Jeune fille
Printemps 1965. Anne, la narratrice, a dix-huit ans quand elle rencontre le cinéaste Robert Bresson. Cette entrevue a été organisée par son amie Florence, laquelle tenait le premier rôle dans Le procès de Jeanne d’Arc. Persuadée que Anne est l’actrice idéale pour interpréter Marie dans Au hasard Balthazar, le prochain film du maître, Florence la pousse à auditionner malgré sa complète inexpérience. Au fil des séances d’essai, la présence d’Anne, son attitude, sa voix convainquent Robert Bresson de la nécessité de ce choix. Mais Anne est encore mineure, et il s’agit de faire accepter le projet à son grand-père, François Mauriac. Heureusement pour elle, ce dernier mesure toute l’importance de cette opportunité. Pendant plus d’un mois, Anne va faire l’expérience d’un plateau de cinéma. Robert Bresson, lui, instaure un jeu ambigu, entre séduction et domination. Bien que repoussant ses avances, Anne subit son emprise psychologique et le magnétisme de son génie artistique…
Tout ce que j’aimais
Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d’artistes ont partagé les rêves de liberté de l’époque. De l’art et de la création, ils ont fait le ciment d’une amitié qu’ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n’a pu les préparer aux coups dont le destin va les frapper et qui vont infléchir radicalement le cours de leur vie. Siri Hustvedt convie ici à un voyage à travers les régions inquiétantes de l’âme : bouleversant, ambigu, vertigineux. « Tout ce que j’aimais » est le roman d’une génération coupable d’innocence qui se retrouve vingt ans plus tard au bord de son beau rêve.
Mini-accro du shopping
Une vocation précoce. Deux ans et pas toutes ses dents, Minnie a déjà l’oeil pour la sape chic et le jouet choc. « Papa, Maman, Visa » : un vocabulaire minimum pour le shopping, à renfort de hurlements et de caprices. Il faut dire que la charmante enfant a de qui tenir – et Becky, en bonne fashion mummy, n’hésite pas à chauffer la carte Bleue. Pas évident quand on habite chez ses parents et que la crise financière impose la rigueur.
Un pont sur l’infini
Richard gagne sa vie en faisant partager aux autres ses acrobaties aériennes. Mais son plaisir toujours renouvelé de s’élever vers les cieux cache une grande solitude. Car à chaque nouveau vol, l’aviateur espère que, dans la foule pressée à terre pour l’admirer, se trouve celle qui saura l’aimer et combler le vide affectif de son quotidien.
Bakhita
Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion. Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.
L’homme qui voulait voir Mahona
1528. Une petite flotte de caravelles aborde les côtes inconnues de la Floride. Trois hommes survivent à l'expédition, anéantie par les naufrages, les épidémies et les flèches indiennes. Nunez Cabeza de Vaca, noble andalou, découvre, au lieu de l'Eldorado promis, des villages faméliques peuplés de primitifs candides, malades, profondément religieux. Au nom du Christ, ses compatriotes se livraient à des massacres. Au nom de Mahona, divinité de ces peuples, le conquistador apporte la paix, la guérison et l'amour. Une extraordinaire épopée commence, à la fois récit authentique et œuvre soulevée par la passion humaniste, le souffle de l'aventure et de la poésie, contée avec le style, l'art et la magie d'Henri Gougaud.
Sur cette terre comme au ciel
Palerme, années 1980. Comme tous les garçons de son âge, Davidù, neuf ans, fait l’apprentissage de la vie dans les rues de son quartier. Amitiés, rivalités, bagarres, premiers sentiments et désirs pour Nina, la fillette aux yeux noirs qui sent le citron et le sel, et pour laquelle il ira jusqu’à se battre sous le regard fier de son oncle Umbertino. Car si Pullara, Danilo, Gerrudo rêvent de devenir ouvriers ou pompistes comme leurs pères, Davidù, qui n’a pas connu le sien, a hérité de son talent de boxeur. Entre les légendes du passé et les ambitions futures, le monde des adultes et la poésie de l’enfance, Davide Enia tisse le destin d’une famille italienne, de l’après-guerre aux années 90, à travers trois générations d’hommes dont le jeune Davidù incarne les rêves. Entremêlant leurs histoires avec brio, Davide Enia dresse un portrait vibrant de sa terre, la Sicile, et ceux qui l’habitent.
Le ranch
C’est au Ranch, superbe résidence hôtelière cachée dans les montagnes du Wyoming, que Mary Stuart, Tanya et Zoe se retrouvent après s’être perdues de vue pendant près de vingt ans. Ces retrouvailles vont leur donner l’élan nécessaire pour continuer à se battre et apaiser les souffrances que la vie leur a infligées. Riche, belle, mariée à un grand avocat, Mary Stuart semble avoir tout pour être heureuse. Mais, depuis le drame qui l’a frappée un an plus tôt, Mary Stuart est une femme brisée et son mariage part à vau-l’eau. Superstar de la chanson adulée par des millions de fans, la vie de Tanya n’est pas aussi dorée qu’il y parait. Poursuivie par les paparazzis, harcelée par les médias, Tanya n’a pas un instant de tranquillité et sa vie sentimentale est un immense fiasco. Médecin de renom, spécialisée dans la lutte contre le sida, Zoe mène la vie qu’elle souhaite, surtout depuis qu’elle a adopté une adorable petite fille. Mais tout est remis en question quand Zoe doit faire face à une terrible nouvelle qui bouleverse sa vie. Ces vacances au Ranch, en pleine nature, vont transformer leur existence. Mary Stuart rencontre un écrivain veuf qui tombe éperdument amoureux d’elle ; Tanya fait la connaissance d’un beau cow-boy ; quant à Zoe, son ami et associé lui déclare enfin sa flamme. Mary Stuart et Tanya retourneront-elles auprès de leurs maris, Zoe acceptera-t-elle l’amour de Sam? Ce séjour va permettre aux trois amies de redonner un sens à leur vie pour repartir, gonflées d’espoir et pleines de projets d’avenir.
