
Messieurs Ma, père et fils
Le vieux Ma n’est guère enthousiaste de devoir partir à Londres où son frère lui a légué un magasin d’antiquités. Quant à son fils, Ma Wei, il tombe éperdument amoureux de la fille de leur logeuse, la très respectable veuve Window. Les tribulations de nos deux Chinois dans la capitale britannique sont contées par Lao She avec un humour féroce, et sans doute bien informé, puisque lui-même y séjourna de 1924 à 1929. Comment concilier la digne image de Messieurs Ma père et fils avec celle de « ces diables à face jaune » ? L’abîme d’incompréhension et de préjugés qui les sépare de la population locale, s’il donne lieu à maintes scènes d’une drôlerie irrésistible, n’en laisse pas moins flotter une ombre de tristesse sur la réussite de leurs projets.
Un homme meilleur
Premier roman d’Anita Nair, l’auteur de Compartiment pour dames. C’est vers la maison familiale, dans un village endormi du Kerala que revient naturellement Mukundan au moment de la retraite, là où personne ne l’attend plus, pas même son père le tyrannique Achutan Nair. C’est là qu’il croise la route de Bhasi « le timbré », ancien professeur qui, après une déception amoureuse, a renoncé à ses ambitions pour devenir peintre en bâtiment, herboriste, et qui pratique la psychothérapie de manière toute personnelle.
Bhasi parvient peu à peu à gagner la confiance de Mukundan et à le faire renaître à lui-même en l’entraînant dans une découverte de soi qui va ouvrir à ce dernier de nouvelles perspectives. C’est ainsi qu’il rencontre Anjana, belle institutrice prisonnière d’un mariage désastreux et tombe, enfin, amoureux. Lorsque Achutan meurt, Mukundan se retrouve une nouvelle fois face à lui-même, réalisant qu’il n’a en rien dépassé son père et que c’est lui qui a trahi ce en quoi il croyait et ceux qui lui faisaient confiance. Pourra-t-il se racheter et devenir ainsi un homme meilleur que son père ? Une rédemption est-elle possible ?
Pourra-t-il trouver en lui-même la force de défendre ses convictions profondes, fut-ce au mépris des conventions villageoises ? Au-delà du portrait de cet homme faible et tellement humain, Anita Nair nous peint des personnages tragiques ou touchants, ridicules ou magni-fiques : de Krishnan Nair, le fidèle domestique, à Valsala, la femme frus-trée d’un époux vieillissant, en passant par Kamban le postier intou-chable dont l’abondante chevelure fait des jaloux. Avec une sensibilité, une tendresse et une attention aux détails qui font de ce texte une délicieuse et captivante promenade dans une Inde du Sud rarement évoquée de manière aussi vivante.
Un océan de pavots
L’Ibis, ancien transporteur d’esclaves reconverti en navire marchand, est au coeur de cette extraordinaire saga indienne. Parti de Baltimore, aux États-Unis, il rejoint Calcutta pour embarquer une cargaison de coolies attendue à l’île Maurice. Parmi eux Deeti, une paysanne ruinée par le commerce de l’opium tenu par les Anglais et qui accule les paysans indiens à la misère ; Kuala, son amoureux, qui l’a sauvée du bûcher funéraire sur lequel elle avait décidé de mourir ; Paulette Lambert, une jeune Française qui se fait passer pour indienne afin d’échapper au mariage sordide auquel l’a condamnée son tuteur ; enfin Jodu, son frère de lait, un jeune Indien, qui s’est engagé comme mousse sur l’Ibis, mais ignore la présence de Paulette parmi les coolies, à l’instar de Zachary Reid, le commandant en second, un Noir qui a tout l’air d’un Blanc et qui risquerait sa carrière si cela venait à se savoir. Dans les flancs de l’Ibis sont également enfermés deux prisonniers condamnés à l’exil : Neel Rattan, un raja trahi par son créditeur anglais, et Ah Fatt, un métis de Chinois et d’Indien, opiomane. Sur le pont, Baboo Nob Kissin est chargé de la surveillance générale. Convaincu que sa sainte tante, qu’il a aimée par-dessus tout, va se réincarner en lui, il se laisse envahir par la pitié et vient en aide aux prisonniers.
Tous ces individus aux parcours et aux caractères si dissemblables, seront unis par le périple, un voyage au cours duquel chacun tentera de faire basculer son destin. Il leur faudra pour cela survivre à la rage de l’océan Indien, aux privations, aux maladies, aux révoltes et affronter la cruauté extrême du commandant en second et de son âme damnée.
Arrive un vagabond
C’est au cours de l’été 1948 que Charlie Beale arriva à Brownsburg, chargé de deux valises – l’une contenait quelques affaires et des couteaux de boucher, l’autre une importante somme d’argent. Charlie y tomba deux fois amoureux. D’abord, il s’éprit de cette ville paisible de Virginie dont les habitants semblaient vivre dignement, dans la crainte supportable d’un Dieu qu’ils avaient toutes les raisons de juger plutôt bienveillant à leur égard. Une preuve parmi d’autres : il n’y avait encore jamais eu de crime à Brownsburg. La deuxième fois que Charlie tomba amoureux fut le jour où il rencontra Sylvan Glass. Après Féroces et Une femme simple et honnête, Robert Goolrick dépeint, avec Arrive un vagabond, les membres d’une communauté face à une tragédie en marche ; des hommes et des femmes ordinaires, partagés entre la terreur de ce qu’il va advenir de leur fils préféré et la fascination devant les événements qui écriront le souvenir de leurpassage sur terre dans la poussière des siècles.
Les petits secrets d’Emma
Ce n’est pas qu’Emma soit menteuse, c’est plutôt qu’elle a ses petits secrets. Par exemple, elle fait un bon 40, pas du 36. Elle ne supporte pas les strings. Elle a très légèrement embelli son CV. Elle déteste sa cousine Kerry. Et avec son petit ami Connor, au lit c’est pas franchement l’extase. Bref, rien de bien méchant, mais plutôt mourir que de l’avouer. Mourir? Justement! Lors d’un voyage en avion passablement mouvementé, Emma croit bien voir sa dernière heure arriver. Prise de panique, elle déballe tout au séduisant inconnu assis à côté d’elle. Tout et plus encore. Sans savoir que l’inconnu en question n’est autre que son P-DG! Passé le soulagement d’avoir survécu à ce vol infernal, Emma réalise qu’elle vient de se mettre dans une situation pour le moins embarrassante…
Jambes cassées, cœurs brisés
Lisbeth a 38 ans, une jolie petite maison au bord de la mer, un travail qu’elle adore. Bon, elle est célibataire, ce qui vaut toujours mieux que d’être malheureuse en amour. Mais à l’approche de Noël, tout tourne mal. Sa direction veut réduire ses heures de cours, au profit d’un champion de ski – un homme. Son ancien petit ami surgit sur le pas de la porte, lassé de sa pulpeuse fiancée. Sa soeur veut accoucher à la maison. La fille de sa meilleure amie a des ennuis avec la police. Cerise sur le gâteau : maman veut démarrer les festivités de Noël à 11h du matin. Une histoire chaleureuse, drôle et légèrement décalée sur ce que nous attendons de nous-mêmes et des autres. Il y est question de solitude et d’amitié, de gros mensonges et de petits arrangements pour obtenir ce qu’on souhaite. De la possibilité de trouver l’amour… Et de jambes cassées – ah la magie de Noël !
Les nouvelles confessions
Quand le plus subtil des écrivains anglais du XXe siècle rencontre l’un des philosophes les plus controversés du XVIIIe siècle, cela entraîne de profondes turbulences littéraires. William Boyd, donc, au cours de ses études, découvrit Jean-Jacques Rousseau. Il se prit alors pour le névrosé et teigneux philosophe d’une passion telle qu’il en fit un roman.
Son héros, John James Todd, cancre surdoué pour la musique et les chiffres, abandonne un beau jour le pensionnat pour venir déclarer sa flamme à sa tante. Premier coup de tête et premier désarroi, prélude à une longue suite de malentendus, de situations rocambolesques et de rencontres passionnantes. Plus tard, Todd, devenu cinéaste, n’a qu’une obsession : adapter pour le cinéma « Les Confessions » de Rousseau. Il y parviendra après avoir essuyé deux guerres mondiales, une vie de famille ratée, la censure du maccarthysme et finalement l’exil et le repentir. Et de s’interroger au soir de sa vie : « Mais qu’ai-je fait pour mériter ça ? »
Le roman de Boyd est une version subtile et impertinente du texte de Rousseau. Les confessions d’un homme épris de liberté mais navigant comme il peut dans les tempêtes de l’Histoire.
L’après-midi bleu
L’affaire Carriscant commence-t-elle à Manille un matin de 1902, à l’instant où un brillant chirurgien jette les yeux sur une belle tireuse à l’arc ? Ou bien en 1936, à Los Angeles, lorsque Kay Fischer est abordée par un homme qui affirme être son père ? Ou encore à Lisbonne qui réunit les héros de cette surprenante aventure ? Intemporelle, insaisissable, l’affaire Carriscant est une merveilleuse histoire d’amour qui rient de la légende.
Dans l’état sauvage
Dans un monde dévasté par le changement climatique et dans lequel l’air est devenu irrespirable, Bea voit l’état de santé de sa fille Agnes se dégrader de jour en jour. Comme bon nombre de personnes, la fillette de cinq ans souffre de graves troubles pulmonaires et il ne fait aucun doute qu’elle va mourir si elle ne quitte pas rapidement la Ville, mégapole surpeuplée et plongée dans un éternel brouillard de pollution. La seule solution qui s’offre à Bea et Agnes est de gagner l’État Sauvage, ultime espace naturel préservé où la présence humaine a toujours été proscrite. Finaliste du Man Booker Prize 2020.
Une route
Charles James a fait fortune à Chicago en vendant très cher à des proies faciles les recettes du succès en affaires dans tous les Etats-Unis. Mais un cauchemar ne cesse de le hanter : il marche seul sur une route cernée par les flammes et des cris de douleur. Lorsqu’il apprend qu’un de ses clients, ruiné, s’est suicidé, ses certitudes se fissurent. Lui, parti de rien, quel homme est-il devenu ? Quand un coup du sort lui offre, miraculeusement, une chance de repartir à zéro, Charles James la saisit. Une nouvelle route s’ouvre à lui : celle de la rédemption. Avec empathie et passion, Richard Paul Evans pose dans ce roman une question universelle : et si l’on pouvait tout recommencer ?
1020 pages – Le Livre de la jungle, paru en 1894, est probablement l’ouvrage le plus célèbre de Kipling. Il doit notamment sa notoriété aux studios Disney qui en firent un dessin animé en 1967, prenant d’importantes libertés par rapport au récit original.
« Bouquins » en donne ici la traduction la plus connue.
Dans Le Livre de la jungle, l’auteur, conteur magnifique, grand amoureux et connaisseur de l’Inde et de la nature, propose un voyage fabuleux au coeur de la jungle, parmi les loups, les tigres et les éléphants. Dans son monde, les animaux parlent et font souvent montre de sagesse, parfois de cruauté, ils sont effrayants comme Kaa le serpent ou Shere Khan le tigre, attachants comme Rikki-tikki-tavi la mangouste…
Ce récit, comme les autres titres de ce volume, vous feront voyager tout autant : « Ces histoires ont été recueillies en tous lieux, et je les tiens de toutes sortes de gens, des prêtres de la Chubara, d’Ala Yar le graveur et de Jiwun Singh le charpentier, de gens sans nom à bord des bateaux et des trains autour du monde, de femmes filant devant leur demeures au crépuscule, d’officiers et de gentlemen à cette heure morts et enterrés ; et un petit nombre, mais celles-là sont de loin les meilleures, c’est mon père qui me les a transmises… » Rudyard Kipling.
