
Le fou d’Amérique
Le plus fabuleux continent du monde, l’américain, a suscité une littérature d’une ampleur sans pareille mais on compterait sur les doigts d’une seule main les romans que la géographie et l’histoire même de l’Amérique ont inspirés. Lire la suite. Ne serait-ce qu’à ce titre seul, Le Fou d’Amérique ferait date… Un roman vrai, a-t-on dit. C’est vrai : les millénaires d’une histoire riche en beautés, cruautés et fêtes, les espaces infinis, la merveille d’une faune et d’une flore uniques, les Indiens et leur tragique destin, voilà pour la vérité – qui n’exclut pas le mythe, où s’abreuve toute une part de la sensibilité moderne. Le roman enfin : Le Fou d’Amérique est une histoire d’amour d’un lyrisme à la qualité exceptionnelle, qui entraîne un couple du Canada au golfe du Mexique, à la recherche, sans doute déraisonnable, d’une vérité qui ferait innocents l’homme, la femme et l’histoire. Mais il n’y a pas d’innocence hier comme aujourd’hui, et le couple qui se défait répond, en un déchirant écho, au génocide des Indiens, à la mort des arbres et des oiseaux.
26 ans de pouvoir absolu en Guinée. 26 longues années au cours desquelles ‘l’homme du NON au Général de Gaulle”, immensément populaire en Afrique, est petit à petit devenu “l’homme du Camp Boiro”, du nom de cette prison où l’on torturait à mort opposants ou simples suspects dans la banlieue de Conakry. Après la disparition de Sékou Touré et l’élimination de son entourage, au printemps 1984, les langues se sont déliées, les documents ont été “libérés”, les jugements sont devenus plus assurés. Alors qui fut vraiment Sékou Touré ? Comment fonctionnait effectivement son régime ? Dans quel état a-t-il finalement laissé la Guinée le jour de sa mort ? Pour répondre à ces questions et à tant d’autres, tous les journalistes du Groupe Jeune Afrique, rejoints par quelques uns des meilleures spécialistes de la Guinée, ont participé à la rédaction de cet ouvrage. Un bilan complet, détaillé, sans complaisance, d’une dictature sanglante? Mais aussi le portrait d’un homme qui a marqué profondément, pour le meilleur et pour le pire, l’histoire de l’Afrique.
Le piment des plus beaux jours
Nelson Kangni est un étudiant en deuxième année de droit. Il partage un deux-pièces avec deux autres étudiants : Jojo, sapeur, obsédé par les filles et l’argent, et Malcolm, intellectuel panafricain.
D’ordinaire studieux, le jeune Nelson est perturbé par Josiane, fille d’ancien ministre, beauté fatale. La belle est farouche, et son père vigilant.
Tandis que l’affreux Jojo trombine à qui mieux mieux la jeune bonne de la famille da Silva, Malcolm rumine de sombres pensées : les Libanais sont la gangrène du pays, explique-t-il à un Nelson dubitatif, ils sont avides, racistes, sans foi ni loi.
Un commerçant libanais est attaqué, battu. La boutique d’un autre incendiée. Un troisième est enlevé, retrouvé mort. Nelson soupçonne Malcolm. Alors que Nelson progresse lentement dans son entreprise de séduction, un groupe clandestin, le Calice noir, revendique les agressions contre des Libanais…
Voici le cadre posé de ce premier roman foisonnant, avec pour question centrale : Où commence la xénophobie ? Un texte drôle, cruel et ironique. Une langue qui vaut le détour. Un portrait subtil et cru du Bénin d’aujourd’hui.