Retour en Ecosse
Jane March, orpheline de mère, vit aux Eats-Unis avec son père. Une visite impromptue du notaire de sa grand-mère précipite son retour dans les Highlands, où elle retrouve son cousin Sinclair, qu’elle a toujours aimé. Dans cette même région, la belle Victoria Bradshaw vient retrouver l’homme qui l’a déçue deux ans auparavant et qui la supplie maintenant de vivre à nouveau avec lui. Pour Flora qui a découvert l’existencede sa soeur jumelle Rose, ce pays est un lieu de mensonges et de révélations. En renouant avec leur enfance ou le passé, dans cette lointaine contrée sauvage baignée par les lochs solitaires, ces trois femmes sauront-elles trouver le secret de la srénité et du bonheur ?
La poursuite de l’amour
Chronique brillante, spirituelle et gaie, émouvante aussi, de l’aristocratie anglaise de l’immédiat avant-guerre. La Poursuite de l’amour forme avec l’Amour dans un climat froid un diptyque qui valut à son auteur, non seulement la faveur d’un large public, mais aussi l’admiration profonde d’un Evelyn Waugh comme d’un Henry Green. Aussi bien retrouve-t-on dans cette inoubliable saga des Hampton et des Montdore portée au petit écran avec une grande réussite, ses excentriques, ses belles, ses châteaux et ses campagnes, tout ce qui fait le charme, pas toujours discret mais éternel, de la verte Albion.
Notre-Dame d’Alice Bhatti
Au cœur de Karachi, ville tentaculaire et vénéneuse, Alice Bhatti s’enrôle comme infirmière à l’hôpital du Sacré-Cœur. Catholique pauvre mais pugnace, elle s’efforce de prodiguer ses remèdes aux milliers de patients délaissés. Contre le système des castes et des religions, contre les préjugés de son mari, gorille à tout faire de la police locale, et contre la corruption, Alice est prête à payer le prix fort pour survivre et répandre le salut…
Trop bien élevé
Ce que je voudrais ici, c’est décrire les premières années d’un enfant trop éduqué, et, à travers lui, si je le puis, les sentiments, les mentalités, les rites qui dominaient encore une part de la bourgeoisie quand vint la guerre de 1939. Je voudrais tâcher de retrouver ceux que j’ai connus, aimés, et chez eux, toute la peine qu’ils se donnaient pour fabriquer des enfants très solitaires et parfaitement bien élevés. Excusez-moi, oui, excusez-moi si je suis là, car je vous gêne. Si vous m’avez bousculé, c’est que je n’aurais pas dû me trouver sur votre chemin. Si vous êtes de mauvaise humeur, je dois y être pour quelque chose. Comment vivre, marcher, respirer sans déranger? Frapper avant d’entrer, s’effacer dans les portes, sourire, toujours sourire. Il ne suffira pas d’une vie entière pour se faire pardonner d’exister.
L’île sous la mer
1770, Saint-Domingue. Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans lorsqu’elle est vendue comme esclave à Toulouse Valmorain, jeune français tout juste débarqué pour prendre la succession de son père, propriétaire terrien mort de syphilis. Zarité va découvrir la plantation, avec ses champs de canne à sucre et les esclaves courbés sous le soleil de plomb, la violence des maîtres, le refuge du vaudou. Et le désir de liberté. Car entre soldats, courtisanes mulâtres, pirates et maîtres blancs, souffle le vent de la révolte. Lorsque Valmorain, réchappé de l’insurrection grâce au courage et à la détermination de son esclave, parvient à embarquer pour La Nouvelle-Orléans, Tété doit le suivre. Mais la lutte pour la dignité et l’émancipation ne peut être arrêtée… Aventure, exotisme, magie, L’île sous la mer est un magnifique portrait de femme, une histoire d’amour et fresque historique, qui entraîne le lecteur de Saint-Domingue à la Louisiane, des plantations de canne à sucre aux maisons de jeux de la Nouvelle-Orléans, des demeures de maîtres aux bordels de mulâtresses. Une magnifique ode à la liberté, un hommage à la première révolution des esclaves de l’histoire.
