William Luret
Ti’Paille en queue – Enquête sur les enfants déportés de la Réunion
1600 garçons et filles sans parents, enfants des rues, enfants de la misère, orphelins ou abandonnés, ont été arrachés à l’île de La Réunion où ils vivaient et transportés en France au cours des années 1960-1970, au nom de la raison d’Etat. Ce département français d’outre-mer cumulait les handicaps : une croissance exponentielle de sa population et un sous-développement alarmant. Devant l’urgence de la situation, les hommes politiques, sous la férule de Michel Debré, ont mis en ouvre une politique ambitieuse : un flot de crédits ont été débloqués qui, en l’espace d’une décennie, ont permis de rattraper un certain retard, et une politique volontaire de migration, considérée comme la panacée à l’explosion démographique, a été mise en place.
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Les Parrains Corses
De 1930 à 1980, les parrains corses ont d’abord pris leur essor, entre Marseille et Paris, grâce à une solidarité clanique, des activités diversifiées, une violence rare, une implantation internationale et de solides appuis politiques. Les caïds corses ont dirigé la French Connection, filière française de l’héroïne. Ils ont été mêlés à la plupart des grands événements de l’histoire du pays, dans les coulisses du pouvoir, bénéficiant de protections hors du commun. Au début des années 80, le milieu corse a connu un tournant en s’installant à demeure sur son île. Les parrains ont profité de leurs amis haut placés et du paravent créé par l’activisme des nationalistes pour y étendre leur emprise, exerçant une pression constante sur la démocratie locale et gangrenant l’économie insulaire. Depuis le début des années 2000, ils se disputent des territoires et le contrôle d’activités criminelles qui vont de l’Afrique à l’Amérique latine.
Bouche cousue
Pour la première fois, je désire un enfant. Je fais ce livre pourtoi, l'enfant qui viendra un jour, pour que tu échappes aux mots qui ont tissé ma muselière. Il y a des gens, que nous ne connaissons pas, et qui saccagent mes souvenirs. Je dois maintenant les reconstituer pour t'offrir un passé différent des livres d'histoire et des piles de journaux. Pendant cinquante-huit ans, il n'était pas mon père. Tu trouveras ces cinquante-huit ans autre part. Tu comprendras qu'ils ne m'appartiennent pas. Qu'ils me font concurrence. Longtemps, j'ai même ignoré l'orthographe exacte de son nom. Comme tout le monde, j'hésitais entre un R ou deux. J'en avais honte, aussi ne pouvais-je demander à ma mère, encore moins à mon père, comment écrire M-i-t-t-e-r-r-a-n-d. Il ne m'a pas tout raconté. Mais il ne faaut pas croire ce que disent les autres. Les autres parlent toujours d'eux. Mon témoignage à moi est vivant. Et vivant restera ainsi ton grand-père. Mazarine Pingeot, normalienne, agrégée de philosophie, a trente ans. Ce livre est son quatrième ouvrage. Elle est chroniqueuse littéraire à la télévision et termine sa thèse de philosophie.
La mauvaise vie
À chaque étape de sa journée, il se demande s’il ne fait pas fausse route. S’interroge sur l’abîme séparant la « mauvaise vie » qu’il mène, d’une autre, qui aurait pu s’accomplir. Pourquoi vouloir à tout prix reconstituer un simulacre de famille ? Perdre son temps à faire de la radio alors qu’on est doué pour l’écriture ? Devenir spécialiste des princes et des princesses alors qu’on se passionne pour les peuples opprimés ? Et puis il y a les nuits qui, elles aussi, ne devraient pas être celles ce qu’elles sont… Au fil de ces réflexions, le personnage regarde en arrière, et retrouve des moments de son enfance… L’autobiographie la plus juste n’est-elle pas celle de la vie qu’on aurait dû mener ?
Un américain en Picardie : Sacrés français !
Jonathan Bradley, cost-killer, est chargé de dégraisser une petite usine de robinetterie victime de la mondialisation. L'affaire est simple, mais il tombe sur un tas d'os : le code du travail, l'Urssaf, la CGT, la grève et ses piquets, le délégué syndical qui dit toujours non, les salariés peu conciliants… Ted Stanger chasse les vaches sacrées sans complexe dans cette satire qui fera rire et réfléchir, notamment sur la place du « modèle français » dans un monde qui bouge.