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François 1er
Au sein d’une cour chamarrée et brillante, François Ier, amoureux de l’amour, mène le bal, créant l’état civil, développant l’imprimerie, fondant le futur Collège de France, bâtissant le port du Havre et l’envoûtant Chambord. D’Amboise à Marignan, de Fontainebleau à Paris, de Calais à Pavie, de la prison de Pizzighettone à Madrid, de Bayonne au Louvre, André Castelot nous entraîne au grand galop à la découverte de ce roi trop méconnu.
La chambre des officiers
« La guerre de 14, je ne l’ai pas connue. Je veux dire, la tranchée boueuse, l’humidité qui traverse les os, les gros rats noirs au pelage d’hiver qui se faufilent entre les détritus informes, les odeurs mélangées de tabac gris et d’excréments mal enterrés, avec, pour couvrir le tout, un ciel métallique uniforme qui se déverse à intervalles réguliers comme si Dieu n’en finissait plus de s’acharner sur le simple soldat. C’est cette guerre-là que je n’ai pas connue. » Dans les premiers jours de 14, Adrien F., lieutenant du génie, est fauché par un éclat d’obus sur les bords de la Meuse. Défiguré, il est transporté au Val-de-Grâce où il séjournera cinq ans dans la chambre des officiers. Au fil des amitiés qui s’y noueront, lui et ses camarades, malgré la privation brutale d’une part de leur identité, révéleront toute leur humanité. De cette épopée dramatique, émouvante, mais drôle aussi parfois, on retiendra que des blessures naît aussi la grâce. Marc Dugain, quarante et un ans, retrace avec ce premier roman la destinée particulière de son grand-père.
Pétain et De Gaulle (secrets d’état)
Le XXème siècle couvre les événements les plus passionnants, les plus mystérieux, mais aussi les plus tragiques de la France contemporaine. Au coeur du demi-siècle, une grande tragédie nationale et un grand drame humain ont séparé deux chefs, jadis unis par les liens très étroits d’une admiration profonde: Philippe Pétain et Charles De Gaulle.
Le tournant – Histoire d’une vie
Autobiographie forte d’un « enfant » allemand du 20ème siècle. Né en 1906, Klaus Mann, le fils aîné de Thomas Mann, fut un écrivain précoce qui, à dix-huit ans, avait déjà publié une pièce de théâtre et un recueil de nouvelles. Seul ou avec sa sœur Erika, il commença dès ce moment à parcourir le monde- Europe, Asie, Etats-Unis… Mais, très vite, cette vie insouciante et libre de dandy des Années folles – drogue dure, sexe, homosexualité affichée – fut interrompue par la montée du nazisme, auquel il s’opposa résolument dès le début. Écrivain prometteur encouragé par Cocteau et Gide, il fonda en exil une revue antifasciste à laquelle collaborèrent notamment Einstein, Brecht, Trotski, Pasternak, Roth et Hemingway, et participa, en 1934, à la préparation avec René Crevel du Congrès international pour la défense de la culture. Après avoir été correspondant de guerre en Espagne du côté républicain, il s’installa aux États-Unis en 1938, et c’est sous l’uniforme américain qu’il devait revenir dans une Allemagne en ruine. Son œuvre romanesque – Fuite au nord, Le Volcan, Mephisto – contenait déjà de nombreux fragments autobiographiques. Mais il fallut attendre Le Tournant, qu’il acheva peu avant son suicide à Cannes, en 1949, à l’âge de quarante-deux ans, pour qu’il brosse magistralement la fresque tragique de son temps. La beauté du livre tient à cette étrangeté : c’est l’autobiographie sans confession d’un homme plus attentif aux autres et à son époque qu’à lui-même.
La Grande Sultane
La grande sultane, après La Virginienne qui a connu un immense succès international, nous amène à nouveau dans le monde de l’esclavage, mais cette fois de l’esclavage blanc. L’aventure singulière et grandiose d’une jeune Créole qui devint la mère de Mahmud II, Ombre d’Allah sur Terre et sultan de l’Empire ottoman au XIXe siècle, rejoint ici celle d’une des institutions les plus mal connues de toute l’histoire de la condition féminine : le harem, à la fois lieu sacré et lieu de servitude où les femmes trahissent pour survivre et parfois tuent pour conquérir le pouvoir. Pendant quarante années de guerres turbulentes avec Catherine de Russie et Napoléon, Naksh-i-dil, reines des Têtes voilées, va présider aux destinées de l’Empire et régir cette société de femmes qu’est le Grand Harem de Topkapi, mue par des règles aussi strictes que celles d’un couvent, mais dont le maître est le Grand Eunuque noir. La Grand Sultane, un roman brillant, tumultueux, sensuel et ambitieux.
Les noms de la Dame aux camélias et de sainte Thérèse de Lisieux, figures emblématiques de l’Orne, résonnent dans le monde entier, mais bien peu connaissent l’histoire secrète de l’Orne, ses traditions populaires, ses anecdotes extraordinaires, ses destinées insolites, ses énigmes judiciaires, ses faits divers, son patrimoine oublié. Ce livre permet de partir à la découverte de ce département.
Pour rétablir une vérité
Non achevé au moment du décès de son auteur, il a été mis en ordre et publié selon les souhaits de Pompidou par sa veuve, Claude Pompidou et par Jean-François Saglio. Le titre Pour rétablir une vérité n’a pas été choisi par l’auteur lui-même et est un extrait des premières pages de la partie sur mai 1968. Il expose dans l’introduction une conception d’un pouvoir solitaire où le président après avoir écouté les avis décide au final seul.
Madame le Chevalier d’Eon
Pour lui, la France valait bien robe ! Toute l’Europe s’est interrogée sur le sexe du chevalier d’Eon. » Madame ou Monsieur, qui dois-je annoncer ? » Originaire de Tonnerre, travesti à Saint-Petersbourg, vaillant capitaine de dragon pendant la guerre de Sept Ans, James Bond du roi de France à Londres pour préparer une invasion de l’Angleterre, bretteur infatigable, pamphlétaire, drag-queen des bords de la Tamise, paranoïaque, membre du service secret de Louis XV, et enjuponné sur ordre de Louis XVI, applaudissant aux idées nouvelles, haïssant Robespierre, mort l’année où Napoléon épouse Marie-Louise, il est enterré… dans le Middlesex ! Mieux qu’un roman, une double vie : celle d’un agent double qui sut faire frissonner la tsarine Elisabeth et trembler la couronne de France.
Notre siècle, c’est en son adolescence, dans le premier quart de sa course, qu’il nous aura donné, à nous Français, le meilleur de la récolte. Et le meilleur témoin en est cette Nouvelle Revue Française où Gide et Valéry, Proust et Claudel, Martin du Gard et Malraux manifestaient une multiple fécondité culturelle. A cet extraordinaire orchestre de grands solistes, il fallait un chef. C’est le plus jeune qui fut choisi. A trente-trois ans, à peine revenu de la guerre, Jacques Rivière fut chargé non seulement de faire jouer à l’unisson Claudel et Gide, Debussy, Stravinski et Cézanne, mais d’ouvrir les voies nouvelles vers le surréalisme, le cubisme et la paix. Jean Lacouture qui, avec le talent que l’on sait, s’était attaché jusqu’ici à l’évocation biographique de gloires consacrées rend cette fois justice à l’un des grands oubliés de la littérature contemporaine, à un pionnier qui fut l’ami, le confident, le conseiller de Proust et de Gide, de Claudel, de Mauriac et de Saint-John Perse, l’un des « accoucheurs » de notre culture vivante.
Le secret des Bourbons
Toile relié – Lundi 19 novembre 1703, à Versailles : Victor de Gironde doit être présenté à la Cour parmi d’autres jeunes nobles. Au moment où violons et timbales annoncent l’apparition du cortège royal, les portes de la Galerie des Glaces imprévisiblement se referment. L’on apprend que Louis XIV vient de regagner ses appartements à l’annonce du décès du fameux prisonnier masqué de la Bastille, connu depuis sous le nom de « Masque de fer »…
Christian Bernadac, né le 1er août 1937 à Tarascon (aujourd’hui Tarascon-sur-Ariège) et mort le 12 décembre 2003 à Compiègne1, est un journaliste et écrivain français. Ses ouvrages sur la déportation ont connu un succès public considérable dans les années 1960-1970.
LES SORCIERS DU CIEL – Dans les camps de concentration, les S.S. les appelaient « Sorciers du Ciel », ou « Chiens du Ciel », ou « Clowns du Ciel ». Ils étaient prêtres, religieux, pasteurs. De Mauthausen à Buchenwald, d’Oranienburg à Auschwitz, dans chaque kommando de travail ou d’extermination, ils ont subi le sort commun. Sur les sept mille « Sorciers du Ciel » déportés, cinq mille ont disparu dans les fours crématoires et les charniers. Les survivants, pour la plupart, devront leur salut à une intervention du Vatican qui permettra, dans le dernier trimestre de 1944, le rassemblement des ecclésiastiques à Dachau, Mais si Dieu était « toléré » dans un block de Dachau, il était « interdit » partout ailleurs sur le « territoire pénitentiaire » du Nouvel Empire.
LE TRAIN DE LA MORT – Témoignage d’un lecteur : « » » Difficile pour un tel ouvrage de déterminer les étoiles ; il s’agit ici de témoignages vrais,autobiographiques et biographiques. C’est l’histoire du train de la honte, du train qui a vu toutes les atrocités qui ont découlées de la chaleur, de la soif, de la déshydratation, de la suffocation, de la peur, de la haine,du délire, de la folie passagère, de la violence, du sang, de l’urine, de la merde … de la mort et de la décomposition des corps. Comment des hommes ont-ils pu survivre dans de telles conditions? Une fois enfermé dans les wagons, c’est l’humiliation et la sauvagerie à l’état brut. Pourquoi a-t-il fallu de telles conditions de mort? « » »
La France de Vichy, 1940-1944
Etait-il possible au début des années 1970 d'écrire une histoire politique du régime de Vichy ? Un universitaire américain, Robert O. Paxton a relevé le défi : refusant de prendre au pied de la lettre la kyrielle des témoignages pro domo dont la littérature politique s'est enrichie, passé la guerre et la libération, il a appuyé toute son étude sur les écrits contemporains des événement et surtout mis à profit la richesse des archives allemandes et américaines qui remettent en question, sur tant de points, les assertions de ceux qui avaient voulu, à la défaveur d'une défaite nationale et sous l’œil de l'occupant, entreprendre une nouvelle restauration.
Le 14 mai 1610, vers quatre heures de l’après-midi, le carrosse découvert, où Henri IV a pris place avec ses principaux gentilshommes, quitte le Louvre et roule dans Paris qui s’apprête à fêter la reine Marie de Médicis, couronnée la veille. Il est arrêté rue de la Ferronnerie par un embarras de charrettes. Aussitôt un étrange rôdeur, habillé à la flamande et armé d’un couteau, saute sur la roue du véhicule et poignarde mortellement le roi. L’homme immédiatement appréhendé – un nommé Ravaillac, d’Angoulême – déclare, même sous la torture, qu’il a agi sans complice, uniquement pour punir le monarque de vouloir faire la guerre aux puissances catholiques et au pape. Qui est-il ? Un fanatique un déséquilibré, un « fou de Dieu » ou un fou tout court ? Cet halluciné a-t-il été manipulé par de puissants ennemis du roi, français ou étrangers ? Y a-t-il eu d’autres tueurs ? Reprenant l’ensemble du dossier, Jean-Christian Petitfils propose une piste nouvelle, étayée par un faisceau d’indices troublants. Son livre, véritable enquête policière, est une contribution majeure à la compréhension de l’une des grandes énigmes de l’histoire de France, dont les conséquences politiques et religieuses ont été considérables.
Au bord des cendres
De sa famille Vincent ne sait rien, ou presque. Aussi, à la mort de sa femme et de son fils, se tourne-t-il vers ses racines, ses origines – vers le passé, faute d'avenir… Malgré la réprobation tacite de son père, Vincent se jette donc à la recherche de cette grand-mère, Valentine, disparue en juin 1944, sans laisser de trace. Se pourrait-il que ce soit cette vieille dame, au nom inconnu, internée depuis cinquante ans dans un asile charentais ? « Ces salauds nous trouveront pas », se borne-t-elle à répéter. Mais la boîte de la mémoire ne tarde pas à s'entrouvrir. Et les souvenirs, heureux, malheureux, affluent : c'était en mai 1936. Il était une fois deux sœurs… Une famille, la guerre. Des cendres et des braises. Car rien n'est éteint…
Staline – La cour du Tsar rouge
Chronique de la cour de Staline depuis sa consécration comme « chef suprême » en 1929 jusqu’à sa mort, ce livre est aussi une biographie de Staline à travers son entourage le plus proche. Tirant profit de l’ouverture récente de ses archives personnelles, Simon Sebag Montefiore reprend le cours des événements de 1929 à 1953 en se concentrant sur l’univers quotidien du pouvoir absolu et de ses protagonistes, mus par une fidélité parfois déconcertante envers le tyran géorgien. Par ce biais, il nous montre l’envers du décor, principalement la progression de la terreur que Staline met en œuvre avec l’aide d’êtres obsédés par les rivalités permanentes et les désirs mesquins de jouir des moindres privilèges du pouvoir mais constamment angoissés par la peur de la disgrâce imprévisible qui signifiait toujours la mort.
Un train d’or pour la Crimée
En 1854, Edward Pierce, un charismatique maître-voleur, élabore un plan pour voler un chargement d’or de 25 000 £ à destination du front de la Guerre de Crimée. La banque chargée du transport a pris d’extrêmes précautions en enfermant l’or dans deux coffres-forts chacun muni de deux verrous, ce qui demande un total de quatre clefs pour l’ouvrir. Il recrute alors comme complice Robert Agar, un spécialiste de la copie de clefs. Prévoyant minutieusement son plan un an à l’avance, Pierce profite de sa richesse et de ses contacts dans la société londonienne pour localiser les clefs : les dirigeants de la banque, M. Henry Fowler et Mr. Edgar Trent, possèdent chacun une clef, les deux autres sont sécurisées dans un coffre localisé dans un bureau de la South Eastern Railway de la gare de London Bridge.
La route Napoléon
« J’avais dix-sept ans en 1789. J’appartiens à une génération maudite ou sacrée, chacun qualifiera comme il le veut ce signe du destin. Ainsi parle, en 1832, Louis Villeneuve de Thorenc, dernier héritier de l’une des plus anciennes lignées de la noblesse provençale. Son destin, c’est d’être pris dans la tourmente révolutionnaire. Dès 1789, il choisit l’émigration, l’exil. Et nous découvrons, en le suivant pas à pas, de Nice à Turin, de l’Italie à l’Allemagne, de l’Autriche à la Russie, toute l’Europe secouée par le tremble-ment révolutionnaire puis napoléonien, dont l’épicentre est la France. Passions politiques, passions amoureuses, intrigues, tragédies de l’exil et de la guerre, oppositions entre des Français que les choix séparent, Louis Villeneuve de Thorenc vit tout cela. Autour de lui des dizaines de personnages : le comte de Provence et le comte d’Artois, les futurs rois de France, Bonaparte qui joue son propre jeu; Buonarroti, le révolutionnaire italien qui s’est mis au service de la France; le duc de Richelieu, ce noble exilé dont le Tsar a fait le gouverneur d’Odessa… Et puis, les femmes, car Louis Villeneuve de Thorenc est jeune, et l’amour est le moyen d’oublier ce qu’il vit. La marquise Emilie de Marles – conspiratrice, espionne –, la marquise de Ninon ou Caterina Vigorelli dell’Olmo suscitent en lui la passion. L’histoire de cette époque, comme dit Stendhal, favorise l’impudeur et l’excès, l’héroïsme ou la lâcheté. A chaque personnage, Max Gallo restitue sa vérité, sa logique, sa foi. Il a puisé dans les récits du temps, les Mémoires, les travaux des historiens : une immense documenttion qui fonde chaqie épisode, chaque propos, chaque héros. Un seul parti prix : celui de la vérité des hommes et des femmes héros de ce roman, où vibrent les années les plus romanesques de l’histoire de la France et de l’Europe.
Mémoires
« Le chagrin me broie le coeur, intense, intact, quand je me remémore ce matin de janvier 1979. Un silence angoissant s’était abattu sur Téhéran, comme si notre capitale, à feu et à sang depuis des mois, retenait soudain son souffle. Ce 16 janvier nous partions… » Et pourtant, l’histoire avait commencé comme un conte de fées. À vingt et un ans, Fàrah Diba épouse Mohammad Reza Shâh Pahlavi. La vie de cette jeune fille bascule en l’espace dé quelques mois, elle est sacrée impératrice, elle apparaît dans la presse du monde entier… Tout en donnant naissance à quatre enfants, la jeune reine assume son nouveau rôle avec beaucoup d’humanité, s’engageant dans de nombreuses actions sociales et culturelles. Vingt ans plus tard, la gloire se transforme en cauchemar : manifestations, émeutes, et le départ précipité du Shâh, déjà gravement malade, exilé à jamais sans trouver de refuge, errant des Bahamas au Mexique, caché un temps dans un hôpital new-yorkais, avant de trouver celui qui aura le courage de les recueillir, le président Anouar el-Sadate — lui-même assassiné par les intégristes un an et demi plus tard.
Un 27 janvier
Paris douzième, génération spontanée, un peu court. Manquent des racines, des liens, des souvenirs de famille, un bric-à-brac avec des odeurs et des saveurs sentimentales. Du rance, du rouillé, du périmé, du kitsch, du joli. Un arrière-pays affectueux, peuplé de gens chair et os. Une saga familiale, légitime, universelle. À la place, je possède les riches heures des magazines internationaux : Life, and death. Photos de corps décharnés et nus, en tas ou épars, hommes en pyjamas rayés, crânes rasés, femmes aux yeux sans regard. Parfois je me surprends à dévisager les êtres sur la photo, morts ou vifs, tremblant d’y reconnaître l’un des nôtres. Manquent désespérément mes grands-mères et leurs pâtisseries. Dans la famille de Nénesse et Lili, je réclame les grands-parents. Mais où se trouve le bureau des réclamations ? A qui adresser la lettre ? Je supplie Livia de remettre la chair autour des os. De substituer sa mémoire à celle des magazines, de me refaire un arbre généalogique feuillu, avec bruit du vent qui passe et racines noueuses. Finalement, quarante-cinq ans après ma naissance, quarante-neuf après Auschwitz, elle promet de parler.
Guerre en Afghanistan, guerre en Irak. Voilà brutalement résumées quatre années de George Bush à la Maison-Blanche. Dans ces deux pays, la victoire initiale des forces américaines, fulgurante, n’a pas installé la paix. Serge Michel, journaliste, et Paolo Woods, photographe, ont entrepris un premier tour d’Afghanistan au printemps 2002. Au cours de leur périple de 3 000 km, ils voient le pays reprendre espoir après la chute des talibans. On y parle retour des réfugiés, fin de la sécheresse, mariage et reconstruction. Deux ans plus tard, ils refont le même circuit et découvrent, chez les seigneurs de la guerre, les pilleurs d’antiquités ou les cultivateurs d’opium, que le désordre et la peur règnent à nouveau. Au printemps 2004, ils remontent les routes dangereuses d’Irak, de Bassora à Mossoul. C’est un voyage au pays de la haine, dans les repaires des rebelles, les noces de campagne ou à l’arrière des jeeps américaines. Ils traversent le pays chiite au bord de la rébellion et séjournent chez les sunnites de Fallouja – qui ont d’abord voulu les exécuter. Grâce à cette extraordinaire plongée dans deux pays en guerre, Serge Michel et Paolo Woods nous font comprendre au ras du terrain comment les Américains, qui avaient gagné la guerre, sont en train de perdre la paix. Comment, au lieu de rendre le monde plus sûr, ils fabriquent leurs ennemis de demain.
La saga des Grimaldi
En historien et témoin privilégié, Jean des Cars, dont on connaît le talent de conteur, dresse le portrait d’une famille qui a plus de 700 ans, et pour qui la ferveur populaire n’a jamais faibli. Depuis des années, la question alimentait les rumeurs : le prince Albert de Monaco allait-il se marier ? Après la disparition de son père Rainier III en 2005, le nouveau prince était la cible de tous les commérages. Enfin, il annonce qu’il épousera Charlene Wittstock, une championne de natation sud-africaine qui ne le quitte plus.
L’histoire de la Principauté a souvent été écrite par les femmes, depuis la redoutable Pomelline de l’époque médiévale jusqu’à la lumineuse et inoubliable Grace Kelly dont l’étoile ne s’éteindra jamais. Mais si on parle beaucoup de Monaco, parfois avec envie, parfois avec des sous-entendus, qui connaît vraiment l’épopée de la plus ancienne dynastie régnante d’Europe ? La grande histoire de ce petit pays commence une nuit de 1297. Seigneurs défendant âprement leur Rocher, puis princes de Monaco depuis 1619, les Grimaldi sont engagés dans tous les enjeux européens pour construire un Etat moderne, mais attentif à ses traditions.
Le tyran de Syracuse
Voici l’histoire d’un homme de la plus humble origine qui, au Ve siècle avant J.-C., quand la Sicile était grecque, devint le seigneur de cette île et d’une grande partie de l’Italie, gagna d’innombrables batailles, repoussa l’invincible Hannibal, imagina des machines de guerre inouïes et fit de Syracuse la cité la plus puissante de la Méditerranée. Un homme politique, un stratège et un souverain absolu qui distribua les terres aux pauvres. Un artiste, un poète et un dramaturge, qui sut attirer Platon et les plus grands esprits de son temps. Un monarque passionné qui épousa deux femmes le même jour et mourut en prononçant le nom de son premier amour. Son nom ? Denys l’Ancien, dit le tyran de Syracuse. Monstre ou génie, sa vie est un roman…
Signé en 1598 par Henri IV, l’édit de Nantes est paradoxalement plus connu pour sa révocation, un siècle plus tard. Exalté depuis comme un chef-d’oeuvre de tolérance, par opposition à l’intolérance de Louis XIV et de ses dragons, il a acquis une valeur symbolique qui excède largement sa portée réelle. Pierre Joxe lui restitue son véritable sens : compromis nécessaire à l’ordre public, il fut surtout utile à l’enracinement de la monarchie absolue. Mais retracer cette histoire fournit aussi à l’auteur l’occasion d’une réflexion plus large sur l’organisation du pluralisme religieux dans la société française. Dans un dernier chapitre inédit, il revient longuement sur les problèmes de l’organisation du culte musulman, depuis le Corif (Conseil de réflexion sur l’islam en France) dont il prit l’initiative, jusqu’à l’instauration du Conseil français du culte musulman, parachevée par Nicolas Sarkozy. A la lumière de ces débats, l’édit de Nantes prend alors un relief particulier, en devenant le symbole du respect du pluralisme religieux inhérent à l’idée de laïcité.
Hiver 1941. Une petite troupe de bagnards s’évade d’un camp russe situé tout près du Cercle polaire. Ils ne connaissent pas grand-chose à la géographie. Ils songent « simplement » à gagner à pied l’Inde anglaise : le soleil, pensent-ils, leur indiquera au moins la direction du sud. Aucun d’eux n’est capable, sur les milliers de kilomètres qu’il leur faut parcourir – ils y mettront deux ans -, de situer le désert de Gobi… que plusieurs réussiront pourtant à franchir sans provision d’eau. L’innocence, parfois, est la meilleure alliée du courage…
Marie Antoinette
(Reliure toile ornée de l’éditeur) – Destin tragique de la reine Marie-Antoinette sous la plume d’un grand historien, spécialiste des grands personnages. Plus qu’une biographie, c’est l’ Histoire véridique, grâce à des documents inédits provenant des archives nationales. Constamment rééditée, la Marie-Antoinette d’André Castelot est non seulement le plus grand de ses innombrables succès, mais reste sans doute le best-seller des biographies, toutes époques et tous personnages confondus.Près d’un million d’exemplaires vendus en librairie, auxquels s’ajoute le succès stupéfiant de sa traduction américaine (450 000 exemplaires). On s’accorde pour estimer, malgré le temps qui passe et les nombreuses biographies parues depuis, que celle de Castelot » n’a pas pris une ride « .
Nous avons tous appris un jour que Clovis était le premier des rois de France. Qui sait qu’en Allemagne, il est considéré comme un roi allemand ? De Saint Louis, on garde l’image d’un grand souverain, rendant la justice sous son chêne. On ignore qu’il imposa aux Juifs de porter l’équivalent de l’étoile jaune. Jeanne d’Arc est la grande héroïne du Moyen Âge. Pourquoi a-t-on oublié toutes les autres ? Nombreux sont les Français qui s’intéressent à notre passé, nombreux aussi ceux qui se désolent de mal le connaître. Pour s’adresser aux uns et aux autres, il fallait une plume alerte et un esprit libre. Écrivain et chroniqueur au Nouvel Observateur, François Reynaert est aussi passionné d’histoire. Il a étudié au plus près les œuvres des meilleurs spécialistes de chaque période pour rédiger cet ouvrage dont le but est double. Offrir au lecteur une synthèse claire des vingt siècles qui nous précèdent et donner à la France d’aujourd’hui une histoire ouverte et généreuse, débarrassée des clichés nationalistes.
Les Borgia
Exaltés par Machiavel mais stigmatisés par des générations d’écrivains les Borgia incarnent par excellence l’époque brillante de la Renaissance Issus du royaume de Valence, peuplé de Maures et de Juifs à demi convertis ils trouvent leur chance dans les cours luxueuses des plus grands souverains. Le pape Alexandre VI, qui achète son élection à grand prix, peuple le Vatican de cardinaux immoraux, de courtisanes et d’enfants naturels — l’inquiétant César et la belle Lucrèce. De l’habile évêque Alonso, vainqueur du Grand Schisme, à saint François, petit-fils du pape scandaleux, la chaîne est longue et variée de ces personnalités hors du commun qui défrayent la chronique. L’aventure des Borgia, fertile en rebondissements et en coups de théâtre est riche d’enseignements sur la psychologie d’êtres exceptionnels qui laissent libre cours à leurs passions.
Marie de Bourgogne
L’ascension des ducs de Bourgogne de la Maison de Valois, à l’automne du Moyen Age, constitue l’un des moments les plus fascinants de l’histoire de l’Europe occidentale. Et aussi l’un des moments les plus inquiétants pour l’avenir du royaume de France. Après avoir plongé solidement les racines de leur pouvoir dans la riche terre de Bourgogne, ces princes français étendirent leur puissance aux opulentes contrées du nord de la Somme, aux bassins de l’Escaut et de la Meuse, puis, par la recherche de débouchés économiques vers les voies commerciales du Rhin et du Rhône, s’aventurèrent jusqu’au rêve d’une nouvelle Lotharingie. Ce rêve s’effondra en 1477, par la défaite et la mort de Charles le Téméraire devant les murs de Nancy. L’héritage bourguignon passe alors à une jeune fille qui n’a pas vingt ans, Marie, à la grande joie de Louis XI, qui l’a tenue sur les fonts baptismaux en la chapelle du Coudenberg. Sous-estimant la force de caractère de sa filleule, le roi de France croit n’en faire qu’une bouchée.
La Guerre de cent ans
L’auteur de Philippe le Bel s’attache aujourd’hui à ce long siècle qui suivit la mort des derniers Capétiens. Mais fallait-il écrire l’histoire d’une guerre ? Jean Favier montre que ce conflit n’est pas seulement phénomène en soi, il exprime les mouvements profonds qui animent la société médiévale : par-delà les batailles – où il arrive que le sort d’un royaume se joue en quelques quarts d’heure -, la guerre devient facteur déterminant des infléchissements de l’histoire dès lors que le noble et le clerc, le bourgeois et le paysan pensent et se comportent en fonction de cette guerre. Qu’elle soit réelle ou supposée, proche ou lointaine, voilà qui change peu cet horizon mental qu’est la guerre pour cinq générations qui ont su qu’elle faisait partie de leur vie. La guerre de Cent ans a été le lot commun des individus comme des groupes humains, celui des féodaux encore pris dans leurs fidélités contractuelles, celui des officiers royaux découvrant le service de l’Etat à mesure qu’ils le conçoivent, celui des maîtres de l’Université que leurs engagements intellectuels mènent à des conflits qui n’étaient point les leurs.
De très belles et explicites illustrations, réalisées par les plus grands illustrateurs des années 60 et 70, au service d’un texte d’une rigueur historique exemplaire. De la première dynastie à la conquête de l’Egypte par Alexandre.
Tamerlan
Tamerlan a laissé dans l’histoire un souvenir qui rivalise presque avec celui de Gengis Khan et qui est plus précis parce que moins lointain. Ce Mongol turquisé régna trente-cinq ans, de 1370 à 1404, à Samarkand, et mena inlassablement des campagnes militaires, toutes victorieuses, qui le conduisent de Delhi à la mer Egée, de Damas au Turkestan chinois. Entreprises au nom de la guerre sainte musulmane, par un étrange paradoxe, elles eurent pour résultat essentiel la ruine ou l’affaiblissement des plus grandes puissances de l’Islam. Il y a un mystère Tamerlan et même un véritable mythe, né sans doute de ses retentissants succès et aussi de la complexité du personnage. Imprégné des traditions païennes de l’Asie centrale, il se posait en musulman fervent. Boiteux, infirme du bras et de la main, il avait une énergie et une résistance physiques sans égales. Ne pouvant supporter qu’on évoquât devant lui les horreurs de la guerre, il laissait publier, souvent avec une exagération manifeste, le récit de ses innombrables meurtres, et faisait édifier, partout où il allait, des minarets de crânes.
Nicolas 2 – Le dernier des tsars
Nicolas Romanov devient prince héritier en 1881, après l’assassinat de son grand-père, le tsar réformateur Alexandre II. Lui-même sera exécuté dans une cave d’Ekaterinbourg en Russie, en 1918, avec sa famille. Entre-temps, son règne, son existence auront été marqués au sceau de la guerre et de la révolution. Edvard Radzinsky commence par « feuilleter » le journal intime du tsar. C’est presque au lendemain de la mort de son grand-père que Nicolas décide de consigner les faits de son quotidien, ses émotions, ses pensées. Au fil des jours se reconstitue l’image d’un jeune homme qui, n’était sa condition de futur souverain, eût pu être tout simplement « comme les autres » : parties de chasse et de pêche, goût du sport et de la vie militaire (Nicolas éprouvera toute sa vie une tendresse particulière pour son armée), bals et premières amours, puis rencontre avec celle qu’il épousera en 1894, véritablement « pour le meilleur et pour le pire » : « Alix », la future tsarine Alexandra Fiodorovna. Dès lors, le bonheur de Nicolas serait à peu près sans nuage, sans la mort subite de son père, Alexandre III en 1894.
Le guerre des Bush
À Hollywood, les films d’action sont simples : il y a les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. À Washington, et surtout depuis le 11 septembre 2001, c’est un peu la même chose… La « guerre contre le Mal » est à nos portes et les pays occidentaux jouent la valse-hésitation entre hégémonie américaine et paix à préserver. Or, évidemment, la réalité géopolitique est un peu plus complexe qu’un scénario de série B… C’est ce que nous prouve une fois de plus l’enquête d’Éric Laurent, grand reporter et spécialiste du Moyen-Orient. Laurent s’est intéressé de près aux affaires de la famille Bush dont les affaires l’ont menés du côté de l’Irak, de l’Arabie saoudite et de la famille Ben Laden, bien avant que celle-ci ne devienne l’ennemi à abattre dans la tête du petit dernier devenu président des États-Unis.
5 Tomes – 1940, 1941, 1942, 1943, 1944-1945 – A travers le récit de ces années tragiques, Max Gallo fait entendre les voix de tous les acteurs de l’histoire. Ces généraux français enfermés dans leur passé. Ces hommes politiques profitant de la défaite pour régler leurs vieux comptes. Hitler qui jubile, Rommel qui fonce avec ses panzers. Le maréchal Pétain, appelé comme un sauveur, qui sollicite l’armistice. L’abîme. Et pourtant l’espérance lève, au creux même du désastre. Les cadets de Saumur se battent pour l’honneur alors que tout s’effondre. Le général de Gaulle clame le 18 juin : « La flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre. » Et puis il y a Churchill, rageuse incarnation de la détermination anglaise, qui exhorte au combat et relève tous les courages.
1918 – La terrible victoire
1918. Paris est en liesse. Les troupes s’apprêtent à défiler sur les Champs-Élysées pour célébrer la Victoire. Après l’armistice du 11 novembre 1918, cinq terribles années de guerre se clôturent enfin, cinq années qui ont vu l’apparition des armes chimiques, la généralisation des bombardements, l’enlisement des armées. Et qui ont fait dix millions de morts… Depuis août 1914, que le chemin fut long pour entrevoir cette paix ! Alors que la guerre semblait sans issue, que politiques et généraux se disputaient pouvoir et décisions, un homme avait foi en la vaillance des soldats, au nom d’une certaine France, au nom de la République. Cet homme, c était Clemenceau. Mais si le traité de Versailles de 1919 a ouvert sur un monde nouveau, les frustrations et les vengeances trouveront un terreau qui nourrira le XXe siècle. Les espoirs déçus des anciens combattants, les vies brisées feront le lit des fascismes. les sociétés déstabilisées, les frontières contestées, les empires désagrégés seront la proie d une crise sans précédent…
La jeunesse d’Alexandre
La plus belle histoire, le plus beau poème dé l’humanité, est la vie d’Alexandre le Grand. Il a eu tout pour lui : il était grec, il était un adonis, il était l’élève d’Aristote et l’amant d’Ephestion, il a épousé une fille du roi des Perses qu’il avait vaincu, il a conquis le monde et il est mort au sommet de sa gloire. Bien qu’il fût le représentant de la Grèce devant ceux qu’elle appelait les barbares, il comprit que l’avenir de la civilisation était de se fondre avec eux, dont l’idéal était aussi respectable. II aura été, en cela, de vingt-trois siècles en avance sur son temps. Il savait par cœur les poèmes d’Homère et les œuvres des grands tragiques. Il était une création de la littérature : son amour pour Ephestion, à qui il ne survécut que six mois, est celui d’Achille pour Patrocle.
Marguerite de Valois
Celle que l’on nomme la reine Margot n’est pas tout à fait cette femme de luxe et de volupté que l’on s’est plu à imaginer. Fille d’une époque de fer et de sang, celle des guerres civiles, elle en endure les horreurs et la Saint-Barthélemy la marque à tout jamais. Princesse puis reine, elle croit pouvoir jouir des atouts de son rang. Comme un prince, comme un roi, elle affiche ses amours, elle déploie le luxe ostentatoire des puissants et participe aux clans politiques: vaine liberté, vains espoirs qui la renvoient sans cesse à elle-même, à cette femme qui ne peut exister ailleurs que dans le faste de la représentation. Car Marguerite subit jusque dans sa chair le joug de sa famille qui toujours l’utilise pour après la rejeter. Etre la fille de Catherine de Médicis, être la soeur de Henri III distordent sa vie et sa destinée au point de la rendre misérable. Contrainte d’épouser le huguenot Henry de Navarre, futur Henry IV, premier roi Bourbon, elle ne trouve dans cette alliance qu’incompréhensions et infidélités. Marguerite de Valois, femme de scandale et de volupté, sûrement! Mais que de courage, voire de témérité puisque, à la fin de sa vie, la dernière des Valois, sans renoncer à cette liberté qui lui a coûté si cher, appuie et favorise la nouvelle dynastie des Bourbons. Janine Garrisson, professeur émérite des universités, a écrit de nombreux ouvrages sur les périodes troublées du XVIe et du XVIIe siècle.
Saint Louis, roi de France
Saint-Louis, un des piliers de notre civilisation, plus fort aujourd’hui que jamais. Tout autour, la maison s’écroule. Nous éprouvons un besoin plus viscéral de nous accrocher au solide. Et Saint-Louis a du passé, mais encore plus d’avenir. Son auréole nous a caché son génie. Les saints et les génies, deux espèces d’hommes si démesurés qu’à leur propos l’humanité moyenne se fourre généralement le doigt dans l’œil. Nous prenons souvent les saints pour des petits bonshommes en sucre de l’imagerie de Saint-Sulpice. Comment ces santons étrangers à nos passions comprendraient-ils les êtres de chair qui en sont pétris ? Rien de plus faux ! Les saints sont avant tout des passionnés, des condensateurs vertigineux d’énergie, des hors-la-loi commune, s’élançant, en ruant dans les brancards, vers la Loi des cieux. Au lieu de se borner à rapetasser l’actualité, comme la plupart des gouvernants de ce monde, qui ne sont que des gouvernés, Saint-Louis se précipite sans cesse « jusqu’au fond des choses » de tout son vol radieux d’ange aux yeux de colombe. Au nom de la loi suprême d’amour, il veut extirper partout le mal, œuvre du diable. Prince de la Paix, il comprit que la mission remplacerait un jour la croisade. Il fit tout pour humaniser la guerre. En soignant les blessés, en interdisant le viol et le pillage, il annonçait la Croix Rouge et les Conventions de Genève. Père lointain de l’ONU, il tenta de substituer dans le règlement des conflits, l’arbitrage à la guerre. Roi architecte, il lança sur l’Europe une troupe de bâtisseurs, conquérants pacifiques. Roi de lumière, il nous laissa son portrait dans le ciel de Paris ; la Sainte Chapelle, fleur de verre et de lumière, aussi allégée de matière que l’âme s’envolant du corps. Quel plus invincible exemple à donner à notre siècle noir que celui de l’ange qui força la vénération des plus durs et qui arracha à Voltaire, peu suspect de bienveillance envers les saints, ce cri de louange :
La veuve Egalité
Les révolutionnaires qui eurent l’idée de rebaptiser Louis XVI Louis Capet et sa veuve, « la Veuve Capet », crurent assurément avoir touché au but, à savoir humilier le plus bassement possible leurs victimes. Mais l’Histoire a de ces retours inattendus et féroces que plus d’un politicien devrait garder en mémoire, ne serait-ce que pour se préserver lui-même. Ainsi, le surnom de la Veuve Capet est désormais synonyme de martyre et le restera encore pour longtemps. Le terme n’a plus rien d’humiliant, hormis pour ceux qui le forgèrent. En revanche, le titre « la Veuve Egalité » provoque immanquablement la grimace et suscite le mépris non certes par la faute de celle qui se retrouva le porter mais à cause de celui sans qui il n’aurait jamais vu le jour, Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, arrière-petit-fils du Régent et de Melle de Blois, fille légitimée de Louis XIV et de Mme de Montespan, par conséquent arrière-arrière-petit-fils de Monsieur, frère de Louis XIV et de la princesse Palatine et, de ce fait, arrière-arrière-petit-neveu du Roi-Soleil en personne ….. L’ouvrage de Michel de Decker n’ait peut-être pas le meilleur sur la question mais il a au moins le mérite de faire sortir de l’ombre celle qui, quoi que l’on en dise, fut bien plus que la simple Veuve Egalité.
En avant, calme et droit
Hector Vachaud, dit Vachaud d’Arcole, n’est pas un grand cavalier, un « dieu » de Saumur ni une vedette des concours hippiques. Il est seulement un « homme de cheval », on a envie de dire : un « prof de cheval », comme il y en a de maths ou de lettres. Mais sa discipline à lui, choisie par passion, sinon par peur des réalités, va le faire vivre, des années trente à nos jours, dans une société singulière, archaïque, mal connue, et dans les principes, superbes mais désuets, qui la corsètent et l’exaltent. C’est à travers elle que Vachaud découvrira la comédie sociale, l’élégance, l’amitié, le bonheur d’enseigner et même, sur le tard, l’amour. Un étrange amour. C’est à travers le prisme de la morale cavalière qu’il verra les passions politiques, la guerre, les illusions d’après la défaite, les courages et les lâchetés, enfin la métamorphose immense de la France.
Mais la perçoit-il vraiment, cette métamorphose ? Ou ne préfère-t-il pas l’ignorer ? En d’autres temps, sans doute, Vachaud fût-il devenu prêtre ou officier. Il eût choisi – séminaire, collège ou caserne – de vouer sa vie à un ordre qui se serait fait gloire de maintenir au milieu du déferlement de tout ce qui change ou s’affadit. Cela a-t-il encore un sens ?… Ecuyers, cavaliers, ascèse et luxe, parfums du passé, amazones gourmandes de chair fraîche, anciens combattants abusifs, abbés musclés, manitous de Vichy, juifs traqués, gagne-petit du marché noir, pétarades de 44 et de 68, jeunes filles en fleur : une peinture moqueuse et féroce d’un demi-siècle de vie française sert de décor à la vie d’Hector Vachaud. Les « belles âmes » n’y sont pas toujours limpides ! Heureusement, les chevaux aux yeux fous, les aubes en forêt, le silence religieux des manèges servent d’antidote aux poisons et aux impostures de la nostalgie.
Le mariage était-il différent aux siècles passés? Dans Le Chevalier, la femme et le prêtre, Georges Duby étudie les liens du mariage au moment où ils connaissent une crise importante illustrée par l’excommunication du roi de France Philippe Ier pour cause de bigamie en 1095. La condamnation par le Pape d’une situation conjugale jugée scandaleuse illustre la tension que connaît alors l’institution matrimoniale prise dans un étau entre deux théories, celle des clercs et celle des chevaliers. Du XIe au XIIIe siècle, Georges Duby examine l’évolution du mariage dans les milieux de la noblesse en suivant la théorie ecclésiastique, les discours littéraires et les généalogies. L’Église et les guerriers entrent de concert dans la voie du compromis et d’une nouvelle morale matrimoniale. C’est bien au coeur du Moyen Âge que sont élaborées les règles d’une conjugalité dont la société contemporaine gère encore l’héritage. Une démonstration limpide menée par l’un des plus grands médiévistes français. –Loïs Klein –Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Histoire d’Angleterre
Depuis le néolithique jusqu’à nos jours, la destinée de l’Angleterre apparaît comme la plus singulière de toute l’histoire occidentale. Partie prenante de l’aventure européenne dans laquelle elle a joué un rôle majeur et parfois hégémonique, la Grande-Bretagne n’en a pas moins constamment cultivé son identité insulaire, ses traditions propres et sa fierté.Il fallait toute l’érudition et la finesse du biographe de Byron, de Shelley, de Disraeli, d’Edouard VII et aussi de l’auteur des Silences du colonel Bramble pour rendre intelligible aux Français le passé d’un peuple qui les a toujours fascinés, irrités, déroutés.
Henri IV
Dans la mémoire des Français, Henri IV est le seul roi à n’avoir connu aucune disgrâce. Sa mort l’a auréolé d’une indestructible popularité et son règne est vite devenu l’auberge espagnole de notre histoire. Le Gascon caustique méprisant la peur, l’homme d’action ennemi des parlottes, le bon vivant, l’homme de la poule au pot, le Vert-Galant sûr de ses conquêtes : autant d’images d’Epinal que Jean-Pierre Babelon réajuste sans parti pris ni complaisance, pour expliquer le phénomène Henri IV.Le 1er août 1589, assiégeant Paris en pleine rébellion, Henri III, victime d’un attentat, murmure à celui qui sera demain Henri IV :« Vous voyez comme vos ennemis et les miens m’ont traité. Il faut que vous preniez garde qu’ils ne vous en fassent autant. » Le dernier des Valois disparu, Henri de Navarre devient roi d’une France déchirée par les guerres de la Ligue, où la monarchie traverse un de ses pires moments.Cinq ans sont nécessaires au premier Bourbon pour ouvrir les portes de la capitale, quatre autres pour apaiser les armes et les consciences. Il ne lui reste que douze ans pour créer, avec l’aide de Sully, un Etat moderne : l’économie, l’agriculture, l’urbanisme, l’université, il n’a de cesse de tout réorganiser et de continuer la tradition monarchique séculaire, comme s’il avait su que peu de temps lui était octroyé pour accomplir sa tâche.Pour Henri IV, ce célibataire mal marié, qui se reconnaissait trois plaisirs, la guerre, la chasse et l’amour, la plus grande joie fut sans doute la naissance du dauphin, le futur Louis XIII. Il avait alors 48 ans. Après avoir rétabli l’unité de son royaume et assuré le « bien-être de ses peuples », il fondait une nouvelle dynastie. Le fils de Jeanne d’Albret pouvait-il rêver d’une plus belle destinée ?Au bout du compte, un caractère et un comportement peu ordinaires, un pragmatisme et un relativisme qui tranchent vigoureusement sur les mentalités de l’époque, et un esprit qui nous est étrangement proche.
Henri IV ou la grande victoire
Un moment “prodigieux » de l’histoire Henri de Navarre, prince protestant, accédera-t-il au trône de France, royaume en majorité catholique ? En cette fin du XVI° siècle, la vieille « civilisation du Sacrée est morte”. On veut abattre ou sauver l’ancienne Société. On refuse ou on accepte la montée d’un monde inconnu. Jamais la France n’a tant souffert. Jamais Paris n’a enduré – jusqu’à anthropophagie… – un siège plus sauvage. Au centre de cette crise, Henri IV va “dresser sa propre statue ». Sa gaieté, ses amours, sa goguenardise, son panache de Gascon, son esprit, ses réparties font merveille. Enfin, pense la France, un roi qui sait trousser les filles ! En même temps, son agilité de montagnard et sa subtilité de Béarnais en font un incomparable politique. Cet être tout en raison ne se permet qu’une folie : son courage.. A chaque combat, il remet tout enjeu sous la protection de son Dieu. Cependant, derrière cette façade vit un autre personnage, très secret, qui découvre l’angoisse « existentielle » mais qui la domine en chevalier initié, prêt à accomplir le voyage auquel son destin le voue. L’hermétisme lui suggère sa tolérance. Le puissant courant philosophique du Trismégiste, qui traverse catholicisme et réforme, l’assiste dans ses épreuves. Et c’est à son entrée dans Paris qu’ Henri IV va remporter la plus grande des Victoires en parvenant à se vaincre soi-même, renoncer à la vengeance, accorder le pardon général. Après Marie de Bourgogne, Guillaume le Taciturne, et ce Jeanne d’Albret qui faisait admirablement revivre Henri IV jeune, ce nouvel et imposant ouvrage du grand historien qu’est Yves Cazaux nous Invite à reconnaître, non pas la légende d’Henri le Grand, mais son mythe Henri IV ne fut-il pas, par exception à son temps, l’incarnation de la Clémence portée au-delà des limites humaines ?
Monsieur de Saint-Simon
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755), est célèbre pour ses Mémoires décrivant la vie à la Cour de Louis XIV. Écrivain talentueux, il fut à la fois un courtisan assidu et un opposant invétéré qui sut dévoiler les secrets de la vie versaillaise et dénoncer les bassesses du pouvoir. Conservateur et réformateur, acteur et témoin d’une époque controversée, cet observateur authentique regarda toujours ses contemporains d’un oeil critique, avec justesse et non sans humour. L’homme qui s’inclinait devant le Roi et les princes savait aussi faire parler la voix de la raison. Georges Poisson nous révèle le vrai visage de cet homme aux multiples facettes. Seigneur éclairé, soldat, diplomate, mais aussi mari aimant et ami fidèle, il fut avant tout un historien passionné. Un mémorialiste des petits faits, plus que des grandes actions, qui léguera à la postérité des écrits justes et distrayants sur la haute société de son temps.
Neropolis, Roman des temps néroniens
Ce roman des temps néroniens est un livre incontournable, une page d’histoire vraie et à jamais inoubliable pour qui veut pénétrer la Rome décadente et déchirée du premier siècle après Jésus-Christ ; connaître Néron et son règne, comprendre une époque charnière où l’empereur rêvait de baptiser sa ville « Néropolis » tandis que naissait le mythe chrétien de la cité vertueuse. En une profonde plongée dans un monde baroque et passionné, le kaléidoscope tourbillonnant de l’histoire se met en mouvement : tueries de l’amphithéâtre, brutalité des courses de chars, apogée des débauches, émancipation provocatrice des femmes, étranges soldats du Christ spéculant sur l’Apocalypse… Enfin, les Romains, tels qu’ils furent, saisis sur le vif par un historien rigoureux et minutieux, qui est aussi un romancier plein d’humour, amateur de métaphysique troublante !
En octobre 1917, la révolte arabe est la grande affaire du renseignement britannique. Mais, particularité du système colonial, elle est de la compétence de deux services différents, l'Arab Bureau, au Caire, et la dépendance du Gouvernement de l'Inde, à Bagdad. Chacun de ces services délègue auprès des chefs arabes un émissaire : Thomas E. Lawrence pour l'un et Harry St. John Bridger Philby pour l'autre. Le second aurait dû se subordonner au premier, puisqu'il convient de soulever les tribus d'Arabie contre l'armée ottomane. Chacun fait un choix stratégique différent, l'un se conformant aux ordres et promouvant Husayn bin 'Alï, le chérif de La Mecque, l'autre choisissant de favoriser Abd al-'Aziz Âl Su'ùd, le souverain wahhabite du Nedjd. Les deux hommes se rencontrent après-guerre, leurs choix initiaux, confrontés à la subtilité de la politique britannique, ayant achevé de les décevoir.