études de philosophie, il devient professeur d’audiovisuel, puis critique de cinéma. Alain Remond entre en 1973 comme journaliste à Télérama. Rédacteur en chef adjoint à Paris-Hebdo en 1979, il rejoint Les Nouvelles Littéraires en 1980. C’est à lui que l’on doit la création, en 1981, de la rubrique « Mon Œil » de Télérama, dont il deviendra rédacteur en chef jusqu’en 2002. Alain Rémond a par ailleurs participé pendant six ans à l’émission Arrêt sur images, diffusée sur France 5. Actuellement, il rédige toutes les semaines une chronique dans Marianne et un billet chaque jour dans La Croix.
La Vénus d’Ille
TEXTE INTEGRAL
Une beauté merveilleuse… Un corps parfait, des contours si purs, des formes exquises et voluptueuses. Mais un visage… Un visage où l’incroyable beauté le dispute au dédain, à l’ironie, à la froide cruauté… C’est Vénus sortie de terre, l’idole redoutable et magnifique. Éternelle. Fascinante.
À quoi songeait l’impétueux jeune homme en lui passant l’anneau nuptial ? Le malheureux ! Quel infernal hymen vient-il de sceller ? Car c’est elle l’épousée. Elle qui viendra réclamer son dû le soir des noces !
Le sage se moque des visions et des apparitions surnaturelles. Le raisonneur fait fi des mises en garde, il se rit de prétendus fantômes et des récits à dresser les cheveux sur la tête. Quelle erreur ! Quelle redoutable erreur…
L’homme assis dans le couloir
« Un homme, une femme. Un homme assis dans l’ombre d’un couloir, une femme allongée dans un jardin à quelques mètres de lui. On sait quelles niaiseries moralisatrices peut engendrer cette simplicité édénique. Marguerite Duras les esquive toutes à une altitude de sobriété et de rareté où l’oxygène manque pour en dire plus. Comme une émotion suffocante pour ce dernier épisode de ses aventures esthétiques (…) Pour dire cette simplicité fondamentale, Duras a renoncé aux coquetteries stylistiques qui firent précédemment sa renommée (…) L’écriture y gagne en intensité, tout entière dans ses répétitions, ses hésitations, ses troubles, ses silences, à la hauteur du sujet..»
Quelque temps avant son mariage, une jeune femme rencontre un enfant et son père, qu’elle retrouve un soir plongés dans la contemplation d’un restaurant scolaire. Quand l’homme lui raconte pourquoi l’image d’un réfectoire le soir évoque pour lui le souvenir d’une piscine sous la pluie, la mélancolie s’installe tel un lien dont elle ne pourra plus se défaire…
Une jeune femme apprend la mort d’un camarade. Elle le connaissait peu mais cet accident la trouble plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Dans l’ambiance étrange de la cérémonie funèbre, elle rencontre quelqu’un qui va faire basculer son quotidien.
Avec finesse et subtilité, Yoko Ogawa effleure l’inconscient de personnages vivant des instants précieux, comme hors du temps, qui bouleversent leur existence. Attirés par l’autre, ils partent à la découverte des mystères de l’amour et de la mort aussi sereinement qu’ils se servent une tasse de thé.
L’association Femmes Leaders de Monaco a initié un concours de contes dans plus de 20 pays francophones auprès de classes d’enfants de 10 à 13 ans. Le principe pédagogique est d’aborder les valeurs fondamentales définies dans la Convention internationale des droits de l’enfant, et de les sensibiliser sur la réflexion de l’égalité garçons – filles. C’est un jury de personnalités internationales du monde de la culture qui participe à la sélection des trois récits lauréats. Remise des prix le 20 mars 2014 dans le cadre de la Journée mondiale de la francophonie, à Monaco, sous la présidence du Prince Albert II et de Monsieur Abdou Diouf. Le cherche midi est partenaire de cette initiative, réalisée pour la première fois de façon internationale, par la publication des 20 contes des enfants du monde entier.
Contes et Nouvelles – Tome 1
Les contes et nouvelles de Maupassant publiés entre 1875 et mars 1884.
