Noces indiennes
Mais maintenant, en pensant au fils Gosh et à ses dents en avant un cri jaillit du plus profond d’elle-même, un cri de révolte qui marqua le moment précis de son passage à l’âge adulte : Non ! Je ne veux pas ! À Madras, Savitri, la fille du cuisinier, aime David, le fils des maîtres anglais. Cet amour saura-t-il résister au poids des traditions ? Nat est l’enfant adoptif d’un médecin blanc qui soigne les malades démunis d’une province indienne. Parti à Londres faire des études, parviendra-t-il à ne pas oublier d’où il vient ? Saroj vit une existence riante en Guyane britannique jusqu’au jour où son père lui impose un mari. Roman foisonnant, vibrant de violence et d’amour, Noces indiennes mêle, avec un brio époustouflant, le récit de trois destins exceptionnels qui finissent par se rencontrer au-delà des époques, des continents et des races.
Meurtre dans un jardin indien
Après le fabuleux succès de Slumdog millionaire, retrouvez tout le génie et l’humour de Vikas Swarup dans un roman encore plus original, encore plus foisonnant, encore plus palpitant. Une aventure pleine de suspense et d’émotion au cœur de l’Inde d’aujourd’hui.
Playboy millionnaire, l’ignoble Vivek -Vicky- Rai est tué lors de sa propre garden party. Six convives sont suspectés: un bureaucrate possédé par l’esprit de Gandhi; l’actrice la plus glamour de Bollywood, fan de Nietzsche; un tout petit aborigène très doué pour l’effraction; un gamin des rues voleur de portables au physique de jeune premier; un monsieur catastrophe texan sous protection judiciaire ; et le must du politicien corrompu, le propre père de la victime. Des palaces de Delhi aux bidonvilles de Mehrauli, des repaires terroristes du Cachemire aux cabanes des îles Andaman, des berges du Gange aux tapis rouges des premières de Bombay, entre soif de justice, vengeances, manigances politiques, quête d’un totem perdu ou d’une fiancée par correspondance, tous les chemins semblent mener au jardin du crime. Mais qui a tué Vicky ?
Le supplice des week-ends
Dans la préface qu’il a rédigée pour ce choix de textes humoristiques écrits par Robert Benchley au cours de sa féconde carrière dans les plus célèbres revues de son temps – Vanity Fair et The New Yorker -, le propre fils de l’auteur nous prévient: il faut lire ce recueil avec précaution, tout au moins « à dose homéopathique ». Membre du célèbre Round Table de l’hôtel Algonquin, qui réunissait les esprits les plus brillants de l’époque (Dorothy Parker, lames Thurber entre autres), Robert Benchley se montre ici digne de ses pairs et peut-être même leur maître à tous dans le registre du nonsense où il déploie une onsolence glacée ainsi qu’un sens du coq-à-l’âne et de la logique (souvent inversée) qui ont peu d’équivalents dans la littérature universelle. Benchley, on adore ou on déteste, impossible en revanche de rester indifférent à cette sorte de philosophie de la vie qui nous prend à contre-pied. Avec modération? C’est à voir: Benchley, c’est aussi un antidote contre tous les supplices de la vie quotidienne.
Le gang des reves
New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ?
La gloire de l’empire
En écrivant la chronique d’un fabuleux empire imaginaire où toutes les passions humaines ont servi les ruses de l’histoire diplomatique et militaire, Jean d’Ormesson a retrouvé le ton des grands historiens du XIXe siècle. Il a pastiché avec le plus grand brio les récits historiques classiques, les querelles d’érudits, tout en créant une aventure romanesque pleine de bruit et de fureur, d’amour et de poésie, autour du règne d’Alexis aux prises avec les hordes barbares.
Au plaisir de Dieu
En hommage à la mémoire de son grand-père, symbole de la tradition, contraint de s’éloigner à jamais de la terre de ses ancêtres, le cadet d’une vieille famille française enfermée dans l’image du passé raconte ce qui a été et qui achève de s’effondrer. Le berceau de la tribu, le château de Plessis-lez-Vaudreuil, est au centre de cette longue chronique qui embrasse, depuis les croisades jusqu’à nos jours, l’histoire du monde, du pays, du clan de tout ce que la lignée a incarné et en quoi elle a cru, et qui s’est peu à peu effrité. Un mariage d’amour et d’argent, les idées contemporaines et subversives, les livres, les mœurs nouvelles ouvrent successivement des brèches dans la forteresse de la tradition. L’histoire du XXe siècle, avec ses situations paradoxales, précipite la mutation et la décadence d’une famille qui avait su, à travers tous les cataclysmes, maintenir ses privilèges et conserver son charme.
Le voyage de Théo
Ce roman est l’histoire de toutes les religions du monde. A travers une trame romanesque (le voyage d’un petit garçon qui va faire le tour du monde pour guérir), Catherine Clément, spécialiste reconnue, nous décrit d’une manière claire, intelligente et concise les spécificités de toutes les religions.