Cet ouvrage comprend : Le Livre de la jungle – Le Second Livre de la jungle – La Première Apparition de Mowgli – Kim – Simples Contes des collines – Fantômes et prodiges de l’Inde – Capitaines courageux
En eaux troubles
« Car Bruno savait rire avec moi.
Avec son sourire, ses airs tendres, ses phrases affectueuses qui plaisaient tant à sa petite soeur Laura, la joie de vivre roulait en lui ses vagues nonchalantes.
Non, il ne savait pas crier.
Il ne criait jamais.
Ou alors, s’il avait crié ce jour-là, face aux requins, son cri ne fut qu’un murmure qu’aucun être humain ne peut entendre. Un cri étouffé par la mer, mort-né. Et depuis je m’enorgueillis d’avoir fait de lui le héros de ma vie. »
Un dimanche matin, Bruno, jeune surfeur de vingt ans, disparaît en mer sur le spot de L’Ermitage, à La Réunion. Mais personne n’a rien vu ni rien entendu. Seul indice : une moitié de la planche de surf cisaillée, semble-t-il, par la gueule d’un requin-tigre, au-delà de la barrière de corail. En l’absence du corps, la mère refuse d’admettre que son fils unique soit mort… Plongeon dans les eaux tumultueuses du chagrin et de l’insomnie, jusqu’au jour où, sur les conseils de son mari, elle téléphone au père biologique de Bruno, qu’elle a aimé autrefois et qui l’a abandonnée alors qu’elle était enceinte.
Mais quel sens donner à cet appel au secours ? Quête d’une réconciliation ou désir de vengeance ?…
Conçues pour les prestigieuses Norton Lectures de Harvard, ces Six Promenades dans les bois du roman et d’ailleurs invitent un public non spécialiste à aller dans les bois du roman… pour voir si le loup n’y est pas. D’emblée une certitude : dans ce bois-là, le lecteur, lui, est omniprésent, composante essentielle de la narration.
Etudier les rapports entre lecteur et histoire, entre fiction et réalité, nous explique Umberto Eco, c’est apprendre à déjouer les pièges innocents ou dramatiques – de leur interpénétration : quand cela mène à un pèlerinage à Baker Street sur les pas de Sherlock Holmes ou à Dublin sur les traces de Joyce, on en sourit. Quand cela conduit, via les Protocoles de Sion, au génocide hitlérien, on en frémit.
Le fil rouge de ces promenades, c’est Sylvie, dont Eco est épris depuis toujours. A travers une analyse brillante des « effets de brume » dont Nerval a nimbé son récit, Eco tord le cou à l’idée préconçue qu’à trop vouloir décortiquer une oeuvre, on la tue. Au contraire nous démontre-t-il. Plus on la soumet à la question, plus on en démonte les stratégies, plus grande est la jouissance de lire.
La tache
À la veille de la retraite, un professeur de lettres classiques, accusé d’avoir tenu des propos racistes envers ses étudiants, préfère démissionner plutôt que de livrer le secret qui pourrait l’innocenter.
Tandis que l’affaire Lewinski défraie les chroniques bien-pensantes, Nathan Zuckerman ouvre le dossier de son voisin Coleman Silk et découvre derrière la vie très rangée de l’ancien doyen un passé inouï. celui d’un homme qui s’est littéralement réinventé, et un présent non moins ravageur : sa liaison avec la sensuelle Faunia, femme de ménage et vachère de trente-quatre ans, prétendument illettrée, et talonnée par un ex-mari vétéran du Vietnam obsédé par la vengeance et le meurtre.
Après « Pastorale américaine » et « J’ai épousé un communiste », « La tache », roman brutal et subtil, complète la trilogie de Philip Roth sur l’identité de l’individu dans les grands bouleversements de l’Amérique de l’après-guerre, où tout est équivoque et rien n’est sans mélange, car la tache « est en chacun, inhérente, à demeure, constitutive, elle qui préexiste à la désobéissance, qui englobe la désobéissance, défie toute explication, toute compréhension. C’est pourquoi laver cette souillure n’est qu’une plaisanterie de barbare et le fantasme de pureté terrifiant ».
La voyageuse de nuit
Que savons-nous de nos « proches »? Lorsque Olga, malade, coupe brusquement toute communication avec son entourage, ne parle plus, ne regarde plus, ce sont ses filles qui ouvrent les yeux – sur ce qui les sépare. Dans cette famille en apparence si unie, chacune des quatre s?urs a, en effet, sa propre vision de la mort et sa propre vision de la mère. Les voilà renvoyées à leur enfance et confrontées à cette vérité : dans une famille, personne n’a eu la même mère. Parce que Olga, silencieuse, les yeux fermés, est en train de s’effacer, chaque fille découvre sur « le clan », un clan étrangement matriarcal, ce qu’elle ne savait pas ou n’avait pas voulu savoir – petits secrets qui recomposent peu à peu un puzzle géant dont aucune, jusque-là, n’avait détenu toutes les pièces.
Fenua
La Polynésie se décline en un poudroiement d’îles, atolls et archipels, sur des milliers de kilomètres, mais en fin de compte un ensemble de terres émergées assez réduit : toutes réunies, elles ne feraient pas même la surface de la Corse. Et ce territoire, c’est le Fenua. Comme toujours chez Deville, le roman foisonne d’histoires, de rencontres et de voyages. On déambule, on rêve. On découvre les conflits impérialistes et coloniaux qui opposèrent la France et l’Angleterre, on croise Bougainville, Stevenson, Melville, puis Pierre Loti sur les traces de son frère Gustave, ou Victor Segalen. Mais la figure centrale c’est Gauguin, le peintre qui a fixé notre imaginaire de cette partie du monde, entre douceur lascive et sauvagerie. Des îles merveilleuses qui deviendront, vers le milieu du xxe siècle, le terrain privilégié d’essais nucléaires dont le plus sûr effet aura peut-être été de susciter un désir d’indépendance…
L’amour en fuite
Jeune et jolie institutrice à Keaton – Texas -, Julie est prise en otage par un détenu en cavale. Un détenu pas comme les autres. Un homme qui a défrayé la chronique pendant des années. Zack Benedict, le célèbre acteur et réalisateur, condamné à quarante-cinq ans de prison pour le meurtre de sa femme… Peu à peu, une étrange relation naît entre le ravisseur et l’otage terrifiée. Zack réussit à convaincre Julie de son innocence. La peur se transforme en désir, puis en folle passion. Une passion que Julie défendra bec et ongles contre les médias qui l’accusent d’être la complice de Zack, le F.B.I. qui les harcèle, leur tend des pièges redoutables, et tous ceux qui font obstacle à leur bonheur…
Civilizations
Vers l’an mille : la fille d’Erik le Rouge met cap au sud. 1492 : Colomb ne découvre pas l’Amérique. 1531 : les Incas envahissent l’Europe. À quelles conditions ce qui a été aurait-il pu ne pas être ? Il a manqué trois choses aux Indiens pour résister aux conquistadors. Donnez-leur le cheval, le fer, les anticorps, et toute l’histoire du monde est à refaire. Civilizations est le roman de cette hypothèse : Atahualpa débarque dans l’Europe de Charles Quint. Pour y trouver quoi ? L’Inquisition espagnole, la Réforme de Luther, le capitalisme naissant. Le prodige de l’imprimerie, et ses feuilles qui parlent. Des monarchies exténuées par leurs guerres sans fin, sous la menace constante des Turcs. Une mer infestée de pirates. Un continent déchiré par les querelles religieuses et dynastiques. Mais surtout, des populations brimées, affamées, au bord du soulèvement, juifs de Tolède, maures de Grenade, paysans allemands : des alliés. De Cuzco à Aix-la-Chapelle, et jusqu’à la bataille de Lépante, voici le récit de la mondialisation renversée, telle qu’au fond, il s’en fallut d’un rien pour qu’elle l’emporte, et devienne réalité.
Les années passion
Dans le Bordeaux des années quatre-vingt, Lucrèce, jeune femme ravissante et passionnée, mène de front ses études de journalisme et un emploi de caissière. Depuis le divorce de ses parents, elle vit avec son frère Julien dans un pavillon de banlieue. Blessée par l’indifférence de son père mais pleine de détermination, Lucrèce empoigne son destin. Très tôt elle se distingue par un article explosif dénonçant le plus grand scandale de la décennie. Mais parviendra-t-elle à imposer son talent de journaliste et à gagner son indépendance dans un milieu encore hostile aux femmes ? Si Lucrèce ne manque ni de ténacité ni de courage, elle peine cependant à laisser parler son c?ur. Car, à travers les épreuves et les rencontres, ce n’est pas seulement l’aventure que poursuit la jeune femme, mais aussi sa revanche sur la vie… Dans ce roman qui mêle habilement fiction et réalité, Françoise Bourdin exalte à nouveau la force des sentiments et dresse le portrait d’une femme libre, dans une époque pleine d’espoirs et de bouleversements.
L’instant présent
Lisa et Arthur n’ont rendez-vous qu’une fois par an. Il passe sa vie à la chercher… … elle passe la sienne à l’attendre. Lisa rêve de devenir comédienne. Pour payer ses études d’art dramatique, elle travaille dans un bar de Manhattan. Un soir, elle fait la connaissance d’Arthur Costello, un jeune médecin urgentiste. Leur complicité est immédiate. Pour le séduire, Lisa est prête à tout. Dans une ville-labyrinthe qui n’offre aucun répit, elle prend tous les risques. Mais Arthur n’est pas un homme comme les autres. Bientôt, il révèle à Lisa la terrible vérité qui lui interdit de l’aimer : « Ce qui m’arrive est inimaginable, et pourtant bien réel… » Dans un New York plus imprévisible que jamais, Arthur et Lisa vont lier leur destin pour déjouer les pièges que leur impose le plus impitoyable des ennemis : le temps. Un thriller psychologique vertigineux au final stupéfiant.
Une nouvelle vie
La vie d’Alban Espérandieu bascule le jour où un accident l’oblige à renoncer à sa carrière de pilote. Le séduisant commandant de bord décide alors de quitter Paris et de s’installer à Trouville, dans la maison où il a passé toute son enfance. Il y retrouve Jo, sa grand-mère adorée, qui l’a élevé avec ses deux frères après la mort tragique de leurs parents. Mais la vieille femme ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de son petit-fils, bientôt rejoint par Valentine, la femme qu’il aime. Traductrice pour une grande maison d’édition, celle-ci n’abandonne pas pour autant ses activités, appréciant le calme du bureau qu’elle s’est aménagé pour travailler. Tandis qu’il s’interroge sur sa reconversion professionnelle, le pilote découvre par hasard des événements étranges qui se sont déroulés dans la villa trente ans plus tôt. Entouré de ses frères, de ses belles-sœurs et de Jo, qui en sait visiblement plus qu’elle ne le dit, il essaie d’y voir plus clair dans son passé. En livrant un à un ses secrets, la maison va-t-elle empêcher Alban de se reconstruire ?
Mont-Oriol
Comment à force de bluff, de supposés miracles et de faux certificats délivrés par des médecins complaisants on parvient à fabriquer une ville d’eaux et à lotir au plus haut prix un paysage entier en exploitant la crédulité des uns et en s’appuyant sur la malhonnêteté des autres.
Le conflit de la bourgeoisie locale, du propriétaire paysan âpre et rusé et de la banque, de l’affairisme parisien. Un des plus cruels portraits du corps médical que l’on ait jamais faits et une histoire sentimentale peut-être plus cruelle encore. En démontant les rouages de la spéculation foncière, en analysant le mécanisme de la concentration capitaliste à la fin du XIXe siècle, Maupassant a écrit, avec « Mont-Oriol », le plus moderne de ses romans.
Les époux Christiane et William Andermatt décident de quitter Paris pour s’installer en Auvergne. La jeune femme doit suivre une cure, tandis que son mari, homme d’affaires sans scrupule, se lance dans la construction d’une station thermale. Pour la faire prospérer, il utilise tous les stratagèmes, n’hésite pas à faire appel à des médecins charlatans et à tirer profit des malades. Pendant ce temps, sa femme prend un amant…
Publié en 1887, le roman « Mont-Oriol », une œuvre satirique à la fois comique et sentimentale, offre également une description du capitalisme et de la corruption médicale, des maux qui n’ont rien perdu de leur actualité.
Pierre et Jean
Pierre, médecin, ne comprend pas pourquoi un ami de sa famille a légué sa fortune à Jean, son frère cadet. Au terme d’une véritable enquête policière, il mettra au jour un terrible secret. Le quatrième roman de Maupassant (1850-1893), publié en 1888, est sans doute le meilleur. Le récit, qui tient à la fois de l’étude naturaliste et de l’analyse psychologique, s’appuie sur une intrigue, simple et forte. Dans sa célèbre préface, l’auteur développe une théorie qui préfigure la modernité romanesque : il s’agit moins de reproduire le réel que d’en donner l’illusion.
Les piliers de la terre
Dans l’Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s’assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l’amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. La haine règne, mais l’amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes. Abandonnant le monde de l’espionnage, Ken Follet, le maître du suspense, nous livre avec « Les Piliers de la Terre » une œuvre monumentale dont l’intrigue, aux rebonds incessants, s’appuie sur un extraordinaire travail d’historien. Promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au cœur de l’Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrésistiblement happé dans le tourbillon d’une superbe épopée romanesque dont il aimerait qu’elle n’ait pas de fin.
Vernon Subutex – 2
QUI EST VERNON SUBUTEX ?
Une légende urbaine.
Un ange déchu.
Un disparu qui ne cesse de ressurgir.
Le détenteur d’un secret.
Le dernier témoin d’un monde disparu.
L’ultime visage de notre comédie inhumaine.
Notre fantôme à tous.
Les révoltés de la « Bounty »
En 1787, à l’heure où l’Europe des Lumières invente la Révolution, sur la « Bounty », frégate de Sa Majesté britannique, le capitaine Bligh fait régner une discipline de fer. Après une escale à Tahiti, où l’équipage découvre les merveilles de la vie sauvage, l’intransigeance du seul maître à bord après Dieu pousse les hommes à la mutinerie. Le capitaine Christian, un aristocrate ouvert aux idées nouvelles, second sur le navire, tente de prendre les choses en main…
1560 pages – La collection Bouquins a voulu rééditer Dumas et pour ce faire, a choisi d’établir, à partir des manuscrits, un texte qui n’aurait pas subi les multiples attentats des directeurs de feuilletons et des imprimeurs (lectures erronées, standardisation de l’écriture, censure, etc.). A ne pas vouloir relire ses épreuves, Dumas a connu le risque d’être défiguré. Rééditer Dumas signifiait aussi adapter à l’œuvre un appareil critique qui ne trahirait pas son rythme essentiel Aussi fallait-il une annotation légère, contrebalancée par un Dictionnaire qui recense les multiples personnages que Dumas a inventés ou qu’il a empruntés plus volontiers à l’Histoire, depuis l’Antiquité jusqu’à ses propres contemporains.
Joseph Balsamo s’ouvre le 6 mai 1770. Le Grand Cophte, Joseph Balsamo, trace le dessein de la société des Illuminés : abattre la monarchie en commençant par la plus fragile, la monarchie française. On participe, avec Althotas, à des scènes de magie et de sacrifices humains ; on compatit à l’amour d’un jeune philosophe en herbe pour la belle et inaccessible Andrée de Taverney ; on suit les intrigues de la Du Barry et du duc de Richelieu, toujours prêt à satisfaire les appétits de luxure de Louis XV ; on assiste à l’accession au trône de Louis XVI et à l’ascension de Marie-Antoinette qui n’a pas la retenue d’une reine quand un cœur enflammé se jette à ses pieds.
Les Grands Romans de Robert Louis Stevenson
1114 pages – Voici enfin réunis les cinq chefs-d’œuvre qui consacrent Robert Louis Stevenson (1850-1894), comme le maître du récit d’aventures. Celui dont devaient se réclamer les écrivains aussi prestigieux et divers que Kipling, Conan Doyle, Rider Haggard, Jack London, Marcel Schwob, Joseph Conrad, Henry James, O.K. Chesterton, Alain-Fournier, Georges Simenon, Pierre Mac Orlan …
L’Ile au trésor, Le Maître de Ballantrae, Enlevé !, Catriona, Veillées des îles, Un mort encombrant, L’Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, composent — du merveilleux au cauchemar, en passant par l’absurde — les mille et un matins de l’Aventure moderne. Trésors, mutineries, naufrages, fuites, potences, squelettes grimaçants, sorciers insulaires, lutins en bouteilles, cadavres fugueurs jouant à cache-cache, explorateurs imprudents des gouffres obscurs de l’inconscient que la psychanalyse n’avait pas encore décelés …
Stevenson a su créer des personnages éternels, aussi inoubliables que les ogres de Perrault, Barbe-bleue, ou le Petit Poucet. De L’Ile au trésor surgissent Pew l’aveugle qui tâte la route de son bâton avant de commander l’assaut, John Silver, l’égorgeur unijambiste, camouflé en cuisinier doucereux, son perroquet sur l’épaule. Ils succombent, vaincus par le Petit Poucet — Jim Hawkins. David Balfour lui ressemble comme un frère, même si ses aventures ne se déroulent plus aux Antilles mais sur les rives d’une Ecosse infestée de pirates et de conspirateurs.
Pirates et adolescents courageux, sorciers des îles polynésiennes, cadavres en fuites, sans oublier l’horrible Mr Hyde évadé des enfers de la conscience, tous se rejoignent pour entraîner le lecteur dans un univers fabuleux où tout peut arriver… sauf l’ennui !
1640 pages – La Comtesse de Chamy succède immédiatement à Ange Pitou : il débute le 6 octobre 1789 pour s’achever, le 21 janvier 1793, avec l’exécution du roi. L’aventure collective relègue à l’arrière-plan les destins individuels et les personnages ne subsistent plus que comme symboles d’une idée ou d’un groupe social : Billot incarne le peuple, Chamy, l’aristocrate loyal, Gilbert, le constitutionnel, Pitou, la générosité. Au cours des événements qui ponctuent la chute de la royauté (fuite à Varennes, retour aux Tuileries, 10-Août, procès du roi), les héros ne réapparaissent que pour terminer leur carrière romanesque par la mort ou l’exil. Après les excès des passions antagonistes, Le Chevalier de Maison-Rouge incarne la tentative de réconciliation. Un républicain convaincu, Maurice Lindey, s’éprend d’une royaliste, Geneviève Dixmer, dont le mari et le frère (celui-ci est en réalité le chevalier de Maison-Rouge qui se cache sous un faux nom) ont entrepris de délivrer la reine du Temple. Maurice, révolutionnaire mais humain, Geneviève, royaliste mais amoureuse, vivent un amour impossible : la cruauté de Dixmer et de celle de son double républicain, Simon, les conduira à la mort sur l’échafaud, après que la reine elle-même aura eu la tête tranchée. Le roman semble illustrer cette phrase de Michelet : « Cette affaire […] fut un solennel champ de bataille où se rencontrèrent et se combattirent deux principes et deux esprits : l’un, le principe original et naturel qui avait fait la révolution, la justice, l’équitable humanité – l’autre, le principe d’expédients, d’intérêt, qui s’appela le salut public, et qui a perdu la France. »
Les débutantes
Occupant des chambres voisines sur le campus de l’Université féminine de Smith, quatre jeunes filles venues d’horizons très différents font connaissance. Cette rencontre est le début d’une belle et solide amitié entre Celia, écrivaine en devenir élevée dans la foi catholique, Bree, beauté solaire qui se languit de son fiancé, Sally, jeune fille bon chic bon genre qui doit faire face à la disparition de sa mère, et enfin April, féministe radicale et tête brûlée.
Ce roman d’initiation relate leurs années de formation sur le campus de la mythique Université de Smith, célèbre à la fois par la qualité de son enseignement et par l’esprit féministe et libertaire qui y règne, dont l’ambiance particulière avait déjà inspiré Sylvia Plath ou Joyce Carol Oates ; il nous fait aussi découvrir leurs débuts dans la vie. Le mariage de l’une va conduire à leur éloignement mais la disparition d’une autre les réunira de nouveau. Aussi captivant qu’intelligent, ce premier roman drôle et émouvant sur la place et le destin des femmes – entre choix et contraintes – dans la société américaine contemporaine, a obtenu un succès critique et commercial aux États-Unis.
Signare Anna
Tita Mandeleau, pseudonyme de Danièle Saint-Prix Brigaud, née en 1937 en Martinique, est une écrivaine sénégalaise. Cette œuvre n’est pas une étude historique mais une œuvre littéraire avec un travail sur le langage : emploi de noms propres et de noms communs spécifiques à un espace et à une époque déterminée, empruntés quelquefois aux langues locales, variation des dénominations des lieux et des personnages, recours à des interjections africaines ou européennes, … Le roman se situe dans la période de la traite des noirs, notamment vers les Antilles. Il s’intéresse plus particulièrement aux métis de Saint-Louis lors de la prise de contrôle de ce territoire par les Anglais au milieu du XVIIIe siècle, pendant la guerre de Sept Ans, et notamment au rôle des femmes commerçantes et métisses, les signares, de ce comptoir de Saint-Louis. Tita Mandeleau y donne un aperçu des expériences vécues par les femmes, plutôt que des désirs ou des idéologies des hommes, et dresse un portrait de cette communauté de plus en plus autonome, tout en approfondissant les causes et les effets de son déclin économique. Le sous-titre, « le voyage aux escales », fait référence aux périples des navires des négociants saint-louisiens le long du fleuve du Sénégal. Ce n’est pas la première œuvre consacrée aux signares : outre les « Chants pour Signare » de Léopold Sédar Senghor, Maryse Condé, « guadeloupéenne indépendantiste », évoque la communauté des signares dans son roman historique Ségou, paru quelques années auparavant, mais ce roman de Tita Mandeleau marque les esprits par sa description de ses femmes.
Un roi, François Ier, qui songe plus à ses amours et à ses chasses qu’à l’avenir de la France. Une régente, Louise de Savoie, qui tient fermement les rênes et manœuvre en coulisses contre le rêve italien de son fils. Une future reine, Marguerite, qui aime trop son frère et voudrait diriger les consciences… Le cousin connétable, Charles de Bourbon, dont on murmure qu’il pactise avec l’Empire de Charles-Quint et l’Angleterre d’Henry VIII ! Blois, Saint-Germain, Lyon, mais aussi Milan, Madrid… Deux frères, jeunes écuyers jetés dans la grande Histoire et dans une aventure qui bouleversera leur existence. Un roi prisonnier. Des enfants disparus dans d’étranges circonstances. D’autres, de sang royal, pris en otages. Des passions amoureuses, des trahisons, des revirements, des exécutions. Un amour interdit. Un autre incestueux. Et Diane de Poitiers, dont l’énigmatique ascendant saura gagner le cœur d’un roi… pour instituer la «Cour des Dames.» La Régente noire est le premier opus de La Cour des Dames, une série consacrée aux intrigues de la première Renaissance. Un temps épique et fastueux où s’affirme, sous les règnes de François Ier et Henri II, le pouvoir de quelques femmes d’exception.
Silo
Dans un futur post-apocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres. Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo. Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin. Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.
Voici venus les temps où Roç et Yeza, « Les Enfants du Graal », héros de la prodigieuse fresque historique de Peter Berling, vont accomplir leur destin, un destin qui s’enracine dans les secrets cathares et templiers de l’Occitanie, et le mystère du Saint-Graal qui recueillit le sang du Christ. Tous les protagonistes de l’épopée vont se retrouver dans Jérusalem, la ville sainte, éternellement déchirée entre juifs, chrétiens et musulmans : Guillaume de Rubrouck, ange gardien de Roç et de Yeza, Sigbert, le commandeur des chevaliers teutoniques, Faucon rouge, le redoutable émir… Mais aussi les ennemis, les chevaliers de Saint-Jean assoiffés de pouvoir, et Naiman, le nabot de Damas… Les complots se multiplient, les conßits s’aiguisent, les passions se déchaînent. Jusqu’à l’apocalypse finale qui verra l’affrontement ultime du Bien et du Mal.
Léa et François Tavernier n en finissent pas de se retrouver mêlés à des combats qui ne sont pas les leurs mais pour lesquels ils se mobilisent au nom de la liberté. Leur engagement met en péril leur amour, les porte à douter d eux-mêmes et les expose à la mort. Dans les dernières années de la guerre d Algérie, les voici confrontés aux malheurs du peuple algérien, au désarroi des pieds-noirs comme aux tueurs de l OAS François, qui a la confiance du général de Gaulle, président de la République, lui fait part de ses inquiétudes quant à l avenir de l Algérie, face aux attentats perpétrés par l OAS auxquels font écho ceux du FLN. Devant le drame que vivent les deux communautés, européenne et musulmane, une issue rapide doit être trouvée. Pourtant, n est-il pas déjà trop tard ? Les généraux du crépuscule peint de l intérieur, du point de vue des hommes et des femmes qui les vécurent dans chacune des communautés, les derniers feux de la guerre d Algérie. Au travers de ses personnages, des déchirements qui les meurtrirent, dans le portrait qu elle trace d une ville livrée au chaos, Régine Deforges ranime une dernière fois le monde singulier de cette Algérie française à jamais disparue
La Bicyclette bleue (1) 1939-1942
Août touchait à sa fin. Léa, la deuxième fille de Pierre Delmas, qui venait d’avoir dix-sept ans, les yeux mi-clos, assise sur la pierre encore chaude du petit mur de la terrasse de Montillac, tournée vers la plaine d’où montait certains jours l’odeur marine des pins, balançait ses jambes nues et bronzées, aux pieds chaussés de bazardaises rayées. Le bonheur de Léa semble aussi certain que l’est sa beauté. Emmitouflée dans la chaleur de cet été finissant, dans l’amour des siens et les révérences de ses prétendants, jouissant sans retenue de cette campagne bordelaise et du domaine de Montillac dont son père est le propriétaire, elle mène une vie radieuse qui s’annonce pleine de promesses. Habillée en robe légère, oisive, elle s’enivre de cette nature odorante avec cette langueur que confère l’insouciance, prête à succomber aux jeux de l’amour. Et rien ne semble exister sur cette terre qui puisse faire vaciller cet équilibre parfait. Rien si ce n’est que nous sommes en août 1939, que la France bascule dans le second conflit mondial et que l’harmonie cède bientôt la place au chaos. C’est alors, pour Léa, un plongeon dans une réalité qui va la pousser à choisir : se battre ou mourir. Avec La Bicyclette bleue, mêlant savamment la petite et la grande histoire, Régine Deforges signe le premier volume des aventures de Léa Delmas, une héroïne aussi belle que rebelle se débattant dans les remous de l’histoire. Érotisme et suspens ponctuent ce récit d’une éducation sentimentale en temps de guerre dont le succès n’a jamais été démenti.
Voici le second volume de la célèbre saga de Régine Deforges, « La Bicyclette bleue ». Un roman qui plonge l’héroïne Léa Delmas dans la tourmente et les affres de l’Occupation. En cette année 1942, les habitants du domaine de Montignac sont victimes de maints deuils et privations. Dans un climat oppressant de délation et de tortures, Léa choisit de combattre l’ennemi en s’engageant dans la Résistance. Sa jeunesse, son appétit de vivre et son immense sensualité lui permettront de dépasser les drames qu’elle vivra de près et dont elle sera la plus sensible spectatrice. Un roman où l’on apprend les destins tragiques de Sarah Mulstein et de Raphaël Mahl, l’exploit du père Adrien, où François Tavernier se rapproche plus encore de la fougueuse et indomptable Léa.
1944: la guerre a fini d’hésiter et chacun a choisi son camp. L’heure est venue des tueries, des règlements de compte et des grands affrontements militaires.
Léa a mûri. Après avoir découvert l’horreur, elle découvre le courage et la haine. Engagée dans toutes les luttes, jusqu’au bout de ses forces, elle trace son chemin volontaire de Montillac en feu à Berlin en ruine, passant par un Paris en liesse où rôdent encore les dangers. Pendant les deux dernières années de cette guerre atroce, la mort est sa compagne et c’est en elle qu’elle puise les infimes raisons d’une vie qui aura l’éclat de l’amour.
Vergennes, Eon, Beaumarchais, Broglie… Dans Le Secret du roi – prix Médicis-Essai 1993 – nous faisions connaissance avec ces hommes, les premiers agents secrets de type moderne, qui préparèrent pour Louis XV la revanche de la France sur l’Angleterre et l’accession d’un Français au trône de Pologne.
Ce second volume nous fait vivre la suite de l’histoire – une suite mouvementée. Le jeune chevalier d’Eon menace de trahir au profit des Anglais, la comtesse du Barry, maîtresse du roi, s’ingénie à entraver l’action de cette organisation qui échappe à son contrôle. Et certains de ces hommes qui en savent trop feront bientôt connaissance avec l’ombre de la Bastille…
C’est tout le XVIIIe siècle, monarques et philosophes, aventuriers et femmes du monde, que Gilles Perrault, conteur prodigieusement vivant et d’une érudition sans faille, ressuscite dans des pages plus passionnantes que n’importe quel thriller. Une réussite saluée par les historiens de métier, et plébiscitée par un immense public.
Pique-nique chez Tiffany Warton
Certains êtres sont-ils faits pour détruire ? L’ingénuité d’une toute jeune femme peut-elle être le masque d’une perversité diabolique ? Sans doute, dans ses derniers instants, Tiffany Warton se pose-t-elle la question. Jane, sa jeune amie et protégée, a ravagé sa vie. Adieu, les brillantes réunions annuelles sur les pelouses de Broad Castle, les relations huppées, la radieuse présence du champion de tennis John Furney, la séduction faite homme… Il y a de l’Edith Wharton, de l’Agatha Christie, du Henry James dans ce roman subtil et pervers, qui prend pour cadre la bonne société anglaise des années soixante. La comédie mondaine tourne au drame, le songe d’une nuit d’été se fait cauchemar. L’auteur des Egarés, prix Goncourt 1983, et de Stéphanie Phanistée, mène le bal avec une rigueur et un humour également implacables.
L’un des classiques (1906) de la littérature « pour enfants » de ce siècle (toujours en tête des ventes en Italie. Un petit traité de désobéissance dont Umberto Eco recommande la lecture à tous les enfants. L’auteur vu par l’éditeur Vamba : pseudonyme de Luigi Bertelli, journaliste et écrivain catholique, né à Florence en 1858, mort en 1920. Fondateur en 1906, d’un Giornalino pour enfants, où signent Pirandello, de Amicis, d’Annunzio, il y publie ce Giannino furioso.
Le Lama aux cinq sagesses
Avec pour cadre les solitudes enchantées du Tibet, voici « le premier roman qui ait jamais été écrit par un lama tibétain à la gloire de son haut pays des neiges, pour le monde du lointain Occident ». Un récit signé d’Alexandra David-Néel et de son fils adoptif le lama Yongden, qui mêle à la passion et à l’aventure la pittoresque description des faits, coutumes et paysages du Tibet.
Personne ne le saura
Alice et Morgane sont deux femmes aux destins marqués par le désespoir. L’une, professeur de musique par dépit, n’arrive pas à prendre sa vie en main et trouve son refuge dans les notes de son piano. L’autre, épouse d’un riche héritier, noie son ennui dans l’alcool et les médicaments. Au moment où elles allaient chavirer, un homme va transformer leur existence.
Le Gerfaut des Brumes – 3 – Le trésor
Enfant bâtard destiné à la prêtrise, Gilles Goëlo a quitté sa Bretagne natale pour devenir un héros de guerre au coté de La Fayette. Aujourd’hui chevalier de Tournemine, il fascine la cour de Versailles par le récit de ses actes de bravoure et son fort pouvoir de séduction. Le soir tant attendu de ses noces avec Judith, sa bien-aimée, Gilles est enlevé par une femme et conduit dans un cachot de la Bastille. Avec la complicité secrète de Louis XVI, il parvient à s’évader. Libre, il n’a alors de cesse de retrouver Judith qui s’est enfuie, désespérée par la trahison amoureuse de son mari.
Pour sauver sa passion de jeunesse, Gilles le Gerfaut repart sur le sentier de la guerre amoureuse… celui de tous les dangers…
Rive-Reine
Nous retrouvons Blaise de Fontsale , fidèle à la dame de belle-ombre ; Axel partagé entre deux pères,dilettante aventureux, voyageur romantique, mais Vaudois fidèle à son lac et à ses vignes ; Chantenoz, philosophe-poète ; Guillaume, prototype des suisses qui firent fortunes en Amérique ; Flora, l’Italienne. Ils découvriront de nouveaux acteurs de l’humaine romance : un banquier Genevois et sa famille, une ardente tsigane, pasionaria présente dans toute les révoltes. La Suisse apparaît alors, en dépit des risques de désunion, comme le modèle d’une confédération continentale possible. Un exemple à retenir, pour notre Europe livrée à de sanglants conflits.
La liste de Freud
1938 : l’Allemagne nazie s’apprête à envahir l’Autriche, les Juifs cherchent à fuir par tous les moyens.
Alors qu’on lui délivre des visas pour l’Angleterre, Sigmund Freud est autorisé à soumettre une liste de ceux qu’il souhaite emmener avec lui.
Figurent sur cette liste, entre autres, son médecin et ses infirmières, son chien, sa belle-soeur, mais pas ses propres soeurs. Tandis que le père de la psychanalyse finira ses jours à Londres, toutes les quatre sont déportées dans le Camp de Terezin.
Adolfina, la soeur préférée de Freud, âme sensible et douée, enfant mal aimée, femme condamnée à la solitude, raconte : l’enfance complice avec son frère adoré, ses aspirations dans cette Vienne de fin de siècle, pleine du bouillonnement artistique et intellectuel, son amour déçu pour un camarade d’université, l’éloignement d’avec son génie de frère, sa rencontre avec Klara Klimt dans un hôpital psychiatrique, son rêve de Venise, sa blessure familiale…
Le jardin des absents
Il y a le soleil, la mer, les maisons aux ocres juteuses, les musiques et les danses. ce pourrait être un village de vacances. il s’en faudrait de très peu… Et c’est là, au bout du monde, que Joden se réveille un matin. Sur lui est-il arrivé ? Est-il fous ? malade ? et qui hurle à voix basse au fond du jardin ? sans rivage et sans mémoire, Joden, se débat dans l’angle mort de sa vie. Alors, survient Agna qu’il na’ jamais cessé d’aimer. elle est désormais son seul lien avec le passé, mais, changée et meurtrie par les épreuves, acceptera-t-elle de se sauver avec lui ? Autour d’eux, des hommes et des femmes jouent à s’aimer et s’inventent un passé glorieux sous le regard impassible des gardiens. La parade sociale, dérisoire et nostalgiques, ne sert qu’o masquer la vacance des esprits et des cœurs. Pour quelle faute tous ces hommes doivent-ils subir un éternel été de paresse et d’oubli ? Ainsi qu’une enquête policière, le récit progresse avec une logique implacable de découverte en découverte au rythme de Joden, de ses expériences et de ses tentatives d’évasion. Ce climat à la fois tragique et sensuel provoque un étrange malaise. Sont-il vraiment si rares ou si lointaines, ces prisons du plaisir , de l’irresponsabilité ou de l’oubli ? Et, certains matins, ne vous réveillons-nous pas comme exilés de nous-mêmes ?
