L’enfant léopard
16 octobre 1793. Dans sa cellule de la Conciergerie, Marie-Antoinette se prépare à mourir. Au-dehors, un ultime complot s’est formé. Il ne reste que douze heures pour sauver la reine. Pendant ce temps, dans ce Paris tumultueux de la Révolution, on traque un mystérieux enfant léopard. Certains pour le protéger. D’autres pour le tuer. Mais qui est cet enfant léopard si convoité ? Est-il vrai qu’il est le fils caché d’une grande dame du royaume, voire de la reine elle-même ? Difficile à croire. Et pourtant… C’est à une folle cavalcade romanesque derrière ce mystère que nous invite Daniel Picouly. Les intrigues s’entremêlent, les péripéties se bousculent comme chez Alexandre Dumas. Les deux inspecteurs noirs qui recherchent l’enfant, dans un étrange Harlem derrière le Luxembourg, sont tout droit sortis de l’univers de Chester Himes. L’occasion de se souvenir que Dumas lui-même était métis. Ce roman joyeux, aussi fantaisiste qu’érudit, et qui trace un émouvant portrait de Marie-Antoinette, mère assassinée, étrangère devenue bouc émissaire, a valu à son auteur le prix Renaudot 1999.
Ce grand cadavre à la renverse
Pour Bernard-Henri Lévy, comment ne pas s’attrister de l’état de crise, voire de décomposition, du progressisme contemporain ? Comment ne pas se souvenir du mot terrible de Sartre qui, dans la préface à Aden Arabie de Paul Nizan, définissait déjà la gauche de son époque comme « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? Et comment ne pas s’inquiéter, enfin, de ce que les héritiers du dreyfusisme et des combats antifascistes ont fait de leurs valeurs et du souffle qui inspira leurs aînés ?
Trente ans après ses débuts, Bernard-Henri Lévy retrouve ici l’esprit de ses premiers livres. Et, pour qualifier la nouvelle pathologie qui menace, il propose une hypothèse provocante et féconde : la gauche n’a triomphé de sa première tentation totalitaire (le communisme) que pour verser dans une autre dont les sources sont à l’autre bord de l’échiquier politique (c’est-à-dire, bien souvent, à l’extrême droite) – elle n’est sortie de la « barbarie à visage humain » que pour retomber dans l' »idéologie française ».
Au rendez-vous de cette « critique de la nouvelle raison progressiste », Alain Badiou et Carl Schmitt ; une question de Michel Foucault ; l’Universel selon saint Paul ou selon Levinas ; une conversation avec Sarkozy ; le cas Royal ; les sophismes de Noam Chomsky ou de Régis Debray ; le spectre de Pierre Bourdieu ; le vrai visage de Tariq Ramadan ; la mémoire de Benny Lévy ; l’ombre d’un père magnifique ; un début d’autobiographie intellectuelle tissé, fil à fil, avec des fragments de biographie générationnelle.
Et, à l’arrivée, deux injonctions dont il faut tout faire pour qu’elles ne soient plus contradictoires : il est moins que jamais question de quitter « la vieille maison » squattée par de mauvais fantômes – mais elle est, hélas, à reconstruire de fond en comble.
Hard
En 1994, une jeune fille de dix-huit ans, née dans une cité des environs de Paris, répond à une annonce de casting. Elle arrive vierge sur son premier tournage de film pornographique. Elle restera quatre ans la prisonnière volontaire de l’enfer du X. Raffaëla Anderson ne nie pas le plaisir qu’elle a parfois pu prendre. Elle témoigne ici de l’envers du décor. En caméra subjective, elle montre ce qu’elle voit : acrobaties sexuelles, certes, mais abattage du travail à la chaîne jusque dans les heures supplémentaires de la nuit. Argent facile, certes, mais peur omniprésente du sida et de l’esclavagisme sexuel. Cinéma sous les spots, certes, mais d’un genre où le corps est méprisé, nié, écartelé. Tout accepter ? C’est fini. Raffaëla Anderson brise ici la loi du silence. Il n’y a aucune complaisance dans son récit. Juste le ton et l’énergie d’un forçat du plaisir, libre enfin.
Le monde entier nous hait et nous le méritons bien, telle est la conviction d’une majorité d’Européens et a fortiori de Français. Depuis 1945, notre continent est habité par les tourments de la repentance. Ressassant ses abominations passées, les guerres incessantes, les persécutions religieuses, l’esclavage, le fascisme, le communisme, il ne voit dans sa longue histoire qu’une continuité de tueries. A ce sentiment de culpabilité, une élite intellectuelle et politique donne ses lettres de noblesse, appointée à l’entretien du remords comme jadis les gardiens du feu. Dans cette rumination morose, les nations européennes oublient qu’elles, et elles seules, ont fait l’effort de surmonter leur barbarie pour la penser et s’en affranchir. Et si la contrition était l’autre visage de l’abdication ?
Le premier amour
Une femme prépare un dîner aux chandelles pour fêter son anniversaire de mariage. Elle descend dans sa cave pour y chercher une bouteille de vin, qu’elle trouve enveloppée dans un papier journal dont elle lit distraitement les petites annonces. Soudain, sa vie bascule : elle remonte les escaliers, éteint le four, prend sa voiture, quitte tout. En chacun d’entre nous repose peut-être, tapie sous l’apparente quiétude quotidienne, la possibilité d’être un jour requis par son premier amour…
Un racisme imaginaire
Il existe assez de racismes véritables pour que l’on n’en invente pas d’imaginaires. Depuis trente-cinq ans, le terme d’islamophobie anéantit toute parole critique envers l’islam. Il a pour double finalité de bâillonner les Occidentaux et de disqualifier les musulmans réformateurs. Une grande religion comme l’islam n’est pas réductible à un peuple puisqu’elle a une vocation universelle. Lui épargner l’épreuve de l’examen, entrepris depuis des siècles avec le christianisme et le judaïsme, c’est l’enfermer dans ses difficultés actuelles. Et condamner à jamais ses fidèles au rôle de victimes, exonérées de toute responsabilité dans les violences qu’elles commettent. Démonter cette imposture, réévaluer ce qu’on appelle le retour du religieux et qui est plutôt le retour du fanatisme, célébrer l’extraordinaire liberté que la France donne à ses citoyens, le droit de croire ou de ne pas croire en Dieu : tels sont les objectifs de cet essai.
La mort du petit cheval
La Mort du petit cheval est la suite directe de Vipère au poing. Jean Rezeau, âgé de dix-huit ans, a coupé les ponts avec sa famille. Mais la tyrannie de Folcoche, la mère impitoyable, le poursuit toujours. Si la combativité lui a formé le caractère, la haine ne l’a guère préparé à l’amour. La nécessité fera de lui un terrassier, un valet de ferme, un camelot… et quelques femmes l’aideront à franchir le difficile passage de la haine à l’amour et du refus de la vie à son acceptation. ….
Zorro
Qui est Diego de la Vega, alias Zorro, le justicier masqué que nous connaissons tous ? Isabel Allende, avec l'humour qui la caractérise, nous emmène dans les coulisses de la légende. Né dans le sud de la Californie à la fin du XVIIIe siècle, Diego de la Vega est l'enfant de deux mondes. Son père, un gentilhomme espagnol, et sa ravissante mère à moitié indienne façonnent sa double personnalité. Après une enfance riche d'enseignement, du maniement de l'épée à l'initiation aux rites de sa tribu, il embarque à quinze ans pour Barcelone. Le maître d'armes Manuel Escalante repère cet élève doué, contribue à parfaire son éducation et l'accueille dans une société secrète, La Justice, qui combat toutes les formes d'asservissement. Avec à ses côtés le fidèle Bernardo, Zorro déploie des talents exceptionnels puis il retourne en Californie pour continuer sa lutte contre les injustices, devenant un symbole d'espoir pour les faibles et les opprimés.
Le quart de nuit
» Dans le grand silence qui suivit, la mèche d’un cierge dont la flamme rougeoyait, grésilla. Tous -les marins, Mrs Linsell, Mrs Shane, les amants- fixaient intensément du regard le visage durci aux yeux ouverts de Warvick, qui cependant paraissait exprimer une torture intérieure comme si l’homme eût été en proie à un débat. Ils l’entendirent murmurer : – On ne sait plus. On ne saura jamais ».
L’affaire Lord Spenser
Claire est médecin et mène à Londres une vie apparemment sans histoires. Enfant, elle a pourtant eu à subir un événement traumatisant : tandis qu’elle dormait à l’étage de la propriété familiale, sa nounou a été assassinée et sa mère a échappé de justesse à l’agresseur. Le meurtrier présumé serait le père de Claire, un membre de l’aristocratie britannique, disparu sans laisser de traces. La mère a prétendu avoir reconnu son mari, les riches et puissants amis de celui-ci ont toujours clamé son innocence. Presque trente ans plus tard, Claire n’a pas surmonté le passé. Apprenant par la police que le fantôme qui la hante est peut-être encore en vie, elle part en quête d’une vérité qui lui est devenue indispensable. S’inspirant librement d’une célèbre affaire criminelle des années 1970 –; l’affaire Lord Lucan, le premier lord reconnu coupable de meurtre depuis le XVIIIe siècle –;, ce thriller glaçant met en scène une héroïne marquée au fer, déchirée par les liens du sang. Il offre aussi une réflexion très actuelle sur les ravages de la violence au sein du cocon familial, les privilèges de classe et la loi du silence.
Les jours heureux
« Edouard Vian et Laure Brankovic ont formé puis déformé pendant trente ans le couple le plus terrible et le plus célèbre du cinéma européen. Ils se sont mariés trois mois avant ma naissance. Ils ont divorcé quand j’avais un an. Se sont remariés quand j’en avais cinq et se sont à nouveau séparés pour mes quinze ans. Ils ont signé leur dernier divorce la veille de mes vingt-cinq ans. Entre temps ils ont fait une trentaine de film ensemble et un seul enfant : moi. A eux deux ils ont créé une sorte de légende, lui à la réalisation, elle au scénario. Moi… c’est une autre histoire. » Oscar, un jeune homme talentueux tente d’échapper à l’amour écrasant de ses parents, couple infernal et merveilleux qui ne sait vivre que dans l’urgence et la passion. Les tenir à distance est pour lui la meilleure manière de les aimer, jusqu’à ce matin de février où, dans le bureau glacial d’un hôpital, il apprend que sa mère est condamnée. Un secret qu’elle tient farouchement à garder. Naît alors en Oscar une idée absurde et obsédante : inciter ses parents à se retrouver une dernière fois, avec l’espoir secret que sa mère en sera sauvée. La difficulté ? Edouard Vian s’affiche depuis deux ans avec Natalya, une jeune franco-russe, influenceuse dans le milieu de la mode. Si, au départ, Oscar a le plus grand mal à supporter cette évaporée, Natalya va se révéler beaucoup plus complexe qu’il ne l’imaginait. Ainsi commence une ronde, entre Fitzgerald et Schnitzler, où ces héros fantasques et attachants jouent, se cachent, s’aiment, des marches de Cannes aux studios hollywoodiens, de Paris à New York et de la Grèce au Mexique, avant d’être percutés par les secousses de la grande histoire qui font peu à peu basculer le monde dans une ère nouvelle. A leur côté, dans les rues de Paris, sur un plateau de tournage, ou au sommet des Alpes, des amis, des amants, des femmes venues du passé. Mais aussi des disparus, des êtres de cruauté, et bien des énigmes. Tout mot est réplique. Tout personnage porte un masque. Connaître est impossible sans se départir d’un secret. Et tous aiment la vie, imparfaite mais follement vécue. Un talent romanesque magnifique et tendre, qui voit Oscar grandir, se débattre, oser, écrire, dissimuler avant de comprendre enfin ce qui l’affranchira de ses démons.
L’or de Sparte
En 1800, alors qu’il traverse les Alpes enneigées avec son armée, Napoléon Bonaparte fait une découverte aussi fabuleuse qu’inattendue. Dans l’incapacité de transporter ce trésor caché et afin de le léguer en héritage à ses héritiers, il invente, avec l’aide de son plus fidèle officier et plus vieil ami, une énigme qui, une fois résolue, mènera jusqu’au trésor. Mais à la mort de l’empereur, les indices soigneusement disséminés disparaissent, et l’or de Sparte semble perdu à jamais. Remi et Sam Fargo explorent les marais du Maryland lorsqu’ils découvrent, échoué dans un bras mort de la rivière, un sous-marin allemand datant de la Seconde Guerre mondiale. Se trouve à l’intérieur une bouteille de vin de la cave perdue de Napoléon. Intrigués par cette découverte, et plus encore par les étranges symboles qui ornent l’étiquette, ils se lancent à la recherche des bouteilles manquantes. Mais Haedon Bondarouk, millionnaire russe d’origine perse, est lui aussi prêt à tout pour mettre les mains sur ce fabuleux trésor, qui pourrait bien en cacher un autre…
La fosse du diable
Au large des Açores, un cargo japonais est attaqué par des pirates. Lorsque l’équipe de la NUMA arrive sur place, le gang prend la fuite en sabordant le navire, et leur canot explose en route. Qui étaient ces hommes, et pourquoi ont-ils attaqué ce bateau et massacré l’équipage ? Auparavant, à Genève, un brillant scientifique qui travaillait sur l’accélérateur de particules avait été enlevé pour servir les sombres projets d’un dictateur africain avide de pouvoir. Kurt Austin et ses acolytes devront tout mettre en œuvre pour déjouer une terrible machination qui menace l’équilibre du monde, sans perdre de vue les scientifiques venus étudier sur l’île un mystérieux phénomène magnétique, et une séduisante Russe en mission pour son pays…
La trahison prométhée
ILS SAVENT TOUT. ILS VOIENT TOUT. ILS ONT CONSTRUIT VOS CERTITUDES. ILS ANTICIPENT VOS PEURS LES PLUS SECRÈTES. Après des années au services du gouvernement américain, Nicholas Bryson découvre que le Directorat, l’agence ultra-secrète qui l’employait, est en réalité de mèche avec un groupe terroriste international disposant de systèmes de surveillance insoupçonnés. Alors même qu’il n’est plus certain de sa propre identité, à qui Nicholas Bryson peut-il faire confiance ? Il a perdu tout ses repères. La mort de ses parents, lorsqu’il avait quinze ans, était-elle vraiment accidentelle ? Chargé par la CIA de mettre fin à cette folie, il va tenter de cerner les agissements et les motivations de ce mystérieux groupe « Prométhée, » qui s’est infiltré jusque dans les plus hautes sphères de l’État, aux États-Unis comme en Russie, en Chine, en France. Bryson se retrouve confronté au cauchemar d’un monde « parfait, » dans lequel chacun de ses faits et gestes a déjà été prévu. Une fois de plus, Robert Ludlum bous entraîne sur un rythme infernal dans une intrigue visionnaire, où la fiction est étrangement proche de la réalité.
Vent mortel
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais lancèrent deux de leurs derniers sous-marins vers la côte Ouest des États-Unis, avec à leur bord des capsules contenant un redoutable virus. leur objectif : déchaîner l’enfer. Un homme, informé de cette mission ultra-secrète, sait qu’aucun des deux sous-marins n’atteignit son but. Cependant il croit connaître l’endroit où ils reposent encore, et conçoit un plan démoniaque pour utiliser leur cargaison – un plan qui pourrait remodeler entièrement l’Amérique, et peut être le monde. Mais le clan Pitt se trouve sur son chemin. C’est la première fois que Dirk Pitt, nouveau directeur de la NUMA, fait équipe avec ses enfants, Summer, biologiste océanographe, et Dirk, architecte naval. C’est aussi la première fois qu’il affronte le diable en personne…
L’or des incas
1532 : les derniers survivants d’un peuple décimé cachent au cœur des Andes un somptueux trésor : la chaîne d’or du dernier Inca, si lourde qu’il faut deux cents hommes pour la porter. 1998 : Shannon Kelsey, intrépide et séduisante archéologue, parcourt le Pérou avec son équipe, n’hésitant pas à plonger dans les profondeurs d’un puit sacré… Mais l’or des Incas suscite d’autres convoitises, bien peu scientifiques, celle, en particulier, d’un réseau mondial de trafiquants d’œuvres d’art, décidé à tout pour atteindre ses fins. Dirk Pitt, l’homme aux yeux verts, héros de Cyclope, de Trésor et d’autres best-sellers de Clive Cussler, se trouve là au bon moment… Tout est prêt pour un fabuleux roman d’aventures.
Odyssée
Au large des Caraïbes, une étrange boue rouge s’étale au fond de l’océan, décimant la faune et la flore. Dans un laboratoire sous-marin, la fille et le fils de Dirk Pitt, Summer et Dirk Jr, étudient ce phénomène inquiétant. Au cours d’une exploration, Summer tombe sur un objet insolite : un authentique vase celte, remontant à quelque 3000 ans. En poursuivant leurs recherches dans les profondeurs marines, les deux jeunes gens découvrent ce qui semble être un palais celte. Les Celtes auraient-ils été les premiers à mettre le pied sur le Nouveau Monde ? Le clan Pitt réuni mène l’enquête…
La Horde
Au beau milieu de l’océan Indien, un navire de recherches de la Numa prélève des échantillons au soleil couchant lorsqu’un membre de l’équipage distingue une tache sombre à la surface des flots. Ce qu’il prend d’abord pour une nappe de pétrole se révèle être une horde de particules noires, qui dévorent le bateau, tuant tout le monde à bord tandis que le bâtiment s’embrase. Quelques heures plus tard, Kurt Austin et Joe Zavala sont en route pour les Maldives. Ce qu’ils vont découvrir sur la carcasse encore fumante du navire va les mener tout droit à un projet diabolique visant à contrôler le climat. Des millions de vies sont en jeu, et les premiers signes apparaissent déjà. Cette terrible machination serait-elle liée à la disparition en mer du John Bury, assailli par les Japonais en pleine Seconde Guerre mondiale ?
Pierre sacrée
Protéger l’émir du Qatar pendant le Sommet pour la Paix des pays arabes à Reykjavik : la mission s’annonce plutôt tranquille pour les agents secrets de la Corporation. Mais l’interception d’un message annonçant la découverte d’une météorite sans doute dangereuse change la donne. Cette mystérieuse pierre noire attise autant les convoitises des terroristes islamistes que celles d’un puissant industriel américain. Des États-Unis à l’Arabie Saoudite, en passant par Londres, l’Écosse, Israël et le Groenland, les hommes de la Corporation vont devoir affronter le spectre du terrorisme sous toutes ses formes, des plus terrifiantes aux plus inattendues, afin de sauver des millions de vies humaines et d’empêcher la destruction de deux villes emblématiques…
Méduse bleue
1848, dans l’océan Pacifique. L’équipage du Princess commandé par le capitaine Horatio Dobbs est atteint par une maladie après avoir fait escale à Pohnpei. Sur une île inconnue, un médecin indigène les sauve de la mort. De nos jours, dans les îles de Micronésie, un laboratoire sous-marin, financé dans le plus grand secret par le gouvernement américain, disparaît. Il effectuait des recherches sur la « méduse bleue », une espèce rare. Au même moment, au large des Bermudes, une bathysphère est attaquée et immobilisée à plus de cinq cents mètres de profondeur… Kurt Austin engage l’équipe de la Numa. Il suspecte un lien avec une puissante organisation de criminels chinois qui mène des expériences médicales et aurait découvert un nouveau virus. Kurt Austin et Joe Zavala vont devoir tenter le tout pour le tout pour sauver non seulement leur vie mais celle de millions de personnes…
Mort blanche
L’équipage d’un groupe de protection de l’environnement aux idées plutôt radicales, qui tentait de mettre fin au massacre des baleines au large des îles Féroé, a sombré corps et biens dans des circonstances mystérieuses. Appelé à la rescousse, Kurt Austin, explorateur, chef des opérations spéciales de la NUMA, est loin de se douter que cette périlleuse mission va l’entraîner dans de plus sinistres abîmes encore… Que s’est-il vraiment passé entre le groupe écologiste et les barbares tueurs de cétacés ? Y a-t-il un lien avec la gigantesque usine avoisinante, aussi impénétrable qu’une forteresse ? Et pourquoi, à peine a-t-il planté ses harpons dans cet infernal engrenage, Kurt Austin est-il victime d’une tentative d’assassinat ? Traduit de l’américain par Jean Rosenthal.
L’enfant halluciné
Peintre et romancier, René-Jean Clot s’est servi de sa double expérience pour composer l’émouvant personnage de Jean Bressy, adolescent « retardé » comme on dit à la campagne, qui vit d’art et d’amour exclusivement. L’amour, c’est celui, passionné, jaloux, que Jean voue à sa mère, « l’hirondelle », jeune veuve, belle, chaste et pauvre. L’art, c’est la peinture, vers laquelle le porte cet élan irrépressible qu’on appelle la vocation, et qu’il étudie sous la férule d’un génie atrabilaire et méconnu, Ravot. C’était fatal, la mère et le maître se rencontrent un jour, et cette jonction de ses deux univers bouleverse d’abord le jeune homme. Mais, paradoxalement, le choc se révélera salutaire : il permettra à Jean de rompre le cordon ombilical qui le lie à « l’hirondelle », en même temps qu’il le poussera à se détacher de Ravot pour conquérir son autonomie artistique. L’enfant promis à l’asile par les médecins est devenu un adulte équilibré.
Toujours plus !
Au nom de l’égalité, les 54 millions de Français se proclament tous défavorisés et réclament plus d’argent mais aussi plus de droits, d’avantages, de loisirs et de garanties. « Toujours plus ! » Au terme d’une enquête sans précédent, François de Closets dresse le nouveau palmarès des inégalités révélant les Français qui jouissent des plus hauts revenus, mais également ceux qui bénéficient de la sécurité de l’emploi, des rentes de situation, des privilèges fiscaux, des positions de monopole, du travail agréable, du temps libre, des protections renforcées, des promotions assurées, des avantages en nature, des statuts confortables et des primes généreuses. Ainsi est mise en évidence l’existence d’une France à l’abri de la crise, une véritable « privilégiature » qui englobe tout à la fois riches héritiers, opulents notaires, gros céréaliers et, plus modestes, les salariés des banques, d’E.D.F. ou des grandes entreprises. A l’opposé de ces puissantes corporations se trouve la France faible et inorganisée, celle des petits patrons, des ouvriers, des travailleurs précaires ou sans emplois. Ahurissant contraste ! Un siècle de progrès social sépare le personnel douillettement installé dans les caisses d’épargne ou au {Journal officiel} et les travailleurs misérables du nettoyage ou de l’habillement. Preuves à l’appui, chiffres en main, c’est la coupure en deux de notre société qui est ici dénoncée. Au-delà du simple constat, Toujours plus ! pose les nouvelles règles du jeu entre les Français, celles qu’aucun gouvernement n’a encore eu le courage d’énoncer. En conclusion l’auteur propose une « société à la carte » qui, rejetant les guerres de religion, permettrait à chacun de choisir son destin.
Plus tard tu comprendras
» Plus tard, tu comprendras » me disait ma mère. Je m’étais toujours demandé ce qu’il y avait à comprendre. Je croyais, orgueilleux, avoir déjà tout compris. Il me restait pourtant l’essentiel : tenter de répondre à la question » Qui est cette femme qui m’a aimé et que j’aime et qui m’a donné la vie ? « . Vivante, c’était ma mère. La source et la clé de ma vie. Morte, c’est une femme qui a vécu, avant moi, une autre vie. Une Parisienne, juive, pharmacienne née de parents russes et qui a traversé douloureusement la guerre. Une jeune fille amoureuse, une femme blessée, une mère. Et bien d’autres personnages dont j’ai découvert, ces derniers mois, les multiples facettes.
Thérèse desqueyroux
Pour éviter le scandale et protéger les intérêts de leur fille, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d’empoisonner, dépose de telle sorte qu’elle bénéficie d’un non-lieu. Enfermée dans la chambre, Thérèse tombe dans une prostration si complète que son mari, effrayé, ne sait plus quelle décision prendre. Doit-il lui rendre sa liberté ? Dans ce livre envoûtant, François Mauriac a réussi un portrait de criminelle fascinant.
Le roman des jardin
Dans ce récit, Alexandre raconte donc, avec une drôlerie de chaque page, qu’il a voulu être « normal », pour échapper à sa tribu de fous. Il y avait là son père, bien sûr, dit « Le Zubial, » qui déposait des chèques en blanc signés dans des cabines téléphoniques. Son grand-père, « le Nain jaune », qui finançait la droite et la gauche, après avoir été un dignitaire de Vichy; sa grand-mère, dite « l’Arquebuse, » maîtresse officielle de Paul Morand et amoureuse impénitente. Il y avait sa propre mère dont les amours diverses inspirèrent à Claude Sautet (dont elle eut un fils) l’inoubliable César et Rosalie; il y avait surtout « Zouzou, » la gouvernante, celle qui sert de fil conducteur à cette épopée d’une grande famille plutôt bizarre et qui coucha avec plusieurs générations de Jardin – qu’on appelle aussi les « doubles rates » tant ils courent frénétiquement après le bonheur
L’islam contre l’islam
Rien ne serait plus périlleux, aujourd’hui, que de décrypter les tumultes qu secouent le monde arabe par le prisme de l’opposition entre démocratie et dictature. Ce sont là des catégories qui, sans être dépourvues de pertinence, ne rendent pas compte d’une réalité fondamentale : l’antagonisme immémorial des sunnites et des chiites. C’est pourquoi, dans cet ouvrage, Antoine Sfeir a choisi de remonter aux sources historiques et théologiques de cette guerre de «l’islam contre l’islam», afin d’en mieux saisir les implications géopolitiques. De l’Iran à l’Egypte, du Qatar à la Syrie, du Maghreb à «l’Orient compliqué» ? et, surtout, du prophète Mahomet aux luttes de succession ouvertes par sa mort ?, il brosse une freque magistrale du monde arabe tel qu’il est, de ses «printemps» à ses éventuels automnes. Une exploration minutieuse et pédagogique qui, en brassant un immense passé, éclaire singulièrement notre présent.
Là-haut
Qui est Henri Lanvern ? Peut-être faudrait-il dire : qui était Lanvern… Car depuis ce soir de juin 78, où, lors du tournage d’un film qu’il devait signer, le cinéaste a annoncé à son équipe qu’il partait le lendemain vers le Laos chercher un ami de longue date, ancien d’Indochine comme lui, nul ne l’a revu, n’a recueilli le moindre écho de sa vie. Au devant de qui, au juste, se portait Lanvern ? De son frère d’armes Cao Ba Ky. Mais dans quelles circonstances, quelles conditions – et pourquoi ce silence? S’agirait il d’un meurtre longuement prémédité ou d’un kidnapping des nouveaux maîtres du Vietnam ?. Ou encore – à l’inverse – d’une fuite? Autant de questions qui jalonnent une recherche singulièrement chargée d’ombres et de brumes. Mais c’est une femme qui mène l’enquête et ce que femme veut… L’un après l’autre, le producteur, le colonel du S.D.E.G.E., le monteur, le prêtre breton qui a connu et` confessé Lanvern enfant finiront par livrer leur part de vérité de cette histoire dont la clé fondamentale, bien avant la découverte finale, pourrait avoir pour définition cette observation simple et superbe : « Un seul type bien, vraiment bien, et ça change tout. – Un seul! Une histoire haletante parfois énigmatique, parfois bouleversante, et constamment prenante par le poids de vérité humaine qu’elle impose dans le parcours de ce labyrinthe.
Avant le Big Bang
Que se passait-il » avant le Big Bang » ? Et à quoi ressemblaient l’espace et le temps avant que tout ne commence ? Depuis le début du XXe, siècle les théoriciens de Planck à Einstein ou Hawking n’en finissent pas d’affiner ces questions, et leurs éventuelles réponses. C’est ce grand roman de l’origine absolue qu’Igor et Grichka Bogdanov ont entrepris d’explorer à leur tour, dans ce livre savant et sereinement pédagogique. Pour la première fois, ils esquissent même, à partir des découvertes les plus récentes, et en se fondant sur une recherche originale, plusieurs hypothèses promises à un grand retentissement : l’univers d’avant le Big Bang était-il – déjà ? un réseau complexe d’informations ? Et n’y aurait-il pas, à l’origine de cet univers, un » code cosmologique » comme il existe, pour le vivant, un code génétique ?
L’âme est un vaste pays
Tout écrivain qui tient un journal avec l’intention de le publier un jour peut souscrire à cette profession de foi : Je jette ces pages à la face des gens timides, secrets, respectables et je leur dis : tenez, c’est moi – et je vous défie d’en faire autant, je vous défie de braquer le projecteur de la connaissance de soi-même sur les coins les plus secrets de votre vie et d’inviter alors quiconque à y jeter les yeux. » Sans pudeur, sans pitié et sans complaisance Roland Jaccard relève le défi du journal intime, pages livrées sans retouche dans leur crudité et leur brutalité. Les dragues et les angoisses dessinent le portrait d’un séducteur désabusé, léger jusqu’au désespoir, d’un esthète cynique promenant son ennui de dîners en cinémas, mais surtout d’un homme qui contemple avec lucidité le spectacle de son époque. »
Le Dernier Mort de Mitterrand
Le 7 avril 1994, François de Grossouvre se suicide dans son bureau, au cœur du Palais de l’Élysée, à deux pas de François Mitterrand dont il a été l’un des plus fidèles compagnons de route. Grossouvre, aristocrate maurrassien engagé dans la Résistance, industriel entretenant des réseaux en Afrique, ancien membre des services spéciaux, n’était plus le séducteur élégant, le financier des campagnes électorales, mais un homme amer, un ami déçu. Pourquoi ce ministre de la vie privée de François Mitterrand, parrain de Mazarine, a-t-il décidé d’en finir ? Pourquoi voulait-il dénoncer à la presse et à la justice les dérives d’une mitterrandie crépusculaire ? Le Dernier Mort de Mitterrrand est une réflexion sur le pouvoir, c’est aussi le roman d’une amitié amoureuse, au-delà des intrigues courtisanes.
Mes conversations avec les tueurs
« Cela fait trente ans que j’interroge les serial killers. J’ai rencontré plus de soixante-dix de ces tueurs et tueuses multirécidivistes aux quatre coins de la planète. J’ai accumulé des ouvrages de criminologie, journaux de faits divers, archives de police, photos et vidéos de scènes de crimes, confessions, dessins et écrits. Dans mes livres, j’ai toujours présenté les serial killers de manière distanciée, sans porter le moindre jugement ni faire part de mon ressenti. Dans Mes conversations avec les tueurs, je désire vous faire partager l’envers du décor. Vous montrer l’épreuve physique de ces rencontres, les moments d’angoisse qui précèdent les entretiens, la peur, parfois. Vingt ans plus tard, mon corps se souvient encore de la terreur qui s’est emparée de moi lors de ma rencontre avec Gerard Schaefer, un ex-policier accusé du meurtre de 34 femmes en Floride. Dès l’instant où je me suis trouvé face à lui, j’ai eu le sentiment d’être confronté au Mal absolu. Je suis préparé, mentalement, à rencontrer ces « personnages » plus ou moins hors du commun. Mais à mon retour à Paris, je me demande parfois si ces voyages ont eu lieu. Oui, ils sont bien réels. Et incroyables. »
L’ami
Louis Nucera laisse ici aller sa mémoire pour arracher des images d’un homme qui fut son ami et qui, par ce livre, plus que jamais est son ami. Il n’y a pas là d’invention, d’imagination. On attend de l’auteur de l’Obstiné et du Greffier quelque chose de rare, de violent : le go-t amer, mêlé de la vie des êtres.Frank, le disparu, est tantôt au centre du récit, tantôt derrière, tantôt, enfin, à l’extrémité d’un moment. Il est présent sans être vu de façon traditionnelle, car il est à peine décrit. Et ce qui compte en vérité, c’est l’indicible qui fait un être, ce n’est pas sa défroque.Un homme est mort, un écrivain se souvient. Mais l’écrivain ne pare pas le disparu pour on ne sait quelle éternité. Il l’évoque avec colère, avec rage, avec humour aussi et avec cette tendresse qui n’appartient qu’aux amitiés d’hommes.Tout Nucera est là, implacable, avec ce qui pourrait nier l’autre, qui seul compte ici. Et tout ce que Frank et Nucera ont aimé et haï ensemble est évoqué. Chaleur, sourde violence – et cette mer de regrets, ces cris vers le noir, cette montée contre l’absurde mort. Mais aussi un rire fraternel qui la combat. La façon dont nous parlons de la mort des autres nous juge aussi s-rement que notre façon d’affronter notre propre mort.Nucera a écrit l’Obstiné et le Greffier d’après vivre, sans imaginer, inventer, arranger. Il rencontre ici un des plus grands sujets qui s’imposent un jour ou l’autre à tout écrivain digne de ce nom. Il l’aborde à sa manière, qui n’est pas d’essayer d’apprivoiser la mort. Il cherche simplement, avec une patience tendue, à rendre inoubliable une présence, le son d’une voix, des souvenirs mêlés de jeunesse et de soleil – Nice est là, en arrière-plan, comme elle était présente dans l’Obstiné – et ces secrets enfin qui sont entre deux hommes, intransmissibles.Le tombeau de Frank n’est plus seulement dans le coeur de Louis Nucera. Si les hommes ne sont pas très forts contre le monde et s’ils ne durent guère, il leur arrive de rencontrer un ami. Et leur vie alors n’est pas seulement une vie anonyme mais cette pierre dure, cet être secret : un livre.Gilbert Sigaux.
Le Diable au corps
Le premier roman d’un écrivain mort à vingt ans et l’un des plus beaux rôles de Gérard Philipe. En 1918, un lycéen, François (prénom uniquement usité dans le film), s’éprend d’une jeune femme, Marthe, dont le fiancé, Jacques, est au front. L’amour fou, absolu, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés. Mais aussi, très vite, l’anxiété, la cruauté inconsciente, l’impossibilité pour un enfant de vivre une aventure d’homme. La guerre finit et ses « quatre ans de grandes vacances », Marthe meurt en mettant au monde l’enfant qu’elle a eu de François et qui sera la « seule de raison de vivre » de Jacques. » En voyant ce veuf si digne, je compris que l’ordre, à la longue, se met de lui-même autour des choses. Ne venais-je pas d’apprendre que Marthe était morte en m’appelant, et que mon fils aurait une existence raisonnable? »
L’euphorie perpétuelle
Un nouveau stupéfiant collectif envahit les sociétés occidentales : le culte du bonheur. Soyez heureux ! Terrible commandement auquel il est d’autant plus difficile de se soustraire qu’il prétend faire notre bien. Comment savoir si l’on est heureux ? Et que répondre à ceux qui avouent piteusement : je n’y arrive pas ? Faut-il les renvoyer à ces thérapies du bien-être, tels le bouddhisme, le consumérisme et autres techniques de la félicité ? Qu’en est-il de notre rapport à la douleur dans un monde où le sexe et la santé sont devenus nos despotes ? J’appelle devoir de bonheur cette idéologie qui pousse à tout évaluer sous l’angle du plaisir et du désagrément, cette assignation à l’euphorie qui rejette dans l’opprobre ou le malaise ceux qui n’y souscrivent pas. Perversion de la plus belle idée qui soit : la possibilité accordée à chacun de maîtriser son destin et d’améliorer son existence. C’est alors le malheur et la souffrance qui sont mis hors la loi, au risque, à force d’être passés sous silence, de resurgir où on ne les attendait pas. Notre époque raconte une étrange fable : celle d’une société vouée à l’hédonisme, à laquelle tout devient irritation et supplice. Comment la croyance subversive des Lumières, qui offrent aux hommes ce droit au bonheur jusqu’alors réservé au paradis des chrétiens, a-t-elle pu se transformer en dogme ? Telle est l’aventure que nous retraçons ici.
Le pays du lieutenant Schreiber
Je n’aurais jamais imaginé un destin aussi ouvert sur le sens de la vie. Une existence où se sont incarnés le courage et l’instinct de la mort, l’intense volupté d’être et la douleur, la révolte et le détachement. J’ai découvert un homme qui avait vécu à l’encontre de la haine, aimé au milieu de la pire sauvagerie des guerres, un soldat qui avait su pardonner mais n’avait rien oublié. Son combat rendait leur vraie densité aux mots qu’on n’osait plus prononcer : héroïsme, sacrifice, honneur, patrie… J’ai appris aussi à quel point, dans le monde d’aujourd’hui, cette voix française pouvait être censurée, étouffée. Ce livre n’a d’autre but que d’aider la parole du lieutenant Schreiber à vaincre l’oubli.
La machine infernale
La Machine infernale (1934) est adaptation, très libre, de l’histoire d’Oedipe qui, selon l’oracle de Delphes, devait tuer son père et épouser sa mère. Cocteau fait subir à la tragédie de Sophocle un traitement tout à fait personnel à base de surréalisme, d’ironie et d’anachronismes volontaires. Il marie la poésie à ce drame austère de la fatalité et rénove, de manière éclatante, un mythe, avec tous les dons du virtuose.
L’impétueux
Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy est élu à la présidence de la République française. Pourtant, il parlera de ce jour comme du « plus triste de sa vie ». Ce n’est pas le poids des responsabilités à venir qui assaille et inquiète le nouveau Président, mais le désastre de sa vie privée. Partant de cette douleur originelle, Catherine Nay recompose toute l’histoire du quinquennat sarkozyste : de ses audaces à ses échecs, du bling-bling à la crise financière, de l’homme-orchestre des sommets européens au chef de guerre. Anecdotes, coulisses, secrets d’État alternent ici avec l’analyse – parfois empathique, parfois sévère – de ce que furent les grandes ambitions d’un règne perturbé par le désordre du monde.
La fin du hasard
« Dieu ne joue pas aux dés !» Ce 29 octobre 1927, sous les boiseries de l’hôtel Métropole à Bruxelles, la fameuse formule est lancée. Celui qui a osé défier les plus grands savants du monde réunis en congrès ce jour là n’est autre qu’Albert Einstein, le père de la théorie de la relativité. Pour lui, la nature n’obéit pas au hasard. Face à lui, un autre savant, Niels Bohr, le fondateur de la physique de l’infiniment petit, est convaincu du contraire. Et il lui répond sans ménagement : « Cessez de dire à Dieu ce qu’il doit faire ! » A ses yeux, l’insaisissable comportement des particules élémentaires se perd dans le flou du hasard. Où en est-on aujourd’hui ? Plus que jamais, le débat fait rage. Pour les uns, l’implacable principe d’incertitude découvert par le jeune Heisenberg à l’âge de 26 ans n’a pas été pris en défaut. Et jamais il ne le sera. A partir de là, la matière – et tout ce qui existe – est la proie du hasard aveugle. Pour les autres au contraire, la réalité repose sur des lois dont l’origine reste énigmatique. Les derniers progrès de la science ne montrent-ils pas que le feu du Big Bang ne s’est pas déclenché par hasard ? Finalement, qui croire ? Pour la première fois, on est peut-être en mesure de trancher. Les gigantesques expériences effectuées sur terre – au CERN (avec le L.H.C.) – et dans l’espace (avec le satellite Planck) nous donnent des débuts de réponse.
Boy
Lorsque, à la suite d’un accident, Gilles perd la mémoire, il lui faut tout réapprendre, redécouvrir sa vie. Sa femme Lisa lui raconte leur intimité, son charme fou, leur complicité. Mais chacun doute peu à peu de l’autre et le marivaudage prend peu à peu l’allure d’un affrontement sans merci. « Voilà la vie conjugale, une association de tueurs qui s’en prennent aux autres avant de s’en prendre à eux, un long chemin vers la mort qui laisse des cadavres sur la route. Lorsque vous voyez une femme et un homme devant le maire, demandez-vous lequel des deux sera l’assassin. »
Les Jeudis de Charles et de Lula
Charles et Lula furent amants, autrefois, et ils ne le sont plus… Une complicité profonde, tenace, miraculeuse, les lie toujours l’un à l’autre ; comme s’ils n’avaient pas encore échangé tous les mots, tous les sentiments, toutes les idées qui tissent leur longue intimité… Ce vieux couple, cet ancien couple, décide donc, à l’initiative de Lula au début, de se retrouver de temps à autre, juste pour parler. Pour se dire tout ce qui, entre eux, n’a pas encore été dit… Ils se rencontrent alors, en général le jeudi. De quoi parlent-ils ? Des hommes, des femmes, de l’amour, de l’histoire, de la vérité, du mensonge. Le passé, leur passé, fait parfois retour dans leur conversation. Avec son lot de malentendus et d’espérances. Que sont-ils devenus ? Est-ce que le crépuscule de leur vie aura tenu les promesses de l’aube ?
Contes de la folie ordinaire
C’est le moment de s’embarquer dans le bateau ivre de Bukowski, l’écrivain poète, né Allemand, citoyen américain par adoption des rues et des bars, témoin des clameurs urbaines. Virons donc du côté d’une folie ordinaire, celle qui sommeille en chaque individu, celle qui vous prend aux tripes un beau matin et fait du corps une marionnette dont on tire les fils, celle qui s’immisce, reptilienne et ne se tait qu’à la mort. Bukowski délivre aux lecteurs qui veulent bien le suivre dans sa démarche, les contes quelques peu exubérants de cette lente conquête de la déchéance. D’abord abrupte, trash, la folie se coule peu à peu dans la vie et se fait plus mature. Elle gagne en âge et arrondit les angles, estompe sa vulgarité, s’intériorise, pour finir par adopter le corps physique qu’elle habite. Sexe, alcool, et courses de chevaux sont son lot quotidien: Bukowski parle de Bukowski ; ou plutôt de son double, son extension littéraire au prénom poussif : Hank. Le barfly jubile de son petit tour d’auto-parodie. Il en rajoute avec quelques portraits taillés serrés: des ouvriers alcooliques, des jeunes auteurs déjà accomplis dont l’œuvre le révulse et qui lui renvoient l’image insupportable de son parcours d’écrivain à succès. Car Bukoswki vomit à la face de ses contemporains. Il vomit aussi ses pages, et vous somme de prendre son parti ou de le fustiger. Certes, l’auteur ne laisse pas indifférent, à la première lecture assurément à la seconde, on se surprend à trouver les limites de ce trash qui apparaît finalement presque désuet.
Et pourtant, cette thématique poursuit sa route, se charge d’une iconographie nouvelle, s’enrichit, s’épanouit, se modèle à l’image du monde moderne. Le trash est clean… il suffit de regarder du côté de la bande d’Irvine Welsh. Changement d’époque, mais même folie. Bukowski a fait des petits! Guillaume Folliero
Trop bien élevé
Ce que je voudrais ici, c’est décrire les premières années d’un enfant trop éduqué, et, à travers lui, si je le puis, les sentiments, les mentalités, les rites qui dominaient encore une part de la bourgeoisie quand vint la guerre de 1939. Je voudrais tâcher de retrouver ceux que j’ai connus, aimés, et chez eux, toute la peine qu’ils se donnaient pour fabriquer des enfants très solitaires et parfaitement bien élevés. Excusez-moi, oui, excusez-moi si je suis là, car je vous gêne. Si vous m’avez bousculé, c’est que je n’aurais pas dû me trouver sur votre chemin. Si vous êtes de mauvaise humeur, je dois y être pour quelque chose. Comment vivre, marcher, respirer sans déranger? Frapper avant d’entrer, s’effacer dans les portes, sourire, toujours sourire. Il ne suffira pas d’une vie entière pour se faire pardonner d’exister.
L’île sous la mer
1770, Saint-Domingue. Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans lorsqu’elle est vendue comme esclave à Toulouse Valmorain, jeune français tout juste débarqué pour prendre la succession de son père, propriétaire terrien mort de syphilis. Zarité va découvrir la plantation, avec ses champs de canne à sucre et les esclaves courbés sous le soleil de plomb, la violence des maîtres, le refuge du vaudou. Et le désir de liberté. Car entre soldats, courtisanes mulâtres, pirates et maîtres blancs, souffle le vent de la révolte. Lorsque Valmorain, réchappé de l’insurrection grâce au courage et à la détermination de son esclave, parvient à embarquer pour La Nouvelle-Orléans, Tété doit le suivre. Mais la lutte pour la dignité et l’émancipation ne peut être arrêtée… Aventure, exotisme, magie, L’île sous la mer est un magnifique portrait de femme, une histoire d’amour et fresque historique, qui entraîne le lecteur de Saint-Domingue à la Louisiane, des plantations de canne à sucre aux maisons de jeux de la Nouvelle-Orléans, des demeures de maîtres aux bordels de mulâtresses. Une magnifique ode à la liberté, un hommage à la première révolution des esclaves de l’histoire.
Antipathies
Antipathies est un livre d’humeur de Gérard Miller, un ouvrage de parti-pris, vif et polémique, sur les sujets qui l’agacent, l’inquiètent, voire l’indignent. Constatant qu’il existe dans la société française un vaste ensemble d’opinions marécageuses, de mensonges, d’approximations, de niaiseries et de méchancetés, l’auteur s’amuse à démonter quelques unes de ces idées reçues qui ne consacrent souvent qu’un seul dieu, le bon sens, et qu’encouragent comme de bien entendu les pouvoirs en place. Dans une succession de petits chapitres enlevés, Antipathies met en scène avec humour les exaspérations, les allergies et autres répulsions d’un psychanalyste que sa propre cure a apaisé, mais pas assagi, et qui continue d’être agité par les deux sentiments qui, depuis l’enfance, ne l’ont pas quitté : l’indignation et la colère. Gérard Miller envoie ses flèches sur pas moins de 123 cibles, parmi lesquelles : Eric Zemmour, la Française des jeux, Charles de Gaulle, les hommes au volant, les perroquets de Le Pen, le culte de l’évaluation, les discours anti-Roms, le crédit, Jean-Jacques Bourdin, la pérennité des proverbes, le réalisme patronal, Brice Hortefeux, les tatouages, le grand public, le travail le dimanche, les ennemis de la psychanalyse, Frédéric Taddéi, la médecine américaine, Valeurs actuelles ou Laurent Gerra. Antipathies est suivi de L’homme qui excita l’antipathie de Freud, un récit étonnant de la haine tenace que le fondateur de la psychanalyse vouait au président américain Wilson, à qui il consacra le moins connu et donc le moins lu de ses livres, Portrait psychologique d’un président. Comme quoi il n’y a aucune raison d’imaginer que les psychanalystes, pour exercer leur métier, doivent être des poissons froids, cachant leurs opinions et dissimulant leurs aversions !
La vallée des roses
La Vallée des roses est l’histoire d’une ambition folle qui réussira, d’une ascension qui n’avait pas une chance sur un million de se réaliser, celle d’une fleur, d’une beauté à la grâce incarnée : une jeune fille qui a nom Yi. Yi, qui caresse un rêve inouï : devenir la femme de l’Empereur régnant et, en le subjuguant, régner sur la Chine aux 500 millions de sujets. On voudrait tout citer, tout raconter. D’abord Hieng-Fong, le Soleil Impérial, le souverain auquel Yi rêve de s’unir, « … dégénéré, ivrogne et débauché, une raclure, un être sans foi ni loi… » On voudrait dire aussi la Cité Violette de Pékin, que gardent des régiments de castrats… Et encore le Concours du Concubinat où gardée par le Grand Eunuque et le Grand Surveillant, la Mère du Ciel (mère de l’Empereur), choisira parmi cent filles dénichées d’un bout à l’autre de la Chine, les trente qui seront les concubines de son fils, formeront le Harem Impérial et tenteront de séduire l’implacable pédéraste… Comment passer sous silence la scène où Yi séduit Héros Coupé, l’Eunuque Grand Surveillant. On aimerait raconter encore Yi Concubine Impériale, son ascension jour après jour. Comment devenue Impératrice Tseu-hi, Souveraine Absolue, elle empoisonne l’Empereur, cependant que les Barbares, c’est-à-dire les Blancs (Français et Anglais), sont aux portes de Pékin, au terme d’une marche qui fournit les pages d’horreur les plus hallucinées, les plus chargées de mort et de sang que l’on ait jamais écrites. Ce roman de moeurs est un fantastique roman d’aventures qui à chaque page confronte le lecteur à la réalité la moins vraisemblable et, génie de l’auteur, à la gorge, gonfle et magnifie le style de Bodard – qui n’était jamais allé aussi loin dans la description comme fascinée, et toujours méticuleuse, de l’horreur ou de l’insolite.