Titus n’aimait pas Bérénice
Quand on parle d’amour en France, Racine arrive toujours dans la conversation, à un moment ou à un autre, surtout quand il est question de chagrin, d’abandon. On ne cite pas Corneille, on cite Racine. Les gens déclament ses vers même sans les comprendre pour vous signifier une empathie, une émotion commune, une langue qui vous rapproche. Racine, c’est à la fois le patrimoine, mais quand on l’écoute bien, quand on s’y penche, c’est aussi du mystère, beaucoup de mystère. Autour de ce marbre classique et blanc, des ombres rôdent. Alors Nathalie Azoulai a eu envie d’aller y voir de plus près. Elle a imaginé un chagrin d’amour contemporain, Titus et Bérénice aujourd’hui, avec une Bérénice quittée, abandonnée, qui cherche à adoucir sa peine en remontant à la source, la Bérénice de Racine, et au-delà, Racine lui-même, sa vie, ses contradictions, sa langue. La Bérénice de Nathalie Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, coincé entre Port-Royal et Versailles, entre le rigorisme janséniste et le faste de Louis XIV, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin. En un mot, elle ne cesse de se demander comment un homme comme lui peut avoir écrit des choses comme ça. C’est l’intention de ce roman où l’auteur a tout de même pris certaines libertés avec l’exactitude historique et biographique pour pouvoir raconter une histoire qui n’existe nulle part déjà consignée, à savoir celle d’une langue, d’un imaginaire, d’une topographie intime. Il ne reste que peu d’écrits de Racine, quelques lettres à son fils, à Boileau mais rien qui relate ses tiraillements intimes. On dit que le reste a été brûlé. Ce roman passe certes par les faits et les dates mais ce ne sont que des portes, comme dans un slalom, entre lesquelles, on glane, on imagine, on écrit et qu’on bouscule sans pénalités.
L’existence de Beaumarchais est une ivresse de vivre. Une suite de folles journées. Une pièce de théâtre effrénée où les personnages, tous Beaumarchais, se succèdent, se nourrissent l’un l’autre, s’allient,se contredisent, se combattent, parfois se détestent, le plus souvent s’aiment, trop. Ce serait banal si, vécues par tous ces personnages, toutes ces vies se succédaient sagement. Cet horloger, fils d’horloger, ne supporte pas la chronologie. C’est le prince du En Même Temps, cette stratégie qui, quoi qu’on pense n’est pas moderne : c’était déjà la devise du XVIIIe siècle. Musicien, courtisan, financier, promoteur immobilier, industriel, espion, armateur, auteur d’oeuvres tantôt géniales, tantôt très oubliables, éditeur de Voltaire, il devient révolutionnaire malgré lui. Trop gourmand pour ne pas TOUT vivre à la fois. Et trop joyeux de toutes ces aventures pour en ressentir de la fatigue. Comme l’écrivait Fernando Pessoa, n’être qu’un est une prison.
Qu’ai-je donc fait
Une petite anthropologie intellectuelle et sentimentale. Dans « Qu’ai-je donc fait ? » Jean d’Ormesson révèle sur lui et sur les siens des pans entiers d’existence qu’il a longtemps gommés. Sur les différents milieux auxquels il a appartenu, sur leur langage, sur leurs croyances, et leurs modes de vie, il jette avec précision et humour une lumière nouvelle. Il passe à quelques aveux et donne de lui-même une image nouvelle. Et du monde où nous vivons une vision ironique et enchantée.
L’homme qui voulait vivre sa vie
La vie de Ben Bradford n’est qu’une vaste comédie : en apparence c’est un père et un mari comblés, en réalité il souffre de la froideur de son épouse. Brillant avocat envié par ses pairs, il ne rêvait que d’être photographe. Alors qu’il se persuade qu’il est heureux, il découvre que sa femme le trompe et, qui plus est, avec un photographe ! Anéanti, il supprime son rival. Que faire ? Se rendre ou fuir ? Ben choisit la fuite et recommence une nouvelle vie à l’autre bout des Etats-Unis en prenant l’identité de sa victime.
Cet instant-là
À la fois drame psychologique, roman d’idées, roman d’espionnage mais surtout histoire d’amour aussi tragique que passionnée, une oeuvre ambitieuse portée par le talent exceptionnel de Douglas Kennedy. Écrivain new-yorkais, la cinquantaine, Thomas Nesbitt reçoit à quelques jours d’intervalle deux missives qui vont ébranler sa vie : les papiers de son divorce et un paquet posté d’Allemagne par un certain Johannes Dussmann. Les souvenirs remontent. Parti à Berlin en pleine guerre froide afin d’écrire un récit de voyage, Thomas arrondit ses fins de mois en travaillant pour une radio de propagande américaine. C’est là qu’il rencontre Petra. Entre l’Américain sans attaches et l’Allemande réfugiée à l’Ouest, c’est le coup de foildre. Et Petra raconte son histoire, une histoire douloureuse et ordinaire dans une ville soumise à l’horreur totalitaire. Thomas est bouleversé. Pour la première fois, il envisage la possibilité d’un amour vrai, absolu. Mais bientôt se produit l’impensable et Thomas va devoir choisir. Un choix impossible qui fera basculer à jamais le destin des amants. Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, Thomas est-il prêt à affronter toute la vérité ? Traduit de l’américain par Bernard Cohen.
L’œuvre de San Antonio est sans conteste un monument de la littérature contemporaine… profitons de la verve tonifiante de San-Antonio, de ce grand petit garçon, qui pour notre bonheur et notre honneur a su désavouer les pédants, les minus, les minables… Renée Boviatsis L’Humanisme de San Antonio.