Chroniques de l’asphalte
Qu’en est-il du jeune auteur dont on a dit, à la sortie de son premier roman, Récit d’un branleur, qu’il était à la littérature ce que les Sex Pistols ont été au rock ? Samuel Benchetrit ne s’est pas calmé. Après des aventures au cinéma (lacis et John) et au théâtre (Moins deux), il revient aujourd’hui en librairie avec un projet tout à fait déraisonnable : raconter, en cinq livres, les trente premières années de sa vie. Il aurait pu attendre d’avoir soixante ans pour faire le point. Il n’avait pas envie. Voici donc le premier volume : son enfance.
Caché dans la maison des fous
Elle s’était levée au moment où l’ambulance Ford manoeuvrait pour se garer sur la place, le faisceau des phares balayant la façade de grès. Elle était montée sur un banc pour apercevoir le médecin et le photographe qui se dirigeaient vers l’arrière du véhicule, leurs pas imprimés dans le tapis blanc qui déjà recouvrait le gravier. Une jeune femme en était sortie la première, le visage encadré par une épaisse chevelure noire, enveloppée dans une ample cape, puis un homme vêtu d’un pardessus croisé, les traits obscurcis par l’ombre portée de son chapeau, était apparu. Il s’était légèrement incliné pour allumer une cigarette, et la flamme vacillante avait éclairé un regard curieux, presque inquiet, celui que l’on promène sur ces endroits inconnus où l’on arrive sans les avoir choisis. 1943 : asile de fous de Saint-Alban, en Lozère. Une jeune résistante, Denise Glaser, vient s’y cacher. Au même moment, Paul Eluard et sa compagne s’y réfugient. Didier Daeninckx nous entraîne à leurs côtés, dans une plongée vertigineuse aux confins de la «normalité», là où surgit l’art brut et où la parole des «fous» garantit celle des poètes.
Trilogie New-Yorkaise
De toutes les qualités qui ont justifié le succès de la Trilogie new-yorkaise, l’art de la narration est sans doute la plus déterminante. C’est qu’il suffit de s’embarquer dans la première phrase d’un de ces trois romans pour être emporté par les péripéties de l’action et étourdi jusqu’au vertige par les tribulations des personnages. Très vite pourtant le thriller prend une allure de quête métaphysique, et la ville illimitée, insaisissable – New York – devient un gigantesque échiquier où Auster dispose ses pions. De ces trois romans, il avoue d’ailleurs vers la fin de La Chambre dérobée qu’ils sont une seule et même histoire considérée à des stades différents de la conscience qu’il a pu en avoir. Et d’ajouter : Il y a longtemps que je me démène pour dire adieu à quelque chose. Or il est vrai que, dans l’art de dire la dépossession, il est passé maître.
Les chasseurs
Un professeur d’université américain raconte sa vertigineuse descente aux enfers, le temps d’un été, au sortir d’une rupture amoureuse, dans l’isolement d’un appartement londonien. Avide de paix et de solitude, il ressent comme une agression la visite de courtoisie de son étrange voisine, Ridlev Wandor. Elle est laide, ingrate, quelconque. Un récit obsessionnel et fort de Claire Messud, une des voix majeures de la littérature américaine contemporaine.
Contes du jour et de la nuit
Ces contes dosent en un mélange harmonieusement équilibré toutes les composantes de l’art de Guy de Maupassant. Ce sont d’abord les petites et grandes misères des humbles, à la ville ou à la campagne, contées sur le monde mineur, que nuance un sourire, parfois un rire moqueur, souvent un ricanement féroce. Ce sont aussi et surtout les récits qui tiennent en haleine le lecteur, ouvrant sous ses pas un gouffre insoupçonné. La Mort est présente, invisible parfois, mais tapie, et surgissant au détour d’une page. Récits venus des abîmes d’une âme en qui la grande errance a commencé, voici les Contes du jour et de la Nuit: contes en noir et blanc, où d’aveuglants éclairs zèbrent les profondeurs de la nuit.
