La margagne
» Une saveur unique avec, en outre, le talent, cette rareté, une voix sincère. » Marie-Françoise Leclère, Le Point. » Réalisme intime et plein de sensualité qui nous met abruptement aux prises avec l’aventure. » Marion Van Renterghem, Le Monde. » Un suspense au cœur d’une nature prodigue. » Gérard Humbert-Goury, Le magazine littéraire. » Combinaison gagnante puisque, au plaisir d’écrire répond immédiatement le plaisir de lire. » Jean Bourdier, Le Choc du Mois.
Comme neige au neige
La Grande Guerre ne se vit pas tout à fait de la même façon selon qu’on habite au bord de la Tamise ou au pied du Kilimandjaro, à la frontière anglo-allemande de l’Afrique orientale. A l’arrière comme au front, on a bon espoir que la fureur belliqueuse fonde comme neige au soleil, mais on ne sait pas encore qu’il faudra combattre trois mois de plus faute d’avoir eu vent de l’armistice. La guerre ici est bel et bien meurtrière, mais le climat incongru, les héros «déplacés» de ces colonies lointaines, donnent au second roman de William Boyd une tonalité tout à fait dans la tradition des humoristes anglais, où constamment le comique de situation sape les velléités héroïques, où l’horreur le dispute à la plus décapante cocasserie.
Liaisons étrangères
Deux universitaires américains se voient accorder un congé d’études à Londres par leur faculté d’origine. Le premier, Fred Turner, surprend par sa beauté et sa jeunesse ; il aborde l’Angleterre plein d’amertume, blessé par l’échec de son mariage ; sa collègue, Vinnie Miner, ne lui ressemble en rien : vieille, petite, laide, revêche, elle est aussi une amoureuse inconditionnelle du pays de Shakespeare, dont elle maîtrise parfaitement tous les codes. Tous deux tireront pourtant le même bénéfice de leur séjour : une meilleure connaissance de soi et des autres, au terme d’un parcours qui leur aura appris à traverser les apparences, à démasquer l’hypocrisie et à dépasser leur complexe d’infériorité (ou de supériorité). Ils croiseront en route toute une galerie de personnages, qui sont autant d’occasions pour l’auteur d’exercer sa plume ironique et de prouver ses talents en matière d’analyse psychologique.
Son style élégant et les thèmes qu’elle traite rappellent indubitablement les ouvrages d’Henry James. Ce roman a obtenu le prix Pullitzer en 1985. Alison Lurie est également l’auteur de La Vérité sur Lorin Jones. –Nathalie Gouiffès
Une terre d’ombre
Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère — revenu de la Première Guerre mondiale amputé d’une main —, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d’un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit : rien n’y pousse et les malheurs s’y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu’une sorcière. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d’une flûte en argent. L’action va inexorablement glisser de l’émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l’ignorance et à la peur d’une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre. La splendeur de la nature, le silence et la musique apportent un contrepoint sensible à l’intolérance, à la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne à la violence aveugle. Après « Le Monde à l’endroit » (Seuil, 2012), « Une terre d’ombre » prolonge une réflexion engagée par l’auteur sur la folie guerrière des hommes, tout en développant pour la première fois dans son œuvre romanesque une histoire d’amour tragique qui donne à ce récit poignant sa dimension universelle.
La bicyclette bleue
1939. Léa Delmas a dix sept ans. Sa vie se résume aux senteurs de la terre bordelaise, à la lumière des vignoble, à la tendresse des siens. La déclaration de guerre va anéantir l’harmonie de cette fin d’été et jeter Léa dans le chaos de la débâcle, de l’exode, de la mort et de l’occupation nazie. Léa va être contrainte a des choix impossibles. La Bicyclette bleu est le premier volume d’un roman épique, une grande fresque romanesque qui se déroule entre 1939 et les années 1960.
La bataille
De toutes les grandes batailles napoléoniennes, celle d’Essling n’est pas la plus connue. Elle ne fut pas, pourtant, la moins meurtrière : quarante mille morts sur les rives du Danube en deux journées de mai 1809. Balzac avait décidé d’en tirer un roman pour les « Scènes de la vie militaire » de la « La Comédie humaine, tome 8. » En 1833, il décrit ainsi son plan à Madame Hanska : « Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes; à la première page, le canon gronde, il se tait à la dernière ». Ce projet que Balzac, débordé par mille activités, n’eut jamais le temps de mettre à exécution, Patrick Rambaud le réalise scrupuleusement. « La Bataille » ne raconte pas une histoire, elle se déploie comme un tableau qui survole tous les mouvements stratégiques des troupes, note les accidents de terrain si importants dans l’issue du combat, brosse le portrait de quelques grandes figures de l’épopée napoléonienne, Lannes, Bessières, Masséna. La vue d’ensemble n’exclut pas la précision du détail. Il ne manque pas une cartouchière, pas un bouton de guêtre à cette immense armée. La minutie de la reconstitution et le souffle épique qui anime ces pages en font un roman très singulier qui a obtenu le prix Goncourt en 1997. –Gérard Meudal
Le roman de la momie
Deux archéologues déchiffrent un papyrus trouvé dans le sarcophage d’une belle Égyptienne : c’est le « Roman de la Momie » (1858) de Théophile Gautier (1811-1872). L’histoire de Tahoser, princesse éprise d’un Hébreu et aimée d’un pharaon… Dans cette fresque colorée et mystérieuse comme une pyramide de la Vallée des Rois, Théophile Gautier, entre histoire et légende, a reconstitué une fascinante histoire d’amour, et l’Égypte antique telle que l’imaginèrent les romantiques, dont il fut le chef de file, avec ses fastes, ses tabous et ses passions… dans le style foisonnant qui était lkamarque de ce maître de la littérature fantastique du XIXe siècle.
La valse lente des tortues
Qu’un crocodile aux yeux jaunes ait ou non dévoré son mari Antoine, disparu au Kenya, Joséphine s’en moque désormais. Elle a quitté Courbevoie pour un immeuble huppé de Passy, grâce à l’argent de son best-seller, celui que sa sœur Iris avait tenté de s’attribuer, payant cruellement son imposture dans une clinique pour dépressifs. Libre, toujours timide et insatisfaite, attentive cependant à la comédie cocasse, étrange et parfois hostile que lui offrent ses nouveaux voisins, Joséphine semble à la recherche de ce grand amour qui ne vient pas. Elle veille sur sa fille Zoé, adolescente attachante et tourmentée et observe les succès de son ambitieuse aînée Hortense, qui se lance à Londres dans une carrière de styliste à la mode. Joséphine ignore tout de la violence du monde, jusqu’au jour où une série de meurtres vient détruire la sérénité bourgeoise de son quartier. Elle-même, prise pour une autre sans doute, échappe de peu à une agression. La présence de Philippe, son beau-frère, qui l’aime et la désire, peut lui faire oublier ces horreurs. Impossible d’oublier ce baiser, le soir du réveillon de Noël, qui l’a chavirée. Le bonheur est en vue, à condition d’éliminer l’inquiétant Lefloc-Pinel, son voisin d’immeuble, un élégant banquier dont le charme cache bien trop de turpitudes.
Les contes d’Eva Luna
Eva Luna, héroïne du précédent roman d’Isabel Allende, n’avait pas son pareil pour conter des histoires aussi extraordinaires que véridiques, tirées de la chronique locale de son village, Agua Santa. On trouvera ici un nouvel échantillon du talent de la Shéhérazade latino-américaine. Vingt-trois récits burlesques ou sombres, de nostalgie ou de colère, d’ironie ou de révolte. Vingt-trois contes d’une prodigieuse diversité de situations, où la romancière de La Maison aux esprits révèle les mille et une facettes de son inspiration.
L’évangile de Jimmy
« Je m’appelle Jimmy, j’ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m’annoncer que je suis le clone du Christ ». D.V.C. « Tout le livre est brillant, touchant et diablement ou divinement habile » Stéphane Hoffmann, Madame Figaro. « Un polar étourdissant où D.V.C joue avec les nerfs de son héros et de ses lecteurs, éblouis puis sonnés par autant de virtuosité narrative. »
Guérilla social club
Deux hommes disparaissent à Madrid. Un autre à Paris et une femme à Buenos Aires. Chaque fois, le même scénario : les victimes sont enlevées et leur cadavre retrouvé mutilé. Toutes ont aussi un passé commun : leur combat contre les dictatures d’Amérique latine dans les années 1970 et 1980. Parmi ces disparus figure l’un des amis du journaliste madrilène Diego Martín. Il décide de se pencher sur cette affaire pour son émission de radio, aidé par la détective Ana Durán, sa complice de toujours, et par l’avocate Isabel Ferrer.
Une enquête de tous les dangers qui va les mener de l’Espagne à l’Argentine en passant par le Chili, et les obliger à se confronter aux fantômes de l’Histoire. Ce qu’ils découvriront fait froid dans le dos, car, quarante ans après l’opération Condor, le rapace continue de voler. L’auteur de l’acclamé Mala Vida, finaliste du Grand Prix des lectrices de Elle, revient avec un nouvel opus, plus haletant que jamais, à cheval entre l’Europe et l’Amérique latine, où le passé vient frapper à la porte d’anciens guérilleros… Ennemis un jour, ennemis toujours.
Noir canicule
Nous sommes en 2003. Lily est taxi. Elle accompagne un couple de vieux agriculteurs sur la route de Cannes, en pleine fournaise. Et si la canicule se prolongeait indéfiniment ? Sur l’autoroute, les bolides klaxonnent de loin, fusillent le rétroviseur d’appels de phare et passent en trombe. À mesure que la température monte, les personnages se dévoilent, entre amour et violence. Lily songe à sa plus grande fille, Jessica, que l’adolescence expose aux premières déconvenues sentimentales. À son ex-mari, qui l’a quittée pour une femme plus jeune. À leurs anciens jeux érotiques… Il y a quelque chose de pourri dans l’atmosphère. La vie semble se résumer à une peur de souffrir. Et le lecteur est loin d’imaginer ce qui l’attend…
Racontez-moi les flamboyants
Racontez-moi les flamboyants : mentez-moi, mais enchantez-moi, refaites-moi le monde… Cette prière dérisoire et passionnée, c’est celle qu’adresse à tous et à toutes Edwina, depuis que sa mère Charlotte, grande dame de la bourgeoisie des Chartrons, à Bordeaux, a tout plaqué pour suivre un mystérieux amant américain. Celle aussi qui fait d’Edwina, pour la narratrice de ce roman, un sujet d’enchantement et de fascination. Et l’auteur du Petit Matin (Prix Interallié) et de Crépuscule, taille unique, de nous conter avec une complicité souriante le destin de cette cousine fantasque, future reine du jet-set international… Sauf que la romancière, elle, n’oublie pas la réalité, et nous peint avec délectation, des années 30 à nos jours, les personnages, les mœurs, le langage d’une société en voie de disparition.
L’enfant aux loups
Un scandale politique, un procès sensationnel, une coupable qui s’effondre : tout, dans la chute de Christine Valbray, n’est-il pas parfaitement clair ? Ce troisième volet de la biographie romanesque de la « Sans Pareille » nous montre qu’il n’en est rien : il arrive que ce soit la victime elle-même qui décide de gravir les marches menant au supplice. L’Archange de Vienne était l’histoire d’une trahison voici l’histoire d’une vengeance. L’éblouissante Christine, intelligente, séduisante, hier entourée d’amis, est à présent seule. Même Françoise, la narratrice, n’éprouve que lassitude et dégoût au spectacle d’une société à ce point infiltrée par le mensonge, l’égoïsme et l’intérêt. C’est elle pourtant qui, réfugiée avec ses trois enfants dans la lagune de Venise, va finalement répondre à la question: comment, au nom de quoi revenir à ce monde-là et se battre ? Et si le secret pour affronter les loups, c’était à un enfant que nous devions le demander ?
Les trois quarts du temps
Un roman qui porte sur une période de soixante-dix ans n’est plus un roman mais {plusieurs}. Il commence par une nuit de noces en 1913, celle d’Hermine, une femme peintre qui connaîtra la célébrité. Il se poursuit par la naissance de sa fille Louise, en 1918, puis par les…trois quarts de la vie de Louise. Ecrasée par la personnalité de sa mère, Louise ne parvient pas à savoir qui elle est et ce qu’elle veut. Elle épouse en 1944 un étudiant en médecine qui mourra de tuberculose. Le remariage de Louise, la naissance de trois filles, son travail de journaliste, la découverte de sa vocation : autant de jalons de cette {longue marche} à la recherche de soi-même, de son identité. A travers le destin de trois générations, c’est le destin de la femme que l’auteur nous dévoile. Le couple, le rapport mère-fille, le travail, la création, le besoin d’émerger du carcan qu’imposent une époque, une éducation : tout ce qui fait les bonheurs et les difficultés de la vie d’une femme est vécu par les héroïnes du roman. {Les Trois Quarts du temps} dégage un optimisme profond, un goût de vivre, une complicité dans les relations humaines où le lecteur puisera, au-delà du plaisir de lire un vrai roman, l’occasion de réfléchir à sa propre existence.
Ohio
Par un fébrile soir d’été, quatre anciens camarades de lycée désormais trentenaires se trouvent par hasard réunis à New Canaan, la petite ville de l’Ohio où ils ont grandi. Bill Ashcraft, ancien activiste humanitaire devenu toxicomane, doit y livrer un mystérieux paquet. Stacey Moore a accepté de rencontrer la mère de son ex-petite amie disparue et veut en profiter pour régler ses comptes avec son frère, qui n’a jamais accepté son homosexualité. Dan Eaton s’apprête à retrouver son amour de jeunesse, mais le jeune vétéran, qui a perdu un œil en Irak, peine à se raccrocher à la vie. Tina Ross, elle, a décidé de se venger d’un garçon qui n’a jamais cessé de hanter son esprit. Tous incarnent cette jeunesse meurtrie et désabusée qui, depuis le drame du 11-Septembre, n’a connu que la guerre, la récession, la montée du populisme et l’échec du rêve américain. Chacun d’entre eux est déterminé à atteindre le but qu’il s’est fixé. À la manière d’un roman noir, cette fresque sociale et politique hyperréaliste s’impose comme le grand livre de l’Amérique déboussolée et marque l’entrée en littérature d’un jeune écrivain aussi talentueux qu’ambitieux. « Le cœur de ce premier roman ambitieux n’est pas les grandes déclarations dont il se fait l’écho mais les plus petits moments qu’il dépeint, le portrait sincère qu’il brosse de vies abîmées et contrariées. Car c’est à l’échelle humaine que se révèle la vérité du monde dans lequel nous vivons. » The New York Times
Sérotonine
« Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour » écrivait récemment Michel Houellebecq. Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman, son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue. Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret.
Mémoires d’outre-tombe
Les Mémoires d’outre-tombe sont la principale œuvre de François-René de Chateaubriand (1768-1848), dont la rédaction commence en 1809, sous le titre Mémoires de ma vie, et s’achève en 1841. L’édition originale des Mémoires d’outre-tombe, titre final du projet, est publiée en douze volumes entre 1849 et 1850 chez Penaud frères (Paris), après une diffusion en feuilleton dans le journal La Presse. Chateaubriand souhaitait que ces mémoires ne soient publiés qu’après sa mort, d’où leur titre.
Ce livre comprend des extraits commentés. C’est une étude critique illustrée.
La vie de Chateaubriand, l’homme qu’il était, sa bibliographie, une analyse des Mémoires d’Outre-tombe, une étude littéraire et des thèmes de réflexion.
Colson whitehead
Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à cœur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l’université, il voit s’évanouir ses rêves d’avenir lorsque, à la suite d’une erreur judiciaire, on l’envoie à la Nickel Academy, une maison de correction où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood se lie toutefois d’amitié avec Turner, en qui il trouve un allié précieux. Mais l’idéalisme de l’un et le scepticisme de l’autre auront des conséquences déchirantes. Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead est l’un des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense. S’inspirant de faits réels, il continue d’explorer l’inguérissable blessure raciale de l’Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d’innocents, victimes de l’injustice du fait de leur couleur de peau. Un roman bruissant d’humanité et de souffrance. Télérama. Somptueux. L’écriture est précise, concrète, incarnée. Le Monde.
Qui se souvient de cette folle ambition : le cinéma va changer le monde ? Démiurges au centre de l’intrigue, un trio de meilleurs amis qui vont devenir les beaux-frères ennemis : Jean-Pierre Rassam, Claude Berri, Maurice Pialat. La soeur du premier, Anne-Marie, épouse le deuxième, dont la soeur, Arlette, vit avec le troisième. Ils ne vieilliront pas ensemble. Autour d’eux, Christophe Donner fait tourner la ronde non autorisée des seventies : Raoul Lévy, Brigitte Bardot, Jean Yanne, Macha Méril, Jean-Louis Trintignant, Éric Rohmer, Sami Frey… La grande histoire crève le grand écran : Mai 68 terrorisant le festival de Cannes ; Rassam et Berri à bord de la Mercedes de Truffaut allant sauver les enfants de Milos Forman dans une Prague envahie par les chars soviétiques ; l’improbable épopée de Godard dans les camps d’entraînement palestiniens. Et puis, gueule de bois : après la grande bouffe des utopies, tous y en ont vouloir des sous ! Cinéastes grandioses, producteurs têtes brûlées, alcool à haute dose, parties de poker, de sexe et de drogue : des vies qui sont des films, des films qui mettent la vie en danger. Car on se tue beaucoup en ce temps-là, quand on joue encore vraiment sa peau avec l’art? Orson Welles peut lâcher sa malédiction ironique : « Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive. »
Les vendanges tardives
Deux photos. Sur l’une, trois adolescentes : La Châtain, La Brune, La Rouquine. Elles ont pris la pose des coureurs prêts à s’élancer sur la piste avant le départ d’une course. Sur l’autre : les mêmes. Dans la même position… une quarantaine d’années plus tard. Entre ces deux photos, la déferlante de la vie… Un an, avant que la seconde ne soit prise, La Châtain a choisi de terminer son parcours sereinement entre ses images pieuses… et ses souvenirs érotiques ; La Brune a choisi, elle, de le terminer au plus vite grâce à l’alcool. Quant à La Rouquine, avec l’énergie qui lui est propre, elle a choisi de ne pas faire partie des gens qui «se croient heureux parce qu’ils sont immobiles»… Alors, elle bouge ! Pour ne pas être exclue par l’âge, elle décide de prendre en main un exclu de la société, avec l’espoir d’une inclusion commune… Comment La Châtain et La Brune vont-elles se rallier à la cause de La Rouquine ? Comment les trois amies d’enfance à nouveau réunies vont-elles nous prouver que les vendanges tardives ne sont pas réservées qu’aux raisins ? C’est toute l’histoire de ce livre tonique où Françoise Dorin observe les sentiments, les êtres et les choses avec un regard presque noir… derrière des lunettes presque roses !
La cité de la joie
Un prêtre catholique français, un jeune médecin américain, une infirmière et un tireur de pousse-pousse indien se rencontrent sous les cataractes de la mousson. Ils s’installent dans l’hallucinant décor d’un quartier de Calcutta pour soigner, aider, sauver. Condamnés à être des héros, ils vont se battre, lutter, vaincre. Au milieu des inondations, des rats, des scorpions, des eunuques, des dieux, des fêtes et des soixante-dix mille « lumières du monde » qui peuplent la Cité de la joie. Leur épopée est un chant d’amour, un hymne à la vie, une leçon de tendresse et d’espérance pour tous les hommes de notre temps.
Lot de 3 ouvrages de Jean Hamburger.
Né à Paris, le 15 juillet 1909.
Études de sciences en Sorbonne, puis de médecine. Successivement chef de clinique en 1936, médecin des hôpitaux en 1945, agrégé en 1946, médecin de l’hôpital Necker en 1949 et professeur de clinique néphrologique de 1958 à 1982. Dirige pendant la même période un laboratoire de recherches de l’INSERM et du CNRS sur le rein et l’immunologie de greffe.
Fondateur et vice-président de la Fondation pour la recherche médicale.
Créateur du concept de réanimation médicale (1953) et de la discipline qu’il a proposé de nommer néphrologie, étude du rein normal et des maladies du rein. Réalisateur du premier rein artificiel français (1955). Premières greffes de rein réussies (premier succès prolongé 1953, premiers succès définitifs entre faux jumeaux 1959 et entre non-jumeaux 1962). Recherches fondamentales sur l’immunologie des maladies rénales, l’immunologie de greffe et les maladies auto-immunes.
À partir de 1972, auteur d’une série d’essais et œuvres littéraires consacrés à la réflexion d’un biologiste sur la condition humaine, sur les causes de la fragilité du monde actuel, sur la recherche d’un équilibre entre les impératifs biologiques et les exigences spirituelles de l’homme, et sur les limites et les “césures” de la connaissance. En même temps, son attachement à la langue française l’a conduit à publier une Introduction au langage de la médecine et à animer un Dictionnaire de médecine.
Il a reçu divers prix littéraires
Il a été élu à l’Académie française le 18 avril 1985, au fauteuil de Pierre Emmanuel (4e) et reçu sous la coupole le 16 janvier 1986 par Jean Bernard.
Mort le 1er février 1992.
Le roman des Jardin
Dans ce récit, Alexandre raconte donc, avec une drôlerie de chaque page, qu’il a voulu être « normal », pour échapper à sa tribu de fous. Il y avait là son père, bien sûr, dit « Le Zubial, » qui déposait des chèques en blanc signés dans des cabines téléphoniques. Son grand-père, « le Nain jaune », qui finançait la droite et la gauche, après avoir été un dignitaire de Vichy; sa grand-mère, dite « l’Arquebuse, » maîtresse officielle de Paul Morand et amoureuse impénitente. Il y avait sa propre mère dont les amours diverses inspirèrent à Claude Sautet (dont elle eut un fils) l’inoubliable César et Rosalie; il y avait surtout « Zouzou, » la gouvernante, celle qui sert de fil conducteur à cette épopée d’une grande famille plutôt bizarre et qui coucha avec plusieurs générations de Jardin – qu’on appelle aussi les « doubles rates » tant ils courent frénétiquement après le bonheur
Veillées pour les mots
Cet ouvrage compare le discours du martyre chez Césaire, discours ayant pour horizon la mort du héros, à celui du deuil chez Condé et Chamoiseau, discours ayant la mort du héros pour point de départ et le renouvellement de la communauté qui porte son deuil comme dénouement. Il s’agit de lire ces oeuvres à la fois en tant qu’allégories de la Martinique et de l’écriture et en tant qu’intertextes, questions et réponses, les uns des autres.
Sous le Novgorod
Il était une fois une princesse russe nommée Anne ; elle épousa un roi de France, Henri. C’était il y a fort longtemps : en 1051 …
Une turbulente saga russe où ne manque aucun des ornements du grand roman historique à la Walter Scott : chevauchées dans la neige, hordes de loups, monceaux de fourrures, princesses ardentes et trahies, dames d’atour, rois tiraillés entre les exigences de la politique et d’innombrables pulsions physiques, non moins impérieuses … Irène Frain, Paris Match. Aventures, amours contrariées, rivalités sanglantes, sabbats de sorcières à l’ombre des cathédrales … c’est le grand chambardement des âmes et de la fatalité tel que les aime Régine Deforges. Françoise Ducout, Elle. Belles princesses, trouvères, enchanteurs, chevalier au masque d’argent, moine paillard, messe noire, adoubement, couronnement et batailles, et de l’amour comme on l’aime en tout temps. Et, traversant intacte ce morceau d’histoire, la dame venue de loin, habitée tout au long du souvenir poignant des clochers bulbeux de Novgorod.
Désert brûlant
Il est risqué d’être honnête surtout quand on est avocat. Grégory, envoyé à Vienne par son cabinet parisien, découvre que l’affaire qu’il devait défendre est douteuse. Il abandonne le procès en cours. Aussitôt licencié, il est chômeur. Il n’a aucune envie de rentrer à Paris. L’une de ses relations, un avocat international, le retrouve et lui propose, pour cinquante mille dollars d’honoraires, une mission apparemment simple. Il faudrait accompagner, chez sa mère divorcée, à Long Island, la fille d’un aristocrate autrichien. Grégory, à court d’argent, tombe dans le piège. Bientôt, il découvre un château, un océan de fric et une fille superbe. Leur trajet sera celui de tous les périls. Lorsqu’ils traverseront le désert du Nevada, leur vie ne vaudra plus grand-chose. Une fois de plus, Christine Arnothy nous entraîne dans une intrigue à l’image de ce siècle où l’argent, la mort et l’amour s’entrechoquent. Pas une seconde à perdre, pour Grégory et Jennifer, s’ils veulent survivre ou tout simplement vivre… et peut-être s’aimer un jour.
Texaco
« Une vieille femme câpresse, très grande, très maigre, avec un visage grave, solennel, et des yeux immmobiles. Je n’avais jamais perçu autant d’autorité profonde irradier de quelqu’un… Elle mélangeait le créole et le français, le mot vulgaire, le mot précieux, le mot oublié, le mot nouveau… » Et c’est ainsi que Marie-Sophie Laborieux raconte à l’auteur plus de cent cinquante ans d’histoire, d’épopée de la Martinique, depuis les sombres plantations esclavagistes jusqu’au drame contemporain de la conquête des villes. D’abord, les amours d’Esternome, le « nègre-chien » affranchi, avec la volage Ninon qui périt grillée dans l’explosion de la Montagne Pelée, puis avec Idoménée l’aveugle aux larmes de lumière, qui sera la mère de Marie-Sophie. Dans les temps modernes, Marie-So erre d’un maître à l’autre, au gré de mille et un « djobs » qui l’initient à l’implacable univers urbain. Ses amours sont sans lendemain. Devenue l’âme du quartier Texaco, elle mène la révolte contre les mulâtres de la ville, contre les békés qui veulent s’approprier les terres, contre les programmes de développement qui font le temps-béton. Patrick Chamoiseau a sans doute écrit, avec Texaco, le grand livre de l’espérance et de l’amertume du peuple antillais, depuis l’horreur des chaînes jusqu’au mensonge de la politique de développement moderne. Il brosse les scènes de la vie quotidienne, les moments historiques, les fables créoles, les poèmes incantatoires, les rêves, les récits satiriques. Monde en ébullition où la souffrance et la joie semblent naître au même instant.
Os de lune
Entre rêve et réalité, une jeune femme est partagée entre deux mondes, entre deux vies. Dans la première, elle est la mère d’une adorable petite fille, dans le New York de la fin des années 80 ; dans la seconde, elle parcourt avec un garçon qu’elle n’a jamais eu l’étrange monde de Rondua, où les animaux parlent, et où le danger rôde… » Un livre que j’ai dévoré ! Il y a longtemps que ça ne m’était pas arrivé. » Stephen King » On range parfois les romans de Jonathan Carroll sous l’étiquette du réalisme magique. C’est sûr qu’il y a de la magie à l’œuvre (…) : celle d’un écrivain à la voix originale et au style époustouflant. » Jacques Baudou, » Le Monde «
Des vies en mieux
Billie a 13 ans. Elle n’a connu que les coups et la misère. Un matin, en classe, elle découvre On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset et l’amitié. Sa vie va changer.
Mathilde a 24 ans. Un jour, elle oublie son sac à main dans un café. Un homme le lui rend la semaine suivante et, à cause de cet homme justement, elle décide de changer de vie.
Yann a 26 ans. Un soir, il rend service à son voisin de palier qui l’invite à dîner pour le remercier. Au cours de cette soirée, il réalise que sa vie n’a aucun intérêt et qu’il doit tout recommencer.
Trois prénoms. Trois histoires. Trois jeunes gens d’aujourd’hui, déterminés et courageux, qui préfèrent encore se tromper de vie plutôt que de n’en vivre aucune.
Comme une ombre
Alexandra, la ravissante fille du milliardaire Richard Dickinson, se cherche en parcourant le monde. D’un tempérament plutôt indépendant, elle ne veut plus de sa jeunesse dorée ni des gardes du corps qui la suivent partout. D’ailleurs, elle s’acharne à les faire craquer les uns après les autres… Cependant, avec le nouvel ange gardien dont son père l’affuble, les choses s’annoncent différemment: en bon militaire, Tom Drake semble bien décidé à remplir sa difficile mission et à résister aux affronts de celle qu’il considère comme une petite fille gâtée. De Rio aux mystérieux palais sahariens, Tom la suivra comme une ombre. Coûte que coûte. Pourtant, à Marrakech, lorsqu’Alexandra lui joue un mauvais tour en faisant croire qu’elle a été enlevée, Tom est à deux doigts de jeter l’éponge. Mais il résiste encore. Et quand Alexandra est réellement kidnappée, il est le premier à risquer sa vie pour sauver celle de la jeune femme…
A la trace
A la trace tranche sur les romans précédents par sa structure ambitieuse. L’action progresse staccato. L’art du pisteur, évoqué par une citation en début de chapitre, illustre la manière dont chacun des protagonistes va laisser des traces. Toutes, à un moment donné, se recouperont : septembre 2009.- Milla Strachan, lasse de vingt ans de mariage-maltraitance, plaque son mari et est embauchée par la Presidential Intelligence Agency, branche des services secrets. La PIA surveille un groupuscule islamiste qui semble attendre une importante livraison par bateau. – Lemmer, l’antihéros de Lemmer l’invisible, est chargé par un défenseur des espèces animales menacées d’assurer le transfert à la frontière du Zimbabwe de deux inestimables rhinos noirs. Lors d’une fusillade, il est dépossédé de son Glock, où ses empreintes abondent. Il n’aura de cesse de le récupérer – Milla s’entiche d’un aventurier, Lukas, prétendument archéologue, en réalité archéologue-gentleman-cambrioleur. Il combat un gang allié aux Islamistes qui a embarqué par accident ses économies et refuse de les luirestituer. L’action de Lukas va croiser celle des services secrets, qui le prennent à tort pour un terroriste. – Mat Joubert, au service de l’agence de détectives privés créée par l’ex-inspecteur Griessel (deux revenants !) enquête sur la disparition de Davie Flint, cadre de l’Atlantic Bus Company, qui s’est volatilisé devant son club de gym.
Où es-tu ?
Il avait rêvé d’un idéal, elle l’aimai… tout simplement.
Adolescents, Susan et Philip représentaient tout l’un pour l’autre. Avec l’optimisme de la jeunesse, ils s’étaient promis de s’aimer pour toujours.
Mais la vie va les écarter l’un de l’autre comme deux étoiles soumises aux lois de la gravitation. Suzan affrontera la violence des ouragans en Amérique centrale, tandis que Philip réussira à Manhattan. À l’exception de quelques rencontres furtives à l’aéroport de Newark, ils ne sauront de leurs vies respectives que ce que disent les lettres qu’ils vont s’écrire pendant des années. Sans que jamais ne se brise le lien qui les unit.
Philip avait promis à Susan qu’il serait toujours là s’il lui arrivait quelque chose. Il ne pouvait pas savoir que cette promesse allait profondément bouleverser sa vie et que, pour l’honorer, il devrait ouvrir son cœur à l’inconnu.
Les dessins de la première et de la 4ème de couverture sont de Mylène Farmer.
Sauver Ispahan
Ispahan, 1721. La capitale de la Perse est au faîte de sa splendeur et de son raffinement, mais de lourdes menaces s’accumulent autour d’elle. Jean-Baptiste Poncet a trouvé refuge dans cette ville heureuse où il exerce soit métier d’apothicaire, en compagnie de sa femme Alix et de leurs enfants. Vingt ans ont passé depuis les aventures contées dans L’Abyssin. L’arrivée en ville d’un mystérieux inconnu va rompre la vie paisible de Jean-Baptiste et le précipiter, à la recherche d’un ami menacé, dans un périple aventureux vers le Caucase, les steppes de l’Oural, jusqu’aux redoutables khanats de l’Asie centrale. Pendant ce temps, Ispahan assiégée tente de résister aux coups de ses ennemis afghans. Alix et sa fille Saba prennent une part décisive dans cet événement. Au cours de cet ultime assaut, vont se nouer tous les fils d’une intrigue foisonnante : on retrouve tout au long du livre la vivacité, la tendresse et l’humour qui ont fait le succès de l’Abyssin.
Le roman des Jardin
Dans ce récit, Alexandre raconte donc, avec une drôlerie de chaque page, qu’il a voulu être « normal », pour échapper à sa tribu de fous. Il y avait là son père, bien sûr, dit « Le Zubial, » qui déposait des chèques en blanc signés dans des cabines téléphoniques. Son grand-père, « le Nain jaune », qui finançait la droite et la gauche, après avoir été un dignitaire de Vichy; sa grand-mère, dite « l’Arquebuse, » maîtresse officielle de Paul Morand et amoureuse impénitente. Il y avait sa propre mère dont les amours diverses inspirèrent à Claude Sautet (dont elle eut un fils) l’inoubliable César et Rosalie; il y avait surtout « Zouzou, » la gouvernante, celle qui sert de fil conducteur à cette épopée d’une grande famille plutôt bizarre et qui coucha avec plusieurs générations de Jardin – qu’on appelle aussi les « doubles rates » tant ils courent frénétiquement après le bonheur
Brooklyn follies
Nathan Glass a soixante ans. Une longue carrière dans une compagnie d’assurances à Manhattan, un divorce, un cancer en rémission et une certaine solitude qui ne l’empêche pas d’aborder le dernier versant de son existence avec sérénité. Sous le charme de Brooklyn et de ses habitants, il entreprend d’écrire un livre dans lequel seraient consignés ses souvenirs, ses lapsus, ses grandes et petites histoires mais aussi celles des gens qu’il a croisés, rencontrés ou aimés. Un matin de printemps de l’an 2000, dans une librairie, Nathan Glass retrouve son neveu Tom Wood, perdu de vue depuis longtemps. C’est ensemble qu’ils vont poursuivre leur chemin, partager leurs émotions, leurs faiblesses, leurs utopies mais aussi et surtout le rêve d’une vie meilleure à l’hôtel Existence… Un livre sur le désir d’aimer. Un roman chaleureux, où les personnages prennent leur vie en main, choisissent leur destin, vivent le meilleur des choses – mais pour combien de temps, encore, en Amérique ?…
Une vie
Jeanne, fille unique très choyée du baron et de la baronne Le Perthuis des Vauds, avait tout pour être heureuse. Son mariage avec Julien de Lamare, rustre et avare, se révélera une catastrophe. Sa vie sera une suite d'épreuves et de désillusions.
Ce roman, le premier de Guy de Maupassant, est une peinture remarquable des moeurs provinciales de la Normandie du XIXe siècle: hobereaux, domestiques, paysans sont décrits avec beaucoup de réalisme.
Le plus bel âge
Ils sont six amis d’université, quatre filles et deux garçons, et ont choisi New York, la ville de tous les possibles, pour mener leur vie d’adulte. Mais au rythme des mariages, naissances, échecs professionnels et personnels, leurs rêves et ambitions ne tardent pas à se heurter à l’épreuve de la réalité. En mettant en scène leurs vies entremêlées, les amitiés et les amours qui se nouent et se dénouent, Joanna Smith Rakoff fait la chronique d’une génération perdue, qui, entre espoirs et désillusions, essaie de trouver sa place dans le monde…
Nous parlerons de Rome
“Il est des jours où la seule beauté de Rome suffit au bonheur.” Cette phrase de Stendhal, claire et mystérieuse, mêlant la beauté et le bonheur à la solitude et à une secrète mélancolie, pourrait servir d’exergue au nouveau roman de Michel Dorit. Il y chante à la fois l’amour d’une ville et le charme des “âmes sensibles”. Pourtant son héros n’a rien d’un romantique. Brillant avocat parisien, parfaitement à l’aise dans la vie, séducteur ayant connu beaucoup de bonnes fortunes, préférant l’amour à l’ambition, il semble n’avoir vécu que pour le plaisir. Mais de toutes ces liaisons, celle qui a le plus compté, celle à laquelle il sacrifierait toutes les autres, c’est sa liaison avec une ville. Une ville où il retourne constamment, qui l’attire, dont il n’a jamais épuisé toutes les impressions fortes qu’il en recevait. Cette vocation remonte très loin. Dans son enfance, son père lui a fait lire Stendhal. Et les Promenades dans Rome ont été depuis lors son compagnon le plus fidèle, le seul talisman qui lui ouvrait toutes les portes. Puis, le 13 juin 1944, il a fait son entrée dans la Ville éternelle, sous l’uniforme, et il a défilé avec les vainqueurs devant l’Arc de Constantin. Trente-cinq ans plus tard, nous allons vivre avec lui, en quelques jours, trois brèves idylles interrompues, trois rencontres, trois rendez-vous avec le destin.
Les rois sans visage
Une jeune fille passe, marchant le long du quai d’un pas lent; le vent soulève son manteau noir, trop large…Qui est-elle? Qu’annonce-t-elle? Deux hommes l’observent, attirés, inquiets.L’un, Thomas Joubert, est jeune. Depuis des années, il cherche à connaître les secrets que détient l’autre, Antoine Vecchini, celui qu’il appelle le Vieux Salaud » et qui vit retiré dans une maison de ce port du Sud.Le vieil homme, habile, retors, prudent, a connu tous ceux qui, sur le devant de la scène, ont occupé les pouvoirs: présidents, hommes politiques, banquiers, académiciens… Il n’ignore rien de leur passé, de ce qui les unit encore. Il a été auprès d’eux un homme d’influence, le plus souvent dans l’ombre, notant jour après jour ce qu’il voyait et apprenait. Il est tenté de livrer ses secrets pour jouir du scandale, du désordre, parce qu’il sait sa mort proche et qu’il ne peut plus s’offrir d’autres plaisirs.Thomas Joubert doit enfin le rencontrer. Tout à coup, cette jeune fille s’avance, silhouette énigmatique. Visage de l’innocence dans cette partie pleine d’arrière-pensées? Ou, au contraire, présage lourd de menaces, signe et rappel des tragédies passées, de celles qui s’annoncent? Promesse de vie ou de mort pour ces deux hommes?Autour d’eux, Max Gallo fait surgir tout un univers balzacien, le nôtre, celui d’une histoire proche que nous imaginions connaître. Dans ces vies dévoilées, le plus noble se mêle au plus sordide, le résistant croise le tortionnaire, la femme vénale brûlée d’ambition côtoie l’héroïne. Que de Vautrin et de Vidocq! Que d’affaires ténébreuses! Que de passions extrêmes!Où est le vrai? Où, l’imaginaire?Après avoir lu Les Rois sans visage, on ne pourra plus penser de la même manière aux femmes et aux hommes qui ont fait l’histoire de ces dernières décennies. Comme dans La Fontaine des Innocents et l’Amour au temps des solitudes, ses deux derniers romans, Max Gallo se fait ici le maître chroniqueur des passions, des moeurs et des intrigues de notre temps. »
La danse du diable
En apparence, Danny Dennison atout pour être heureux. Ses films ont été de grands succès qui lui ont apporté ce dont chacun rêve à Hollywood : la puissance, l’argent et la célébrité. Mais lui seul connaît l’envers du décor. Lui seul sait ce que dissimule cette façade impeccable. Depuis son enfance, Danny cache une profonde blessure. Depuis ce jour où il s’est renié en prétendant ne pas être juif Depuis ce jour où il a quitté le camp de concentration où il avait vu souffrir et périr toute sa famille… Il faudra que sa route croise celle de l’ensorcelante Luba pour que ressuscite ce passé qu’il croyait mort. Saura-t-il trouver le courage de clamer son secret à la face du monde et d’effacer les mensonges sur lesquels il avait cru pouvoir bâtir sa vie ?
La maison de l’ange
A vingt et un ans, Harriet, une jeune aide-soignante, ne supporte plus son fiancé, qu’elle juge trop possessif. En quête d’indépendance, elle emménage dans une maison d’un quartier mal famé de Sydney. Dans cette demeure, dont la propriétaire pratique les arts divinatoires, Harriet noue des liens d’amitié avec ses nouveaux colocataires : Pamy et son ami philosophe, Bobbie et Jim, un couple homo, Toby, un artiste… Portée par l’atmosphère bohème du lieu, Harriet s’initie aux plaisirs des sens et découvre l’amour. En ce début des années 1960, la vie n’est pas qu’une longue fête sans fin. Quand le drame éclate, vient l’heure des choix et des engagements. Harriet, qui s’est pris de passion pour Flo, la fillette autiste de sa propriétaire, n’hésite pas. Ce petit ange de quatre ans, attachant et mystérieux, est en danger. Elle met dès lors tout en œuvre pour la protéger… Ecrit sous forme de journal, ce roman, où Colleen McCullough a mis beaucoup d’elle-même, retrace le parcours d’une jeune femme résolue à vivre le destin qu’elle s’est tracé.
« – Et l’enfant? demanda Daragane. Vous avez eu des nouvelles de l’enfant? – Aucune. Je me suis souvent demandé ce qu’il était devenu… Quel drôle de départ dans la vie… – Ils l’avaient certainement inscrit à une école… – Oui. À l’école de la Forêt, rue de Beuvron. Je me souviens avoir écrit un mot pour justifier son absence à cause d’une grippe. – Et à l’école de la Forêt, on pourrait peut-être trouver une trace de son passage… – Non, malheureusement. Ils ont détruit l’école de la Forêt il y a deux ans. C’était une toute petite école, vous savez…»
Lune de papier
En 1943, un bombardier B-17 américain est contraint de se poser en catastrophe en Irlande, qui est alors un pays neutre. Le temps de réparer l’avarie et de soigner les membres de l’équipage qui ont été blessés, la vie de la petite communauté rurale de Clonakilty va se trouver bouleversée à tout jamais. Et plus particulièrement celle de la jeune gitane Imelda, et de la fermière Mary Burke… Autour d’un fait réel – l’atterrissage du bombardier – l’auteur a construit un roman poignant, dont le souvenir persiste bien après que le livre a été refermé.
Paradis perdus
Dans la nuit embaumée et chaude de Rabat, Jacques Lareuille confie l’histoire de l’amour fou qui l’a lié à Jeanne, une passion charnelle et intense dont la complexité et l’absolu peu à peu échappent au narrateur, amant désemparé et jaloux qui en subira le mystère et la douleur sans en comprendre l’issue. Bernard Simiot, dans une langue où la justesse de ton, la concision et la sobriété savent rendre l’étrange beauté de ce récit, le feu et la quête qui l’animent, nous invite à pénétrer au coeur du mystère de l’amour et à en méditer l’ineffable pouvoir. Paradis perdus renoue avec une veine plus intimiste, celle de Moi, Zénobie, reine de Palmyre, mais on y retrouve cette vivacité du récit, cette magie de l’espace qui réconcilient le réalisme et les mirages et ont fait l’extraordinaire succès de Ces messieurs de Saint-Malo.
Un enfant de la balle
Le docteur Daruwalla consacre ses recherches à l’identification du gène du nanisme. Ses tribulations le conduisent dans les méandres de Bombay, depuis les villas de Malabar Hill jusqu’aux bouges de Kamathipura. Tour à tour, il rencontre de vénérables jésuites, des médecins de renom et des trapézistes en paillettes… Quand un homme est assassiné dans un club de golf sélect, l’inquiétude le gagne.