Mado, retour de l’enfer
Son mari parti au front pour la Grande Guerre, Mado décide de reprendre sa boutique de cordonnier. Elle y parvient avec succès et affronte avec courage l’absence de Guilbert. Constatant le changement opéré sur son mari par le conflit, elle s’évertue à préparer au mieux son retour. Sa sœur de lait Marguerite, enceinte d’un inconnu, bouleverse la donne.
L’île des promesses
Ce secret avait hanté son enfance. Ce que Grace et Melanie redoutaient depuis longtemps est arrivé : deux jours avant Noël, leurs parents, neurasthéniques, égocentriques et vieillissants, ont mis fin à leurs jours. Mais pourquoi ont-ils légué à Grace Barnett, leur fille aînée, cette maison perdue sur une île au milieu d’un lac des Adirondacks, à la frontière canadienne ? Renonçant à ses projets de vacances avec sa fille et son mari, Grace décide d’aller découvrir son héritage. Elle trouve non seulement une maison, mais aussi un pan entier de son passé, et l’explication des angoisses qui la poursuivent depuis l’enfance. Toutefois, son histoire familiale dramatique n’est qu’une des révélations de ce voyage. Elle goûte dans ce lieu, éloigné de tout, un mode de vie à l’opposé de son existence citadine. Le monde qui était le sien n’a soudain plus aucun sens, et poursuivre sa vie commune avec le célèbre Dr Barnett lui semble devenu impossible. C’est alors que celui-ci tombe gravement malade. Un roman intelligent, sensible et profond. Si vous cherchez un livre fort et plein d’émotions, lisez L’Ile des promesses !
Babbitt
Babbitt est l’un des très rares héros de la littérature – comme Tartuffe, Don Quichotte, Don Juan ou Harpagon – dont le patronyme est devenu quasiment un nom commun. Outre-Atlantique, un « Babbitt » désigne communément cet Américain moyen, homme d’affaires besogneux, affilié à son club, fier de son niveau de vie et de son confort, tel qu’il pouvait fleurir durant les années 20, abeille bourdonnante et docile, habitant de ces ruches que Sinclair Lewis, dans ce classique des classiques de la littérature américaine, définit ainsi : « Tours austères d’acier, de ciment et de pierre, hardies comme des rocs et délicates comme des baguettes d’argent. Ni des citadelles, ni des églises mais franchement, magnifiquement des édifices pour bureaux. »
Les roses noires
Cybèle, Nora, Rome, Vivi : quatre femmes, quatre histoires qui représentent chacune une forme de résistance. À la guerre, au fascisme, à la mort, à l’oubli. Quatre roses noires qui n’ont pour arme que leur courage, leur détermination et leur force d’aimer. Ce sont elles les véritables héroïnes de cette dystopie. Entraînant dans leur sillage Orden, un poète réfractaire, poursuivi par la milice armée à la solde de l’ordre nouveau qui gouverne le pays, elles sont les fers de lance d’un réseau de résistance qui prépare une insurrection. Dans ce roman politique, engagé, Gérard Mordillat, l’auteur de La Tour abolie et La Brigade du rire, nous parle de la France d’aujourd’hui et d’un monde qui est presque déjà le nôtre : celui de la confiscation des outils démocratiques, de la carte blanche laissée à la police, de la surveillance généralisée, de l’ambiance insurrectionnelle qui ne cesse de croître. L’écrivain des Vivants et les morts va droit au but : « Ce livre d’urgence, il faut le lire comme on boit un alcool fort ! »
Pour toi, Nicolas
Editrice, Katie Wilkinson croyait avoir trouvé l’amour en la personne de Matt, dont elle s’apprêtait à publier le recueil de poèmes. Mais ce dernier disparaît brusquement, lui laissant pour toute explication un journal intime. Suzanne, une jeune mère, s’y adresse à son fils, Nicolas. Au fil des pages, Katie découvre que l’homme dont elle est tombée amoureuse n’est autre que le mari de Suzanne, le père de Nicolas… Matt, qui prétendait vivre seul, lui a-t-il menti ? Mène-t-il une double vie ? Pourquoi lui infliger un tel supplice ? Malgré sa douleur, Katie poursuit sa lecture… James Patterson a tenu à dédier ce roman, inspiré par la disparition de sa femme, à tous ceux qui ont aimé, tout perdu, et aimé de nouveau.
La sage-femme de Vénise
Venise 1575. Hannah Levi est réputée dans toute la ville pour ses talents d’accoucheuse, un don développé en secret par les « cuillers d’accouchement » qu’elle a mises au point. Quand par une nuit d’hiver, le comte Paolo di Padovani vient l’implorer d’assister sa femme, luttant pour donner naissance à leur premier enfant, Hannah est partagée. Si la loi interdit aux juifs de soigner les chrétiens, l’argent que le comte lui propose lui permettrait de payer la rançon de son mari bien-aimé, Isaac, retenu en otage sur l’île de Malte. Mais le choix d’Hannah va la précipiter dans de périlleuses aventures.
Le mort saisit le vif
Quel avenir avait Jacques Sorbier avant qu’il publie La Colère ? Aucun ? il végétait, englué dans les mesquineries d’une existence d’homme pauvre et médiocre, comme rédacteur en chef d’un journal pour enfants, auteur de feuilletons à tant la ligne. Or le livre a un succès fou : prix littéraire, accueil favorable de la critique, vente record. C’est la gloire et la fortune. Mais Sorbier n’est pas le créateur de La Colère. Il n’a fait que signer, à l’instigation de sa femme, le manuscrit qu’elle n’a pas détruit à la mort de son premier mari, Galard. Le châtiment ne tarde pas : tous réclament un autre roman. Quel moyen d’y parvenir sinon de « se mettre dans la peau de Galard » ? Jeu dangereux où Sorbier, faussaire malgré lui, risque son bonheur et sa raison et, vif saisi par un mort, n’a pour se sauver de cette emprise qu’un reste de fierté.
D’Artagnan
Grâce à Alexandre Dumas, d’Artagnan est devenu une des figures les plus populaires et les plus emblématiques de l’imaginaire français et mondial. Sa destinée est à la hauteur de la légende : du terroir gascon de Lupiac où il naquit au début du XVIIe siècle, à sa mort au combat, à Maastricht, en 1673, d’Artagnan connut un parcours d’exception : aux côtés de Mazarin et d’Anne d’Autriche pendant la Fronde, chargé de missions d’Etat par Louis XIV, il fut capitaine-lieutenant de la première compagnie des mousquetaires du roi, gouverneur de Lille et maréchal de camp. Cet ouvrage retrace l’histoire du plus célèbre des mousquetaires et analyse, pour la première fois, la construction et le développement d’un mythe qui a traversé les siècles au point de faire du XXe, grâce au cinéma, le » siècle d’Artagnan « .
Des chrétiens et des maures
« Un matin, Le Petit a décrété : – Je veux mon papa. Il a repoussé son bol de chocolat et j’ai su, moi, Benjamin Malaussène, frère de famille, que Le Petit n’avalerait plus rien tant que je n’aurais pas retrouvé son vrai père. Or ce type était introuvable. Probablement mort, d’ailleurs. Après deux jours de jeûne Le Petit était si transparent qu’on pouvait lire au travers. Mais il repoussait toujours son assiette : – Je veux mon papa. »
Passion fatale
Une nuit, alors qu’elle rentre tranquillement chez elle, Kissy Mellors, la vingtaine sexy, évite de justesse deux jeunes inconscientes qui se jettent sous ses roues. Mais le conducteur du véhicule, derrière elle, trop rapide et passablement éméché, n’a pas les mêmes réflexes : il tue sur le coup une des jeunes filles. Scène choc qui donne le ton dès l’ouverture. Après l’accident, angoisses et culpabilité ne lâcheront plus Kissy. Même les bras du beau Junior Clootie – la star de hockey locale ne parviennent pas à éloigner les spectres. Rassurant, responsable, Mike Burke, le lieutenant dépêché sur les lieux de l’accident le soir fatal. Incarne-t-il le salut pour Kissy ?
Le Dit de Tianyi
Lors d’un voyage en Chine, l’auteur retrouve le peintre Tian-yi, connu autrefois, qui lui remet ses confessions écrites. Tian-yi a vécu l’avant-guerre dans une Chine en plein bouillonnement. Plus tard, dans les années 1950, il est allé en Occident, où il a découvert une autre vision de l’art et de la vie.
De retour dans son pays soumis aux bouleversements de la révolution, il a voulu retrouver deux êtres chers : Yumei, l’amante, et Haolang, l’ami.
Mais une histoire dramatique les a emportés dans des tourmentes où Tian-yi, à son tour, sera pris …
Poète, traducteur, essayiste, spécialiste des arts de son pays d’origine, François Cheng a su métamorphoser le témoignage vécu en une extraordinaire fresque romanesque, saluée par toute la critique et couronnée par le prix Femina 1998.
Une vie en rouge et bleu
Le secret du dernier des poilus Régis Féraz (on dit Féra, non point Féraz car Régis est d’origine savoyarde et le z ne se prononce pas), est le dernier de nos poilus, le der des ders. Ancien éclusier à Clos du May sur le Canal latéral à la Loire, il n’est Bourbonnais, certains disent Bourbonnichon, que d’adoption. Qu’il le veuille ou non Régis Féraz est devenu un héros. On voudrait d’ailleurs l’honorer, recueillir de sa bouche un ultime témoignage. Mais le centenaire passe pour un peu « bredin », pour un peu fou du cerveau, car depuis des années il ne veut plus entendre parler de la Grande Guerre. Seule Léone sait de quel souvenir indicible son grand-père veut se garder. Au journaliste venu pour le rencontrer elle est prête à le révéler. Mais pour ce faire, il faut commencer par le commencement. Sans jamais se départir de cette ironie tendre qui fait notre délice, Jean Anglade nous entraîne alors sur les pas d’un enfant de la Patrie, ballotté par l’histoire et emporté dans les cruautés d’un siècle meurtri par la folie des hommes. Vous avez raison. Tout le monde a un grain de folie. Parfois deux. Parfois trois.
