La douleur
J’ai retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château. Je n’ai aucun souvenir de l’avoir écrit. Je sais que je l’ai fait, que c’est moi qui l’ai écrit, je reconnais mon écriture et le détail de ce que je raconte, je revois l’endroit, la gare d’Orsay, les trajets, mais je ne me vois pas écrivant ce Journal. Quand l’aurais-je écrit, en quelle année, à quelles heures du jour, dans quelles maisons? Je ne sais plus rien. Comment ai-je pu écrire cette chose que je ne sais pas encore nommer et qui m’épouvante quand je la relis. Comment ai-je pu de même abandonner ce texte pendant des années dans cette maison de campagne régulièrement inondée en hiver. La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. Le mot « écrit » ne conviendrait pas. Je me suis trouvée devant des pages régulièrement pleines d’une petite écriture extraordinairement régulière et calme. Je me suis trouvée devant un désordre phénoménal de la pensée et du sentiment auquel je n’ai pas osé toucher et au regard de quoi la littérature m’a fait honte.
Odyssée
Ulysse, héros grec de la guerre de Troie, celui dont la ruse a permis de mettre fin à un siège de dix ans, voudrait regagner son île d’Ithaque, où l’attendent sa femme Pénélope et son fils Télémaque. Mais les dieux ne l’entendent pas ainsi. Sur le chemin du retour, il doit affronter le Cyclope, la magicienne Circé, les Sirènes au chant mortel, les monstres Charybde et Scylla, et bien d’autres encore… Aidé de la déesse Athéna, Ulysse parviendra-t-il à retrouver son palais et à se débarrasser des prétendants qui convoitent sa femme et ses biens ?
De larges extraits annotés – Des questionnaires au fil du texte – Des documents iconographiques exploités – Une présentation d’Homère et de son époque – Un aperçu du genre de l’épopée – Un groupement de textes : « Les monstres »
Le jeu de l’amour et du hasard
Texte intégral
Pour sonder la sincérité de Dorante, qu’on lui destine sans qu’elle l’ait jamais rencontré, Silvia échange son habit avec sa servante Lisette. Mais la belle ignore que son prétendant a recours au même stratagème avec son valet. Ainsi travestis, les deux couples commencent à se parler d’amour, dans un chassé-croisé qui réjouit les serviteurs et met les maîtres à la torture.
Les personnages parviendront-ils à se libérer de ce jeu de dupes dont ils avaient si peu mesuré les conséquences ? L’amour peut-il triompher des préjugés sociaux ? Intemporels, ces questionnements expliquent sans doute le succès jamais démenti de l’oeuvre depuis sa création en 1730.
L’EDITION
Parcours de lecture dans la pièce // Groupements de textes : le discours amoureux, obstacle à la sincérité ; théâtre et travestissement ; la question du bonheur dans la pensée des Lumières ;du texte à la représentation. // Histoire des arts : Marivaux et son siècle ; la comédie italienne ; l’inversion des rôles maîtres-valets ; les mises en scène contemporaines : L’Esquive d’Abdellatif Kechiche.
La Princesse de Clèves
Texte intégral
Jeune mariée, la princesse de Clèves aime un autre homme. Lorsque son époux l’apprend et meurt de chagrin, rongé par le désespoir, elle s’interdit de jamais céder à sa passion pour le duc de Nemours.
Peinture d’une âme tourmentée érigée en symbole de vertu, le roman de Madame de Lafayette demeure l’ un des chefs-d’œuvre de la littérature amoureuse.
Le dossier de l’édition consacre un groupement de textes à la figure de l’honnête homme et à celle du courtisan.
Andromaque
Texte intégral
La guerre a réduit la ville de Troie en cendres et ses héros sont morts. Mais leur souvenir reste au cœur d’un enchaînement passionnel : Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui reste fidèle à son premier époux, tombé au combat.
Première grande tragédie de Racine, Andromaque fait figure d’exemple accompli de l’art classique.
L’EDITION
Parcours de lecture dans l’œuvre // Lexique de la passion et des relations amoureuses // Groupements de textes : des mots qui tuent ; Andromaque, de l’Antiquité à nos jours. // Le texte et sa réception // Cahier photos : la première tragédie, la guerre de Troie ; Andromaque en décors ; maîtres et confidents, le même et l’autre ; figures de la passion.
