L’illusion orgueilleuse
Rares sont les êtres qui choisissent dans la liberté complète de leur conscience la voie du sacerdoce. Ils y sont souvent poussés par des parents qui ne se rendent pas compte exactement de la gravité de leur influence.
L’auteur analyse le trouble et l’angoisse qui assaillent Jacqueline Dubrulier, exhortée par sa soeur Agnès et leur tante à entrer dans la vie religieuse alors qu’elle doute d’avoir la vocation.
Agnès veut suivre la même voie ; elle connaîtra les luttes des âmes tourmentées qui se sont jetées hors du chemin tracé pour elles et qui s’obstinent dans leurs erreurs… par orgueil.
Pour l’une comme pour l’autre, deux hommes surgiront dans leur vie…
FLAMMARION, 1941- Importante fresque historique basée sur l’exactitude scrupuleuse des faits militaires. Les Grands Chefs, le milieu » inhumain « , les hommes de troupes perdus dans l’Enfer de Verdun, ceux de l’arrière dans leur dramatique inconscience.
A l’ombre du cœur
Pour échapper à la misère, Mme Sambreron oblige sa fille Sylvane à contracter un étrange mariage : il s’agit d’épouser un moribond qui veut priver de son héritage un parent indigne. Très vite, Sylvane se retrouvera donc libre et riche ! Le mariage a lieu. Mais la guerre de 1940 vient d’éclater. Mme Sambreron est tuée sous un bombardement. Sylvane, blessée, reste de longs mois inconsciente, à l’hôpital. Guérie, malgré d’innombrables recherches elle ne trouve pas trace de son mari. Désemparée, sans ressources, elle se réfugie ici; dans la ferme de sa vieille nourrice. Un jour, les deux femmes hébergent un jeune pensionnaire aux activités mystérieuses, Charles Ramon. Froid et indifférent, l’inconnu, peu à peu, s’humanise. Puis c’est l’amour. Un amour impossible. Sylvane n’est-elle pas mariée ? Lui aussi, d’ailleurs, porte une alliance. Qui est Charles Ramon ?
L’auberge de la Jamaïque
Orpheline et pauvre, Mary Yellan n’a pas d’autre ressource que de quitter le pays de son enfance pour aller vivre chez sa tante, mariée à un aubergiste, sur une côte désolée de l’Atlantique. Dès son arrivée à l’Auberge de la Jamaïque, Mary soupçonne de terrifiants mystères. Cette tante qu’elle a connue jeune et gaie n’est plus qu’une malheureuse, terrorisée par Joss, son époux, un ivrogne menaçant, qui enjoint à Mary de ne pas poser de questions sur les visiteurs de l’auberge. Auberge dans laquelle, d’ailleurs, aucun vrai voyageur ne s’est arrêté depuis longtemps… De terribles épreuves attendent la jeune fille avant qu’elle ne trouve le salut en même temps que l’amour.
Dans la grande tradition romantique des sœurs Brontë, la romancière anglaise, auteur de Rebecca, nous entraîne avec un sens prodigieux de l’ambiance et de l’intrigue au cœur d’un pays de landes et de marais battu par les tempêtes, où subsiste la sauvagerie ancestrale des pirates et des naufrageurs.
Les vertes années
Robert Shannon n’a pas huit ans quand la mort de ses parents le déracine d’Irlande pour le transplanter en Ecosse chez ses grands-parents maternels, « papa et maman » Leckie, à Levenford. La maisonnée comprend aussi leur seconde fille Kate qui est institutrice, leur fils cadet Murdoch qui ne rêve que jardinage (l’aîné Adam est courtier en assurances dans la ville voisine et deux pensionnaires qui sont la mère de papa Leckie, Grand-Mère, et le père de maman, Dandie Gow.
Tome 14 – L’automate
Sabine de Présec, orpheline, a été confiée par son tuteur à sa grand-tante qui se montre envers elle dure et autoritaire. Fortuitement, Sabine se lie d’amitié avec une jeune fille, Blanche de Saumarte qui se dévoue entièrement à son frère Jean, grand blessé de guerre. Véritable loque humaine, presque entièrement privé d’intelligence, de raison à certains moments, le jeune homme marche difficilement, de façon saccadée, qui lui vaut d’être appelé l’«Automate». Sabine, pourtant, viendra tous les jours soigner Jean de Saumarte, espérant l’impossible miracle. Les progrès sont très lents. Quand, enfin, il peut prononcer quelques mots, c’est pour exprimer sa détermination de se supprimer pour que sa soeur soit libre de faire sa vie. Sabine réussit à le faire renoncer à ce projet, mais Jean doit la quitter pour l’ultime chance de guérison : l’opération chirurgicale. Longue absence mais séparation profitable aux acteurs de ce drame qui feront la part de la pitié et de l’amour, pour, finalement, choisir la voie la meilleure… mais laquelle ?