Jeune mère américaine installée à Buenos Aires, Mei-Ling Hopgood a été choquée par l’heure tardive à laquelle les Argentins couchent leurs enfants. Était-ce bon pour leur développement, tant physique que social ? Poussée par sa curiosité de journaliste et ses interrogations de jeune maman, Mei-Ling Hopgood s’est lancée dans un tour du monde des méthodes éducatives, étudiant des problématiques aussi universelles que l’heure du coucher, l’apprentissage de la propreté, les repas, ou les activités ludiques. Aux quatre coins de la planète, elle a interrogé des parents issus des cultures les plus diverses, ainsi que des anthropologues, des éducateurs, et des experts en puériculture. Ainsi, les Chinois sont les rois de l’apprentissage de la propreté. Chez eux, le pot, ça commence à six mois ! Quant aux Kenyans, ils portent leurs bébés sur le dos, sanglés dans des écharpes colorées. Et ce n’est pas seulement par tradition essayez donc de manœuvrer une poussette sur les trottoirs défoncés de Nairobi ! Les Français, eux, réussissent à faire de leurs bambins des gastronomes en culottes courtes. Toutes ces découvertes et il y en a bien d’autres-, Mei-Ling Hopgood les a testées sur sa propre fille, dès la naissance. Et les résultats parlent d’eux-mêmes ! Ce regard original sur l’éducation à travers les cultures nous offre non seulement la possibilité d’expérimenter certaines de ces traditions mais nous prouve également qu’il y a mille et une façons d’être de bons parents.
L’amour est éternel tant qu’il dure
Dans ce roman, l’amour court, meurt, renaît, élève ou démolit, sautant sans cesse d’un être à l’autre. Il brasse les classes sociales, traverse les océans, ne respecte ni codes ni frontières. C’est un démiurge qui transgresse tout. Un bonheur qui a la bougeotte. Une ronde qui forme une chaîne toujours renouvelée, joyeuse et vacharde à la fois. J’ai essayé de suivre sa course dans ce roman où s’entremêlent amours et désamours. Et si plusieurs de ces histoires sont vraies, toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait, cela va de soi, totalement fortuite. F.-O. G
Le consentement
Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. A treize ans, dans un dîner, elle rencontre G. , un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin impérieux de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l’aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu’elle vient d’avoir quatorze ans, V. s’offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l’homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s’arracher à l’emprise qu’il exerce sur elle, tandis qu’il s’apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l’écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement. Depuis tant d’années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu’au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre, écrit-elle en préambule de ce récit libérateur. Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d’une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l’ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité. En 2021, dans un essai intitulé « La Petite Fille et le Vilain Monsieur, Lisi Cori analyse Le Consentement à la lumière des écrits de Gabriel Matzneff et met en lumière des bizarreries troublantes dans le récit de Vanessa Springora, notamment d’ordre chronologique.
Qui ne se plante pas ne meurt jamais
Lorsqu’elle apprend qu’elle est malade, Jacqueline mesure plus que jamais le prix de chaque instant. Au crépuscule d’une vie riche d’expériences et de souvenirs, elle veut faire partager son goût du bonheur aux deux êtres qui comptent le plus à ses yeux. Alexandre, le garçon qu’elle a élevé, jeune interne en médecine, et Margaux, sa petite-fille, qui travaille dans l’illustre chocolaterie familiale. Tous deux ne sont qu’à la moitié du chemin et déjà happés par leur vie professionnelle ! Depuis les falaises du Cap Fréhel où la vieille dame les a réunis, elle met sur pied un projet un peu fou pour qu’enfin ils ne s’empêchent plus de rêver et écoutent battre leur coeur. Car savoir qui on est, c’est savoir où on va… sans redouter les obstacles qui vous font grandir !
Une histoire pleine de générosité, fraîche et optimiste. Sophie Tal Men nous invite à savourer la vie, à la croquer à pleines dents, comme une tablette de chocolat !
Cupidon a des ailes en carton
Meredith aime Antoine. Éperdument. Mais elle n’est pas prête. Comédienne en devenir, ayant l’impression d’être encore une esquisse d’elle-même, elle veut éviter à leur histoire de tomber dans les mauvais pièges de Cupidon. Alors, il lui faut se poser les bonnes questions : comment s’aimer mieux soi-même, aimer l’autre à la bonne distance, le comprendre, faire vivre la flamme du désir ? Meredith pressent qu’avec ce qu’il faut de travail, d’efforts et d’ouverture, on peut améliorer sa capacité à aimer, son ” Amourability “.
Son idée ? Profiter de sa prochaine tournée avec sa meilleure amie Rose, pour entreprendre une sorte de “Love Tour”. Un tour du Moi, un tour du Nous, un tour de l’Amour.
Aussi, afin de se préparer à vivre pleinement le grand amour avec Antoine, elle doit s’éloigner. Prendre le risque de le perdre pour mieux le retrouver. Ils se donnent 6 mois et 1 jour. Le compte à rebours est lancé, rythmé par les facéties de Cupidon.