Julien des fauves
Dans une Europe enfin confédéré, mais démunie, en proie au tumulte et à une menace extérieure, un homme apparait, fils présumé d’un artisan modeste du nord de la France. : Julien Mahé. A ses côtés, ou plutôt à ses flancs tant il paraît humain, marche une poignée de filles et de garçons. En face d’eux, un pouvoir rigoureux, impitoyable. Et, pour arbitrer ce duel, en spectateur impuissant, une société européenne hébétée par ses propres révoltes, en proie à la folie et à la peur. Apparitions télévisées, violences, campagnes de calomnie, meurtres, rien n’arrête Julien Mahé, dans sa dénonciation et son message de fraternité. Vers lui, venus de toute l’Europe, ils accourent par centaines, bientôt par milliers. Alentour, la nature s’en mêle, la terre craque en Méditerranée… Le pouvoir s’inquiète, l’Eglise s’interroge. Qui est réellement Julien Mahé ? D’où lui viennent ce magnétisme et d’autres pouvoirs, plus étranges encore ? Julien est-il celui qu’on attendait ? Dans les cinquante dernières pages, alors que devant cinq cents millions de téléspectateurs le voile semble se lever de façon dramatique sur ce jeune homme étrange, le mystère rebondit encore avec la personnalité d’une enfant de six ans, Maya, qui ne le quitte plus jusqu’à ce dernier jour…
La femme aux cheveux roux
En un instant, sur un coup de tête, Franziska quitte son mari et prend le premier train pour Venise. Elle croit rompre à jamais avec l’Allemagne pseudo-libérale des années soixante, et avec l’amnésie que son pays oppose désormais à l’histoire. Mais quelle renaissance peut lui offrir une ville si théâtrale, où semblent encore à l’œuvre tous les cauchemars du nazisme ? Avec ce portrait d’une jeune femme décidée mais vulnérable, Alfred Andersch met en scène l’aventure de la liberté. Et, comme dans nombre de ses œuvres, il rappelle la nécessité de toujours reconduire l’acte existentiel qui la fonde.
Les champs d’honneur
« Jean Rouaud ne devrait pas passer longtemps inaperçu de ses contemporains, qui suspecteront en lui l’une des plus soudaines et des plus étonnantes révélations de la décennie. Mettons, du quinquennat, pour ne désobliger personne. » Jean-Louis Ezine, le Nouvel Observateur. « Sans nostalgie, sans banalité, Jean Rouaud rend hommage à ces Français qu’on dit moyens. L’écriture, très belle, frappe par son ampleur et sa grande justesse. » Jean-Maurice de Montremy, Lire « Les champs d’honneur est mieux qu’un livre réussi dont on discute les vertus et qu’on range ensuite dans une hiérarchie serrée des mérites. Il est l’un de ces rares, de ces très rares livres, qui emportent l’immédiate conviction; conviction qu’on brûle de faire partager. » Patrick Kéchichian, le Monde « Avez-vous lu Rouaud ? » La rumeur court, flatteuse, résonne dans le plus puissant circuit de publicité, le bouche à oreille. … C’est toujours émouvant, la naissance d’un écrivain, et c’en est un assuré¬ment, qui ne doit rien aux modes, ni aux procédés de fabrication, ni à la frénétique course aux prix. … Il a écrit parce qu’il avait quelque chose à dire ; il le dit d’une écriture très élaborée mais limpide, souple, aisée.
Trente ans et des poussières
C’était à Manhattan, dans les années 80. Corrine était courtière en Bourse ; Russell éditeur. Ils avaient trente ans et des poussières. Leurs amis les trouvaient beaux et spirituels. Mais … Mais Corrine a voulu des enfants et Russell n’était pas prêt. Jeff s’est remis à prendre de la dope, Trina Cox est arrivée, et soudain, tout s’est mis à déraper. Ce n’est pas grave, ont-ils pensé. Juste une petite erreur de script. Ils n’avaient oublié qu’une seule chose : dans la vie, on ne tourne pas une deuxième fois les scènes ratées. Le 18 octobre 1987, les golden boys se jetaient du haut des immeubles, à Wall Street.
Le Tsar poisson
Victor Astafiev débute comme journaliste, étudie à Moscou à l’Institut de littérature, écrit des récits pour enfants, des nouvelles sur la guerre, des romans, qui ont pour cadre la taïga, l’Ienisseï, les campagnes et les villes de la Russie profonde dont Le Tsar poisson. Victor Astafiev n’a que huit ans quand sa mère se noie accidentellement. Il suit son père à Igarka, un grand port en train de naître. Fugueur, il est d’abord placé dans un orphelinat, puis commence à travailler comme pêcheur. Il participe comme soldat à la seconde guerre mondiale.
La chambre rouge
Depuis le remariage de son père, Hélène vit de sa rancune, guettant la moindre faiblesse de Tamara, la nouvelle épouse. Justement Tamara, qui s’ennuie, semble s’émouvoir devant les attentions d’un décorateur parisien venu ressusciter le théâtre de la ville. Hélène imagine de détourner sur elle l’attention du nouveau venu. Elle n’y réussit que trop bien. Entre eux, c’est le chassé-croisé du plaisir et même de la passion. Mais ce garçon plus tout jeune et cette jeune fille trop sûre d’être femme ne veulent rien sacrifier à un amour dont ils ont pourtant pressenti la force. Hélène continuera à cultiver ses vieilles rancunes, Jean ne voudra pas renoncer au personnage cynique qu’il s’est créé. Dès lors, et puisqu’ils ont refusé de l’accepter dans sa totalité, leur amour est condamné.
