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Je suis noir et je n’aime pas le manioc
Gaston Kelman a ici rédigé un témoignage sur la condition d’être noir dans la société française. Il nous livre sa propre perception des Français d’origine africaine ou Africains de culture française, regrettant parfois d’être lui-même incompris par les autres noirs. Pour lui, un noir est un blanc à la peau foncée. Avec des formules piquantes, Gaston Kelman pointe les a priori que partagent les blancs comme les noirs. L’un de ses chapitres s’intitule : « je suis noir et j’en ai une toute petite » « Alors mon brave, dit un officiel français à un émigré convalescent dans un hôpital de Bamako : toi content repartir en France regagner sous ! Toi faire quoi en France ? – Je suis professeur de littérature à la Sorbonne, monsieur » Un Noir, n’est-ce pas, ce n’est pas très intelligent ni très cultivé. Il a certes de bons côtés : il se nourrit de manioc, il est rieur, enfantin, doué pour la musique (sauvage et rythmée, pas classique), mais c’est surtout sous-développé et ça compense par un membre surdimensionné… Tout le monde le sait. Or, la France compte un nombre incalculable de ces individus qui font partie intégrante de la nation, comme Gaston Kelman. L’auteur vit depuis 20 ans en France et se définit avant tout bourguignon. Fort de son expérience, il dévide avec une verve féroce les lieux communs qui pèsent sur les Noirs, alternant le sérieux de son propos avec des anecdotes pathétiques, hilarantes et parfois cruelles. En véritable sociologue, il porte aussi un regard lucide sur les Noirs « qui se complaisent trop souvent dans le rôle de victimes ». L’exercice ne doit rien au masochisme : c’est en fait un exposé analytique des bases du racisme ordinaire, lequel frise le niveau intellectuel de l’homme de Néandertal. Peu d’essais posent aussi brutalement la question à laquelle généticiens et anthropologues ont pourtant déjà répondu : et si le Noir n’était rien d’autre qu’un Blanc à la peau noire ?
Le 6 avril 1994, le tir d’un missile SAM 16 cause l’explosion d’un avion Falcon 50, ayant appartenu au prsident Franois Mitterrand, et tue deux chefs d’Etat africains, leurs collaborateurs et troisFranais l’aroport du Rwanda. A la suite de cet attentat terroriste, un effroyable massacre et une catastrophe humanitaire plongent l’Afrique centrale dans l’horreur et le chaos. Quelques mois plus tard, le Conseil de Scurit des Nations Unies cre un Tribunal Pnal International pour juger les responsables de crimes de gnocide et de crimes contre l’humanit au Rwanda. Ds le dbut des procs, le dossier de l’attentat est brutalement cart par le procureur Louise Arbour. Il ne sera plus ouvert par son successeur Carla del Ponte. Pourquoi cet avion abattu, qui a dclench le gnocide, est-il ignor, rang et class sans suite, dans les tiroirs du Tribunal, prs de dix ans aprs les faits Pourquoi, ce jour, aucun criminel tutsi n’est poursuivi par la justice alors que plusieurs milliers de hutu croupissent en prison depuis quatre six ans sans jugement Pourquoi l’actuel prsident du Rwanda, le dictateur Paul Kagame, souponn d’tre l’auteur de cet acte terroriste, menace-t-il la France et le juge Jean-Louis Bruguire, charg de l’enqute sur cet attentat Pour comprendre les contradictions de la lutte contre le terrorisme, la monte du mensonge d’Etat et les liens que des terroristes ont parfois avec l’Occident, plusieurs experts, diplomates, hauts fonctionnaires de l’ONU, journalistes d’enqutes et avocats ont dcid de rompre la loi du silence.
De tous les sentiments humains, l’amour est sans doute le plus noble, mais aussi le plus fort. Protecteur, généreux, bienveillant, il n’exige que la réciprocité. Mais, trompé ou déçu, un amour peut devenir violent, passionnel et… mortel. A partir de cette ambivalence, Pierre Bellemare, Marie-Thérèse Cuny et Jean-Marc Epinoux ont écrit ces cinquante-cinq histoires passionnantes et… terrifiantes. Histoires de trahison et de vengeance, d’hommes et de femmes qui aimaient si fort que pas un instant ils n’envisageaient dêtre trompés ou abandonnés. Vengeances mûrement élaborées, parfois avec perversité et cruauté, à la mesure d’un amour peut-être trop puissant et inoubliable qui a fini par se retourner contre son objet. Ainsi une femme trompée se décide-t-elle à assassiner à petit feu son époux qui lui avait préféré une jeune fille ; une mère de famille dénonce-t-elle son mari, des années après qu’il a assassiné leur enfant, alors qu’elle avait tu la vérité par amour.
Le livre de la jongle
Amoureux de la langue française et jongleur de mots, Stéphane De Groodt revisite à sa manière, drôle et absurde, les expressions de notre langue. Un ouvrage inédit dans la droite ligne de ses best-sellers, Voyages en absurdieet Retour en absurdie. Dernier carat » Il est dit que c’est le dernier carat parlé qu’aura raison. » C’est Byzance ! » Non, c’est Istanbul. Indique qu’il serait grand temps de mettre à jour votre GPS. » Sur un coin de table » Expression que nous devons aux chevaliers de la Table ronde. » Dessins de Raphaël Cruyt
Au commencement était la guerre
« Voici donc venu le temps d’appréhender le monde tel qu’il est plutôt que de l’ignorer, de le comprendre plutôt que de le rêver, de le travailler plutôt que de le consommer.
De préparer la guerre qui vient pour retenir la paix qui s’en va. De s’employer à faire l’Histoire pour n’être pas dévoré par elle.
D’accepter que, tant que l’Histoire a cours, toute ligne de vie puisse un jour avoir à se transformer en ligne de front.
Au commencement était la guerre, espérons finir en paix. »
« De fait, l’humanité semble condamnée à vivre perpétuellement entre conflits et intermèdes pacifiques. Depuis l’affirmation de la domination de l’anthropocène, la construction de sociétés humaines, de plus en plus complexes, s’accompagne de guerres tribales, locales, continentales ou mondiales. Le cœur du monde bat au rythme de ces conflits qui arrachent en permanence à l’inventivité humaine des progrès nouveaux autant pour détruire que pour restaurer, autant pour tuer à coup sûr que pour mettre en sûreté, autant pour conquérir que pour sanctuariser. »
« Maintenant qu’avec l’illusion du bonheur s’effondre celle d’une civilisation mondiale, maintenant que la guerre entre partout en tension avec la paix dans la renaissance sanglante de l’Histoire, il est temps de découvrir qu’il y a une guerre et quels sont ses visages. »
Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable scientifique du Pôle sécurité, défense, renseignement, criminologie, cybermenaces et crises (PSDR3C/ESDR3C). Il enseigne également à New York, Shanghai et dans les écoles spécialisées. Il a publié de nombreux ouvrages sur les sujets de sa spécialité.
En 1996-97 tous les camps des réfugiés hutu rwandais, situés au Sud et au Nord-Kivu, furent bombardés puis démantelés par l’armée tutsi. Les rescapés furent traqués dans les fôrets inhabitées de la RDC pour y être achevés, le nombre de disparus s’élevant à 200 000. Le Haut Commissariat pour les réfugiés ainsi qu’une partie de la « communauté internationale » ont une grande part de responsabilité dans ces assassinats de masse vraisemblablement ordonnés par Kigali. Qualifiés ou non de Génocide, les massacres des réfugiés rwandais au Zaïre constituent un crime contre l’humanité.
Il est un conflit majeur qui est passé totalement inaperçu depuis près de vingt ans. Pourtant, il a fait plus de morts que toutes les guerres depuis 1945… Environ six millions de victimes et quatre chefs d’État assassinés. Son théâtre : toute l’Afrique de l’Est et l’immense Congo, au centre du continent, ont été bouleversés par cette guerre qui a visé à en redessiner la carte. Dans la région, c’est pratiquement chose faite : le Kivu a été détaché du Congo (RDC) et « appartient » de fait au Rwanda et à l’Ouganda ; plus au nord, la première modification des frontières en Afrique est imminente : le Sud-Soudan devrait être indépendant de Khartoum. Comment se fait-il que nous n’ayons rien vu ? La chose est stupéfiante, mais nul jusqu’à présent n’avait envisagé ce conflit majeur dans sa globalité. Pourtant, il a ses logiques stratégiques que Péan met au jour. Le classique affrontement entre les Etats-Unis, cherchant à étendre leur aire d’influence, et l’ex-puissance coloniale française, voyant son pré-carré lui échapper, a pris une ampleur inédite et tragique après 1990… Somalie, Sud-Soudan, Rwanda, Congo-Brazzaville, RDC, Erythrée, Darfour, la liste est longue des conflits incompréhensibles si l’on n’en saisit pas les dessous. Quel est le jeu de Paul Kagamé, le « pion » des Américains, qui tient dans toute la région le rôle qui était celui de Mobutu avant 1989 ? Pourquoi les Américains n’ont-ils pas voulu intervenir au Rwanda en 1994 et ont-ils tout fait pour étouffer la vérité ? Pourquoi la question du Darfour a-t-elle été si cruciale aux yeux de Washington ?
550 pages – Au printemps 1994, le monde est stupéfié par les images du déchaînement de fureur et de violence qui s’est emparé d’un petit pays africain, au coeur de la région des Grands Lacs, le Rwanda: les corps d’hommes, de femmes et d’enfants tués à la machette, les charniers dans des villages vidés de leurs habitants, les figures des rescapés horriblement mutilés et traumatisés, les populations fuyant vers l’ouest… Jamais le continent noir n’avait connu des massacres d’une telle ampleur.
Très vite, les médias opposent victimes, les Tutsis, et bourreaux, les Hutus; et ils désignent les coupables de cette folie meurtrière sans précédent, qualifiée de génocide : la communauté internationale, qui n’a rien fait, dont la mission (Minuar) a même réduit ses effectifs à la veille de l’embrasement général du pays; et, en premier lieu, la France, soutien du président Habyarimana, qui aurait formé les milices Interahamwe qui ont traqué systématiquement les Tutsis. Son opération militaire (Turquoise), décidée tardivement, n’aurait servi qu’à masquer sa compromission < néo-colonialiste » avec le régime génocidaire. Ainsi l'histoire se fige-t-elle dans une version voulue et imposée par le vainqueur: Paul Kagame, le « libérateur », chef des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR).
Cependant, cette thèse présente une faille : le déclenchement des massacres, au lendemain de l'attentat du 6 avril 1994, au cours duquel l'avion du président rwandais fut abattu. Qui a tué Juvénal Habyarimana, président du Rwanda ? La question resurgit aujourd'hui, plus de dix ans après les faits, mais cette fois-ci elle trouve une réponse : des mercenaires à la solde du FPR de Kagame, selon le juge Bruguière, qui s'apprête à clore son instruction. Ce ne sont donc pas les extrémistes hutus du régime Habyarimana qui ont prémédité ce coup d'État et ses monstrueuses conséquences.
Ainsi toute l'histoire du génocide serait-elle à reconsidérer, et Paul Kagame, aujourd'hui président du Rwanda, apparaîtrait-il comme le plus grand criminel de guerre en vie. Pierre Péan démontre que le génocide de 1994 ne fut qu'un épisode dans une guerre civile et régionale ignorée, plus meurtrière encore, voulue depuis octobre 1990. Le FPR était prêt à tout pour conquérir le pouvoir à Kigali, y compris à sacrifier Hutus et Tutsis.
660 pages –
Le 22 juin 1994, le conseil de sécurité de l’ONU autorise par la résolution 929 le déploiement d’une force multinationale sous commandement français au Zaïre et au Rwanda. Objectif : contribuer, de manière impartiale, à la sécurité et à la protection des personnes déplacées, des réfugiés et des civils en danger au Rwanda.
