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Catherine Hermary-Vieille
Le gardien du phare
Trois femmes, qui dissimulent de lourds secrets, échouées sur une île sauvage dont une tour de pierres grises barre tous les chemins. Un gardien qui jamais ne se montre. Elles guettent, sentent et redoutent sa présence, sans être sûres qu’il existe vraiment. Pour quelle obscure raison le destin les a-t-il jetées sur ce bout de terre isolé, ce monde clos et hors du temps que rien ne semble atteindre ? Prix Femina pour Le Grand Vizir de la nuit, Catherine Hermary-Vieille retrouve ici les eaux sombres et tempétueuses des sœurs Brontë, les landes et les passions des grands romans anglo-saxons, avec une intensité, une émotion que cristallise l’écriture pure et troublante d’un véritable écrivain.
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Le chaos et la nuit
Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille – son unique enfant – lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas – au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père.
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