Le parti pris des choses
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos. À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les cieux d’en-dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
Tristan et Iseult
Tristan, preux chevalier, est mandaté par le roi Marc de Cornouailles, son oncle, pour conduire à Tintagel sa future épouse, Iseult la Blonde, fille du roi d’Irlande. Mais pendant le voyage, une tragique méprise bouleverse le cours des choses : Tristan et Iseult boivent par erreur un philtre d’amour destiné à lier ceux qui l’absorbent par un amour indestructible. Comment les deux amants parviendront ils à échapper à la colère du roi Marc ? Arriveront ils à déjouer les pièges que leur tendent leurs puissants ennemis ?
De larges extraits annotés. Des questionnaires au fil du texte. Des documents iconographiques exploités. Une présentation des auteurs de Tristan et Iseult. Un aperçu des genres de l’œuvre. Un groupement de textes : « L’amour brisé »
Le malade imaginaire
TEXTE INTEGRAL – Avec illustrations, notes et commentaires.
Dans cette pièce de Molière, Argan est un hypocondriaque qui souhaite marier sa fille, Angélique, à un médecin complètement ridicule nommé Thomas Diafoirus. Toutefois, Angélique est amoureuse d’un autre homme, Cléante. Nous avons donc ici la première intrigue.
Phèdre
TEXTE INTEGRAL – Thésée, roi d’Athènes a disparu et son fils, Hippolyte décide de partir et aller le chercher. Au début de la tragédie on apprend que Phèdre, deuxième femme de Thésée aime le fils de on mari et puisqu’il s’agit d’un amour coupable, elle voudrait des tuer, mais elle est sauvée par sa confidente et nourrice.
Le Chevalier de la Charrette
Dans ce roman, la reine Guenièvre, dame aimée de Lancelot, et femme du roi Arthur souverain du royaume de Logres, est enlevée et tenue prisonnière par Méléagant. Lancelot part la délivrer, mais pour réussir dans cette quête, il doit accomplir des prouesses et consentir à des sacrifices, qui sont autant d’épreuves dans son parcours initiatique. Les épreuves les plus importantes du poème sont celles à caractère sacrificiel : l’une d’elles donne le nom du roman Le Chevalier de la charrette, car Lancelot se résout à monter dans une charrette de condamné conduite par un bouvier, signe d’opprobre à l’époque médiévale6, dans le but de sauver sa dame : il perd son honneur et devient un paria selon le code de la chevalerie. Mais ce code courtois exige de lui un sacrifice, pour sa dame. Lancelot finit donc par monter dans la charrette, après une hésitation « de deux pas », révélant son caractère faillible. La deuxième épreuve à caractère sacrificiel est la traversée du Pont de l’Épée, qui lui permettra d’aller dans le royaume de Bademagus (père de Méléagant) pour sauver la reine Guenièvre.
Les caprices de Marianne
Octave, bohème et libertin, plaide auprès de Marianne, sa cousine par alliance, la cause de son ami, le timide et romanesque Coelio. Mais il n’obtient d’autre résultat que d’intéresser la jeune femme en sa propre faveur. Par caprice, elle lui offre un rendez-vous. Octave alors s’efface au profit de Coelio, mais le fait ainsi tomber dans un guet-apens. Drame de l’amitié autant que drame de l’amour, les Caprices sont surtout le drame de l’identité perdue. Coelio est le double d’Octave; Octave est « une autre Marianne. Le chassé-croisé des personnages, divaguant comme Octave toujours ivre, errant comme Coelio définitivement perdu dans ses rêves, ou trottant comme Marianne allant et venant de chez elle à l’église au rythme des heures canoniales, fait du caprice à la Goya la figure même d’un destin cruel et absurde. Dans Les Caprices de Marianne, en 1833, Musset nous présente les deux visages d’une jeunesse désenchantée: d’un côté, le ténébreux Coelio, habité par un désespoir amoureux; de l’autre, son ami ironique, Octave, qui parie sur la dérision généralisée. Entre les deux, la capricieuse Marianne fait le mauvais choix – et Coelio est tué à la suite d’une méprise. Douloureuse impasse du romantisme: mourir d’amour ou ne plus croire en rien.