Depuis plus de vingt ans, membres d’ONG, chercheurs et surtout le régime du Rwanda accusent la France et les militaires français d’avoir participé à la préparation et à l’exécution du génocide ?
Mais sur quoi reposent les accusations ?
Pourquoi la France garde t-elle le silence et ce silence est-il coupable ?
Après plus de dix années de recherches dans les archives du Conseil de Sécurité, de l’Elysée, du ministère français de la Défense, du gouvernent des Etats-Unis et du Tribunal pénal international pour le Rwanda, Charles Onana démontre, tous documents à l’appui, que les dirigeants actuels du Rwanda ont, d’avril à juin 1994, empêché l’intervention de l’ONU, encourageant ainsi les massacres et la lutte armée plutôt que l’arrêt des hostilités qui devait déboucher sur un partage du pouvoir, prévu par les accords d’Arusha.
Deux récits de guerre
En 1943-45, avant son arrestation et sa condamnation à huit ans de camp, Soljénitsyne est un soldat, responsable d’une batterie de « repérage par le son ». C’est de ses souvenirs de combattant qu’il a tiré ces deux récits, écrits en 1998.
Les souffrances et la destinée de l’obscur hameau de Jeliabouga, en Russie centrale, du plus noir de la guerre à ce jour de 1995 où l’auteur y revient, est le sujet du premier récit, marqué par l’émouvante figure d’une jeune fille, Iskiteia.
Le deuxième récit rend hommage au courage oublié de deux officiers et de leurs hommes, en Prusse-Orientale, par contraste avec la veulerie et l’irresponsabilité des personnels politiques.
L’écrivain s’y met en scène tel qu’il était alors, patriote, amoureux de cette vie militaire, confiant dans la Révolution mondiale et plein de compassion pour la détresse des populations civiles.
Les rayons des souvenirs
La vie n’est jamais qu’une aventure marquée d’empreintes souvent indélébiles, quelques fois volatiles mais toutes toujours utiles.
Dans l’intimité de ses souvenirs qui sont autant de rayons lumineux, l’auteur rend un vibrant hommage à ceux qui ont marqué de leur empreinte sa vie et son coeur, ceux-là qui ont toujours été pour lui: lumière, espoir, motivation…
L’inconnu de la poste
« La première fois que j’ai entendu parler de Thomassin, c’était par une directrice de casting avec qui il avait travaillé à ses débuts d’acteur. Elle m’avait montré quelques-unes des lettres qu’il lui avait envoyées de prison. Quand il a été libéré, je suis allée le voir. Routard immobile, Thomassin n’aime pas bouger hors de ses bases. Il faut se déplacer. Je lui ai précisé que je n’écrivais pas sa biographie, mais un livre sur l’assassinat d’une femme dans un village de montagne, affaire dans laquelle il était impliqué. Mon travail consistait à le rencontrer, lui comme tous ceux qui accepteraient de me voir. »
F. A.
Le village, c’est Montréal-la-Cluse. La victime, c’est Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau dans le bureau de poste où elle travaillait. Ce livre est donc l’histoire d’un crime. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes – tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l’enquête policière, L’Inconnu de la poste est le portrait d’une France que l’on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d’entre eux la dignité d’un destin.
Anciens combattants
C’est un travail de mémoire salutaire et émouvant. Le photographe burkinabè Warren Saré publie « Anciens combattants », un livre qui est le fruit de longues années de travail auprès de soldats africains engagés dans l’armée française, à l’époque coloniale, pour combattre en Algérie, en Indochine ou sur d’autres théâtres de guerre. Warren Saré a sillonné l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Bénin, Mali, Niger, Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée Conakry) et un peu la France à la recherche des anciens combattants qui ont marqué l’Histoire de la France et de l’Afrique. Depuis 19 ans, de village en village, il mène ses investigations pour retracer leurs portraits afin de pouvoir les présenter aux jeunes générations d’Afrique et d’Europe. L’objectif étant d’entretenir le devoir de mémoire.
La » folie d’amour » de Sœur Emmanuelle l’a poussée, toute sa vie, à aider les autres. C’est aussi un sentiment que les grandes chrétiennes qu’elle admire ont partagé et dont elle cite les paroles : Thérèse d’Avila, Mère Teresa, Catherine de Sienne et beaucoup d’autres. Dans un dialogue complice avec Sofia Stril-Rever, elle s’interroge avec sagesse et humilité sur la souffrance, le partage, l’amour, la relation au Christ, la mort et l’après-vie… Sœur Emmanuelle nous offre un message d’espoir et de joie : la folie d’amour est un trésor que chacun porte en son cœur.
Sœur Emmanuelle. Elle appartient à la congrégation de Notre-Dame de Sion et a enseigné à Istanbul, Tunis puis Alexandrie, avant de s’installer en 1971 dans les bidonvilles du Caire où, pendant vingt ans, elle a combattu la misère et l’analphabétisme. Elle mène aujourd’hui dans le sud de la France une vie retirée propice à la méditation. Elle a par ailleurs écrit Jésus tel que je le connais, Richesse de la pauvreté et Vivre, à quoi ça sert ?
Vous verrez…Vous m’aimerez
Vous verrez, vous l’aimerez. Comment une petite fille, bien acceptée chez elle mais rejetée à l’école, passant de la chaleur d’une famille unie à la tristesse des pensions » pleines de l’odeur grise des endroits sans mères « , serre les dents face aux enfants qui la tourmentent, criant en elle à leur intention : » Vous verrez ! Vous m’aimerez ! » Comment elle décide d’être un jour connue, c’est-à-dire » reconnue « , parce qu’elle se sent différente des autres et souffre de solitude. Et comment, devenue femme, son vœu – enfin – se trouve réalisé : elle sera écrivain. La petite fille s’appelait Janine Boissard. Cette histoire » vraie « , qui est celle de l’auteur de L’Esprit de famille, se lit comme un » suspense « . On y pleure, on y rit. Elle passionnera adultes et adolescents ; elle touchera tous ceux qui ont besoin d’espoir pour vivre. Ceux pour lesquels les blessures de l’enfance deviennent sources de lumière.
Mon enfant, ma douleur, mon bonheur
Catherine est née. Petite fille porteuse d’une anomalie génétique. A cause de cet intrus, ce chromosome en trop, elle ne sera jamais tout à fait pareille aux autres enfants. Pourtant, nouveau-née dans son berceau, elle est belle à croquer comme une petite cerise coeur-de-pigeon. Désespoir, révolte. Sa mère se sent amputée de sa maternité. Elle songe même à abandonner Catherine. Et puis elle relève le défi et se met à aimer cette petite fille, la sienne, chair de sa chair, prisonnière d’une gangue invisible… Un pas après l’autre, elles avancent ensemble, complices… « Prendre un enfant comme il vient, prendre un enfant par la main, pour l’emmener vers demain… » N’est-ce pas la meilleure preuve d’amour qu’on puisse lui donner ?
Quand elle rencontre Roch Thériault, en 1977, Gabrielle Lavallée cherche une voie qui donne un sens à sa vie, un guide qui l’aide à devenir meilleure. D’emblée, elle est subjuguée par cet homme. Elle accepte de se joindre à son groupe. Peu à peu, Roch devenu Moïse se transforme en despote. Il exige une obéissance totale. La vie de Gabrielle bascule dans l’horreur. Tortures, mutilations, lapidations… Moïse est démoniaque, sa cruauté sans bornes. Malgré les menaces, Gabrielle Lavallée, sans fausse honte, ose aujourd’hui dire et étaler l’insoutenable vérité. Celle qui fait mal à entendre, celle qui brise le mur du silence érigé par certains groupes qui ont promis l’enfer aux brebis qui trahiraient leur alliance.
Le vertige danois de Paul Gauguin
Contraint de rejoindre sa femme et leurs cinq enfants à Copenhague, en novembre 1884, Gauguin n’est pas encore Gauguin, mais il le devient, confronté à l’hostilité qu’il génère. Au long d’une enquête tourbillonnante, Bertrand Leclair restitue le vertige d’un homme déchiré, incapable de renoncer à sa fascination pour la peinture.
Un jour Un livre Un cancer – Livre neuf
Livre neuf
Moi Malade ? Jamais !
Récit d’une invincible
« Tous les jours on avait rendez-vous avec le dragon cracheur de flammes. On passe par un vestiaire, on se déshabille, on se place sur l’appareil et on attend que les rayons aux brûlures vivaces atteignent les cellules cancéreuses … en autres. Des techniciens insensibles et aussi froids que les machines qu’ils manipulent défilent devant vous, insensibles à la gêne que vous ressentez. Un vrai hall de gare. Beaucoup, à Marseille, sont issus de cultures patriarcales et dégagent un rapport à la femme et à la nudité qui renforce le sentiment d’inconfort de la patiente. De cela aussi, on discute entre malades. Les machines, anciennes, fonctionnent sans relâche. Souvent, elles tombent en panne. Et les retards dans la prise en charge peuvent alors monter jusqu’à deux ou trois heures … Le taxi venait me chercher dans la banlieue de Marseille et m’attendait durant toute la durée de mon traitement quotidien. On était tous logés à la même enseigne. Chefs d’entreprises, cadres ou prolétaires : le cancer lissait les différences sociales »
David et les diplodocus
Il est rare que les Mémoires d’un individu soient d’utilité publique. Le livre-interview que M. Gérard Athias vient de publier est de ceux-là. Professionnel de l’assurance, Gérard Athias est aujourd’hui passé de l’autre côté, celui des assurés. L’Association française d’épargne-retraite (AFER) qu’il préside a été créée contre les compagnies d’assurances traditionnelles. Preuve que cette association répondait à une demande réelle, elle compte aujourd’hui 140 000 adhérents et gère une épargne collective de plus de 20 milliards de francs. Son ouvrage, publié avec la collaboration de M. Jean-Luc Bengel, journaliste spécialisé dans l’assurance, répond à un double objectif : justifier un itinéraire professionnel houleux en réglant au passage quelques comptes, mais aussi mettre à la disposition des épargnants une connaissance claire des principaux mécanismes de l’assurance-vie.
Bleu sauvage
Voici la saga extraordinaire de Goudis l’intrépide. Après des années d’errance sur les sept mers, après avoir tout connu, tout goûté – cyclones, naufrages, plongées profondes, courses corsaires, folles amours et naissances sauvages -, Goudis « le Sénégalais blanc » prend la plume. Et son récit haletant, bourré de sève, de couleurs et de rythmes, nous empoigne pour ressusciter en chacun de nous le goût du voyage authentique. Bleu sauvage a la force et le charme des grands classiques de la mer et de l’aventure.
Cap’tain vagabond
Encore une fois, le yawl centenaire de ce coureur des mers est recherché. Mais Goudis le forban adore ça. En fuite sur la mer de Chine, poursuivi par l’aventure, les pirates et les filles, ce diable d’homme, marin d’un autre âge et vagabond au grand cœur, nous offre un cadeau sans égal: le secret du bonheur. Des Philippines à Singapour, sans un dollar en poche et sponsorisé par le hasard, Vincent Goudis poursuit les exploits de maraudeur et de nomade irréductible qui nous avaient enchantés dans Bleu Sauvage. Et l’on retrouve dans Cap’tain vagabond, l’entrain irrésistible des grands récits de mer et d’aventure, ceux qui conjuguent l’action et le rêve, la vie violente et la poésie.
Nouilles froides à Pyongyang
Nul n’entre ni ne sort de Corée du Nord, le pays le plus secret de la planète. Et pourtant, flanqué de son ami Clorinde, qui affectionne davantage Valéry Larbaud que les voyages modernes, et déguisé en vrai-faux représentant d’une agence de tourisme, notre écrivain nous emmène cette fois sur un ton décalé au pays des Kim. Au programme : défilés et cérémonies, propagande tous azimuts, bains de boue et fermes modèles, mais aussi errances campagnardes et crises de mélancolie sur les fleuves et sur les lacs, bref l’endroit autant que l’envers de ce pays clos mais fissuré. Un journal de voyage, attentif mais distant, amusé parfois, jamais dupe, dans ce royaume énigmatique dont un diplomate américain affirmait récemment que l’on en savait moins sur lui que sur… nos galaxies lointaines.
Confidences
Personnage incontournable du football français, Guy Roux avait encore des choses à dire. À 82 ans, le mythique entraîneur de l’AJ Auxerre a replongé dans ses souvenirs pour nous faire découvrir des anecdotes drôles et croustillantes qu’il n’avait encore jamais racontées, ou bien évoquer des sujets qui le passionnent, comme évidemment le football, mais également le cyclisme, la politique et la gastronomie. Saviez-vous par exemple que Guy Roux était dans l’avion présidentiel pour aller assister à la demi-finale de la Coupe du Monde 2018 en Russie ? Mais comment a-t-il fait pour faire partie des invités, de quoi a-t-il discuté avec Emmanuel Macron, et comment ont-ils fêté la victoire ensemble ? De nombreuses personnalités participent à ce livre, comme Hervé Mathoux, présentateur du Canal Football Club, le sénateur François Patriat, et bien sûr des joueurs iconiques comme Djibril Cissé, Enzo Scifo ou Sabri Lamouchi. Passez de bons moments avec cet ouvrage passionnant et divertissant et découvrez aussi : – Les 10 phrases les plus drôles de Guy Roux. – Son onze de rêve. – Quiz : connaissez-vous vraiment bien Guy Roux ? 10 questions sur sa carrière, ses records, sa vie.
On a roulé sur la terre
Le point de départ ? Un beau pari : faire le tour du monde à bicyclette, en un an jour pour jour, avec pour tout budget moins de 1 000 euros chacun ! 365 jours après, Alexandre et Sylvain sont revenus avec 31 pays et 25 000 kilomètres dans les mollets. Ils ont traversé l’Afrique, le continent américain, l’Asie, les pays de l’Est et enfin l’Europe de l’Ouest, vivant chez l’habitant, au gré de leurs rencontres. Improvisation et débrouillardise, anecdotes burlesques, petites et grosses contrariétés, mais aussi splendeur et poésie émaillent le récit de leur voyage. Au-delà de l’exploit sportif, les aventures surprenantes de deux jeunes Français qui racontent, avec toute la fraîcheur de leurs vingt ans, cette année à la découverte du monde. Ils ont suscité, depuis, beaucoup de vocations.
Vie de ma voisine
Ça commence comme une nouvelle d’Alice Munro : lors de son déménagement, une romancière est abordée par sa voisine du dessus qui l’a reconnue, et l’invite chez elle pour parler de Charlotte Delbo.Ça continue comme un récit d’Isaac Babel. Car les parents de Jenny, la voisine née en 1925, étaient des Juifs polonais membres du Bund, immigrés en France un an avant sa naissance. Mais c’est un livre de Geneviève Brisac, un « roman vrai » en forme de traversée du siècle : la vie à Paris dans les années 1930, la Révolution trahie à Moscou, l’Occupation ? Jenny et son frère livrés à eux-mêmes après la rafle du Vel’ d’Hiv, la déportation des parents, la peur, la faim, les humiliations, et l’histoire d’une merveilleuse amitié. Le roman d’apprentissage d’une jeune institutrice douée d’une indomptable vitalité, que ni les deuils ni les tragédies ne parviendront à affaiblir. Ça se termine à Moscou en 1992, dans la salle du tribunal où Staline fit condamner à mort les chefs de la révolution d’Octobre, par la rencontre improbable mais réelle entre des « zeks » rescapés du Goulag et une délégation de survivants des camps nazis. À l’écoute de Jenny, Geneviève Brisac rend justice aux héros de notre temps, à celles et ceux qui, dans l’ombre, ont su garder vivant le goût de la fraternité et de l’utopie.
Vendu sans bandeau – Pour la première fois, un officier français ayant combattu en Libye et en Afghanistan livre son témoignage sur ces deux conflits. Le capitaine Brice Erbland, chef de mission et pilote d’hélicoptère de combat Tigre, machine ultra sophistiquée à la puissance de feu dévastatrice, dévoile dans ce livre son journal de guerre. Dans les griffes du Tigre nous emmène das montagnes d’Afghanistan aux missions de destruction des forces kadhafistes sur le littoral libyen.
Voici le cri d’un homme qui, aux prises avec le cancer, découvre en lui la force insoupçonnée de la joie. De ce récit personnel, émouvant, drôle parfois, Guy Corneau a fait un livre d’amitié où il partage avec ses lecteurs son expérience de la maladie.
– 2007: le célèbre psychanalyste n’est qu’un patient anonyme dans une salle d’hôpital. Il reçoit la terrible nouvelle: un cancer de grade 4, le plus élevé.
– 2008: » M. Corneau, je ne sais pas ce que vous avez fait mais ça a marché! », lui annonce son oncologue.
– 2009: Yanna sa compagne d’âme, meurt d’un cancer qui s’est généralisé.
– 2010: la vie de Guy refleurit. Entre ces dates, l’épreuve est rude et l’issue, incertaine.
L’auteur relate sa traversée du cancer, durant laquelle il a allié médecines traditionnelles et énergétiques à une démarche psychologique.
Sans donner de leçons ni de recettes, en observant son propre parcours avec humilité et humanité, il nous encourage à ne pas nous laisser réduire à notre maladie. Il nous incite à en découvrir le sens psychologique et spirituel, et à trouver en nous et autour de nous les ressources pour célébrer la vie.
Pour le malade, l’ami ou l’accompagnant que nous sommes ou que nous serons à un moment de notre vie, ce livre est une inspiration de chaque instant.
Carnets secrets
Le présentateur et producteur de télévision Jean-Luc Delarue, décédé le 23 août des suites d’un cancer, n’aura pas eu le temps de voir paraître ses mémoires.
Le cri de la mouette
Lorsque Emmanuelle a sept ans, elle découvre la langue des signes. Le monde s’ouvre enfin. Elle devient une petite fille rieuse et « bavarde ». A l’adolescence pourtant, tout bascule. Aux désarrois de son âge s’ajoute la révolte de voir nier l’identité des sourds. Emmanuelle ne peut plus concilier l’univers des entendants et le sien. Elle se referme, dérive, se perd dans des expériences chaotiques. Mais, lucide et volontaire, elle réagit et choisit de se battre : elle réussit à passer son bac, lutte pour faire reconnaître les droits de trois millions de sourds français, puis s’impose magistralement au théâtre dans Les Enfants du silence.
Le Cri de la mouette est le témoignage d’une jeune fille qui, à vingt-deux ans, a déjà connu la solitude absolue, le doute et le désespoir, mais aussi le bonheur, la solidarité et la gloire.
Les deux affaires Gregory
Le 16 octobre 1984, le capitaine de gendarmerie Étienne Sesmat se trouve sur les bords de la Vologne, dans les Vosges, alors qu’on retire des eaux le corps du petit Grégory Villemin. Il ne se doute pas en cet instant que ce drame va devenir l’une des plus grandes dérives judiciaires des vingt années à venir…
Très vite, « l’affaire Grégory » défraie la chronique et divise l’opinion. Pour le capitaine Sesmat, qui sera le premier à conduire l’enquête, le crime de la Vologne n’est pas seulement une énigme policière, c’est aussi et surtout un monstrueux gâchis. Pourquoi en effet a-t-il fallu neuf années à la justice pour parvenir aux mêmes conclusions que les gendarmes après trois semaines d’investigations intensives ? Pourquoi les a-t-on dessaisis au profit de la police alors qu’ils touchaient au but ? Pourquoi ce dossier s’est-il enlisé dans l’un des pires chaos judiciaires et médiatiques qu’a connus notre pays ?
Aujourd’hui, Étienne Sesmat n’est plus tenu par le devoir de réserve qui s’impose aux militaires d’active. Parce qu’il peut enfin parler librement, il répond aux accusations dont la gendarmerie a été la cible. En ce sens, son témoignage constitue un document exceptionnel, car s’il apporte une vision objective des faits, il livre aussi la vérité d’un homme confronté malgré lui à un dossier criminel hors du commun, et à un système judiciaire qu’il a toujours servi avec confiance mais qui a failli.
Coluche, roi de cœur
Celui qui a partagé au jour le jour toutes les » aventures politiques » de Coluche, Jean-Michel Vaguelsy, raconte aujourd’hui ce qu’il a vécu : enthousiasmes, manœuvres et déceptions de la campagne présidentielle de 1981 ; énergie, précision et ténacité aboutissant à la création des Restaurants du Cœur – c’est un Coluche intime et souvent surprenant qu’il nous révèle dans ce livre. On retrouve, bien sûr, le généreux provocateur qui a » plié la France en quatre « , mais aussi ses projets inachevés, ses engagements passionnés, ses démêlés avec le monde politique, médiatique, et ses relations particulières avec les présidents Mitterrand et Giscard d’Estaing. D’abord tout jeune éclairagiste sur les tournées, JeanMichel Vaguelsy se lie d’amitié avec Coluche, qui le nomme » bureau politique ambulant » de sa campagne présidentielle. Ils ne se quitteront plus. Tour à tour chauffeur, régisseur, secrétaire, » Jean-Mi la Science » a été au cœur des actions humaines, généreuses et subversives que menait l’artiste. Son témoignage nous restitue un Coluche omniprésent, agitateur inspiré, mais toujours chaleureux.
Enfants du Mékong – La force du don
En 1958, au Laos, après vingt ans de souffrances et d’aventures en Asie du Sud-Est, René Péchard, français mais asiatique de cœur, ose dire « oui » à deux enfants laotiens dans la misère: il les accueille chez lui. Ces débuts silencieux, cachés et humbles, ouvrent une épopée humanitaire, celle d’Enfants du Mékong. En 2008, 60 000 enfants sont soutenus par 22 000 parrains français. Confrontée à l’histoire déchirante de cette vaste région d’Asie, Enfants du Mékong n’a de cesse d’accompagner des enfants et des familles en détresse, de soutenir des œuvres caritatives et des programmes de développement, de tisser un vaste réseau d’entraide et d’informer sur la réalité difficile de ces pays. L’auteur retrace cette aventure en s’attachant aux pas de ceux qui l’ont vécue et façonnée. Des débuts de René Péchard aux missions des Bambous – ces jeunes volontaires qui partent sur le terrain offrir leur aide -, il raconte avec passion des histoires humaines émouvantes, terribles ou rares. Dans un monde où l’humanitaire, entaché de scandales ou trop souvent gouverné par des enjeux économiques et politiques, devient sujet à caution, découvrir la réalité et l’esprit qui anime une ONG comme Enfants du Mékong est salutaire.
Il suffit d’un espoir
Assise sur les sables du Sahara pendant 3 ans et 9 mois. De Noël 2016 à la fin 2020. Une toile de tente pour tout refuge par 50 degrés. Une nature rase et hostile. Des gardiens intraitables, d’autres bienveillants. À 71 ans, Sophie Pétronin devient prisonnière dans le désert, privée de tout après une vie de dévouement auprès des orphelins et des plus pauvres. Éperdu d’angoisse, son fils la cherche partout : au Mali, au Niger, en Mauritanie. Sébastien Pétronin est prêt à tout pour sauver sa mère mais se trouve bientôt ballotté entre services secrets et intermédiaires douteux. En toile de fond : la France engluée dans la guerre au Sahel, réduite à financer les recherches du fils de l’otage. Des militaires et des agents du renseignement en concurrence. Pendant près de 4 ans, des informations cruciales ont été délibérément cachées. Elles sont dévoilées dans ce récit inédit. Une histoire folle vécue de l’intérieur par Anthony Fouchard, journaliste, alors correspondant au Mali de France 24 et RFI.
Dans la nuit du débarquement
5-6 juin 1944. Geneviève a douze ans, lorsqu’elle assiste, incrédule, au largage de la 101e division aéroportée sur Sainte-Mère-Eglise. Le débarquement que toute la France attend est arrivé, juste sous ses yeux ! Mais les parachutistes étant en grand danger, Geneviève et son père parcourent en barque les marais et sauvent la vie de 350 soldats américains.
Énergique et souriante, Camille, que ses proches appellent Milou,croque la vie à pleines dents. Elle est entourée de son mari et de ses amies et portée par un job qui la dynamise. Heureuse mère de trois enfants, elle attend un petit quatrième. Ce bébé, elle l’aime déjà et le surnomme Melba. Pourtant, un matin d’avril, l’examen échographique laisse entrevoir une malformation qui peut s’avérer lourde de conséquences pour le bébé. Milou se voit arrêtée dans son élan aussi brutalement que soudainement. Que faire ? Garder cet enfant dont son mari ne veut plus ? Se résoudre à se séparer du bébé ? Avec franchise et non sans humour, Camille Mortier aborde la difficile question du choix, et des décisions qui en découlent lorsqu’une femme doit envisager de mettre un terme à sa grossesse. Où s’arrête l’injonction sociale, et où commence le sacrifice de soi ? Doit-on suivre son intuition et aller à l’encontre de son entourage ou, au contraire, apprendre à renoncer pour le mieux de tous ? Un récit résolument optimiste, qui permet de comprendre, pas à pas, ce qu’une femme peut traverser tout au long de cette épreuve si particulière qu’est l’interruption médicale de grossesse.
Retour à Roissy – Un voyage sur le RER B
Mai 2017, entre l’élection présidentielle et les législatives, une sociologue et un photographe se mettent en route, sac au dos, pour un voyage le long de la ligne B du RER, de Roissy à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Ils reviennent sur les pas de François Maspero et Anaïk Frantz qui, trente ans plus tôt, alors que la France découvrait le » mal des banlieues « , allaient voir la » vraie vie » autour de la capitale. Ce livre est le récit de leur traversée de territoires injustement réduits à des poncifs sur le béton, la pauvreté, l’islam ou l’insécurité. Des agriculteurs chinois installés à quelques kilomètres de l’aéroport de Roissy, des familles turques pique-niquant dans un parc un dimanche ensoleillé, des commerçants sikhs proposant l’hospitalité de leur lieu de culte, des catholiques polonais réunis après la messe du dimanche, un rappeur s’opposant à son père congolais sur l’héritage colonial, des résidents de quartiers pavillonnaires jouxtant les tours d’habitat social… Au fil de ces rencontres apparaît une mosaïque méconnue, travaillée par l’histoire, la mondialisation et les ancrages locaux. Se dessine aussi peu à peu un paysage urbain où la nature s’obstine et qui ne cesse d’affronter les multiples tentatives de mise en ordre engagées depuis plus d’un siècle, dont le Grand Paris, annoncé sur des panneaux de chantier omniprésents, trace aujourd’hui le nouvel horizon.
Besoin d’Afrique
Afrique parce que nous l’aimons. Besoin parce que le mépris et ses variantes, la pitié, la charité, les jérémiades, nous empêchent de recenser ce qu’aujourd’hui le monde doit à l’Afrique. Inventaire parce qu’on ne choisit pas, ni n’ordonne, les raisons d’aimer. Et parce que les Afriques sont innombrables. Nous avons commencé par la Noire. Eric Fottorino est romancier, journaliste au Monde. Christophe Guillemin est économiste, directeur à l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel. Erik Orsenna est romancier et fonctionnaire.
Le silence de l’innocence
Au Cambodge, des parents vendent leurs enfants dès l’âge de cinq, six ans en échange d’une centaine d’euros. Dans les bordels,
les jeunes se prostituent pour cinq cents riels (quinze centimes d’euro), une somme qui leur est entièrement confisquée par le proxénète ou la mama-san, la mère maquerelle. Somaly Mam, aujourd’hui âgée de trente-quatre ans, retrace dans ce livre son enfance d’esclave battue, violée. Elle témoigne sur la torture dans les bordels, et raconte avec émotion la destinée tragique de ces enfants – comme Thomdi, vendue à l’âge de neuf ans, décédée, ou Sokhone, vendue à huit ans, morte du sida et de la tuberculose à quinze.
Pour lutter contre ce trafic, Somaly Mam, avec son mari Pierre Legros, a créé en 1997 au Cambodge l’association Afesip (Agir pour les femmes en situation précaire), une ONG à vocation internationale qui s’est développée depuis lors en Thaïlande, au Vietnam et au Laos, et qui a pour objectifs le sauvetage et la réinsertion sociale des personnes réduites en esclavage sexuel. Malgré les menaces et les représailles dont elle est la cible, elle a pu venir en aide à des milliers de fillettes et adolescentes contraintes à la prostitution.
Haatchi & Little B
Haatchi & Little B. est l’histoire vraie, tendre et émouvante d’un jeune chien, berger d’Anatolie, miraculeusement sauvé après avoir heurté un train, et d’un petit garçon, Little B. souffrant d’une maladie génétique rare. Owen a huit ans et passe le plus clair de son temps dans un fauteuil roulant. Il n’a pas d’ami et vit renfermé sur lui-même. C’est sa belle-mère qui va recueillir le chien mutilé pour donner un compagnon à Owen. Et lorsque Haatchi arrive chez eux, une fusion s’opère instantanément entre ce géant sans queue, à trois pattes, et l’enfant, chacun reconnaissant en l’autre le handicap qui le frappe. Et c’est ensemble, plus forts à deux, qu’ils vont apprendre à vivre avec leurs différences. Haachi & Little B. est une formidable histoire d’amour. Un livre poignant, une leçon de courage et d’humanité.
Les rêves meurent sous la drogue
Ce témoignage d’un garçon sur le monde des camés qu’il a fréquenté depuis l’âge de 15 ans, qu’il a connu jusque dans l’enceinte des prisons – le quartier des toxicomanes -, qui fut pendant plusieurs années sa seule famille, n’est pas seulement un document hallucinant. C’est aussi un message d’espoir, car Jean-Paul Aupourrain, parvenu au bout de la nuit, a réussi, avec l’aide de quelques personnes, à s’en échapper.
Les grandes rencontres amoureuses
Une étude des relations amoureuses les plus célèbres de l’Histoire: Cleopatre et Cesar, Joséphine et Bonaparte, Lady Hamilton et Nelson, Eva Hanska et Balzac et Marie Duplessis et Alexandre Dumas Fils.
Mes voyages avec Hérodote
Ce livre est un extraordinaire voyage où Kapuscinski nous restitue le souvenir de ses premiers périples en relisant Hérodote, cet historien grec considéré comme le » père de l’histoire « . Pologne, Inde, Chine, Soudan, Iran, Congo, autant de pays traversés sur lesquels le journaliste pose un regard acéré mais empreint d’une grande tendresse. Souvenirs du reporter et commentaires sur Hérodote s’entrecroisent pour former une profonde réflexion sur le statut de journaliste : pour Kapuscinski, Hérodote demeure un précurseur de l’investigation journalistique et un historien à la sensibilité unique. L’auteur nous montre » le Grec » à l’œuvre, insiste sur sa passion de découvrir le monde, alliée à un rigoureux esprit critique qui prône le respect de la multiplicité des sources d’information et la confrontation objective des points de vue. Mes voyages avec Hérodote foisonne également de passages dessinant une pensée riche et subtile sur le monde : analyse des oppositions Est/Ouest dans un contexte de guerre froide, antagonismes Europe/Asie, spiritualité indienne, philosophies chinoises, discussions sur l’art, la mémoire, la négritude et le colonialisme… Un livre dans la lignée des grands reportages de Kapuscinski, instructif et passionnant.
Des hommes comme les autres
Un témoignage percutant et pertinent sur le traitement de l’information par les médias. Ancien correspondant au Moyen-Orient, Joris Luyendijk décrypte dans ces pages savoureuses mais sévères le travail des médias lorsqu’ils sont confrontés aux dictatures et aux conflits de cette région du monde. Il nous éclaire sur le fossé énorme qui existe entre ce qu’il observait chaque jour sur le terrain et ce qu’en rapportaient les journaux, la radio et la télévision. Il explique ainsi pourquoi les médias ne parviennent à donner de cette région qu’une image partielle, altérée ou filtrée et par conséquent pourquoi il nous est si difficile de la comprendre. Mais ce livre va plus loin : en révélant le manque cruel de journalisme objectif, il est un appel à la vigilance et à la curiosité des lecteurs, deux vertus cardinales dans un monde saturé d’informations, où certains n’hésitent pas à détourner les mots et les images pour en faire de véritables armes de guerre. Incroyable succès critique et commercial, Des hommes comme les autres a été traduit en neuf langues et a obtenu le Prix des Assises du Journalisme en 2010.
Les cendres du Darfour
Sonia mène une vie paisible auprès de Yahia son époux et de ses quatre enfants, non loin du Jebel Marra, massif montagneux au centre du Darfour. Un matin tranquille, des cavaliers incendient son village, son troupeau, sa maison. Son mari est tué. Elle s’enfuit avec ses enfants et Fatoumata, une amie qui, comme elle, a tout perdu. C’est le début d’un long périple douloureux qui les conduira en Egypte.
Sonia est une Mère Courage façon Darfour. Forcément universelle. Son histoire et ses souffrances, elle les chante et les psalmodie à la manière d’une prière d’espoir. Elle nous touche par sa force et ses faiblesses. Par elle, il nous est donné de vivre et de partager le drame que traverse cette contrée, située à l’ouest du Soudan, dont tout le monde parle et que personne ne connaît.
L’archipel du Goulag – Tome I
Un livre de combat, qui a ébranlé les fondements du totalitarisme communiste et qui brûle encore les mains. Ecrit de 1958 à 1967 dans la clandestinité, par fragments dissimulés dans des endroits différents, il a été activement recherché, et finalement découvert et saisi par le KGB en septembre 1973. Aussitôt, le premier tome a été publié d’urgence en Occident, la pression de l’opinion publique des pays libres étant la seule force capable de sauver l’auteur et tous ceux qui l’avaient aidé. Arrêté en février 1974, Soljénitsyne fut inculpé de trahison, puis, par décret du Présidium du Soviet suprême, déchu de la nationalité soviétique et expulsé d’URSS. Jusqu’à sa publication partielle par la revue Novy mir en 1990, l’Archipel ne sera lu en URSS que clandestinement, par la partie la plus courageuse de l’intelligentsia. Mais, en Occident, il sera répandu à des millions d’exemplaires et provoquera une mise en cause radicale de l’idéologie communiste.
Témoignage d’un médecin nomade, de sa pratique médicale en Afrique : la Mauritanie, l’hôpital de Dakar, une institution originale L’Abreuvoir, ce carrefour d’idées et d’amitiés sur fond de grande indépendance d’esprit.
La seule de ma race
« J’éteins mon téléphone. Allongée sur le lit, je reste un moment à repasser en boucle l’étrange proposition qui vient de m’être faite. Je ne sais si je dois m’en réjouir, si j’ai le droit de m’en réjouir. La femme qui vient de m’appeler veut tenter de réparer l’énorme préjudice qu’elle m’a causé il y a plus de quarante ans. Cette femme m’a tout simplement abandonnée à la naissance. Et moi, je l’ai retrouvée. »