Belle et Bête
Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin. Tu étais égoïste, tu étais brutal et tu n avais aucune culture. Et j ai été folle de toi. Non pas qu il y ait un rapport de cause à effet entre tes défauts et les sentiments océaniques que j ai éprouvés. C est une curieuse coïncidence. Même au temps où ma passion était si fastueuse que j aurais échangé mon avenir contre une heure dans tes bras je n ai jamais cessé de te voir tel que tu étais : un porc. C est ma compassion pour ces animaux si dénigrés qui a éveillé mon intérêt pour toi. Tu étais le grand persécuté, le bouc émissaire. Je me suis sentie obligée de prendre ta défense pour dire : Les porcs ont le droit d être des porcs. Une société qui met ces créatures en prison aux seuls motifs qu ils ont des goûts propres à leur espèce n est pas une société libre et juste.
Le zèbre
Gaspard Sauvage, dit le Zèbre, refuse de croire au déclin des passions. Bien que notaire de province, condition qui ne porte guère aux extravagances, le Zèbre est de ces irréguliers qui vivent au rythme de leurs humeurs fantasques. Quinze ans après avoir épousé Camille, il décide de ressusciter l’ardeur des premiers temps de leur liaison. Insensiblement, la ferveur de leurs étreintes s’est muée en une complicité de vieux époux. Cette déconfiture désole Gaspard. Loin de se résigner, il part à la reconquête de sa femme. Grâce à des procédés cocasses et à des stratagèmes rocambolesques, il redeviendra celui qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : l’amant de Camille, l’homme de ses rêves. Même la mort pour lui n’est pas un obstacle.
S.
1948 : Claude, après des années d’internat au collège religieux de Salvères – avec ses amitiés particulières, termine ses études secondaires à Lausanne parmi une faune cosmopolite qui ne s’intéresse qu’au jeu et aux femmes. Et c’est dans ce monde trouble et pittoresque que s’opérera le passage, «le passage de la ligne de feu qui sépare l’adolescent de l’homme ». Diane, l’amour, « S. », l’amitié et l’admiration, feront connaître à Claude les certitudes de la vraie vie. Mais S. se tue, en laissant à Claude un message ambigu. Maintenant, c’est Paris et Dominique qui exorcisent les poisons distillés par la mort de S. Claude, en quittant l’Europe pour Hollywood, abandonne les vestiges de son adolescence. Ce roman, le premier de la trilogie (Hollywood, Les Enragés), plein de vie et de talent, a fait scandale lors de sa parution.
Quand le jeune Ram Mohammad Thomas devient le grand vainqueur de « Qui veut gagner un milliard de roupies ? » la production soupçonne immédiatement une tricherie. Comment un serveur de dix-huit ans, pauvre et inculte, serait-il assez malin pour répondre à treize questions pernicieuses ? Accusé d’escroquerie, sommé de s’expliquer, Thomas replonge alors dans l’histoire de sa vie. Mais ces réponses, il ne les a pas apprises dans les livres, mais au hasard de ses aventures mouvementées ! Du prêtre louche qui laisse trop volontiers venir à lui les petits enfants à la capricieuse diva de Bollywood, des jeunes mendiants des bidonvilles de Bombay aux touristes fortunés du Taj Mahal, au fil de ses rencontres, le jeune homme va apprendre que la fortune sourit aux audacieux.
Le Diable au corps
Le premier roman d’un écrivain mort à vingt ans et l’un des plus beaux rôles de Gérard Philipe. En 1918, un lycéen, François (prénom uniquement usité dans le film), s’éprend d’une jeune femme, Marthe, dont le fiancé, Jacques, est au front. L’amour fou, absolu, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés. Mais aussi, très vite, l’anxiété, la cruauté inconsciente, l’impossibilité pour un enfant de vivre une aventure d’homme. La guerre finit et ses « quatre ans de grandes vacances », Marthe meurt en mettant au monde l’enfant qu’elle a eu de François et qui sera la « seule de raison de vivre » de Jacques. » En voyant ce veuf si digne, je compris que l’ordre, à la longue, se met de lui-même autour des choses. Ne venais-je pas d’apprendre que Marthe était morte en m’appelant, et que mon fils aurait une existence raisonnable? »
Le maitre et Marguerite
Vendu sans bandeau – Pour retrouver l’homme qu’elle aime, un écrivain maudit, Marguerite accepte de livrer son âme au diable. Version contemporaine du mythe de Faust, transposé à Moscou dans les années 1930, Le Maître et Marguerite est aussi une des histoires d’amour les plus émouvantes jamais écrites. Mikhaïl Boulgakov a travaillé à son roman durant douze ans, en pleine dictature stalinienne, conscient qu’il n’aurait aucune chance de le voir paraître de son vivant. Écrit pour la liberté des artistes et contre le conformisme, cet objet d’admiration universelle fut publié un quart de siècle après la mort de celui qui est aujourd’hui considéré comme l’égal de Dostoïevski, de Gogol et de Tchekhov réunis.
Le pays du lieutenant Schreiber
Je n’aurais jamais imaginé un destin aussi ouvert sur le sens de la vie. Une existence où se sont incarnés le courage et l’instinct de la mort, l’intense volupté d’être et la douleur, la révolte et le détachement. J’ai découvert un homme qui avait vécu à l’encontre de la haine, aimé au milieu de la pire sauvagerie des guerres, un soldat qui avait su pardonner mais n’avait rien oublié. Son combat rendait leur vraie densité aux mots qu’on n’osait plus prononcer : héroïsme, sacrifice, honneur, patrie… J’ai appris aussi à quel point, dans le monde d’aujourd’hui, cette voix française pouvait être censurée, étouffée. Ce livre n’a d’autre but que d’aider la parole du lieutenant Schreiber à vaincre l’oubli.
Personne ne le saura
Alice et Morgane sont deux femmes aux destins marqués par le désespoir. L’une, professeur de musique par dépit, n’arrive pas à prendre sa vie en main et trouve son refuge dans les notes de son piano. L’autre, épouse d’un riche héritier, noie son ennui dans l’alcool et les médicaments. Au moment où elles allaient chavirer, un homme va transformer leur existence.
Single & Single
Un avocat d’affaires travaillant pour la maison londonienne Single et Single exécuté par un gang mafieux sur une colline turque après avoir été accusé de crimes dont il ignore tout, un magicien pour enfants convoqué nuitamment à sa banque dans le Devon pour expliquer l’arrivée sur le compte de sa fille d’une somme d’argent colossale, un cargo russe arraisonné dans la mer Noire, un baron de la finance qui disparaît dans la nature, un officier des douanes britanniques sur la piste de la corruption et du meurtre. Autant de personnages pittoresques et d’événements en apparence isolés qui s’entrecroisent dans une intrigue dont les fils se nouent progressivement pour tisser une formidable tapisserie romanesque avec pour thèmes centraux l’amour, la trahison, la famille et l’humanisme triomphant.
Ce roman d’un John le Carré au mieux de sa forme nous entraîne dans un voyage mouvementé au cœur des milieux de la haute finance et de l’internationale du crime, dont les ramifications s’étendent de la vénérable City aux calmes rives du Devon, de la Russie post-communiste déliquescente au mystérieux Bosphore en passant par les hauteurs paradisiaques du Caucase.
Le chant de la Mission
Fils naturel d’un missionnaire catholique irlandais et d’une villageoise congolaise, Bruno Salvador, alias Salvo, a gardé de son enfance africaine une passion immodérée pour les langues. Devenu interprète éminent, il est régulièrement sollicité par de grandes entreprises et des tribunaux, mais aussi par le Renseignement britannique. Envoyé sur une île perdue pour une mission d’interprétariat lors d’une conférence secrète entre des bailleurs de fonds occidentaux et des chefs de guerre rivaux dont l’objectif affiché est de rétablir l’ordre et la paix en République démocratique du Congo, il devient malgré lui le seul témoin des machinations cyniques qui s’ourdissent dans l’ombre pour dépouiller de ses richesses un pays déjà ravagé par la guerre. Or l’amour qu’il porte à Hannah, la belle infirmière congolaise, a rallumé en lui l’étincelle de la conscience africaine qui couvait sous l’éducation catholique rigide jadis reçue à l’école de la Mission. Le naïf Salvo saura-t-il s’affranchir des inhibitions qui le brident pour devenir le héros d’un noble et dangereux combat ?
Suzanne et la province
Suzanne, une Parisienne, se réfugie seule en province pour tenter d’oublier la mort de son mari. Par hasard, elle rencontre Marcelin, un homme du cru, un éleveur tranquille et près des choses. Au fil des rencontres, leur désir devient passion. Mais vivre cet amour se révèle difficile: Marcelin est marié et son épouse, prévenue par des voisins qu’il y a une autre femme « , lui fait des scènes intolérables. Marcelin ne peut abandonner sa terre et ses racines pour Suzanne. Il l’aime pourtant, lui dit-il, comme il n’avait pas encore aimé. Suzanne souffre, elle prend son attitude pour de la lâcheté. A Paris, si on se plaît, peu importent ceux que cela choque! C’est qu’en province, lui explique Marcelin, la clandestinité est impossible: chacun vous épie et vous fait payer vos manquements. Suzanne s’indigne, mais apprend à connaître ses codes, ses réseaux cachés, ses violences et ses contraintes. Va-t-elle se décourager, regagner la grande ville où l’on est plus pressé et plus libre ? Un autre homme l’y appelle, il souhaite l’épouser. Toutefois, Suzanne l’a éprouvé, derrière les murs séculaires on sait vivre l’amour comme le reste, dans la patience et le lent bonheur du mûrissement. Pour ce qui est du cœur et de la passion, la province l’emporte.
Les dons précieux de la nature
La nature est sans prix puisque sans elle nous ne serions pas. Elle nourrit, guérit et offre mille services gratuits dont nous n’avons même pas idée. Les sols cultivables s’épuisent. Les stocks de produits de la mer régressent et on pêche des poissons des profondeurs à 40 ans, alors qu’ils ne se reproduisent qu’à 50. Les populations d’abeilles s’effondrent, compromettant la pollinisation et donc la production de fruits et légumes. Partout les ressources se raréfient et ce qui était gratuit devient soudain payant. Face à notre gloutonnerie, la nature peine à suivre. Si tous les Terriens vivaient comme les Américains, il faudrait quatre planètes pour répondre à leurs besoins. Or nous n’en avons qu’une : la nôtre. Dans ce nouvel ouvrage riche de savoureuses anecdotes, Jean-Marie Pelt, en humaniste, et sans jamais sombrer dans le pessimisme ambiant, plaide pour la sauvegarde d’une biodiversité qui, par la palette des ressources qu’elle nous procure, est une véritable assurance vie pour l’humanité.
Les draps neufs
Je vais dans mon bureau écrire pendant que tu fais tes valises. Je décris les chemises empilées, les livres ficelés. Les mots sont des stigmates que je grave sur le bloc de papier jaune, pour qu’ils servent de témoins. Afin que notre vie ensemble ne s’évanouisse pas sans laisser de trace. Après presque vingt ans d’amour passionnel, deux enfants, une vie en commun, une femme est brutalement confrontée à la séparation. Entre mensonges et semi-vérités, l’homme prend peu à peu ses distances et annonce son départ. Mais comment l’accepter quand le désir est toujours aussi fort et que l’amour n’est pas mort ? Journal de la rupture, ce livre est aussi l’apprentissage du deuil, celui de l’être aimé, celui des toujours et des jamais qui conduisent à un autre apprentissage, plus essentiel celui-là, l’apprentissage de soi.
Le testament français
Je me souvenais qu’un jour, dans une plaisanterie sans gaîté, Charlotte m’avait dit qu’après tous ses voyages à travers l’immense Russie, venir à pied jusqu’en France n’aurait pour elle rien d’impossible […]. Au début, pendant de longs mois de misère et d’errances, mon rêve fou ressemblerait de près à cette bravade. J’imaginerais une femme vêtue de noir qui, aux toutes premières heures d’une matinée d’hiver sombre, entrerait dans une petite ville frontalière. […]. Elle pousserait la porte d’un café au coin d’une étroite place endormie, s’installerait près de la fenêtre, à côté d’un calorifère. La patronne lui apporterait une tasse de thé. Et en regardant, derrière la vitre, la face tranquille des maisons à colombages, la femme murmurerait tout bas : C’est la France… Je suis retournée en France. Après… après toute une vie.
Ce roman, superbement composé, a l’originalité de nous offrir de la France une vision mythique et lointaine, à travers les nombreux récits que Charlotte Lemonnier, «égarée dans l’immensité neigeuse de la Russie, raconte à son petit-fils et confident. Cette France, qu’explore à son tour le narrateur, apparaît comme un regard neuf et pénétrant sur le monde.
Petit crime et sac en main
Haley Randolph est une véritable droguée du sac à main. Elle pourrait tuer pour un griffé ! Alors quand le directeur-adjoint du magasin où elle travaille pour éponger ses dettes est retrouvé mort, elle est aussitôt désignée comme suspect numéro un. Mais Haley n’est pas prête à porter le chapeau. Pour laver sa réputation et éviter la tenue de prisonnier (pas du tout fashion !) elle décide de mettre la main sur le véritable meurtrier…
La Montagne invisible
Petite paysanne illettrée tout juste débarquée dans la capitale, abandonnée par un mari volage, Pajarita va mettre à profit sa connaissance des plantes médicinales et un savoir hérité de ses ancêtres indiens pour devenir une guérisseuse très appréciée. Le début d’un destin hors du commun… Eva, sa fille, rêve de poésie pour mieux oublier un quotidien sordide. Violée par son patron, rejetée par Andres, son ami d’enfance dont elle est éperdument amoureuse, elle décide de tenter l’aventure en Argentine. Une aventure qui la mènera dans les plus hautes sphères du pouvoir avant de précipiter sa chute… Salomé est la fille d’Eva. Le jeune interne qui assiste à sa naissance s’appelle Ernesto Guevara. Signe du destin ? À l’âge des premiers émois, la jeune lycéenne rejoint le groupe clandestin des Tupamaros.
Rien ne va plus
À Hollywood, comme chacun sait, tout va plus vite, plus haut, plus fort! Les succès peuvent être soudains et tonitruants, les chutes foudroyantes. David Armitage, scénariste en quête de reconnaissance va en faire la redoutable expérience. Alors qu’il écrit depuis plus de dix ans des textes qui ne recueillent que l’indifférence des grands pontes de l’usine à rêves, l’impensable se produit : son dernier scénario est acheté par une chaîne branchée du câble.
Quand Dieu était un lapin
Dans l’Essex en 1968, l’année où Paris est descendue dans la rue, où Martin Luther King a perdu la vie à cause d’un rêve et où Eleanor Maud Portman, surnommée Elly, est née. Ce livre raconte la vie de la jeune Elly avec ses parents, ses amis et son lapin baptisé Dieu. Une histoire de l’enfance, de l’excentricité, du pouvoir des liens familiaux, de l’amour… Premier roman.