La vallée des roses
La Vallée des roses est l’histoire d’une ambition folle qui réussira, d’une ascension qui n’avait pas une chance sur un million de se réaliser, celle d’une fleur, d’une beauté à la grâce incarnée : une jeune fille qui a nom Yi. Yi, qui caresse un rêve inouï : devenir la femme de l’Empereur régnant et, en le subjuguant, régner sur la Chine aux 500 millions de sujets. On voudrait tout citer, tout raconter. D’abord Hieng-Fong, le Soleil Impérial, le souverain auquel Yi rêve de s’unir, « … dégénéré, ivrogne et débauché, une raclure, un être sans foi ni loi… » On voudrait dire aussi la Cité Violette de Pékin, que gardent des régiments de castrats… Et encore le Concours du Concubinat où gardée par le Grand Eunuque et le Grand Surveillant, la Mère du Ciel (mère de l’Empereur), choisira parmi cent filles dénichées d’un bout à l’autre de la Chine, les trente qui seront les concubines de son fils, formeront le Harem Impérial et tenteront de séduire l’implacable pédéraste… Comment passer sous silence la scène où Yi séduit Héros Coupé, l’Eunuque Grand Surveillant. On aimerait raconter encore Yi Concubine Impériale, son ascension jour après jour. Comment devenue Impératrice Tseu-hi, Souveraine Absolue, elle empoisonne l’Empereur, cependant que les Barbares, c’est-à-dire les Blancs (Français et Anglais), sont aux portes de Pékin, au terme d’une marche qui fournit les pages d’horreur les plus hallucinées, les plus chargées de mort et de sang que l’on ait jamais écrites. Ce roman de moeurs est un fantastique roman d’aventures qui à chaque page confronte le lecteur à la réalité la moins vraisemblable et, génie de l’auteur, à la gorge, gonfle et magnifie le style de Bodard – qui n’était jamais allé aussi loin dans la description comme fascinée, et toujours méticuleuse, de l’horreur ou de l’insolite.
Comme un verger avant l’hiver
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, une survivante des camps de la mort accepte, pour le protéger, d’épouser son ami d’enfance qui, résistant et arrêté, l’a livrée à la Gestapo. Elle se croit sa seule victime. Mais Gérard va profiter du pardon et du silence de Jeanne-Claude pour se forger une stature de héros, gravir les marches des honneurs et de la réussite financière tandis que la jeune femme, complice malgré elle, brisée, va découvrir la tragique étendue de la trahison de son mari. Cette histoire est celle de l’escroquerie d’un homme protégé par la puissance de l’argent et la lâcheté d’une société qui choisit de fermer les yeux afin de préserver l’ordre bourgeois et masculin, l’image des classes privilégiées et celle de la Résistance. Un jour, pourtant, le mécanisme grippera du fait d’un témoin négligé. Mais cette rébellion isolée pourra-t-elle enrayer l’impudente ascension du faux héros ? Bien qu’il s’agisse là d’un roman, et que ses personnages en soient purement imaginaires, on retrouve dans ces lignes âpres, corrodées d’un humour grinçant, l’expérience de guerre de son auteur.
Pas après minuit
Un instituteur quadragénaire se trouve entraîné à la suite d’un couple d’Américains dans des parties de pêche qui sont loin d’être ce qu’elles paraissent. Une jeune actrice se lance dans une quête passionnée dont le dénouement la laissera à jamais désemparée.
Ombres chinoises
Début de l’année 1957. On retrouve May et Pearl, les deux sœurs de Filles de Shanghai, ainsi que la fille de cette dernière, âgée de dix-neuf ans, la fougueuse Joy. Bouleversée par les secrets familiaux qu’elle vient de découvrir, Joy décide de s’enfuir pour Shanghai afin de retrouver son père biologique, un homme dont sa mère et sa tante May furent éprises par le passé, l’artiste Z.G Li. Éblouie par sa personnalité et aveuglée par des idéaux révolutionnaires, Joy se jette à corps perdu dans le projet de la Nouvelle république populaire de Chine, inconsciente des dangers du régime communiste. Dévastée par le départ de Joy et craignant pour sa vie, Pearl est déterminée à sauver sa fille, à n’importe quel prix. Elle devra affronter ses vieux démons et relever des défis quasi insurmontables, au cours d’un des épisodes les plus dramatiques de l’histoire chinoise…
L’ermite de la forêt d’Eyton
Un tout jeune garçon, une formidable grand-mère qui souhaite le marier, un ermite qui mène la danse (ou le sabbat ?) au fond des forêts, et, bien sûr, ce fin limier de frère Cadfael flairant le crime passé ou à venir, tels sont les ingrédients du suspense d'Ellis Peters. Le sang coule, les cœurs battent plus vite peut-être qu'aujourd'hui. Mais il suffit d'ouvrir le livre pour être au diapason de ce Moyen Âge si violent et si chaleureux. C'était hier, en 1142, quelque part en Grande-Bretagne…
Canada
« D’abord, je vais vous raconter le hold-up que nos parents ont : Commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. »
Great Falls, Montana, 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents braquent une banque, avec le foi espoir de rembourser un créancier menaçant. Mais le hold-up échoue, les parents sont arrêtés. Del doit choisir entre la fuite et l’orphelinat. Il traverse la frontière et trouve refuge dans un village du Saskatchewan, au Canada. Arthur Remlinger, le propriétaire d’un petit hôtel, le prend alors à son service. Charismatique, mystérieux, Remlinger est aussi recherché aux États-Unis. C’est la fin de l’innocence pour Dell. Dans l’ombre de Remlinger, au sein d’une nature sauvage et d’hommes pour qui seule compte la force brutale, il cherche Son propre chemin. Canada est le récit de ces années qui l’ont marqué à jamais.