Yvain ou le Chevalier au lion
A partir de 12 ans – En forêt de Brocéliande, il existe une fontaine magique qui déclenche d’effroyables tempêtes lorsqu’on renverse son eau sur le perron qui l’entoure. À la cour du roi Arthur, Yvain, jeune chevalier fougueux, décide d’affronter Esclados le Roux, le seigneur qui protège cet endroit. Il s’y rend et blesse gravement son adversaire qui prend la fuite. Yvain le poursuit et se trouve pris au piège, pourchassé à son tour par les gens du château désireux de venger leur maître. Comble de l’infortune, la jeune femme dont il tombe amoureux est Laudine, la veuve du chevalier vaincu ! Comment Yvain va-t-il se tirer de ce mauvais pas ? Heureusement, dans ses aventures, il pourra compter sur l’aide de Lunette, une demoiselle au service de Laudine, ainsi que sur la fidélité de son lion.
Belle du Seigneur
1968. Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d’eux seuls préoccupés, goûtaient l’un à l’autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d’être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s’admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu’ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c’était cela, amoureux, et il lui murmurait qu’il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu’ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu’ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d’elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs ils se verraient. Ariane devant son seigneur, son maître, son aimé Solal, tous deux entourés d’une foule de comparses : ce roman n’est rien de moins que le chef-d’œuvre de la littérature amoureuse de notre époque.
Corneille, Œuvres complètes
35 pièces de théâtre, 6 œuvres en prose, 13 lettres, 93 poèmes, 8 traductions ….
Une œuvre magistrale, en 1110 pages, indispensable !
Therese Raquin
À vingt-sept ans, en 1867, Émile Zola ne s’est pas encore attaqué aux Rougon-Macquart, son œuvre géante. Comment s’imposer « quand on a le malheur d’être né au confluent de Hugo et de Balzac » ? Comment récrire La Comédie humaine après ce dernier ? Les grands créateurs sont parfois gênants pour ceux qui viennent après eux. Mais ses tâtonnements sont brefs. Thérèse Raquin, son premier grand roman, obtient un vif succès. Thérèse a été élevée par sa tante dans le but d’épouser son fils, un homme au tempérament maladif. Bientôt, elle ne supporte plus cette vie cloîtrée, ni ce sinistre passage du Pont-Neuf où Mme Raquin installe sa mercerie. Toute sa sensualité refoulée s’éveille lorsqu’elle rencontre Laurent, un peintre raté dont elle devient la maîtresse. Les amants décident de noyer le mari. L’âpreté, la sexualité, le crime. Zola est déjà Zola dans ce mélange puissant de roman noir et de tragédie, dans cet implacable réalisme social et humain.
Au bonheur des dames
En face de la pauvre boutique du père Baudu se dresse dans toute son arrogance le Bonheur des Dames, nouveau temple de la consommation féminine, dirigé par l’ambitieux Octave Mouret qui est prêt à tout pour faire prospérer son affaire. C’est alors sous le regard fasciné de la jeune provinciale Denise, bien décidée à travailler au Bonheur, que va se jouer la bataille du commerce moderne. Dénonciation des excès du système capitaliste, le onzième volume de la série des Rougon-Macquart, où fourmillent les descriptions des expositions aguicheuses et des étalages à faire rêver le chaland, est aussi le grand roman zolien du désir et de la joie.
Jean de Florette
Au village des Bastides Blanches, on hait ceux de Crespin. C’est pourquoi lorsque Jean Cadoret, le Bossu, s’installe à la ferme, des Romarins, on ne. lui parle pas de la source cachée. Ce qui facilite les manoeuvres des Soubeyran, le Papet et son neveu Ugolin., qui veulent. lui racheter son domaine à bas prix. Jean de Florette (1962), premier volume clé L’Eau des collines, marque, trente, ans après Pirouettes, le retour de Pagnol au roman. C’est l’épopée de l’eau nourricière sans laquelle rien n’est possible. Marcel Pagnol y développe l’histoire du père de Manon, évoquée sous forme de flash-back dans le film Manon des sources (1952). Les dialogues sont savoureux, et la prose aussi limpide que dans les Souvenirs d’enfance. Quant, au Papet et à Ugolin, à la fois drôles et terrifiants, ils sont parmi les créations les plus complexes de Pagnol.
