De 1974 à 1994, il a suivi pas à pas François Mitterrand. Chauffeur particulier du premier secrétaire du Parti socialiste, Pierre Tourlier est devenu peu à peu la « nounou » du président de la République française. C’était à lui qu’incombait la lourde tâche de maintenir des cloisons étanches entre les deux familles (l’épouse Danielle et la concubine Anne Pingeot), d’accompagner à l’école la fille cachée (Mazarine), de trouver les meilleures huîtres et les plus beaux ortolans, de chasser les importuns et d’apaiser les dernières souffrances. Lui seul pouvait, au lendemain du décès de l’ex-président, bloquer l’entrée de la chambre mortuaire aux maîtresses éplorées. Il les connaissait toutes. Conduite à gauche est le récit de vingt années passées dans l’intimité de François Mitterrand. Écrit dans un style simple, où perce parfois l’émotion, il fourmille d’anecdotes sur l’homme, qui appréciait les Bee Gees, abhorrait les téléphones portables, collectionnait les femmes, fondait devant sa fille, et rêvait de finir sa vie au pays des pharaons, sur les bords du Nil.
Ma fille, Marie
« Je t’aime, ma fille chérie. Je t’aime à jamais. Peut-être parviendrai-je un jour à ne plus être obsédée par les horribles images de la fin de ta vie. J’arriverai à penser à toi avec douceur, et à te sourire. Peut-être. Je ne suis sûre de rien. » – N.T.
Une enfance en enfer
Il est difficile d’imaginer qu’en France, dans les années cinquante, un enfant ait pu vivre un tel calvaire familial, ait pu être l’objet de tant de sévices de la part de l’administration, alors qu’il était seulement coupable d’être né.
C’est pourtant cette enfance en enfer que nous fait partager le narrateur de ce livre, cauchemardesque biographie digne des Misérables de Victor Hugo. L’histoire commence dans un taudis d’une pièce à Levallois-Perret, univers de crasse, de misère et de puanteur, où, à la folie alcoolique du père, répond la haine de la mère envers ses enfants.
Elle se poursuit, pour l’enfant martyr, à l’Assistance publique, après qu’il ait été abandonné, par la mise en esclavage dans une ferme où ce garçon de 14 ans vit comme une bête.
Devant tant de maltraitances réunies, le malheureux héros s’enfuit et revient chez sa mère qui le livre à la justice.
Ensuite, ce sera le centre fermé de Savigny, véritable maison de correction, et, pour couronner le tout, le bagne pour enfants de Belle-Ile-en-Mer où le comble de l’horreur est atteint. Tout cela dans un pays comme le nôtre, voilà quelques décennies à peine. Hallucinant !
Il suffit d’y croire …
Révoltes et moments de grâce, espérance et désespoir sont le lot de ceux qui changent de vie. Il en est ainsi de Laurence Ink, jeune Française partie au Canada chercher un ailleurs… Un dur apprentissage et une révélation… Aventurière des nouveaux mondes, Laurence chemine, au coeur des territoires du Grand Nord, avec passion, à la découverte de son être. Destin rebelle à la démesure des paysages traversés… immaculés et vastes lacs gelés, terres vierges illimitées, éblouissantes aurores boréales. Plus qu’un livre sur la nature, une authentique expérience intérieure… Une méditation sur l’identité et la solitude, un message d’espoir à tous les prisonniers de la grisaille !
Onassis et la Callas
Ulysse était son idole ; Onassis aimait s’identifier au héros grec, aventurier des mers. Elle ne fut jamais aussi royale que dans Médée ; dans ce rôle, Maria Callas hypnotisa Onassis. Le décor est planté. La tragédie peut se jouer. Tragique, en effet, l’odyssée de ce couple qui s’est trouvé, reconnu et que le sort a séparé. Elle vit pour l’art et pour l’amour, mais avec une telle intensité qu’elle en est consumée. Il adore fasciner, et son goût de l’ascension finira par le perdre. Sombre était leur destin, sans doute. Mais les plus grands malheurs sont souvent ceux que nous nous infligeons. Et si Onassis aimait, il ne se laissait jamais subjuguer par l’amour. Quant à Maria, n’était-elle pas de celles qui défient le Ciel jusqu’à la démesure ? Un mythe à eux deux, assurément.
Psychanalyste d’enfants aussi célèbre que controversée, Françoise Dolto fut une clinicienne de génie. Si elle n’a pas fait école, elle a profondément modifié l’image et la connaissance que l’on avait de l’enfant. La langue des enfants ne s’écrit pas, celle de Dolto non plus. C’est sa parole qu’elle veut faire entendre quand elle apprend aux adultes comment écouter le désir de l’enfant. Bien que reconnue et souvent admirée par ses pairs, elle resta isolée au sein du monde analytique. Souvent proche de Lacan, elle se situa parfois aux antipodes de celui-ci. Pour approcher la singularité de Françoise Dolto, Jean-François de Sauverzac parcourt et interroge une vie, une pratique et une théorie étroitement mêlées: il évoque la jeunesse de Françoise Marette, les événements qui décidèrent de sa vocation, et questionne les figures de la psychanalyse – Laforgue, Morgenstern, Pichon – dont elle suivit l’enseignement.
La gourmandise de Guillaume Apollinaire
Immense poète, romancier, étincelant critique d’art, amant et soldat, Guillaume Apollinaire ne pouvait être qu’un gourmet et même un gourmand. De cette passion qu’elle partage avec lui, Geneviève Dormann a fait le point de départ de ce livre biographique, empli du fumet savoureux du vieux Paris.
La reine hortense
Par la volonté de son beau-père, Napoléon, Hortense de Beauharnais devint la reine Hortense ( 1783 – 1837 ). Comme sa mère, Joséphine, épousant la gloire des Bonaparte, elle vécut de l’intérieur cette monarchie-spectacle que fut l’Empire. L’Europe la courtisait, chantait ses romances, la tenait pour l’une des femmes les plus accomplieset les plus élégantes de son temps.
Terribles Tsarines
Qui remplacera Pierre le Grand ? Qui succédera au réformateur despotique et visionnaire ? A la mort du Tsar, en 1725, toute la Russie s’inquiète. Les grandes familles complotent, les proches du pouvoir intriguent : on cherche en vain un maître, un descendant en âge de régner, s’imposant à tous… ou ne gênant personne. Mais on ne s’accorde que sur des femmes !Et quelles femmes ! Trois impératrices et une régente, qui tiendront l’empire pendant trente-sept ans : Catherine Ier, Anna Ivanovna, Anna Léopoldovna, Elisabeth Ire. Chacune de ces autocrates imposera à la nation son caractère violent, dissolu, ses amours, ses foucades, ses cruautés. Et ses extravagances. Terribles tsarines ! La cour est une arène où les fauves ont des appétits capricieux. On dirait que c’est la même créature sensuelle, désordonnée, courageuse souvent, qui passe d’un règne à l’autre. Parfois la sainte Russie semble vaciller…
Eva Perón. La madone des sans-chemise
Enfant illégitime, comme ses soeurs et son frère, Eva Duarte est née en 1919, dans un village de la plaine argentine. A peine adolescente, aspirant au destin d’une héroïne glorieuse, elle part pour Buenos Aires dans l’espoir de s’imposer en tant qu’actrice.
Mais, comédienne médiocre, tant au théâtre qu’au cinéma, il lui faudra plusieurs années de lutte pour devenir une vedette populaire de ces feuilletons radiophoniques si prisés, à l’époque, dans le pays.
C’est alors qu’elle rencontre Perón, et qu’elle décide de consacrer toutes ses forces à l’ascension politique du futur dictateur : au rêve des «sunlights» se substitue l’ambition de passer à l’Histoire comme la Providence incarnée pour ces millions de déshérités auxquels elle s’est vouée avec amour et qui seront inconsolables après sa mort.
Jusqu’à présent, la figure d’Eva Perón a hésité entre le mythe et la légende, entre la sainteté et le despotisme.
Cette biographie, grâce aux révélations d’archives jusqu’alors secrètes, éclaire bien des zones d’ombre, parmi lesquelles les rapports entretenus par le péronisme avec le nazisme.
Au-delà, c’est tout le personnage d’Evita qui nous est révélé dans toute sa complexité, sans concession aucune mais non plus sans parti pris, avec un rythme et une vitalité qui sont ceux du roman sud-américain.
Une biographie basée sur des documents et des entretiens avec plus de 150 personnes qui sont en contact avec Bernard Tapie.
Lady Hamilton – L’amour sous le volcan
Grâce à sa beauté, ses nombreux talents et son habileté à briller dans l’aristocratie anglaise du XVIIIe siècle, une petite fille des rues devient l’épouse de Lord William Hamilton, ambassadeur d’Angleterre à Naples. On a souvent dit que la vie d’Emma Hart était un roman. Comment définir en effet ce qu’il est convenu d’appeler un « fabuleux destin », celui de cette enfant née au xviiie siècle dans la misère la plus noire et qui deviendra la noble Lady Hamilton? Il y a la petite fille illettrée, ravissante, qui va tenter sa chance à Londres, la jeune femme entretenue par un aristocrate qui la « vend » à son vieil oncle, ambassadeur anglais à Naples, qui souhaite enrichir d’une statue animée sa collection d’antiques.
Le temps des avants
Je ne voulais pas écrire les mémoires d’un chanteur évoquant les bons et mauvais moments de sa carrière ou les détails de sa vie privée. Mon intention était de traiter, en quelques tableaux, mon enfance, mes débuts difficiles ou les femmes de ma vie, et de consacrer l’essentiel du livre à des moments insolites, souriants, parfois dramatiques, dont je ne suis pas forcément le protagoniste essentiel.
Roman (Biographie)
Grand cinéaste ou play-boy international, victime ou viveur? Qui est Roman Polanski? La presse mondiale l’a traité de tout et de son contraire. Pour la première fois, le génial réalisateur du Bal des vampires s’est décidé, nous dit-il, « à mettre sur le papier ce que je crois être ma vérité » Il le fait sans détour, révélant, avec un luxe de détails, la mosaïque de son existence.
Yves Saint Laurent (Biographie)
Le 7 janvier 2002, alors qu’il fête les quarante ans de sa maison, Yves Saint Laurent fait ses adieux à la haute couture. La nouvelle choque le monde entier et révèle la force et la fragilité de l’homme que Mishima appelait l’enfant aux nerfs d’acier. Ce livre – la première biographie du couturier – raconte l’ascension du jeune garçon qui, né en 1936 à Oran, rêvait de faire des robes pour un monde qui n’existait plus et s’écriait à l’âge de treize ans : Un jour, j’aurai mon nom gravé en lettres de feu sur les Champs-Elysées. C’est l’itinéraire d’un peintre de la vie moderne, oeil à vif, traversant les époques pour en habiller l’ambiguïté dans un parfum de luxe, de vertiges et de décadence. Yves Saint Laurent meurt le 1er juin 2008.
Cet été-là
Marie Cardinal se défend d’écrire des livres autobiographiques. Le clé sur la porte, Les mots pour le dire, Une vie pour deux, sont en effet des romans. Seul Cet été-là est un livre entièrement autobiographique. Mais que s’est-il passé cet été-là ? Marie Cardinal découvrait le cinéma, de l’intérieur, en tournant deux grands films: Deux ou trois choses que je sais d’elle, de Godard et Mouchette, de Bresson.
Le roman des Chirac
Voici les secrets d’un couple qui a occupé le devant de la scène politique pendant près de quarante ans. Un véritable roman d’amour et d’ambition ! Où l’on découvre comment Bernadette a su imposer à ses parents un mariage dont ils ne voulaient pas ; comment Jacques, fils unique et adulé, s’est imposé comme le seul centre d’intérêt de sa propre famille, au point de peser lourdement sur le destin des siens ; comment, à l’Élysée, il a su utiliser la rivalité entre sa femme et sa fille cadette, Claude, pour mieux rester le seul patron.
Jean Ferrat, une vie
Auteur et compositeur de plus de deux cents chansons, Jean Ferrat, disparu le 13 mars 2010 à 79 ans, était l’un des derniers géants de la chanson française. À l’aide de témoignages inédits, notamment celui de Pierre Frachet, auteur de « Ma Môme », chanson qui lança Ferrat en 1960, Jean-Dominique Brierre retrace la vie de cet artiste aux préoccupations poétiques.
Quinze rounds
J’ai passé ma vie sur la route. Tout seul. Avec la blonde. Avec mes fils, avec la musique, avec mes filles. Des milliers et des milliers de kilomètres. Coureur de savanes, enjambeur d’océans. T’as trop couru, t’as le souffle court. Les hanches, ça va toujours. Même si elles servent plus à grand-chose, elles ont le tempo pour écrire. Voilà ce que je ramène. Quinze rounds. Celui qui clôt. Qui ferme le rideau.
Merci pour ce moment
Un jour, un amour violent a incendié ma vie. Il avait quatre enfants. J'en avais trois. Nous avons décidé de vivre ensemble. Mais la politique est une passion dévorante. Parti de très loin, François Hollande a été élu président de la République. J'ai été aspirée dans son sillage. Le pouvoir est une épreuve pour celui qui l'exerce, mais aussi pour les siens. À l’Élysée, je me sentais souvent illégitime. La petite fille de la ZUP en première dame: il y avait quelque chose qui clochait. J'ai appris l'infidélité du Président par la presse, comme chacun. Les photos ont fait le tour du monde alors que j'étais à l'hôpital, sous tranquillisants. Et l'homme que j'aimais a rompu avec moi par un communiqué de dix-huit mots qu'il a dicté lui-même à l'AFP, comme s'il traitait une affaire d’État. Tout ce que j'écris dans ce livre est vrai. Journaliste, je me sentais : parfois à l’Elysée comme en reportage. Et j'ai trop souffert du mensonge pour en commettre à mon tour.
Lenine – La cause du mal
Il est le fils du prince Constantin Mourousy et de son épouse, née Andrée Boutolle (fille du général français Raoul Boutolle). Constantin Mourousy était le petit-fils du chambellan d’Alexandre III et neveu du prince Alexandre Mourousy, proche de la famille impériale russe et aide de camp de l’empereur Nicolas II. Son père, le prince Constantin, est l’un des derniers diplomates de la Russie impériale en Europe occidentale. Paul Mourousy fut également un des pionniers de l’aviation russe1.
C’est le cliché sépia d’une Anglo-Polynésienne, acheté aux enchères par l’auteur, qui le pousse à partir, soudain, sur les traces de Paul Gauguin. Qui était cette jolie vahiné ? Et surtout pour quelle raison l’artiste peignit-il le visage cireux de son fils, Aristide, dit Atiti, le jour de sa mort à Papeete ? Quelle blessure intime ce tableau ravive-t-il chez Jean-Luc Coatalem ? Commence alors une traque, minutieuse mais fulgurante, où l’on comprendra que Gauguin, « Inca » halluciné, « Péruvien à la bourse plate », fuit la réalité pour se trouver lui-même, renverse tous les clichés sur l’exotisme, à en perdre la raison, jusqu’au fonds du puits du Jouir. Voici une enquête, spirituelle, humaine, géographique. Un voyage au long cours en Bretagne, Hollande, Danemark, Panama, Martinique, Tahiti, et les lointaines mers du Sud, avec pour compagnons les peintres, les créanciers, les marchands du culte, les vahinés, l’océan, et au bout la solitude. Quel est le vrai Gauguin ? Un affairiste courant après la vente ? Un égoïste pourtant père de famille, abandonnant ses cinq enfants à Copenhague ? Un mystique réconcilié avec lui-même, peintre apaisé, dont la main fut guidée par les dieux maoris ? Un morphinomane des îles Marquises ? « Où irons-nous demain, nous qui désirons sans fin ? »
Les confessions (Livres VII à XII)
« A partir du septième livre, les intentions que Rousseau prête à ses « contemporains » changent radicalement de nature ; tandis qui au début il se sentait requis de parler, il a désormais l’impression que ses adversaires emploient tous les moyens imaginables pour l’empêcher d’écrire et d’être entendu. Ce ne sera donc plus pour satisfaire les exigences du lecteur, mais pour défier l’hostilité universelle, que Rousseau persévérera dans son intention de tout dire : « Les planchers sous lesquels je suis ont des yeux, les murs qui m’entourent ont des oreilles, environné d’espions et de surveillants malveillants et vigilants, inquiet et distrait, je jette à la hâte sur le papier quelques mots interrompus qu’à peine j’ai le temps de relire, encore moins de corriger »… » Jean Starobinski.
Colette
Saviez-vous que la grande Colette a dansé presque nue au « Moulin-Rouge », qu’elle a aimé beaucoup d’hommes, que des femmes l’ont aimée, dont une certaine Missy, fille cadette du duc de Morny? Son existence vagabonde, sensuelle, passionnée, c’est plus d’un demi-siècle de vie littéraire. Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye. Colette en 1900. Colette et les Années folles. Colette, ses livres, ses amours, ses chiens et ses chats. Colette et le succès. Colette et les acteurs : de Sarah Bernardt à Edwige Feuillère. Et surtout, Colette et ses maris : Willy, le boulevardier, Henry de Jouvenel, l’homme politique, Maurice Goudeket, son « meilleur camarade ». La voici aussi avec ses amis : Pierre Louÿs, Marcel Proust, Claude Farrère, Francis Carco, Jean Cocteau, Georges Simenon, mais aussi Polaire, Marguerite Moreno, Sacha Guitry, Jean Marais. Chère Colette!
Vies des douze césars
La Vie des douze Césars (en latin De uita duodecim Caesarum libri) est une œuvre de Suétone, auteur latin du haut empire. Il s’agit des biographies des douze premiers imperatores de Rome ayant porté le nom et le titre de César, de Jules César à Domitien. Chaque biographie ne suit pas un schéma chronologique, mais est organisée en une succession de rubriques : origine familiale, naissance et carrière avant l’avènement, son avènement et les présages annonciateurs de son avènement, magistratures exercées, campagnes militaires, œuvre législative et judiciaire, générosités envers le peuple, description physique et caractère, mort et présages annonciateurs de sa mort, etc.. On souligne généralement la richesse et parfois la qualité des informations de Suétone, qui a eu accès à des archives impériales en raison de ses fonctions. La succession des biographies donne une histoire continue de l’Empire romain, de la fin de la République à la fin de la dynastie flavienne.
Staline – Agent du Tsar
Un demi-siècle après sa mort, on croyait tout savoir de la paranoïa destructrice de Staline, des procès de Moscou aux bagnes de Sibérie et de l’assassinat de Trotski au « complot des blouses blanches ». Sans toujours comprendre les mobiles du tyran. C’est qu’il manquait une pièce à ce jeu de massacre: Staline avait amorcé sa « carrière »… au service du tsar. Fin février 1917, à Moscou, le quartier général de la police secrète – l’Okhrana – est investi par la foule. Mais dans une chambre forte, à l’abri du saccage, dorment les dossiers de ses anciens agents. Ce parcours que décrit Roman Brackman – celle d’un agent double devenu Guide suprême – révèle la face cachée de l’homme dont Lénine, dans son « Testament », recommandait d’empêcher à tout prix l’ascension. Un réquisitoire reposant sur des témoignages et des documents inédits.
Avant que t’oublies tout !
Claude, je nous revois à Portofino commencer nos entretiens dans la perspective de ce livre, c’était il y a au moins sept ans. A la terrasse d’un café du port, le mini-magnéto pour enregistrer nos échanges était prêt, mais toi, pas encore. C’est seulement cette année 2009 que nous avons tout repris à zéro, au coin de ton feu, dans ton refuge de l’île Saint-Louis, maintenant que les hommes de ta vie ne sont plus là et que tu te sens plus libre pour parler. En effet, l’idée m’était venue que plutôt de recueillir des bribes de ta vie, au hasard de nos vacances, émissions, dîners et voyages, ç’aurait été chouette de tout remettre dans l’ordre et qu’on sache vraiment comment tu avais traversé ces huit décennies : ton enfance de fille d’une écrivain célèbre, la guerre, Le Monde, la radio, la télé, les livres, tes trois maris, tes amants… C’était mon souhait le plus cher parce qu’on rencontre peu de personnages comme toi dans une vie, et je souhaitais faire partager l’intérêt, la curiosité, l’amusement, la surprise permanente que j’ai la chance, jamais tarie, de ressentir à tes côtés. Tu sais à peu près tout de moi, de ma vie, et j’avais envie de tout savoir moi aussi de la tienne. Ma pudeur, ma timidité et la peur de te déranger ne m’auraient jamais permis de te poser toutes ces questions. Je prends ce qu’on me donne ; j’avais déjà beaucoup ; avec ce livre, tu m’as donné plus encore.
Le fils du rebelle
En 1839, au cœur des montagnes du Caucase, les cavaliers musulmans résistent à l’invasion des armées du tsar Nicolas Ier. Contraints de négocier avec les Russes, ils leur remettent le fils aîné de leur imam, garant de leur bonne foi durant les pourparlers de paix. Mais les Russes, au mépris de la parole donnée, enlèvent le petit garçon âgé de huit ans, et l’envoient à Saint-Pétersbourg. L’enfant y connaît une vie d’angoisses, de déchirures et de découvertes. Le tsar, touché par sa dignité, le fait instruire avec ses propres fils. Il devient un lettré, peintre, musicien, excellent officier. Cependant, il ne renie pas ses origines et reste fidèle à l’Islam. Jusqu’au jour où il tombe amoureux… Écartelé entre deux cultures et deux fidélités, le prince Djemmal-Eddin se trouve alors confronté à un impossible choix, dans un conflit intérieur où l’amour et l’honneur se combattent.
Rembrandt
Et cette saloperie de marteau qui claque et qui cloque depuis dix ans dons ma tête!… Le commissaire-priseur est monté sur l’estrade pour gueuler : En ce vingt-huitième jour de juillet 1658 s’ouvre la vente des biens du peintre Rembrandt le failli ! » (…) » Rembrandt l’arrogant, l’amoureux du faste et de la gloire, l’homme du combat de l’ombre et de la lumière. Cette image est vraie, vraie comme est vrai un visage vu de face dont on ignore le profil. Les profils de Rembrandt ne contredisent pas l’image commune, ils la compliquent. Ils portent les marques profondes des coups terribles que lui a infligés le destin, et que dire de son dos où l’on découvrira, plantées jusqu’à la garde, les dagues sournoises de ceux qui l’ont trahi.
Chevalier de l’ordre du mérite
Dès que je passe la porte de notre appartement, je me transforme. Sans plus aucune coquetterie, je retire mes escarpins, je jette mes vêtements dans la panière à linge sale.
Je m’attache les cheveux sur le sommet du crâne, remonte mes manches, et c’est parti pour le rodéo de l’ordre et de la propreté. Une chorégraphie d’un genre peu sexy, à laquelle je ne renonce que tombante de sommeil. Pauvre Adrien : il vit avec une mégère. L’image n’est pas folichonne.
C’est au bureau qu’ils vivent avec moi. Bien habillée, maquillée, coiffée. Pourquoi je me transforme? Pourquoi je n’arrive pas à suivre le mode de vie d’Adrien ?Pourquoi ça ne tourne pas plus… plus… plus carré ?
Sylvie Testud est comédienne. En 2001, elle a obtenu le César du meilleur espoir féminin pour Les Blessures assassines, et, en 2004, le César de la meilleure actrice pour Stupeur et tremblements. Son dernier roman, Gamines, est paru chez Fayard en 2006.
J’ai vingt ans et je couche dehors
Vingt ans. D’aucuns vous diront que c’est le plus bel âge de la vie. Celui où tout vous sourit. Le temps des amours et des fous rires. Le temps de l’insouciance et des espérances. Pas pour tous ! Enfant ballottée au gré des crises parentales, Lydia n’a pas choisi. Depuis toujours elle subit. Violence, solitude, abandon… De l’amour elle ne connaît que le nom, de la chaleur elle ne sait que la brûlure. De la ville, elle a appris les bouches de métro, la rue et ses souillures… Avoir vingt ans aujourd’hui et dormir dehors ! Comment ? Pourquoi ? Après un combat titanesque contre les rigueurs institutionnelles, le silence et l’indifférence, Lydia nous livre sa quête désespérée pour sortir de la rue. Jungle sordide où chaque jour meurent les plus falbles… Là… En bas… A côté de chez nous…
A défaut de génie
665 pages – « J’ai essayé d’avoir pour moi, à défaut d’admiration, une tolérance bougonne », déclare François Nourissier. On ne saurait être plus proche et plus intransigeant avec soi-même. La sentence peut paraître exagérée de la part de cet homme de lettres qui a obtenu ce que l’on peut espérer de mieux dans ce milieu : la gloire et la reconnaissance. Écrivain à succès depuis plus de trente ans, critique avisé, membre de l’Académie, à soixante ans passés, Nourissier n’aurait plus rien à attendre du monde des lettres. Il a déjà tout eu. C’est un des rares enfants chéris du milieu. Et pourtant, il n’a jamais autant écrit. Il bouillonne d’insatisfaction. Loin de la retranscription chronologique, de l’approche systémique ou du règlement de compte aigri. À défaut de génie est un modèle d’autobiographie en liberté. Comme pour Montaigne, l’exercice autobiographique n’a de sens pour Nourissier que si l’on devient soi-même « la matière de son livre ». Il y parvient.
Quel a été le chemin parcouru par Sophie Davant avant de devenir l’une des personnalités féminines préférées des Français ? Depuis 26 ans, l’animatrice présente avec le succès que l’on sait l’émission du matin de France 2 C’est au programme, et en début d’après-midi Toute une Histoire, émission créée par Jean Luc Delarue. Elle est aussi indissociable du «Téléthon» qu’elle co-anime depuis 1997 avec un engagement personnel très fort. Aujourd’hui, arrivée à la cinquantaine, âge d’une étonnante richesse et d’un regain d’énergie, où tout est possible, elle nous raconte un parcours émaillé d’émotions, de mille et une rencontres, riche en opportunités, avec ses peines et ses bonheurs. Partant des événements décisifs de sa vie, Sophie Davant nous livre le fruit de ses petites (et parfois surprenantes) découvertes afin que chacun puisse y trouver des clefs pour explorer son chemin de vie, avec peut-être plus de lucidité, de plaisir et de sérénité…
L’Africain blanc – La forêt autrement ….
Mon nom est Jean-Michel Lage, j’ai grandi en Auvergne dans une famille de forestiers et de scieurs venus d’Italie et d’Espagne quand ces pays étaient des dictatures. J’ai voulu poursuivre ce parcours familial, mais autrement, et surtout ailleurs. La foret nous a beaucoup donné, mais j’ai découvert peu à peu que son aménagement durable est la seule manière efficace de pérenniser ses écosystèmes, notamment en milieu tropical. Mais pour pouvoir être protégée, elle doit aussi être source de profit afin d’autofinancer sa propre survie et celle de ses habitants, humains ou animaux.
Psychanalyste d’enfants aussi célèbre que controversée, Françoise Dolto fut une clinicienne de génie. Si elle n’a pas fait école, elle a profondément modifié l’image et la connaissance que l’on avait de l’enfant. La langue des enfants ne s’écrit pas, celle de Dolto non plus. C’est sa parole qu’elle veut faire entendre quand elle apprend aux adultes comment écouter le désir de l’enfant. Bien que reconnue et souvent admirée par ses pairs, elle resta isolée au sein du monde analytique. Souvent proche de Lacan, elle se situa parfois aux antipodes de celui-ci. Pour approcher la singularité de Françoise Dolto, Jean-François de Sauverzac parcourt et interroge une vie, une pratique et une théorie étroitement mêlées: il évoque la jeunesse de Françoise Marette, les événements qui décidèrent de sa vocation, et questionne les figures de la psychanalyse – Laforgue, Morgenstern, Pichon – dont elle suivit l’enseignement.
L’épouse du roi Albert demeure dans la mémoire des Belges et dans celle de tous les Européens une figure rayonnante de chaleur, de courage et d’humanisme.Durant la Première Guerre mondiale, elle alla bien au-delà de ce qu’on exigeait en ce temps d’une souveraine en fait de bonnes oeuvres, et cette reine d’origine bavaroise se dépensa sans compter pour les blessés et les réfugiés. Tout en fortifiant cet esprit de résistance qui a valu à son royal mari le surnom de roi chevalier « , elle tenta en 1917 de faire arrêter la tuerie (elle devait d’ailleurs, jusqu’à la fin de ses jours, se montrer une ardente propagandiste de l’entente entre les nations). Après la mort du roi en 1934 et après les difficultés rencontrées par Léopold III, son fils, à la fin du second conflit mondial son prestige joua un rôle non négligeable dans le crédit dont jouit la monarchie qu’incarne aujourd’hui son petit-fils Baudouin.Mais peut-être est-ce dans le domaine artistique qu’elle aura le mieux servi son pays: amie des poètes et des écrivains (Verhaeren, Valéry, Romain Rolland, Colette, Cocteau…), des savants (Einstein, la famille Curie…), mais plus encore des musiciens (Menuhin, Casals, Oïstrakh…), elle aida la Belgique d’après-guerre à retrouver une place de premier plan dans la culture européenne …
Féroces
Les Goolrick étaient des princes. Et tout le monde voulait leur ressembler. C’étaient les années 50, les femmes se faisaient des coiffures sophistiquées, elles portaient des robes de taffetas ou de soie, des gants et des chapeaux, et elles avaient de l’esprit. Les hommes préparaient des cocktails, des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Sling, c’était la seule chose qu’ils prenaient au sérieux. Dans cette petite ville de Virginie, on avait vraiment de la classe, d’ailleurs on trouvait son style en lisant le New Yorker. Chez les Goolrick, il y avait trois enfants, tous brillants. Et une seule loi : on ne parle jamais à l’extérieur de ce qui se passe à la maison. A la maison, il y avait des secrets. Les Goolrick étaient féroces. Comparé à William Styron et Flannery O’Connor, Robert Goolrick a créé avec son premier roman, Féroces, un de profundis sudiste, dans lequel un fils ne survit pas tout à fait aux crimes du père, même quand il piétine sa tombe avec des chaussures anglaises.
L’autre Simenon
Frère cadet de Georges Simenon, Christian fut élevé à ses côtés par une mère bigote qui le chérissait et traitait son aîné d’incapable.
Proie idéale pour le rexisme, parti d’extrême-droite fondé en Belgique par Léon Degrelle, braillard intarissable, Christian s’égara dans la collaboration et participa activement à une effroyable tuerie.
De son côté, Georges menait la vie de château en Vendée. Livres à succès, femmes et films. Comment se défaire de ce frère encombrant qui allait salir sa réputation?
Christian, se sachant condamné à mort, s’engagea dans la Légion et disparut sans laisser de traces …
Portrait croisé de deux êtres au destin opposé, L’autre Simenon est un roman à double face, où la mise en lumière de l’un révèle la part d’ombre de l’autre. C’est aussi le portrait d’une époque. Un tableau de faits troublant, porté par une langue implacable, qui parle du passé pour mieux dire le présent.
Au plaisir des autres
Un livre d’atmosphère, écrit par un jeune octogénaire à la culture impressionnante. Un texte plein de fantaisie, d’insolence et de causticité, mais sans méchanceté gratuite : le véritable humour. Au fil des pages, les souvenirs affluent, retraçant le climat des interviews au bar huppé du Fouquet’s, « transformé par les facéties de José Artur en temple de l’intelligence » (Le Monde). Avec les anecdotes « off record », les réflexions de l’auteur, les thèmes d’actualité où voisinent le théâtre, l’opéra, le cinéma, les variétés, la peinture ou la politique, sur quatre décennies.
Georgiana, Duchesse de Devonshire
» Lorsqu’elle apparaissait, tous les yeux se tournaient vers elle ; absente, on ne se lassait pas d’en parler. » Georgiana Spencer devient duchesse de Devonshire en 1774. Elle devait être une reine irréprochable de la société mondaine, une hôtesse d’influence et une figure importante du parti whig, mais son destin la condamne à une suite de déceptions cruelles et de souffrances. Adorée qu’elle est par un large public, elle est incapable de satisfaire son mari, qui lui préfère sa meilleure amie. Habile pour négocier, lever des fonds et tisser un important réseau social pour le bénéfice des whigs, elle n’arrive pas à gérer ses propres extravagances parmi lesquelles un insatiable goût du jeu qui lui apporte plus que son lot de dettes et d’ennuis. Et de sa quête d’amour elle ne récoltera que douleur et déshonneur. Amanda Foreman nous offre dans ce livre magnifiquement écrit le portrait fascinant de l’une des grandes figures du XVIIIe siècle, égérie de son temps et figure emblématique pour le nôtre.
La vie pas toujours rose d’Edith Piaf
De ses amours d’un soir avec des macs rencontrés dans les bars à ses plus grandes histoires, souvent tragiques, comme avec Marcel Cerdan; de ses virées nocturnes avec sa compagne de débauche « Momone » à ses sessions créatives intenses avec Marguerite Monnot, la vie d’Edith Piaf est un véritable roman. Son enfance dans les rues de Belleville, la mort de sa fille, celle de son grand amour, la maladie… Les amis les plus proches de Piaf – Charles Dumont, Francis Lai, Georges Moustaki -dévoilent, lors d’entretiens inédits, l’intimité douloureuse et émouvante de cette artiste immortelle. Le parcours chaotique et flamboyant de la plus grande chanteuse française. Philippe Crocq est journaliste. Il est l’auteur de nombreuses biographies dont Etienne Roda-Gil, Itinéraire d’un maître chanteur (Flammarion, 2005), Joe Dassin : le triomphe et le tourment (Le Rocher, 2005), Bourvil de rire et de tendresse (Privât, 2006) écrit avec Jean Mareska et Robbie Williams, l’art d’être une star (La Lagune, 2006). Jean Mareska, producteur, éditeur de musique et journaliste, fut le directeur artistique de Jean-Jacques Goldman, Philippe Lavil, Dave et Gilbert Bécaud et responsable du catalogue Emi-Pathé Marconi entre 1997 et 2002.
Trente mille jours
Dans ce dernier livre écrit quelques mois avant sa mort, Maurice Genevoix raconte les Trente mille jours qui firent une vie d’homme à cheval sur deux siècles et une carrière de grand écrivain. Ces pages providentielles nous sont, d’une certaine manière, personnellement adressées. Ces mémoires rêveuses sont un peu — et toutes générations confondues — les nôtres.
Depuis Le poinçonneur des Lilas de mars 1959 que de chansons historiques proposées par Hugues Aufray en un demi-siècle ! Pourquoi les Santiano, J’entends siffler le train, Stewball, Le petit âne gris et autre Hasta luego ont-elles marqué notre jeunesse avec autant de force ? Ces chansons ont-elles été des tubes dès le départ ? Quelles routes ont-elles empruntées ? Et les autres ? Que sont-elles devenues, les oubliées du répertoire ? Cette fois, plus de secret pour ces mélodies encrées à jamais dans nos mémoires depuis si longtemps. Tout cela à travers la popularité d’un interprète très peu usée par le temps. Pour exister, les chansons d’Aufray ont eu besoin d’odeur de feu, de grand air et de guitares sèches. Ce récit de tendresse, d’humour et de passion nous permet de comprendre pourquoi les chansons d’Aufray sont à jamais inséparables de notre jeunesse.
Dans la lumière de Heifetz
Né à Paris en 1949, Pierre Amoyal a le violon dans le sang. Un sang où coule un peu de Russie et un peu d’Afrique du Nord séfarade, et surtout beaucoup de passion. Faire de la musique constitue dès son plus jeune âge une idée fixe. Pendant que ses camarades jouent dehors, lui fait ses gammes, ses études, brûle les étapes : Premier prix du Conservatoire de Paris à… 12 ans ! Il aurait pu étudier avec David Oïstrakh : il a choisi Jascha Heifetz et la côte ouest des Etats-Unis. Un géant pour un autre. Cinq années d’immersion, dont il vibre encore et vibrera sans doute jusqu’à son dernier souffle. Révélation, discipline, idéal. Rencontré en février 2014 dans son pied-à-terre de Lausanne, ville de coeur et d’adoption, Pierre Amoyal aurait pu se contenter de filer les grands noms et les salles prestigieuses qui ont jalonné sa carrière depuis ces années décisives, citer Karajan, Solti, Boulez, Ozawa : il préfère nous parler de ses derniers coups de foudre comme professeur, du présent. Après vingt années au Conservatoire de Lausanne, il vit depuis peu une nouvelle aventure pédagogique au Mozarteum de Salzbourg, sur les traces d’un autre grand violoniste : Sándor Végh. Transmettre : une évidence pour lui. On suit avec bonheur les concerts de la Camerata de Lausanne qu’il a fondée en 2000, où il joue comme il enseigne : debout, en cercle, primus inter pares. Il y a bien sûr le « Kochanski », sublime Stradivarius de 1717 sur lequel joue Amoyal.
Libres mémoires
Descendante d’une imposante dynastie de personnages fantasques qui ont profondément marqué la Belle Époque, Henriette Nizan, par sa famille, son mariage avec Paul Nizan, ses aventures, ses drames, a été au cœur des grands événements de notre époque. Elle est l’amie de Sartre, de Simone de Beauvoir, de Raymond Aron. Elle est aux premières loges pour observer les intrigues de couloir du Parti communiste. Journaliste engagée au moment du Front populaire, elle est à Barcelone aux premiers jours de la guerre civile espagnole. Elle connaît l’exode, puis l’exil. À New York, elle travaille aux côtés de Pierre Lazareff, d’André Breton et de Claude Levi-Strauss, son cousin. À Hollywood, elle écrit des dialogues de cinéma, se lie à Buster Keaton, Henry Miller, Éric von Stroheim. De retour en France, la même soif de vivre et d’autres amours, dont Roger Caillois. Loin des autobiographies de vieilles dames dignes, celle d’Henriette Nizan dit tout d’une vraie vie de femme – et notamment d’une grande histoire d’amour, illustrée par un magnifique échange de lettres avec Nizan, aussi impudique que littéraire.
Louise ou la vie de Louise de Vilmorin
Louise de Vilmorin (1902-1969) ne fut pas seulement la romancière célèbre du Lit à colonnes et de Julietta, mais aussi une séductrice aux passions nombreuses, et surtout une des grandes égéries de ce siècle. Saint-Exupéry, Nimier, Seghers l’aimèrent. Cocteau, Françoise Sagan, Chaplin, Orson Welles, René Clair, Gaston Gallimard et bien d’autres furent les habitués du célèbre « salon bleu » de Verrières-le-Buisson, ainsi qu’André Malraux, l’ami de toujours, auprès de qui elle mourut.Son existence reflète la vie littéraire et artistique de notre siècle; elle demeure une figure légendaire, dernière représentante du « monde » qu’a dépeint Marcel Proust. Jean Bothorel la ressuscite avec un talent couronné en 1993 par la bourse Goncourt de la biographie.
Marie-Antoinette – La mal-aimée
« La charrette s’arrête si brutalement que Marie-Antoinette manque de tomber en avant. Le bourreau la retient avec sa corde, telle une bête. Ils sont arrivés? Marie-Antoinette descend de la charrette et monte de son pas de danseuse, « à la bravade », les onze marches humides, avec tant de hâte qu’elle égare un de ses souliers. Elle regarde autour d’elle, rejette le bonnet? Le dernier collier de la reine est une lunette en bois que l’on visse et qui ne fait pas souffrir. » Ainsi meurt Marie-Antoinette, décapitée le 16 octobre 1793, emportée par le vent de la Révolution à l’âge de 38 ans. Hortense Dufour raconte le destin extraordinaire de cette reine de France née en 1755, fille de la célèbre impératrice d’Autriche Marie-Thérèse, mariée au futur Louis XVI à l’âge de quinze ans. Personnage controversé de l’histoire de France, elle est aussi une héroïne de tragédie, ballottée entre l’amour et la haine de ses sujets, partagée entre une vie conjugale difficile et une passion dévorante pour Axel de Fersen, dépensière, frivole, scandaleuse mais aussi fragile et terriblement seule. Le lecteur suit ses pas depuis Vienne jusqu’à Versailles, lieu de fastes et d’intrigues, à l’exemple de l’affaire du Collier. La Révolution française scelle le sort de « l’Autrichienne », emblème d’une monarchie honnie et d’un temps révolu, enfermée à la Conciergerie et dépouillée de tout. Marie-Antoinette, la mal-aimée narre avec détail et réalisme la courte vie de la veuve Capet. –Loïs Klein