
Changer la mort
Ce cancérologue célèbre a longtemps œuvré en faveur de ses malades. Dans cet ouvrage, il met en exergue la lutte inextinguible des malades mais également des médecins. Souffrance, vérité, mort, cancer… autant de mots que peu de gens osent prononcer, Léon Schwartzenberg, lui, préfère en parler.
Le mythe de Sisyphe
“Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide.” Avec cette formule foudroyante, qui semble rayer d’un trait toute la philosophie, un jeune homme de moins de trente ans commence son analyse de sa sensibilité absurde. Il décrit le “mal de l’esprit” dont souffre l’époque actuelle : “L’absurde naît de la confrontation de l’appel humain avec le silence déraisonnable du monde.”
L’aventure ambiguë
De manière significative “L’aventure ambiguë”, histoire d’un itinéraire spirituel, porte en sous-titre “récit”. Ce qui frappe en effet le lecteur de ce livre, c’est le classicisme dû autant à la retenue du ton qu’à la portée universelle de la réflexion philosophique. Sans doute l’auteur oppose-t-il à la pensée technique de l’Occident, essentiellement tournée vers l’action, la pensée de l’Islam, repliée sur elle-même, mais au-delà de cette confrontation c’est finalement le problème de l’existence qui est posé. On voit par là comment Cheikh Hamidou Kane, échappant à la donnée temporelle et politique de son sujet, l’angoisse d’être noir, débouche sur une réflexion qui nous concerne tous : l’angoisse d’être homme.
Qu’est-ce que l’argumentation ?
Qu’est-ce que l’argumentation ? – Qu’est-ce qu’un raisonnement ? – En quoi l’argumentation se différencie-t-elle de la rhétorique ? – Quel est le lien entre l’argumentation et les valeurs d’une communauté ? – Qu’est-ce que séduire, convaincre, persuader, émouvoir ? – Comment les passions opèrent-elles ?
Pour une morale de l’ambiguïté
Les hommes d’aujourd’hui semblent ressentir plus vivement que jamais le paradoxe de leur condition. Ils se reconnaissent pour la fin suprême à laquelle doit se subordonner toute action : mais les exigences de l’action les acculent à se traiter les uns les autres comme des instruments ou des obstacles : des moyens […] Chacun d’entre eux a sur les lèvres le goût incomparable de sa propre vie, et cependant chacun se sent plus insignifiant qu’un insecte au sein de l’immense collectivité dont les limites se confondent avec celles de la terre ; à aucune époque peut-être ils n’ont manifesté avec plus d’éclat leur grandeur, à aucune époque cette grandeur n’a été si atrocement bafouée. Malgré tant de mensonges têtus, à chaque instant, en toute occasion, la vérité se fait jour : la vérité de la vie et de la mort, de ma solitude et de ma liaison au monde, de ma liberté et de ma servitude, de l’insignifiance et de la souveraine importance de chaque homme et de tous les hommes […] Puisque nous ne réussissons pas à la fuir, essayons donc de regarder en face la vérité. Essayons d’assumer notre fondamentale ambiguïté. C’est dans la connaissance des conditions authentiques de notre vie qu’il nous faut puiser la force de vivre et des raisons d’agir. S.d.B
L’Elixir de l’amour
Existe-t-il un moyen infaillible de rendre quelqu’un amoureux ? Séparés, Louise et Adam habitent désormais à des milliers de kilomètres, lui à Paris, elle a Montréal. Par courrier, ils se lancent un défi : provoquer l’amour à coup sûr. Leurs échanges épistolaires, tout en évoquant les blessures du passé, racontent leur nouvelle vie, leurs nouvelles aventures et leurs réflexions sur le mystère des attirances et des sentiments. Mais ce jeu qu’est l’élixir d’amour – un piège qui provoque la passion – ne cache-t-il pas une autre manipulation ? « L’amour relève-t-il d’un processus chimique ou d’un miracle spirituel ? Existe-t-il un moyen infaillible pour déclencher la passion, comme l’élixir qui jadis unit Tristan et Iseult ? Est-on, au contraire, totalement libre d’aimer ? ». Anciens amants, Adam et Louise vivent désormais à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, lui à Paris, elle a Montréal. Par lettres, tout en évoquant les blessures du passé et en s’avouant leurs nouvelles aventures, puis se lancent un défi : provoquer l’amour. Mais ce jeu ne cache-t-il pas un piège ?
Maximes
Oeuvre + Documentation – De La Rochefoucauld, titre donné aux Réflexions ou Sentences et maximes morales, publiées anonymement en 1664. Elles scandalisèrent souvent les contemporains de La Rochefoucauld, qui lui reprochaient de ne croire qu’à l’égoïsme en dénonçant sans pitié les vertus qui trouvent leur récompense immédiate dans la gloire, la réputation et le profit.
Le nouveau moyen âge
L’optimisme historique s’efface : un règne de plus de trois siècles s’achève, qui avait postulé à la fois le progrès et l’ordre. Progrès, croyait-on, de notre civilisation, puisque, malgré ses faux pas, l’Histoire se devait d’aller dans la bonne direction : le millénarisme communiste n’aura fait que pousser jusqu’à l’absurde cette conviction. Ordre, parallèlement, du monde qui finissait par trouver un équilibre, impérialisme, colonialisme ou concert des nations aidant… Un cycle ne se bouclerait-il pas qui, par une apparente régression, nous ramènerait vers un nouveau Moyen Age ? Tout ne procède certes pas de la chute du communisme, mais tout s’y ramène. A l’aune des grands effondrements, l’onde de choc est sans égale depuis peut-être la disparition de l’empire romain. L’après-communisme ne se résume ni au triomphe incontesté de l’économie de marché, ni à la vengeance des nations, ni à un hypothétique imperium américain. C’est cette incapacité de découvrir le principe fondateur du monde postcommuniste qui, à sa manière, nous ramène à un nouveau Moyen Age. A nous de penser l’incertain avec le même soin qu’autrefois le probable, d’inventer de nouveaux concepts, de réestimer le rôle de l’Etat, d’essayer de réagencer les jeux complexes de poulies et de contrepoids qui structurent les rapports internationaux. Hier, nous avions le droit d’être fatalistes par optimisme ; nous devons désormais être audacieux par pessimisme.
L’art d’avoir toujours raison
S’installer sur les positions d’autrui, épouser le mouvement du raisonnement de la partie adverse pour en exploiter les faiblesses : l’art de la discussion, c’est l’art de la guerre. Schopenhauer sait que les mots et les arguments sont des poignards dont la pointe peut tuer ; il sait aussi que la seule réalité qui vaille est notre propre victoire, même si le vrai maître du jeu reste finalement le langage et ses ressources infinies.
Pensées en chemin
On le savait généticien, médecin, humaniste. On le découvre ici en randonneur de haut niveau, capable d’avaler deux mille kilomètres en parcourant « sa » France de la frontière belge dans les Ardennes à la frontière espagnole sur la côte atlantique, au Pays basque. Itinéraire buissonnier qui le conduit de la vallée de la Meuse à Saint-Jean-de-Luz, en passant par Vézelay, le Morvan, la Haute-Loire, les Causses et le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle pendant sept cents kilomètres. Le livre qu’il a tiré de ce périple est plusieurs choses à la fois : un carnet de voyage curieux, drôle, rêveur, où nous sont contées les anecdotes d’une traversée haute en couleurs ; une sorte de manuel d’histoire, où remontent à notre mémoire quelques-uns des lieux célèbres du passé de la France. Mais aussi une réflexion sur l’état de notre pays, la désertification de beaucoup de régions, la pauvreté de certaines, les effets ravageurs de la mondialisation. « Sécession », énonce-t-il : « J’appelle ainsi la rupture d’une partie de la population avec la vie politique ordinaire, l’apparente rationalité de son discours et ceux qui le tiennent. » Comme on voit, l’humaniste engagé n’a pas disparu derrière le marcheur. Et puis ce livre est aussi l’occasion de rencontrer à chaque étape des hommes et des femmes qui racontent chacun un bout de la vraie France d’aujourd’hui, celle dont on n’entend jamais parler.
Pour tout l’or des mots
Conçu comme un dictionnaire, ce volume recense près de 150 entrées qui, insolites ou amusantes, excitent l’esprit et provoquent des éclats de rire. De chaque page déferle une vague de ” mots ” plus savoureux les uns que les autres, assaisonnés d’un grain de cynisme. Aphorismes : “La laideur a ceci de supérieur à la beauté, c’est qu’elle dure” (Lichtenberg, repris par S. Gainsbourg). Épitaphes : “Je vous l’avais bien dit que j’étais malade” (anonyme). Fin (mots de la) : “Eh bien ! je m’en souviendrai de cette planète !” (Villiers de Lisle-Adam). Graffiti : “Sauvez un arbre, tuez un castor”. Mariage : “Le mariage est une si belle chose qu’il faut y penser toute la vie” (Talleyrand). Une invitation à la bonne humeur…
Manifeste hédoniste
Michel Onfray nous présente ici un petit condensé de sa philosophie, un manifeste hédoniste comprenant différents volets : psychologique, éthique, esthétique, érotique, bioéthique, politique… Dans la deuxième partie de l’ouvrage, il ouvre les portes de son univers en invitant de nombreux intellectuels et artistes d’horizons différents, qui dialoguent avec lui, livrent leur vision de l’hédonisme au fil d’articles rédigés par leurs soins, d’interviews, de portfolios iconographiques ou photographiques, de reportages ou d’entretiens croisés.
Diderot – Le génie débraillé
Diderot l’écrivain, le philosophe, l’Encyclopédiste nous est ici révélé sous un autre jour. Voici un adolescent, fuyant son père avec la complicité de sa sœur, qui plonge avec délices dans le Quartier Latin. Voici un bon vivant, gastronome et séducteur, navigant d’amour en amour. Surveillé par les censeurs sous le règne du Roi Soleil, il se passionne pour toutes les causes, entraîne d’Alembert, La Condamine dans l’aventure de l’Encyclopédie. Avant de quitter la France pour la Russie et de rejoindre à Saint-Pétersbourg la cour de la Grande Catherine…
1520 pages – Contemporain de Christophe Colomb, correspondant et parfois conseiller de l’Eempereur d’Allemagne, Charles Quint, des rois de France et d’Angleterre, François 1er et Henri 8, du pape Léon x, ami de Holbein et de Dürer – qui tous deux ont fait son portrait -, confident de Thomas More et adversaire de Luther, Erasme (1469-1536) est à l’aube des temps modernes le penseur, l’érudit et le polémiste le plus important et le plus célèbre à travers l’Europe. Jamais il n’a été plus actuel que dans cette fin du 20e siècle. hostile à tous les fanatismes, faisant la guerre à la guerre, réfléchissant mieux aux problèmes de l’éducation que nos spécialistes de la pédagogie, dénonçant le nationalisme comme une menace pour l’humanité, proposant de régler nos différends par contrat, sinon par consensus, Erasme est bien notre contemporain. ses valeurs : tolérance et cosmopolitisme. ” pour ceux qui se consacrent aux lettres, écrit-il, il est de peu d’importance d’appartenir à un pays ou à un autre. ” Ce volume contient l’Eloge de la folie dans une traduction inédite, les adages, les colloques ainsi qu’un choix important de lettres qui montrent la vie de ce grand humaniste au quotidien, ses relations d’amitié, ses haines, ses voyages. un dictionnaire d’érasme et de l’humanisme renseigne sur sa vie, ses idées, son époque, ses contemporains. La présente édition a été établie par Claude Blum, professeur à l’université de Bâle et à la Sorbonne, en collaboration avec Jean-Claude Margolin, André Godin et Daniel Ménager dont les travaux sur Erasme et son temps font autorité. Robert Kopp.
Plein la tête, des idées plein le cœur
LIVRE NEUF – Je veux découvrir les Hommes, rencontrer leur âme. Discuter avec leurs formes, voir papillonner leur cervelle. Je veux rencontrer le vrai, dissocier le factice. Je veux faire exploser les cœurs, et admirer le feu d’artifice. Plein la tête, des idées plein le cœur. Une mise à nue. Des réflexions en désordre dans l’esprit, structurées sur papier. Un partage de l’âme même, dans un torrent d’intimité. Un peu de moi, dans un récit pour vous. Un livre à tendance psychologique, en deux actes. Notre rapport avec les autres, puis notre rapport avec nous-même. De nombreux sujets tels que l’amour, les rencontres, la haine, la rancœur. L’amitié, la confiance en la vie, mais aussi la peur du jugement, la tristesse, le bonheur… Un récit entrecoupé de poèmes, citations et illustrations, un recueil de réflexions organisées, en désordre dans l’esprit et structurées sur papier.
Passionnée de littérature, Jana Khalil est une jeune libanaise née à Dakar en 2001. « Plein la tête, des idées plein le cœur » est son premier livre.
Trois amis en quête de sagesse
« Ce livre est né de notre amitié. Nous avions le profond désir d’une conversation intime sur les sujets qui nous tiennent à coeur. » Un moine, un philosophe, un psychiatre. Depuis longtemps, ils rêvaient d’écrire un livre ensemble, pour être utiles, pour apporter des réponses aux questions que tout être humain se pose sur la conduite de son existence. Quelles sont nos aspirations les plus profondes ? Comment diminuer le mal-être ? Comment vivre avec les autres ? Comment développer notre capacité au bonheur et à l’altruisme ? Comment devenir plus libre ? Sur chaque thème, ils racontent leur expérience, leurs efforts et les leçons apprises en chemin. Chaque fois, ils nous proposent des conseils. Leurs points de vue sont différents, mais ils se retrouvent toujours sur l’essentiel. Un livre limpide et lumineux pour apprendre le métier de vivre.
« Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement, écrit La Rochefoucauld. Cela fait au moins une différence avec le sexe : le regarder fixement, voilà ce que peu d’hommes et de femmes, de nos jours, s’interdisent ou redoutent. Pourquoi, s’agissant de sexualité, est-ce pourtant cette formule qui m’est venue, jusqu’à me fournir, ou peu s’en faut, mon titre ? Peut-être parce que l’essentiel, ici aussi, échappe au regard, ou l’aveugle, tout en continuant de le fasciner. Le sexe est un soleil ; l’amour, qui en vient, s’y réchauffe ou s’y consume. Les mortels, disaient les Anciens pour distinguer les hommes des animaux et des dieux. Nous pourrions, tout autant, nous nommer les amants : non parce que nous serions les seuls à avoir des rapports sexuels, ni à aimer, mais parce que le sexe et l’amour, pour nous, sont des problèmes, qu’il faut affronter ou surmonter, sans les confondre ni les réduire l’un à l’autre. Cela définit au moins une partie de notre humanité : l’homme est un animal érotique. » A. C.-S.
Le vivant comme modèle
À tous ceux qui, conscients de l’urgence des défis écologiques, s’inquiètent de l’avenir, ce livre apporte un formidable espoir, à la fois technique, stratégique et philosophique. Son idée part d’un constat : la nature est un gigantesque laboratoire, vieux de plusieurs milliards d’années, et riche d’autant de solutions. Lancé il y a une trentaine d’années outre-Atlantique par des naturalistes d’un nouveau genre, pour la plupart des femmes, le mouvement du biomimétisme se développe aujourd’hui en Europe. Dans tous les secteurs, il propose des passerelles entre ceux qui construisent le monde : ingénieurs, managers, marchands, agriculteurs, médecins… et les scientifiques qui étudient la nature. Gauthier Chapelle en est un des plus brillants représentants.
Le voyage de Théo
“Le Roman des Religions” (655 pages) – Théo, l’adolescent guéri par un voyage initiatique à travers les religions du monde, a maintenant vingt-six ans. Médecin humanitaire, il est aussi écologiste convaincu. “Depuis une cinquantaine d’années, dit-il, l’espèce humaine ne se contente plus de gratouiller la Terre, elle a troué le derme, on est dans la chair vive, et personne ne connaît la suite du devenir.” Les hommes, la Terre : même combat. La Terre est fatiguée et ses habitants souffrent. En compagnie de l’inénarrable Tante Marthe, Théo part sur les sites les plus malades de la planète. Dans sa quête de connaissances, Théo rencontre le plus précieux des dons, le plus fragile, l’amour. Simple ? Oh non ! “L’homme est un être vivant, dit Théo en séchant ses larmes. Il a des devoirs envers l’espèce, il doit sécher le sang de la mère du moineau, et le sang qui coule du morceau de bois.”
L’archipel des comètes
En contrepoint à ses livres thématiques, Michel Onfray rédige un journal hédoniste qui n’est ni tout à fait journal (il n’y consigne rien du détail journalier, mais considère la vie quotidienne comme l’occasion d’un exercice de pensée), ni tout à fait hédoniste (il est aux antipodes d’une jouissance sans conscience facilement caricaturée). Dans une tradition qui va de Montaigne à Nietzsche, cet Archipel des comètes propose une lecture subjective de son époque. On y trouve également une encyclopédie baroque de la modernité, une théorie de la construction volontariste de soi, une critique des nihilismes et pessimismes contemporains, une proposition d’éthique esthétique, une invite à philosopher à la première personne, une réactivation des sagesses antiques pour aujourd’hui, un athéisme solaire doublé d’une célébration du génie colérique… Cette écriture de soi inaugurée il y a plus de cinq ans avec Le Désir d’être un volcan, puis Les Vertus de la foudre (1998), ne trouvera théoriquement son terme qu’avec la mort de son auteur…
L’animal est une personne
« Si j’ai écrit ce livre, c’est pour tirer les leçons d’une vie passée avec les animaux depuis la petite enfance, à la ferme, puis en ville. Au fil des pages, je vous parlerai de plusieurs de mes amis auxquels, si grands soient mes hommages, je ne pourrai jamais rendre les bonheurs qu’ils m’ont donnés, avec leur candeur et leur humour : un jeune bouc, un vieux perroquet, des chats, des araignées, des bovins ou des chiens. Pourquoi traitons-nous avec tant d’égards les animaux de compagnie, substituts de l’homme, et si mal les bêtes à manger, machines à fabriquer de la viande ? Alors que nous consommons chaque année des milliards d’animaux issus de la terre et de la mer, il est temps que nous descendions de notre piédestal pour les retrouver, les écouter, les comprendre. J’ai voulu aussi lancer un appel pour que cesse le scandale des abattages rituels, halal ou casher, qui imposent à nos sœurs et frères les bêtes des mises à mort dans d’inutiles souffrances. » F.-O. G.
Un été avec Homère
“Au long de l’Iliade et de l’Odyssée chatoient la lumière, l’adhésion au monde, la tendresse pour les bêtes, les forêts – en un mot, la douceur de la vie. N’entendez-vous pas la musique des ressacs en ouvrant ces deux livres ? Certes, le choc des armes la recouvre parfois. Mais elle revient toujours, cette chanson d’amour adressée à notre part de vie sur la terre. Homère est le musicien. Nous vivons dans l’écho de sa symphonie.” Homère continue de nous aider à vivre. Pour écrire Un été avec Homère, Sylvain Tesson s’est retiré sur une île des Cyclades, au bord de la mer Égée, dans la lumière, l’écume et le vent. “Nous sommes les enfants de notre paysage”, écrivait Lawrence Durrell. Un été avec Homère est à l’origine une série d’émissions diffusées pendant l’été 2017 sur France Inter.
« Un nouveau stupéfiant collectif envahit les sociétés occidentales : le culte du bonheur. Soyez heureux ! Terrible commandement auquel il est d’autant plus difficile de se soustraire qu’il prétend faire notre bien. Comment savoir si l’on est heureux ? Et que répondre à ceux qui avouent piteusement : je n’y arrive pas ? Faut-il les renvoyer à ces thérapies du bien-être, tels le bouddhisme, le consumérisme et autres techniques de la félicité ? Qu’en est-il de notre rapport à la douleur dans un monde où le sexe et la santé sont devenus nos despotes ? J’appelle devoir de bonheur cette idéologie qui pousse à tout évaluer sous l’angle du plaisir et du désagrément, cette assignation à l’euphorie qui rejette dans l’opprobre ou le malaise ceux qui n’y souscrivent pas. Perversion de la plus belle idée qui soit : la possibilité accordée à chacun de maîtriser son destin et d’améliorer son existence. C’est alors le malheur et la souffrance qui sont mis hors la loi, au risque, à force d’être passés sous silence, de resurgir où on ne les attendait pas. Notre époque raconte une étrange fable : celle d’une société vouée à l’hédonisme, à laquelle tout devient irritation et supplice. Comment la croyance subversive des Lumières, qui offrent aux hommes ce droit au bonheur jusqu’alors réservé au paradis des chrétiens, a-t-elle pu se transformer en dogme ? Telle est l’aventure que nous retraçons ici. »
Lettres
Sommaire :
1 – La grèce au temps d’Epicure
2 – La vie d’Epicure
3 – La Philosophies d’Epicure
4 – Plan des trois lettres
5 – Les 3 lettres d’Epicure : Lettre à Hérodote, Lettre à Pythoclès, Lettre à Ménécée.
6 – Documents (Paroles d’Epicure + Jugements sur Epicure)
7 – Petite histoire de l’atomisme scientifique
Glossaire
Indications biographiques
Devant la souffrance
Peut-on douter encore de la troublante modernité du grand stoïcien romain mort en 43 avant notre ère ? Devant une oeuvre aussi considérable, Jacques Lacan ne s’embarrassait pas de circonspection et déclarait à sa manière : “Vous constaterez que ce Monsieur Cicéron n’est pas le peigne-cul que l’on tente de nous dépeindre en vous disant que les Romains étaient des gens qui étaient simplement “à la suite”. C’est un type qui articule des choses qui vous vont droit au coeur.”
“Cicéron sait que les “vertus” de Rome, dans le passé, ont eu pour résultat d’ouvrir à ses écrivains, à ses orateurs, à ses poètes un immense public qui recevra d’elle les éléments d’une vie spirituelle et morale que l’hellénisme ne saurait diffuser aussi largement sur un aussi vaste domaine. Nous ne pensons pas que cette ambition de Cicéron, tandis qu’il écrivait ces pages, ait été démesurée en encore moins qu’elle ait abouti à un échec”
Husserl
Fondateur de la phénoménologie, Husserl inaugure au début du XXe siècle un mode de pensée radicalement nouveau. Prenant son départ dans les deux sciences centrales d’alors, les mathématiques et la psychologie, cette discipline inédite se présente comme l’étude descriptive de tous les phénomènes qui s’offrent à notre regard. Ce livre propose un exposé de la phénoménologie comme méthode, tout à la fois descriptive et caractérisée par la réduction. Il restitue la présentation des expériences cardinales que fait le sujet : l’espace, le temps, l’imagination, l’empathie et interroge la fécondité multiforme de la démarche phénoménologique.
Zadig ou la destinée
Nouveaux classiques illustrés – ” Qu’il est dangereux de se mettre à la fenêtre et qu’il est difficile d’être heureux dans cette vie ! ” Ainsi soupire Zadig, jeune Babylonien, devenu favori du roi et promis à une enviable destinée. Pour être tombé amoureux de la reine Astarté, le voilà obligé de fuir, rendu à la condition d’esclave, victime des brigands, des fanatiques religieux, en butte aux pires catastrophes… Mais à travers ce cheminement capricieux, la Providence veille et l’homme est à sa place. C’est aussi ce que découvre cet habitant de Sirius qui, à l’aide d’un rayon de soleil, parcourt la Voie lactée. Quelle surprise en effet pour Micromégas de voir que l’homme, si petit et si misérable qu’il soit, tient son rôle dans l’univers grâce à son esprit… Désinvoltes et primesautiers, deux contes qui charment et enchantent…
G. Perl est l’une des rares femmes maîtres zen du monde et son enseignement nous met très concrètement sur la voie de cette branche du bouddhisme.A trop chercher à tout expliquer, nous confondons ces interprétations avec la réalité elle-même. Le zen est au contraire l’enracinement dans l’expérience de la réalité, instant après instant : ouvrir l’esprit pour qu’il reçoive le monde tel qu’il est. Et par un effort du cœur, prendre conscience que nous sommes plus vastes que toutes les pensées et émotions auxquelles nous vous identifions et qui prennent les rênes de notre vie. Les représentations traditionnelles et duelles des relations hommes-femmes, de l’amour, de la mort volent alors en éclat.
Pensées
“L’homme est un roseau pensant”: cette célèbre pensée ne constitue qu’un des quelque huit cents fragments que comptent les Pensées, qui composent l’un des textes fondateurs de la pensée moderne. Destinées à l’origine à convaincre les libertins de la nécessité de croire en Dieu, ces pensées, telles que nous les lisons, forment un texte qui dépasse largement la simple apologie de la religion chrétienne et qui s’adresse à un public très large, puisque son principal sujet, c’est l’Homme. En voulant apporter la preuve mathématique de l’existence de Dieu (c’est l’argument bien connu du “pari”), Pascal nous livre avant tout une exemplaire peinture de l’Homme, miné par sa misère, mais sauvé par sa grandeur. Maximes à méditer au hasard ou essai sur l’Homme à dévorer d’une traite, chacun trouvera dans ce texte une lecture qui lui correspond.
Comment survivre à un deuil, sans soutien adapté ? Basé sur les techniques de méditation de pleine conscience, ce guide pratique, écrit par un professionnel, offre un programme efficace en 8 semaines pour se reconstruire, avec : – Des méditations de pleine conscience pour développer attention et compassion. – Des relaxations guidées pour apaiser l’esprit et les tensions du corps. – Des étirements et des postures pour renforcer le corps et trouver un équilibre. – La tenue d’un journal de bord et la pratique de l’art-thérapie pour exprimer ses sentiments sans jugement et rapporter son expérience. – L’exposé de théories contemporaines consacrées au deuil pour mettre en perspective les pratiques de pleine conscience abordées. Se connecter à soi-même et à l’instant présent, pour soulager la souffrance et retrouver du sens.
Signé en 1598 par Henri IV, l’édit de Nantes est paradoxalement plus connu pour sa révocation, un siècle plus tard. Exalté depuis comme un chef-d’oeuvre de tolérance, par opposition à l’intolérance de Louis XIV et de ses dragons, il a acquis une valeur symbolique qui excède largement sa portée réelle. Pierre Joxe lui restitue son véritable sens : compromis nécessaire à l’ordre public, il fut surtout utile à l’enracinement de la monarchie absolue. Mais retracer cette histoire fournit aussi à l’auteur l’occasion d’une réflexion plus large sur l’organisation du pluralisme religieux dans la société française. Dans un dernier chapitre inédit, il revient longuement sur les problèmes de l’organisation du culte musulman, depuis le Corif (Conseil de réflexion sur l’islam en France) dont il prit l’initiative, jusqu’à l’instauration du Conseil français du culte musulman, parachevée par Nicolas Sarkozy. A la lumière de ces débats, l’édit de Nantes prend alors un relief particulier, en devenant le symbole du respect du pluralisme religieux inhérent à l’idée de laïcité.
Ce livre ne vous évitera pas les emmerdes mais il vous apprendra à les affronter. Le nouveau livre de Fabrice Midal vous explique comment faire face aux difficultés. En vous proposant une morale libérée des règles écrasantes, il vous fait découvrir des solutions là où vous pensiez qu’il n’y en avait plus. Reprenez votre vie en main ! Philosophe, Fabrice Midal est l’un des principaux enseignants de la méditation en France. Il est notamment l’auteur du best-seller Foutez-vous la paix ! traduit dans le monde entier.
Misère de la prospérité
Jamais, depuis la chute du mur de Berlin, le credo libéral n’avait eu autant d’adeptes. Qu’on s’en réjouisse, comme les idéologues libéraux, ou que l’on s’y résigne, comme beaucoup de dirigeants politiques, le libre marché est en voie d’atteindre une expansion planétaire et jouit déjà, dans les esprits, d’un monopole idéologique. Wall Street sera-t-il le dernier de nos temples ? Devons-nous accepter de nous laisser transformer en homo œconomicus, abandonnant aux bons soins de la concurrence la tâche de réguler tous les secteurs de la société ? C’est en citoyen et en honnête homme que Pascal Bruckner prend position contre la démission intellectuelle et morale que représente la religion du marché. À ceux qui affirment que le capitalisme est le système le plus avantageux, y compris pour les désavantagés, il répond : “Pourquoi l’enrichissement général devrait-il toujours se traduire par un surplus d’inégalités ?”. Car il ne lui est pas difficile de montrer, après d’autres, que les prétendus progrès de la mondialisation s’apparentent bien plutôt au développement d’un néo-féodalisme où les plus pauvres, individus ou États, sont asservis comme jamais.
Pensées (extraits)
Extraits, avec illustrations, notes et commentaires. “L’homme est un roseau pensant” : cette célèbre pensée ne constitue qu’un des quelque huit cents fragments que comptent les Pensées, qui composent l’un des textes fondateurs de la pensée moderne. Destinées à l’origine à convaincre les libertins de la nécessité de croire en Dieu, ces pensées, telles que nous les lisons, forment un texte qui dépasse largement la simple apologie de la religion chrétienne et qui s’adresse à un public très large, puisque son principal sujet, c’est l’Homme. En voulant apporter la preuve mathématique de l’existence de Dieu (c’est l’argument bien connu du “pari”), Pascal nous livre avant tout une exemplaire peinture de l’Homme, miné par sa misère, mais sauvé par sa grandeur. Maximes à méditer au hasard ou essai sur l’Homme à dévorer d’une traite, chacun y trouvera une lecture qui lui correspond.
Richard David Precht nous convie à un drôle de voyage en philosophie. Un voyage fait de tours et de détours par les îles grecques pour rencontrer Socrate, chez les Beatles pour parler anthropologie, ou dans l’espace avec le docteur Spock pour voir de plus près nos… sentiments. L’auteur nous incite à penser par nous-mêmes. Parce que philosopher, c’est simplement devenir soi.
Crimes contre la logique
Comment ne pas être dupe des “beaux-parleurs” ? C’est uniquement quand on ne parvient pas a défendre son opinion et que la vérité ne nous intéresse pas qu’on tente d’étouffer le débat sous de bonnes manières. Ceux qui prennent la religion, la politique et la sexualité au sérieux n’adhèrent pas a l’omerta générale dont elles font l’objet, et ils ne se vexent pas quand on leur montre qu’ils ont tort. Si, au cours d’une discussion, vous avez soudain le sentiment de n’être pas tant incorrect qu’insensible, vous avez sans doute affaire a un respectable sectaire.Il faudrait être une brute pour oser le démasquer. Dans ce guide destine a nous apprendre a repérer les raisonnements bidons, le philosophe Jamie Whyte démasque respectables sectaires, hommes d’église et politiciens. Il recense toutes les infractions a la logique commises a dessein d’obtenir nos suffrages, notre argent ou notre adhésion, ou simplement pour changer de sujet, a travers un plaidoyer spirituel et polémique en faveur de l’usage de la raison dans les débats publics et privés.
Condensée dans quelques impératifs tels que “plus jamais ça”, des conflits virulents opposent les milieux de mémoire, déportés juifs contre déportés résistants, Juifs contre Tziganes, homosexuels contre politiques. Bien au-delà des victimes du nazisme, ces conflits entraînent une ronde infernale de soupçon et de récrimination : Arméniens, Noirs américains, Amérindiens. Au coeur de ces tensions, une revendication hautement polémique, celle de l’unicité absolue de la shoah, qui alimente depuis plus d’un quart de siècle un débat interminable, passionné et vain. C’est d’abord ce débat qu’explore l’auteur à travers les prises de position, et réflexions de personnalités aussi diverses que Simone Veil, Elie Wiesel… A lieu de s’en tenir à dénoncer les dérives du “palmarès de la souffrance” il décèle une lutte des individus et des groupes humains pour la reconnaissance, qui constitue le véritable chantier sociologique et philosophique de cet ouvrage.
Le temps des responsables
La responsabilité est à l’ordre du jour. Qui sont les responsables ? s’interroge-t-on à propos d’une catastrophe ferroviaire, de la propagation du sida comme du chômage. Et de tous les horizons – entreprises, médias, médecine ou monde politique – émerge la revendication de responsabilité. Ce phénomène est-il un effet de mode ou la volonté d’une nouvelle exigence morale ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord définir les significations et les implications concrètes du mot et en particulier son rapport essentiel à l’action et à l’engagement envers autrui. Poursuivant sa réflexion de fond sur la cohésion sociale et la morale publique, Alain Etchegoyen revisite la notion de responsabilité qui pourrait être le point de repère dont notre monde semble tant avoir besoin aujourd’hui.
Le hasard et la nécessité
“Tout ce qui existe dans l’Univers, disait le philosophe grec Démocrite, est le fruit du hasard et de la nécessité.” Grande figure parmi les pionniers de la biologie moléculaire, le Prix Nobel Jacques Monod (1910-1976) montre la fécondité de cette dualité pour comprendre les grandes problématiques de la biologie – origine de la vie ou évolution des espèces – et saisir les enjeux de la génétique moderne.Si l’homme ne résulte d’aucun projet divin, si son évolution tient davantage du hasard que d’un projet préétabli, rien ne l’autorise pour autant à sombrer dans un matérialisme pessimiste.Face aux défis de la science et de la technique qui vont jusqu’à menacer l’intégrité de l’Homme, Jacques Monod plaide pour l’invention d’un nouvel humanisme intégrant les données de la science. L’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres. –Arthur Hennessy
Hérétiques
Etat quasi-neuf – La réédition des deux essais majeurs d’un des plus grands écrivains catholiques du XXe siècle, Gilbert Keith Chesterton, est un événement. Retraduits, Hérétiques et Orthodoxie, respectivement publiés en 1905 et 1908, trouveront aujourd’hui leurs lecteurs. Chesterton, alors pas encore converti, a montré dans ce dytique combien la pensée moderne peut être analysée comme une hérésie du christianisme et comment elle peut être dépassée avec un art inouï du paradoxe qui mène vers le secret de la joie. Lire Chesterton, c’est ouvrir en grand les fenêtres des petits deux pièces de la pensée en boîte pour respirer l’air vivifiant des idées maîtresses.
Etat quasi-neuf – Semblable au pauvre Orphée, le nouvel Adam libéral est condamné à gravir le sentier escarpé du “Progrès” sans jamais pouvoir s’autoriser le moindre regard en arrière. Voudrait-il enfreindre ce tabou – “c’était mieux avant” – qu’il se verrait automatiquement relégué au rang de Beauf, d’extrémiste, de réactionnaire, tant les valeurs des gens ordinaires sont condamnées à n’être plus que l’expression d’un impardonnable “populisme”. C’est que Gauche et Droite ont rallié le mythe originel de la pensée capitaliste : cette anthropologie noire qui fait de l’homme un égoïste par nature. La première tient tout jugement moral pour une discrimination potentielle, la seconde pour l’expression d’une préférence strictement privée. Fort de cette impossible limite, le capitalisme prospère, faisant spectacle des critiques censées le remettre en cause. Comment s’est opérée cette, double césure morale et politique ? Comment la gauche a-t-elle abandonné l’ambition d’une société décente qui était celle des premiers socialistes ? En un mot, comment le loup libéral est-il entré dans la bergerie socialiste ? Voici quelques-unes des questions qu’explore Jean-Claude Michéa dans cet essai scintillant, nourri d’histoire, d’anthropologie et de philosophie.
Le rêve cistercien
Découvertes Gallimard / Philosophie et Religion – Les cisterciens voulaient mener une vie monastique parfaite, sans compromission avec le siècle. Leur aventure spirituelle, commencée en 1098, est toujours actuelle, et concerne aujourd’hui quelque sept mille moines et moniales. Mais le rêve cistercien va bien au-delà d’une quête confinée aux monastères où vivent des chrétiens épris d’absolu. Il a profondément modifié les relations de l’homme à la nature, à la société, à l’art. Dès le XIIe siècle, la volonté de réforme et les aspirations mystiques de solitaires volontairement coupés du monde ont déterminé des métamorphoses qui nous concernent tous. Historien et archéologue, Léon Pressouyre nous convie à ce retour aux sources.
Ils sont partout, dans l’électronique comme dans l’automobile, avenue de l’Opéra comme à Wall Street, dans la haute couture comme dans l’art contemporain. Edith Cresson les a comparés à des « fourmis » tandis que d’autres nous les proposent comme modèles. Les Japonais sont devenus inévitables. Faut-il pour autant s’incliner devant les nouveaux puissants du jour et prendre pour argent comptant l’image d’Epinal qui nous est donnée de ce peuple uni et travailleur, à l’exquise politesse orientale ? Stéphane Benamou refuse de tomber dans le piège. Le Japon qu’il nous croque en cinquante articles demeure la puissance impérialiste et totalitaire d’hier, un pays rongé par le racisme et l’apartheid, qui ne renie rien de ses ambitions, dissimule ses crimes passés et travaille à sa revanche déjà bien engagée. Ce guide impitoyable de « l’autre Japon » est avant tout une invitation à la lucidité.
Récidives
Qui décrit, au plus près, la réalité de notre temps : Nietzsche ou Spinoza ? Hegel ou Andy Warhol ? A quoi servent les psychanalystes ? Faut-il les laisser en liberté ? Juif ? C’est-à-dire ? Quel André Malraux a-t-on transféré au Panthéon ? Israéliens et Palestiniens sont-ils condamnés à s’aimer ? Où à signer, sans amour, un traité de paix sèche ? Woody Allen habite-t-il encore à l’adresse indiquée ? Comment faire comprendre à Tariq Ramadan qu’un homme libre pense avec sa tête et non selon sa race ? L’énigme Benny Lévy. Qui furent les rois secrets de l’époque ? Que se passa-t-il vraiment, alors, du côté de la rue d’Ulm ? Comment Delon finit par être un personnage de Gary. Choc des civilisations ou guerre à mort de l’Islam contre l’Islam ? Faut-il, après Auschwitz, avoir peur des Lumières ? Quand les journalistes deviennent les meilleurs écrivains du siècle. Pourquoi Sarajevo, Kaboul et Karachi sont les épicentres du grand séisme. Y a-t-il une grammaire du fanatisme ? Qu’est-ce que l’anti-américanisme primaire ? Qu’il ne faudra céder ni sur le Gaon de Vilna, ni sur le Commandant Massoud. Le siècle de Pirandello. Le diable, dit-on est de retour.
Micromégas
Trois contes, deux motifs : le philosophe dans le monde, le bonheur par la philosophie. Voltaire, en ces trois œuvres maîtresses, allie la critique incisive et les fantaisies d’un imaginaire déconcertant. Après une étape sur Saturne où il se fait un compagnon de voyage, philosophe comme lui, Micromégas, habitant de Sirius, vient visiter la terre des hommes, « notre petite fourmilière » : occasion de péripéties nombreuses et de dialogues varié…
Misère de la prospérité
Jamais, depuis la chute du mur de Berlin, le credo libéral n’avait eu autant d’adeptes. Qu’on s’en réjouisse, comme les idéologues libéraux, ou que l’on s’y résigne, comme beaucoup de dirigeants politiques, le libre marché est en voie d’atteindre une expansion planétaire et jouit déjà, dans les esprits, d’un monopole idéologique. Wall Street sera-t-il le dernier de nos temples ? Devons-nous accepter de nous laisser transformer en homo oeconomicus, abandonnant aux bons soins de la concurrence la tâche de réguler tous les secteurs de la société ? C’est en citoyen et en honnête homme que Pascal Bruckner prend position contre la démission intellectuelle et morale que représente la religion du marché. À ceux qui affirment que le capitalisme est le système le plus avantageux, y compris pour les désavantagés, il répond : “Pourquoi l’enrichissement général devrait-il toujours se traduire par un surplus d’inégalités ?”. Car il ne lui est pas difficile de montrer, après d’autres, que les prétendus progrès de la mondialisation s’apparentent bien plutôt au développement d’un néo-féodalisme où les plus pauvres, individus ou États, sont asservis comme jamais. Faut-il alors crier, avec Vivian Forrester, à L’Horreur économique ? La singularité du propos de l’auteur est de ne pas vouloir faire chœur avec les sirènes anticapitalistes qui, à leur façon, concèdent trop à leur adversaire et participent à la sacralisation de l’économie. Savoir poser un regard cru et cynique sur les vertus et les vices du système libéral ; résister autant à la complaisance des louanges qu’à celle de l’imprécation ; critiquer le mal, sans espérer le guérir : difficile sages
Zadig ou la destinée …
Quand Voltaire veut critiquer son époque sans être saisi, il situe ses contes à Babylone et tout peut-être dit. Les puissants qui emprisonnent et condamnent, les prêtres fanatiques qui incitent les veuves à brûler sur le cadavre de leur mari, les médecins ignorants, les fonctionnaires et leurs impôts abusifs, chacun a son portrait satirique, percutant et juste. Zadig subit les aléas du sort comme l'Ingénu. Ce bon sauvage huron débarquant du Canada et qui n'est autre que Voltaire, découvre une société hypocrite sans rapport avec son monde naturel. Il prêche naïvement la vérité, la justice et l'amour. Voltaire voulait un bonheur social. Ce qui l'entrave – la bêtise, la jalousie ou l'orgueil – doit être combattu. La leçon est toujours bonne à prendre aujourd'hui. Le ton en est si gai, si vif et si mordant que ces contes philosophiques resteront salutaires tant qu'il y aura des hommes.
À propos de Sartre et de l’amour
« Car ma découverte, de jour en jour, de page en page plus éclatante, plus flagrante, fut que Sartre est aimable. Sans doute, il a tout fait pour le cacher. Mais j'ai vécu assez pour savoir que tout ce qui vaut la peine d'être aimé se défend. Je ne m'étonne plus de ces délais, de ces paliers imposés à mon impatience. J'ai pris mon parti de cette fatalité de différemment le jour où j'ai compris qu'elle est le propre de n'importe quelle initiation. » Suzanne Lilar est un des derniers grands écrivains de langue française née en Flandre. Après avoir étudié la philosophie et le droit à l'Université de Gand, elle entre dans les lettres par le journalisme. En 1954, elle obtient le prix Sainte-Beuve pour le Journal de l'analogiste, qui retient l'attention d'André Breton et de Julien Gracq. Avec La confession anonyme, roman publié sans nom d'auteur en 1960 et réédité par Gallimard, elle aborde à nouveau le thème du donjuanisme qui avait été celui de sa première pièce, Le burlador. Suzanne Lilar allait ainsi être amenée non seulement à écrire Le couple, mais à se mesurer avec la dialectique sartrienne de l'amour.