Scandale dans une pension de famille « comme il faut », sur la Côte d’Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d’un des clients, s’est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n’avait passé là qu’une journée…
Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l’aide inattendue d’une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez la fugitive.
Ce récit d’une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l’auteur d' »Amok » et du « Joueur d’échecs » est une de ses plus incontestables réussites.
L’admiroir
Il n’y a pas l’ombre d’un défaut dans l’existence d’Anne, Cette femme encore jeune a quitté sa famille, est devenue modéliste avec le même entrain et peut-être, au fond, la même indifférence qu’elle met à chaque chose. L’amour qu’elle porte à Pierre reste marqué d’une volontaire distance. Jusqu’au jour où Claude qui, depuis toujours, traîne sa silhouette sombre derrière celle, lumineuse, de son aînée ; Claude avec laquelle Anne passe une sorte de pacte : Anne vivra, Claude la regardera vivre.
Mais s’agit-il d’un » équilibre « , ou d’une concession faite aux apparences ? Et, comment, en ce cas, le cercle se rompra-t-il ?
Les amants de Tiananmen
Le 4 juin 1989, à Pékin, les chars entrent sur la place Tiananmen- et les jeunes rèves de démocratie et de liberté basculent, en même temps que la vie de Wei, une jolie étudiante promise à un bel avenir. Elle se réfugie aux Etats Unis où elle a obtenu une bourse, coeur et espoirs brisés. Sept ans après, Wei rentre à Pékin, prète à retrouver parents, amis et amours.. et nous confie un roman passionnant tant par l’Histoire que par son histoire. Diane Wei Liang est née en Chine en 1966, au début de la révolution culturelle. Elle est obligée de quitter l’université de Pékin en 1989 pour poursuivre ses études aux Etats unis. Aujourd’hui, elle vit à Londres où elle enseigne à l’Université. En 2004 : parait la Traduction d’un recueil de Zhang Liang sous le titre « Les archives de Tiananmen » qui a été d’un grand secours à la traductrice du présent ouvrage.
Une vie entre deux océans
Après avoir connu les horreurs de la Grande Guerre, Tom Sherbourne revient en Australie. Aspirant à la tranquillité, il accepte un poste de gardien de phare sur l’île de Janus, un bout de terre sauvage et reculé. Là, il coule des jours heureux avec sa femme, Isabel. Un bonheur peu à peu contrarié par leurs échecs répétés pour avoir un enfant. Jusqu’au jour où un canot vient s’échouer sur le rivage. À son bord, le cadavre d’un homme, ainsi qu’un bébé, sain et sauf. Pour connaître enfin la joie d’être parents, Isabel demande à Tom d’ignorer les règles, de ne pas signaler « l’incident ». Une décision aux conséquences dévastatrices …
L’empreinte de l’Ours
La première fois que je l ai vu, il a fendu la foule qui s était massée autour de l ours abattu. Puis, après avoir examiné le fauve, il a lancé un énigmatique : « Ce n est pas le mien. » Cet homme, c est Modeste Bestéguy. Armé d un couteau de cuivre et de nacre, il traque inlassablement l ours qui a tué son père. Mais son « ennemi » lui échappe toujours au pied des crêtes infranchissables. Parfois, je me demande ce qui se cache vraiment derrière cette bête insaisissable.
Le monde selon Garp
Jenny Fields ne veut pas d’homme dans sa vie mais elle désire un enfant. Ainsi naît Garp. Il grandit dans un collège où sa mère est infirmière. Puis ils décident tous deux d’écrire, et Jenny devient une icône du féminisme. Garp, heureux mari et père, vit pourtant dans la peur : dans son univers dominé par les femmes, la violence des hommes n’est jamais loin… Un livre culte, à l’imagination débridée, facétieuse satire de notre monde.
Cash !
«Franz Cimballi, il faut payer – Cash ! Telle est la sentence impitoyable que Martin Yahl. le redoutable financier, l’ennemi de toujours, s’est juré d’infliger à son jeune rival naguère victorieux. La vengeance a changé de camp et, de chasseur, Cimballi devient gibier. Le décor change, mais le terrain de chasse reste le même : celui où s’affrontent les grands fauves de la finance unes nationale, là où – à l’ombre des lois – les dollars par millions servent de munitions. Alors, pour le héros de Money, toute la stratégie désormais consiste à chercher, jusqu’à l’angoisse, quel piège est celui où l’attend Martin Yahl. Est-ce dans la spéculation sur l’argent dont les cours vont subir de spectaculaires fluctuations ? Est-ce dans l’astucieuse opération « Safari » en Floride où Cimballi risque de jouer le rôle du chasseur pris à ses propres filets ? Est-ce dans le pétrole où déjà s’affrontent des intérêts monumentaux ? Ou bien dans le café dont le goût peut devenir subitement très amer De Colombie au Texas et d’Afrique en Californie, c’est une sarabande infernale à laquelle Cimballi va se trouver mêlé, traqué sans relâche et sans merci par Martin Yahl, hanté jusqu’au désespoir par le spectre de la défaite, meurtri par la haine de ceux qui sont attachés à sa perte.
Mais est-ce suffisant pour abattre Franz Cimballi ?
Ceux qui nous sauvent
Anna Schlemmer a toujours refusé d’évoquer sa vie en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Trudy, sa fille, n’avait que trois ans lorsqu’un soldat américain les emmena avec lui dans le Minnesota, et n’a donc que peu de souvenirs de cette époque. Mais elle trouve, parmi les photos de famille, un cliché la montrant avec sa mère aux côtés d’un officier nazi. Cet homme était-il l’amant d’Anna? Est-il son père biologique ? Devenue professeur d’histoire allemande, Trudy veut connaître la vérité et, dans le cadre de ses travaux universitaires, elle recueille les témoignages d’Allemands de Minneapolis qui ont vécu la guerre, tentant ainsi désespérément de faire la lumière sur le passé de sa mère. Entre l’Amérique d’aujourd’hui et l’Allemagne nazie, un bouleversant premier roman sur la culpabilité et la responsabilité individuelle face à l’histoire.
Les aquariums lumineux
Fenêtres sur cour dans un immeuble parisien. Excentrique et rêveuse, Claire observe, derrière ces » aquariums lumineux » où évoluent ses voisins, les coulisses de leurs tragédies muettes. Bouleversée par sa rencontre avec le séduisant, obsédant et japonais M. Ishida, sa vie contemplative va brutalement changer d’étage. Confrontée à une réalité qu’elle avait jusqu’alors voulu ignorer, de soupçons en secrets révélés, Claire la solitaire se lance dans l’aventure.
Tanguy
Premier roman de moi publié, Tanguy fut-il aussi le premier que j’aie conçu comme un texte littéraire ? […] Cette réimpression intervient peu de temps après la parution de Rue des Archives, qui en éclaire, les aspects cachés, ce que de nombreux lecteurs nont pas manqué de relever. Les deux livres se répondent en effet l’un l’autre. […] De Tanguy à Xavier, il y a plus que l’épaisseur d’une vie, il y a toute l’amertume d’un désenchantement, qui doit moins à l’âge qu’à la progressive découverte de l’horreur. Si je gardais, à vingt ans, quelques illusions, le sexagénaire qui a écrit Rue des Archives n’en conserve, lui, plus aucune. En ce sens, la boucle est bien bouclée. L’aveu étouffé de Tanguy fait la musique désenchantée de Rue des Archives. […] De l’un à l’autre, un seul lien, la littérature. Elle constitue, on l’a compris, ma seule biographie et mon unique vérité.
Les quatre vies du saule
En Chine, le saule pleureur symbolise la mort et la renaissance. Faut-il croire qu’une branche de saule puisse devenir une femme condamnée à poursuivre l’amour de siècle en siècle ? D’un Pékin bruissant dans les songes et la poussière aux silences de la Cité interdite, de l’ère des courtisanes vêtues de soie à la Révolution culturelle, des steppes où galopent les Tartares aux rizières qu’arrose le sang des gardes rouges, deux êtres se cherchent et se perdent. Tout les sépare. Toutes les tragédies d’un peuple ancien. Dans ce tumulte, il faudrait un miracle pour les réunir. Roman d’amour ? Oui. Mais ce roman lyrique est aussi une traversée de la Chine éternelle. C’est une fable qui a parfois le goût du thé amer.
Le fusil de chasse
« À bout de forces, trop fatiguée pour bouger le petit doigt je laissai machinalement mon regard s’attacher à ton reflet sur la vitre. Tu avais fini de frotter le canon et tu remontais la culasse, que tu avais également nettoyée. Alors tu levas et abaissas plusieurs fois le fusil en épaulant à chaque fois. Mais peu après le fusil ne bougea plus. Tu l’appuyas fermement contre ton épaule et tu visas, en fermant un oeil. Je me rendis compte que le canon était manifestement dirigé vers mon dos. » Le Fusil de chasse, ou les multiples facettes d’une impossible passion. Trois lettres, adressées au même homme par trois femmes différentes, forment la texture tragique de ce récit singulier. Au départ, une banale histoire d’adultère. À l’arrivée, l’une des plus belles histoires d’amour de la littérature contemporaine. Avec une formidable économie de moyens, dans une langue subtilement dépouillée, Yasushi Inoué donne la version éternelle du couple maudit.
Fille du destin
Abandonnée sur le port de Valparaiso en 1832, adoptée par la famille Sommers, Eliza va mener une existence de petite fille modèle, jusqu’au jour de ses 16 ans où elle s’éprend de Joaquin, un jeune homme pauvre et entreprenant qui la quitte bientôt pour gagner la Californie. Enceinte, Eliza s’embarque clandestinement sur un voilier afin de le retrouver. En Californie, c’est le temps de la ruée vers l’or. La jeune femme va découvrir un univers sans foi ni loi, peuplé d’aventuriers, de prostituées, de bandits. Un jeune médecin chinois, Tao Chien, la prend sous sa protection. Autour d’eux, San Francisco grandit, le commerce entre les deux Amériques est intense, un nouveau pays naît, brutal, ambitieux, bien éloigné des traditions de la vieille Europe, tellement plus libre aussi. Roman d’amour, roman d’aventures, roman historique avec ce nouveau livre, Isabel Allende égale son chef d’œuvre, La Maison aux esprits, best-seller international dès sa parution en 1982.
La nuit des hulottes
Sur une route de Corrèze, un vieil homme chemine. Il grelotte. Mais bientôt il retrouvera sa maison et plus rien n’aura d’importance. L’autre soir, une terrible douleur à la poitrine l’a terrassé. Il a repris conscience à l’hôpital, il s’est laissé soigner. Mais aujourd’hui, il en a eu assez. Alors il est parti dans la nuit froide, en pantoufles. On ne l’aura pas comme ça, Cyprien ! Il n’ira pas en maison de retraite. On ne l’arrachera pas à ses souvenirs. Le vieux menuisier mourra dans son atelier! Il sait qu’il ne gagnera pas ce bras de fer contre le temps et la maladie. Mais il va lutter, avec l’aide inespérée de sa petite-fille Caroline, son rayon de soleil.
Les chemins de l’enfance
Dans la classe d’une école maternelle comme il en existe tant, Théo, cinq ans, piaffe et se rebelle. Il n’aime pas l’école. A côté de lui, la timide Emeline est sage comme une image, bien trop sage d’ailleurs, craintive et peu confiante en ses capacités. Ces enfants, nous les avons tous croisés à un moment ou à un autre. Leurs parents, leurs instituteurs veulent pour eux le meilleur, mais ce n’est pas si simple. Sauront-ils les encadrer sans toutefois les blesser ? Ces deux garnements donnent du fil à retordre à Florence, leur jeune maîtresse, qui doit de surcroît gérer ses propres problèmes. Alors que son amie d’enfance, Juliette, porte en elle un petit, Florence ne parvient pas à devenir mère. Pour les deux femmes, un combat s’engage, parce qu’elles cachent en elles l’histoire de leur passé, de ces fillettes qu’elles ont été un jour et qui demeurent. A elles de surmonter les blessures que la vie leur a infligées. Les chemins de l’enfance sont des sentiers où des fleurs fragiles se mêlent aux obstacles. Sinueux, imprévisibles, ils nous mènent lentement vers les hommes et les femmes que nous devenons un jour.
L’institutrice
Jeanne aime son métier, sa mission auprès de ses élèves – petits paysans pour la plupart -, les paysages vallonnés qui l’entourent. Mais son quotidien la cantonne dans une solitude pesante, dans des habitudes trop sages. Elle attend de la vie un souffle, un élan, une renaissance. Deux hommes, sous le charme secret de la jeune femme, tentent de percer à jour sa personnalité. Henri Anglade, instituteur, et Pierre Roland, un homme des terres, qui la trouble. Deux destins s’imposent à Jeanne : rester avec l’un d’eux ou tout quitter, suivre son c?ur ou ses aspirations profondes?
La conquête de plassans
«Il détachait son cheval, dont il avait noué les guides à une persienne, lorsque l’abbé Faujas, qui rentrait, passa au milieu du groupe, avec un léger salut. On eût dit une ombre noire filant sans bruit. Félicité se tourna lentement, le poursuivit du regard jusque dans l’escalier, n’ayant pas eu le temps de le dévisager. Macquart, muet de surprise, hochait la tête, murmurant : Comment, mon garçon, tu loges des curés chez toi, maintenant ? Et il a un oeil singulier, cet homme. Prends garde : les soutanes, ça porte malheur ! » La conquête de Plassans qui donne son titre au quatrième roman des Rougon-Macquart est l’ambition que précisément s’est fixée Faujas, prêtre bonapartiste ambitieux et sans scrupules, de s’assujettir la ville légitimiste, première étape de l’ascension à laquelle il aspire. Par son pouvoir croissant sur les esprits et sur les âmes, il met en oeuvre une stratégie satanique couronnée de succès – avant la catastrophe.
Le petit garçon
La Villa, à l’écart d’une petite ville du sud-ouest de la France, ressemble, avec son immense jardin, à un paradis où rien ne peut arriver. C’est bien ce qu’avait voulu le père, un homme juste et sage. Voyant approcher la guerre, il avait quitté Paris pour mettre sa jeune femme et leurs sept enfants à l’abri. Mais quand déferlent les années quarante, le malheur atteint les univers les plus protégés. Bientôt, la Villa se peuplera d’étranges jardiniers et cuisinières. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants traqués, en danger de mort. Puis les Allemands vont arriver et violer le sanctuaire. La paix revenue, le père sacrifie repos et confort ; il arrache ses enfants à leur paradis afin de mieux assurer leur avenir. Cette histoire est vue par un enfant. Il traverse des tragédies et rencontre des solitudes, il connaît l’enchantement de la découverte de la vie, la nature. Jamais le petit garçon n’oubliera l’imposante figure de ce père au passé mystérieux; cette mère qui semble une grande sœur; Dora la juive allemande qui feint d’être muette ; Sam, le jeune prof aux manières insolites; et les jambes gainées de soie de la jolie Madame Blèze. Sur le même ton limpide de sincérité, l’auteur de L’étudiant étranger nous livre un portrait de la province, une vision de la famille, le tableau nostalgique d’une enfance.
la reconquête
» Une maison où l’on a été heureux, où des enfants ont grandi, c’est comme un arbre dans le cœur, avec tant de racines et de radicelles que, même si l’arbre est penché, si on le croit prêt à tomber, la sève y circule encore. » Mais la sève de l’amour circule-t-elle encore entre Marie-Line et Mathieu, son mari ? Redoutant qu’il ne la quitte pour une autre, elle décide de tout mettre en œuvre pour le reconquérir. Tout, jusqu’à simuler un plaisir qu’elle n’éprouve pas.
Parviendra-t-elle à regagner Mathieu ? Et si elle y parvient, où en sera l’amour entre eux ? Dans cette histoire qui pourrait être la nôtre, il y a l’esprit de famille, l’émotion, le rire, la lutte. La vie.
La fille qui ne croyait pas aux miracles
Campbell a 17 ans. Atteinte d’un cancer, elle est persuadée qu’elle va mourir avant ses 18 ans. Déterminée à la sauver, sa mère l’embarque dans un road-trip en direction de Promise, une ville magique réputée pour ses miracles. Résignée, Campbell ne croit pas plus à une possible rémission qu’aux superstitions ridicules de sa mère, mais se laisse tout de même entraîner dans cette aventure. Arrivées à destination, elles sont vite témoins d’événements inhabituels: les pissenlits deviennent pourpres, on aperçoit des flamants roses au large de l’Atlantique et Campbell retrouve une mystérieuse enveloppe contenant une liste de choses à faire avant de mourir… Aidée d’Asher, un garçon non moins mystérieux, Cam exécute peu à peu chaque point de la liste et apprend à croire en elle, en l’amour, et même… aux miracles.
Soleils amers
» Ayez pitié du cœur des hommes « , racontait le pari fou d’Aimé, l’insurgé communard, et de Côme, l’aristocrate ruiné, qui, condamnés tous deux à la déportation en Guyane, échangeaient pour le pire et le meilleur leur identité et leur destin. Voici, avec Soleils amers, l’histoire des enfants d’Aimé : Jean, le fougueux, l’intransigeant, qui a été élevé comme le fils de Côme, et l’irrésistible Georges, né de la prostituée Anna. Alors qu’il lui demandait la main de Virie, sœur de George, Jean a appris par Aimé la vérité de sa naissance ; il est le fils d’un bagnard évadé et la femme qu’il aime est sa demi-sœur. Dans un sursaut de désespoir, il a frappé Aimé et croit l’avoir tué. Depuis, ayant rompu tous ses liens, il fuit un passé et un amour dont il ne peut guérir. Nous le retrouvons moine dans un couvent des hauts plateaux brésiliens, précepteur en Louisiane, photographe ambulant dans l’immensité des solitudes américaines. Partagé entre des pulsions et des remords également brûlants, il s’efforce de renaître à lui-même. Le petit Georges, qui ne sait encore rien de la vie, part à sa recherche et, pas à pas dans les traces de son aîné, il se révèle dans toute son ambiguïté et toute sa richesse. Une quête fiévreuse, émouvante, pour exorciser les démons de l’enfance et construire l’avenir.
Tartarin de Tarascon
Dans la bonne ville de Tarascon, Tartarin est un vrai personnage, grand collectionneur d’armes, un véritable héros en chambre ! Ses admirateurs le pressent sans relâche : l’Afrique, le pays des lions, voilà la destination obligée pour un aussi valeureux chasseur. Tartarin finit par s’embarquer – à regrets – pour l’Algérie, dans l’espoir de débusquer le fauve mythique.
Le grand cahier
Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir. Klaus et Lucas sont jumeaux. La ville est en guerre, et ils sont envoyés à la campagne, chez leur grand-mère. Une grand-mère affreuse, sale et méchante, qui leur mènera la vie dure. Pour surmonter cette atrocité, Klaus et Lucas vont entreprendre seuls une étrange éducation. Dans un style enfantin et cruel, chaque événement de leur existence sera consigné dans un « grand cahier ». « Nous ne voulons plus rougir ni trembler, nous voulons nous habituer aux injures, aux mots qui blessent. » « Un roman magnifique sur le déracinement, la séparation, l’identité perdue et les destins brisés dans l’étau totalitaire. »
Blanche ou l’oubli
Quand j’ai connu Blanche, elle portait un petit chapeau de feutre, cloche, très enfoncé, d’un feutre extraordinairement tendre, léger, mou, comme si ça lui avait fait quelque chose de coiffer Blanche. Elle aimait s’habiller en noir, elle s’asseyait d’une façon que n’avait personne, se penchait pour m’écouter, la joue sur sa main, le coude sur le genou. Je lui avais dit : » Vous fumez ? « , et elle avait éteint sa cigarette, non, c’était pure nervosité. C’est très drôle, cette petite fille, dès la première fois, dans un lieu avec de hautes lumières, un café tout en longueur, j’avais une idée tracassante, je ne pensais qu’à une chose, et Dieu sait ce que je pouvais dire ! Les mains m’en tremblaient, j’avais envie d’enlever son manteau, d’ouvrir sa robe. Pourquoi ?
Délivrez-nous du mal
Hiver 1288. Dans une paroisse isolée du Quercy, une troupe d’hommes en noir s’empare d’un enfant. Refusant d’admettre le pire, le prêtre du village, le père Aba, se lance à la poursuite des ravisseurs. Au même moment, à Rome, l’éminent enquêteur Bénédict Gui accepte une nouvelle mission : retrouver un jeune homme employé par l’administration du pape. Lui aussi a été enlevé par des hommes en noir. Disparitions d’enfants qui se multiplient, archives escamotées, cardinaux assassinés. Dans ce Moyen Age où le pouvoir de l’Eglise est plus fort que jamais, un drame se prépare.
La clinique de l’aéroport
Considéré comme l’une des plaques tournantes du trafic aérien en Europe, l’aéroport de Francfort comporte une clinique. Chaque jour le Dr Hansen et l’équipe médicale doivent affronter des drames inattendus.
Le journal intime d’un arbre
« On m’appelle Tristan, j’ai trois cents ans et j’ai connu toute la gamme des émotions humaines. Je suis tombé au lever du jour. Une nouvelle vie commence pour moi – mais sous quelle forme ? Ma conscience et ma mémoire habiteront-elles chacune de mes bûches, ou la statuette qu’une jeune fille a sculptée dans mon bois ? Ballotté entre les secrets de mon passé et les rebondissements du présent, lié malgré moi au devenir des deux amants dont je fus la passion commune, j’essaie de comprendre pourquoi je survis. Ai-je une utilité, une mission, un moyen d’agir sur le destin de ceux qui m’ont aimé ? »
Philippe V le Long vient de mourir avant d’avoir atteint trente ans et, comme son frère Louis X le Hutin, sans descendance mâle. Le troisième fils du Roi de fer, le faible Charles IV le Bel, succède à Philippe V. Une évasion de la tour de Londres ; la chevauchée cruelle conduite par une reine française d’Angleterre pour chasser du trône son époux ; un atroce assassinat perpétré sur un souverain… La relance de l’Histoire vient d’Angleterre. La « Louve de France », c’est le tragique surnom que les chroniqueurs donnèrent à la reine Isabelle, fille de Philippe le Bel, qui semblait avoir transporté outre-Manche la malédiction des templiers.
La neige des oies
Au hameau de La Peyrouse, la vie pourrait s’écouler, simple et tranquille. Il suffirait pour cela que Madeleine, un cœur à prendre, épouse Martin, le fils d’Eugène Chabrol, et que ce dernier vende à Hortense et Baptiste ses terres à un prix avantageux. Mais rien, sur ces hauteurs du verdoyant Livradois-Forez, ne va jamais comme on veut. D’abord, il y a l’installation de ce couple d’Anglais soupçonnés d’avoir détourné la source des Fontgoutte, sans parler de leur fils qui s’est mis en tête d’élever des moutons et qui, pour cela, a, lui aussi, besoin de terres. Ensuite il y a le retour, après trente ans d’absence à La Peyrouse, d’Alain, le frère Fontgoutte, et surtout la venue de son jeune associé, Williams, qui a fait, à ses côtés, fortune dans le commerce des diamants. De quoi faire chavirer le cœur de Madeleine? Et semer, de rebondissement en surprise, la zizanie à La Peyrouse? A moins que tout finisse par un mariage en blanc et que revienne, comme il se doit, la neige des oies.
Le pianiste déchaîné
« Ilium, Etat de New-York, est divisé en trois parties: au nord-ouest résident les administrateurs, les ingénieurs, les fonctionnaires et quelques membres des professions libérales; au nord-est, il y a les machines; et au sud, de l’autre côté de l’Iroquois, s’étend la zone connue là-bas sous le nom de Homestead, où vivent la plupart des gens. Et maintenant , voici les premières notes de » Halte à la société industrielle » , une composition célèbre des années 80 ou 90. Peu importe : vous êtes dans le très proche avenir , à Illium , Etat de New York . Une cité charmante divisée en 3 districts : un pour les administrateurs , ingénieurs et fonctionnaires . Un autre pour les machines. Et un troisième pour les gens. Les gens , tout simplement , ceux qui font semblant de travailler , parce que c’est leur devoir ( seules les machines travaillent ) . Les gens font semblant d’appartenir à une armée artificielle que ne justifie pas la moindre petite guerre. Les gens . Les « Recons » ( reconstruction ) et les » Récus » ( récupération ). N’essayez pas de vous reconnaître en eux : ce serait trop navrant.
Aujourd’hui, Michael Tolliver est plus vivant que jamais. Il a rencontré l’amour, et mène une vie heureuse au côté de son jeune mari. Mais la maladie ressurgit, et Michael doit choisir entre les deux femmes de sa vie : ira-t-il au chevet de sa mère biologique, qui refuse depuis toujours son homosexualité, ou choisira-t-il San Francisco et Anna, sa mère spirituelle, qui souffre et réclame sa présence ?
On avait quitté la petite communauté du 28, Barbary Lane en plein mélodrame social. Brian et sa journaliste d’épouse étaient au bord de la rupture, tout juste réconciliés par l’arrivée miraculeuse d’un enfant et par le réconfort de leur logeuse, Mme Madrigal, la quasi cosmique transsexuelle et mère poule virtuelle. Brian et Mary Ann habitent désormais le 23e étage du Summit, une tour dominant Barbary Lane et convenant mieux à l’ambitieuse présentatrice de talk-show. Michael alias Mouse vit toujours dans la résidence où Mme Madrigal cultive avec amour son verger hallucinant et où Brian vient régulièrement se confier à ses amis. L’arrivée d’un neveu imberbe et vierge va fournir à Brian l’occasion de retrouver une récente conquête. Découvrant que celle-ci est séropositive, il décide de passer le test. S’ensuivent dix jours d’angoisse et de folies que Brian va vivre avec Mouse et son nouvel amour, un beau sudiste musclé. Sur fond de Guerre des étoiles, du nom du programme de défense lancé par Reagan, Maupin nous entraîne cette fois d’un extrême à l’autre des différences sociales et sexuelles en revisitant à sa manière le militantisme homo ou le conservatisme reaganien de l’époque. Entre les lesbiennes féministes militantes, les gays, les hétéros tolérants ou les conservateurs machos, il y a de la place pour l’humour. Car au bout du compte tous sont faits de la même chair et soumis aux mêmes faiblesses. Dans un texte jubilatoire et féroce, Maupin poursuit donc sa chronique des années quatre-vingt. La suite au prochain épisode.
Début des années quatre-vingt, Reagan dirige l’Amérique, hésitant entre conservatisme pur et dur et saut en avant technologique. Les Yuppies dopés sont des acharnés du travail, les gays californiens sont à la pointe du combat pour l’évolution des mœurs et des mentalités et le sida commence à frapper les corps et les esprits. C’est ce moment que choisit la reine Elisabeth II pour effectuer sa première visite à San Francisco. Un symbole à elle seule, la reine d’Angleterre ! Représentante de la vieille Europe, des traditions et d’un certain art de vivre. En décalage complet avec celui des avant-gardistes californiens. Mais c’est justement ce côté kitsch qui leur plaît. Son côté bonne vieille mamie ! Comme Mme Madrigal, la logeuse de la petite résidence communautaire de Barbary Lane. Une grand-mère qui aurait été de tous les combats des années passées, qui cultive de magnifiques plants d’herbe dans son jardin et qui avant son opération était un homme. Il y a aussi Brian qui rêve d’enfants et d’une vie d’homme au foyer, sa femme Mary Ann, journaliste prête à tout pour assumer à la fois sa vie professionnelle et sentimentale et enfin Michael qui vient de perdre son amour, victime du sida. Et puis, il y a le bonheur du hasard qui parfois fait bien les choses, l’humour et la fantaisie romanesque de Maupin qui sauve ses personnages d’un vaudeville qui aurait pu être dramatique. C’est toute la force de ses chroniques de raconter une époque en l’imaginant souvent plus belle que la réalité mais en misant sans compter sur l’amour et la solidarité.
Cordes raides
« L’amour est une corde raide. Tout le monde veut s’y essayer. Rares sont les bienheureux à la traverser sans jamais perdre leur équilibre. Certains y renoncent, mettant fin au jeu de leur propre chef avant qu’il ne devienne trop dangereux. Mais nombreuses sont les chutes. Souvent vertigineuses. Toujours douloureuses. Parfois même mortelles. »
Un soir, dans un hôtel d’affaires, Arnaud et Gwenaëlle unissent leurs solitudes et font connaissance autour d’une bouteille de vin. C’est le début d’une liaison qui va durer deux ans, jusqu’à prendre fin brutalement, vaincue par les atermoiements de l’un, les frustrations de l’autre et, surtout, l’incroyable confession d’un SDF. Ancien sommelier d’une table étoilée, il raconte à la jeune femme sa rencontre avec Gaby, la violoncelliste de son cœur, un ange auquel il a, hélas, brulé les ailes. Un magnifique récit mêlant de façon inattendue l’amour, la passion du vin et celle de la musique.
Ma première femme
Un homme revient sur son enfance – il est peut-être mon double, mon agent le plus secret. J’ai peut-être essayé, avec l’exploration d’un souvenir défiguré par les années,mais aussi régénéré par le roman, de dessiner pour la première fois le visage de ma mère à qui je dois d’aimer autant la vie. Aime et fais ce que tu veux: tel était son credo sur la fin. Et jour après jour, je puise un certain réconfort dans la pensée d’être son fils et de l’avoir si bien connue. Si bien ?
Faire mouche
A défaut de pouvoir se détériorer, mes rapports s’étaient considérablement distendus avec ma famille. Or, cet été-là, ma cousine se mariait. J’allais donc revenir à Saint-Fourneau. Et les revoir. Tous. Enfin ceux qui restaient.
Mais soyons honnête, le problème n’était pas là.