L’œuvre de San Antonio est sans conteste un monument de la littérature contemporaine… profitons de la verve tonifiante de San-Antonio, de ce grand petit garçon, qui pour notre bonheur et notre honneur a su désavouer les pédants, les minus, les minables… Renée Boviatsis L’Humanisme de San Antonio.
Julien des fauves
Dans une Europe enfin confédéré, mais démunie, en proie au tumulte et à une menace extérieure, un homme apparait, fils présumé d’un artisan modeste du nord de la France. : Julien Mahé. A ses côtés, ou plutôt à ses flancs tant il paraît humain, marche une poignée de filles et de garçons. En face d’eux, un pouvoir rigoureux, impitoyable. Et, pour arbitrer ce duel, en spectateur impuissant, une société européenne hébétée par ses propres révoltes, en proie à la folie et à la peur. Apparitions télévisées, violences, campagnes de calomnie, meurtres, rien n’arrête Julien Mahé, dans sa dénonciation et son message de fraternité. Vers lui, venus de toute l’Europe, ils accourent par centaines, bientôt par milliers. Alentour, la nature s’en mêle, la terre craque en Méditerranée… Le pouvoir s’inquiète, l’Eglise s’interroge. Qui est réellement Julien Mahé ? D’où lui viennent ce magnétisme et d’autres pouvoirs, plus étranges encore ? Julien est-il celui qu’on attendait ? Dans les cinquante dernières pages, alors que devant cinq cents millions de téléspectateurs le voile semble se lever de façon dramatique sur ce jeune homme étrange, le mystère rebondit encore avec la personnalité d’une enfant de six ans, Maya, qui ne le quitte plus jusqu’à ce dernier jour…
La femme aux cheveux roux
En un instant, sur un coup de tête, Franziska quitte son mari et prend le premier train pour Venise. Elle croit rompre à jamais avec l’Allemagne pseudo-libérale des années soixante, et avec l’amnésie que son pays oppose désormais à l’histoire. Mais quelle renaissance peut lui offrir une ville si théâtrale, où semblent encore à l’œuvre tous les cauchemars du nazisme ? Avec ce portrait d’une jeune femme décidée mais vulnérable, Alfred Andersch met en scène l’aventure de la liberté. Et, comme dans nombre de ses œuvres, il rappelle la nécessité de toujours reconduire l’acte existentiel qui la fonde.
Les champs d’honneur
« Jean Rouaud ne devrait pas passer longtemps inaperçu de ses contemporains, qui suspecteront en lui l’une des plus soudaines et des plus étonnantes révélations de la décennie. Mettons, du quinquennat, pour ne désobliger personne. » Jean-Louis Ezine, le Nouvel Observateur. « Sans nostalgie, sans banalité, Jean Rouaud rend hommage à ces Français qu’on dit moyens. L’écriture, très belle, frappe par son ampleur et sa grande justesse. » Jean-Maurice de Montremy, Lire « Les champs d’honneur est mieux qu’un livre réussi dont on discute les vertus et qu’on range ensuite dans une hiérarchie serrée des mérites. Il est l’un de ces rares, de ces très rares livres, qui emportent l’immédiate conviction; conviction qu’on brûle de faire partager. » Patrick Kéchichian, le Monde « Avez-vous lu Rouaud ? » La rumeur court, flatteuse, résonne dans le plus puissant circuit de publicité, le bouche à oreille. … C’est toujours émouvant, la naissance d’un écrivain, et c’en est un assuré¬ment, qui ne doit rien aux modes, ni aux procédés de fabrication, ni à la frénétique course aux prix. … Il a écrit parce qu’il avait quelque chose à dire ; il le dit d’une écriture très élaborée mais limpide, souple, aisée.
Trente ans et des poussières
C’était à Manhattan, dans les années 80. Corrine était courtière en Bourse ; Russell éditeur. Ils avaient trente ans et des poussières. Leurs amis les trouvaient beaux et spirituels. Mais … Mais Corrine a voulu des enfants et Russell n’était pas prêt. Jeff s’est remis à prendre de la dope, Trina Cox est arrivée, et soudain, tout s’est mis à déraper. Ce n’est pas grave, ont-ils pensé. Juste une petite erreur de script. Ils n’avaient oublié qu’une seule chose : dans la vie, on ne tourne pas une deuxième fois les scènes ratées. Le 18 octobre 1987, les golden boys se jetaient du haut des immeubles, à Wall Street.
Le Tsar poisson
Victor Astafiev débute comme journaliste, étudie à Moscou à l’Institut de littérature, écrit des récits pour enfants, des nouvelles sur la guerre, des romans, qui ont pour cadre la taïga, l’Ienisseï, les campagnes et les villes de la Russie profonde dont Le Tsar poisson. Victor Astafiev n’a que huit ans quand sa mère se noie accidentellement. Il suit son père à Igarka, un grand port en train de naître. Fugueur, il est d’abord placé dans un orphelinat, puis commence à travailler comme pêcheur. Il participe comme soldat à la seconde guerre mondiale.
La chambre rouge
Depuis le remariage de son père, Hélène vit de sa rancune, guettant la moindre faiblesse de Tamara, la nouvelle épouse. Justement Tamara, qui s’ennuie, semble s’émouvoir devant les attentions d’un décorateur parisien venu ressusciter le théâtre de la ville. Hélène imagine de détourner sur elle l’attention du nouveau venu. Elle n’y réussit que trop bien. Entre eux, c’est le chassé-croisé du plaisir et même de la passion. Mais ce garçon plus tout jeune et cette jeune fille trop sûre d’être femme ne veulent rien sacrifier à un amour dont ils ont pourtant pressenti la force. Hélène continuera à cultiver ses vieilles rancunes, Jean ne voudra pas renoncer au personnage cynique qu’il s’est créé. Dès lors, et puisqu’ils ont refusé de l’accepter dans sa totalité, leur amour est condamné.
La vallée des roses
La Vallée des roses est l’histoire d’une ambition folle qui réussira, d’une ascension qui n’avait pas une chance sur un million de se réaliser, celle d’une fleur, d’une beauté à la grâce incarnée : une jeune fille qui a nom Yi. Yi, qui caresse un rêve inouï : devenir la femme de l’Empereur régnant et, en le subjuguant, régner sur la Chine aux 500 millions de sujets. On voudrait tout citer, tout raconter. D’abord Hieng-Fong, le Soleil Impérial, le souverain auquel Yi rêve de s’unir, « … dégénéré, ivrogne et débauché, une raclure, un être sans foi ni loi… » On voudrait dire aussi la Cité Violette de Pékin, que gardent des régiments de castrats… Et encore le Concours du Concubinat où gardée par le Grand Eunuque et le Grand Surveillant, la Mère du Ciel (mère de l’Empereur), choisira parmi cent filles dénichées d’un bout à l’autre de la Chine, les trente qui seront les concubines de son fils, formeront le Harem Impérial et tenteront de séduire l’implacable pédéraste… Comment passer sous silence la scène où Yi séduit Héros Coupé, l’Eunuque Grand Surveillant. On aimerait raconter encore Yi Concubine Impériale, son ascension jour après jour. Comment devenue Impératrice Tseu-hi, Souveraine Absolue, elle empoisonne l’Empereur, cependant que les Barbares, c’est-à-dire les Blancs (Français et Anglais), sont aux portes de Pékin, au terme d’une marche qui fournit les pages d’horreur les plus hallucinées, les plus chargées de mort et de sang que l’on ait jamais écrites. Ce roman de moeurs est un fantastique roman d’aventures qui à chaque page confronte le lecteur à la réalité la moins vraisemblable et, génie de l’auteur, à la gorge, gonfle et magnifie le style de Bodard – qui n’était jamais allé aussi loin dans la description comme fascinée, et toujours méticuleuse, de l’horreur ou de l’insolite.
Comme un verger avant l’hiver
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, une survivante des camps de la mort accepte, pour le protéger, d’épouser son ami d’enfance qui, résistant et arrêté, l’a livrée à la Gestapo. Elle se croit sa seule victime. Mais Gérard va profiter du pardon et du silence de Jeanne-Claude pour se forger une stature de héros, gravir les marches des honneurs et de la réussite financière tandis que la jeune femme, complice malgré elle, brisée, va découvrir la tragique étendue de la trahison de son mari. Cette histoire est celle de l’escroquerie d’un homme protégé par la puissance de l’argent et la lâcheté d’une société qui choisit de fermer les yeux afin de préserver l’ordre bourgeois et masculin, l’image des classes privilégiées et celle de la Résistance. Un jour, pourtant, le mécanisme grippera du fait d’un témoin négligé. Mais cette rébellion isolée pourra-t-elle enrayer l’impudente ascension du faux héros ? Bien qu’il s’agisse là d’un roman, et que ses personnages en soient purement imaginaires, on retrouve dans ces lignes âpres, corrodées d’un humour grinçant, l’expérience de guerre de son auteur.
Pas après minuit
Un instituteur quadragénaire se trouve entraîné à la suite d’un couple d’Américains dans des parties de pêche qui sont loin d’être ce qu’elles paraissent. Une jeune actrice se lance dans une quête passionnée dont le dénouement la laissera à jamais désemparée.
Ombres chinoises
Début de l’année 1957. On retrouve May et Pearl, les deux sœurs de Filles de Shanghai, ainsi que la fille de cette dernière, âgée de dix-neuf ans, la fougueuse Joy. Bouleversée par les secrets familiaux qu’elle vient de découvrir, Joy décide de s’enfuir pour Shanghai afin de retrouver son père biologique, un homme dont sa mère et sa tante May furent éprises par le passé, l’artiste Z.G Li. Éblouie par sa personnalité et aveuglée par des idéaux révolutionnaires, Joy se jette à corps perdu dans le projet de la Nouvelle république populaire de Chine, inconsciente des dangers du régime communiste. Dévastée par le départ de Joy et craignant pour sa vie, Pearl est déterminée à sauver sa fille, à n’importe quel prix. Elle devra affronter ses vieux démons et relever des défis quasi insurmontables, au cours d’un des épisodes les plus dramatiques de l’histoire chinoise…
L’ermite de la forêt d’Eyton
Un tout jeune garçon, une formidable grand-mère qui souhaite le marier, un ermite qui mène la danse (ou le sabbat ?) au fond des forêts, et, bien sûr, ce fin limier de frère Cadfael flairant le crime passé ou à venir, tels sont les ingrédients du suspense d'Ellis Peters. Le sang coule, les cœurs battent plus vite peut-être qu'aujourd'hui. Mais il suffit d'ouvrir le livre pour être au diapason de ce Moyen Âge si violent et si chaleureux. C'était hier, en 1142, quelque part en Grande-Bretagne…
Canada
« D’abord, je vais vous raconter le hold-up que nos parents ont : Commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. »
Great Falls, Montana, 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents braquent une banque, avec le foi espoir de rembourser un créancier menaçant. Mais le hold-up échoue, les parents sont arrêtés. Del doit choisir entre la fuite et l’orphelinat. Il traverse la frontière et trouve refuge dans un village du Saskatchewan, au Canada. Arthur Remlinger, le propriétaire d’un petit hôtel, le prend alors à son service. Charismatique, mystérieux, Remlinger est aussi recherché aux États-Unis. C’est la fin de l’innocence pour Dell. Dans l’ombre de Remlinger, au sein d’une nature sauvage et d’hommes pour qui seule compte la force brutale, il cherche Son propre chemin. Canada est le récit de ces années qui l’ont marqué à jamais.
Ce roman, d’une puissance et d’une beauté exceptionnelles, signe le retour Sur la scène littéraire d’un des plus grands écrivains américains contemporains.
«Un chef-d’œuvre, qui capture la solitude logée au cœur même de la vie américaine – et peut-être de toute vie. » John Banville
Les chemins de Loco-Miroir
La moindre pulsation de tambour faisait palpiter ses reins, elle marchait comme on danse, frémissante, vers sa liberté…, ainsi Alma Viva Jean Joseph, dite Cocotte, décrit Violaine, sa sœur Marassa, sa jumelle, quoi, selon les esprits de Guinée, les Loas, ceux de l’autre côté de l’eau (nous sommes en Haïti) qui régissent la vie des vivants et des morts. Et les Esprits, croyez-moi, quand ils vous choisissent, votre vie cesse d’être un champ de roses. Pourquoi, par exemple, Violaine la resplendissante, à la peau de velours doré, se laisse-t-elle ainsi égarer ? Pourtant, cette folle, cette tête d’orage, ce petit fruit rebelle, elle le savait bien que l’on ne tombe pas impunément amoureuse d’un pauvre Noir, si beau et intelligent soit-il, quand on est quasiment blanche et qu’on est promise à un riche héritier. Oui, mais voilà, si la vie s’alignait sur la couleur du ciel, il y a longtemps que Haïti serait le pays le plus heureux du monde… Dans ce premier roman, riche de tendresse et de sensualité, Lilas Desquiron, qui appartient à une vieille famille haïtienne, laisse percer, sous le foisonnement d’un langage magique, le regard acéré de l’ethnologue.
Famille et autres supplices
De l’inconvénient d’avoir un appartement trop grand, une famille envahissante et de dire stupidement à tout le monde qu’on prend un congé sabbatique… Lorsque Louise, sa fille, la réveille au milieu de la nuit pour l’informer de la présence dans le salon d’un probable cadavre, Laura Abner ne peut pas deviner que cette plaisanterie d’assez mauvais goût n’est que le premier épisode d’une cascade de catastrophes dont elle va difficilement se remettre. Le zombie vautré sur sa moquette est le professeur de philo de sa fille que son amant vient de jeter à la porte et qui espère se réfugier quelques jours chez son élève favorite. Pour échapper aux sarcasmes de sa fille qui l’a toujours soupçonnée d’être une insupportable bourgeoise, Laura accepte de loger quelques nuits l’enseignant dépressif, d’autant que son appartement est spacieux. Mais doit-elle tolérer que l’importun emprunte ses déshabillés et ses lotions faciales au prétexte qu’il a toujours rêvé d’être une femme ? Laura n’aura pas le temps de s’attarder sur cette question car, en laissant cet être hybride s’installer dans son appartement, elle a ouvert sa porte à une armée d’emmerdeurs. C’est d’abord Maxime, son frère adoré, qui décide d’abandonner le domicile conjugal et de squatter son ancienne chambre pour échapper aux fureurs légitimes de sa femme qui menace par ailleurs de se jeter du toit de son immeuble…
A propos d’un gamin
Pour Marcus, douze ans, une mère divorcée, dépressive et baba cool, la vie n’est pas toujours facile. Surtout quand de surcroît cette mère végétarienne n’écoute que des tubes des années soixante-dix, vous attife de vêtements ringards et que les durs de l’école ne jurent que par le hip-hop. Quant à Will, la trentaine, branché, riche, oisif et fier collectionneur d’amours épisodiques, il a du mal à trouver sa place dans la société. Malgré leur méfiance réciproque, l’homme et l’enfant que tout oppose vont finir par se trouver et s’épauler pour affronter l’adolescence et des liens sociaux distendus. Cette rencontre paradoxale entre un mâle solitaire prototype de l’homme moderne ! et un gosse tendre et marginal est magistralement orchestrée par Nick Hornby. Une histoire de parents célibataires, d’enfants solitaires, de fringues, de foot et de musique. Après les succès de Haute fidélité et Carton jaune, l’auteur signe là son livre le plus accompli. Le ton est sarcastique et drôle, les situations d’un réalisme désarmant et les émotions sincères. C’est enfin un regard d’une grande lucidité sur les désordres amoureux de cette fin de siècle. –Stellio Paris. Adapté au cinéma sous le titre » : Pour un garçon » de C Weitz, avec Hugh Grant, Toni Collette, Rachel Weisz et Nicolas Hoult ( le garçon de 12 ans …)
La grève
Tout débute par une grève de journaliers agricoles dans la région de Jerez à l’époque des vendanges. La garde civile incarcère et torture « pour l’exemple » quelques grévistes. L’un d’entre eux, le jeune Antonio, meurt de ses blessures. Don Alberto se chargera de maquiller en mort naturelle le meurtre d’Antonio. Notaires absents, médecins complices, témoins aveugles, magistrats sourds …Nul n’a rien vu…. Gouverneur opportuniste, maire corrompu, bureaucrates des syndicats phalangistes, médecins marrons, Gitanes graciles, boutiquiers et pêcheurs, journaliers et gardes civils. Toute une société espagnole d’aujourd’hui défile dans une suite d’instantanés pris sur le vif. « La Grève ». Témoignage d’une combattante de la justice!
les mensonges
Un grand port de la mer du Nord. Ce pourrait être Anvers. Un puissant industriel tyrannique, le vieux Klaes et Alberte, sa fille naturelle dont il veut faire son héritière ? Deux personnages hors du commun, qui vont s’affronter, se déchirer et se perdre tout au long de ce livre envoûtant.
Le Luthier de Crémone
XVIIe siècle. C’est auprès de Maître Nicolas qu’un certain Antonio commence son apprentissage de luthier. Il y trouve peu d’intérêt, jusqu’à ce qu’il entende Cavalli, venu de Venise choisir ses instruments, jouer du violon: émerveillement, coup de foudre à s’en renverser un pot de colle brûlante sur les doigts. La légende d’Antonio Stradivarius est née. De son premier violon construit avec des » chutes de bois » au millier d’instruments à cordes qui passèrent entre ses mains, c’est toute la vie et l’œuvre de ce grand homme, mort à quatre-vingt-quinze ans, qui nous est racontée. Avec Le Luthier de Crémone, Herbert Le Porrier prolonge la générosité d’inspiration et le pouvoir d’évocation qui firent le grand succès du Médecin de Cordoue.
Les évasions célèbres
« En cherchant à s’évader, le prisonnier fait son, métier», a dit le ministre de la Police. Un rude métier, sil en fut, qui exige du courage, de l’imagination, de l’énergie, de la santé et de la chance. Quand toutes ces conditions sont réunies la réalité peut dépasser la fiction ainsi que le prou vent les évasions célèbres diffusées par la télévision et que nous conte Pierre Duchesne. Il s’agit d’une véritable anthologie des exploits que des hommes accomplirent en des temps et des lieux différents pour reconquérir leur liberté. Anthologie qui a pris une nouvelle dimension grâce à une remarquable série télévisée.
Le cahier volé
Dans LE CAHIER VOLE, on retrouve Léone, la petite fille aux appétits violents de BLANCHE ET LUCIE. Elle a maintenant quinze ans et tient, dans un cahier, un journal intime où elle évoque les sentiments passionnés, exaltés, réciproques d’ailleurs, le véritable amour sentimental et sensuel qui la lie à une amie de collège. Sous forme romanesque, une histoire vraie, le tableau d’une petite ville de province à une époque où les remous de 1968 n’avaient pas encore balayé les tabous d’une morale très étroite.
Les jupes-culottes
« Les jupes-culottes »… Lauranne appelle ainsi les femmes qui, comme elle, travaillent et vivent à la manière des hommes, sans pour autant renoncer à leur féminité: les femmes « qui ont le cœur en jupe et la tête en culotte ». Et Lauranne apprécie intensément cette dualité diriger de main de maître les instituts L.L. (sauna, mise en forme, gym) et jouir de sa liberté de femme indépendante, parfois fantasque, sans préjugés ni tabous. Sa rencontre avec Philippe risque cependant de tout remettre en question: un amant séduisant, certes, et d’une jolie fougue, mais qui bientôt rêve d’être un mari – sinon dominateur, du moins protecteur. Non, pas question! Humour et patience, lucidité et modestie, Philippe va tout mettre en oeuvre pour la convaincre qu’elle peut l’aimer sans cesser d’être elle-même.
La fortune de Cassia
A la mort de sa marraine, l’extravagante Leonora, Cassia hérite de cinq cent mille livres sterling, une somme colossale dans l’Angleterre des années trente. Aussitôt, elle s’octroie des vacances, s’achète une voiture et engage une nurse pour s’occuper des enfants, afin de reprendre sa carrière médicale abandonnée à contrecœur. Edward, son époux, comprend mal son désir d’indépendance, et le fossé entre eux se creuse d’autant plus que Cassia passe désormais beaucoup de temps à Londres. Là, elle renoue avec la société d’avant-garde qu’elle fréquentait dans sa jeunesse, revoit le bel acteur Rupert, son amour d’adolescence, ou encore Harry, qui est loin de la laisser indifférente. Mais, au moment même où son mariage vacille, de bouleversantes découvertes concernant Leonora l’obligent à s’interroger sur l’origine de cette fortune inespérée.
Les Desmichels – Tome V – Travaux
Une équipe d’ouvriers italiens, beaux garçons et fieffés coureurs, qui s’installe pour de grands travaux dans un village provençal brûlé de soleil et de passions secrètes, voilà de quoi bouleverser femmes et jeunes filles. Même Florina, la riche héritière au beau visage et aux jambes mortes. Même Vincente Revest, veuve trop jeune, sur le point de conclure un mariage de raison. Même la pauvre Angéline qui se tue à élever ses enfants. Mais les travaux finis, les camions s’en vont. « Tu n’es pas de ces femmes qui suivent un homme, un jour ici un jour là. Tu es de celles à qui il faut un toit sur la tête, une cuisinière avec la provision de charbon et de bois, même une chambre avec de gros rideaux et un coffre qui ferme à clé pour garder les sous. Oui, tu es comme ça et c’est peut-être parce que tu es comme ça que je t’ai tant voulue »…
Les Desmichels – Tome IV – La demoiselle
Rosine Jouve, née Desmichels, veut que sa fille Aubette devienne une demoiselle. Elle en sera une. Mieux, elle sera par définition » la Demoiselle », l’institutrice de campagne qui, au prix d’un travail inhumain, face à la hargne et aux calomnies de tout un village, gagnera quelques centaines de francs par mois pour nettoyer de leur crasse corporelle et cérébrale des générations d’enfants, dont elle devra tuer à la fois les poux et les mauvais instincts. Seule issue, lorsqu’à vingt-cinq ans on est veuve, jolie, pauvre et ardente, un mariage « raisonnable « . Pourquoi faut-il qu’il y ait sur la colline un château ruiné, et le séduisant Georges de Saint-Aime… ?
A soixante jours d’intervalle, deux garçons naissent sur le domaine des Michels, la Guirande. Firmin, c’est l’héritier du nom, de la terre, le fils du maître, le maître de demain. L’enfant de Pascaline la servante s’appelle Pascal, il porte le nom du berger Nans, il sera berger et pourtant le premier conçu, l’enfant de l’amour, c’est lui. Saura-t-il pardonner à sa mère sa passion de jeunesse et dominer celle, irrépressible et partagée, qui le jette vers Félicie, la femme de Firmin… ? Le talent chaleureux et sauvage de Thyde Monnier sert à merveille le drame de Nans et son âme déchirée.
Ahlam
Lorsque Paul Arezzo, célèbre peintre français, débarque à Kerkennah en 2000, l’archipel tunisien est un petit paradis. L’artiste s’y installe et noue une forte amitié avec la famille de Farhat, un pêcheur, particulièrement avec Issam et Ahlam, ses enfants incroyablement doués pour la musique et la peinture. Peut-être pourront-ils, à eux trois, réaliser le rêve de Paul : une œuvre unique et totale où s’enlaceraient tous les arts.
La colline d’en face
La Colline d’en face est sans doute la clef de l’oeuvre de Catherine Paysan, une oeuvre d’une force singulière qui tout à la fois s’ouvre au monde, interroge l’Histoire et s’ancre dans le pays natal et la généalogie familiale : une mère institutrice, conteuse née, dévouée corps et âme à ses quarante-cinq élèves, un père rescapé de la guerre 1914-1918, gendarme puis secrétaire de mairie amou-reux des bois et des sentiers. Ensemble ils transmettent à leur fille un savoir incomparable fondé sur le goût des livres, de la nature et le respect de l’autre. Remarquable évocation d’un monde disparu, ce récit d’enfance qui se situe à Aulaines, dans la Sarthe, recrée à merveille la vie d’autrefois, ses rythmes, ses rites, son âpreté et ses plaisirs simples.
Croc-Blanc
Dans le Grand Nord sauvage et glacé, un jeune loup apprend à lutter pour la vie. Les premiers hommes qu’il rencontre, des Indiens, le baptisent Croc-Blanc. Auprès d’eux, il connaît la chaleur du feu de camp, mais aussi le goût du sang. Racheté par un Blanc cupide, il est dressé pour le combat et découvre la haine. Un homme pourtant le sauve de cet enfer. Croc-Blanc lui vouera un amour exclusif.
Les souffrances du jeune Werther
Manifeste exalté de l’impétueuse jeunesse, Les Souffrances du jeune Werther est le roman qui donna ses lettres de noblesse à Goethe. Le succès de cette œuvre parue en 1774 fut étonnant pour l’époque et le personnage de Werther devint le symbole d’une génération entière. Quête d’absolu, transcendance de l’amour, lyrisme de la douleur… il s’agit bien là d’un des plus célèbres textes fondateurs du Romantisme. Werther, perché sur le pic solitaire de la passion qu’il éprouve pour Charlotte, est en proie au vertige. L’objet de son désir n’est autre que la fiancée de son meilleur ami, mais la pureté de son âme ne saurait tolérer l’idée même d’une trahison. Goethe ne se contente pas de mettre en scène un terrible dilemme, il livre une analyse extrêmement fine des tourments intérieurs de son personnage qui finira par se donner la mort. Mais le suicide de Werther n’est pas seulement la réaction suprême à un amour impossible, il résulte également d’un terrible constat d’échec : l’humain ne peut atteindre l’absolu, la souffrance est une fatalité à laquelle aucun être sensible ne peut se soustraire. Une œuvre qui met en lumière la cruauté de l’existence, qui inflige à l’innocence son macabre cortège de désillusions. –Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
la disparue de sacramento
Qu’est-il arrivé à April Wayne, la stagiaire du charismatique sénateur de Californie, Eric Barry ? Cette question, tout le monde se la pose depuis que la jeune femme a été vue pour la dernière fois en compagnie de son patron dans un bar de Sacramento… A commencer par Gloria Wayne, la mère d’April. Plongée dans les affres de l’angoisse, elle révèle publiquement la liaison de sa fille avec le sénateur et se sert des médias pour faire pression sur lui et l’amener à craquer. Car lui seul, elle en a la certitude, détient la vérité sur la disparition de sa fille. Suzanne Barry, ensuite. Soumise et effacée, la femme du sénateur a toujours soutenu son mari. Mais face aux preuves de son infidélité et au scandale qui menace d’éclater, elle comprend que cet homme est en réalité un étranger pour elle. A leurs interrogations s’ajoutent celles des proches de la disparue, de la presse, de l’opinion publique. Seul Eric Barry pourrait leur répondre. Mais, lancé en pleine campagne électorale, il ne peut accepter que son image d’homme politique brillant, charmeur et respecté soit ternie. Pour lui, une seule chose compte : que cette affaire soit étouffée au plus vite.
La théorie de la tartine
En 2006, lorsque Marianne découvre sur le net une sextape postée par son ex, elle ne trouve pour l’aider qu’un hacker immature et un journaliste visionnaire qui croit qu’Internet va transformer le monde. Dix ans et les chocs de la jeunesse (enfants, travail, amours) plus tard, que deviennent notre ex-étudiante blogueuse, le jeune pirate et l’homme de presse idéaliste ? Internet a tout bousculé…
In utero
Il n’y a aucune raison de paniquer. Nous allons créer et accompagner une existence. C’est une formidable nouvelle, me dis-je en tapant vol aller simple Patagonie sur mon clavier. Journal de grossesse d’un futur père, In utero relate cette aventure intime et universelle, avec ses joies, ses angoisses et ses questions fondamentales. Faut-il se reproduire dans un monde surpeuplé? Comment faire rire une femme enceinte? Et surtout, peut-on accoucher en chaussettes?
Scandales
La célébrité apporte son lot de désagréments, Angelo Manzini l’a appris à ses dépens. Depuis qu’il a quitté sa maîtresse, celle-ci menace de révéler leur liaison au reste du monde, risquant de lui faire perdre son titre et sa fortune. Alors, Angelo n’a pas le choix : il doit étouffer l’affaire par tous les moyens possibles… Six mois… Cela faisait six mois que Nate Evans, homme d’affaires réputé, était introuvable. Aussi, pour sa première apparition publique, les paparazzis se pressent autour de lui, déterminés à découvrir le secret entourant sa disparition. Mais Nate a assuré ses arrières : la presse aura droit à son scoop, simplement pas celui auquel elle s’attend… Dans quelques minutes, Santos Cordero sera rejoint au pied de l’autel par Natalie Montague, l’héritière d’une grande famille aristocratique d’Espagne, et le mariage le plus médiatisé de l’année sera célébré. Dans quelques minutes… ou jamais. Car Natalie s’est enfuie, et c’est à sa sœur, Alexa, que revient la lourde tâche de l’annoncer.
Le pivert
Un assassin professionnel, amateur de poésie zen, grand spécialiste de Sun Tzu et qui tue avec l’efficacité d’un ninja. Qui respecte le code d’honneur des samouraïs en prévenant au préalable ses victimes, leur indiquant à l’avance le lieu où il agira ainsi que l’arme qu’il utilisera. Pourchassé en vain par les polices du monde entier et surnommé « le Pivert », à cause de la signature très caractéristique qu’il laisse toujours sur la scène du crime : un bout d’écorce troué sur lequel a été gravé un haïku. Si jamais personne n’a réussi à le vaincre, c’est peut-être parce que le Pivert, maître absolu en arts martiaux, en philosophie zen, en calligraphie, en poésie n’a encore jamais trouvé un adversaire digne de lui. En face de ce samouraï moderne, un Occidental vieillissant : Mark Clemens, un ex-flic de Scotland Yard un peu amer de n’avoir jamais pu le coincer. Seul, avec ses doutes de cartésien obstiné, contre les tueurs des Triodes de Hongkong, les hommes de main de la mafia chinoise de la porte de Choisy à Paris. Pour Clemens, un combat quasiment désespéré, et où il ne dispose que d’une vague piste pour retrouver le tueur : Calvin Ferris, un jeune violoncelliste, fréquemment sujet à des phénomènes d’ordre paranormal, qui a eu la « vision » prémonitoire de chacun des forfaits du Pivert. Coïncidence plus que troublante : à chaque fois que ce dernier est passé à l’action – à Londres, Bombay, Canberra, Milon, New York ou Paris Ferris était également présent. Clemens commence ainsi une hallucinante descente aux enfers.
Ailleurs
Quittant l’Australie avec ses deux enfants, Olivia se réfugie en France dans la demeure familiale où elle a grandi. Après des années d’absence, elle y retrouve sa mère et son frère, de retour avec sa femme. Dans cet univers fragile, riche en émotions, chacun tente de tenir bon tandis qu’un tragique secret les rapproche sans cesse d’une possible rupture. Conte noir et fascinant, Ailleurs est à la fois troublant, subtil et profond.
Le veilleur de nuit
Au premier abord, un simple fait divers: un homme jeune, dans le secret de son jardin, creuse un puits profond qu’il aménage; il enlève une jeune fille et l’y séquestre. Mais lorsque, assistant au forage de Siméon Leverrier, le lecteur pénètre au coeur de l’homme, et sonde ses intentions, l’envoûtement commence. Le veilleur de nuit poursuit la réalisation d’un rêve apparemment puéril, fruit de ses lectures hâtives. Le trésor enfoui qui l’attire, est-ce la fortune, le vestige d’un passé révolu ou un autre soi-même à peine soupçonné? Le drame se reconstitue au cours d’un débat (ou plutôt d’un procès) qui oppose le coupable silencieux – devant un tribunal ou en son fors intérieur? – aux investigations d’un juge terriblement perspicace.
Le temps des fruits
« Le titre du livre évoque la venue du printemps. Pourtant, les créatures du Temps des fruits traversent un paysage rude, violent, découvert par l’homme depuis peu. Héritiers de mythes et de souvenirs épars, ils ne conservent, du paradis terrestre primitif, que des lambeaux de rêves, des traces d’un monde épique disparu. En leur qualité de pèlerins, ils explorent le désordre de la réalité, tout en aspirant à l’éloquence des gestes dramatiques, à des sentiments d’une densité archéologique. Quasiment aphasiques, privés du prestige du verbe et de la voix, des bruits polysémiques, il ne leur reste que l’héritage d’émotions funestes, passionnées, sauvages et de gestes subtils, distraits, parfois raréfiés. » Ainsi s’exprime l’auteure à propos de ce recueil de nouvelles, écrites à vingt-huit ans. Peut-on parler de « personnages » à propos de ces êtres sans nom, qui évoluent à travers le recueil ? Nelida Piñon se dirige à pas sûrs vers une forme de narrativité à la limite de la parabole.
Ne savoir rien
Une femme, que l’auteur a placée dans le milieu de la grande bourgeoisie parisienne, raconte le drame qu’elle a vécu et qui lui pose une terrible énigme. Le mystère ne fait pas de ce récit un roman policier. Nous savons comment, pourquoi et par qui le crime a été commis, et il porte en lui-même son châtiment : les regrets ajoutés aux remords. À travers cette confession, nous voyons la lente évolution d’un amour que la peur transforme en haine et où la fatalité prend le visage d’une enfant aux yeux claires. C’est, dans la tradition classique une œuvre pénétrante et vigoureuse, une peinture magistrale du réseau des apparences, celles des faits et celles des témoignages derrière lesquelles il est parfois impossible de discerner la vérité.
Le livre d’étoile
Mais comment on va là-bas ? En bateau ou en avion, on peut pas autrement, c’est la mer qu’elle nous sépare de la France, on peut autrement tu crois, on peut pas ! Non ma fille, moi dans le bateau ou l’avion, jamais de la vie ! Mon coeur fendu en deux si je fais ça, impossible, je prends pas, ça suffit tout ça. C’est pas possible maman, il faut qu’on trouve une solution ! Quelle solution a-t-on imaginée pour que Mémé l’Étoile quitte l’Algérie et rejoigne le reste de la famille déjà «rapatriée» de Tlemcen en France ? Mémé accepte de retracer le long chemin de l’exil, mais à condition qu’on ne lui coupe pas la parole à tout bout de champ, sinon c’est plus le charme de raconter, d’accord ? Après Le voyage de Mémé et L’essuie-mains des pieds, on retrouve le personnage d’Étoile, la grand-mère de Gil Ben Aych.
La saga des Vikings – Tome 1 et Tome 2
Norvège, IXe siècle après J.-C. Depuis que son père est mort, Ragnvald n’a qu’une hâte : atteindre la maturité pour pouvoir enfin gouverner les terres qui lui reviennent, placées sous l’égide de son beau-père, le cruel Olaf. Aussi, quand il échappe à une tentative d’assassinat, Ragnvald devine que c’est Olaf qui est à la manœuvre. Obtenir justice n’est pas chose aisée en pays viking, où des centaines de petits rois se disputent un lambeau de territoire, mais Ragnvald est prêt à mourir pour sauver son honneur. Quant à sa petite sœur, l’impétueuse Svanhild, elle serait capable de prendre les armes pour lui venir en aide. Jusqu’au jour où elle croise le chemin du beau Solvi, l’ennemi juré de son frère… Tandis que Ragnvald choisit de rejoindre les troupes du jeune Harald, guerrier prodige incarné dans le monde des rêves par un loup à la crinière d’or, Svanhild sera confrontée au pire des dilemmes : la famille ou la liberté. Tous ont tué, pillé, trahi. Tous sillonnent les flots, encore et toujours. Tous n’aspirent qu’à une chose : le repos de la terre et la paix des familles. Depuis qu’elle s’est unie à Solvi, l’ennemi juré de son frère, la farouche Svanhild mène une vie de rapines, de paria des mers. Tout l’inverse de Ragnvald de Møre, son frère, qui, fidèle au roi Harald, mène pour lui une guerre sans fin. Où s’arrête l’honneur ? Où commence le sacrifice ? Quel poids ont les serments quand, dressés l’un contre l’autre à la proue d’un dragon, le destin exige de faire couler le sang des siens ?
Comme une pierre qui tombe
Comment un jeune homme brillant et ayant tout pour réussir sa vie finit par se détruire avec férocité ? Voici la question que pose ce roman puissant et très personnel d’André Chamson. L’art du romancier donne à cette interrogation toute son ampleur et son intensité, en renvoyant à la racine du mal : la guerre de 14 et les 42 mois passés sur le front, traumatisme dont le héros ne se relèvera pas. Chamson dépeint une chute inexorable, un lent avilissement, avec parfois, quelques éclairs de lucidité foudroyante. Ce personnage d’alcoolique qui fut un des espoirs du canton, promis à la députation ou à la carrière littéraire, garde même dans ces moments les plus lamentables une certaine forme de grandeur, un sens de la formule, un goût des mots, qui permet à l’auteur de déployer une virtuosité brutale qui n’est pas sans faire penser à celle d’un Céline. Roman sombre mais au ton libre, aux idées riches et qui pourrait se résumer dans cette question finale : à quels fils invisibles tient ce que l’on nomme un destin ?
Un taxi mauve
« C’était bien Anne, et quand nous approchâmes, courant dans les derniers cent mètres, la marée montante lui léchait déjà les pieds. Étendue sur le dos, un bras replié sous elle, maculée de vase, elle offrait au ciel son visage livide sur lequel le sang coulant du front avait déjà séché, engluant une paupière et les cheveux épars. Je défis son blouson de daim et passai la main sur sa poitrine. Une mince chemise protégeait un sein tiède qui se soulevait par saccades. »
Une bouteille dans la mer de Gaza
C’est une journée ordinaire à Jérusalem, un attentat moyen : un kamikaze dans un café, six morts, deux jours d’info à la télévision. Oui, depuis trois ans, l’horreur est devenue routine, et la Ville sainte va tout droit en enfer. Tal, elle, ne s’habitue pas. Elle aime trop sa ville et la vie. Elle veut mourir très, très vieille et très, très sage. Un jour, en plein cours de biologie, une ampoule s’allume au-dessus de sa tête, comme dans un dessin animé. Voilà des jours qu’elle écrit ce qu’elle a sur le cœur, ses souvenirs, la fois où elle a vu ses parents pleurer de joie, le jour de la signature des accords de paix entre Israéliens et Palestiniens, et puis la désillusion, la révolte, la terreur, et l’espoir quand même. Ce qu’elle pense, ce qu’elle écrit, quelqu’un doit le lire. Quelqu’un d’en face. Elle l’imagine déjà, cette amie-ennemie inconnue aux cheveux noirs. Eytan, le frère de Tal, fait son service militaire à Gaza. Elle glisse ses feuillets dans une bouteille et la lui confie… Ce livre a été adapté au cinéma par Thierry Benisti (scénario co-écrit par Valérie Zenatti et Thierry Benisti) sous le titre « Une bouteille à la mer » en 2011. Le film a reçu le « Prix national lycéen du cinéma », organisé par le ministère de l’Éducation nationale.
La neuvième vague
Les personnages regroupés dans cette première partie du livre sont une personne âgée qui réfléchit sur son testament, à qui laisser ses différentes babioles sans aucun intérêt, et ça semble beaucoup la perturber (!). Le second personnage est la petite-fille de cette vieille femme, qu’elle a élevé car sa mère est morte précocement. Cette petite-fille, aujourd’hui adulte, vit en couple en appartement avec un artiste « réalisateur de film mais qui n’a jamais rien réalisé faute d’argent ». Elle part alors en séjour chez son riche père, dans le but de lui demander une grosse somme d’argent pour réaliser le premier film de son mari, mais finalement elle n’ose pas le faire.
La dame d’Elché
Toute la vie de Don Diego – tout le roman que voici – se passe dans une chambre, où la prudence l’oblige à rester enfermé. La réalité, le passé, l’image même qu’on connaît de lui, il semble que tout ait disparu. Seule, derrière une vitre, la place du village semble vivre encore, avec ses parties de cartes, ses potins, ses maisons blanches. Il faut tout reconstituer, dans une pièce. Il faut parler, rappeler ses souvenirs, découvrir les bribes d’une explication. Mais pour comprendre, pour savoir, il faudrait revoir, au musée, cette Dame d’Elché. Un jour, Don Diego ira. La Dame d’Elché a disparu, et le vieil homme cloîtré sera victime de ses phantasmes.
Le sous-marin de la dernière chance
Les sous-marins russes de la classe » kilo » sont presque parfaits. Indécelables dès qu’ils sont en immersion. Idéal pour la Chine : lors d’une invasion de Taïwan, ils pourraient neutraliser toute intervention américaine. Dix exemplaires en provenance de la Russie sont sur le point d’être livrés. Il faut, à tout prix, empêcher cela. Le Columbia, sous-marin de l’US Navy, va intervenir. A son bord, le commandant Boomer Dunning. De la Volga au Pôle Nord, en passant par les îles Kerguelen, les missions d’interception se multiplient. Reste un sous-marin. C’est celui de la dernière chance. Et à ce jeu mortel, il n’y a qu’un gagnant.