Avant le Big Bang
Que se passait-il » avant le Big Bang » ? Et à quoi ressemblaient l’espace et le temps avant que tout ne commence ? Depuis le début du XXe, siècle les théoriciens de Planck à Einstein ou Hawking n’en finissent pas d’affiner ces questions, et leurs éventuelles réponses. C’est ce grand roman de l’origine absolue qu’Igor et Grichka Bogdanov ont entrepris d’explorer à leur tour, dans ce livre savant et sereinement pédagogique. Pour la première fois, ils esquissent même, à partir des découvertes les plus récentes, et en se fondant sur une recherche originale, plusieurs hypothèses promises à un grand retentissement : l’univers d’avant le Big Bang était-il – déjà ? un réseau complexe d’informations ? Et n’y aurait-il pas, à l’origine de cet univers, un » code cosmologique » comme il existe, pour le vivant, un code génétique ?
Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera est un essai d’Alain Peyrefitte paru en 1973 chez Fayard. Il s’est vendu à plus de 885 000 exemplaires en comptant uniquement l’édition française. Il a été republié en deux tomes en livre de poche, sous-titrés respectivement Regards sur la voie chinoise et La Médaille et son revers.
Sa thèse principale est que compte tenu de la taille et la croissance de la population chinoise, elle finira inexorablement par s’imposer au reste du monde dès qu’elle maîtrisera une technologie suffisante. Il explique aussi que « La Chine d’aujourd’hui ne prend son sens que si on la met en perspective avec la Chine d’hier ». Alain Peyrefitte considère que le paysan chinois bénéficie d’une indéniable amélioration de son niveau de vie.
Les caractères
Sous la forme de maximes, de réflexions et de portraits, Les Caractères (1688) sont une véritable critique de la société du XVIIe siècle. L’écriture fragmentaire du moraliste reflète toute la diversité, les contradictions et l’inconstance même de son sujet: l’homme. Des ouvrages de l’esprit aux esprits forts, La Bruyère dresse un des portraits les plus acerbes des hommes de son temps et démêle les rapports entretenus entre la nature humaine, l’amour et l’argent, la société et la religion catholique. Le moraliste est devenu satiriste.
Essai sur l’entendement humain
1114 Pages – A l’origine de toute connaissance, l’Essai sur l’entendement humain (écrit entre 1671 et 1700), veut reconnaître le seul exercice des pouvoirs intellectuels de l’homme. Graduellement, de la simple perception jusqu’au raisonnement, Locke montre que notre pouvoir de penser ne découvre son étendue et ses limites qu’en s’exerçant. Ainsi lu, l’Essai apparaît comme un projet radical. Tous les principes reçus de la tradition (la » substance « , ou les » idées innées « ) y sont évalués au regard de cette exigence : rendent-ils compte de la manière dont nous pouvons au mieux employer nos facultés ? Héritier de Descartes pour la critique des obscurités philosophiques, Locke s’en émancipe ainsi du même mouvement. En fondant toute connaissance sur la seule opération de perception, et non sur la » substance pensante « , il crée une percée qui sera investie par nombre de philosophies ultérieures
Dessine-moi une famille
La famille, que l’on croyait obsolète, n’a jamais été aussi vivante. Dans une période maussade, troublée, où tout paraît plus précaire, la famille redevient la référence et le refuge.Plus le couple est fragile, plus la famille verticale (relations parents-enfants à tous les âges de la vie), prend le relais. Jamais les générations d’adultes n’ont vécu aussi longtemps ensemble.Ce ne sont plus les modèles sociaux qui imposent une Famille, mais les individus qui font les familleS. Chacun/chacune doit se dessiner une culture familiale sur mesure, cousue coeur, qui s’adapte au style de vie qu’il/elle a envie de mener.Chacun de nous a plusieurs familles (celle de Papa, celle de Maman, celle de Papa/Maman, la sienne propre, celle de ses enfants, etc.). Ce n’est pas toujours facile de faire cohabiter toutes ces parentèles. Pour y parvenir, il faut vivre souple et accepter les changements.Pour avoir une vie enrichissante, il ne faut pas vivre les familles d’aujourd’hui avec les idées d’hier.Le livre de Christiane Collange, lui, est bourré d’idées d’aujourd’hui! »
Tu ressembles à une juive
La France a une vieille tradition de racisme. Du Code noir à l’islamophobie contemporaine, la mise au ban de certaines populations a pris de multiples formes, souvent tragiques. Pour ma famille, ce fut le Statut des Juifs en 1940 qui marqua la plongée dans l’horreur et entraîna un sentiment d’aliénation durable.
« Attache tes cheveux sinon tu ressembles à une juive » : d’une assignation à être plus discrète, à me conformer à une certaine norme physique, je ferai la focale de ce récit. En tant que femme, en tant qu’enfant d’une famille juive rescapée mais aussi en tant qu’écrivaine des banlieues, des minorités, des marges, le clivage pervers entre la lutte contre l’antisémitisme et les autres luttes antiracistes me choque. Il produit des effets politiques et électoraux désastreux. Il est au service de toutes les oppressions. C. K.
Les dents du bonheur
Marginale dans son métier parce qu’un peu trop bien élevée, éprise de pureté et de justice. Nicole Calfan, petite fille du Champs-de-Mars aux dents du bonheur, s’en est cassé plus d’une en voulant suivre sa ligne et faire de la résistance dans un milieu où tous les coups sont permis. De la Comédie-Française aux feuilletons qui ont bercé l’histoire de la télévision, des scènes de théâtre de toute la France aux films avec Alain Delon ou Dirk Bogarde, ce petit bout de femme énergique a tout vu, aimé, joué, enduré. Mais quel bonheur insatiable, après trente ans de carrière aux côtés de Jean-Paul Belmondo, Georges Descrières, Roger Hanin, Jean Poiret, Jean Yanne et tant d’autres, que de pouvoir encore éclater de rire devant son miroir ou pleurer sur l’épaule d’un de ses enfants pour un rôle qui se dérobe ou une proposition qui enchante. Comédienne à fleur de peau, elle raconte sans détours les passages à vide comme les grands moments de jeu, les remises en question comme les instants de joie. Un ouvrage sincère, tendre et émouvant où elle se donne à voir dans sa plus simple vérité.