Ce roman, d’une puissance et d’une beauté exceptionnelles, signe le retour Sur la scène littéraire d’un des plus grands écrivains américains contemporains.
«Un chef-d’œuvre, qui capture la solitude logée au cœur même de la vie américaine – et peut-être de toute vie. » John Banville
Les chemins de Loco-Miroir
La moindre pulsation de tambour faisait palpiter ses reins, elle marchait comme on danse, frémissante, vers sa liberté…, ainsi Alma Viva Jean Joseph, dite Cocotte, décrit Violaine, sa sœur Marassa, sa jumelle, quoi, selon les esprits de Guinée, les Loas, ceux de l’autre côté de l’eau (nous sommes en Haïti) qui régissent la vie des vivants et des morts. Et les Esprits, croyez-moi, quand ils vous choisissent, votre vie cesse d’être un champ de roses. Pourquoi, par exemple, Violaine la resplendissante, à la peau de velours doré, se laisse-t-elle ainsi égarer ? Pourtant, cette folle, cette tête d’orage, ce petit fruit rebelle, elle le savait bien que l’on ne tombe pas impunément amoureuse d’un pauvre Noir, si beau et intelligent soit-il, quand on est quasiment blanche et qu’on est promise à un riche héritier. Oui, mais voilà, si la vie s’alignait sur la couleur du ciel, il y a longtemps que Haïti serait le pays le plus heureux du monde… Dans ce premier roman, riche de tendresse et de sensualité, Lilas Desquiron, qui appartient à une vieille famille haïtienne, laisse percer, sous le foisonnement d’un langage magique, le regard acéré de l’ethnologue.
Famille et autres supplices
De l’inconvénient d’avoir un appartement trop grand, une famille envahissante et de dire stupidement à tout le monde qu’on prend un congé sabbatique… Lorsque Louise, sa fille, la réveille au milieu de la nuit pour l’informer de la présence dans le salon d’un probable cadavre, Laura Abner ne peut pas deviner que cette plaisanterie d’assez mauvais goût n’est que le premier épisode d’une cascade de catastrophes dont elle va difficilement se remettre. Le zombie vautré sur sa moquette est le professeur de philo de sa fille que son amant vient de jeter à la porte et qui espère se réfugier quelques jours chez son élève favorite. Pour échapper aux sarcasmes de sa fille qui l’a toujours soupçonnée d’être une insupportable bourgeoise, Laura accepte de loger quelques nuits l’enseignant dépressif, d’autant que son appartement est spacieux. Mais doit-elle tolérer que l’importun emprunte ses déshabillés et ses lotions faciales au prétexte qu’il a toujours rêvé d’être une femme ? Laura n’aura pas le temps de s’attarder sur cette question car, en laissant cet être hybride s’installer dans son appartement, elle a ouvert sa porte à une armée d’emmerdeurs. C’est d’abord Maxime, son frère adoré, qui décide d’abandonner le domicile conjugal et de squatter son ancienne chambre pour échapper aux fureurs légitimes de sa femme qui menace par ailleurs de se jeter du toit de son immeuble…
A propos d’un gamin
Pour Marcus, douze ans, une mère divorcée, dépressive et baba cool, la vie n’est pas toujours facile. Surtout quand de surcroît cette mère végétarienne n’écoute que des tubes des années soixante-dix, vous attife de vêtements ringards et que les durs de l’école ne jurent que par le hip-hop. Quant à Will, la trentaine, branché, riche, oisif et fier collectionneur d’amours épisodiques, il a du mal à trouver sa place dans la société. Malgré leur méfiance réciproque, l’homme et l’enfant que tout oppose vont finir par se trouver et s’épauler pour affronter l’adolescence et des liens sociaux distendus. Cette rencontre paradoxale entre un mâle solitaire prototype de l’homme moderne ! et un gosse tendre et marginal est magistralement orchestrée par Nick Hornby. Une histoire de parents célibataires, d’enfants solitaires, de fringues, de foot et de musique. Après les succès de Haute fidélité et Carton jaune, l’auteur signe là son livre le plus accompli. Le ton est sarcastique et drôle, les situations d’un réalisme désarmant et les émotions sincères. C’est enfin un regard d’une grande lucidité sur les désordres amoureux de cette fin de siècle. –Stellio Paris. Adapté au cinéma sous le titre » : Pour un garçon » de C Weitz, avec Hugh Grant, Toni Collette, Rachel Weisz et Nicolas Hoult ( le garçon de 12 ans …)
La grève
Tout débute par une grève de journaliers agricoles dans la région de Jerez à l’époque des vendanges. La garde civile incarcère et torture « pour l’exemple » quelques grévistes. L’un d’entre eux, le jeune Antonio, meurt de ses blessures. Don Alberto se chargera de maquiller en mort naturelle le meurtre d’Antonio. Notaires absents, médecins complices, témoins aveugles, magistrats sourds …Nul n’a rien vu…. Gouverneur opportuniste, maire corrompu, bureaucrates des syndicats phalangistes, médecins marrons, Gitanes graciles, boutiquiers et pêcheurs, journaliers et gardes civils. Toute une société espagnole d’aujourd’hui défile dans une suite d’instantanés pris sur le vif. « La Grève ». Témoignage d’une combattante de la justice!