Théo, quatorze ans, est atteint d’une maladie incurable. Sa tante Marthe, personnage excentrique, décide de le prendre sous son aile au cours d’un long périple. A travers l’Europe, l’Asie, l’Amérique et l’Afrique, Théo va faire le tour du monde des religions pour trouver sur place des réponses à la question de l’existence de Dieu. Curieux de tout, il interroge les rites, mythes fondateurs et cosmogonies des principales traditions. Le voyage de Théo, en même temps qu’il l’achemine vers un destin qui doit autant à la médecine qu’à l’amour, le conduit ainsi à la rencontre de sage qui ouvriront son esprit et apaiseront son coeur. Foisonnant d’informations, ce roman est une formidable initiation aux grands courants spirituels de l’humanité.
Opium
C’est une route aux mille parfums, aux mille périls aussi: celle qui, partant de Londres pour atteindre les Indes, se perd irrémédiablement dans l’Empire de la Chine. Un périple que l’on nomme la route du thé. Pour la première fois, en 1838, un homme va s’y aventurer, décidé à percer le secret des thés verts, bleus et blancs, inconnus en Angleterre. Au fil de son voyage, il va rencontrer Pearle, un riche négociant irlandais, Wang, le gardien de la vallée sacrée, Lu Chen, l’invisible empereur du thé, et Loan, une Chinoise aux yeux verts qui porte, tatouée sur son épaule, une fleur de pavot. Au terme de sa quête, l’opium. Un amour que l’on ne choisit pas.
Cercueils sur mesure
Jake Pepper enquête jusqu’à l’obsession sur une série de meurtres mystérieux. Toutes les victimes ont reçu peu avant leur mort un cercueil miniature contenant une photo très personnelle. Un suspect: l’intouchable Bob Quinn, propriétaire du B. Q. Ranch traversé par la Rivière Bleue, objet de toutes les convoitises. Dans la lignée de son chef-d’œuvre De sang froid, Truman Capote, l’enfant terrible de la littérature américaine, fait preuve dans ce court roman d’une parfaite maîtrise du récit, d’un art d’écrire incomparable.
Bléssés
Voilà bien des années que John Hunt, qui a maintenant atteint la quarantaine, a choisi de se détourner de la société des hommes en allant vivre dans un ranch où, aux côtés d’un oncle vieillissant, il élève des chevaux. Mais le fragile éden, édifié en intime symbiose avec les rythmes naturels du monde animal par ces deux hommes noirs dans le grand Ouest américain, vient à se fissurer: un jeune homosexuel est retrouvé dans le désert battu à mort, un fermier indien découvre deux de ses bêtes sauvagement assassinées, et l’inscription Nègre rouge en lettres de sang dans la neige… C’est dans ce contexte menaçant que John s’interroge sur ses choix de vie depuis la mort tragique de sa femme, sur la nature de ses sentiments envers les uns et les autres, sur les silences coupables qui couvrent, dans la région, les agissements d’un inquiétant groupe néo-nazi, sur la fin imminente de l’oncle Gus, frappé par la maladie, sur l’amour, enfin, qu’une jeune femme vient réveiller en lui. Privilégiant une écriture de l’action qui exalte les puissances du non-dit, l’écrivain confère à ses personnages une attachante justesse et, fidèle au chemin d’écriture qu’il s’emploie à frayer au fil de son œuvre, propose, à travers une subtile dénonciation de toutes les haines raciale, sexuelle qui meurtrissent l’Amérique contemporaine, une variation chargée d’enseignements sur l’humaine condition, dans toute sa bouleversante vulnérabilité.
Un secret
Souvent les enfants s’inventent une famille, une autre origine, d’autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu’il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas. Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c’est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu’il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l’Holocauste, et des millions de disparus sur qui s’est abattue une chape de silence.
Alabama Song
Alabama, 1918. Quand Zelda, » Belle du Sud « , rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s’est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes. Gilles Leroy s’est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister. Mêlant éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand « roman américain ».
Le silence de Mahomet
Mahomet fut un homme passionné avant d’être le prophète de l’islam. C’est à présent un personnage de roman. Un roman qui se déploie aux alentours de l’an 600 après J.-C., entre La Mecque et Médine, des sables du désert d’Arabie aux abords de Jérusalem. Nous voyons Mahomet naître, vivre et mourir à travers les confessions de sa première femme, Khadija, de son meilleur ami, le calife Abou Bakr, du fougueux Khalid, le général qui conquit l’Iraq au cours de batailles épiques, et enfin de la jeune Aicha, devenue son épouse à l’âge de neuf ans. Homme singulier, contesté par les siens au début de sa prédication, Mahomet est un orphelin enrichi par son mariage avec Khadija, bien plus âgée que lui. Marchand et caravanier prospère visité par Dieu à quarante ans, prophète et homme d’État visionnaire à cinquante, amant et conquérant impitoyable, Mahomet ne cesse de fasciner et d’embraser les âmes plus de quatorze siècles après sa mort à Médine sur les genoux d’Aïcha, son dernier amour.