Odyssée
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage… » Le poème de l’Odyssée est issu de vieilles légendes populaires et héroïques transmises oralement d’aède en aède depuis la Grèce mycénienne. L’oeuvre fut probablement rédigée ou composée à l’aide de l’écriture au cours du VIIIe ou du VIIe siècle avant Jésus-Christ. Homère y unit les aventures extraordinaires d’Ulysse errant aux confins du monde, chez les Cyclopes, aux rivages des Morts, près des Sirènes, de Charybde et Scylla, et le retour périlleux du roi dans son pays et son foyer tant aimés, à Ithaque, aux côtés de Pénélope. Sur la mer aux mille nuances ou bien sur le sol natal. Ulysse survit et. triomphe, Ulysse « l’Inventif ».
La religieuse
Publié sans nom d’auteur, interdit il y a quelques années au cinéma, La Religieuse fait toujours scandale ; or, ce livre, disait Montherlant, est à peine licencieux et n’est pas du tout frivole mais au contraire très grave. Inspiré par une histoire vécue, Diderot imagine que la religieuse Suzanne Simonin raconte ses mésaventures en 1760. Spoliée de sa dot, elle séjourne dans trois couvents successifs. La première supérieure est cupide, la deuxième est ascétique, la troisième est d’une sensualité éperdue qui fait vivre tout le couvent en fête. Diderot décrit ce qui arrive lorsqu’on contredit la pente générale de la nature. Je ne crois pas qu’on ait écrit une plus effroyable satire des couvents, disait-il. La Religieuse est aussi et surtout une chaleureuse apologie de la liberté individuelle.
La petite Fadette
Dans le pays, on l’appelait la petite Fadette, car elle avait la taille d’un farfadet et les pouvoirs d’une fée. Comme sa grand-mère, elle guérissait les hommes et les animaux. Landry, l’un des jumeaux de la ferme voisine, tombe amoureux d’elle. Mais l’amour d’une sorcière est mal vu dans cette famille, et il rend malade de jalousie Sylvinet, l’autre besson. Après La mare au diable, et François le Champi, c’est le troisième roman champêtre de George Sand. Elle y exprime tout ce que la vie lui a appris. L’apparence des êtres ne compte pas, il faut percer l’écorce. La richesse des filles ne fait pas leur bonheur et l’amour est difficile à construire. Son désir inassouvi est là, aussi, d’un amour qui durerait toujours. La petite Fadette illustre le grand dessein de George Sand : enseigner le respect de Dieu, de la nature, de la sagesse, de l’amour. Comme il marchait la tête basse et les yeux fichés en terre, il sentit quelqu’un qui lui tapait l’épaule, et se retournant il vit la petite-fille de la mère Fadet, qu’on appelait dans le pays la petite Fadette, autant pour ce que c’était son nom de famille que pour ce qu’on voulait qu’elle fût un peu sorcière aussi. Vous savez tous que le fadet ou le farfadet, qu’en d’autres endroits on appelle aussi le follet, est un lutin fort gentil, mais un peu malicieux. On appelle aussi fades les fées auxquelles, du côté de chez nous, on ne croit plus guère. Mais que cela voulût dire une petite fée, ou la femelle du lutin, chacun en la voyant s’imaginait voir le follet, tant elle était petite, maigre, ébouriffée et hardie. C’était un enfant très causeur et très moqueur, vif comme un papillon, curieux comme un rouge-gorge et noir comme un grelet.
La fille du capitaine
Moitié noble russe, moitié prince abyssin, Pouchkine est le père du roman historique moderne. Gai, vif, spirituel, il se bat en duel pour une femme (la sienne) et meurt à trente-huit ans. Avec le jeune officier Griniev, son pittoresque domestique et. Maria Mironova, la jolie fille du capitaine, plongeons au siècle de Catherine la Grande, partons pour des aventures où l’histoire le dispute au plus pur romanesque.
10 textes expliqués
La vénus d’Ille
Une beauté merveilleuse. Un corps parfait, des contours si purs, des formes exquises et voluptueuses. Mais un visage. Un visage où l’incroyable beauté le dispute au dédain, à l’ironie, à la froide cruauté. C’est Vénus sortie de terre, l’idole redoutable et magnifique. Éternelle. Fascinante. À quoi songeait l’impétueux jeune homme en lui passant l’anneau nuptial ? Le malheureux ! Quel infernal hymen vient-il de sceller ? Car c’est elle l’épousée. Elle qui viendra réclamer son dû le soir des noces !
Le sage se moque des visions et des apparitions surnaturelles. Le raisonneur fait fi des mises en garde, il se rit de prétendus fantômes et des récits à dresser les cheveux sur la tête. Quelle erreur ! Quelle redoutable erreur. Une Vénus en bronze a été découverte dans la petite ville d’Ille. Cette étonnante statue, d’une étrange beauté, hante les imaginations, déchaîne les passions, alors que se préparent les noces du jeune Alphonse et de Mlle de Puygarrig. Est-elle une bienveillante représentation de la déesse de l’Amour comme l’affirment les archéologues ? Est-elle maléfique comme le prétendent les habitants du village ? Les curieuses inscriptions gravées sur son socle apporteront-elles une réponse aux mystérieux événements qui bouleversent la région ? Bibliocollège propose : le texte intégral annoté, des questionnaires au fil du texte, des documents iconographiques exploités, une présentation de Mérimée et de son époque, un aperçu du genre de la nouvelle fantastique, un groupement de textes : La statue animée.
Le roman de Renart
Renart, rusé, habile et surtout beau parleur, a plus d’un tour dans son sac lorsqu’il s’amuse à piéger Ysengrin, le loup sot et glouton. Tiécelin le corbeau, Chantecler le coq, Dame Pinte la poule. Mais, las d’être dupés par ce goupil malicieux, les animaux lui complotent à leur façon une drôle de surprise ! Rira bien qui rira le dernier !
Le mariage de Figaro
La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais écrite à 46 ans en 1778, lue à la Comédie-Française en 1781, donnée en privé le 23 septembre 1783 dans la maison de campagne du comte de Vaudreil à Gennevilliers dite château de Gennevilliers, mais dont la première représentation officielle publique n’eut lieu que le 27 avril 1784 au théâtre François aujourd’hui théâtre de l’Odéon, après plusieurs années de censure2 : ce fut un triomphe, un événement, et l’occasion de polémiques. 68 représentations suivirent en huit mois.
Le bal
Antoinette vient d’avoir quatorze ans ; elle rêve de participer au bal qu’organisent ses parents, les Kampf, pour faire étalage de leur fortune récemment acquise. Mais sa mère, plus pressée de jouir enfin de cette opulence tant attendue que de faire entrer sa fille dans le monde, refuse de convier Antoinette au bal. La vengeance d’Antoinette, aussi terrible qu’inattendue, tombera comme un couperet, révélant le vrai visage de chacun. Roman fulgurant et initiatique sur l’enfance et ses tourments, Le Bal est l’un des premiers livres d’Irène Némirovsky, disparue prématurément en déportation, en 1942. Irène Némirovsky a obtenu le Prix Renaudot 2004 pour son œuvre posthume Suite française.
Armance
Je vous parlerai comme à moi-même, dit Octave avec impétuosité. Il y a des moments où je suis beaucoup plus heureux, car enfin j’ai la certitude que rien au monde ne pourra me séparer de vous ; mais, ajouta-t-il. et il tomba dans un de ces moments de silence sombre qui faisaient le désespoir d’Armance. Mais quoi, cher ami ? Lui dit-elle, dites-moi tout; ce mais affreux va me rendre cent fois malheureuse que tout ce que vous pourriez ajouter. Eh bien! Dit Octave… vous saurez tout. Ai-je besoin de vous jurer que je vous aime uniquement au monde, comme jamais je n’ai aimé, comme jamais je n’aimerai ? Mais j’ai un secret affreux que jamais je n’ai confié à personne, ce secret va vous expliquer mes fatales bizarreries. Stendhal entreprit la rédaction d’Armance, son premier roman, en 1826, à la suite d’une déception amoureuse. Ses héros, Octave et Armance, sont deux êtres d’exception qui se méprennent l’un sur l’autre mais parviennent, en passant par toutes les phases de la « cristallisation » stendhalienne, à l’apogée du véritable amour. A la parution, Armance eut si peu de succès que Stendhal songea à se tuer. A présent, les critiques voient dans ce roman les signes d’un génie naissant.
Les fleurs du mal
Pourquoi le recueil des Fleurs du mal a-t-il cette audience aujourd’hui ? Parce qu’il représente, depuis 1857, la naissance d’une poésie nouvelle. Baudelaire utilise les formes classiques – le sonnet, l’alexandrin – pour dire la modernité : la bizarrerie, les villes immenses, le malaise d’une existence douloureuse. Face à cette angoisse, il nous propose un moyen de vaincre le mal, le dégoût de soi et des autres, le spleen : l’idéal d’un langage qui nous montrerait un ailleurs rêvé, un monde enfin habitable.
L’ile des esclaves
Des naufragés jetés par la tempête dans l’île des Esclaves sont obligés, selon la loi de cette république, d’échanger leurs conditions : de maître, Iphicrate devient l’esclave de son esclave Arlequin, et Euphrosine, de maîtresse, devient l’esclave de son esclave Cléanthis. Mais cet échange ne fait que remplacer une oppression d’usage et de tradition par une oppression de rancune et de vengeance. Seule la transformation des cœurs peut rendre l’inégalité des rangs acceptable et juste en faisant reconnaître par tous l’égalité des âmes. Cette transformation est l’œuvre d’Arlequin, qui pardonne à son maître, lui rend son pouvoir, et dont la générosité est contagieuse. L’Île des Esclaves, comédie rapide et intense, où triomphe Arlequin, réunit, comme souvent chez Marivaux, la bouffonnerie et le sublime.
La cantatrice chauve
Tout le monde la connaît. Peu peuvent l’expliquer. C’est ce que fait à merveille Emmanuel Jacquart, éditeur du Théâtre de Ionesco dans la Bibliothèque de la Pléiade. Il commence par retracer l’historique, la genèse de la pièce, à partir de L’anglais sans peine de la méthode Assimil. Les répliques se sont naturellement assemblées, et l’ensemble a produit ce que l’auteur appelle une anti-pièce une vraie parodie de pièce, sans ambition idéologique particulière. Dans cet illustre chef-d’oeuvre, l’esprit de dérision prend le contre-pied de la tradition. Une série de sketches désopilants jusqu’au dénouement tonitruant et digne des surréalistes, telle est la pièce dont nous étudions les secrets en la replaçant dans la tradition de l’antitradition, de la modernité en évolution. C’est désormais, dans un format élégant et maniable, la version de référence de La Cantatrice chauve.
Un cœur simple
L’Histoire d’un cœur simple est tout bonnement le récit d’une vie obscure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu’elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Cela n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même. Gustave Flaubert. Présentation et notes de Marie-France Azéma.
Pierre et Jean
Pierre, médecin, ne comprend pas pourquoi un ami de sa famille a légué sa fortune à Jean, son frère cadet. Au terme d’une véritable enquête policière, il mettra au jour un terrible secret. Le quatrième roman de Maupassant (1850-1893), publié en 1888, est sans doute le meilleur. Le récit, qui tient à la fois de l’étude naturaliste et de l’analyse psychologique, s’appuie sur une intrigue, simple et forte. Dans sa célèbre préface, l’auteur développe une théorie qui préfigure la modernité romanesque : il s’agit moins de reproduire le réel que d’en donner l’illusion.
L’île des esclaves
Des naufragés jetés par la tempête dans l’île des Esclaves sont obligés, selon la loi de cette république, d’échanger leurs conditions : de maître, Iphicrate devient l’esclave de son esclave Arlequin, et Euphrosine, de maîtresse, devient l’esclave de son esclave Cléanthis. Mais cet échange ne fait que remplacer une oppression d’usage et de tradition par une oppression de rancune et de vengeance.
Boule de suif
Rouen, occupé par les Prussiens, durant la guerre de 1870. Des bourgeois tentent de fuir la ville en diligence. Parmi eux se trouve une prostituée, celle qu’on surnomme Boule de suif. Tous vont abuser de sa générosité et la forcer à céder au chantage sexuel d’un Prussien. Maupassant dresse ici un portrait inégalé de l’hypocrisie et de la lâcheté humaines. Il condamne sans appel la guerre et la classe dirigeante, paternaliste et profiteuse. Il nous communique toute sa tendresse pour une fille au grand coeur, symbole d’une résistance vouée à l’échec.
Trois contes
Je me souviens d’avoir eu des battements de coeur, d’avoir ressenti un plaisir violent en contemplant un mur de l’Acropole, un mur tout nu (celui qui est à gauche quand on monte aux Propylées). Eh bien ! je me demande si un livre, indépendamment de ce qu’il dit, ne peut pas produire le même effet. Dans la précision des assemblages, la rareté des éléments, le poli de la surface, l’harmonie de l’ensemble, n’y a-t-il pas une vertu intrinsèque, une éspèce de force divine, quelque chose d’éternel comme un principe ?
Contes de la Bécasse
Des récits pour les soirées de chasse, après les longues marches, l’attente et la fatigue du jour.Histoires de la campagne, cette Normandie natale que l’auteur évoque avec une tendresse narquoise et la hantise du plaisir vif. Paysans rusés, fermiers misérables, chasseurs bons vivants, à travers cette galerie de personnages solidement campés, ces contes du terroir normand disent un réel saisissant d’humanité, en mêlant tous les registres, du comique au burlesque en passant par le drame et la tragédie.
Amphitryon
Le dieu Jupiter est, une fois de plus, amoureux. Mais comment séduire la fidèle Alcmène ? En prenant les traits de son mari ! Son serviteur Mercure, quant à lui, se fera passer pour le valet Sosie. Mais voici qu’Amphitryon et Sosie reviennent de la guerre… Quiproquos, malentendus, rebondissements, Molière manie la fantaisie mythologique avec brio !
Les fourberies de Scapin
Branle-bas de combat dans les ruelles napolitaines ! Octave a, en secret, épousé Hyacinthe, la jeune femme qu’il aime, mais voilà que son père a décidé à son tour de le marier à une inconnue ; quant à Léandre, c’est Zerbinette qu’il aime, mais son père en a lui aussi décidé autrement. Alors, que vont bien pouvoir faire ces deux jeunes gens sans le sou contre la puissance et l’autorité de leurs barbons de pères ? Faire appel à Scapin, bien sûr, le valet bondissant et malicieux, joueur et beau parleur : rien de tel que l’un de ses nombreux tours pour retourner la situation !
Antigone
Après Sophocle, Jean Anouilh reprend le mythe d’Antigone. Fille d’Oedipe et de Jocaste, la jeune Antigone est en révolte contre la loi humaine qui interdit d’enterrer le corps de son frère Polynice. Présentée sous l’Occupation, en 1944, l’Antigone d’Anouilh met en scène l’absolu d’un personnage en révolte face au pouvoir, à l’injustice et à la médiocrité.
Boule de suif
Rouen, occupé par les Prussiens, durant la guerre de 1870. Des bourgeois tentent de fuir la ville en diligence. Parmi eux se trouve une prostituée, celle qu’on surnomme Boule de suif. Tous vont abuser de sa générosité et la forcer à céder au chantage sexuel d’un Prussien. Maupassant dresse ici un portrait inégalé de l’hypocrisie et de la lâcheté humaines. Il condamne sans appel la guerre et la classe dirigeante, paternaliste et profiteuse.
Voyage en Espagne
Il y a quelques semaines (avril 1840), j’avais laissé tomber négligemment cette phrase : J’irais volontiers en Espagne! Au bout de cinq ou six jours, mes amis avaient ôté le prudent conditionnel dont j’avais mitigé mon désir et répétaient à qui voulait l’entendre que j’allais faire un voyage en Espagne. À cette formule positive succéda l’interrogation Quand partez-vous?
La foire aux vanités
Il s’agit de l’un des plus grands classiques du roman anglais. Le XIXe siècle britannique est divisé entre Dickens et Thackeray comme le nôtre entre Balzac et Stendhal. Thackeray (1811-1863) est l’égal de Stendhal et La Foire aux Vanités (1848), son chef-d’œuvre. Il y utilise un style humoristique ou ironiquement épique pour donner l’un des plus grands romans de satire sociale en langue anglaise. La thèse fondamentale du livre est que, dans la société occidentale, le seul moyen d’arriver, si l’on est sans naissance ni fortune, est de violer tous les principes moraux que la société fait semblant de respecter.
L’Argent
Dix-huitième volume des Rougon-Macquart, L’Argent est le premier grand western financier des temps modernes : bilans falsifiés, connivences politiques, fièvre spéculative, manipulations médiatiques, rumeurs, scandales, coups de Bourse et coups de Jarnac, lutte à mort entre les loups-cerviers de la finance qui déjà rôdaient chez Balzac. S’inspirant de quelques faits divers retentissants, Zola décrit le culte nouveau du Veau d’or, la vie secrète de son temple, l’activité fiévreuse de ses desservants ; il dénombre ses élus et ses victimes.
Les liaisons dangereuses
Au petit jeu du libertinage, l’adorable Valmont et la délicieuse Madame de Merteuil se livrent à une compétition amicale et néanmoins acharnée : c’est à celui qui aura le plus de succès galants, et le moins de scrupules. Peu importent les sentiments, seule la jouissance compte. Les conquêtes se succèdent de part et d’autre, jusqu’à ce que Valmont rencontre la vertu incarnée : la présidente de Tourvel. Elle est belle, douce, mariée et chaste : en un mot, intouchable. Voilà une proie de choix pour Valmont : saura-t-il relever ce défi sans tomber dans les pièges de l’amour ? De lettre en lettre, les héros dévoilent leurs aventures, échangent leurs impressions et nous entraînent dans un tourbillon de plaisirs qui semble n’avoir pas de fin.
Yvain ou le Chevalier au lion
A partir de 12 ans – En forêt de Brocéliande, il existe une fontaine magique qui déclenche d’effroyables tempêtes lorsqu’on renverse son eau sur le perron qui l’entoure. À la cour du roi Arthur, Yvain, jeune chevalier fougueux, décide d’affronter Esclados le Roux, le seigneur qui protège cet endroit. Il s’y rend et blesse gravement son adversaire qui prend la fuite. Yvain le poursuit et se trouve pris au piège, pourchassé à son tour par les gens du château désireux de venger leur maître. Comble de l’infortune, la jeune femme dont il tombe amoureux est Laudine, la veuve du chevalier vaincu ! Comment Yvain va-t-il se tirer de ce mauvais pas ? Heureusement, dans ses aventures, il pourra compter sur l’aide de Lunette, une demoiselle au service de Laudine, ainsi que sur la fidélité de son lion.
Le Tartuffe
Une ombre noire drapée dans le manteau de la dévotion, un chef de famille sous influence, une maison bourgeoise ou ne règnent plus que descordes… Saura-t-on y déjouer les inquiètes manœuvres de l’imposteur et rendre sa raison à un père aveugle ?
Un chagrin de passage
Cancer des poumons. Le médecin est formel. Dans six mois, Matthieu Cazavel – quarante ans, architecte – sera mort et enterré. Cruauté suprême, septembre a aujourd’hui des allures estivales et Paris resplendit. Dès cet instant, Matthieu décide de démêler l’écheveau de sa vie. Aussi se tourne-t-il naturellement vers les femmes qui ont peuplé » son existence : Sonia, sa ravissante et stupide maîtresse Hélène, l’épouse dont il s’est éloigné depuis longtemps; Mathilde, la seule femme qu’il ait vraiment aimée et qui pourra peut-être modifier la piètre image qu’il a soudain de lui-même.