
Notre homme à la Maison-Blanche
Comment un petit gangster d’origine italienne, Sam Giancana, a-t-il pu décider de faire assassiner John F. Kennedy qu’il avait pourtant contribué à faire élire cinq ans plus tôt ? De quelles complicités a-t-il bénéficié au sein d’une CIA traumatisée par l’échec de « la baie des Cochons » ? Pourquoi Jack Ruby, l’assassin de Lee H. Oswald, avait-il ses entrées au siège de la police de Dallas ? Notre homme à la maison-blanche – c’est ainsi que Sam Giancana appelait le président- nous montre pour la première fois la mafia vue de l’intérieur et dévoile le mystère qui régnait depuis près de trente ans autour de cette tragédie. Faisant ses débuts dans le Chicago de la prohibition dominé par Al Capone, Sam Giancana reculera devant aucun moyen pour construire son empire dont les frontières s’étendront bien au-delà des États-Unis dans les années 60. Cette description assez effrayante du double jeu entre le pouvoir et le crime organisé, qui va bouleverser l’opinion, bouscule bien des légendes. On y découvre une haute société où le père d’un futur président fait allégeance à l’un des parrains du Milieu, s’engageant au nom de son fils pour sauver sa propre vie. Hollywood apparaît aussi comme un monde sous influence : les relations étroites de Sam Giancana avec Frank Sinatra ou Marilyn Monroe en témoignent. On ne commence pas ce livre sans le terminer : au-delà des révélations, c’est en effet le mythe d’une époque, d’une dynastie, et d’une certaine Amérique qui s’effondre. Chuck Giancana, soixante-dix ans, directeur d’hôtel puis promoteur, ne fut jamais mêlé directement aux affaires de son frère aîné, Sam, dont il était cependant le confident. Samuel M. Giancana est le neveu du gangster. Il a trente-six ans et a fondé une société de relations publiques.
Dans le secret des princes
Cet homme, vous ne l’avez pas souvent vu ni entendu. « Ce ne sont pourtant ni la lumière ni la verve qui lui font défaut. Il a longtemps exercé l’une des plus cruciales et des plus mystérieuses charges de l’État : Alexandre de Marenches a dirigé pendant près de onze ans les services secrets français, sous deux présidents, Pompidou et Giscard d’Estaing. Ses interlocuteurs d’aujourd’hui sont les présidents, les rois et les puissants qu’il accepte de conseiller. » Cette femme, tout le monde la connaît : c’est Christine Ockrent. Séduite par ce personnage hors du commun, elle a réussi à le faire parler. Ce livre n’est donc pas plus une enquête qu’un interrogatoire : c’est un dialogue entre une grande professionnelle du journalisme et un grand professionnel du Renseignement.
L’ère des camps
Le système concentrationnaire s'enracine à la structure du XXe siècle. Dénoncé par ses victimes quand elles lui échappent, il l'est aussi par ceux qui brandissent cette dénonciation somme une arme politique contre des régimes réprouvés – mais pas comme le mal absolu. Implacablement le camp s'inscrit dans une sorte de logique de la démence humaine. A chaque découverte, les camps nazis, les camps d'Algérie, les camps soviétiques, de Grèce, du Sud Vietnam… la bonne conscience des « autres » s'exclame : « Comment est-ce possible ? ». Sub specie aeternitatis, c'est au nazisme qu'appartient le triste privilège d'avoir créé le système concentrationnaire et le système d'extermination les plus monstrueusement déments. Mais, en regard de cette terrifiante spécificité » hors concours » du camp nazi, ne peut-on redouter que la conscience universelle ne s'émousse ?
Toute vérité est bonne à dire, pour un historien conscient de sa responsabilité. Toute vérité est bonne à lire, pour un lecteur souhaitant mieux connaitre les données réelles des problèmes qui se posent à son pays, à son temps, et à lui-même.
Dix jours qui ébranlèrent le monde
Dix jours qui ébranlèrent le monde de l’Américain John Reed (1887-1920) retrace avec une intensité et une vigueur extraordinaires les premières journées de la révolution russe d’Octobre 1917. John Reed parcourt en toute liberté Petrograd, la « capitale rouge », recueille les analyses des principaux acteurs politiques et écoute le peuple de Petrograd dans les cercles qui se formaient sur les places publiques, à la porte des boulangeries, à l’intérieur des casernes. Plus qu’une simple énumération des faits ou un recueil de documents, John Reed propose une série de scènes vécues, des tableaux pris sur le vif. De retour aux États-Unis, il rassemble l’essentiel de ses observations et revit, dans l’urgence, cette aventure humaine dont il apparaît encore aujourd’hui comme l’un des témoins les plus proches.
Réseaux d’ombres
Le Colonel Rémy, de son vrai nom Gilbert Renault, est l’un des résistants français les plus connus durant la Seconde Guerre mondiale. Il organise, développe et perfectionne le réseau de renseignements créé par Louis de La Bardonnie, réseau qui devient la Confrérie Notre-Dame, un des plus importants réseaux de la zone occupée. Il est également connu sous différents autres pseudonymes comme « Raymond », « Jean-Luc », « Morin », « Watteau », « Roulier » et « Beauce ».
L’infant de Parme
Au milieu du XVIIIe siècle, le petit infant de Parme, Ferdinand, est l'objet d'une expérience sans précédent. Désirant en faire un prince moderne, sa mère, Louise Elisabeth, fille de Louis XV, lui donne pour instituteurs l'élite des philosophes français. Convaincus que l'éducation fait l'homme, ils vont pouvoir expérimenter sur lui le bien-fondé de leurs théories. Alors que toute l'Europe des Lumières a les yeux tournés vers lui, l'enfant porte sur ses frêles épaules les espoirs de la nouvelle philosophie. Deviendra-t-il le prince éclairé que chacun espère ?
Louis XI
Lutte contre Charles le Téméraire, rattachement de plusieurs grands fiefs au royaume de France, modernisation de l'armée : le règne de Louis XI (1461-1483) est marqué par son oeuvre de centralisation. De la masse de documents inédits que Paul Murray Kendall a passé plusieurs années à étudier ressort l'image d'un homme aux capacités exceptionnelles, doué d'une personnalité extraordinairement diverse et complexe. En abandonnant la légende au profit de la vie, on retrouve l'homme et le passé redevient présent. Cette édition de poche est l'occasion de redécouvrir un classique de la biographie historique qui apporte une contribution essentielle à l'histoire du XVe siècle tout en étant un livre d'une lecture facile et passionnante.
Comme je me souviens de l’année noire 1954 ! Ce jour de mai à Hanoï, un défilé de la victoire doit commémorer la capitulation allemande.Des ouvriers annamites ont construit des tribunes de bois; ils sont en train d’accrocher des gerbes de drapeaux français et vietnamiens aux arbres de la principale avenue de la ville, face aux monuments aux morts, quand l’on apprend que Dien Bien Phu est tombé. Mais les généraux du Grand Etat-Major décident , par orgueil ou par stoïcisme, que la parade prévue aura lieu quand mëme. La mise en place est longue. L’on range les personnalités civiles et militaires aux places d’honneur, selon l’ordre des préséances. Enfin, au loin apparaît une clique de la Légion: elle joue une marche funèbre…
Honoï, capitale de la survie
La guerre du Viêt Nam (également appelée deuxième guerre d’Indochine) est une guerre qui oppose, de 1955 à 1975, d’une part la République démocratique du Viêt Nam (ou Nord-Viêt Nam) avec son armée populaire vietnamienne, soutenue matériellement par le bloc de l’Est et la Chine — et le Front national de libération du Sud Viêt Nam (dit Viet Cong), et d’autre part la République du Viêt Nam (ou Sud-Viêt Nam), militairement soutenue par l’armée des États-Unis appuyée par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippines).
L’opium et le bâton
C'est l'histoire de Thala, village kabyle, pendant la guerre avec d'un coté la présence de l'armée française et le long cortège des sévices que l'on connaît, de l'autre un village avec des habitants engagés dans la vie dure des champs et qui peu à peu se trouvent entrainés dans la lutte pour la libération du pays.
Les taxis de la marne
La première vertu de ce livre brûlant, c’est l’éloquence. Elle s’exhale d’un cœur en deuil, elle jaillit d’une âme indignée. Je dis bien d’une âme. L’homme de Dutourd a une âme. Il paraît que l’homme aurait une âme. Pas une conscience intellectuelle. Une âme. Qu’il y en aurait de grandes et de petites. On voit que Dutourd ne recule devant nulle nouveauté. N’en doutons plus : Les taxis de la Marne datent un tournant de la sensibilité française.
Un antisémitisme ordinaire
Un siècle et demi après l'émancipation des Juifs par la Révolution française, le régime de Vichy promulguait une législation qui faisait d'eux des parias dans leur patrie. En présence de ce droit antisémite, il importe de savoir ce que fut l'attitude de l'administration, des juridictions et des milieux professionnels concernés. S'agissant du Barreau, ce livre, fruit de recherches dans les archives professionnelles et judiciaires, retrace comment, au-delà des réactions individuelles, l'émergence d'un antisémitisme érigé en règle ordinaire de la société française ne suscita ni refus de principe, ni rejet massif, ni protestation collective.
Les fusillés de la Grande Guerre
Pourquoi certains soldats de la Grande Guerre ont-ils été jugés et exécutés par les autorités militaires ? Grâce à des sources inédites, ce livre fait la lumière sur l'un des épisodes les plus sombres du premier conflit mondial. Mais, par-delà les faits eux-mêmes, quels ont été le travail de réhabilitation et la lutte contre la justice militaire entre les deux guerres ? Comment la littérature, puis, plus récemment, le cinéma ont-ils repris cet épisode ? Comment, à partir des années 1960 et 1970, la représentation de ces fusillés s'est-elle transformée pour aboutir à la récente campagne britannique pour le pardon et au rappel de leur mémoire en France ? Agrégé d'histoire, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, Nicolas Offenstadt est pensionnaire de la Fondation Thiers. Il travaille sur les discours, les rituels et les engagements pour la paix aux époques médiévale et contemporaine.