Meredith trouvera-t-elle ses réponses avant qu’il ne soit trop tard ?
L’illusion
Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l’été. Ne reste alors qu’une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d’arriver, mais, déjà, quelque chose l’inquiète. Ce sentiment d’être épié, ces “visions” qui le hantent, cette disparition soudaine.
Les filles de Riyad
Le livre choc qui a secoué le monde arabe enfin en France. Publié au Liban en 2005, ce livre a d’abord circulé sous le manteau en Arabie Saoudite. Pour la première fois, une romancière aborde le sujet tabou des relations des filles avec leur fiancé, leur mari, la façon dont elles peuvent vivre leur(s) amour(s) sans transgresser la loi. Témoignage d’une culture d’extrêmes contradictions, Les Filles de Riyad permet au lecteur de pénétrer le plus secret des univers. En brisant le silence, Sadim, Michelle, Gamra et Lamis nous éclairent sur un mode de vie stupéfiant et parfois choquant.
Le temps est assassin
Eté 1989, la Corse, presqu’île de la Revellata, entre mer et montagne.
Une route en corniche, un ravin de vingt mètres, une voiture qui roule trop vite… et bascule dans le vide.
Une seule survivante : Clotilde, quinze ans. Ses parents et son frère sont morts sous ses yeux.
Eté 2016
Clotilde revient pour la première fois sur les lieux de l’accident, avec son mari et sa fille ado, en vacances, pour exorciser le passé.
A l’endroit même où elle a passé son dernier été avec ses parents, elle reçoit une lettre.
Une lettre signée de sa mère.
Vivante ?
Titeuf – A fond le slip !
L’album qui va faire craquer toute la famille ! Que ce soit en classe, dans la cour de récré, à la maison ou dans la rue, Titeuf est très attentif au monde qui l’entoure. Mais en ce moment il est carrément perdu ! Entre les manifs contre les déchets nucléaires qui puent du slip comme les couches de Zizie et les gens qui descendent dans la rue contre les IVGétariens, il a l’impression qu’aujourd’hui il faut avoir un avis sur tout. Mais pô facile de faire le bon choix dans un monde qui devient de plus en plus compliqué ! Heureusement qu’il reste les copains et les vidéos sur internet pour tout nous expliquer. La mèche la plus célèbre de la BD est de retour ! Après un album remarqué imaginant son passage à l’adolescence, Titeuf revient pour un album de gags à la fois drôles, tendres et totalement connectés à notre époque. Des grands phénomènes de notre société moderne aux petites gamelles de la cour de récré, Zep utilise avec une virtuosité rare l’humour du quotidien pour scruter le monde à travers le regard de l’enfance – parfois insolent, toujours juste.
La beauté des jours
Jeanne a tout pour connaître un bonheur tranquille : deux filles étudiantes, un mari attentionné, une amie fidèle, un boulot stable. Passionnée par Marina Abramović, l’artiste-performeuse célèbre pour avoir, dans son travail, mis en jeu son existence, Jeanne n’aime pas moins les surprises, l’inattendu. Cet été-là, le hasard se glisse – et elle-même l’invite – dans son quotidien… À travers la figure lumineuse de Jeanne et la constellation de personnages qui l’accompagnent et la poussent vers un accomplissement serein, Claudie Gallay compose un roman chaleureux et tendre sur la force libératrice de l’art, sur son pouvoir apaisant et révélateur. Et sur la beauté de l’imprévisible.
