Révolutions
Itinéraire d’un garçon pris dans les affres de l’histoire… Tel est l’objet de cet époustouflant roman de Le Clézio, Révolutions, qui n’est pas sans laisser penser aux œuvres de John Dos Passos. Ici, les aventures d’un jeune homme sont celles de Jean Marro, de nationalité britannique mais français, né à Ipoh en Malaisie, ayant fait ses premiers pas sur l’île Maurice, et grandissant dans une petite ville de la Côte d’Azur, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Son enfance et son adolescence, illuminées par les récits chaleureux et nostalgiques de sa tante, tout imprégnés d’ambiances mauriciennes, s’accompagnent des soubresauts politiques traversant le monde, des souvenirs de la Grande Guerre de 14, aux guerres d’Indochine puis d’Algérie. Un temps de décolonisation, d’indépendances ici et là, de révolutions. Un temps qui se double d’un autre (raconté sous la forme d’un journal intime), celui de ces premiers émigrants, partis de Bretagne en 1792, enrôlé dans l’armée révolutionnaire avant de s’installer sur les rives de l’île de France, devenue plus tard l’île Maurice. De ces Bretons au bout du monde à Jean Marro, il pourrait n’y avoir qu’un fil tendu. Affaire de filiation, de quête des origines aussi. Entre descendance et génération se correspondent destins, noms et lieux, de bonds en rebonds, d’échos en ricochets. Voilà tout le récit polyphonique, de héros de fiction, de personnages, de souvenirs, d’anecdotes, entrelardé d’airs de Luis Mariano, cependant que sur les écrans défilent Clark Gable et James Dean, les films de Fellini et d’Antonioni… Dans Le Rêve mexicain ou la pensée interrompue, Le Clézio avait déjà introduit des portraits dans une histoire de civilisation.
D’après une histoire vraie
Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu’un écrivain ne devrait jamais croiser. Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Delphine de Vigan s’aventure en équilibriste sur la ligne de crête qui sépare le réel de la fiction. Ce livre est aussi une plongée au cœur d’une époque fascinée par le Vrai.
La petite chartreuse
Sous une pluie froide de novembre, la camionnette du libraire Étienne Vollard heurte de plein fouet une petite fille en anorak rouge qui, affolée, courait droit devant elle après avoir vainement attendu sa mère, jeune femme fuyante et transparente. Désormais, cet homme va devoir vivre avec les conséquences de l’accident. Affublé d’une paternité d’emprunt, Vollard, jusque-là introverti et solitaire, commence à réciter à l’enfant plongée dans le coma des textes littéraires contenus dans sa mémoire fabuleuse. Lorsque l’enfant s’éveille, elle a perdu l’usage de la parole. Alors, fuyant ses insomnies et ses angoisses anciennes, le libraire emmène Éva marcher dans les paysages de la Grande Chartreuse, lieu sauvage et splendide où vivent des moines qui ont fait vœu de silence. Un gros homme, encombré de lui-même, une mère bien trop jeune, et une fillette précocement fracassée par la vie forment un étrange trio : le triangle des solitudes. Le narrateur de cette histoire, témoin de l’enfance et de la jeunesse de Vollard, exprime sa fascination pour ce libraire inoubliable. Mais ce roman-conte est aussi un hymne inoubliable à la littérature, une méditation sur le fragile pouvoir des livres.
Par amour
« Tout comme mes grands-parents, ma mère parlait peu de la guerre. Ou bien seulement avec d’autres Havrais. Je devinais pourtant qu’ils avaient vécu l’enfer. Un jour, j’ai saisi les raisons de ce silence. La ville n’avait pas seulement été occupée par les Allemands. Nos propres alliés, les Anglais, l’avaient bombardée sans relâche, puis détruite, assassinant nombre de ses habitants. Ce n’était pas une chose à dire.
Alors, j’ai voulu comprendre. Il a fallu retrouver des témoins du drame. Exhumer des archives. Ce que j’ai découvert m’a éclairée sur ce qu’est le courage, l’abnégation, et sur l’amour, qui était demeuré leur seul carburant. »
Voici donc l’histoire de deux familles havraises emportées dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. D’un côté, Joffre et Emélie, concierges d’école durs au mal, patriotes, et leurs enfants ; de l’autre, le clan de Muguette, dont l’insouciance sera ternie par la misère et la maladie.
Du Havre à l’Algérie où certains enfants seront évacués, des chemins de l’exode au sanatorium d’Oissel, ce roman choral met en scène des personnages dont les vies secrètes s’entremêlent à la grande Histoire, et nous rappelle qu’on ne sait jamais quelles forces guident les hommes dans l’adversité.
A ce soir
Au moment de prendre le bain, j’ai enlevé ma montre, une montre offerte par l’homme que j’aime et où l’artiste a inscrit sur le cadran, en demi-cercle, À ce soir. J’ai constaté que le cadran était totalement embué. On dit que la peur crée des sécrétions toxiques. À ce soir était comme effacé. La date, elle, était bien visible. Treize juillet. Dix-sept ans après la mort de Rémi. Le texte qui suit s’est imposé à moi juste après. Il a surgi de la nuit.
Comme un phare dans la tourmente
Au soir de sa vie, Martial, paysan bourru, se remémore le parcours jalonné d’embuches de ses quinze dernières années. Notre vie d’adulte se façonne dans les premières années de notre enfance. Lorsque l’on évoque notre passé, il nous revient le souvenir d’un parent, d’une mamie, que l’on porte dans son cœur, et qui nous a soutenu dans cette étape délicate. Voici l’histoire de Martial et celle de son petit-fils Antoine, qui, au travers des tourments d’une famille qui se consume et se déchire, vont apprendre à se connaître, et à s’aimer. Un récit intime, peuplé d’émotions, de joies et de chagrins, de peurs et d’amours qui parsèment nos mémoires d’enfants.
L’amour ne meurt jamais
Depuis la disparition accidentelle de son mari, Jennifer, journaliste au Chicago Tribune, noie son chagrin dans le travail et se refuse à toute nouvelle implication sentimentale. Quand elle apprend que Samantha – sa grand-mère et confidente de toujours – est tombée dans le coma, Jennifer se précipite à son chevet. Dans la maison de son enfance, la jeune femme découvre les lettres que Samantha lui a écrites pour lui dévoiler le secret qu’elle garde depuis si longtemps. En filigrane, Jennifer devine le message destiné à lui redonner espoir : l’amour ne meurt jamais, il est possible de connaître plusieurs passions au cours d’une même vie. Jennifer saura-t-elle reconnaître et accepter l’amour quand il se présentera à elle, avant qu’il ne soit trop tard ? Avec L’amour ne meurt jamais, James Patterson livre un roman qui mêle secrets, passions et suspense. Une histoire tendre et poignante qui fait tour à tour sourire et pleurer, mais surtout croire en l’amour. Célébré pour ses thrillers – dont Lune de miel, publié aux éditions de l’Archipel-, James Patterson est également l’auteur d’un roman d’amour, Pour toi, Nicolas (Archipoche, 2006), vendu à 3 millions d’exemplaires dans le monde. James Patterson vit entre New York et la Floride, avec sa seconde épouse et leur fils.
La bicyclette bleue
Août touchait à sa fin. Léa, la deuxième fille de Pierre Delmas, qui venait d’avoir dix-sept ans, les yeux mi-clos, assise sur la pierre encore chaude du petit mur de la terrasse de Montillac, tournée vers la plaine d’où montait certains jours l’odeur marine des pins, balançait ses jambes nues et bronzées, aux pieds chaussés de bazardaises rayées. Le bonheur de Léa semble aussi certain que l’est sa beauté. Emmitouflée dans la chaleur de cet été finissant, dans l’amour des siens et les révérences de ses prétendants, jouissant sans retenue de cette campagne bordelaise et du domaine de Montillac dont son père est le propriétaire, elle mène une vie radieuse qui s’annonce pleine de promesses. Habillée en robe légère, oisive, elle s’enivre de cette nature odorante avec cette langueur que confère l’insouciance, prête à succomber aux jeux de l’amour. Et rien ne semble exister sur cette terre qui puisse faire vaciller cet équilibre parfait. Rien si ce n’est que nous sommes en août 1939, que la France bascule dans le second conflit mondial et que l’harmonie cède bientôt la place au chaos. C’est alors, pour Léa, un plongeon dans une réalité qui va la pousser à choisir : se battre ou mourir. Avec La Bicyclette bleue, mêlant savamment la petite et la grande histoire, Régine Deforges signe le premier volume des aventures de Léa Delmas, une héroïne aussi belle que rebelle se débattant dans les remous de l’histoire. Érotisme et suspens ponctuent ce récit d’une éducation sentimentale en temps de guerre dont le succès n’a jamais été démenti.
J’ai toujours cette musique dans la tête
Yanis et Véra ont la petite quarantaine et tout pour être heureux. Ils s’aiment comme au premier jour et sont les parents de trois magnifiques enfants. Seulement voilà, Yanis, talentueux autodidacte dans le bâtiment, vit de plus en plus mal sa collaboration avec Luc, le frère architecte de Véra, qui est aussi pragmatique et prudent que lui est créatif et entreprenant. La rupture est consommée lorsque Luc refuse LE chantier que Yanis attendait. Poussé par sa femme et financé par Tristan, un client providentiel qui ne jure que par lui, Yanis se lance à son compte, enfin. Mais la vie qui semblait devenir un rêve éveillé va soudain prendre une tournure plus sombre. Yanis saura-t-il échapper à une spirale infernale sans emporter Véra ? Son couple résistera-t-il aux ambitions de leur entourage ?
Armance
Je vous parlerai comme à moi-même, dit Octave avec impétuosité. Il y a des moments où je suis beaucoup plus heureux, car enfin j’ai la certitude que rien au monde ne pourra me séparer de vous ; mais, ajouta-t-il. et il tomba dans un de ces moments de silence sombre qui faisaient le désespoir d’Armance. Mais quoi, cher ami ? Lui dit-elle, dites-moi tout; ce mais affreux va me rendre cent fois malheureuse que tout ce que vous pourriez ajouter. Eh bien! Dit Octave… vous saurez tout. Ai-je besoin de vous jurer que je vous aime uniquement au monde, comme jamais je n’ai aimé, comme jamais je n’aimerai ? Mais j’ai un secret affreux que jamais je n’ai confié à personne, ce secret va vous expliquer mes fatales bizarreries. Stendhal entreprit la rédaction d’Armance, son premier roman, en 1826, à la suite d’une déception amoureuse. Ses héros, Octave et Armance, sont deux êtres d’exception qui se méprennent l’un sur l’autre mais parviennent, en passant par toutes les phases de la « cristallisation » stendhalienne, à l’apogée du véritable amour. A la parution, Armance eut si peu de succès que Stendhal songea à se tuer. A présent, les critiques voient dans ce roman les signes d’un génie naissant.
La pie saoule
L’auteur de La Billebaude fait revivre l’aventure passionnée d’un des premiers cheminots. Le forgeron bourguignon Lazare Denizot, envoûté par les locomotives, abandonne amours, pays, amis pour participer à la construction du chemin de fer Paris – Dijon – Lyon – Marseille. Une véritable épopée.
Un seul amour
En 1899 à Fortune’s Rocks, une station balnéaire huppée de la Nouvelle-Angleterre. Fille unique d’un couple de la bonne société de Boston, Olympia est un esprit vif et curieux, tôt initiée aux idées progressistes par son père. L’été de ses seize ans, sa rencontre avec le Dr John Haskell va modifier pour toujours le cours de son existence. Essayiste de talent, médecin des pauvres, c’est un homme marié, père de quatre enfants et de vingt-six ans son aîné. Entre eux la passion est immédiate, absolue, à l’image du scandale qui les éclabousse quand leur liaison est découverte. Déshonorée, dépossédée de l’enfant qu’elle a porté, et bannie loin de celui qu’elle aime, Olympia va devoir aussi affronter le plus terrible des choix.
La rose des vents
En cette année 1936, La rose des vents est undes hôtels les plus en vue de la côte méditerranéenne. Solange Pasquier, la propriétaire des lieux, n’en est pas peu fière. Quand, à la mort prématurée de son mari, elle s’était retrouvée presque ruinée, elle avait décidé, avec l’aide de Mireille la fidèle gouvernante, de transformer la propriété en hôtel. Le charme de la Provence, la vue sur la mer et la cuisine de Mireille avaient permis ce miracle. Un nouvel été s’annonce avec l’arrivée de Marianne, la filleule de Solange, et des vacanciers. Mais les bruits de bottes commencent à résonner dans toute l’Europe et de nouveauxvenus s’installent dans la région. Ces exilés,intellectuels ou artistes, vont goûter un momentaux délices du lieu. Même si la guerre risque àtout moment de les rattraper.
Les loups et la bergerie
Entre le 24 et le 31 décembre 1994, un mystérieux enlèvement et une vague d’attentats menacent le gouvernement. Dans huit jours, Balladur comme Chirac, Rocard comme Delors, Giscard comme Pasqua, Léotard comme Lang devront abattre leurs cartes et dire s’ils sont ou non candidats à l’élection présidentielle. Terrible semaine en vérité que raconte Patrick Poivre d’Arvor en nous promenant des coursives des ministères aux coulisses des chaînes de télévision. Le journaliste le plus regardé de France brosse un portrait ironique et tendre du monde politico-médiatique et découvre, dans un jeu de miroirs, les arrière-pensées des uns, les ambitions des autres, les petites manies et les étranges rapports qui unissent et opposent ces princes aspirant à devenir roi. Un roman de politique-fiction inattendu, qui révèle un Patrick Poivre d’Arvor spectateur attentif et perspicace, mais amusé et distant, du ballet qu’il montre chaque soir à des millions de téléspectateurs.
L’amour pur
Il vit une femme agenouillée près de sa porte qui s’était endormie. La coiffe noire était tombée sur le sole. Il se pencha et il reconnut Rina. Il en fut exaspéré. Il venait de la voir dans les rêveries qui précédaient le sommeil et c’était ce corps qui dormait qui l’empêchait de dormir. Il hésita à la toucher du doigt pour l’éveiller mais il contourna la forme obscure. Au débouché du couloir, il emprunta la galerie qui surplombait la cour intérieur et qui conduisait au corps principal de l’hôtel.Toutefois il revint en hâte sur ses pas dans la crainte soudaine qu’un autre que lui ne la surprît agenouillée devant la porte de sa chambre. Il la prit aux épaules. Rina releva subitement la tête avec un petit cri. Il lui chuchota qu’il était le Père Guimera. Il lui ordonna de regagner sa chambre.
Un monde englouti
Dans les premières années du XXe siècle, une famille bourgeoise habite dans une maison de campagne aux environs de Paris. Les mœurs, les coutumes, les façons de vivre diffèrent si complètement d’avec celles d’aujourd’hui, que la peinture de cette société semble évoquer une civilisation disparue. Pourtant, elle fut celle où grandit l’auteur qui pourrait dire, comme un de ses personnages : Le monde où je vis n’est pas celui où je suis né.
L’irrésolu
Nous sommes en 1884, il n’est pas de bon ton de proclamer dans un estaminet que « Quand on a lu L’Assommoir, on a envie de foutre des bombes partout ». Sur cette simple déclaration, Victor va devoir purger une peine de prison. Un an ferme. L’occasion justement de lire de près Zola et Balzac, que Victor a enfin l’autorisation de se procurer après quatre mois de bonne conduite. En sortant de la prison Saint-Paul à Lyon, Victor a compris quelque chose. On ne doit jamais se résoudre à accepter le sort et la fatalité. D’ailleurs, il n’y a pas de sort, il y a des hommes qui partent à la conquête de leur liberté et qui transforment le monde. Lui qui était indolent, rêveur et docile, devient un frondeur et un homme d’action politique. On accepte de l’embaucher de nouveau à l’usine. Soit, il y retournera. Mais, cette fois-ci, c’est pour se mettre du côté des travailleurs et faire respecter leurs droits. Et si le syndicalisme ne suffit pas pour dire la vérité de la misère sociale, Victor prendra la plume et deviendra journaliste. Patrick Poivre-d’Arvor livre avec L’Irrésolu, prix Interallié 2000, une fiction historique à mi-chemin entre le roman feuilleton et le roman social. À l’encontre des modes plébiscitant le roman du Moi, L’Irrésolu s’affirme comme un roman du retour à l’éveil de la conscience historique et politique. Il est étonnant et plaisant de trouver à travers Poivre-d’Arvor les traces d’Eugène Sue et d’Émile Zola.
Le Fils
Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu’il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu’il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin. Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier – recondoléances, etc. – débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d’attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd. Michel Rostain nous happe dans le récit d’un deuil impensable. Avec une infinie pudeur et une grande finesse, il nous entraîne dans les méandres d’un amour absolu, celui d’un père pour son fils.
Dans un mois dans un an
Les Maligrasse, éditeurs parisiens, reçoivent beaucoup à Saint-Germain-des-Prés. Alain, le maître de maison, aime en secret une comédienne en quête de gloire. Bernard, romancier velléitaire, tente en vain de séduire une fille insaisissable. Le jeune Édouard, conquérant provincial et désarmé, perd son amour aussitôt qu’entrevu. Et tous, dans l’ivresse des plaisirs mondains, de poursuivre des rêves illusoires tout en faisant le malheur de leurs proches. L’oeuvre de Françoise Sagan est légère, nonchalante, cruelle. On joue, on ment, on s’ennuie, on souffre. Un jour, dans un mois ou dans un an, ses personnages auront cessé d’aimer. Et ils seront à nouveau seuls. Oubliées l’amertume et la tristesse, ils repartiront à la chasse au bonheur.
J’ai renoncé à vous séduire
Après Du bon usage de la lenteur, Pierre Sansot propose ici un » bon usage de la séduction « . Suite de courtes fictions, qui sont autant de variations sur le thème du renoncement au monde, ce livre renoue avec le ton des moralistes français. Tour à tour drôle, provocant, sarcastique, violent ou tendre, il témoigne d’abord d’un grand amour des femmes et de la vie. Et si l’auteur – qu’on reconnaîtra sous bien des masques – renonce à la séduction, que la haine, l’égoïsme ou la volonté de dominer défigurent, c’est au profit d’une écoute plus attentive des êtres et des choses. Le monde alors ne disparaît pas tout à fait : il » existe avec moins d’arrogance « , et permet à l’auteur d’aborder aux rivages, peu décrits ou parcourus, de la tendresse. » J’ai mis un terme aux jeux souvent insignifiants, parfois cruels de la séduction. J’ai pris le risque d’aimer et de m’exposer. Je me dis que je suis en mesure de souffrir si les circonstances l’exigent et qu’à me réserver, comme je le faisais autrefois, je passais à côté de la vie. Quoi qu’il arrive, ma joie à exister aura été sans commune mesure avec mon ancienne façon élégante, distraite de briller, de conquérir.
L’indésirable
Si les hommes parviennent à transformer le monde, qu’est-ce que l’action d’un homme d’action peut transformer de lui-même ? Il ne suffit pas de faire le tour de la terre pour accomplir sa propre révolution : Frank, parti pour épouser l’Histoire en Amérique, découvre au fil des combats la pesanteur de l’âme européenne. Trop lucide pour croire en l’efficacité de sa « force d’appoint, mais trop actif pour se repaître de ses doutes, il choisira de disparaître pour n’avoir pas à choisir entre le jour et la nuit. Il a pourtant cru les confondre et les saisir ensemble en la personne de Célia. Mais Célia, c’est l’étrangère, l’insaisissable. Cette grande sueur impossible qui atteste que tous les hommes ne sont pas frères mais resteront marqués différemment par le bleu singulier de leur ciel d’enfance. Du moins Frank a-t-il rencontré, dans cette histoire qui n’¢tait pas la sienne, des camarades qui n’en attendaient rien mais qui savaient répondre devant elle de leur parole donnée. En apparence solitaire, son sacrifice n’a d’autre sens que celui de maintenir intacte cette sorte de fidélité. La simple existence et la lutte de ces militants font de ce procès-verbal d’un suicide tout le contraire d’un hymne au désespoir.
Bijoux de famille
Depuis le temps des crinolines jusqu’à celui des combats de rue, voilà l’histoire de quelques grandes familles roumaines et plus particulièrement de la dynastie des Coziano. Le premier tome conduit le récit jusqu’à l’avant-veille de la grande guerre: la révolte des paysans, en 1907, annonce l’effondrement imminent de ce monde ancien qui nous est montré. Mais le roman commence un soir de 1862 et nul, parmi les invités des Coziano, ne peut prévoir, évidemment, que la jeune fille de la maison fera mourir un ministre, que la position des astres, certain 19 juillet, favorisera des amours coupables mais sera fatale à l’ordre public, que de fabuleux bijoux de famille changeront de mains en de singulières circonstances – ni que tout cela, du reste, n’aura bientôt plus aucune importance.
Chemin de la Lanterne
Le Chemin de ,là Lanterne, c’est celui que reprennent côte à côte Louis Nucera et le vieil oncle qu’il est venu retrouver à Nice, ville natale qui ne cesse d’être la matrice d’éternels retours. Voici donne fleuve du souvenir remonté à deux, avec ses échanges de regards aux effets de miroirs qui se renvoient la balle à l’infini, et ses silences imprévus où la mémoire de l’aïeul, sollicitée sans répit, reprend souffle et poursuit son voyage à contre courant. A quatre-tvingt-huit ans, l’oncle-Antoine reste l’homme d’un seul amour pour la fiancée du temps vert, fauchée en pleine éclosion comme le sont les fleurs dont elle porte le nom : Rose. Amour partagé et fervent, mais resté inaccompli, alors même qu’Antoine, jeune survivant du carnage de la Grande Guerre, allait prendre la main de Rose pour toujours. Plus de soixante printemps vécus sans elle mais dédiés au printemps de son visage, saison unique, ont gardé au vieux solitaire une fraîcheur surprenante et donnent à ses confidences une force émotionnelle vite contagieuse. C’est cet alliage qui, le livre refermé, rend la célébration de cet amour inoubliable.
Oublier Palerme
Babs – diminutif de Barbara est de ces blondes, tout occupées d’efficacité, comme on en rencontre par centaines à New York dans le monde de la presse féminine. Elle a l’air saine et bien lavée elle est rédactrice à Fair, un magazine réputé. Sa carrière comme un galop forcené, sa réussite professionnelle, on dirait qu’elle n’a que cela en tête. Mais est-ce là sa vraie nature? N’est-elle pas plutôt prise au piège de son entourage, un petit monde où l’arrivisme est l’unique loi ? Si, comme l’écrit Céline, « on n’échappe pas au commerce américain », Babs alors est une prisonnière. Société féroce. Du moins aux yeux de Gianna Meri, l’amie de Babs, une jeune Palermitaine rescapée des bombardements de 1944 qui ont laissé la Sicile meurtrie.
Comme beaucoup de ses compatriotes de l’après-guerre, Gianna est venue à New York refaire sa vie. Elle aussi est rédactrice à Fair. Mais, quoiqu’elle fasse, elle demeure étrangère et comme suspecte. New York n’apprécie guère les gens qui vivent dans le souvenir du passé. Et cela agace profondément ce goût qu’elle a, Gianna, de regarder sans cesse en arrière et de revivre en rêve un amour perdu, l’amour d’Antonio.
Et voilà Gianna devant une Amérique qui l’épouvante. La beauté de New York, la rigueur géométrique des buildings, le luxe, les innombrables facilités dont dispose ce monde de nantis parmi lesquels elle évolue désormais, ne parviennent pas à lui faire oublier Palerme, ses ruelles tortueuses et le climat de son île natale baignée de tendresse pour tout ce qui est « humain ».
Sa rencontre avec Carmine Bonnavia ne l’apaisera que brièvement. Comme Babs, ce fils d’émigré sicilien se consacre à sa carrière avec un bol acharnement, Ce qu’il veut ? Conquérir la première place en devenant le leader de son parti politique. Est-ce pour mieux se pousser qu’il épouse Babs ? Est-ce pour mieux réussit qu’il se dit et se croit Américain dans l’âme ? Aussi, en dépit de ses origines, se soucie-t-il fort peu de sa lointaine patrie.
Un souvenir indécent
Quand la domestique se fut retirée, nous tirâmes près du feu les chaises à bras dans lesquelles nous étions assis. Elena portait un corsage boutonné jusqu’au col avec des boutons de nacre sculptée. Ses doigts très courts, très mobiles, sans bagues, n’était une vieille chevalière à sceau, venaient jouer soudain avec les boutons. Elle me dévisagea longuement en silence. Les mèches noires tombaient tour à tour du haut de sa tête tandis que, les bras en l’air, elle ôtait le peigne et réaménageait ses cheveux en chignon. Elle avait un grand visage brun, long, d’un éclat magnifique. Soudain, plantant brusquement dans ses cheveux le peigne d’écaille qui était censé les retenir, elle déclara : Nous ne nous sommes jamais aimés.
L’argent
Quelle nuit cette nuit – En quelle terre élue – Arbre bruissant de vols notre sceptre – Lune auréolée de vent notre couronne – Exil d’une seule nuit – Notre plus long règne. Elle me fit passer un papier sous la table. Je descendis aux toilettes, je lus. C’était écrit au crayon à paupières, sur un demi Kleenex. Cinq cents francs, et je viens vous retrouver. Si OK, sortez vite. Je remontai, mis mon écharpe, saluai l’assistance et sortis. Minuit. On était en novembre. Il faisait un froid vif, agréable. Cinq minutes. La jeune fille sortit à son tour. Elle me vit et se dirigea vers moi. Elle était grande, étroite d’épaules, mais robuste. Sous son bras gauche replié, elle tenait une pochette de vernis noir. Elle venait d’un grand pas souple, balançant l’autre bras, sans se hâter. Cinq cents francs, pensai-je, le prix d’un plein d’essence, on peut acheter cette chose vivante pour cinq cents francs.
Le voyage à l’envers
Quelque part sur la mer Egée, voici un » homme qui flotte. Non que Foulques, surnommé Fou par ses amis, soit cramponné à une épave : en compagnie de Clara, directrice d’un grand journal de mode, et d’un garçon platiné qu’elle a invité pour faire nombre, il passe des vacances luxueuses et sans histoire sur un yacht de location. Mais il n’en est pas moins un naufragé à sa manière, mal dans sa peau de quadragénaire, noyé dans un rêve d’évasion.
Le voyage à Paimpol
Comble de culot : l’auteur n’est pas la fille d’un conseiller d’État ni la nièce d’un producteur de télé qui se serait infiltrée chez les prolos, après, Sciences-Po, le temps de ramener un livre déchirant sur ces pauvres gens qui – en – bavent – croyez – moi. C’est une O.S. en personne qui prend la plume comme une grande et ne laisse pas à d’autres le soin de parler d’elle. Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde
On n’en meurt pas
Dans cette histoire sans merci,Frédéric Dard montre comment l’orgueil blessé peut devenir aveugle et farouche, féroce et meurtrier.Mais il faudra attendre le dernier coup de gong pour connaître l’issue imprévisible et fatale du dernier combat.
Le manoir des sortilèges
La guerre de Cent Ans est tout juste achevée et l’obscurantisme règne dans des campagnes désœuvrées, ravagées par la famine, la maladie et de sombres histoires d’enlèvements d’enfants. C’est dans ce décor qu’un tournoi de chevaliers va déterminer le destin de Gilles, un jeune écuyer dont le maître est terrassé par Foulques de Braz, mystérieux paladin à l’armure rouillée dont personne n’a jamais vu le visage. Passé au service de cet étrange chevalier, Gilles va partir avec lui vers un manoir perdu dans les forêts du Ponant, à la recherche d’un grimoire de sorcellerie censé conférer des pouvoirs maléfiques à qui sait l’utiliser. Et Foulques de Braz est justement une âme damnée… Pour Gilles, c’est un voyage au bout de la peur qui prend forme, en compagnie d’un terrible monstre. Sans doute le meilleur des romans féodaux du très prolifique Serge Brussolo. Angoisse, épouvante et sorcellerie sont au programme de ce texte captivant, constellé de symboles et qui emprunte autant au mythe de Barbe-Bleue qu’à ce qu’on sait aujourd’hui de cette période troublée. La déchéance des chevaliers, notamment, est particulièrement bien évoquée, tout comme le combat perpétuel entre croyances et superstitions, rationalité et sortilèges. Au cœur du manoir de Niel hanté par le spectre de la sorcière Lilith, Gilles devra déjouer de nombreux pièges pour tenter de résoudre l’énigme… et sauver sa peau. On lit ce livre comme on jouerait à un passionnant jeu de rôles médiéval.
Le cœur sous le rouleau compresseur
Traduit par Jean-Pierre Carasso. Je ne suis pas normal. J’ai fait un truc à Jessica et du coup on m’a mis très longtemps dans un hôpital. En fait, c’était seulement une année, mais pour les enfants, les années c’est long. C’est toujours long pour qui vit un grand amour. Gil a grandi. Jessica aussi a grandi, elle, la mémoire de Gil : rêve d’enfant d’un amour absolu, maudit, vivace. Il la retrouve sans cesse, pour la perdre sans cesse. Mais ce n’est pas tant elle qui s’échappe ou s’enfuit que son propre rêve. C’est moche de ne pas réaliser ses rêves. Et puis parfois, quand on les réalise, c’est encore pire.
Il faudra bien te couvrir
Si on fait des découvertes tous les jours, c’est quoi les trucs impossibles ? Le Père Noël ? Tout le monde dit qu’il n’existe pas. Je ne serais pas plus étonné que ça si un jour on découvrait un homme à barbe blanche, habillé de rouge, habitant vers le pôle Nord et livrant des cadeaux. – Howard Buten – « Si on aime les courants d’air frais dans la tête, les balades au grand vent qui donnent les larmes aux yeux et du bonheur au coeur, il faudra lire cette histoire d’une amitié fabuleuse entre un chercheur, Léon, et un nain dealer, shooté, alcoolique, voleur. Ensemble, quelque part, entre deux calculs d’ordinateurs, ils chassent le caribou et s’acharnent à établir la preuve de l’existence du Père Noël. Chacun avec ses raisons, égoïstes. – Le Monde – Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué
Un roman d’amour. Raconté par un garçon de huit ans, qui dérange et bouleverse. Gil, victime de la bêtise des adultes qui transforment ses rêves en symptômes cliniques, et son amour en attentat. A cause de ce qu’il a fait à Jessica, il se retrouve à la Résidence Home d’Enfants les Pâquerettes. Une histoire à rire et à pleurer, dans une langue merveilleusement préservée. Résumé FL avec autorisation des Editions du Seuil : Un roman d’amour. Raconté par un garçon de huit ans qui dérange et bouleverse les conventions des adultes et se retrouve victime de leur bêtise. Gil est en effet enfermé dans un hôpital psychiatrique pour troubles du comportement avec symptômes schizoïdes ». Son crime ? Il a été surpris à des jeux amoureux avec sa petite copine, Jessica. C’est son histoire qu’il raconte. Toute son histoire: sa famille, son école avec ses copains et ceux qui ne le sont pas, ses rêveries devant les héros de la télé, ses craintes et ses révoltes, sa tendresse pour Jessica. Et ce récit est écrit dans sa langue, une langue qui écorche la syntaxe mais nous attendrit et nous séduit par ses trouvailles poétiques, ses mille drôleries, la façon dont elle transcrit la réalité telle que peut la voir Gil. Un livre tendre, burlesque et ironique qui nous enseigne que le « vert paradis des amours enfantines est un domaine bien difficile à préserver des préjugés adultes sur le comportement des enfants.
D’après une histoire vraie
« Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu’un écrivain ne devrait jamais croiser. »
Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Delphine de Vigan s’aventure en équilibriste sur la ligne de crête qui sépare le réel de la fiction. Ce livre est aussi une plongée au cœur d’une époque fascinée par le Vrai.
Entre nous soit dit
Dans la petite ville irlandaise de Kinvarra, le bonheur semble avoir élu domicile chez la famille Miller : Rose, la mère, toujours pimpante, mariée à Hugh, homme de loi important, prépare la fête qui célébrera les quarante ans de leur union. Leurs filles, de Stella, l’aînée, qui élève seule son enfant tout en menant une belle carrière, à Holly, la benjamine, toujours entre deux fêtes, en passant par Tara, l’excentrique, qui vient d’épouser son grand amour, mènent à première vue une existence idéale. Plus que jamais, les apparences sont trompeuses : si la plupart de leurs voisins et amis les envient, les Miller ont pourtant des secrets, bien cachés, prêts à éclater au grand jour.
L’évangile de Jimmy
Je m’appelle Jimmy, j’ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m’annoncer que je suis le clone du Christ. D.V.C.Tout le livre est brillant, touchant et diablement ou divinement habile Stéphane Hoffmann, Madame Figaro. Un polar étourdissant où D.V.C joue avec les nerfs de son héros et de ses lecteurs, éblouis puis sonnés par autant de virtuosité narrative.
Dans une cité interdite de Haute-Égypte vit une confrérie d’artisans et d’artistes chargés de creuser et de décorer les tombes de la vallée des Rois afin de perpétuer leur vie éternelle. Ce village mystérieux, protégé par de redoutables gardes, porte un nom évocateur : La Place de Vérité. Nul ne sait ce qui s’y passe et personne n’a le droit d’y pénétrer… Ses habitants ne répondent qu’à leurs propres lois et ne dépendent que d’un seul maître, leur pharaon, Ramsès le Grand. Ils détenaient pour accomplir leur prestigieuse mission un outil exception, la fameuse Pierre de Lumière qui transforme l’orge en or et la matière en lumière. Parmi eux, Néfer dit le Silencieux, fils d’un des maîtres du village, n’a pas entendu encore l’appel des Dieux. Il choisit de courir le monde afin de chercher la révélation. Dans sa quête, il rencontre Claire – une splendide jeune femme dont il tombe fou amoureux, puis le fils d’un fermier, Ardent, qui lui sauve la vie et qui n’a qu’un seul rêve, entrer lui aussi dans la communauté. Mais l’un des gardes est assassiné et le soupçon s’abat sur la cité. Qui veut la détruire ? Y aurait-il un traître, ou plusieurs, à l’intérieur de La Place de Vérité ? Christian Jacq signe ici un roman fabuleux où se croisent, au nom de l’art le plus somptueux, le destin des pharaons, les intrigues des courtisans, le génie des artistes et les passions des hommes.
Vénéneuses
Été 1900. À New York, Elizabeth cohabite avec un époux qu’elle n’aime pas, pour assurer un avenir à l’enfant qu’elle porte. Diana s’enfuit à Cuba, à la recherche d’Henry, son grand amour. Carolina l’ancienne servante réalise son rêve : désormais c’est elle, la favorite de la haute société new-yorkaise. Penelope se console de l’indifférence d’Henry en acceptant les avances du sublime prince de Bavière. Mais les fantômes du passé risquent fort d’empêcher nos héroïnes de vivre les nouvelles existences qu’elles se sont choisies.
Légende
Druss est une légende. Ses exploits sont connus de tous. Surnommé le Capitaine à la Hache lors de ses plus grandes batailles, il aurait pu devenir riche en tant que mercenaire. Au contraire, fuyant la célébrité, il a choisi de vivre retiré loin des hommes, perché au sommet d’une montagne glacée. Il a remisé son arme, vivant reclus, se contentant de la compagnie de quelques léopards des neiges. Il attend patiemment son ennemie de toujours: la Mort. Dros Delnoch est une forteresse imprenable. Passage indispensable à la frontière de deux mondes, c’est l’ultime limite qu’une armée doit impérativement franchir si elle veut envahir l’Empire drenaï. Protégée par six remparts, elle est la place forte mythique. C’est aussi le dernier foyer d’une résistance désespérée, car tous sont déjà tombés devant l’envahisseur nadir. Il lui faudrait un atout déterminant, un chef charismatique : Druss, le vieux guerrier. Quand Conan rejoint Fort Alamo, un demi-million d’envahisseurs barbares face à huit mille guerriers barricadés… Druss pourra-t-il faire la différence ? Deux mains ancrées à une hache pour empêcher une tragédie.
Le jour du roi
Nous sommes en 1987. Dans un Maroc qui vit encore dans la peur, sur une route entre deux villes, Rabat et Salé, le Roi Hassan II va passer. Perdus au milieu de la foule, deux amis, Omar et Khalid, un pauvre et un riche, l’attendent. Le riche a été choisi pour aller baiser la main du souverain. L’autre est jaloux. La guerre des classes est déclarée. Elle se terminera au milieu de la forêt, dans le sang.
Le troisième vœu
Savannah, jeune adolescente de 16 ans, profite de la vie avec légèreté. Mais voilà que son petit-ami, Hunter, se rapproche de sa soeur aînée, la très brillante Jane, et tombe amoureux d’elle. Savannah, trahie, se retrouve sans cavalier pour le bal de fin d’année. Elle reçoit alors l’aide d’une « Marraine-Fée toujours à l’écoute des jeunes en peine. Catastrophe, c’est une fée débutante, affreusement inexpérimentée. C’est là que les ennuis commencent. Son premier voeu envoie Savannah dans la peau de Cendrillon. Son deuxième, dans celle de Blanche-Neige. Son troisième voeu lui accordera-t-il le prince charmant ? Une comédie romantique, une aventure déjantée. Un réel conte de fées moderne !
La puissance et la gloire
La Puissance et la Gloire est le sommet des romans catholiques de Graham Greene. Il lui fut inspiré par un séjour au Mexique en 1937.
Le clergé mexicain persécuté par le gouvernement révolutionnaire, il ne reste qu’un seul prêtre, dont la tête est mise à prix. Ce prêtre est un pauvre homme qui aime trop l’alcool et qui a fait un enfant à une de ses paroissiennes.
Il essaie de fuir mais revient chaque fois qu’un mourant a besoin de lui, « et même lorsqu’il croit que son secours sera vain, et même lorsqu’il n’ignore pas que c’est d’un guet-apens qu’il s’agit et que celui qui l’appelle l’a déjà trahi, ce prêtre ivrogne, impur, et tremblant devant la mort, donne sa vie sans perdre à aucun moment le sentiment de sa bassesse et de sa honte »( François Mauriac ).
Extraordinaire roman, « La Puissance et la Gloire » connut dès sa parution un succès retentissant et reste l’œuvre la plus forte du grand écrivain anglais.
Orient Express
Des êtres réunis par le hasard du voyage, des destinées qui se nouent, des solitudes qui se cherchent, la richesse et la pauvreté, le conformisme et la révolte…
Dans ce huis clos en mouvement qui réunit, le temps d’un bref voyage, des vies que tout sépare, Graham Greene fait se croiser, s’aimer, se trahir ou s’affronter des hommes et des femmes ancrés dans leur temps comme sur des rails.
Celui qui a traversé le XXe siècle, dont il fut l’un des peintres les plus talentueux, n’avait pas trente ans lorsqu’il écrivit ce qui fut son premier succès.
Passé trouble
Il fait sombre. Une pluie fine tombe sans relâche, pénétrant dans le sous-bois. Jessica entend le bruit des gouttes et sent l’odeur de la végétation mouillée. Un homme est tapi derrière un arbre. Il a couru et sa respiration est haletante. Mais la main qui tient le pistolet ne tremble pas. Terrifiée, Jessica se recroqueville dans l’attente de la détonation… » Le crime remonte à trois ans déjà mais le traumatisme a été si violent que la jeune fille en a perdu la mémoire. Seule trace de son passé, cette scène horrible ne cesse de la hanter. La victime, c’est son père. Elle le sait parce qu’on lui a dit qu’il a été assassiné. Mais on n’a jamais retrouvé le meurtrier. Peut-être est-ce lord Dundas, le nouveau propriétaire de Hawkshill Manor ? Non, c’est absurde ! S’il avait commis ce forfait dans le seul but d’agrandir son domaine, il n’aurait pas accepté de louer le manoir à Jessica pour un prix aussi ridicule… Mais pourquoi est-elle aussi troublée en sa présence ?
Babylone
Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C’est l’image d’eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l’excitation d’être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d’autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie.
Chagrin d’école
Donc, j’étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. Mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres. Quand je n’étais pas le dernier de ma classe, c’est que j’en étais l’avant-dernier. (Champagne !) Fermé à l’arithmétique d’abord, aux mathématiques ensuite, profondément dysorthographique, rétif à la mémorisation des dates et à la localisation des lieux géographiques, inapte à l’apprentissage des langues étrangères, réputé paresseux (leçons non apprises, travail non fait), je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne rachetaient ni la musique, ni le sport, ni d’ailleurs aucune activité parascolaire. » Dans la lignée de Comme un roman, Chagrin d’école est donc un livre qui concerne l’école. Non pas l’école qui change dans la société qui change, mais, au cœur de cet incessant bouleversement, sur ce qui ne change pas, justement, sur une permanence dont je n’entends jamais parler : la douleur partagée du cancre, des parents et des professeurs, l’interaction de ces chagrins d’école. Daniel Pennac entremêle ainsi souvenirs autobiographiques et réflexions sur la pédagogie et les dysfonctionnements de l’institution scolaire, sur la douleur d’être cancre et la soif d’apprendre, sur le sentiment d’exclusion et l’amour de l’enseignement. Entre humour et tendresse, analyse critique et formules allant droit au but, il offre ici une brillante et savoureuse leçon d’intelligence. Ce Chagrin d’école s’impose déjà comme un livre indispensable.
Moïse, un prince sans couronne
Pour la plupart d’entre-nous, Moïse a un visage, et un seul depuis des décennies, celui de Charlton Heston dans «Les Dix Commandements» de Cécil B. De Mille. Mais si personne n’a en effet oublié le Moïse hollywoodien, que savons-nous du vrai Moïse? A-t-il d’ailleurs jamais existé? Que connaissons-nous de ce véritable géant biblique, tout à la fois fondateur du monothéisme et père d’un peuple? Rien ou pas grand chose, il faut bien l’avouer. Nous avons gardé en mémoire tout au plus, quelques images d’Épinal et le souvenir amusé des premiers effets spéciaux cinématographiques. Mais mis à part cela, rien d’autre. La légende a-t-elle tué l’homme? Jusqu’ici certainement oui, d’où l’intérêt historique incontestable du Moïse de Gérald Messadié, publié en deux tomes aux Éditions JC Lattès. Gérald Messadié, auteur fécond au style flamboyant, est bien connu pour sa série «L’homme qui devint Dieu». Avec son dernier livre, il nous restitue Moïse dans toute sa véritable dimension, dans sa vraisemblance historique, dans sa réalité quotidienne et dans son décor naturel : un Moïse certes de sang royal (puisque prince égyptien, neveu de Ramsès II, issu des amours clandestines de la 3e fille de Séti Ier et d’un contremaître apirou – l’autre nom des hébreux-) mais néanmoins à l’écoute des faibles; un Moïse qui doute souvent, qui se trompe parfois, mais qui espère toujours; un Moïse qui aime, qui se met en colère, qui souffre; un Moïse de chair et de sang; en un mot, un Moïse aux dimensions humaines.
Les bouffons de Dieu
Le pape français Grégoire XVII a reçu une terrible révélation : la fin du monde est proche, et l’heure du Second Avènement est arrivée. Il voudrait l’annoncer dans une encyclique. Grégoire XVII est-il un mystique, un fou ou un fanatique avide de puissance ? La Curie, devant les dangers d’une telle proclamation, le contraint à abdiquer et l’expédie dans un monastère. La crise internationale se précise et le pape, sorti de son exil, cherche désespérément à prévenir l’holocauste. Trop tard, d’autres forces sont à l’oeuvre.