
Il est possible de détruire quelqu’un juste avec des mots, des regards, des sous-entendus : cela se nomme violence perverse ou harcèlement moral. Dans ce livre nourri de nombreux témoignages, l’auteur analyse la spécificité de la relation perverse et met en garde contre toute tentative de banalisation. Elle nous montre qu’un même processus mortifère est à l’œuvre, qu’il s’agisse d’un couple, d’une famille ou d’une entreprise, entraînant les victimes dans une spirale dépressive, voire suicidaire. Ces violences insidieuses découlent d’une même volonté de se débarrasser de quelqu’un sans se salir les mains. Car le propre du pervers est d’avancer masqué. C’est cette imposture qu’il fut dévoiler pour permettre à la victime de retrouver ses repères et de se soustraire à l’emprise de son agresseur. S’appuyant sur son expérience clinique, l’auteur se place en effet, en tant que victimologue, du côté des personnes agressées pour que le harcèlement qu’elles subissent quotidiennement soit pris en compte et nommé pour ce qu’il est : un véritable meurtre psychique. Le sujet du harcèlement moral reste largement inédit en France. D’où l’intérêt de ce livre remarquablement documenté, qui est aussi un guide pratique pour les victimes ou ceux qui veulent les aider (choix de la thérapie la mieux adaptée, étapes à court et long terme vers la guérison…) et pour les professionnels auxquels il propose une approche nouvelle. Mais plus largement, par son style clair et vivant, il intéressera tous ceux qui ne souhaitent pas rester indifférents face à ce problème de société.
Histoire des Mandingues de l’Ouest
Nous ne disposons pour ce faire que des seules traditions malinkés, mais celles-ci sont unanimes pour situer l’arrivée des Mandingues vers 1240, quand Soundjata lança ses armées à la conquête de l’Ouest. Ce royaume connaîtra cependant son vrai développement du XIIIe au XIXe siècle. Il englobait alors la région de haute et moyenne Casamance ainsi que le cours supérieur du fleuve Koliba.
L’affrontement final avec les Peuls, en 1867, fut fatal au Gabou et causa la chute de sa capitale, Kansala. Une des premières conséquences en fut le triomphe de l’Islam dans la région. Mais la victoire peule allait être suivie de près par les conquêtes coloniales et le partage du Gabou.
Le présent ouvrage est l’aboutissement des recherches et des travaux de Djibril Tamsir Niane, professeur et spécialiste de l’histoire mandingue et auteur du récit Soundjata ou l’épopée mandingue (Présence Africaine).
Vendredi 2 novembre 1979, porte de Clignancourt, Paris. Devant Sylvia Jeanjacquot, la bâche d’un camion se relève et quatre armes automatiques ouvrent le feu. Le pare-brise de la BMW se constelle d’impacts, l’homme assis à côté d’elle, Jacques Mesrine, s’effondre sur le volant, en sang. Sylvia Jeanjacquot est touchée, elle aussi. Grièvement. Mais elle jaillit hors de la voiture mitraillée et, avant de s’effondrer à son tour, hurle des insultes aux policiers qui viennent d’abattre son compagnon. C’est la fin d’une histoire d’amour qui aura duré dix-huit mois. Dix-huit mois de cavale avec l’ennemi public n° 1. Sylvia Jeanjacquot ne cherche pas à justifier Mesrine, ni à en faire un saint. Il était un tueur, il était aussi l’homme qu’elle avait choisi, et auquel elle devait rester fidèle jusqu’à la mort. Son récit poignant, étonnant, truffé d’anecdotes qui sont autant de scoop sur le cas Mesrine, est celui d’un couple ordinaire – que la violence rattrape, comme un boomerang. Mais l’histoire de ces Bonnie and Clyde français est, avant tout, une surprenante et tragique histoire d’amour.
Jacques Mesrine – L’instinct de mort
Jacques Mesrine enchaîne cambriolages, braquages, enlèvement, et évasions… Il devient « Ennemi public n° 1 » dans les années 70. Il est arrêté en 1973. Emprisonné dans les quartiers de haute sécurité (QHS) de la Santé et de Fleury-Mérogis, il rédige son autobiographie – L’Instinct de mort – dans laquelle, avant même d’être jugé, il assume l’ensemble de sa « carrière ». Le 8 mai 1978, Mesrine s’évade du QHS de la prison de la Santé en compagnie de François Besse – une évasion spectaculaire… Il entame une cavale ponctuée de braquages. L’un de ses objectifs est aussi, par ses actions, de lutter pour la suppression des QHS. Le 2 novembre 1979, Mesrine, « le Grand » comme l’ont surnommé les membres de la brigade de recherche et d’intervention (BRI), est tué par l’antigang, au volant de sa BMW, porte de Clignancourt à Paris. Depuis cette mort, Jacques Mesrine est considéré comme une légende dans notre pays, et une idole chez les jeunes…
Mimi
On l’appelle « Mimi ». Michèle Marchand, la papesse des paparazzis, la gardienne des rumeurs, des secrets de la politique et des affaires. Elle collectionne les scoops sur les puissants, ceux que vous avez vus et ceux que vous ne verrez jamais.Mimi ne dispose d’aucun titre officiel mais son agence de presse, Bestimage, protège l’image de la première dame et celle, privée, du couple Macron. Une manne. Jamais une petite marchande de photos n’aura eu un tel privilège?Comment Mimi est-elle arrivée au c?ur du pouvoir ? Que sait-elle ? Que voit-elle ? Difficile d’enquêter sur cette femme puissante et redoutée. Ses amis se taisent, ses obligés aussi, et ceux qui ont été photographiés malgré eux préfèrent se faire oublier.Garagiste, tenancière de boîte de nuit quand le Tout-Paris se consumait dans la fête, mariée à un braqueur puis à un policier, reine de la presse people? avant de se rendre à l’Élysée par la grande porte. La vie de Mimi est une énigme, un vertige, un roman.
Le procès de Nuremberg
C’est le plus grand procès de l’Histoire.