La nostalgie de l’Ange
Nom de famille: Salmon, saumon comme le poisson ; le prénom: Susie. Assassinée à l’âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. Mais l’histoire de Susie ne s’arrête pas là. C’est même elle qui nous racontera la suite. Car après la mort, Susie se retrouve au ciel. C’est son « ciel à elle », un ciel qui ressemble aux désirs et aux besoins d’une jeune fille de 14 ans. De là-haut, elle peut voir ce qui se passe sur terre. Elle observe les conséquences de sa mort: sur sa famille, qui se déchire, sur ses proches qui ont du mal à comprendre.
Le chagrin et la colère, mais aussi la force et le courage des siens. Et tout doucement, Susie doit apprendre à lâcher prise de sa vie terrestre.
La valse lente des tortues
Qu’un crocodile aux yeux jaunes ait ou non dévoré son mari Antoine, disparu au Kenya, Joséphine s’en moque désormais. Elle a quitté Courbevoie pour un immeuble huppé de Passy, grâce à l’argent de son best-seller, celui que sa sœur Iris avait tenté de s’attribuer, payant cruellement son imposture dans une clinique pour dépressifs. Libre, toujours timide et insatisfaite, attentive cependant à la comédie cocasse, étrange et parfois hostile que lui offrent ses nouveaux voisins, Joséphine semble à la recherche de ce grand amour qui ne vient pas. Elle veille sur sa fille Zoé, adolescente attachante et tourmentée et observe les succès de son ambitieuse aînée Hortense, qui se lance à Londres dans une carrière de styliste à la mode. Joséphine ignore tout de la violence du monde, jusqu’au jour où une série de meurtres vient détruire la sérénité bourgeoise de son quartier. Elle-même, prise pour une autre sans doute, échappe de peu à une agression. La présence de Philippe, son beau-frère, qui l’aime et la désire, peut lui faire oublier ces horreurs. Impossible d’oublier ce baiser, le soir du réveillon de Noël, qui l’a chavirée. Le bonheur est en vue, à condition d’éliminer l’inquiétant Lefloc-Pinel, son voisin d’immeuble, un élégant banquier dont le charme cache bien trop de turpitudes.
L’homme feu
Personne ne sait exactement quand et où cela a commencé. Sur le corps des hommes et des femmes de magnifiques tatouages apparaissent et brûlent plus ou moins violemment les individus qui les portent Boston, Détroit, Seattle sont frappés. Il n’existe pas d’antidote. Harper est une infirmière merveilleusement bienveillante. Le même jour, elle découvre qu’elle est enceinte et qu’elle est touchée par le virus. Paniqué son mari fuit. Et dans ce monde en ruines où des micros sociétés se créent et des milices d’exterminations traquent les malades, Harper va rencontrer l’Homme-feu capable de contrôler le feu intérieur qui consume les humains. Ensemble, ils vont tenter de sauver une société terrorisée où chacun est prêt au pire pour tenter de survivre. Une fresque aussi profonde que fascinante sur l’homme face à ses peurs vertigineuses et à sa puissance de vie.
Back street
Votre chemin sera le mien, dit Walter Saxel à Ray Schmidt dès leur première rencontre. Parole prophétique ! Entre ces deux êtres que tout sépare famille, fortune, rang social, religion vient de naître un amour qui ne s’éteindra qu’avec la vie. Walter, qui entretient dans le luxe une femme qu’il n’aime pas et des enfants indifférents, ne donne à sa maîtresse que le strict nécessaire. Ray, elle, donne tout sans marchander, supporte tout sans se plaindre, la médiocrité de son existence recluse, l’opprobre, la solitude. Walter, pour elle, c’est plus que le bonheur, c’est l’air respirable, et lui ne peut se passer d’elle. Pourtant, Jusqu’à sa mort, elle restera dans l’ombre. A chaque réussite, large comme une avenue des beaux quartiers, ne faut-il pas une entrée de service, une impasse ? BACK STREET, c’est ça : le déchirant roman de la résignation, du sacrifice et de l’amour désintéressé… de l’amour « pur comme le cristal ».
Les intéressants
Durant les années 1970, Julie, 16 ans, passe une partie de son été à Spirit in the wood, une colonie de vacances. Elle y fait la connaissance d’un groupe de cinq jeunes adolescents qui se sont baptisés « Les Intéressants », par défi vis à vis des autres pensionnaires: Ethan, un surdoué des films d’animation, Goodman et sa soeur Ash, ainsi que Jonah, le fils d’une célèbre chanteuse folk icône de la contre culture, et enfin Cathy, une très belle fille qui rêve de devenir danseuse. Julie – rebaptisée Jules par les Intéressants – est fascinée par ces jeunes gens de son âge, cultivés, ironiques, talentueux et sûrs d’eux.
L’homme qui mentait aux femmes
Le mensonge est le propre de l’homme.; la plupart sont sans conséquence, seuls quelques-uns sont mortels. Celui qui foudroya Amanda Bosch est inavouable. Brutale et sarcastique, l’inspecteur Kathy Mallory doit s’immerger dans l’univers ouaté des quartiers chics pour tenter de découvrir la vérité. De son côté Charles Butler, l’ami de toujours et adepte du paranormal, aimerait l’aider en faisant parler le fantôme d’Amanda. Caché dans l’herbe haute des mensonges, l’assassin n’est pas loin, prêt à tuer encore s’il se sent menacé.
La Vénus d’Ille
TEXTE INTEGRAL
Une beauté merveilleuse… Un corps parfait, des contours si purs, des formes exquises et voluptueuses. Mais un visage… Un visage où l’incroyable beauté le dispute au dédain, à l’ironie, à la froide cruauté… C’est Vénus sortie de terre, l’idole redoutable et magnifique. Éternelle. Fascinante.
À quoi songeait l’impétueux jeune homme en lui passant l’anneau nuptial ? Le malheureux ! Quel infernal hymen vient-il de sceller ? Car c’est elle l’épousée. Elle qui viendra réclamer son dû le soir des noces !
Le sage se moque des visions et des apparitions surnaturelles. Le raisonneur fait fi des mises en garde, il se rit de prétendus fantômes et des récits à dresser les cheveux sur la tête. Quelle erreur ! Quelle redoutable erreur…
Crépuscule, taille unique
Nora a quitté Paris pour habiter la maison que lui ont léguée ses parents, dans un village au coeur de la forêt des Landes. Elle y vit au rythme de la nature. Au bout de l’airial, deux chevaux. Dans la maison, trois chiens recueillis et choyés. Il y a aussi un jeune homme. Nora l’a aimé. Elle ne l’aime plus mais ne parvient pas à rompre. Heureusement pour elle, dans le bourg voisin, il y a aussi Gaby, l’ancien coiffeur personnage pittoresque, à la fois douloureux et cocasse, simple comme l’enfant qu’il est resté, un peu fou mais cependant doté d’une savoureuse sagesse. C’est Gaby qui viendra au secours de Nora lorsque par une aube de novembre, mourra son cheval, le Buveur d’Air auquel, depuis vingt-sept ans, la lie une exaltante complicité. Entre Gaby et Nora, se noue alors une forte et fraternelle alliance qui changera le cours de leur destinée. Restituant avec minutie et humour les petits faits de l’existence qui font le charme de la vie, Christine de Rivoyre tisse les liens mystérieux et indissolubles qui unissent la nature et les êtres. Roman d’amour et d’amitié, Crépuscule, taille unique dit, à mi-voix mais fermement, des choses essentielles.
Etés anglais -1- La saga des Cazalet I
Juillet 1937. À Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins. Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance ou l’impuissance des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.
La couleur de l’eau
Sous le charme, Dave, vigile dans un luxueux magasin londonien, laisse, partir une jeune voleuse qu’il venait de surprendre. Sa journée terminée, il la découvre dehors, à l’attendre. C’est le début d’une relation complexe, entre deux êtres abîmés, chacun dissimulant un lourd passé.
Comment Alena, venue avec tant de projets de sa Russie natale, se retrouve-t-elle à la rue et sans papiers ? Pourquoi Dave vit-il comme en exil à quelques kilomètres de chez lui ? Qu’ont-ils bien pu traverser l’un et l’autre pour être si tôt désabusés ?
Le parcours d’Alena, lié aux réseaux de prostitution, est chargé de compromissions, de peurs et d’espoirs étouffés. L’histoire de Dave part des cités anglaises, à l’horizon bien bas, celle d’un garçon aux rêves d’aventure mais trop obéissant et un peu lâche. Page après page, ils s’apprivoisent, se rapprochent – en prenant soin d’éviter leurs zones d’ombre qui, bien évidemment, finiront par les rattraper.
Se gardant des clichés et du larmoyant, Kerry Hudson ne juge jamais ses personnages, elle les raconte, avec leurs fragilités et leurs faiblesses. De Londres à la Sibérie en passant par Moscou, elle tresse un récit d’une grande finesse et livre une moderne et atypique histoire d’amour.
Je ferai de toi un homme heureux
Norvège, 1960 : la modernité s’empare enfin des foyers et les corvées des mères de famille se voient simplifiées grâce à l’arrivée de l’eau courante, du réfrigérateur, des machines à laver… La bien nommée « Cité de l’Avenir » a su s’accorder à son époque : ici règnent – en apparence, du moins – la joie de vivre et le contrôle social. Huit familles y vivent très proches les unes des autres. Les femmes au foyer ne se gênent pourtant pas pour se critiquer mutuellement sur leur façon de se vêtir ou le mode de vie des uns et des autres. Ici, les voisines se font mutuellement leurs permanentes à domicile, ça papote dans tous les coins, et avec un peu de chance, on peut apercevoir la dame du troisième étage qui fait le ménage chez elle, chaque vendredi, complètement nue. Et voilà qu’un jour, un jeune homme se présente et propose d’installer des judas aux portes…
L’homme assis dans le couloir
« Un homme, une femme. Un homme assis dans l’ombre d’un couloir, une femme allongée dans un jardin à quelques mètres de lui. On sait quelles niaiseries moralisatrices peut engendrer cette simplicité édénique. Marguerite Duras les esquive toutes à une altitude de sobriété et de rareté où l’oxygène manque pour en dire plus. Comme une émotion suffocante pour ce dernier épisode de ses aventures esthétiques (…) Pour dire cette simplicité fondamentale, Duras a renoncé aux coquetteries stylistiques qui firent précédemment sa renommée (…) L’écriture y gagne en intensité, tout entière dans ses répétitions, ses hésitations, ses troubles, ses silences, à la hauteur du sujet..»
Le vendeur de Saris
Si Ramchand n’est aux yeux de ses clientes, qu’un simple vendeur de saris, il dissimule pourtant une moralité et une sensibilité rares. Son ignorance, source d’une immense honte, face à l’éducation d’une riche cliente change la donne : désormais, il veut prendre sa vie en main. L’acquisition de deux grammaires anglaises marque le début d’une quête, celle d’un avenir meilleur et d’une existence plus juste. Mais si les horizons du jeune vendeur sont désormais élargis, la confrontation avec l’injustice et la cruauté du monde n’en est que plus brutale. À travers ce roman, écrit avec beaucoup de grâce et de sensibilité, Rupa Bajwa dépeint un homme qui, malgré la misère et l’injustice, reste intègre. Une belle leçon d’humanisme.
Confessions d’un gang de filles
Un quartier populaire d’une petite ville de l’État de New York, les années 1950.
Cinq lycéennes, pour survivre et se venger de toutes les humiliations qu’elles ont subies, concluent un pacte, à la vie, à la mort : elles seront le gang Foxfire. Foxfire désigne les jolies filles, mais également le feu follet. La haine, et surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage. Après un séjour en maison de correction, legs, leur chef adulée, revient avec un rêve : pouvoir habiter, toutes ensemble, dans une ferme, et vivre selon leurs propres lois. Mais leur sulfureuse réputation leur créera plus d’un ennemi. Vols de voitures, menaces à main armée, entôlage et, pour finir, kidnapping. Tout cela finira très mal. Dans une langue crue, précise et concrète, Joyce Carol Oates dépeint la fureur de vivre des cinq inséparables et leurs accès de générosité envers d’autres déshérités. Comme toujours chez l’auteur de Eux et de Blonde, le Mal est d’autant plus vraisemblable qu’il nous ressemble.
Le raja
1906. Cependant que le raja de Bali, incapable de résister à l’invasion hollandaise, se suicide avec toute sa Cour, un jeune officier, Martial Wandevelle, arrache à la mort une de ses favorites, dont il est amoureux. II donnera son nom à l’enfant qu’elle porte. 1995. Dans un hôpital psychiatrique de l’Ile-de-France, un vieillard, qui a été interné d’office, crie sa révolte et se proclame l’héritier -d’une lointaine lignée royale. Seul un jeune psychiatre accepte d’écouter son récit, qui va bientôt les lancer tous deux sur la piste d’un trésor. Mêlant à chaque page l’histoire, la légende et l’aventure, le romancier de La Baleine blanche et du Lama bleu fait renaître un monde fabuleux de palais et de jardins luxuriants, de raffinement sensuel et d’honneur pathétique, bientôt ravagé par la brutalité coloniale. Une destinée inouïe, emportée par les tourmentes du siècle, resurgit pour s’accomplir tragiquement, dans un ultime défi à la grisaille de notre fin de siècle.
Le choix de Sophie
A Brooklyn, en 1947, Stingo, jeune écrivain venu du Sud, rencontre Sophie, jeune catholique polonaise rescapée des camps de la mort. A la relation de la rencontre du jeune homme avec l’amour, se superposent la narration du martyre de Sophie, l’évocation de l’univers concentrationnaire et de l’holocauste nazi. Les deux veines, autobiographique et historique, irriguent en profondeur ce roman et fusionnent en une émouvante parabole sur l’omniprésence du Mal, symbolisé par l’horreur nazie, mais aussi par l’esclavage et le racisme brutal ou larvé de la société américaine, l’intolérance à tous les degrés, la férocité de la lutte de l’homme pour la vie ou la survie la plus élémentaire.
Je ne suis pas nostalgique de notre enfance: elle était pleine de violence. C’était la vie, un point c’est tout: et nous grandissions avec l’obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile. Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition. Formidable voyage dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse est le portrait de deux héroïnes inoubliables qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse.
Audiolib lu par Marina Moncade. Si rien ne pouvait nous sauver, ni l’argent, ni le corps d’un homme, ni même les études, autant tout détruire immédiatement. Le soir de son mariage, Lila, seize ans, comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les camorristes qu’elle déteste. De son côté, Elena, la narratrice, poursuit ses études au lycée. Quand l’été arrive, les deux amies partent pour Ischia. L’air de la mer doit aider Lila à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano. L’amie prodigieuse, Le nouveau nom et Celle qui fuit et celle qui reste, sont les trois premiers tomes de la saga d’Elena Ferrante.
Neige
Le jeune poète turc Ka quitte son exil allemand pour se rendre à Kars, une petite ville provinciale endormie d’Anatolie. Pour le compte d’un journal d’Istanbul, il part enquêter sur plusieurs cas de suicide de jeunes femmes portant le foulard. Mais Ka désire aussi retrouver la belle Ipek, ancienne camarade de faculté fraîchement divorcée. A peine arrivé dans la ville de Kars, en pleine effervescence en raison des prochaines élections, il est l’objet de diverses sollicitudes : le chef de la police locale, la sœur d’Ipek, l’islamiste radical Lazuli vivant dans la clandestinité, ou l’acteur républicain Sunay, tous essaient de la rallier à leur cause. Mais Ka avance, comme dans un rêve, voyant tout à travers le filtre de son inspiration poétique retrouvée, stimulée par sa passion grandissante pour Ipek, et le voile de neige qui couvre la ville. Jusqu’au soir où une représentation théâtrale se transforme en putsch militaire et tourne au carnage. Neige est un extraordinaire roman à suspense qui, jouant habilement avec des sujets politiques très contemporains, comme l’identité de la société turque et la nature du fanatisme religieux, surprend par ce ton poétique et nostalgique qui, telle la neige, nimbe chaque page.
99 francs
« Un rédacteur publicitaire, c’est un auteur d’aphorismes qui se vendent. » Octave, riche concepteur-rédacteur de 33 ans, se rebelle et s’insurge contre l’univers superfétatoire de la publicité qui brasse des millions d’euros en vendant des produits inutiles à de pauvres ménagères. Le rédacteur publicitaire détient le pouvoir absolu des mots et des formules lapidaires. Il suscite l’envie, influence votre inconscient et décide à votre place ce qu’il vous semblera indispensable d’acheter. À la recherche d’une pureté perdue, Octave écrit son livre pour détruire la publicité et se faire licencier. Mise en abîme de l’acte d’écrire, 99 francs est une avancée narrative qui progresse au rythme de ses réflexions ironiques, de son existence régentée par l’argent, le sexe et la cocaïne. « Tout s’achète : l’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. » Ce roman est une sorte de diatribe, de confession enragée scandée par des scénarios publicitaires qui interrompent savamment le récit, non sans dérision. Octave, lucide et critique à l’égard de ce système mercantile n’en est pas moins le jouet et le restera jusqu’au bout. –Nathalie Jungerman
En gros, leur idée c’était de détruire les forêts et de les remplacer par des voitures. Ce n’était pas un projet conscient et réfléchi: c’était bien pire. Ils ne savaient pas du tout où ils allaient, mais y allaient en sifflotant – après eux, le déluge (ou plutôt les pluies acides). Pour la première fois dans l’histoire de la planète Terre, les humains de tous les pays avaient le même but: gagner suffisamment d’argent pour pouvoir ressembler à une publicité. Le reste était secondaire, ils ne seraient pas là pour en subir les conséquences.
Le colonel Chabert
Le Colonel Chabert suivi du Contrat de mariage. Chabert ! Un nom dur à porter pour cet homme foudroyé. Célèbre, certes, mais qui passe désormais pour un imposteur. Car Chabert, colonel, comte d’Empire, est mort à Eylau, et son décès, historique, est consigné dans les actes militaires. Enseveli vivant ! Tel fut le sort de Chabert. Jeté dans une fosse au milieu des cadavres, sortant de ce charnier par miracle pour rester pendant six mois entre la vie et la mort. Un espoir ultime reste à ce malheureux : retrouver son identité. Hélas! Enterré sous les morts, le voilà maintenant enterré sous des actes. On le croit fou. Il gêne. Même sa veuve, remariée et héritière de ses biens, souhaite le voir rentrer sous terre. Le colonel Chabert était un fier cavalier des armées de Napoléon jusqu’au jour où un cosaque lui fendit le crâne d’un coup de sabre.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais voilà que cet homme mort et enterré depuis des années reparaît soudain à Paris. La rue où il habitait a changé de nom, sa maison a été vendue et démolie, sa femme s’est remariée. Désespéré, Chabert demande à l’avocat Derville de l’aider à recouvrer son nom et sa fortune. Mais sa veuve, devenue la comtesse Ferraud, ne l’entend pas de cette oreille. Monsieur, lui dit Derville, à qui ai-je l’honneur de parler? – Au Colonel Chabert. – Lequel? – Celui qui est mort à Eylau », répondit le vieillard.
La mélancolie du dimanche
Les dimanches ne sont pas des jours comme les autres. Surtout quand une jeune femme retrouve la lettre perdue de l’homme qu’elle a aimé, dix ans auparavant. Se débarrasse-t-on jamais des histoires inachevées ?
Un monde à portée de main
Paula se souvient de la grande verrière de la rue du Métal, de la luminosité particulière de l’atelier et alors, Jonas apparaît, la gueule de Rembrandt, le regard clandestin, la peau d’iguane, la prunelle d’un noir bleuté, le blanc de l’oeil aux reflets de perle, les cernes de cendre. À vingt ans, Paula entre dans le prestigieux Institut de peinture de Bruxelles. Elle y apprend à copier les surfaces qui composent le monde, à donner l’illusion des matières vivantes. Les nuits blanches s’enchaînent, les sentiments tournoient. Des studios de cinéma de Cinecittà, à Rome, au fac-similé de la grotte de Lascaux, elle s’immerge dans le travail. Sous son pinceau, les images enchevêtrent le passé et le présent, le loin et le proche, la fiction et la vie. Si Paula veut comprendre le monde qu’elle peint, il lui faudra d’abord le saisir de ses mains. Une puissante aspiration à retrouver un temps perdu, l’innocence de l’enfance, et le monde incorrompu de l’aube des temps. Astrid de Larminat, Le Figaro littéraire.
Chaos calme
Les gens pensent beaucoup moins à nous qu’on ne le croit. Je m’appelle Pietro Palladini, j’ai 43 ans et je suis veuf. C’est ainsi que se présente le héros du nouveau roman de Sandro Veronesi. Un homme en apparence comblé. Il a une excellente position professionnelle, une femme qui l’aime, Lara, et une fille de dix ans. Mais un jour, au moment où son mari sauve la vie d’une inconnue qui se noie, Lara succombe à une crise cardiaque… La vie de Pietro bascule. Sa société de télévision est à la veille de fusionner avec des américains. Désespéré, Pietro se réfugie dans sa voiture garée devant l’école de sa fille. Puis il se promène dans le square en face : il attend qu’une terrible douleur le terrasse… mais rien ne vient. En observant le monde de l’endroit où il s’est enraciné, il découvre peu à peu la face cachée des choses, de ses collègues de travail, des parents d’élèves et de ses proches, tous portant leur propre fardeau. Ils accourent vers lui et devant son calme incompréhensible, les masques tombent. Ainsi son histoire devient immense, elle les englobe tous, elle les guide, elle les inspire. Plein de sagesse, brillant, sceptique, cordial, imprévisible, Pietro est l’homme qui avance à tâtons sur la voie de l’authenticité, avec son intelligence : il avance, il expérimente, il tire des conclusions.
Trois jours chez ma mère
Le héros de ce roman, un homme désemparé, décide, le jour de ses cinquante ans, d’annuler tous ces rendez-vous afin d’essayer de savoir où il en est. Il voudrait changer de vie, de métier, de femme, de ville, et même d’époque ! « Je refuse, se dit-il, le côté vomitoire de celui qui se penche sur son passé, je veux m’élancer vers le futur ». Cependant, il ne peut s’abolir ce passé dont il voudrait se délivrer. Il se souvient d’un voyage de deux mois, en Italie et en Grèce, avec sa femme. Ce voyage a failli les séparer, mais le souvenir qu’il en garde le rend amoureux d’elle. Et pourtant, affirme-t-il, « j’aurais passé ma vie à souhaiter vivre avec d’autres femmes qu’elle.
Mon cœur à l’étroit
Nadia, la narratrice, est institutrice à Bordeaux dans la même école que son mari, Ange. Ils vivent leur profession comme un apostolat et en tirent une authentique félicité. Mais depuis quelques temps, le couple est l’objet d’une vindicte générale, harcelante et inexplicable. Nadia tente de comprendre la nature du complot qui la broie, tandis qu’un brouillard épais ensevelit Bordeaux. Quelle faute a-t-elle commise, qui justifierait ses malheurs? Pourquoi son fils s’est-il éloigné d’elle? Ange est-il vraiment son allié dans l’épreuve? Et qui est ce voisin qui les accable de propos lénifiants, ce Noget qui s’impose peu à peu comme leur protecteur tout puissant? Le roman de Marie NDiaye baigne dans une clarté crépusculaire. L’écriture étonne encore une fois par sa précision, sa retenue, sa profonde singularité. La douceur constante du ton, le caractère familier des épisodes qui se succèdent, l’enchainement implacable et comme naturel des malheurs qui frappent la narratrice, mais aussi les fréquentes pointes d’humour et la cocasserie des situations plongent le lecteur dans le ravissement inquiet que font naître les contes.
Le jour où ses jumeaux quittent la maison pour entrer à l’université, Eva se met au lit… et elle y reste. Depuis dix-sept ans que le train de la vie l’entraîne dans une course effrénée, elle a envie de hurler : Stop ! Je veux descendre ! Voilà enfin l’occasion. Son mari, Brian, astronome empêtré dans une liaison extraconjugale peu satisfaisante, est contrarié. Qui lui préparera son dîner ? Eva ne cherche qu’à attirer l’attention, prétend-il. Mais la rumeur se répand et des admirateurs par centaines, voyant dans le geste d’Eva une forme de protestation, se pressent sous la fenêtre de sa chambre, tandis que son nouvel ami, Alexander, l’homme à tout faire, lui apporte du thé, des toasts, et une sollicitude inattendue. Depuis son étrange prison, Eva va-t-elle trouver enfin le sens de la vie ?
L’écrivain de la famille
A sept ans, Édouard écrit son premier poème, quatre rimes pauvres qui vont le porter aux nues et faire de lui l’écrivain de la famille. Mais le destin que les autres vous choisissent n’est jamais tout à fait le bon…
Avec grâce et délicatesse, Grégoire Delacourt nous conte une histoire simple, familiale, drôle et bouleversante.
Mauvaise pente
Sous la pluie battante d’une existence dévastée et brisée, Grace Quinn décide, après des années d’épreuves, de reprendre le contrôle de sa vie. Elle écrase son mari, un pochard brutal et alcoolique, condamne les volets de sa ferme irlandaise et part à la découverte d’elle-même. Mue par le souvenir d’un bonheur fugace et l’espoir d’une seconde chance, c’est vers son fils Martin, parti refaire sa vie à Dublin, qu’elle se tourne. Mais dans cet exil illusoire, Grace est encore de trop. Déchirée entre l’aveu et la solitude, elle apprendra que dire, c’est déjà commencer à revivre… Prix Femina 2001, Mauvaise pente est le magnifique portrait d’une femme en quête d’elle-même, le récit d’une chute libératrice.
« Peu de premiers romans sont aussi stupéfiants d’intelligence, de complexité polyphonique et de tendresse désolée que cette Mauvaise pente, qui nous entraîne au bout de sa nuit.
La petite fille de Monsieur Linh
C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul désormais à savoir qu’il s’appelle ainsi. Debout à la poupe du bateau, il voit s’éloigner son pays,celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l’enfant dort. Le pays s’éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l’horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette.
Femme au bord de la crise de mère
Une maison où vivent des adolescents, c’est un champ de bataille permanent, une zone sinistrée sans espoir de reconstruction. Leur musique fait trembler les murs, le téléphone sonne sans arrêt, des montagnes de chaussettes sales s’amoncellent sous le lit. Nela, 15 ans, passe des heures à s’inspecter dans la glace, invente des stratagèmes diaboliques pour sortir en boîte jusqu’à trois heures du matin et pioche sans scrupules dans le placard de sa mère. Javi, 11 ans, connaît ses premiers émois amoureux, ce qui a au moins l’avantage de lui réapprendre le chemin de la salle de bains. Un livre drôle et féroce à la fois, où se reconnaîtront tous les parents, mais aussi les ex-ados que nous sommes.
Le gardien du phare
Trois femmes, qui dissimulent de lourds secrets, échouées sur une île sauvage dont une tour de pierres grises barre tous les chemins. Un gardien qui jamais ne se montre. Elles guettent, sentent et redoutent sa présence, sans être sûres qu’il existe vraiment. Pour quelle obscure raison le destin les a-t-il jetées sur ce bout de terre isolé, ce monde clos et hors du temps que rien ne semble atteindre ? Prix Femina pour Le Grand Vizir de la nuit, Catherine Hermary-Vieille retrouve ici les eaux sombres et tempétueuses des sœurs Brontë, les landes et les passions des grands romans anglo-saxons, avec une intensité, une émotion que cristallise l’écriture pure et troublante d’un véritable écrivain.
Mon père est femme de ménage
Mon père a refermé la bouche en mâchant dans le vide, il s’est redressé et a regardé sa montre. On était vendredi, je n’avais pas école le lendemain. Donc je pouvais l’aider. Embarrassé à l’idée de m’imposer sa vie, il trouve toujours un moyen d’alléger le truc. Là, il a dit : Bon alors mon Polo, tu viendé ou pas ce soir ? Une petite faute de français rigolote pour soulager tout ça, un peu d’humour pour camoufler le désastre de la soirée. Une soirée qui est sa vie en fait. J’ai souri, ça détend mon père, et j’ai répondu comme à chaque fois : Je viendé, je viendé. Je l’aime mon père, mais j’ai du mal à l’admirer. Souvent, quand je le regarde, il est à quatre pattes, alors forcément, ça manque un peu de hauteur tout ça. Paul, dit Polo, a 13 ans quand commence sa chronique d’une vie impossible, au milieu d’une famille infernale, où seul l’amour d’un père apporte un peu de lumière. Mais aimer quand on ne peut pas respecter est une douleur de plus. Seulement, ce jeune garçon drôle, lucide, que rien n’abat, a découvert une arme : les mots, et il sait désormais qu’on peut s’arracher à la fatalité. Y arrivera-t-il ? C’est une autre histoire. Celle de ce livre, où, sur un ton virevoltant, marqué par la vivacité, le sens du rythme et de la formule qui ont fait le succès de Confidences à Allah, Saphia Azzeddine donne la parole aux laissés-pour-compte de notre société, et raconte avec une verve irrésistible les drames et les espoirs d’une adolescence.