Dans le jardin de la bete
Avec Le Diable dans la ville blanche, Erik Larson a révélé un talent exceptionnel pour romancer l’Histoire. Après s’être intéressé à l’Exposition universelle de Chicago et au premier serial killer américain dans son précédent livre, il nous offre cette fois un superbe thriller politique et d’espionnage, basé sur des évènements réels et peu connus qui se sont déroulés en Allemagne pendant l’accession au pouvoir d’Adolphe Hitler. 1933. Berlin. William E. Dodd devient le premier ambassadeur américain en Allemagne nazie. Originaire de Chicago, c’est un homme modeste et austère, assez peu à sa place sous les ors des palais diplomatiques, qui s’installe dans la capitale allemande. Belle, intelligente, énergique, sa fille, la flamboyante Martha est vite séduite par les leaders du parti nazi et par leur volonté contagieuse de redonner au pays un rôle de tout premier plan sur la scène mondiale. Elle devient ainsi la maîtresse de plusieurs d’entre eux, en particulier de Rudolf Diels, premier chef de la Gestapo, alors que son père, très vite alerté des premiers projets de persécutions envers les juifs, essaie d’alerter le Département d’État américain, qui fait la sourde oreille. Lorsque Martha tombe éperdument amoureuse de Boris Winogradov, un espion russe établi à Berlin, celui-ci ne tarde pas à la convaincre d’employer ses charmes et ses talents au profit de l’Union Soviétique. Tous les protagonistes de l’histoire vont alors se livrer un jeu mortel, qui culminera lors de la fameuse Nuit des longs couteaux.
Adriana Mater
Dans un pays en guerre, Adriana, jeune femme passionnée, tombe enceinte à la suite d’un viol.
Sa sœur cherche à la convaincre de ne pas garder l’enfant. Adriana répond : ” C’est mon fils, non celui du violeur. C’est à moi qu’il ressemblera ! ” Mais elle n’est sûre de rien.
Pendant des années, elle se demandera avec angoisse si Yonas, qui porte le sang de la victime et celui du bourreau, sera Caïn ou bien Abel.
Devenu adulte, le garçon promettra de tuer son géniteur. Sa mère le regardera partir sans tenter de l’en dissuader.
C’est seulement à son retour qu’elle lui dira : ” Cet homme méritait de mourir, mais toi, mon fils, tu ne méritais pas de tuer. ” Un texte magnifique.
Confidences à Allah
A qui parler quand on est pauvre, perdue, rejetée de sa famille ? Jbara, petite bergère des montagnes du Maghreb, parle à Allah. Il est, dans un monde qui ne voulait pas d’elle, son seul confident. Elle lui raconte sa vie, la misère, le mépris, son père ignorant et brutal qui la traite en servante, les hommes qui la traitent en objet, la découverte progressive du pouvoir de la beauté, la prostitution, la prison, le désir d’ailleurs : une vie semblable à tant de vies de femmes, aujourd’hui. Monologue fiévreux, porté par une rage irrépressible, que la verve et l’humour rendent encore plus acérée, Confidences à Allah est un témoignage direct, cru, sur l’oppression des femmes, mais aussi, et d’abord, le portrait d’une jeune fille résolue à exister par elle-même, et qui ne se soumettra pas.
Ce soir, après la guerre
Viviane Forrester a quinze ans lorsque déferlent l’invasion et l’occupation nazies, les lois raciales. Adolescente rebelle, la narratrice qui n’épargne personne, moins encore elle-même, découvre, lucide, les siens aux prises avec les atrocités de l’Histoire. Il est rare de lire un récit aussi décapant et tendre, impudique et, dans la tragédie, bouleversant de fraîcheur. L’humour alterne avec l’émotion la plus grave. Viviane Forrester romancière, essayiste est critique littéraire au Monde et membre du jury Femina.
La cité de la joie
50 millions de lecteurs. 31 éditions internationales. 170 000 lettres de lecteurs enthousiastes. Une superproduction cinématographique. Une presse mondiale unanime. La Cité de la joie. Un chant de fraternité et d’amour adressé au peuple le plus déshérité de la planète, en même temps qu’un reportage déchirant, un document unique sur la capacité des hommes à triompher de la souffrance, de la misère et du malheur. La Cité de la joie est une leçon de foi et d’espoir pour le monde. Jean-Paul II. Un chef-d’œuvre. Le Monde.