Il se passe peu de choses dans les nouvelles d’Anna Gavalda, pas d’événement exceptionnel, de rebondissement inattendu, rien que le cours ordinaire de la vie et c’est ce qui en fait le charme. L’absence de sensationnel excelle à rendre le vide de ces existences vouées à la même banalité derrière une façade sociale plus ou moins reluisante. Ainsi dans Cet homme et cette femme un couple part en week-end. Ils roulent sur l’autoroute en direction de leur maison de campagne à bord d’une voiture luxueuse. Chacun plongé dans ses pensées, garde le silence.
La splendeur de Maya
Sahira n’est pas son nom, pas son vrai nom, je ne sais pas si elle a un nom, un vrai nom moins encore. Je suppose qu’elle n’a pas de nom – l’innommable. Ce n’est pas une supposition, c’est mon désir : je désire qu’elle n’ait pas de nom, qu’elle reste innommée, afin que je puisse la chérir sous tous les noms, la chérir indéfiniment, dans le secret de mon cur, jusqu’à la fin. Je suppose qu’elle n’a pas de forme. Ce n’est pas une supposition, c’est mon désir : je désire qu’elle soit sans forme ; afin de pouvoir la contempler sous toutes les formes, la contempler indéfiniment, jusqu’à la fin.
Contes à offrir
Ces contes se particularisent pour chacun. le lecteur qui offre peut écrire un prénom, de sa main, pour dédier l’un ou l’autre de ces récits.
En toute honneteté
Une vieille dame à héritage affligée de manies loufoques tyrannise ses domestiques attentionnés et ses enfants aigris. Lorsqu’elle décide de remplacer la moquette de sa maison victorienne par une épaisse moquette à poils synthétiques, elle ignore que c’est à ses risques et périls. Ainsi commence En toute honnêteté, la première nouvelle de ce recueil où Ruth Rendell sonde les phobies du quotidien : une répétition, une habitude deviennent insupportables et les gestes s’enchaînent jusqu’à l’irréparable. On en vient à glisser des amanites phalloïdes au milieu de barquettes de champignons dans un supermarché, à haïr les mots croisés du Times, à se persuader d’avoir c4séd’un proche, à utiliser la nicotine comme une arme fatale. Avec l’extrême finesse psychologique et l’économie de style trompeuse qu’on lui connaît, Ruth Rendell pratique ici la dissection des mobiles qui ont motivé les actes; jusqu’à exposer les moindres rouages des névroses de ses personnages pour créer, mieux qu’un suspense, un malaise lancinant.
Nouvelles complètes 1956/1962
Les 28 histoires qui composent ce premier volume de l’intégrale des Nouvelles de J.G. Ballard, depuis longtemps introuvables en français, ont acquis une réputation mythique. Au tournant des années soixante, en déplaçant l’attention des espaces extérieurs – privilégiés par la science-fiction traditionnelle – vers l’espace intérieur de la psyché moderne, elles ont contribué à révolutionner la littérature d’anticipation. Retraduites ou révisées par Bernard Sigaud, elles permettent de comprendre pourquoi J.G. Ballard a été considéré dès ses débuts comme l’héritier (indiscipliné) de H.G.Wells, d’Aldous Huxley, de George Orwell, et pourquoi il est cité aujourd’hui comme un modèle par des auteurs comme Don DeLillo, Will Self ou Michel Houellebecq.
Servitude et Grandeur militaires
Servitude et grandeur militaires est à la fois un roman et une réflexion autobiographique sur le métier militaire, que Vigny a exercé jusqu'à trente ans. La fiction s'incarne dans trois nouvelles, où les aventures, la tension, le pathétique mènent à la philosophie : « Une fable qu'il faut inventer assez passionnée, assez émouvante pour servir de démonstration à l'idée », écrit Vigny, qui apparaît, dans ces trois histoires de passion et d'émotion, tour à tour comme un aristocrate, un soldat, un poète, un styliste, un penseur.
Les morsures du doute
Un livre, deux auteurs, trois histoires. Nicci Gerrard et Sean French, alias Nicci French nous embarquent, le temps de trois récits dans une réflexion sur la mort, menée à la première personne. La première histoire nous fait entrer dans la peau d’une fillette, dont nous suivons le quotidien et les interrogations face au monde, notamment face au monde des [censuré]s qu’elle entraperçoit du haut de ses huit ans.
Pierre et Jean
Pierre, médecin, ne comprend pas pourquoi un ami de sa famille a légué sa fortune à Jean, son frère cadet. Au terme d’une véritable enquête policière, il mettra au jour un terrible secret. Le quatrième roman de Maupassant (1850-1893), publié en 1888, est sans doute le meilleur. Le récit, qui tient à la fois de l’étude naturaliste et de l’analyse psychologique, s’appuie sur une intrigue, simple et forte. Dans sa célèbre préface, l’auteur développe une théorie qui préfigure la modernité romanesque : il s’agit moins de reproduire le réel que d’en donner l’illusion.
Boule de suif
Rouen, occupé par les Prussiens, durant la guerre de 1870. Des bourgeois tentent de fuir la ville en diligence. Parmi eux se trouve une prostituée, celle qu’on surnomme Boule de suif. Tous vont abuser de sa générosité et la forcer à céder au chantage sexuel d’un Prussien. Maupassant dresse ici un portrait inégalé de l’hypocrisie et de la lâcheté humaines. Il condamne sans appel la guerre et la classe dirigeante, paternaliste et profiteuse. Il nous communique toute sa tendresse pour une fille au grand coeur, symbole d’une résistance vouée à l’échec.
Boule de suif
Rouen, occupé par les Prussiens, durant la guerre de 1870. Des bourgeois tentent de fuir la ville en diligence. Parmi eux se trouve une prostituée, celle qu’on surnomme Boule de suif. Tous vont abuser de sa générosité et la forcer à céder au chantage sexuel d’un Prussien. Maupassant dresse ici un portrait inégalé de l’hypocrisie et de la lâcheté humaines. Il condamne sans appel la guerre et la classe dirigeante, paternaliste et profiteuse.
C’est dans le souvenir de ses années passées en Rhodésie que l’auteur des « Enfants de la violence » et du « Carnet d’or » a puisé la matière de ses nouvelles. Noirs asservis et humiliés, Afrikaners et Anglais, colons opulents, « petits Blancs » paupérisés redoutant de tomber au niveau des Noirs : à travers une foule de personnages parfois tragiques, parfois dérisoires, campés en quelques pages avec un art parfait, Doris Lessing donne un tableau saisissant de l’Afrique australe des années 1970.
Je croyais qu’il suffisait de t’aimer…
Surprenantes de force et de beauté, magnifiées par l’écriture d’un fabuleux conteur, ces vingt-quatre histoires de Jacques Salomé sont l’œuvre d’un observateur attentif aux errances des passions. Irrigués par des amours violentes, incertaines ou pathétiques, ces récits sont tissés à partir du présent amoureux de chacun des protagonistes, mais aussi à partir de leur passé.
Le sablier
L’héroïne de cette histoire déambule dans les rues. Désœuvrée, sans réels projets d’avenir, elle se rend chaque soir dans un café où elle peut observer à loisir un écrivain. Son rêve : l’approcher. Elle espère qu’au travers d’un signe, d’une discussion, celui-ci lui indiquera comment aimer et vivre. Chaque jour, il lui dépose un billet sur lequel est libellée une phrase, métaphore ou incitation à la rêverie. Un joueur de cartes distribue des indices. Qu’en fera-t-elle ? C’est ce que nous apprendrons au cours de ce récit qui mêle rencontres insolites, personnages extra-ordinaires, et place l’errance et la littérature au premier rang de la connaissance.
Un don juan patenté s’impose la chasteté mais compense en collectionnant les baisers volés ; un kleptomane retrace son parcours de vie à travers les objets qu’il a dérobés ; un couple séparé se retrouve par hasard et remonte les cinq ans de sa relation, en partant de la rupture banale pour revenir au coup de foudre initial ; une jeune femme qui accumule les échecs professionnels et amoureux réussit à toujours avancer en faisant du surplace ; un acteur naïf voit sa vraie vie se transformer en un cauchemardesque thriller de série B. Tous ces chemins que nous n’avons pas pris nous donne à voir ces rencontres fortuites qui font affleurer le passé à la surface de nos émotions, ces décisions impulsives qui changent irrévocablement le cours d’une vie, ces hésitations et renoncements qui compliquent tout. Ces neuf nouvelles pleines d’humour, de sensibilité et de surprises mettent en valeur une fois de plus le regard pénétrant, malicieux et bienveillant de William Boyd et son talent unique de conteur.
Dix rêves de pierre
Certaines inscriptions funéraires possèdent un singulier pouvoir d’évocation ; leur lecture fait surgir le fantôme de personnes disparues depuis parfois des siècles. Blandine Le Callet réunit dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite un jeune esclave à qui l’on vient d’offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l’étouffant huis clos d’un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d’autres encore… Dix destins arrêtés par des morts douces ou violentes, subites ou prévisibles, solitaires ou collectives. Dix nouvelles tour à tour poétiques, féroces, tendres, dramatiques, nostalgiques ou grinçantes, dépeignant une humanité toujours assaillie par les mêmes passions, les mêmes peurs et les mêmes espoirs. Dix « rêves de pierre » pour conjurer l’oubli.
Ce qui est arrivé aux Kempinski
Mon âme, que vaut-elle ? Mon âme est une liste de courses, une déclaration d’impôts. Elle est corrompue par la fatigue de jours sans héroïsme. Qui parle ainsi ? Une femme à qui le diable a proposé un pacte. Mais le diable ferait bien de se méfier : dans le monde d’Agnès Desarthe, qui perd gagne, l’oubli est source de mémoire, les enfants engendrent leurs parents et le châtiment précède la faute.
Café lowendal et autres nouvelles
Solitude, obsession amoureuse, désenchantement… Tatiana de Rosnay égrène, dans ce recueil inédit, dix nouvelles peuplées de personnages un peu perdus, en quête de frissons ou d’affection. Écrivains en crise, couples en pleine déréliction, jeunes gens avides, tous voient un jour leur vie basculer. Pour le pire ou pour le meilleur… Laissez-vous prendre par la petite musique de Tatiana de Rosnay: elle sait à merveille évoquer le timbre un peu fêlé de la mélancolie.
Mateo Falcone – Tamango
Dans les montagnes corses, on ne plaisante pas avec l’honneur : quand Mateo Falcone apprend que son jeune fils a trahi un fugitif par appât du gain, sa vengeance est terrible. Quant à Tamango, « vendeur d’esclaves », il paiera ses actes inhumains de la manière la plus tragique… Sur fond d’exotisme, Mérimée aborde dans ces deux nouvelles le conflit entre la sauvagerie et la civilisation.
Le dossier analyse en détail les procédés d’écriture de Mérimée en proposant des exercices pour comparer les structures des deux nouvelles et leurs personnages. Il présente des extraits des textes dont l’écrivain s’est inspiré pour écrire Mateo Falcone.
Fonder un foyer, avoir un père, sauver leur frère ou leur sœur… Voilà à quoi rêvent les personnages de Maupassant, avant que la réalité ne vienne briser leurs innocentes espérances. Ils découvrent alors les lâchetés qui déchirent les familles, et la violence dont les enfants sont les premières victimes – quand ils n’en sont pas les premiers coupables.
Dans les nouvelles rassemblées ici, l’enfance n’a rien d’un âge pur. Jalousie mortelle, cruauté froide, désespoir profond, mais aussi courage et détermination : ces sentiments brûlent très fort dans les coeurs les plus jeunes.
Le dossier de l’édition propose des exercices qui permettent d’établir des rapprochements entre les différentes nouvelles du volume et de se familiariser avec la finesse de l’écriture de Maupassant, à la fois tendre et impitoyable.