De novembre 1945 à octobre 1946, une Cour internationale a entendu et jugé les hommes qui, durant douze ans, ont fait trembler le monde : Goering, Hesse, Ribbentrop, Streicher, Keitel, Jodl, Doenitz, etc. Ce livre les fait revivre non seulement par leurs réponses aux interrogatoires mais aussi par les témoignages de ceux qui les ont connus de 1933 à 1945.
Mais à travers ses ministres et ses maréchaux, c’est d’ébord Hitler et sa démoniaque entreprise qui sont mis en accusation.
Tout dans ce livre est authentique.
Ses auteurs ont assisté au procès.
Les documents cités sont officiels.
Authentiques aussi les récits de poursuite et d’arrestation des criminels de guerre en fuite.
Une histoire illustrée de la Commission des Affaires Africaines de l’Union Internationale du Notariat et de ses activités de 1989 à 2013.
Edité à l’occasion de son 25ème Congrès – Anniversaire à LOME (TOGO) en Novembre 2013
Daniel-Sédar Senghor a tenu à réunir ses archives personnelles et ses souvenirs pour en graver la mémoire dans le marbre de cet ouvrage.
Dirty Wars – Le nouvel art de la guerre
Le nouvel art de la guerre: Dirty Wars porte un éclairage nouveau sur la guerre au terrorisme à l’échelle mondiale dirigée depuis Washington. Jeremy Scahill est journaliste d’enquête et correspondant de guerre pour le magazine américain The Nation. Il est l’auteur de Blackwater : l’ascension de l’armée privée la plus puissante au monde.
Une fille de la forêt
Grand-mère Céline raconte à son petit fils, l’écrivain André Besson, les fabuleux souvenirs engrangés dans sa mémoire. Elle évoque son enfance au fond des forêts où la tribu des Chaniet travaillait à la coupe des arbres et à la fabrication du charbon de bois. Elle parle de la grande peur des loups qui hantaient la région et de celle des chiens enragés, avant que Monsieur Pasteur ne mette au point son vaccin. A l’époque (entre 1860 et 1880), Céline marchait pieds nus, se lavait à l’eau de la source et portait des haillons. Chez les Chaniet, malgré leur pauvreté, il y avait toujours « l’écuelle de Dieu » au bout de la table pour plus miséreux qu’eux. Céline parle avec vénération de son grand-père surnommé « Passemaux », parce qu’il possédait le don de passer les maux. Il guérissait en captant la force des chênes. « Le chêne, disait-il, est traversé par une force qui vient du sol et communique avec le soleil par les ramures. » Une inoubliable figure de patriarche, un peu sorcier et grand chrétien, qui envoie ses patients à confesse et transmet ses « secrets » à sa petite-fille. Céline Chaniet-Besson, devenue « civilisée » par un mariage qui l’arrache aux sortilèges de la forêt de Chaux, n’oubliera jamais son enfance. Avant de disparaître, en 1943, à l’âge de 85 ans, elle racontera à son petit-fils, André Besson, la vie des anciens bûcherons-charbonniers de Franche-comté. Conteur exceptionnel profondément enraciné dans son terroir natal, André Besson nous offre ici, avec émotion et réalisme, un livre puisé aux sources. Il nous restitue l’existence de ces hommes et de ces femmes des bois épris de liberté, qui vivaient au rythme de la terre et du ciel.
Le 6 avril 1994, le tir d’un missile SAM 16 cause l’explosion d’un avion Falcon 50, ayant appartenu au prsident Franois Mitterrand, et tue deux chefs d’Etat africains, leurs collaborateurs et troisFranais l’aroport du Rwanda. A la suite de cet attentat terroriste, un effroyable massacre et une catastrophe humanitaire plongent l’Afrique centrale dans l’horreur et le chaos. Quelques mois plus tard, le Conseil de Scurit des Nations Unies cre un Tribunal Pnal International pour juger les responsables de crimes de gnocide et de crimes contre l’humanit au Rwanda. Ds le dbut des procs, le dossier de l’attentat est brutalement cart par le procureur Louise Arbour. Il ne sera plus ouvert par son successeur Carla del Ponte. Pourquoi cet avion abattu, qui a dclench le gnocide, est-il ignor, rang et class sans suite, dans les tiroirs du Tribunal, prs de dix ans aprs les faits Pourquoi, ce jour, aucun criminel tutsi n’est poursuivi par la justice alors que plusieurs milliers de hutu croupissent en prison depuis quatre six ans sans jugement Pourquoi l’actuel prsident du Rwanda, le dictateur Paul Kagame, souponn d’tre l’auteur de cet acte terroriste, menace-t-il la France et le juge Jean-Louis Bruguire, charg de l’enqute sur cet attentat Pour comprendre les contradictions de la lutte contre le terrorisme, la monte du mensonge d’Etat et les liens que des terroristes ont parfois avec l’Occident, plusieurs experts, diplomates, hauts fonctionnaires de l’ONU, journalistes d’enqutes et avocats ont dcid de rompre la loi du silence.
Qu’est-ce qui pousse Stéphane, seize ans, issu d’une famille ordinaire, à se convertir à l’islam et à se radicaliser ? Pourquoi Assya, élevée laïquement en France, décide-t-elle de porter le niqab et de s’inscrire sur un site de rencontres communautaires ? Que part chercher Abou Hamza dans les montagnes afghanes ?… Un juge, l’un des meilleurs spécialistes des filières islamistes, nous fait pénétrer au cœur du « Jihad individuel ». Illustrant ses propos théoriques par des récits, il se met dans la peau d’apprentis terroristes, pour tenter de comprendre leur progression insidieuse vers la déraison. Car les « petites histoires du terrorisme » nous en apprennent bien plus que tous les discours dogmatiques.
La Casamance, région sud du Sénégal, abrite aujourd’hui plus de six peuples qui coexistent pacifiquement. Les uns sont musulmans, comme les Malinké et les Fula ; les autres animistes ou en voie d’islamisation et de christianisation comme les Banun, les Balant et les Joola.