Auteur/Editeur – Création sous influence
Laurence Santantonios, journaliste à Livres Hebdo, a mené une enquête publiée sous le titre Auteur/éditeur. Création sous influence (Loris Talmart). Maurice Nadeau et Raphaël Sorin avec Michel Houellebecq, Robert Laffont avec Serge Lentz, Jean-Marc Roberts avec Christine Angot et François Taillandier… En s’appuyant sur des entretiens entre des écrivains et leurs éditeurs, Laurence Santantonios fait pénétrer le lecteur dans ces lieux étranges auxquels il n’a pas accès…
Casanova – Un voyage libertin
Ce livre est à la fois voyage dans l’inconnu du XVIIIe siècle et approche d’une figure singulière, irréductible à nos concepts modernes d’intelligence ou de désir. Giacomo Casanova, vénitien, habile charlatan, grand joueur et franc libertin. De n’être pas prise dans un mouvement d’identification, ni de rejet, je m’accorde la liberté de me perdre et d’être séduite, de m’arrêter et d’analyser, et surtout de m’étonner. Car la beauté baroque, infime, grossière, âpre, souvent violente, parfois même monstrueuse dont sont marqués les Mémoires de Casanova n’a rien à voir avec un tableau lisse et rassurant. Elle ouvre sur des interrogations, des situations qui ont la force du romanesque et l’étrangeté des énigmes.
L’euphorie perpétuelle
Un nouveau stupéfiant collectif envahit les sociétés occidentales : le culte du bonheur. Soyez heureux ! Terrible commandement auquel il est d’autant plus difficile de se soustraire qu’il prétend faire notre bien. Comment savoir si l’on est heureux ? Et que répondre à ceux qui avouent piteusement : je n’y arrive pas ? Faut-il les renvoyer à ces thérapies du bien-être, tels le bouddhisme, le consumérisme et autres techniques de la félicité ? Qu’en est-il de notre rapport à la douleur dans un monde où le sexe et la santé sont devenus nos despotes ? J’appelle devoir de bonheur cette idéologie qui pousse à tout évaluer sous l’angle du plaisir et du désagrément, cette assignation à l’euphorie qui rejette dans l’opprobre ou le malaise ceux qui n’y souscrivent pas. Perversion de la plus belle idée qui soit : la possibilité accordée à chacun de maîtriser son destin et d’améliorer son existence. C’est alors le malheur et la souffrance qui sont mis hors la loi, au risque, à force d’être passés sous silence, de resurgir où on ne les attendait pas. Notre époque raconte une étrange fable : celle d’une société vouée à l’hédonisme, à laquelle tout devient irritation et supplice. Comment la croyance subversive des Lumières, qui offrent aux hommes ce droit au bonheur jusqu’alors réservé au paradis des chrétiens, a-t-elle pu se transformer en dogme ? Telle est l’aventure que nous retraçons ici.
Dictionnaire incorrect
Comment mener un combat en utilisant toutes les armes à la fois ? La forme de dictionnaire qu’adopte ce livre est une réponse. L’auteur pourrait reprendre à son compte, au fond, la dernière tirade du Cyrano d’Edmond Rostand quand, rapière au poing, le bretteur défie ses éternels ennemis : la bêtise, le mensonge, la lâcheté, la courtisanerie. On y ajoutera la bienpensance et les nouveaux conformismes.Sauf que ce livre est, justement, à l’image de la guerre qu’il mène : c’est-à-dire que les longues offensives y côtoient les rapides coups de main, les actions de commando les manœuvres d’encerclement, les pilonnages d’artillerie les opérations de guérilla, mais s’y intègrent également – car la guerre c’est aussi cela – les permissions, les théâtres aux armées, les fiestas arrosées à la caserne, les sorties en ville, les parties de belote et les distractions plus libertines.Quatre armes sont ici utilisées : la satire chansonnière, dérision blagueuse et farce drolatique d’abord ; puis le fouet du pamphlet politico-social, ensuite la méthode encyclopédiste – au sens XVIIIe siècle du terme – qui consiste à démystifier en parlant de tout et donc à travers toutes les approches possibles ; et enfin, le dictionnaire philosophique voltairien qui permet de passer au crible, de façon iconoclaste, les idéologies dont nous continuons à être les héritiers ou les victimes. Feu sur le quartier général ! Cet ouvrage (d’autant qu’il n’épargne pas le pouvoir intello-médiatique), fera grincer des dents. Fortement. C’est fait pour.
L’adoption d’enfants étrangers passe pour être longue, hasardeuse, et souvent aux mains d’intermédiaires malhonnêtes. Forte de son expérience, Dominique Grange rétablit ici la vérité. Après des années passées à lutter en vain contre la stérilité, elle s’est en effet tournée vers l’adoption. Un nouveau parcours a commencé pour elle ; il a été long, parfois ardu, mais sans aucune tractation sordide ; et, surtout, elle a senti peu à peu le désir d’enfant renaître en elle, alors que l’acharnement médical l’en avait comme dépossédée, en le réduisant à des techniques, des éprouvettes, des seringues.
Peut-on encore débattre en France ?
Après plus de cinquante années de guerre idéologique, la chute du mur de Berlin aurait dû constituer, en toute logique, une ouverture, la chance d’inventer autre chose. Or, il n’en est rien. Bien au contraire, le débat en France a pris un tour qui s’apparente davantage aux guerres de Religion qu’à la fructueuse confrontation intellectuelle. A peine une question est-elle portée sur la place publique que l’on est sommé de choisir son écurie, sa tribu, voire son parrain. Pour dépasser ces querelles stériles et fratricides, Le Figaro a posé la question : » Peut-on encore débattre en France ? » Des intellectuels aussi divers qu’Alain Finkielkraut, André Glucksmann, Philippe Sollers, Michel Maffesoli, Bernard-Henri Lévy, Pierre Nora, Jean d’Ormesson, Jean-François Revel, George Steiner, Pierre-André Taguieff ou Emmanuel Todd, pour ne citer que quelques intervenants, ont répondu à cette interrogation, sans tabou et sans a priori idéologique. Ils en ont aussi soulevé bien d’autres : à quoi servent, aujourd’hui, les intellectuels ? Y a-t-il encore une pensée unique dans ce pays ? Existe-t-il des maîtres-censeurs ? Ce faisant, ils ont rappelé cette évidence : le débat n’est pas une dispute entre deux joueurs de bonneteau, mais bien un enjeu de civilisation. – Joseph Macé-Scaron.
Les rats de garde
Et si la sacro-sainte transparence, si chère à une nouvelle génération de journalistes, avait des effets pervers. Et si, par peur de voir leur vie privée étalée au grand jour, les citoyens qui aspirent à entrer en politique se détournaient des mandats électoraux ? Et si le Français moyen devenait également la cible d’investigations ? Politique fiction ?
Rien n’est moins sûr. Avant-hier, on suivait pas à pas les rois et leur cour, hier les stars, aujourd’hui les hommes politiques, retournement impensable jusqu’alors dans un pays non-puritain… pourquoi ne deviendrions-nous pas la cible des kalachnikov des journalistes d' »investigation » ?
Méfiez-vous,Les rats de garde, nouvelle version des Chiens de garde, chers à Paul Nizan, veillent : non plus sur la pensée unique, mais sur la transparence. La démocratie sortirait modernisée, clament-ils, s’ils éradiquaient la loi du silence, cet avatar de l’exception française.
Mais, attention, pour Patrick Poivre d’Arvor et Eric Zémour, « la mise à jour des frasques sentimentales et érotiques des puissants, c’est le degré zéro de la politique ». La transparence, rien d’autre qu’un argument marketing pour augmenter les tirages.Un exposé précis des précédents américains et français de diffamation et, au final, un essai percutant.
Antipathies
Antipathies est un livre d’humeur de Gérard Miller, un ouvrage de parti-pris, vif et polémique, sur les sujets qui l’agacent, l’inquiètent, voire l’indignent. Constatant qu’il existe dans la société française un vaste ensemble d’opinions marécageuses, de mensonges, d’approximations, de niaiseries et de méchancetés, l’auteur s’amuse à démonter quelques unes de ces idées reçues qui ne consacrent souvent qu’un seul dieu, le bon sens, et qu’encouragent comme de bien entendu les pouvoirs en place. Dans une succession de petits chapitres enlevés, Antipathies met en scène avec humour les exaspérations, les allergies et autres répulsions d’un psychanalyste que sa propre cure a apaisé, mais pas assagi, et qui continue d’être agité par les deux sentiments qui, depuis l’enfance, ne l’ont pas quitté : l’indignation et la colère. Gérard Miller envoie ses flèches sur pas moins de 123 cibles, parmi lesquelles : Eric Zemmour, la Française des jeux, Charles de Gaulle, les hommes au volant, les perroquets de Le Pen, le culte de l’évaluation, les discours anti-Roms, le crédit, Jean-Jacques Bourdin, la pérennité des proverbes, le réalisme patronal, Brice Hortefeux, les tatouages, le grand public, le travail le dimanche, les ennemis de la psychanalyse, Frédéric Taddéi, la médecine américaine, Valeurs actuelles ou Laurent Gerra. Antipathies est suivi de L’homme qui excita l’antipathie de Freud, un récit étonnant de la haine tenace que le fondateur de la psychanalyse vouait au président américain Wilson, à qui il consacra le moins connu et donc le moins lu de ses livres, Portrait psychologique d’un président. Comme quoi il n’y a aucune raison d’imaginer que les psychanalystes, pour exercer leur métier, doivent être des poissons froids, cachant leurs opinions et dissimulant leurs aversions !
L’avenir de la vie
Notre monde se révèle toujours plus riche en formes de vie, mais, dévasté par l’activité humaine, la moitié de ses espèces vivantes pourraient avoir disparu d’ici un siècle. L’étude scientifique de la biodiversité rend toujours plus aigu ce contraste, entre une magnificence inattendue et une menace imprévue. Dans ce livre inquiétant mais finalement optimiste, le grand biologiste qu’est l’auteur décrit les trésors naturels que nous risquons de perdre à jamais – animaux et plantes dont les potentialités pour nous nourrir, nous protéger, nous soigner et nous émerveiller, restent méconnues. Il nous dit aussi que faire pour les sauver et propose de nouvelles méthodes de protection de la nature. Émouvante description de la biosphère, ce livre est aussi un guide pour la sauvegarde des espèces – la nôtre en particulier.
La Turquie et le fantôme arménien
Le premier génocide du XXe siècle reste impuni. La Turquie continue de nier les massacres de centaines de milliers d’Arméniens ottomans pendant la Première Guerre mondiale et s’efforce d’effacer les traces de ce crime. Présents en Turquie depuis bientôt une décennie, deux journalistes, Laure Marchand et Guillaume Perrier, ont mené une vaste enquête de terrain – une première – sur la mémoire du génocide dans la Turquie d’aujourd’hui. Ils ont retrouvé des survivants, des Arméniens convertis à l’islam pour être épargnés, des descendants de Justes turcs qui ont sauvé des Arméniens, des témoignages enfouis dans le silence, des traditions et des églises qui ont survécu à un siècle de déni et d’hostilité. D’Istanbul à la frontière irakienne, de la mer Noire à la Méditerranée, les deux auteurs ont rassemblé les preuves bien vivantes et si nombreuses du génocide. A deux ans du centenaire des massacres, ces récits, ces reportages et ces rencontres dessinent le portrait d’un pays malade de son négationnisme, hanté par ce passé qui ne passe pas. Même si des Turcs se battent courageusement contre l’idéologie officielle, à l’instar de Taner Akçam, qui préface ce livre. Enfin, La Turquie et le Fantôme arménien apportera également des éléments au débat en cours en France sur la pénalisation de la négation du génocide arménien : la loi votée en janvier 2012 a été invalidée par le Conseil constitutionnel et le président François Hollande a promis un nouveau texte.
Rester juif ?
Avec Comment le peuple juif fut inventé ?,Shlomo Sand relançait en 2008 la réflexion sur la « Question juive ». En interrogeant les choix identitaires d’une trentaine d’intellectuels européens majeurs qui ont voulu se convertir du judaïsme vers le christianisme au XX e siècle, ce livre est de même nature. Il propose de plus, en filigrane, une réflexion féconde sur des enjeux essentiels pour nos sociétés, notamment sur les questions d’identité, de tolérance ou sur la place des minorités. Car les parcours d’Henri Bergson, Simone Weil, Jean-Marie Lustiger, Max Jacob, Edith Stein ou Etty Hillesum et leurs conversions révèlent en réalité de quoi sont faites les sociétés européennes. Il apparait que quel que soit leur éloignement de la religion juive et la force de leur conviction chrétienne, tous ces penseurs ont continué à se sentir juifs. Alors que le désir de créer son propre chemin est une impulsion qui résonne chez bon nombre de nos concitoyens, suivre les trajectoires individuelles atypiques des convertis illustres permet de mieux comprendre pourquoi les juifs restent juifs : même quand ils se sont détachés de la religion, les sociétés européennes ne cessent de les renvoyer à la judaité, donc à leur particularité. Ils interrogent ainsi la capacité d’une société à tolérer la différence.
William Faulkner – Europe
William Faulkner, né William Cuthbert Falkner le 25 septembre 1897 à New Albany, dans l’État du Mississippi, et mort le 6 juillet 1962 (à 64 ans) à Byhalia dans le même État, est un romancier et nouvelliste américain. Publié à partir des années 1920, il reçoit le prix Nobel de littérature en 1949, alors qu’il est encore relativement peu connu. Il est essentiellement connu pour ses romans et ses nouvelles, mais il a aussi publié des poèmes, des ouvrages de littérature d’enfance et de jeunesse et a travaillé occasionnellement comme scénariste pour le cinéma.
Médias et conflits en Afrique
Les années 1990 ont vu s’enchaîner la sacralisation d’une nouvelle presse africaine, se débarrassant peu à peu des tutelles gouvernementales, puis sa condamnation générale. A partir d’exemples de l’Algérie, du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda, du Niger, du Liberia, de la Sierra Leone, du Sénégal et de la Guinée Bissau, ce livre rappelle que les journalistes ne sont ni en deçà ni au-dessus de leurs sociétés et que leurs engagements, partisans ou réconciliateurs, quand celles-ce se déchirent, sont bien une affaire de choix. S’y ajoute que le simple droit de couvrir les conflits reste, dans une majorité des cas, à conquérir : l’accès à l’information factuelle et les enjeux liés à son traitement n’en sont que plus déterminants.
Derrière les ponts
Dans chaque ville, il existe ces quartiers éloignés du centre où les rues ne sont pas encore goudronnées, où le ruisseau sert de dépotoir. C’est là-bas « Derrière les ponts ». Il n’y a rien à voir. Mais tout est à vivre. Car l’enfance fait feu de tout bois pour construire l’imaginaire. De la période la plus lointaine, celle des toutes premières années, avec l’école et la maison, jusqu’à l’entrée dans l’adolescence avec ses découvertes de l’amour platonique et de la sensualité de l’été, en passant par les servitudes qu’impose l’économie domestique en ses lieux favoris (cuisine, cave, réserve alimentaire, W.-C., etc.) ou encore par ces espaces de liberté que sont les zones inventées pour le jeu, tous les jeux, Derrière les ponts explore, dans une langue riche de moments éclatants, l’ordinaire des jours, les émois du sexe et du cœur, tente de retrouver, non pas le temps perdu, mais ce qui était en train de s’élaborer peu à peu dans le silence de l’expérience intime et qui faisait sens à travers ce vécu.
Cet ouvrage consacré aux multiples facettes de l’oeuvre de l’écrivain congolais Pius Ngandu Nkashama est la radioscopie d’un parcours littéraire et philosophique dense, la trajectoire d’une conscience politique unique, le dépouillement d’une pensée cohérente toujours en mouvement et l’investigation d’une écriture poétique qui s’est imposée depuis la parution de La délivrance d’Ilunga (1977) comme une des plus puissantes balises de l’univers intellectuel africain.
L’esprit de sacrifice à travers l’histoire.
» Merde ! La garde meurt et ne se rend pas « . La célèbre apostrophe, prêtée au général Cambronne à Waterloo illustre le mépris de la mort et le sacrifice authentique : celui qui consiste à donner volontairement sa vie pour un homme, une cause, une idéologie ou une patrie. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce cas de figure se présente assez souvent à travers les siècles : Thermopyles, sicaires juifs à Massada, derniers cathares, chouans de 1815, sudistes, samouraïs, communards, cristeros, soldats blancs de Russie, vietnamiens du Sud, combattantes kurdes et bien d’autres encore se sont illustrés lors d’événements méconnus ou oubliés tels les frères de la forêt qui ont combattu l’armée rouge dans les pays Baltes après 1945. Tous, dans un dernier geste, ont marqué l’histoire et marqué la postérité.
Sous la direction de Jean-Christophe Buisson et Jean Sévillia, les meilleurs historiens et journalistes en racontent les épisodes les plus saillants dans des contributions où la solidité de l’enquête se conjugue avec un vrai bonheur d’écriture. L’ensemble offre une histoire inédite de l’héroïsme à travers les âges.
Quatrième de couverture – Comment sortir de son isolement une littérature qui a le destin paradoxal d’être dynamique et féconde, mais méconnue à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières nationales ? Pour corriger une telle anomalie, Moussa Mahamadou et Issoufou Rayalhouna sont partis à la découverte de 36 écrivains et de 81 textes dont la plupart sont aujourd’hui oubliés. Ces données chiffrées montrent certes l’ampleur de leur tâche, mais elles ne révèlent pas toute la densité de leur anthologie. Regroupés autour de douze thèmes à la fois variés et profonds, les textes retenus se présentent comme un miroir de la vie et de l’âme nigériennes. Ils invitent le lecteur à s’ouvrir au monde pour réfléchir à l’humaine condition.
Littérature latino-américaine : tous les lecteurs la reconnaissent sans parvenir à la connaître. Nul autre continent n’a pu atteindre une telle cohésion, une semblable créativité : luxuriant tissu de lettres, rassemblement multiforme et polyphonique, la littérature latino-américaine suscite et coalise les études que comprend ce volume. On y tend à concerter l’embrassement des périodes et l’analyse des oeuvres clefs qui rehaussent les grands trajets. On se concentre sur le modernisme et l’avant-garde, les deux principales mouvances esthétiques de l’ère contemporaine. Saúl Yurkievich aborde ici, au travers de multiples visées, à partir de son riche outillage, les auteurs les plus marquants : Borges, Cortázar, Paz, García, Márquez, Lezama Lima, Felisberto Hernandez, Dario Huidobro, Vallejo, Neruda.
Aimables sauvages
Peu après la découverte du Brésil, les Portugais, les Français, les Hollandais et les Anglais s’installèrent sur la côte ; les indiens Tupinamba qui occupaient cette région furent réduits en esclavage, massacrés ou dispersés. Bientôt ils disparurent complètement et nous ne possédions sur eux que les récits assez fantastiques des chroniqueurs de l’époque. Francis Huxley a retrouvé, au nord du Brésil, une bu indienne de langue « Tupi », les Urubu, descendant des Tupinamba anthropophages. Il a séjourné de longs mois parmi eux. L’auteur nous présente les Urubu dans une intimité quotidienne qu’il nous livre avec un sens aigu de la vérité – même la plus rude – et dans un style étincelant de verve.
Rendez l’argent
« Livre-bilan des « affaires » et de la corruption sous les deux septennats du président François Mitterrand, Rendez l’argent ! est l’indispensable complément de mon précédent livre, Mitterrand et les 40 voleurs. Grâce à des documents accablants, le plus souvent inédits, voici, sans faux-fuyants ni artifices, l’incroyable facture des détournements et malversations. Perpétrés en toute impunité pendant toutes ces années, rackets, trafics d’influence, extorsions de fonds ont atteint une ampleur jusqu’alors inégalée. Le cancer de la corruption a fini par contaminer toute la Nation. Jamais autant de preuves, écrites et irréfutables, n’ont impliqué un si grand nombre d’élus, de membres parmi les plus éminents des gouvernements de François Mitterrand et jusqu’à l’ancien président lui-même. Chacune des pièces sur lesquelles reposent ces pages recèle sa dose de nitroglycérine. Rendez l’argent ! dresse l’inventaire des trésors accumulés par les complices d’un véritable hold-up, sans précédent dans l’histoire de la République. Colossales, ces sommes ont été confisquées suivant un plan prémédité, concerté, sur ordre et au profit des plus hauts responsables de l’État dont aucun, pour l’instant, n’a connu la paille humide des cachots, ni même la garde à vue. Justice à deux vitesses. Ouvrons maintenant la boîte de Pandore. Ah ! la belle équipe que voilà. »
Le code Da Vinci décrypté
Le « Da Vinci Code », best-seller mondial de Dan Brown, a initié des millions de lecteurs à un univers fascinant dans lequel Léonard de Vinci dissimule des indices dans ses oeuvres et où l’Eglise catholique s’oppose depuis des siècles à une ancienne société secrète pour le contrôle du Saint Graal…ou du Sang Réal. Sitôt refermé ce livre érudit et haletant, une question se pose: comment, parmi toutes ces informations, distinguer la fiction de la réalité? Organisé de A à Z pour une lecture simple, rapide à consulter, « Le code Da Vinci décrypté » fait le point et répond à toutes vos interrogations: – le Prieuré de Sion existe-t-il réellement, et quel est son but? – pourquoi croyait-on autrefois que la présence du Nombre d’Or révélait le passage de la main de Dieu? – quelles sont les dernières théories à propos de la vraie nature du Saint Graal? – quelle est la signification profonde qui se cache derrière le nom des personnages?
Illustré de tableaux de Léonard de Vinci ainsi que de nombreux documents évoqués dans le roman, « Le code Da Vinci décrypté » est une extraordinaire source d’informations pour tous ceux que le roman a captivé et tous ceux qui s’intéressent à la légende du Saint Graal.
Ce livre n’est ni agréé, ni autorisé, ni approuvé par aucune des institutions liées à la création ou à la production du « Da Vinci Code »
Peintures
Après un long séjour en Polynésie qui lui a inspiré Les Immémoriaux, Victor Segalen (1878-1919) part pour la Chine en 1909, à la recherche de formes nouvelles : il projette d’écrire un essai sur la peinture chinoise. Il découvre vite que les tableaux anciens ont disparu… Avec Peintures, c’est la seule magie des mots qui recrée les visions d’un monde rêvé. Dans cette œuvre sans précédent dans notre littérature, influencée par le taoïsme, » tout est mouvement, tout est spectacle impalpable « .
Révolution culturelle Africaine
Corrado Pirzio-Biroli est italien, diplomate de l’UE et fils de Fey von Hassell – fille du politicien allemand et combattant de la Résistance, Ulrich von Hassell -, et arrière-petits-fils d’Alfred von Tirpitz. En raison de l’implication de son grand-père dans le coup d’État contre le régime nazi et Adolf Hitler, le 29 juillet 1944, lui et son frère ont été séparés de force de sa mère et ont été de 1944 à 1945 des prisonniers spéciaux des SS.
Il y a quelques années, après avoir prophétisé le « choc de civilisations », Samuel Huntington interrogeait ses compatriotes : Qui sommes-nous ? Cette question essentielle se pose aujourd hui aux Européens sur leur propre sol. Ce que nous sommes, c’est ce que nous déciderons de continuer à être, dans la fidélité à nos héritages, à nos lignages, et à l’enthousiasme d’un avenir toujours possible. L’effort de reconquête suppose une relecture de notre histoire et une réappropriation de nos traditions européennes, conditions nécessaires pour éclairer et affirmer ce qui nous distingue des autres et ce que nous entendons préserver. Ce manifeste s’adresse à tous ceux qui refusent la fatalité du déclin de notre civilisation.
L’autre Jérusalem
« L’histoire que je raconte dans ces pages est plus précisément celle des communautés ashkénazes de Russie, Ukraine, Pologne Lituanie, Galicie et Moldavie. Elle court de l’époque napoléonienne et jusqu’à ce que, vers 1970, s’achève l’intégration de la troisième génération de descendants des immigrants en Amérique du début du siècle. // Immigrés aux États-Unis leur sort changea du tout au tout. Dans une société en développement économique rapide où ils jouissaient des droits civiques et n’étaient victimes que de relativement peu de discriminations, ils libéralisèrent leur religion et firent tomber leurs propres préventions et interdits. Ils s’intégrèrent avec enthousiasme à la civilisation de ce pays, véritable Eldorado plus encore que nouvelle Jérusalem, et réussirent une ascension sociale et intellectuelle fulgurante. Les descendants de misérables immigrés obtinrent des dizaines de prix Nobel et formèrent, à l’aube des années 1970, le groupe ethnique le plus prospère des États-Unis. Le dernier chapitre de cet ouvrage donne l’explication de ce véritable miracle. »
L’écologie en bas de chez moi
Il semble qu’aujourd’hui le développement durable soit la seule idéologie qu’il nous reste. De facture relativement récente, on la retrouve cependant partout, tout le temps. Elle accommode l’école, bien sûr, mais aussi le travail, le supermarché, la politique… Le Pape même s’y est mis. Sujet incontournable, consensuel ou presque… Iégor Gran a voulu comprendre. Était-il le seul à sentir le grotesque des discours moralisateurs, l’insupportable opportunisme marchand des uns et des autres, le culte du déchet, et cette curieuse manière d’idolâtrer la science – quand elle prédit l’avenir – tout en la rejetant quand elle est moteur de progrès ? Comment font les français, ce peuple frondeur (au moins en paroles, sinon dans les actes), pour accepter ce culte du geste symbolique, cette immodération vers le bien pratiquée à dose homéopathique et imposée à tout le monde ?
Il y a deux manières d’établir un dialogue avec un adversaire. La manière faible, qui consiste à « passer » sur les torts de l’autre. Et à se lamenter sur ses propres erreurs ; cette manière repose sur des bases mouvantes, susceptibles de s énoncer. La manière forte, qui demande courage et détermination, est la plus sûre pour faire reconnaître et appliquer le droit. Ibrahim Souss, dans cet essai, a opté pour la seconde solution.
Délégué général de Palestine en France, il est au cour de l’action diplomatique ; dans un conflit où demeurent tant de zones d’ambre, alors que se profile à l’horizon une conférence de paix entre tous les antagonistes, l’auteur donne ici les clefs indispensables pour en comprendre l’enjeu.
L’homme expliqué aux femmes
Tout semble avoir été dit sur les générations de femmes « libérées », ambitieuses, décomplexées et libres de leur corps. Mais les hommes ? Où sont les hommes ? Ceux qui savent combler une femme et bercer un enfant ? De l’avis des femmes, ils sont difficiles à trouver. Pour leur répondre, Vincent Cespedes ausculte la condition masculine aujourd’hui, sans langue de bois ni tabou : pourquoi les hommes ont-ils peur de s’engager dans une relation durable ? Pourquoi se font-ils reprocher d’être égoïstes et lâches ? Comment concilier la tendresse et la virilité ? la responsabilité et la passion ? les fonctions de bon amant et de bon père, de prince charmant et de ménagère ? De Sigmund Freud à George Clooney, en passant par les scénarios du » talk » et de la » date « , des rituels de la drague et du couple jusqu’aux pièges de la paternité, Vincent Cespedes explore avec une franchise désarmante et beaucoup d’humour le nouveau continent inconnu du XXIe siècle: l’homme.
Le bûcher des sexes
La guerre des sexes est déclarée, rappelant les heures les plus sombres du puritanisme : d’un côté, des hommes jugés tous coupables. De l’autre, des femmes toutes victimes. Finie la présomption d’innocence, le moindre faux pas mène au bûcher. La dictature de la bien-pensance est sur le point de l’emporter. Au cœur de cette chasse aux sorcières, Brigitte Lahaie revendique une parole dissidente : oui, la séduction à la française doit être préservée contre le modèle anglo-saxon et la judiciarisation de la vie privée. Oui, la sexualité est un enjeu de liberté et d’égalité. Osons ne plus avoir peur, osons penser autrement, osons l’exprimer sans honte, osons dire non, osons aimer, osons vivre et non subir. Non, les hommes ne sont pas tous des porcs et les femmes ne sont pas toutes des pures.
Au fil du rail
1980. Ted Conover est un jeune étudiant en anthropologie de vingt-deux ans lorsqu’il se décide à partager la vie des « hobos », ces sans-domicile itinérants américains. En leur compagnie, il avale des milliers de kilomètres de rail dans des trains de fret, avec pour seul bagage un sac de surplus de l’armée en bandoulière lesté d’un bidon d’eau. Fuyant une vie de confort, il va ainsi parcourir les Etats-Unis quatre mois durant, « brûler le dur » et multiplier les rencontres inoubliables avec ces compagnons de la marge. Vivre avec eux, partager les casse-croûte, les bagarres, les galères et les coups de gueule, et apprendre à se cacher des « bouledogues », ces flics postés à chaque intersection pour expulser les « trimards ». Avec une humanité profonde qui fait la peau aux clichés, Ted Conover nous entraîne sur la route. Il nous livre un document historique sur un monde aujourd’hui révolu, mettant des mots sur ces visages qui peuplent l’asphalte, sur la violence, la philosophie et l’esprit de l’errance. A mi-chemin entre Into the Wild de Jon Krakauer et Sur la route de Jack Kerouac, Au fil du rail, reportage inédit en France, est un modèle de journalisme « undercover ».
Génération gueule de bois
Djihad au cœur de Paris, croisade anti-européenne de Poutine, FN premier parti de France, stars négationnistes du web : des forces réactionnaires que tout semble distinguer à première vue lancent un défi commun à nos principes et nos modes de vie. Jamais depuis 70 ans notre modèle démocratique ne fut si contesté. La tentation du repli gagne les peuples européens. Le face-à-face entre les islamistes et l’extrême droite menace la France de Voltaire, Brassens et Charlie. Nous étions des démocrates paresseux, des humanistes indolents. Nous devons réapprendre à dire et à défendre la République. Descendre dans l’arène et lutter. Pour une génération élevée dans le mythe de la fin de l’Histoire, la gueule de bois est terrible. Sommes-nous prêts pour le combat qui vient ?
Combien ?
Noël 1990. Douglas Kennedy, alors écrivain fauché de 35 ans londonien d’adoption, est de retour à New York. La raison de ce pèlerinage : l’écriture d’un livre de voyage sur l’argent et les marchés financiers. N’y connaissant rien aux actions et aux investissements, notre auteur se lance dans une quête épique, à la poursuite du Dieu argent et de tous ses disciples. Et Kennedy de nous entraîner à New York, dans le Wall Street des yuppies, ex-gloires des années 80 ; dans la bourse de Casablanca, vaste analogie du souk ; dans les salles de marché futuristes et surréalistes de Sydney ; à Singapour, ville-pays toute entière vouée au culte de la toute-puissance de l’argent et de la consommation ; à Budapest, en pleine transition du communisme à l’économie de marché ; et Londres, la nouvelle Jérusalem. Une galerie de personnages riches, autant de visages, de masques et d’interprétations de l’argent. Une passionnante comédie humaine qui garde tout son sens aujourd’hui, à une époque où l’argent, même décrié, fascine plus que jamais, en restant le point de référence qui fait tourner le monde. En avoir ou pas, telle est la question.
Il y a quelque chose de commun entre le « pantagruelion » du Tiers Livre de Rabelais et la confiture verte du comte de Monte-Cristo. Ils sont faits du même végétal mythique, celui qui déclenche dans l’esprit d’Arthur Rimbaud la « fanfare atroce » où il « ne trébuche point ». Cette substance psychotrope, connu sous le nom arabe de hâchich (herbe), fut probablement rapportée de Terre sainte en Europe par les croisés du 11ème siècle. Récit onirique, fable, essai, description scientifique, tous les genres littéraires ont puisé à cette source empoisonnée.
RABELAIS – DUMAS – GAUTIER – NERVAL – BAUDELAIRE – RIMBAUD et JARRY nous proposent une fascinante promenade littéraire dans ce jardin interdit.
Ecrire en francophonie
Écrire en francophonie reprend, pour l’essentiel, des textes de recension publiés par le Professeur Birahim Thioune dans sa chronique d’« A livre ouvert » du quotidien Le Matin de Dakar. L’auteur présente quelques tendances de la création littéraire dans l’espace francophone.
Le couple brisé
Rompre, être quitté, vivre la fin d’un amour sont des épreuves. Comme pour le deuil, il y a un chemin à parcourir pour se reconstruire après la perte d’un proche. Avec une grande sensibilité et en s’appuyant sur de nombreux exemples, le Dr Christophe Fauré, psychiatre et psychothérapeute, aborde : – La souffrance insidieuse du temps du doute précédant la séparation. – L’annonce de la rupture. – Le tumulte des émotions. – La confrontation à la solitude et à la dépression. – Le temps de la réflexion. – La douleur de l’enfant dont les parents se séparent. – Le temps de la convalescence puis de la reconstruction de soi. Dans un monde moderne qui nous isole les uns des autres, ce livre accompagne le lecteur dans son parcours : un ouvrage véritablement positif.
Jeune mère américaine installée à Buenos Aires, Mei-Ling Hopgood a été choquée par l’heure tardive à laquelle les Argentins couchent leurs enfants. Était-ce bon pour leur développement, tant physique que social ? Poussée par sa curiosité de journaliste et ses interrogations de jeune maman, Mei-Ling Hopgood s’est lancée dans un tour du monde des méthodes éducatives, étudiant des problématiques aussi universelles que l’heure du coucher, l’apprentissage de la propreté, les repas, ou les activités ludiques. Aux quatre coins de la planète, elle a interrogé des parents issus des cultures les plus diverses, ainsi que des anthropologues, des éducateurs, et des experts en puériculture. Ainsi, les Chinois sont les rois de l’apprentissage de la propreté. Chez eux, le pot, ça commence à six mois ! Quant aux Kenyans, ils portent leurs bébés sur le dos, sanglés dans des écharpes colorées. Et ce n’est pas seulement par tradition essayez donc de manœuvrer une poussette sur les trottoirs défoncés de Nairobi ! Les Français, eux, réussissent à faire de leurs bambins des gastronomes en culottes courtes. Toutes ces découvertes et il y en a bien d’autres-, Mei-Ling Hopgood les a testées sur sa propre fille, dès la naissance. Et les résultats parlent d’eux-mêmes ! Ce regard original sur l’éducation à travers les cultures nous offre non seulement la possibilité d’expérimenter certaines de ces traditions mais nous prouve également qu’il y a mille et une façons d’être de bons parents.
Donnez-nous notre quotidien
A 33 ans, directeur général de Régie-Presse, Daniel Toscan du Plantier décide de lancer un cri d’alarme aux journalistes : Faites des journaux, pas des supports. Homme de publicité, il a pris délibérément par amour et par intérêt le parti des journalistes. France-Soir, le Monde, le Nouvel Observateur, l’Express, Elle… tous ces quotidiens, tous ces magazines aussi évidents pour nous que l’air que nous respirons, qui sont-ils ? De quelles forces matérielles et spirituelles tirent-ils leur existence ? Face au pouvoir des gouvernants, face à l’audio-visuel, face à la publicité quelle peut être ou pourrait être leur réponse ? Cet ouvrage frappe par sa liberté, son indépendance. Daniel Toscan du Plantier n’y parle jamais qu’au nom de lui-même, il n’y défend d’autre parti que le sien qui est nécessairement partiel, partial et subjectif. Tout n’y est pas dit sur la presse et d’aucuns penseront que ce qui y est dit l’est parfois avec grande impertinence. Sans doute et tant mieux. Mais parce que c’est bien d’amour qu’il s’agit, on ne peut manquer après la lecture du livre de Daniel Toscan du Plantier d’avoir perçu quelque chose de ce sensualisme inhérent à la presse dont il parle. Pour un peu on aimerait devenir journaliste soi-même.
La crise financière et économique a éclipsé les problèmes écologiques. Ils subsistent pourtant, dans toute leur acuité. Les évêques de France le rappellent avec force dans ce document. En 2000 ils avaient publié un document sur le respect de la Création. Plus récemment, en 2010, un groupe de travail composé d’évêques, de théologiens et d’experts a présenté un rapport sur les enjeux et les défis en matière d’environnement et d’écologie. Ils prirent conscience que sur des problèmes si graves
et lourds de conséquences, on ne peut faire l’économie d’une réflexion de fond. C’est ce rapport que l’on trouve ici, qui propose une lecture chrétienne de la crise écologique, présente des propositions pour agir en cohérence avec cette réflexion, et ouvre à la dimension spirituelle de toutes ces questions. Un texte lucide et énergique pour aider tout un chacun à prendre ses responsabilités.
Les renoncements nécessaires
Judith Viorst, avec esprit, courage, lucidité, retrace pour nous le long chemin qui va de la première séparation d’avec la mère à la perte des illusions et de la jeunesse, au départ ou à l’abandon de ceux que nous aimons, à leur disparition. Sans oublier la réalité de notre propre mort, qui doit nous trouver prêts, et, a l’instant ultime, nous fait grandir encore. Un très beau livre, qui éclaire la théorie psychanalytique de façon vivante, accessible, non doctrinale. Livre personnel, nourri d’expériences, de références littéraires, qui éveille en nous un certain désir de sagesse, nous aide à ouvrir cette porte parfois close, parfois entrouverte, qui nous conduit, dans l’acceptation de ces renoncements nécessaires, sur la voie de la sérénité.
Un défi pour l’Afrique
Témoignage poignant des défis et des réussites de l’Afrique moderne. Bill Clinton. Avec pour devise Nous n’avons le droit ni de fatiguer ni de renoncer, Wangari Maathai démontre que des gestes simples suffisent à engendrer des bouleversements profonds. Elle est une adepte avant la lettre du Yes, we can. Activiste environnementale et militante pour la démocratie, Wangari Maathai, offre une perspective lumineuse sur le défi que doit aujourd’hui relever l’Afrique. Elle étudie la nature complexe du continent et offre un espoir concret et des choix réalistes. Face à la pauvreté, à la famine liée à la déforestation, le Prix Nobel prône de semer des arbres autant que des idées. Elle exhorte la population, culturellement déracinée, à la dérive entre les mondes, à entreprendre une révolution morale, pour accéder à la croissance. Elle analyse au niveau international, national et individuel le goulet d’étranglement du développement en Afrique. Elle multiplie les appels à l’action en direction des États, qu’elle incite à s’unir, pour prendre leurs responsabilités.