L’insoutenable légèreté de l’etre
Qu’est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu’est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu’est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l’invraisemblable crinière, qui prononce d’une voix sombre : Es muss sein ! Qu’est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d’être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c’est la station de correspondance entre l’être et l’oubli. Plus que les autres romans de Kundera, celui-ci est un roman d’amour. Tereza est jalouse. Sa jalousie, domptée le jour, se réveille la nuit, déguisée en rêves qui sont en fait des poèmes sur la mort. Sur son long chemin, la jeune femme est accompagnée car son mari, Tomas, mi don-Juan, mi-Tristan, déchiré entre son amour pour elle et ses tentations libertines insurmontables. Le destin de Sabina, une des maîtresses de Tomas, étend le tissus du roman au monde entier. Intelligente, sentimentale, elle quitte Franz, son grand amour genevois, et court après sa liberté, d’Europe en Amérique, pour ne trouver, à la fin que l’insoutenable légèreté de l’être. En effet,quelle qualité de la gravité ou de la légèreté correspond le mieux à la condition humaine ? Et où s’arrête le sérieux pour céder la place au frivole, et réciproquement ? Avec son art du paradoxe, Kundera pose ces questions à travers un texte composé à partir de quelques données simples mais qui s’enrichissent constamment de nouvelles nuances, dans un jeu de variations où s’unissent récit, rêve et réflexion, prose et poésie, histoire récente et ancienne. Jamais, peut-être, chez Kundera, la gravité et la désinvolture n’ont été unies comme dans ce texte. La mort ici, a un visage double : celui d’une douce tristesse onirique et celui d’une cruelle farce noire. Car ce roman est aussi une méditation sur la mort : celle des individus mais, en outre, celle, possible, de notre vieille Europe.
Le facteur des Abruzzes
Helena, qui guette le retour du violeur de sa fille avec un fusil depuis trente ans pour le tuer et lui faire payer la dette de sang, accueille la veuve du docteur avec des youyous. Les femmes de la vallée affluent de toute part, échevelées, en babouches, et demandent d’une même voix des nouvelles de leur sang. “Le medico l’a-t-il regardé de près ? qu’a-t-il vu de déplaisant ? laquelle d’entre elles vivra centenaire ? laquelle s’enrichira, et a-t-il toujours sa grosse seringue qui traverse le bras d’un côté à l’autre ?” Assimilent-elles le sang au marc de café ? Partie sur les traces de son mari biologiste mort dix ans plus tôt, Laure découvre Malaterra, un village perdu des Abruzzes. D’abord considérée comme une intruse, elle va peu à peu se faire adopter par la population composée de personnages drôles ou émouvants aux destins singuliers : Helena, qui a pendu sa fille déshonorée au figuier de son jardin ; le bouquiniste kosovar à qui personne ne parle dans sa boutique poussiéreuse ; Mourad, le boulanger qui propose à Laure de l’épouser ; Yussuf, le facteur qui fait sa tournée même s’il n’a pas de courrier à distribuer… La présence de Laure bouleverse le cours des choses : les langues se délient et des secrets refont surface…
Les délices de Tokyo
“Écoutez la voix des haricots”: tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager. Magnifiquement adapté à l’écran par la cinéaste Naomi Kawase, primée à Cannes, le roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal.
Auprès de moi toujours
Vendu sans bandeau – Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années quatre-vingt-dix ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s’autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Avec Ruth et Tommy, elle prend peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n’a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d’adultes. Kazuo Ishiguro traite de sujets qui nous touchent de près aujourd’hui : la perte de l’innocence, l’importance de la mémoire, ce qu’une personne est prête à donner, la valeur qu’elle accorde à autrui, la marque qu’elle pourra laisser. Ce roman vertigineux, porté par la grâce, raconte une histoire d’humanité, de conscience et d’amour dans l’Angleterre contemporaine. Ce chef-d’œuvre d’anticipation est appelé à devenir le classique de nos vies fragiles.
Maîtresse
Sa voix est calme et sereine, comme détachée de tout. Et pourtant si dérangeante. Marron, une jolie femme de caractère, est propriétaire d’esclaves dans le Sud des Etats-Unis en 1828. Elle nous parle de ses aspirations et de ses fantasmes, de son passé et de son présent, de son mari qui ne l’aime pas, et de Sarah, son esclave qui, petit à petit, va s’installer dans sa vie jusqu’à la lui voler. Et, peut-être, intervertir les rôles. Car qui, de la maîtresse et de l’esclave, possède ou est possédée ? Qui est la victime et qui est le bourreau ?
Aria
« Je vais t’appeler Aria, à cause de toutes les douleurs et de tous les amours du monde. »
Téhéran, 1953. Par une nuit enneigée, Behrouz, humble chauffeur de l’armée, entend des pleurs monter d’une ruelle. Au pied d’un mûrier, il découvre une petite fille aux yeux bleus, âgée de quelques jours. Malgré la croyance populaire qui veut que les yeux clairs soient le signe du diable, il décide de la ramener chez lui, modifiant à jamais son destin et celui de l’enfant, qu’il nomme Aria.
Alors que l’Iran, pays puissant et prospère, sombre peu à peu dans les divisions sociales et religieuses, trois figures maternelles vont croiser la route d’Aria et l’accompagner dans les différentes étapes de sa vie : la cruelle Zahra – femme de Behrouz –, qui la rejette et la maltraite, la riche veuve Fereshteh qui l’adopte et lui offre un avenir, et la mystérieuse Mehri, qui détient les clefs de son passé.
À l’heure où le vent du changement commence à souffler sur l’Iran, Aria, désormais étudiante, tombe amoureuse de Hamlet, un jeune Arménien. Mais, lorsque la Révolution éclate, les espoirs des Iraniens sont rapidement balayés par l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeini et la vie d’Aria, comme celle du pays tout entier, s’en trouve à jamais bouleversée.
Les collines du tigre
1878. Première fille à naître chez les Nachimanda depuis plus de soixante ans, la belle et fougueuse Devi est le trésor de sa famille. Elle se lie d’amitié avec Devanna, un jeune garçon brillant dont la mère est morte de façon tragique. Les deux enfants deviennent rapidement inséparables tandis qu’ils grandissent entre la jungle luxuriante, les collines verdoyantes et les plantations de café de la région de Coorg, dans le sud de l’Inde. Ils sont couvés par une large famille aux racines ancrées dans cette terre depuis des siècles.
Leurs destins semblent inévitablement liés ; mais tout change la nuit où ils assistent à un « mariage de tigre ». C’est là que Devi aperçoit pour la première fois Machu, le célèbre tueur de tigre, chasseur réputé. Bien qu’elle soit encore une enfant et Machu déjà un homme, Devi jure qu’elle l’épousera un jour. Cet amour creusera peu à peu un fossé entre Devi et Devanna, semant le germe d’un drame bouleversant qui touchera toutes les générations à suivre.
Animal tropical
Agneta, une sage organisatrice de colloques littéraires en Suède, bombarde le narrateur de coups de téléphone, le presse de venir et se montre de plus en suggestive. Le romancier, pour sa part, est engagé jusqu’au cou dans une passion torride avec une voisine métisse, moitié sado-maso, moitié mac-pute, moitié amour fou. Il finit par décrocher son visa pour la Suède, ce qui nous vaut un livre dans le livre, le récit loufoquissime d’un Cubain dans la banlieue de Stockholm, d’un latin lover obsédé par le thermomètre sur le balcon, révulsé par le saumon froid et le thé à toute heure, décidé à initier sexuellement son amphitryonne et protectrice, dégoûté par les obsessions suicidaires et hygiénistes de l’Occident puritain, et qui finira par repartir à toutes jambes vers sa Gloria, sa putain mulâtresse, femme puissance cent, la vraie gloire. Deux portraits formidables de femmes, archétypiques certes (La Suédoise, La Cubaine) mais qui ne basculent jamais dans la caricature ou l’exotisme facile. Agneta et Gloria sont aussi horripilantes et sublimes l’une que l’autre, à leur manière, et Gutiérrez l’écrivain fait des étincelles dans les dialogues avec ces deux “nanas” si opposées et si femmes.
Les vies de papier
Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, a toujours refusé les carcans imposés par la société libanaise. À l’ombre des murs anciens de son appartement, elle s’apprête pour son rituel préféré. Chaque année, le 1er janvier, après avoir allumé deux bougies pour Walter Benjamin, cette femme irrévérencieuse et un brin obsessionnelle commence à traduire en arabe l’une des œuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov.
À la fois refuge et ” plaisir aveugle “, la littérature est l’air qu’elle respire, celui qui la fait vibrer comme cet opus de Chopin qu’elle ne cesse d’écouter. C’est entourée de livres, de cartons remplis de papiers, de feuilles volantes de ses traductions qu’Aaliya se sent vivante.
Cheminant dans les rues, Aaliya se souvient ; de l’odeur de sa librairie, des conversations avec son amie Hannah, de ses lectures à la lueur de la bougie tandis que la guerre faisait rage, de la ville en feu, de l’imprévisibilité de Beyrouth.