Dès le XVIe siècle, des navigateurs européens qui longeaient la côte remontèrent le fleuve Casamance et nouèrent des liens commerciaux avec les populations riveraines. Portugais, Espagnols, Britanniques, Français, apprirent à connaître les rives de ce cours d’eau qui appartenaient à un souverain noir connu sous le nom de « Kansa-mansa ». Au début du XXe siècle, ce monarque n’était plus qu’un lointain souvenir dans la mémoire des Casamançais, et leur région était considérée comme une possession coloniale française.
Contributions à l’Histoire du Sénégal, ces pages constituent également un apport pour une meilleure connaissance de la présence française en Afrique occidentale au XIXe siècle.
Christian Roche a vécu de nombreuses années au Sénégal après l’accession de ce pays à l’indépendance. Professeur d’histoire et géographie en Casamance et au lycée Blaise Diagne, dernier proviseur français du lycée Djignabo de Ziguinchor, il a été conseiller technique du ministre sénégalais de l’Education nationale dans les années 70. Docteur d’Etat, il a consacré plusieurs livres historiques et sa thèse à l’histoire de la Casamance, éditée par les Nouvelles Editions Africaines en 1976 et réédité par Karthala sous le titre de Histoire de la Casamance de 1850 à 1920. Après avoir enseigné à l’Ecole normale supérieure de Libreville au Gabon, il est devenu inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional d’histoire et géographie.
Ces textes de Mao, allant de 1949 à 1971, ont le grand mérite de réfléchir spontanément la pensée du Président. Ils ne sont pas « arrangés », expurgés, affadis mais laissent apparaitre un homme vigoureux, qui n’a pas peur des mots, qui s’exprime souvent de façon imagée, parfois crue, qui reconnait avoir commis des fautes et d’en commettre encore, vref, qui refuse le piédestal sur lequel veulent le hisser les autres.
Il est, par exemple, assez étonnant de lire sa défense des étudiants qui, écrasés par trop de travail, s’endorment pendant les cours, ses invitations à la désobéissance si les règlements sont trop strics, sa tolérance vis-)-vis de mouvements fr grève de la part d’ouvriers ou de paysans exaspérés, etc.
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Vivre avec le sida après l’apartheid
Alors que l’Afrique du Sud était enfin libérée du régime d’apartheid et désignait en 1994 son premier président démocratiquement élu, l’épidémie du sida explosait pour atteindre au début des années 2000 près de 20% de la population générale. La jeune nation démocratique se trouva ainsi contrainte de se cosntruire en négociant avec l’héritage de plus de cent ans de politique raciste et inégalitaire ainsi qu’avec un contexte épidémiologique sans précédent. Comment les Sud-Africains des townships – principales victimes du régime d’apartheid et du sida – réussissent-ils à vivre cela au quotidien ? Quelles peuvent être leurs espérances alors que les soins permettant de survivre au sida ne sont pas disponibles ?
Pour répondre à ces questions, l’auteur a effectué une ethnographie du quotidien en ne se limitant pas à la question du soin ou de la mobilisation politique. Il a accordé sa préférence non pas aux métadiscours sur le sida, la violence ou la sexualité, mais à l’analyse de la façon dont les personnes affectées se construisent une vie digne jusque dans la mort. La présente étude essaie donc de saisir dans l’Afrique du Sud contemporaine les modalités inédites d’inscription dans le monde (nouvelles notions de famille, logiques économiques, intimité du couple, expérience du volontariat…).
Les contraintes que rencontrent les individus dans cette entreprise imposent également de reconsidérer le pardon promu par la commission vérité et réconciliation qui consacre l’avènement de la démocratie et invite à souligner la nécessité de son articulation à une expérience de justice sociale.
En 1881, à la mort de Mariette, que va-t-il advenir du service des antiquités de l’Egypte ? Encore une fois, l’homme de la situation sera un Français. Il s’appelle Gaston Maspero.
Son œuvre colossale, menée avec patience, courtoisie et ténacité, lui vaut déjà une précoce célébrité. Authentique savant, professeur au Collège de France à vingt-huit ans, il est membre de l’Institut à trente-sept, préside à deux reprises aux destinées des antiquités égyptiennes.
Découverte des textes des Pyramides, de la cachette des momies royales de Deir el-Bahari, déblaiement du temple de Louxor et du sphinx de Giza, rencontre de Lord Carnarvon et de Howard Carter… : Maspero, instigateur ou simple témoin, est là et il raconte.
Que de surprises dans cette biographie qui lui est consacrée. La plupart des documents utilisés et des textes cités y sont portés à la connaissance du public pour la première fois !
Comme ils en disent long sur la personnalité résolue et subtile d’un homme d’exception, sur l’égyptologie aussi, ainsi que sur la France et l’Egypte de son temps.
Jason et la Toison d’Or
Le Figaro a le plaisir de vous présenter une collection exceptionnelle, écrite et racontée par Luc Ferry dédiée à la mythologie et la philosophie.
Chaque volume comprend un CD audio d’une heure (la conférence de Luc Ferry) et un ouvrage de 96 pages.
Avec celle d’Ulysse retournant à Ithaque, l’épopée des Argonautes en quête de la Toison d’or constitue sans nul doute le récit d’aventures le plus fascinant de toute la mythologie. Il a lui aussi donné lieu à une très riche iconographie ainsi qu’à une quantité impressionnante de livres et de films. Mais, comme toujours avec les grands mythes grecs, l’intrigue dissimule et dévoile en même temps plusieurs messages de sagesse philosophique, et notamment une certaine conception de la justice qu’on tentera d’expliciter.