La Cinquantaine bien tapée
Caro, la cinquantaine, s’imagine en femme rangée jusqu’au jour où elle tombe sous le charme d’un jeune écrivain libertin et manipulateur. Déchirée entre son mari et le jeune homme, tous ses repères volent en éclats, la précipitant dans une frénésie sexuelle, une fuite en avant qui l’obligera à reconsidérer sa vie passée, sa place de femme, et dont elle ne sortira pas indemne. Dans ce récit en forme de course-poursuite amoureuse mené avec une fougue contagieuse, Julie Saltiel nous livre une parabole contemporaine sur la condition féminine. Oscillant entre ironie et désillusion, conjuguant érotisme et raison, désinvolture et introspection, elle tente de répondre à la question cruciale que tout le monde se pose sans pouvoir y répondre : que veut une femme ?
Enquête
Ils sont trois quinquagénaires assez proches du pouvoir, soudés par d’anciens engagements politiques, forts des réseaux qu’ils ont constitués, mais aux prises avec l’érosion de leurs idéaux, dans un délétère climat de fin de règne. Face à eux, une jeune génération mordante, fascinée par l’imminence de leur chute. Très médiatique apôtre des causes humanitaires, Guy-André Schweitzer peut encore faire bonne figure. Pourtant le malaise s’insinue. Dans le refuge de sa vie privée. Dans son tête à tête avec les caméras. Ici même, des fils enquêtent sur des « pères », héros fatigués à la maturité amère. Les années quatre-vingt-dix veulent leur peau. Le mensonge va tous ses chemins; les documents sont falsifiés, les informations parcellaires. Et quand les héros « tombent », nul ne sait si c’est justice ou si une époque volatile en a décidé ainsi, en ses verdicts aveugles, pour une ultime mise à mort du sens de l’histoire, sur la scène contemporaine d’un « tout-média » qui dévore équitablement ses cteurs, ses spectateurs…
Philippe a tout pour être le plus heureux des hommes. Pourtant de sombres pensées le submergent… Il se bat contre lui-même pour dissimuler ses mensonges… Pourquoi décompte-t-il ainsi les jours ? Quelles peuvent être les contraintes qui le poussent à commettre froidement ces vagues meurtrières ? L’amour le sauvera-t-il quelles que soient les circonstances et les âpres journées qui s’annoncent ? Quel sera le destin de cet homme tiraillé entre adrénaline et sentiments ? S’échappera-t-il de cette inexorable dérive pour enfin accéder à la liberté totale de vivre et d’aimer ?
Sous l’aile du corbeau
Sous l’aile protectrice du chef de la tribu des Corbeaux, deux hommes, hantés par le souvenir d’une jeune fille assassinée, se lancent dans une chasse à l’homme effrénée, mais se retrouvent bientôt traqués eux-mêmes par Morgan, l’homme à la balafre, prêt à tout, qui s’est déjà battu contre un tigre à main nue.Trevor Ferguson est un extraordinaire conteur. Son œuvre, éblouissante, foisonne de personnages excentriques et bizarres. C’est un conteur né, un maître du réalisme magique. Dans ce roman, son premier, paru en anglais en 1977, on reconnaît sa façon prodigieuse d’explorer les zones troubles de l’âme humaine où s’affrontent bien et mal, culpabilité et innocence. Les personnages sont plongés au cœur d’une nature sauvage qui les pousse dans leurs derniers retranchements, là où ils ne peuvent plus se dérober à leur vérité.
Un mal sans remède
Fils de bonne famille vivant des rentes de sa mère, résistant obstinément au désir d’enfant de sa compagne, sourd aux appels pressants de ses amis lénino-trotskistes qui l’exhortent à l’engagement, Ignacio n’a d’autre ambition que d’achever la grande oeuvre qu’il porte en lui, si possible sans avoir à se lever de son lit. Un soir, une dispute le force à quitter sa chambre et le précipite dans les rues de la ville.
La maison du pacifique
Alors qu’elle rêve de devenir mère, Sarah Moon découvre l’infidélité de Jack, son mari, avec qui elle pensait former un couple idéal. Bouleversée mais décidée à ne pas se laisser abattre, elle retourne vivre là où elle a grandi et, au bord du Pacifique, elle s’installe dans un petit cottage plein de charme pour se reconstruire. Peu après son installation, Sarah découvre qu’elle est enceinte. Comblée par cette nouvelle et n’envisageant pas un instant de retourner vivre avec un mari qui a trahi sa confiance, elle retrouve Will Bonner, un homme incroyablement séduisant qu’elle aimait en secret lorsqu’elle était adolescente, mais qui l’avait toujours ignorée… Partagée entre l’euphorie d’une future maternité et les ombres d’un passé dont elle voudrait s’affranchir, Sarah va tout faire pour donner un second souffle à sa vie et vivre pleinement ses rêves.
Ecoute-moi
Tandis qu’un de ses collègues chirurgiens opère sa fille Angela, victime d’un grave accident de la route, Timoteo, fou de douleur, lui raconte la trouble passion vécue des années auparavant et qui, enfouie en lui, a modelé ses relations avec les trois femmes de sa vie : Angela, sa fille ; Elsa, sa femme ; Italia, sa maîtresse. Peu avant la naissance d’Angela, Timoteo a eu une liaison avec cette femme passionnément aimée, malgré tout ce qui les séparait.
Le serpent majuscule
Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr. Dans ce réjouissant jeu de massacre où l’on tue tous les affreux, Pierre Lemaitre joue en virtuose de sa plume caustique. Avec cette œuvre de jeunesse inédite, il fait cadeau à ses lecteurs d’un roman noir et subversif qui marque ses adieux au genre. Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable : du pur Pierre Lemaitre.
La fiancée américaine
Un gâteau renversé à l’ananas peut-il changer le cours de l’histoire? Louis dit « le Cheval » Lamontagne est né en pleine messe de minuit alors que sa mère était figurante dans la crèche vivante. Son père, le plus bel homme de Rivière-du-Loup était follement amoureux de sa nouvelle femme Madeleine dite «l’Américaine» cuisinière hors pair dont le livre de recettes transformera la vie de toutes les femmes dans la famille sur quatre générations. Leur fils se trouvera mal marié mais les yeux sarcelle de sa mère continueront à se répandre dans la région tout comme en Europe où il est déployé et dans l’État de New York où il gagnera sa vie comme homme fort dans les foires. Dans ce village pentu encore sous l’emprise du curé qui annonce la fin du monde aux enfants pour le 10 novembre les racontars abondent. Éric Dupont nous offre un magnifique roman où les histoires d’un siècle de Madeleine s’entrelacent comme pour former une pelote de laine. L’expression «histoire d’amour» ne rend pas justice aux méandres de ce récit émaillé de rebondissements. Éric Dupont est né à Amqui (Gaspésie) en 1970. Il est l’auteur de Voleurs de sucre (2004, Prix Senghor de la francophonie), La logeuse (Lauréat du Combat des livres 2006) et Bestiaire (un des cinq meilleurs romans de l’année 2008 selon le journal La Presse). Il enseigne à l’Université McGill.
Là où les chemins nous mènent
À vingt-deux ans, réceptionniste aux Verreries Wright, la splendide Jewel est prête à tout pour échapper à la médiocrité de son existence. Le temps d’une soirée, dans la somptueuse demeure des Wright, elle sent que sa vie pourrait changer aux côtés de Jeff, un brillant homme d’affaires. Jeune héritière de la dynastie Wright, Gwen n’a elle que faire du luxe qui l’entoure et préfère passer ses journées dans les livres. Jusqu’à ce qu’elle tombe sous le charme de Stan, un simple électricien. C’est alors que sa rencontre avec Jewel et les terribles révélations de celle-ci vont tout faire basculer. Secrets de famille, jalousies sociales, rivalités amoureuses. Quand le destin frappe à nouveau, c’est pour plonger les deux femmes dans un tourbillon de désir, de vengeance et de trahison qui va les mener là où elles n’auraient jamais cru aller.
Mer agitée à très agitée
Après des années new-yorkaises aussi branchées que dangereuses, Maryline, ancien mannequin longiligne, et William Halloway, ex-rock star, échouent sur la côte bretonne, à Ker Annette, pour y mener une vie de paisibles hôteliers. Mais un beau matin de juillet, une jeune femme est retrouvée morte dans la crique. Chargé de l’enquête, Simon Schwartz va bouleverser la vie tranquille de Maryline et réveiller les fantômes de sa jeunesse, lui qui était autrefois son grand amour. En cette veille de saison estivale, Maryline devra jouer serré pour protéger son monde, tout en continuant à recevoir les clients de sa maison d’hôtes battue par les vents de la côte sauvage. Au fil de ce faux roman policier, l’amour et l’humour courent comme un furet entre les membres d’une famille hors norme, emportée avec quelques autres excentriques de passage dans une danse iodée et très rock and roll.
Les langues paternelles
» Des mots s’organisent lentement dans ma tête. Papa va mourir. Papa. Va. Mourir. Et les mots tournent à vide. Papa va mourir. Je devrais être à la hauteur de l’instant. Eprouver quelque chose. N’importe quoi pourvu que ce soit filial. Et ce type-là, au cœur de pierre, sourd à ce qui tourne dans sa tête, c’est moi. Papa va mourir et cette musique m’est étrangère. Rien d’autre que l’amère satisfaction familière d’avoir une fois de plus laissé passer le train. Une pierre en face de toi, un cœur de pierre. » David fut d’abord un fils, en révolte contre un père qui l’avait abandonné. Un jour, il est devenu père à son tour. Plongeant au plus profond de son enfance et de son histoire pour retrouver en lui la résonance de quelques mots paternels, David interroge inlassablement ce mystère : comment les mots du père font de nous, à notre insu, ce que nous sommes.
Pour venger la mort prématurée de sa soeur, Alain Nsona force les portes de la société secrète des ewusus qui régit la communauté depuis des millénaires selon un code aussi immuable qu’implacable. Enrôlé par Ada, puissant sorcier à la tête d’une académie de sages, il est contraint à un voyage dans le temps, avec pour mission de rapporter la formule de la dématérialisation des objets. Soucieux de mettre leurs connaissances occultes au service du progrès, ces ewusus projettent en effet de réaliser une révolution scientifique… Dans ce roman fantastique, à l’écriture maîtrisée, Mutt-Lon interroge le devenir de l’Afrique dans la confrontation de deux périodes – l’ère précoloniale et la modernité – reliées par l’empreinte permanente du surnaturel.
Seuls
Ouvrir un livre de Laurent Mauvignier, c’est se préparer à la traversée radicale des cœurs fatigués, malades, ou juste convalescents. Mais quelle traversée ! D’une écriture digne – une fois de plus – d’être directement rattachée au Nouveau Roman, l’auteur continue d’explorer ce que signifie être mort lorsqu’il faut rester vivant. Quatre personnages, le père et son fils, la femme aimée et son amant, se trouvent confrontés au même destin : celui de Tony (le fils) qui aime Pauline sans retour. De silences en désespoirs, Tony s’enferme et c’est le père qui prendra le relais, tentant de dire ce que le fils tait. Les voix se mêlent pour raconter les peines et, à mesure que la narration se déplie, on sent que le drame est inévitable. Comme toujours chez Laurent Mauvignier, il n’y a pas de faux-semblants, pas de concession. Le monde est là, à plat ventre. Et il crie. Meurt de ce que nous l’entendions si peu. Comment dire ? Sinon qu’il faut absolument oser cette traversée douloureuse, car on en ressort plein du meilleur de la littérature : une interrogation sur nos propres actes.
Le médecin de Cordoue
Lorsque Maïmonide naît, en 1135, dans le quartier juif de Cordoue, cette ville d’Andalousie offrait au monde un modèle de civilisation et de tolérance qui, 800 ans plus tard, demeure inégalé. Arabes, Chrétiens et Juifs, sans rien abdiquer de leur personnalité, y vivaient en harmonie. C’est ainsi qu’à 12 ans le jeune Moïse Maimon, que les scholastiques chrétiens surnommeront un jour « l’Aigle de la Synagogue », devint le disciple du grand penseur arabe Averroès, puis se passionna pour l’étude de la médecine. Contraint à l’exil par le fanatisme des nouveaux conquérants arabes, il commença un long voyage autour de la Méditerranée. Chassé de Palestine par les Croisés, et après une vie d’errance, il finit son existence au Caire comme médecin et ami du sultan Saladin. Il passa ses dernières années à combattre les épi démies et à soulager la misère des pauvres.
Un sac de billes
Un sac de billes est une autobiographie de Joseph Joffo couvrant les années 1941-1945 de sa vie. Il s’agit de son œuvre la plus connue : elle a été vendue à plusieurs millions d’exemplaires et traduite en 18 langues. L’auteur y raconte les péripéties qu’il a vécues avec son frère Maurice afin d’échapper aux Nazis sous le gouvernement de Vichy jusqu’à la fin de la guerre. Pendant ce voyage, des périodes heureuses et insouciantes alternent avec des moments plus délicats de danger et d’emprisonnement.
La nuit des enfans rois
Sélectionné parmi les meilleurs romans par toute la presse, La Nuit des enfants rois se déroule à toute allure, comme un merveilleux film, d’où l’on sort ébloui. Cela se passe, une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, certains violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants-génies. De l’horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept : ils sont un. Ils sont un seul esprit, une seule volonté. Celui qui l’a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces. A moins qu’il ne soit de leur côté… Alors, s’ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, La Nuit des enfants rois.