Les belles choses que porte le ciel
« Un homme coincé entre deux mondes vit et meurt seul. Cela fait assez longtemps que je vis ainsi, en suspension. »
Avec ce premier roman brillant et sensible, Dinaw Mengestu, jeune écrivain américain d’origine éthiopienne, s’impose d’emblée comme un auteur majeur. L’exil, le déracinement sont au cœur de ce roman qui révèle un extraordinaire talent d’écriture et une maturité singulière.
Le jeune Sépha a quitté l’Éthiopie dans des circonstances dramatiques. Des années plus tard, dans la banlieue de Washington où il tient une petite épicerie, il tente tant bien que mal de se reconstruire, partageant avec ses deux amis, Africains comme lui, une nostalgie teintée d’amertume qui leur tient lieu d’univers et de repères. Mais l’arrivée dans le quartier d’une jeune femme blanche et de sa petite fille métisse va bouleverser cet équilibre précaire…
Né à Addis Abeba, Dinaw Mengestu et sa famille ont fui l’Éthiopie pour échapper à la tourmente de la révolution, avant de s’installer aux États-Unis.
Il vit aujourd’hui à Paris, tout en continuant à enseigner aux États-Unis. Diplômé de la Columbia University, Dinaw Mengestu a écrit pour de grands magazines américains dont Harper’s et Rolling Stone.
Son premier roman, “Les belles choses que porte le ciel” (citation tirée des derniers vers de L’Enfer de Dante) a été la révélation de printemps 2007 aux États-Unis.
Les ravissements du Grand Moghol
Fils du grand Humayun, Akbar a dirigé l’Empire moghol de 1556 jusqu’à 1605. Cet espace, qu’il n’a cessé d’agrandir, s’étendait du Cachemire au Bengale, avant que l'” Ombre de Dieu sur terre ” ne se décide à conquérir le sud de la péninsule. Personnalité complexe, fils d’une chiite et d’un sunnite, dyslexique, hyper-mnésique, sans doute épileptique, assurément mystique, à la fois sanguinaire et paisible, ascète et jouisseur, Akbar, qui avait épousé une hindoue, a fait sortir des sables la ville de Fatehpur-Sikri, qui reste aujourd’hui encore un haut lieu du tourisme indien. Cette ville abritait de multiples temples et accueillit diverses religions. Elle mêlait délibérément les architectures musulmane et hindoue dans un esprit de syncrétisme exceptionnel dans l’histoire musulmane. Akbar a durant sa vie réfléchi sur les croyances et les dogmes religieux, ce qui permit pour la première fois en Inde de voir musulmans et hindous cohabiter en paix. C’est l’histoire étonnante de cet empereur que raconte Catherine Clément. Elle sait donner à son personnage le ” tremblé ” qui nous permet de comprendre la folie qui l’anime, et son insatiable quête métaphysique. Elle met en scène une cohorte de religieux de toutes origines, qui s’empoignent sous nos yeux : oulémas, ayatollahs, hindous de toute caste, moines jaïns, rabbins et jésuites… Elle restitue la profondeur et la malléabilité des dogmes religieux qui nous guident et nous étouffent.
Catherine Clément a publié une soixantaine d’ouvrages (romans, essais, poésies, Mémoires…) dont certains, comme Pour l’amour de l’Inde et Le Voyage de Théo, furent des best-sellers internationaux.
L’Enigme de la chambre 622
Vendu sans bandeau – Quand les masques tombent… Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L’enquête de police n’aboutira jamais. Des années plus tard, au début de l’été 2018, lorsqu’un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans cette affaire. Que s’est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier ?
Mon mari
C’est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d’une relation apaisée : ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l’émeut plus. Pour se prouver que son mari ne l’aime plus – ou pas assez – cette épouse se met à épier chacun de ses gestes comme autant de signes de désamour. Du lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable. On rit, on s’effraie, on se projette et l’on ne sait sur quoi va déboucher ce face-à-face conjugal tant la tension monte à chaque page. Un premier roman extrêmement original et dérangeant.
La chambre des merveilles
Vendu sans bandeau – Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet. Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses merveilles, c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie. Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut–être que ça l’aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait. Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans.