Les hommes et les femmes
Un homme, une femme, tous deux passionnément engagés dans les débats et les combats du temps : la romancière du Bon Plaisir, le philosophe des Aventures de la liberté. Entre eux, un magnéto-phone, et le plus vieux sujet du monde : l’amour et son cortège, la conquête, la séduc-tion, le désir, la jalousie, le couple, le désamour, la rupture. L’une est convaincue que le féminisme a radicalement modifié les relations amoureuses ; l’autre, sceptique, affirme l’irréductibilité des univers masculin et féminin. Mais si le débat est parfois vif, l’amitié, la complicité ne perdent jamais leurs droits, faisant de cet entretien d’un été une véritable fête pour l’intelligence. Et une authentique réflexion – aussi, sur ce que sont devenues les relations entre hommes et femmes, « en songeant à toutes celles et à tous ceux qui ne savent plus très bien ce qu’aimer veut dire.
Plaidoyer pour le bonheur
Le bonheur existe-t-il et peut-on l’atteindre ? Matthieu Ricard vous apporte la réponse à travers l’enseignement bouddhiste. Fort de sa double culture, il vous propose une alternative à l’individualisme en mal de repères. Point par point, l’auteur examine les facteurs qui renforcent ou diminuent votre satisfaction profonde afin de vous aider à trouver le chemin du bonheur.
Un cœur intelligent
Le roi Salomon suppliait l’Éternel de lui accorder “un cœur intelligent. Au sortir d’un siècle ravagé par les méfaits conjoints de l’efficacité technologique et de la ferveur idéologique, cette prière a gardé toute sa valeur. Dieu cependant se tait. Il nous regarde peut-être, mais Il ne nous répond pas, Il ne sort pas de son quant-à-soi, Il n’intervient pas dans nos affaires. Il nous abandonne à nous-mêmes.
Le piège
La crise actuelle reflète des problèmes fondamentaux d’une dimension nouvelle. La montée du chômage chronique, la désertification rurale, le désordre dans les villes, l’empoisonnement de l’environnement, l’Europe à la dérive, les dangers du GATT, les mensonges sur le nucléaire civil et la migration en masse de réfugiés déracinés constituent les symptômes d’un mal généralisé. La question est posée : Avons-nous suivi la mauvaise route ? Dans ce livre, Jimmy Goldsmith analyse ces problèmes et propose des solutions originales qui bouleversent les idées reçues.
Rendez-vous avec l’Islam
Nous avons rendez-vous avec l’Islam. Ce rendez-vous est quotidien, dans nos villes d’Europe, mais aussi à Karachi, à New York, à Téhéran et à Istanbul. Depuis le 11 septembre 2001, depuis les attentats de Madrid, de Londres et de Charm el-Cheikh, peu de monde en Occident doute que nous soyons entrés dans une phase de confrontation active avec cette civilisation.
Et après ?
Pendant des années, nous sommes restés sourds face aux alertes annonçant une pandémie dévastatrice. Dans le chant des sirènes de la mondialisation elles étaient littéralement impensables. La propagation rapide de la Covid-19 a sonné brutalement l’heure des comptes. Dans la panique sanitaire et économique, la bataille de l’après a déjà commencé entre ceux qui veulent un retour à la normale et ceux qui appellent à un changement, relatif ou radical. Mais comment pourrait-on revenir à la normale, c’est-à-dire à la multidépendance, l’insécurité financière, l’irresponsabilité écologique ?
Le jour d’après
Ce que nous avons vécu a déjà été joué. À New-York. Lors d’une réunion ou plutôt d’un exercice de simulation d’une pandémie de coronavirus, le 18 octobre 2019 ; tout a été filmé et se trouve sur internet. Cela s’est passé plusieurs mois avant la survenance du virus. En réalité, les participants – les géants du capitalisme de surveillance – anticipaient ainsi la catastrophe à venir. Ils avaient voulu un monde d’un seul tenant, sans cloisons. Ils savaient que ce monde-là serait hautement pathogène. Ils le savaient et ils s’y préparaient. Ils attendaient la pandémie et ils la voyaient venir.
American dream
Pourquoi les chaînes de télé passent-elles leurs meilleurs épisodes en novembre et en mai ? Le macaron supplantera-t-il le cupcake dans le coeur des New-Yorkais ? 30 % des projets de Google finissent-ils vraiment à la poubelle ? Que reste-t-il aujourd’hui de la Nouvelle-Orléans ? Des séries télé à la technologie, l’Amérique nous bombarde de fantasmes… Mais la connaît-on vraiment ? De A comme « Air Force One » à Z comme « Zip Code », ce dico rock, qui compile les grandes références de l’American way of life est un outil indispensable pour comprendre de l’intérieur l’Amérique d’aujourd’hui.
Voyages sans alibi
Album de fugues et de vagabonderies, en tous lieux de la planète. Une curiosité planétaire servie par une culture littéraire anime ce recueil vagabond qui multiplie les anecdotes et les réflexions sur les temps et les espaces étrangers qui provoquent le sédentaire en nous.
Terreur
« Ce livre, écrit au jour le jour pendant et après les attentats contre Charlie Hebdo et à l’Hypercacher, ne sort que deux ans après les événements : il fallait respecter le temps du deuil ; et me donner la faculté de suspendre celui de la réflexion. « Penser » les attentats est une gageure, parfois même un oxymore : le risque est soit de donner trop de sens à ce qui n’en a pas, soit de rater les étapes d’un processus plus complexe qu’il n’y paraît. Penser les attentats, c’est possiblement se tromper. Ce livre est un cheminement, une progression, une interrogation, un questionnement sur la radicalité, la radicalisation, la jeunesse, l’islamisation, la violence, le nihilisme. Autant de termes qu’on ressasse à longueur de journées sans jamais s’arrêter pour les creuser, les approfondir jusqu’à la nausée. Ce petit essai est obsessionnel : revenir à l’infini sur les actes, les causes, les effets, les acteurs, les conséquences, sans jamais se raturer, au risque même, çà et là, de se contredire… » Y.M.
Fraudes à la commission européenne
Que s’est-il passé à la Commission ? Favoritisme, fraudes, abus ? Un combat » David contre Goliath « , dans les couloirs de la Commission ? En regardant par-dessus l’épaule de l’auteur nous entrons dans son récit comme dans un roman policier. L’essentiel de l’affaire s’est cristallisé autour d’Edith Cresson : le programme Leonard de Vinci (formation professionnelle) mais aussi les contrats de complaisance de René Berthelot, son dentiste. l’histoire : un fonctionnaire européen, Paul van Buitenen, dénonce des fraudes découvertes au sein de la Commission européenne et transmet un dossier sulfureux au Parlement européen. Son témoignage conduit à la démission collective de la Commission et menace aujourd’hui encore directement de hauts fonctionnaires. Quant au courageux fonctionnaire qui n’a fait que suivre sa conscience et son sens de l’honnêteté, il est suspendu pendant quatre mois puis muté.
Les coulisses du commerce équitable
Les ravages de la mondialisation conduisent les citoyens à rechercher des moyens de peser sur l’évolution de la société. Leur consommation en est un. À la fin des années 1990, le concept de commerce équitable conquiert le grand public avec un produit-phare, le café. Très vite, tout produit se prête à sa version « équitable », l’équitable devient tendance. C’est un petit business qui monte. Son concept repose sur un triple engagement, celui des producteurs et des consommateurs arbitré par de nouveaux intermédiaires, les « acteurs » de l’équitable : les consommateurs paient « un peu plus cher » un produit acheté à un prix supérieur aux cours mondiaux pour assurer un revenu décent aux petits producteurs du Sud. Les acteurs veillent au respect des normes sociales et environnementales. Qu’en est-il de la promesse que les uns et les autres se font ? Les organisations relais et entreprises qui font de l’équitable tiennent-elles leurs engagements ? Qui est vraiment gagnant ? Répondre à ces questions, c’est éclairer d’un jour cru un aspect que certains « commerçants de la bonne conscience » aimeraient tenir secret. Initié par le militantisme citoyen, largement instrumentalisé par les bureaux de marketing, le commerce équitable a été récupéré par les marchands d’illusion. En se donnant à la grande distribution et à quelques transnationales en quête d’honorabilité, les adeptes de la marchandisation de l’équitable ont ouvert la boîte de Pandore. Christian Jacquiau a mené l’enquête pendant deux ans. Il nous invite dans l’arrière-boutique d’un secteur méconnu et nous dévoile les dérives et abus commis au nom de l’équitable.
Frères et sœurs, une maladie d’amour
Les parents pensent tous, quand ils décident d’avoir plusieurs enfants, qu’ils sauront les aimer les uns comme les autres, sans faire de différences, sans avoir de préférences. Ils croient, tout aussi naïvement et souvent en dépit de leur propre expérience, qu’entre frères et sœurs, l’entente est le régime normal : le sentiment communautaire d’appartenir à une même fratrie devrait l’emporter sur les petites querelles quotidiennes, sur les rivalités forcément passagères, sur les jalousies évidemment sans fondement.
Omerta dans la police
Abus de pouvoir, corruption, trafic de statistiques, racisme, sexisme et homophobie, voici la face cachée de la police. Ce livre est aussi l’histoire d’une femme flic, entrée dans la grande maison par vocation, qui déchante progressivement. Elle croyait que la police nationale était au service des citoyens, mais elle découvre que l’institution bafoue les valeurs républicaines plus qu’elle ne les défend. Documents à l’appui, Sihem Souid décide, au détriment de sa carrière, de briser l’omerta en saisissant la justice pénale. Chantages, pressions, menaces : sa plainte la poursuit jusque dans sa vie personnelle.
Jamais seuls ensemble
Aujourd’hui, si deux couples sur quatre se séparent, trop souvent dans la souffrance, la violence et le désarroi de l’incompréhension ou dans les déchirements des accusations, c’est qu’ils n’ont pas su se proposer une relation de croissance mutuelle. Jacques Salomé nous invite à mieux cerner ce qui fonde les relations durables dans un couple. Il nous propose, outre une réflexion approfondie, des outils concrets pour construire des échanges sur la rencontre des différences, sur la capacité à vivre une double intimité commune et partagée, personnelle et respectée. Ce livre est la réédition d’un grand best-seller qui, depuis 1995, aide des milliers de couples à fonder leurs relations sur une communication plus efficace.
Qui a tué Daniel Pearl ?
Le 31 janvier 2002, le journaliste correspondant du Wall Street Journal en Asie, Daniel Pearl, était sauvagement décapité à Karachi au Pakistan par des fanatiques musulmans. La scène, tournée en vidéo et envoyée dans les rédactions du monde entier, avait été reçue avec effroi et avait soulevé l’indignation. Afin de rendre hommage à ce journaliste, « cet homme ordinaire et exemplaire », qui a payé de sa vie ses opinions démocratiques, mais aussi afin d’expliquer au plus grand nombre le pourquoi de la montée d’un islamisme fanatique au Pakistan, le philosophe Bernard-Henri Lévy est parti sur les traces de David Pearl pour enquêter sur cet assassinat. Ce qu’arrive à combiner BHL dans ce récit, c’est à la fois un portrait vibrant d’un journaliste qui en savait trop et, à partir des investigations de Pearl, l’analyse de la situation actuelle incroyablement dangereuse au Pakistan. On y trouve de grands savants atomistes – qui sont des djihadistes convaincus – voulant se doter de la bombe A, et également la CIA qui joue un jeu dangereux d’équilibriste entre les services secrets pakistanais et le gouvernement de Musharraf. BHL montre bien que l’assassinat de Daniel Pearl n’est pas un simple fait divers. Entre le bourreau et sa victime, entre David Pearl et Omar Sheikh, il y a un lien tragique qui se noue. L’histoire d’Omar Sheikh, dûment retracée aussi, nous interroge et nous bouleverse. Ce jeune Pakistanais, né en Angleterre dans un milieu favorisé et cultivé, culturellement occidentalisé, bascule dans le militantisme radical lors d’un voyage en Bosnie, puis dans le meurtre au Pakistan, qu’il voit, comme beaucoup de jeunes islamistes d’aujourd’hui, comme « le pays des purs à l’islamisme intègre »,
La tentation de l’innocence
Définissant l’innocence comme une maladie de l’individu qui consiste à vouloir échapper aux conséquences de ses actes, de jouir des bénéfices de la liberté sans en subir les inconvénients, Bruckner dénonce ici les deux grandes tentations auxquelles l’humanité post-moderne aurait succombé : l’infantilisme et la victimisation.
Dirty Wars – Le nouvel art de la guerre
Le nouvel art de la guerre: Dirty Wars porte un éclairage nouveau sur la guerre au terrorisme à l’échelle mondiale dirigée depuis Washington. Jeremy Scahill est journaliste d’enquête et correspondant de guerre pour le magazine américain The Nation. Il est l’auteur de Blackwater : l’ascension de l’armée privée la plus puissante au monde.
Le parti pris des choses
Le Parti pris des choses est un recueil de poèmes en prose écrit par Francis Ponge et paru en 1942. Dans Le Parti pris des choses, Ponge décrit des « choses », des éléments du quotidien, délibérément choisis pour leur apparente banalité. L’objectif de ce recueil est de rendre compte des objets de la manière la plus précise possible en exprimant les qualités physiques du mot. Plus simplement, il veut rendre compte de la beauté des objets du quotidien. Il incarne aussi toute la méfiance de son époque.
Qu’est-ce que la Bouddhisme
Un des plus grands écrivains de notre époque, Jorge Luis Borges, expose dans cet essai, issu d’une série de conférences, l’histoire et la doctrine du bouddhisme. Œuvre exhaustive : Borges examine les antécédents du bouddhisme et analyse les particularités de cette doctrine : le lamaïsme, le tantrisme et le bouddhisme zen. Dans ce cours, Borges, grâce à son savoir universel, ne cesse de comparer les doctrines asiatiques avec les religions européennes. Son exposé est d’une profondeur et d’une clarté remarquables.
Le chat dans tous ses états
Quarante millions aux États-Unis, sept en France, les chats sont partout, et notre terre est leur planète, monde secret, familier, parallèle, inconnu, dont Jean-Louis Hue entreprend de faire le tour avec la fascination d’un pèlerin fanatique.
Et si le bonheur était en nous
Dans sa lutte incessante contre la drogue, Marie-Christine d’Welles a rencontré plus de deux cent mille personnes lors de ses conférences dans toute la France. Elle a compris que tous veulent une chose pour eux-mêmes et pour ceux qu’ils aiment : le bonheur. Elle est ainsi partie à sa recherche auprès de personnes qui, par leur vie, leur métier, leur passion, semblent le posséder ou savent nous l’offrir. À partir d’une réflexion sur ce qui lui procure du bonheur, elle a rencontré des gens aussi différents qu’un couvreur-zingueur, un luthier, un photographe.
Librement
Février 97. Par une aigre fin d’après-midi, une meute de plus de deux cents journalistes cerne l’hôtel parisien de Bernard Tapie, rue des Saints-Pères. Quelques heures plus tard, les portes de la Santé se referment sur lui. Une secrète coalition est venue à bout d’un homme trop singulier pour rester longtemps supportable. Dans sa splendeur des années 80, au carrefour des affaires, du sport et des médias, il amusait et passionnait. Engagé en politique avec la faveur du prince, il était déjà inquiétant. Populaire, il devenait dangereux. Ministre, c’en était trop. On veut le priver de sa vie ? Eh bien, il va l’écrire lui-même, et dire sa vérité, sans rien cacher de ses faiblesses, de ses erreurs ni de ses dons hors du commun. « Je n’ai pas changé. La prison noie le faible, rend le truand criminel mais ne peut tuer le singulier. »
Oser le combat non-violent
Prêcher la non-violence pour faire naître la paix et la réconciliation est une entreprise presque désespérée. Pourtant, des hommes et des femmes se lèvent régulièrement pour rappeler au monde que l’entente entre les peuples ne se fera que par la concorde pacifique. Certains le font au nom de Dieu. Hildegard Goss-Mayr et son mari Jean Goss sont de ceux-là. Bouleversés par les horreurs de la dernière guerre, c’est avec confiance qu’ils se lancent dans ce combat. Le point de départ de leur action réside dans cette constatation : l’Esprit divin a placé en chaque homme la force d’aimer, de pratiquer la justice et de défendre la vérité. Leur but sera donc de révéler ce don et de le faire fructifier.
Nouveau tour du monde d’un écologiste
Sous un titre à la Jules Verne, voici un document qui n’a rien d’une anticipation : le périple planétaire, en quarante étapes, d’un défenseur de l’environnement. Du Rhin au lac Baikal, de la Sibérie à Mexico puis à l’Amazonie, du Bangladesh au Ténéré et à la Côte d’Azur, chaque station évoque les ravages causés par l’homme à l’écosystème planétaire : pollution des fleuves, déforestation, déchets, mégapoles, destruction de l’atmosphère. Et aussi les combats, les multiples initiatives, les réussites et les échecs de ceux qui luttent pour la sauvegarde de notre planète. Dans un style clair, alerte et imagé, Jean-Marie Pelt, professeur de biologie, président de l’Institut européen d’écologie, nous propose un passionnant voyage au coeur d’un des plus urgents débats de notre temps.
L’amour maternel est-il un instinct qui procéderait d’une » nature féminine « , ou bien relève-t-il largement d’un comportement social, variable selon les époques et les mœurs ? Tel est l’enjeu du débat qu’étudie Elisabeth Badinter, au fil d’une très précise enquête historique menée avec lucidité mais non sans passion.
L’amour en plus, un livre passionnant, dérangeant.
Le fou et les rois
On y croise David Ben Gourion, Golda Meir, Elsa Triolet et Pierre Mendès-France, on y parle d’art, de guerre et de paix, on y redécouvre la deuxième moitié du siècle dernier avec les yeux d’un témoin privilégié des grands tournants de l’Histoire. Ce récit de Marek Halter est un voyage aux quatre coins de la planète, une réflexion politique et humaine, une mosaïque de souvenirs. Né à la fin des années trente en Pologne, Marek Halter s’évade à cinq ans du ghetto de Varsovie, gagne l’Ouzbékistan, se fait enrôler dans les Jeunesses communistes, et, en 1949, découvre la France où il commence à peindre. Juif militant, très touché par la lutte qui oppose le peuple israélien à la minorité palestinienne (il a lui-même souffert d’être frappé du sceau de la « minorité »), il se veut porteur d’une mission, celle de restaurer le dialogue entre juifs et arabes. Peu après la guerre des Six jours, il crée le Comité international pour la paix au Proche-Orient et s’en va frapper sans relâche aux portes des puissants. Le Fou et les Rois raconte ce périple public et intime en vingt-sept chapitres courts et enlevés.
Emmanuel d’Astier : un anarchiste en escarpins, un esthète individualiste, d’abord maurrassien, puis aventurier de la Résistance, hier, chevau-léger du communisme, aujourd’hui, Don Quichotte du gaullisme… Pas du tout: un écrivain-né qui a un style bien à lui, de même qu’à la télévision il ne ressemble à personne ; avec cela, entêté et parfois empêtré dans la bonne foi, l’amitié, le désintéressement – car il n’est pas de ceux qui quêtent la fortune ou les places. Et par dessus-tout, même quand il fait fausse route, de l’allure, de la gueule. Attaqué avec hargne, défendu avec passion, controversé, attachant, irritant, c’est l’un des personnages les plus singuliers de notre scène. Sa biographie en zigzag promène ce fils de hobereaux polytechniciens depuis l’École navale et les mers de Chine jusqu’au gauchisme de Gaulle en passant par l’opium et le Bœuf sur le toit, Cocteau et Drieu La Rochelle, le roman et divers journaux, de Gaulle, Churchill, Roosevelt, et un poste de ministre, Thorez, Staline, Khrouchtchev et un siège de député. Racé, désinvolte, sceptique et confiant à la fois, ce nonchalant aime l’action, la vie chaude, imprévue, frémissante. Il ne sera jamais un mémorialiste.
Les Belges
Des crimes de Marc Dutroux, en août 1996, à la contamination de poulets par la dioxine, en juin 1999, la Belgique n’a cessé de défrayer la chronique. L’évasion rocambolesque du même Dutroux et le discrédit jeté sur le Tour de France par des fournisseurs flamands de produits dopants complètent la série catastrophe qui révéla la fragilité d’une société ayant accumulé trop longtemps sans réagir deuils et pertes de repères. Le monde entier s’est interrogé : la Belgique, considérée jusqu’alors comme une démocratie stable et prospère, ne sera-t-elle pas en train de bascule dans l’anarchie ? Cet Etat fraîchement fédéralisé allait-il suivre l’exemple de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie et, à son tour, disparaître du continent européen ?
Malgré leur individualisme atavique et leur scepticisme chronique à l’endroit de toute forme de pouvoir, les Belges ont montré leur capacité, tant morale que politique, à surmonter cette crise et à entreprendre des réformes nécessaires à la restauration de l’État de droit. La « marche blanche » d’octobre 1996 fut le signal de ce redressement. Les élections législatives de juin 1999 ont confirmé cette volonté de réhabilitation de la citoyenneté.
Le récit enlevé et l’analyse brillante de Didier Pavy constituent à l’évidence une mine riche d’enseignement pour une Europe de plus en plus multiculturelle et ouverte sur le monde, où l’État Nation se trouve remis en question et où les élites politiques et intellectuelles doivent gérer des situations économiques et sociales de plus en plus complexes.
Didier Pavy est journaliste. Il est correspondant permanent du Nouvel Observateur et du mensuel économique Challenges en Belgique depuis 1992.
Les secrets de Bart de Wever
Qui est vraiment Bart de Wever ?
L’homme est partout.
Mais que sait-on réellement de lui et de son idéologie ? Habile communicateur, le président de la N-VA ne laisse paraître que ce qui peut le servir dans sa marche triomphale … et cache de lourds secrets. ….
Après avoir refermé ce livre, vous ne verrez plus jamais les choses de la même façon.
L’horreur économique
Viviane Forrester, passionnée de littérature, férue de philosophie et de psychanalyse, a rencontré avec cet ouvrage un succès sans précédent. Dénonçant le culte de la rentabilité et la tyrannie du profit, l’auteur prend l’exact contre-pied de l’idéologie libérale qui prétend subordonner toute décision politique aux seuls impératifs de l’économie. Ce livre révolté n’est cependant pas révolutionnaire. S’inspirant largement des analyses de Hannah Arendt qui annonçait déjà les dangers liés au dépérissement du politique, devenu l’instrument privilégié de l’ordre économique existant, l’auteur appelle de ses voeux un renouveau du débat démocratique. L’intérêt essentiel de ce best-seller, écrit avec talent et conviction, est de révéler l’ampleur du désastre humain induit par la démission des élites et l’apathie du citoyen. Déploration vaine ou coup de colère salutaire, cet ouvrage s’inscrit résolument dans la tradition humaniste, stigmatisant la paresse et la lâcheté qui pérennisent l’injustice. Toute la question est de savoir si Viviane Forrester, après avoir été entendue, a des chances d’être écoutée. –Paul Klein
Tu réussiras mieux que moi
Pour les parents d’aujourd’hui, l’école est un sujet sensible. Sachant que la durée moyenne des études en France est de quelque 18 ans (pour un enfant y entrant en maternelle), le moins qu’ils en attendent est que leur progéniture s’y épanouisse et y réussisse, puis qu’elle en sorte dotée d’un diplôme. Car le chômage touche plus sévèrement les jeunes sans qualification. Ils espèrent aussi qu’elle aidera leur enfant à s’orienter vers un métier qui lui plaise et dont il pourra vivre décemment. L’école actuelle atteint-elle ces objectifs ? Marcel Rufo liste ses points faibles pour proposer d’y remédier. Il analyse l’aide que peut apporter une consultation en pédopsychiatrie pour répondre aux difficultés scolaires. Il traite des troubles des apprentissages ; du décrochage et de la phobie scolaires ; de la précocité intellectuelle ; de la question des notes et du redoublement ; des enjeux des années de collège et de l’adolescence ; de l’orientation en filière générale ou dans l’enseignement technique ; et enfin, de l’entrée dans la vie professionnelle ou à la faculté. Mais il aborde également comment gérer un bon élève, le plaisir d’avoir un enfant qui réussit mieux que soi et comment, par le choix de ses études ou son métier, un adolescent ou un jeune adulte peut se détacher de ses parents pour partir à la conquête de sa propre vie.
Les amazones de la République
Qui sont-elles, ces Amazones qui hantent les palais de la République et séduisent nos Présidents ? Des courtisanes, des confidentes, des compagnes ? Des gourgandines de passage, des maîtresses attitrées ? Ces femmes ont en tous cas un point commun : elles sont toutes journalistes. Depuis les premières heures de la V République, elles sont ainsi une lignée à avoir franchi les grilles de l’Élysée, dont elles ont séduits les différents locataires. Célèbres ou non, elles ont hanté les murs de l’Élysée. Romanesques, burlesques, grivoises et parfois surréalistes, les anecdotes qui peuplent cet ouvrage éclairent d’un jour particulier la fonction présidentielle. Et dressent un portrait parfois décapant des relations entre la politique et une génération d’Amazones venues de la presse écrite ou de l’audiovisuel, qui ont marqué à leur manière la « petite » histoire de ce palais.
Belgistan: le laboratoire nationaliste
Ceci n’est pas un pays, dirait Magritte. Quand le sentiment de vivre dans un pays imaginaire est aussi fort, la Belgique se transforme en Belgistan, un des États les plus complexes et surréalistes du continent. Certains disent qu’elle est le laboratoire de l’Europe, aujourd’hui elle est le laboratoire du nationalisme européen. La Belgique connaît une importante fracture entre les deux grandes communautés du pays. Au terme d’une sixième réforme de l’État, l’avenir de la nation belge est incertain. Au moment où la séparation du pays est évoquée dans les médias, les responsables politiques palabrent et la division du pays prend forme concrètement dans la rue. Les Flamands ne parlent plus le français et les Francophones ne parlent plus le néerlandais. Les partis politiques sont divisés linguistiquement, on ne regarde pas les mêmes films ni les mêmes chaînes de télévision au Nord et au Sud du pays, pas plus qu’on ne lit les mêmes livres. Les mariages mixtes sont exceptionnels ! En quoi les événements en Belgique affecteront-ils l’avenir de l’Europe ? Si le pays éclate, ses frontières intérieures et celles de l’Union seront modifiées, servant ainsi de modèle aux autres nationalismes. Belgistan nous présente l’évaporation d’un pays à feu doux. Un processus d’autant plus fascinant qu’il se joue dans un État fondateur de l’Union européenne et que sa capitale est le siège des institutions communautaires. Le futur proche de la Belgique, laboratoire du nationalisme, marquera profondément l’avenir du continent.
La bourse ou la vie
Mise en perspective du phénomène de la mondialisation, de l’offensive néo-libérale, de la crise de la dette du tiers monde. Concentration du capital. Un voyage dans la finance mondiale. Une analyse du couple Banque mondiale / Fonds monétaire international et des politiques d’ajustement structurel qu’il impose. Cas de l’Argentine, du Mexique, de l’Algérie, du Rwanda. Des propositions d’alternatives à débattre et à mettre en oeuvre. Une mise en évidence des résistances à l’offensive néo-libérale.
Dieu ?
Polytechnicien et généticien, Albert Jacquard fait grand crédit de la vérité scientifique et il tient pour vrai ce qui résiste à la critique rationnelle.
Mais c’est aussi un homme de conviction et d’engagement ; ses thèses – la solidarité des vivants, le dépassement de l’égoïsme individuel, la responsabilité devant l’avenir, le refus de la compétition, etc. – sont imprégnées des préceptes de la morale évangélique. Son livre sur saint François d’Assise (Calmann-Lévy) et son livre de dialogue avec l’abbé Pierre (Seuil) en témoignent.
Il a décidé ici de faire le point sur sa relation au catholicisme, à Dieu, à la croyance.
Dans une première partie, il prend à bras le corps le Credo de l’Eglise catholique et, mot à mot, il le commente en se demandant : Qu’est-ce qu’un scientifique du XXIe siècle peut retenir de cette prière ? Qu’est-ce qui tient encore ? Dans une seconde partie, il montre qu’on n’a pas besoin de croire à des dogmes et à une Eglise pour adhérer au message du Sermon sur la Montagne, et que ce dernier a conservé toute sa bouleversante fraîcheur si on le débarrasse de la dogmatique qui l’a recouvert.
Toujours plus !
Au nom de l’égalité, les 54 millions de Français se proclament tous défavorisés et réclament plus d’argent mais aussi plus de droits, d’avantages, de loisirs et de garanties. « Toujours plus ! » Au terme d’une enquête sans précédent, François de Closets dresse le nouveau palmarès des inégalités révélant les Français qui jouissent des plus hauts revenus, mais également ceux qui bénéficient de la sécurité de l’emploi, des rentes de situation, des privilèges fiscaux, des positions de monopole, du travail agréable, du temps libre, des protections renforcées, des promotions assurées, des avantages en nature, des statuts confortables et des primes généreuses.
Ainsi est mise en évidence l’existence d’une France à l’abri de la crise, une véritable « privilégiature » qui englobe tout à la fois riches héritiers, opulents notaires, gros céréaliers et, plus modestes, les salariés des banques, d’E.D.F. ou des grandes entreprises.
A l’opposé de ces puissantes corporations se trouve la France faible et inorganisée, celle des petits patrons, des ouvriers, des travailleurs précaires ou sans emplois. Ahurissant contraste !
Un siècle de progrès social sépare le personnel douillettement installé dans les caisses d’épargne ou au {Journal officiel} et les travailleurs misérables du nettoyage ou de l’habillement.
Preuves à l’appui, chiffres en main, c’est la coupure en deux de notre société qui est ici dénoncée.
Au-delà du simple constat, Toujours plus ! pose les nouvelles règles du jeu entre les Français, celles qu’aucun gouvernement n’a encore eu le courage d’énoncer. En conclusion l’auteur propose une « société à la carte » qui, rejetant les guerres de religion, permettrait à chacun de choisir son destin.
» L’inventeur du sea power. » » Un génie et peut-être l’un des penseurs les plus grands et certainement des plus originaux que [Amérique a produits. » » Le naval philosopher. » L’amiral américain Alfred T. Mahan (1840-1914), pionnier de la géopolitique et de la stratégie navale, a découvert et érigé en doctrine la prééminence de la force navale, le sea power, condition de toute action en politique extérieure. Conseiller du président Theodore Roosevelt, il connut une notoriété internationale et influença la politique maritime de plusieurs pays. Il est considéré comme l’un des artisans de la politique impériale des États-Unis. Dans cet ouvrage très documenté, Jean-José Ségéric relie l’histoire et la pensée du stratège naval à celles de l’Amérique du XXe siècle dont il a marqué l’avènement. Ses livres les plus fameux sont présentés et analysés en fin d’ouvrage. Le sea power, validé par l’Histoire, est une donnée toujours essentielle de la géostratégie des nations, et assurément un élément majeur de la politique extérieure des États-Unis.
Sept ans de solitude
En charge à partir de 1994 du dossier des HLM de Paris, Éric Halphen a eu à instruire l’une des plus importantes affaires politico-financières de ces vingt dernières années. La mise en examen de Jean Tiberi ; la manipulation Schuler-Maréchal ; les perquisitions aux sièges du RPR et du PR, au domicile du maire de Paris (en 1996), dans les locaux de Didier Schuler ; le vrai faux rapport de Xavière Tiberi ; la Cassette Méry et la convocation comme témoin de Jacques Chirac sont les moments forts d’une enquête qui aura duré sept ans. Dessaisi en septembre 2001 par la cour d’appel de Paris, Éric Halphen, qui ne s’est jamais exprimé, a décidé de rompre le silence. Bien plus qu’un simple plaidoyer, ce livre est le récit du parcours en solitaire d’un juge, de son quotidien d’un tribunal à l’autre, d’un dossier à l’autre et des tentatives de déstabilisation tant politiques que personnelles qu’il a eu à subir. Éric Halphen dresse le portrait accablant des acteurs (politiques, journalistes, avocats, juges, procureurs, policiers) d’un système politique et judiciaire à la dérive.
La personnalité de l’Egypte
C’est à l’époque même de la guerre des six jours, que ce livre a paru comme pour donner aux égyptiens le moyen de disséquer les causes de leur défaite d’une part, de découvrir la route à suivre et de les secouer à la suite des séquelles de ce drame militaire et psychologique. Conscient de ce qu’il appelle « génie du lieu », il réalise que l’Egypte a toujours été la scène d’une confrontation continue entre la » situation » du pays et son « site », équation qui reflète soit la prééminence de l’Egypte et ses périodes glorieuses, soit son état de colonie, » la colonie la plus longue que l’histoire ait connue.
Pays situé au centre du monde et au carrefour de 3 continents. 4 dimensions, asiatique, africaine, méditerranéenne et celle particulière du Nil. Laquelle l’emportera ? Qui prévaut ? l’arabisme ? le nationalisme arabe ? le patriotisme égyptien ?
XY de l’indentité masculine
Le mouvement des femmes a fait voler en éclats toutes les idées traditionnelles sur virilité et féminité. Longtemps la masculinité apparu aller de soi. Chaque homme se devait de ressembler un idéal bien campé dans la culture. Désormais au contraire, les hommes sont amené à s’interroger sur une identité que la formule chromosomique XY ne suffit pas a definir. Dépassant la vieille querelle du féminisme contre phallocratie et machisme, Elisabeth Badinter dessine, dans cet essai, les contours encore flou du nouvel homme, que notre siècle est en train d’inventer, et qui cessera de refouler une part essentielle de lui-même. Prélude à une nouvelle harmonie des sexes ?
Dieu et les hommes
« Au nom du Dieu Amour tu aimeras » dit l’abbé Pierre. « Au nom des Hommes tu en sauveras un même si tu ne peux les sauver tous » dit Bernard Kouchner. L’un est prêtre de Dieu, l’autre a cherché Dieu dans ute ltoute les horreurs et trahisons du monde et ne l’a pas trouvé. L’un et l’autre sont les révolutionnaires de la charité et de l’aide humanitaire ; l’un et l’autre sont écoutés car ils sont de ceux, si rares, qui allient contre tous les obstacles la parole à l’action, la générosité au courage. Ils nous disent combien il est urgent de sortir de nos maisons, de nos égoïsmes, de nous réveiller, de nous lever et de tendre la main.
La petite fille dans la forêt des contes
Dans ce livre résolument antioedipien, qui diffère de la démarche psychanalysante de Bruno Bettelheim tout en y faisant fréquemment référence, Pierre Péju nous propose une écoute différente des contes. Les thèmes de l’ombre des automates, de la mandragore, des miroirs et des reflets perdus, de la sorcière et de la fée, des animaux et de l’enfant « ravi » ou séduit s’aventurant dans la forêt, sont toujours vivants dans notre inconscient et y exercent leur fascination. La petite fille entraînée vers l’ailleurs, tentée par l’état sauvage, la liberté, la fuite, échappant aux rôles traditionnels, voilà bien celle dont toute femme se souvient comme de son aspiration première, celle qui précède la rencontre, précisément avec le père et sa loi, le prince, le mariage, le château dont elle sera ensuite à jamais prisonnière…
Cinquante ans de sommeil
Durant l’hiver 1916-1917 éclata une épidémie de « maladie du sommeil » (encéphalite léthargique) présentant les symptômes parkinsoniens les plus graves. Beaucoup de malades moururent ; d’autres s’enfoncèrent dans un état léthargique étrange et définitif -immobiles, souvent muets, emprisonnés dans un temps pétrifié. Ces patients incurables, Oliver SACKS les retrouve plusieurs décennies après, dans un asile de la banlieue new-yorkaise où il travaille à partir du milieu des années 60. En 1967 apparaît une drogue (la L-Dopa), qui a pour effet de réveiller ces patients ; ils se remettent à parler, à marcher, retrouvent le goût de vivre… mais certains sont en proie à des hallucinations, des délires paranoïaques, érotomaniaques. L’unité de leur personnalité se brise en une foule se « sous-moi », parfois effrayants, en lesquels ils ne se reconnaissent plus. Faut-il arrêter la L-Dopa ? Diminuer la dose ? Ce sont les problèmes dramatiques auxquels Oliver Sacks sera confronté.