Boy
Lorsque, à la suite d’un accident, Gilles perd la mémoire, il lui faut tout réapprendre, redécouvrir sa vie. Sa femme Lisa lui raconte leur intimité, son charme fou, leur complicité. Mais chacun doute peu à peu de l’autre et le marivaudage prend peu à peu l’allure d’un affrontement sans merci. « Voilà la vie conjugale, une association de tueurs qui s’en prennent aux autres avant de s’en prendre à eux, un long chemin vers la mort qui laisse des cadavres sur la route. Lorsque vous voyez une femme et un homme devant le maire, demandez-vous lequel des deux sera l’assassin. »
L’enfant qui voulait être muet
Julien a neuf ans. Il ne parle plus depuis cinq ans déjà, alors qu’il avait un don extraordinaire pour les langues. Enfant, ballotté de nourrice en nourrice, il a parlé une dizaine d’idiomes. Destiné à une vie de hasard et d’abandon de taudis en taudis, il vit parfois avec son grand-père, sympathique bon à rien, parfois avec sa mère, jolie, pauvre, indifférente et insouciante, qui monnaye ses charmes. Un célèbre philosophe germanopratin, égoïste, riche, charmeur, arrogant, rencontre cet enfant par hasard. Spécialiste du langage sur lequel il prépare « sa grande œuvre », il se met en tête de le faire parler. Le désir d’y parvenir devient obsessionnel, jusqu’à remettre en question son couple et son existence même. Au contact de cet enfant, il découvre qu’il est passé à côté de la vie. Le silence volontaire de Julien lui a donné une terrible leçon d’humilité. Peu à peu, il s’approche d’une victoire incertaine, qui devient sa défaite vis-à-vis des gens qu’il n’a pas su aimer : son épouse, sa mère mourante. Défaite vis-à-vis de cet enfant même, qui s’est pris d’amour pour lui. Le mythe éternel de Pygmalion revu à travers un petit prince des faubourgs parisiens qui fait penser à l’enfant du « Tambour » de Günther Grass.
La chambre
« Le tour de l’île : vingt-quatre pas. Six du nord au sud et d’est en ouest, depuis la porte d’entrée jusqu’à la fenêtre. Les cloisons de planches, la cheminée de marbre et, comme un lac suspendu, le grand miroir – la géographie de la chambre, ses rivages, ses déserts, sa faune, j’en sais tout. Mais le décor, cet étrange décor, acajou et pavé, brocart et chaises dépaillées, qui l’a composé ? Qui, surtout, a donné l’ordre de condamner les portes, puis la fenêtre, la cheminée, de poser des serrures, des verrous, je l’ignore… Et l’enfant ? Lorsqu’on a détaché sa chambre du continent, pourquoi n’a-t-il pas crié ? Pourquoi s’est-il laissé couler ?
À l’origine du crime, qu’y avait-il ?
Quand la foi soulève des montagnes, elle écrase des enfants. Est-ce la foi qu’on trouve au commencement de cette histoire ? Ou bien la peur, la bêtise, le hasard ? Qu’y avait-il « au commencement » ?»
Si on partait…
Souvenirs d’enfance et du croque-mitaine bien-aimé (la mère), dérive libertaire en auto-stop (cela va de soi) d’un tout jeune couple des années soixante-dix, rêves d’évasion d’un instituteur en rupture de ban… d’école ce bijou romanesque cache une grande subtilité de composition. Ses courts chapitres s’appellent, se télescopent, se renvoient une balle légère comme une bulle. Si ses nombreux personnages paraissent perdus, l’écrivain ne leur laisse pourtant jamais la bride .. sur le cou. Leur errance est organisée dans les moindres détails, et on arrive ainsi au terme du voyage… A moins que, grâce à une ultime Pirouette de l’auteur funambule, l’on s’aperçoive que l’on devrait reprendre le livre depuis la première ligne, tant les plaisirs qu’il offre sont divers et inattendus.
Les heures
Il s’agit d’un jeu de miroir entre trois personnages et trois époques : le fil directeur est « Mrs Dalloway », le roman phare de Virginia Woolf, et ses vingt-quatre heures dans la vie d’une femme. On suit donc les trajectoires de ces trois femmes en parallèle sous une plume toute woolfienne : sont contées les désillusions, espérances, petits plaisirs et vrais malheurs des protagonistes, comme si chacune d’entre elle était l’autre, plongée dans un temps différent. Leurs destins convergeront d’ailleurs dans une apothéose littéraire où l’on retrouve les trois figures de la création : l’écrivain, le lecteur et le personnage. Une magnifique méditation sur le temps, l’amour, la mort à travers le récit d’une journée dans la vie de trois femmes. Une œuvre événement unanimement acclamée : lauréate du Prix Pulitzer 1999, du Pen Faulkner 1999, citée au nombre des dix meilleurs romans publiés en 1998 par le New York Time, le Los Angeles Times, Publihsers Weekly, nominée pour le Prix du Cercle de la Critique : Les Heures confirment l’exceptionnel talent d’un auteur enfin reconnu comme l’une des figures majeures de la littérature américaine.
Max
Lyon. Janvier 43. Un homme vit entre ombre et lumière. Côté lumière, il se fait appeler Jacques Martel, marchand de peintures et bientôt galeriste à Nice. Côté ombre, on le désigne par un prénom, Max, depuis que de Gaulle l’a missionné pour unifier les mouvements de la Résistance. Qui de Max ou de Martel s’est épris d’Agathe, étudiante en histoire de 21 ans ? Nul ne le saura… Elle lui apparaît comme une fleur sur un terrain ravagé par la guerre ; il lui fait l’effet d’un provincial exilé de la politique, désormais incapable de s’engager dans la Résistance pour défendre une certaine idée de la France. Entre eux, des mots s’échangent, des émotions où Michel Quint donne à entendre un autre Moulin, lucide sur son destin, mais inquiet parce qu’il lui semble avoir déjà croisé cette jeune femme.