Découvertes Gallimard n° 498 – Jordanie, 1947, près des rives de la mer Morte : des bédouins découvrent dans une grotte des rouleaux de cuir « couverts de gribouillis ». L’État d’Israël, créé en 1948, met tout en oeuvre pour récupérer ces écrits juifs, les plus anciens jamais retrouvés. Les manuscrits, aussitôt attribués aux esséniens – une secte religieuse de la Judée antique -, suscitent des débats passionnés car ils éclairent à la fois l’histoire du judaïsme et celle du christianisme. La piste des esséniens se renforce avec la fouille des ruines de Khirbet Qumrân menée par l’archéologue français Roland de Vaux entre 1951 et 1958. Proches des grottes, ces vestiges seraient ceux d’une établissement communautaire doté d’un scriptorium. Depuis, les progrès de la recherche ont obligé les archéologues à nuancer cette interprétation.
Jean-Baptiste Humbert et Estelle Villeneuve nous guident dans les méandres de l’affaire Qumrân et retracent l’histoire mouvementée de l’une des plus grandes découvertes archéologiques du XXe siècle.
Découvertes Gallimard n° 280 – Numérisation, virtuel, cyberespace, Internet, ces mots sont entrés dans le langage courant. Mais quelle réalité recouvrent-ils exactement ? Initiée par les militaires américains durant la guerre froide, récupérée par les universitaires, la mise en réseaux nationaux, puis internationaux, des ordinateurs – l’Internet – donne le signal d’une véritable révolution culturelle. Mais une révolution qui n’est pas sans danger : la communication sans limite est synonyme d’une information sans contrôle. Les données fondamentales du temps, de l’espace, de l’identité et du droit sont sur le point d’être redistribuées. Pour demain se prépare un choc aussi décisif que le fut l’écriture il y a cinq mille ans.
Jean-Claude Guédon fait le point et nous emmène «naviguer sur la toile», ou plutôt, en langage cyber, «surfer sur le Web».
Voltaire – La légende de saint Arouet
Découvertes Gallimard n° 65 – François Marie Arouet, dit Monsieur de Voltaire, devint le banquier confident des princes et le roi des «philosophes». Il brille d’abord dans la tragédie et l’épopée ; tâte de l’Angleterre après la Bastille ; s’impose dans la prose historique avant de se risquer au roman ; partage la vie et le château d’une femme exceptionnelle, Émilie du Châtelet. Mais c’est à plus de soixante ans qu’il rencontre son destin sans précédent : la croisade, plume assassine à la main et rire aux lèvres, contre l’injustice et le fanatisme.
Jean Goldzink raconte le premier sacre moderne d’un écrivain qui incarne un art de vivre, de penser et d’écrire typique des Lumières françaises.
Les Templiers – Chevaliers du Christ
Découvertes Gallimard n° 260 – Quelques années après la conquête de Jérusalem par les chrétiens, en 1118, des chevaliers francs décident de consacrer leur vie à la défense des pèlerins en Terre sainte. Moines-chevaliers en Orient, les Templiers vont participer activement à la croisade. Moines-agriculteurs en Occident, ils cultivent la terre. Architectes, ils fondent dans toute l’Europe des commanderies. Banquiers, ils sont les financiers des grands et ce rôle va précipiter leur chute. Le 13 octobre 1307, Philippe le Bel, jaloux de leur autorité, les fait tous arrêter. À l’issue d’un long procès, ils seront jugés, condamnés et brûlés.
Régine Pernoud retrace l’histoire de ces hommes exceptionnels, dont le plus grand peché fut sans doute d’orgueil.
Pétra – La cité des caravanes
Découvertes Gallimard n° 372 – Entre mer Morte et mer Rouge, dans le sud jordanien, une cité légendaire, sculptée dans un chaos de grès rose et d’une beauté sauvage : Pétra. Redécouverte par les Européens au début du XIXᵉ siècle, la capitale des Nabatéens, ces caravaniers venus d’Arabie, fascine depuis lors voyageurs, touristes et archéologues. Comment, dans un environnement hostile, à l’écart des grandes voies de communication, des nomades ont-ils pu faire d’un simple refuge une opulente métropole ? À partir du IVᵉ siècle avant notre ère et jusqu’à la conquête romaine, ils créent, en plein désert, le cœur de leur royaume. Faisant preuve d’un rare génie de l’adaptation, ils taillent dans les falaises rocheuses habitations, temples et tombeaux, où se mêlent influences orientales et hellénistiques.
Christian Augé et Jean-Marie Dentzer retracent la vie d’un peuple inventif et raffiné et le destin exceptionnel d’une «cité vermeille moitié vieille comme le temps».
L’aventure humanitaire
Découvertes Gallimard n° 226 – À l’histoire du malheur des hommes – guerres, catastrophes, épidémies, famines – répond la longue aventure de ceux qui tentent de les secourir : Vincent de Paul et ses œuvres de charité, Henri Dunant et la Croix-Rouge, Albert Schweitzer et la médecine coloniale, l’Organisation des Nations Unies, les Médecins sans frontières… À chaque époque, de nouveaux drames, mais aussi des formes spécifiques de l’action humanitaire : secours d’urgence, aide au développement, assistance aux réfugiés.
En restituant à l’aventure humanitaire sa perspective historique et politique, Jean-Christophe Rufin nous donne les clés pour comprendre un univers à la fois très médiatique et très mal connu.
La Révolution des savants
Découvertes Gallimard n° 48 – Attaquée de tous côtés, la Nation se lève. «La liberté ou la mort, vaincre ou mourir». En 1792, on manque de tout, d’hommes, de choses et d’art, comme on dit à l’époque. C’est la mobilisation des savants. 1794. La République Une et Indivisible veut en finir avec la diversité des mesures. Ainsi naît le mètre, la quarante millionième partie du méridien terrestre. Viendront aussi le système décimal, le télégraphe, des inventions par dizaines. Bailly, l’astronome, Condorcet, Laplace et Lagrange, les mathématiciens, Carnot, le stratège, Monge et Buonaparte, les géomètres, Chappe, l’ingénieur, Chaptal, Berthollet et Fourcroy, les chimistes…
Denis Guedj, mathématicien et écrivain, raconte avec brio la Révolution des savants.
L’empire des rois khmers
Découvertes Gallimard – L’histoire khmère, celle du Cambodge ancien, se définit autour du nom de la capitale de l’empire, Angkor. Mais les temples mystérieux, l’échelle colossale des monuments, l’atmosphère d’éternité du site ont trop longtemps réduit une réalité complexe à des clichés.
À Angkor, mais bien au-delà, sur un vaste territoire, un peuple a vécu, dont les images fugitives nous sont parvenues, des rois ont imposé leur puissance… Sur eux régnaient les dieux hindous, sur eux aussi veillait le Bouddha. La grâce et la simplicité khmères ont transcendé des traditions venues du monde indien, aux premiers siècles de notre ère. Le Cambodge moderne en conserve l’empreinte.
Au fil d’une chronologie de près de deux mille ans, Thierry Zéphir dégage les traits principaux de l’histoire et de l’art khmers.
La généalogie – Familles, je vous aime
Découvertes Gallimard n° 365 – De l’épopée de Gilgamesh à la Bible, des mythologies de l’Antiquité aux cosmogonies africaines, la question de l’origine s’énonce d’abord par l’énumération des ancêtres. Dans toutes les civilisations et tout au long de l’histoire, la généalogie témoigne du rôle tenu par la famille et de son image. Si sa principale fonction fut longtemps de légitimer le pouvoir héréditaire des rois et de la noblesse, elle apporte aujourd’hui une aide précieuse à l’historien. Mais elle est également un loisir que pratiquent avec enthousiasme un nombre de plus en plus important de chercheurs amateurs, enquêteurs inlassables, de tous âges et de toutes conditions. Reconstruire sa filiation et, pour les plus «mordus», celle des autres, constitue plus qu’un passe-temps, l’inscription dans une lignée, et donc dans la mémoire collective.
Emmanuel de Boos fait comprendre à la fois le rôle des érudits qui ont créé la science généalogique et la passion de ces découvreurs d’archives qui ont pour credo «familles, je vous aime».
Gauguin – « Ce malgré moi de sauvage »
Découvertes Gallimard – «Ma grand-mère était une drôle de bonne femme. Elle se nommait Flora Tristan…» Voilà pour l’ascendance maternelle. Clovis Gauguin, le père, est journaliste. Il meurt, en route pour le Pérou, en 1849. Paul a un an. Toute son adolescence, il gardera la nostalgie des tropiques. La suite, ce sera une vie de départs perpétuels : Copenhague, Pont-Aven, la Martinique, Arles et, en 1891, le grand départ, pour Tahiti. «Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple, très simple.» Ce «sauvage malgré lui» meurt aux îles Marquises, le 8 mai 1903.
Une Ame de Chef (Joost Van Vollenhoven)
Cette édition a été une initiative de l’Amicale des Anciens Elèves du Lycée Van Vollenhoven de Dakar. Depuis 1984, il porte le nom de Lamine Guèye. Ouvrage du capitaine Joost Van Vollenhoven, gouverneur général des colonies, tué à l’ennemi le 20 juillet 1918. Gouverneur général d’Indochine puis de l’Afrique-Occidentale française (AOF), il s’est distingué notamment par son refus de procéder au nouveau recrutement de troupes indigènes demandé par Clemenceau et Maginot en 1917 : « Les opérations de recrutement qui ont eu lieu de 1914 à 1917 en AOF ont été excessives dans leurs résultats comme dans leurs méthodes… Aucun nouveau recrutement n’est possible tant que la Colonie ne sera pas complètement en mains et que la population n’aura pas repris une suffisante confiance en nous pour ne plus redouter les abus du récent passé. » (rapport à Maginot à propos du Sénégal). Le 29 septembre 1917, auprès de René Besnard, successeur de Maginot à la tête du ministère des Colonies, il insiste avec plus de ferveur encore : « Je vous supplie, Monsieur le Ministre, de ne pas donner l’ordre de procéder à de nouveaux recrutements de troupes noires. Vous mettriez ce pays à feu et à sang. Vous le ruineriez complètement et ce, sans aucun résultat. Nous sommes allés non seulement au-delà de ce qui était sage, mais au-delà de ce qu’il était possible de demander à ce pays. »
Les Requins
À la découverte des requins : leurs ancêtres et les différentes espèces de requins…La biologie des requins : comment se nourrissent-ils, les techniques de chasse, la reproduction…Le monde des requins : leurs milieux de vie, les graves menaces qui pèsent sur eux.
Otage à Jolo
» Ceci est mon journal. 140 jours vécus n’importe comment et à n’importe quel prix sur une île perdue au sud des Philippines. Otage. Monnaie d’échange pour des pirates arriérés, qui sous couvert e religion et de lutte pour l’indépendance font régner la terreur dans cette partie du monde, et survivent grâce à leurs armes et à la corruption. J’ai écrit ces pages au fur et à mesure, sur tous les supports disponibles. Certains passages ont été enregistrés sur des cassettes audio (mi-août jusqu’à ma libération le 9 septembre 2000). Je n’ai jamais voulu mettre les pieds aux Philippines. Je ne remettrai jamais les pieds aux Philippines. Je ne suis qu’un plongeur qui avait imaginé pouvoir admirer l’une des cinq merveilles sous-marines du monde, sur Sipadan en Malaisie. D’aucuns trouveront dans ces pages une vulgarité et une agressivité inutiles. Ils peuvent prendre l’avion jusqu’aux Philippines, puis le ferry depuis Zamboanga sur l’île de Mindanao, jusqu’à l’île de Jolo, et marcher sur les plages sublimes que je n’ai pas pu voir. En quelques minutes, ils se verront offrir la pension complète par les pirates qui infestent toujours cette île, malgré l’opération militaire d’envergure qui s’y déroule depuis des mois, depuis notre libération. Rentré à la maison en France, j’écoute ces enregistrements pleins de hurlements et de détonations d’armes à feu et je me sens mal. » Stéphane Loisy Ecrit à Jolo sur le vif, ce journal d’un otage est un document d’une intensité exceptionnelle.
Confessions d’une mère qui en a marre
Alors comme ça, la super maman qui habite à côté de chez vous est en train de transformer ses enfants en athlètes de haut niveau, en violonistes virtuoses et en élèves surdoués. Tout ça du même coup. Vous ne comprenez pas comment elle fait. Et tout bien réfléchi, vous n’êtes pas vraiment certaine que ça vous intéresse. Parce qu’au fond, vous êtes persuadée qu’il existe une approche alternative par laquelle les enfants apprennent les choses par eux-mêmes, et grâce à laquelle il est tout à fait possible d’en faire moins, de posséder moins de choses et de dépenser moins d’argent. Une approche qui permet aux parents de se détendre un peu et d’oser avoir une vie personnelle. Vous n’êtes pas la seule. Voici les confessions – pas si honteuses que ça – d’une maman fainéante et fière de l’être. Vous allez voir, je suis de votre côté. Et préparez-vous à rire aux éclats. Finie la culpabilité! Dans » Confessions d’une mère qui en a marre « , Muffy Mead-Ferro nous parle, entre autres, de son enfance dans un ranch du Wyoming, là où, forcément, les méthodes d’éducation étaient plus détendues, où les gens se débrouillaient comme ils le pouvaient et où le bon sens et la sagesse ancestrale étaient de mise. C’est là qu’elle a appris quelques astuces de sa mère, qui lui ont été utiles lorsqu’elle est devenue maman. Quelle fainéante! Nous devrions toutes faire comme elle.
Touaregs du Niger – Le destin d’un mythe
Si la signature d’accords de paix (Niamey, 24 avril 1995) mit fin à la rébellion touarègue au Niger, le problème posé par l’insertion de cette société dans un Etat et une économie moderne ne semble pas pour autant résolu. A travers l’étude du développement de la région d’Agadès, l’auteur comprend une histoire politique et économique du pays touareg nigérien. Cette genèse met à nu les mécanismes qui ont amené l’accumulation des groupes marchands arabes, haoussas et djermas-songhaïs et ceux qui ont conduit à la marginalisation de la communauté touarègue qui n’a pas pu, ou su, s’insérer dans le nouveau tissu économique mis en place dès l’époque coloniale.
L’ouvrage, qui se défend de tout parti pris, s’efforce de souligner les terribles défis que doivent relever les Touaregs afin de mettre fin à leur situation de sous-développement. A l’aide de l’Etat nigérien et des bailleurs de fonds internationaux, un sursaut salvateur s’impose pour que cette société prenne enfin sa place dans le monde contemporain et ne devienne pas le figurant d’un merveilleux décor parcouru par des touristes avides d’exotisme. La marche de l’histoire ne l’attendra pas…
Les derniers rois de Thulé
Le prix est très bas car son état général laisse à désirer. Cependant, il est tout à fait lisible et exploitable.
Véritable trésor ethnologique, ce livre constitue d’abord une somme d’informations irremplaçable sur les Inuits du Groenland. Mais son succès international, jamais démenti au cours de ses multiples rééditions depuis 1951, tient aussi au talent de conteur de Malaurie qui sait immerger le lecteur, jusqu’au plus infime détail, avec une patience et un souci de vérité infinis, dans la vie de ce grand Nord mythique, de cette « Ultima Thulé » des anciens. Ce géographe et géologue de formation qui cite Rimbaud (« Quelle sorcière va se dresser sur le couchant blanc ? ») fait revivre dans un style alerte chasses au morse et à l’ours, festins de viande crue, soirées de fête dans la nuit polaire, grands raids en traîneaux par moins 60 °C sur la banquise et les glaciers, levers de soleil dans le blizzard, songes, légendes et séances de sorcellerie. Formidable leçon d’humanisme, ce chef-d’oeuvre inclassable est également l’occasion d’une réflexion approfondie sur la fragilité d’un environnement et d’une culture menacés.
Israéliens et Palestiniens
Depuis septembre 2000, Israéliens et Palestiniens sont entrés dans une guerre d’usure au terme imprévisible, communément appelé Intifada al-Agsa. Cette nouvelle phase d’affrontements frappe les sociétés de plein fouet et a fait complètement imploser le processus de paix. Le retour de la violence à grande échelle a paru déconcertant : n’intervenait-il pas après une décennie de négociations au terme desquelles les deux peuples semblaient enfin parvenir au règlement définitif du conflit qui les oppose depuis un siècle. Si les acteurs, les témoins et les analystes s’accordent pour voir dans cet événement un tournant majeur, les tentatives pour le comprendre, dans toute sa complexité, ont été rares. C’est à combler ce manque que ce livre s’attache. Il le fait en privilégiant trois perspectives.
En 1947, les premiers Palestiniens arrivent au Liban dans un pays fraîchement indépendant et au bord de la crise politique et économique. Ces exilés, originaires des grandes villes de la Palestine mandataire, sont perçus comme de riches touristes. Mais cette représentation va changer avec la création de l’État d’Israël et l’arrivée de plus de 100 000 Palestiniens originaires des villages de Galilée. Peuple de passage, ne cessant de penser au retour vers la patrie perdue, ces Palestiniens deviennent les « Absents » de Palestine, les étrangers du Liban, les habitants des camps, les réfugiés.
L’exil palestinien au Liban retrace l’histoire de l’exode, du déracinement et de la recomposition de la société palestinienne. Histoire d’une rupture violente, il s’agit aussi de l’histoire paradoxale de la reconstruction forcée de liens entre deux sociétés, deux entités qui n’avaient jamais été hermétiquement séparées. Cet ouvrage met à la disposition du lecteur une perspective historique inédite de la présence palestinienne au Liban. À travers une étude démographique et sur la base d’une approche anthropologique, il permet une nouvelle interprétation du « problème » palestinien toujours d’actualité dans ce pays.
Entre mémoire et histoire, 30 ans après l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, le colloque international organisé à l’Université de Paris 8, par Politis-La Revue et l’Institut Maghreb-Europe ne vise pas le sensationnel sur l’Affaire. La justice est au point mort et le roman policier reste sans cadavre. L’histoire secrète n’est pas qu’anecdotique. Quelle leçon sur la continuité des Services et de l’intérêt dit d’Etat qui couvre le « domaine réservé », que l’on regarde du côté de l’Etat français ou des Etats devenus indépendants ! Le colloque s’efforce de resituer pour le Maroc et le Maghreb le « tournant » de 1962 à 1963, et cet autre basculement qu’est la mise en suspens de la Tricontinentale après 1965, la mort de Ben Barka et de Che Guevara, le début de la fin des luttes de libération nationale à l’heure même de la célébration du Tiers Monde.
C’est aussi le moment de revenir sur le tiers-mondisme. L’analyse politique permet de suivre les oppositions de conceptions nationales, les ambivalences de l’arabo-islamisme, et de cerner ce populisme d’intellectuels qui en appelaient aux paysans et à la réforme agraire. Les masses prolétaires sont devenues urbaines ; l’intelligentsia révolutionnaire a été emportée par la montée d’une intelligentsia plébeienne qui passe à l’islamisme. L’histoire sociale nous introduit au présent.
L’itinéraire de Mehdi Ben Barka traverse les trois cercles de feu de cette époque, celle du nationalisme marocain avec le triomphe du roi sur le projet démocratique, celui du rêve du Maghreb des peuples et des espoirs de l’arabisme et du populisme marxisant, celui de l’internationalisme de la Tricontinentale. Trente ans : une génération ; le travail de deuil finit en histoire.
En 1996-97 tous les camps des réfugiés hutu rwandais, situés au Sud et au Nord-Kivu, furent bombardés puis démantelés par l’armée tutsi. Les rescapés furent traqués dans les fôrets inhabitées de la RDC pour y être achevés, le nombre de disparus s’élevant à 200 000. Le Haut Commissariat pour les réfugiés ainsi qu’une partie de la « communauté internationale » ont une grande part de responsabilité dans ces assassinats de masse vraisemblablement ordonnés par Kigali. Qualifiés ou non de Génocide, les massacres des réfugiés rwandais au Zaïre constituent un crime contre l’humanité.
Il est un conflit majeur qui est passé totalement inaperçu depuis près de vingt ans. Pourtant, il a fait plus de morts que toutes les guerres depuis 1945… Environ six millions de victimes et quatre chefs d’État assassinés. Son théâtre : toute l’Afrique de l’Est et l’immense Congo, au centre du continent, ont été bouleversés par cette guerre qui a visé à en redessiner la carte. Dans la région, c’est pratiquement chose faite : le Kivu a été détaché du Congo (RDC) et « appartient » de fait au Rwanda et à l’Ouganda ; plus au nord, la première modification des frontières en Afrique est imminente : le Sud-Soudan devrait être indépendant de Khartoum. Comment se fait-il que nous n’ayons rien vu ? La chose est stupéfiante, mais nul jusqu’à présent n’avait envisagé ce conflit majeur dans sa globalité. Pourtant, il a ses logiques stratégiques que Péan met au jour. Le classique affrontement entre les Etats-Unis, cherchant à étendre leur aire d’influence, et l’ex-puissance coloniale française, voyant son pré-carré lui échapper, a pris une ampleur inédite et tragique après 1990… Somalie, Sud-Soudan, Rwanda, Congo-Brazzaville, RDC, Erythrée, Darfour, la liste est longue des conflits incompréhensibles si l’on n’en saisit pas les dessous. Quel est le jeu de Paul Kagamé, le « pion » des Américains, qui tient dans toute la région le rôle qui était celui de Mobutu avant 1989 ? Pourquoi les Américains n’ont-ils pas voulu intervenir au Rwanda en 1994 et ont-ils tout fait pour étouffer la vérité ? Pourquoi la question du Darfour a-t-elle été si cruciale aux yeux de Washington ?
660 pages –
Le 22 juin 1994, le conseil de sécurité de l’ONU autorise par la résolution 929 le déploiement d’une force multinationale sous commandement français au Zaïre et au Rwanda. Objectif : contribuer, de manière impartiale, à la sécurité et à la protection des personnes déplacées, des réfugiés et des civils en danger au Rwanda.
Depuis plus de vingt ans, membres d’ONG, chercheurs et surtout le régime du Rwanda accusent la France et les militaires français d’avoir participé à la préparation et à l’exécution du génocide ?
Mais sur quoi reposent les accusations ?
Pourquoi la France garde t-elle le silence et ce silence est-il coupable ?
Après plus de dix années de recherches dans les archives du Conseil de Sécurité, de l’Elysée, du ministère français de la Défense, du gouvernent des Etats-Unis et du Tribunal pénal international pour le Rwanda, Charles Onana démontre, tous documents à l’appui, que les dirigeants actuels du Rwanda ont, d’avril à juin 1994, empêché l’intervention de l’ONU, encourageant ainsi les massacres et la lutte armée plutôt que l’arrêt des hostilités qui devait déboucher sur un partage du pouvoir, prévu par les accords d’Arusha.
Auteur : Alain Jemain, actuellement journaliste à L’Usine nouvelle, a été grand reporter au nouvel Économiste, à Entreprise, et a fait ses premières armes à Combat. Livre : Mai 2002 : la société Air Liquide fête son 100e anniversaire. Elle incarne aujourd’hui l’une des grandes réussites de l’industrie française. Dans un livre très enlevé, l’auteur raconte cette passionnante épopée. Mais l’histoire de cette entreprise si prestigieuse ne se réduit pas à une simple collection de faits et de circonstances : elle tient aussi compte des liens privilégiés qu’entretient Air Liquide avec l’histoire économique, sociale, politique et scientifique du pays.
Ne dis rien à maman
Résumé: « Personne ne te croira. » À onze ans, Sarah est une petite fille sage, trop sage pour faire entendre sa voix. Bill est un ami de sa mère à qui elle est censée apporter un coup de main à la salle de jeu. Mais l’homme révèle très vite ses véritables intentions : semaine après semaine il viole Sarah et la persuade de garder le silence. Le cauchemar de la petite fille semble déjà absolu quand, après le départ de sa mère du domicile familial, elle est sexuellement abusée par son père… Aujourd’hui adulte, Sarah témoigne de l’impunité des hommes et des méfaits du silence.
Aux passantes des bouts du monde
Sur des étendues de glace, au milieu de steppes balayées par le vent, au cœur des villes fracturées par la guerre, accoudé aux bars enfumés de souvenirs, sur le dos de la baleine des mers arctiques, perdu dans l’épaisseur moite d’une jungle partout, en tous ces lieux, je l’ai rencontrée. Je pense même qu’elle m’attendait. La belle passante. Ou plutôt j’étais, moi, le passant, le roi de l’escale.
Pablo Escobar Gaviria, dit « Le Parrain »; Jorge Luis Ochoa Vasquez, dit « Le Gros »; Jose Gonzalo Rodriguez Gacha, dit « Le Mexicain’~ Avec leur acolyte, Carlos Lehder Rivas, livré avec leur bénédiction aux Américains, qui l’ont condamné à la prison à vie, ces trois hommes comptant parmi les plus riches du monde ont créé une organisation devenue une puissance commerciale et financière d’importance mondiale, disposant d’une armée de milliers d’hommes, soumettant une nation entière à la terreur, en la plongeant dans un bain de sang. Le nom de cette organisation: le cartel de Medellin, surgi brutalement à la « une » de l’actualité. Comment celui-ci est-il né, s’est-il développé, au point de générer un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars et de menacer les fondements du monde civilisé?
Les Parrains Corses
De 1930 à 1980, les parrains corses ont d’abord pris leur essor, entre Marseille et Paris, grâce à une solidarité clanique, des activités diversifiées, une violence rare, une implantation internationale et de solides appuis politiques. Les caïds corses ont dirigé la French Connection, filière française de l’héroïne. Ils ont été mêlés à la plupart des grands événements de l’histoire du pays, dans les coulisses du pouvoir, bénéficiant de protections hors du commun. Au début des années 80, le milieu corse a connu un tournant en s’installant à demeure sur son île. Les parrains ont profité de leurs amis haut placés et du paravent créé par l’activisme des nationalistes pour y étendre leur emprise, exerçant une pression constante sur la démocratie locale et gangrenant l’économie insulaire. Depuis le début des années 2000, ils se disputent des territoires et le contrôle d’activités criminelles qui vont de l’Afrique à l’Amérique latine.
Jacques Chirac a-t-il détenu un compte bancaire caché au Japon ? Nicolas Beau et Olivier Toscer ont voulu en avoir le coeur net. Durant deux ans, ils ont enquêté, en France, au Japon et jusqu’à Tahiti. Ils ont découvert les liaisons dangereuses de Jacques Chirac avec le Japon depuis la fin des années 70, avec ses hôtels de luxe, sa vie de pacha, ses banquiers peu regardants et ses fondations suspectes. Ils ont appris comment des agents des services secrets ont repéré « les avoirs du Président au Japon » : cambriolages, écoutes, infiltration des milieux bancaires japonais. Ils s’interrogent sur l’objectif de l’enquête de la DGSE, entourée d’un secret absolu, et menée par un maître espion proche du Parti socialiste. Ils racontent la contre-attaque magistrale de Jacques Chirac qui a décapité la direction des services et fait écarter le responsable de l’enquête « interdite ». Leur livre rebondit à Tahiti, où un journaliste, censé posséder un dossier sur l’argent japonais de l’ex-Président, a mystérieusement disparu.
L’Afrique est-elle soluble dans la démocratie et dans le processus de décentralisation ? L’auteur, ministre burkinabé, apporte des réponses documentées et vivantes à cette question qui s’inscrit dans le grand mouvement engagé par les Africains pour la conquête des libertés individuelles. Loin d’etre un ouvrage théorique, son livre est le résultat d’une grande réflexion et d’une expertise incontestée du fonctionnement des collectivités locales. Il s’adresse à tous ceux qui, loin des clichés, veulent vraiment comprendre les ressorts de la vie politique africaine.
Vendu sans bandeau – Pour la première fois, un officier français ayant combattu en Libye et en Afghanistan livre son témoignage sur ces deux conflits. Le capitaine Brice Erbland, chef de mission et pilote d’hélicoptère de combat Tigre, machine ultra sophistiquée à la puissance de feu dévastatrice, dévoile dans ce livre son journal de guerre. Dans les griffes du Tigre nous emmène das montagnes d’Afghanistan aux missions de destruction des forces kadhafistes sur le littoral libyen.
26 ans de pouvoir absolu en Guinée. 26 longues années au cours desquelles ‘l’homme du NON au Général de Gaulle », immensément populaire en Afrique, est petit à petit devenu « l’homme du Camp Boiro », du nom de cette prison où l’on torturait à mort opposants ou simples suspects dans la banlieue de Conakry. Après la disparition de Sékou Touré et l’élimination de son entourage, au printemps 1984, les langues se sont déliées, les documents ont été « libérés », les jugements sont devenus plus assurés. Alors qui fut vraiment Sékou Touré ? Comment fonctionnait effectivement son régime ? Dans quel état a-t-il finalement laissé la Guinée le jour de sa mort ? Pour répondre à ces questions et à tant d’autres, tous les journalistes du Groupe Jeune Afrique, rejoints par quelques uns des meilleures spécialistes de la Guinée, ont participé à la rédaction de cet ouvrage. Un bilan complet, détaillé, sans complaisance, d’une dictature sanglante? Mais aussi le portrait d’un homme qui a marqué profondément, pour le meilleur et pour le pire, l’histoire de l’Afrique.