les mensonges
Un grand port de la mer du Nord. Ce pourrait être Anvers. Un puissant industriel tyrannique, le vieux Klaes et Alberte, sa fille naturelle dont il veut faire son héritière ? Deux personnages hors du commun, qui vont s’affronter, se déchirer et se perdre tout au long de ce livre envoûtant.
Le Luthier de Crémone
XVIIe siècle. C’est auprès de Maître Nicolas qu’un certain Antonio commence son apprentissage de luthier. Il y trouve peu d’intérêt, jusqu’à ce qu’il entende Cavalli, venu de Venise choisir ses instruments, jouer du violon: émerveillement, coup de foudre à s’en renverser un pot de colle brûlante sur les doigts. La légende d’Antonio Stradivarius est née. De son premier violon construit avec des » chutes de bois » au millier d’instruments à cordes qui passèrent entre ses mains, c’est toute la vie et l’œuvre de ce grand homme, mort à quatre-vingt-quinze ans, qui nous est racontée. Avec Le Luthier de Crémone, Herbert Le Porrier prolonge la générosité d’inspiration et le pouvoir d’évocation qui firent le grand succès du Médecin de Cordoue.
Les évasions célèbres
« En cherchant à s’évader, le prisonnier fait son, métier», a dit le ministre de la Police. Un rude métier, sil en fut, qui exige du courage, de l’imagination, de l’énergie, de la santé et de la chance. Quand toutes ces conditions sont réunies la réalité peut dépasser la fiction ainsi que le prou vent les évasions célèbres diffusées par la télévision et que nous conte Pierre Duchesne. Il s’agit d’une véritable anthologie des exploits que des hommes accomplirent en des temps et des lieux différents pour reconquérir leur liberté. Anthologie qui a pris une nouvelle dimension grâce à une remarquable série télévisée.
Le cahier volé
Dans LE CAHIER VOLE, on retrouve Léone, la petite fille aux appétits violents de BLANCHE ET LUCIE. Elle a maintenant quinze ans et tient, dans un cahier, un journal intime où elle évoque les sentiments passionnés, exaltés, réciproques d’ailleurs, le véritable amour sentimental et sensuel qui la lie à une amie de collège. Sous forme romanesque, une histoire vraie, le tableau d’une petite ville de province à une époque où les remous de 1968 n’avaient pas encore balayé les tabous d’une morale très étroite.
Les jupes-culottes
« Les jupes-culottes »… Lauranne appelle ainsi les femmes qui, comme elle, travaillent et vivent à la manière des hommes, sans pour autant renoncer à leur féminité: les femmes « qui ont le cœur en jupe et la tête en culotte ». Et Lauranne apprécie intensément cette dualité diriger de main de maître les instituts L.L. (sauna, mise en forme, gym) et jouir de sa liberté de femme indépendante, parfois fantasque, sans préjugés ni tabous. Sa rencontre avec Philippe risque cependant de tout remettre en question: un amant séduisant, certes, et d’une jolie fougue, mais qui bientôt rêve d’être un mari – sinon dominateur, du moins protecteur. Non, pas question! Humour et patience, lucidité et modestie, Philippe va tout mettre en oeuvre pour la convaincre qu’elle peut l’aimer sans cesser d’être elle-même.
La fortune de Cassia
A la mort de sa marraine, l’extravagante Leonora, Cassia hérite de cinq cent mille livres sterling, une somme colossale dans l’Angleterre des années trente. Aussitôt, elle s’octroie des vacances, s’achète une voiture et engage une nurse pour s’occuper des enfants, afin de reprendre sa carrière médicale abandonnée à contrecœur. Edward, son époux, comprend mal son désir d’indépendance, et le fossé entre eux se creuse d’autant plus que Cassia passe désormais beaucoup de temps à Londres. Là, elle renoue avec la société d’avant-garde qu’elle fréquentait dans sa jeunesse, revoit le bel acteur Rupert, son amour d’adolescence, ou encore Harry, qui est loin de la laisser indifférente. Mais, au moment même où son mariage vacille, de bouleversantes découvertes concernant Leonora l’obligent à s’interroger sur l’origine de cette fortune inespérée.
Les Desmichels – Tome V – Travaux
Une équipe d’ouvriers italiens, beaux garçons et fieffés coureurs, qui s’installe pour de grands travaux dans un village provençal brûlé de soleil et de passions secrètes, voilà de quoi bouleverser femmes et jeunes filles. Même Florina, la riche héritière au beau visage et aux jambes mortes. Même Vincente Revest, veuve trop jeune, sur le point de conclure un mariage de raison. Même la pauvre Angéline qui se tue à élever ses enfants. Mais les travaux finis, les camions s’en vont. « Tu n’es pas de ces femmes qui suivent un homme, un jour ici un jour là. Tu es de celles à qui il faut un toit sur la tête, une cuisinière avec la provision de charbon et de bois, même une chambre avec de gros rideaux et un coffre qui ferme à clé pour garder les sous. Oui, tu es comme ça et c’est peut-être parce que tu es comme ça que je t’ai tant voulue »…
Les Desmichels – Tome IV – La demoiselle
Rosine Jouve, née Desmichels, veut que sa fille Aubette devienne une demoiselle. Elle en sera une. Mieux, elle sera par définition » la Demoiselle », l’institutrice de campagne qui, au prix d’un travail inhumain, face à la hargne et aux calomnies de tout un village, gagnera quelques centaines de francs par mois pour nettoyer de leur crasse corporelle et cérébrale des générations d’enfants, dont elle devra tuer à la fois les poux et les mauvais instincts. Seule issue, lorsqu’à vingt-cinq ans on est veuve, jolie, pauvre et ardente, un mariage « raisonnable « . Pourquoi faut-il qu’il y ait sur la colline un château ruiné, et le séduisant Georges de Saint-Aime… ?
A soixante jours d’intervalle, deux garçons naissent sur le domaine des Michels, la Guirande. Firmin, c’est l’héritier du nom, de la terre, le fils du maître, le maître de demain. L’enfant de Pascaline la servante s’appelle Pascal, il porte le nom du berger Nans, il sera berger et pourtant le premier conçu, l’enfant de l’amour, c’est lui. Saura-t-il pardonner à sa mère sa passion de jeunesse et dominer celle, irrépressible et partagée, qui le jette vers Félicie, la femme de Firmin… ? Le talent chaleureux et sauvage de Thyde Monnier sert à merveille le drame de Nans et son âme déchirée.
Ahlam
Lorsque Paul Arezzo, célèbre peintre français, débarque à Kerkennah en 2000, l’archipel tunisien est un petit paradis. L’artiste s’y installe et noue une forte amitié avec la famille de Farhat, un pêcheur, particulièrement avec Issam et Ahlam, ses enfants incroyablement doués pour la musique et la peinture. Peut-être pourront-ils, à eux trois, réaliser le rêve de Paul : une œuvre unique et totale où s’enlaceraient tous les arts.
La colline d’en face
La Colline d’en face est sans doute la clef de l’oeuvre de Catherine Paysan, une oeuvre d’une force singulière qui tout à la fois s’ouvre au monde, interroge l’Histoire et s’ancre dans le pays natal et la généalogie familiale : une mère institutrice, conteuse née, dévouée corps et âme à ses quarante-cinq élèves, un père rescapé de la guerre 1914-1918, gendarme puis secrétaire de mairie amou-reux des bois et des sentiers. Ensemble ils transmettent à leur fille un savoir incomparable fondé sur le goût des livres, de la nature et le respect de l’autre. Remarquable évocation d’un monde disparu, ce récit d’enfance qui se situe à Aulaines, dans la Sarthe, recrée à merveille la vie d’autrefois, ses rythmes, ses rites, son âpreté et ses plaisirs simples.
Croc-Blanc
Dans le Grand Nord sauvage et glacé, un jeune loup apprend à lutter pour la vie. Les premiers hommes qu’il rencontre, des Indiens, le baptisent Croc-Blanc. Auprès d’eux, il connaît la chaleur du feu de camp, mais aussi le goût du sang. Racheté par un Blanc cupide, il est dressé pour le combat et découvre la haine. Un homme pourtant le sauve de cet enfer. Croc-Blanc lui vouera un amour exclusif.
Les souffrances du jeune Werther
Manifeste exalté de l’impétueuse jeunesse, Les Souffrances du jeune Werther est le roman qui donna ses lettres de noblesse à Goethe. Le succès de cette œuvre parue en 1774 fut étonnant pour l’époque et le personnage de Werther devint le symbole d’une génération entière. Quête d’absolu, transcendance de l’amour, lyrisme de la douleur… il s’agit bien là d’un des plus célèbres textes fondateurs du Romantisme. Werther, perché sur le pic solitaire de la passion qu’il éprouve pour Charlotte, est en proie au vertige. L’objet de son désir n’est autre que la fiancée de son meilleur ami, mais la pureté de son âme ne saurait tolérer l’idée même d’une trahison. Goethe ne se contente pas de mettre en scène un terrible dilemme, il livre une analyse extrêmement fine des tourments intérieurs de son personnage qui finira par se donner la mort. Mais le suicide de Werther n’est pas seulement la réaction suprême à un amour impossible, il résulte également d’un terrible constat d’échec : l’humain ne peut atteindre l’absolu, la souffrance est une fatalité à laquelle aucun être sensible ne peut se soustraire. Une œuvre qui met en lumière la cruauté de l’existence, qui inflige à l’innocence son macabre cortège de désillusions. –Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot