Arietta
Avec de belles illustrations – Les romans de John Knittel intéressent chacun de nous; des caractères puissants, inhabituels se débattent dans un milieu plein d’un charme étrange, dans une action passionnante. Arietta se déroule au Maroc. C’est à Casablanca, dans l’agitation de ce grand port, que vit Arietta, une jeune Allemande aux nerfs délicats, mariée à Hector, un gros industriel, assoiffé de puissance et d’argent, rempli d’une vitalité monstrueuse. S’étiolant moralement dans ce luxe, blessée par la brutalité de son mari, elle s’enfuit dans un village de pêcheurs où elle fait la connaissance d’un Anglais soli-taire, cultivé, qui cherche à réaliser, dans ce milieu fermé, les idéaux auxquels rêve Arietta. Il lui montre quelles sont les vraies valeurs de la vie, quels sont les problèmes que doit résoudre le pays et les tâches qui y attendent les Européens. L’intimité grandit entre Pio et Arietta, tandis que dans une série d’aventures extraordinaires et captivantes, la catastrophe s’abat sur Hector et son confident, un parvenu trompeur et rusé. Les personnages de ce livre ne sont pas idéalisés, mais l’auteur les a dépeints, avec leurs défauts et leurs qualités, d’une manière si conforme à la vie, que les plus négatifs d’entre eux nous inspirent autant de compassion et de compréhension que les autres. Et il a aussi su rendre de façon impressionnante l’atmosphère de l’Afrique du Nord, la vie simple et cependant si pleine de ses campagnes tout comme l’agitation violente, la recherche forcenée du plaisir et les tripotages malpropres des milieux d’affaires de la grande ville. Ainsi, les événements extérieurs et le milieu dans lesquels ils se déroulent sont-ils d’une actualité prenante, que complètent le contenu humain de ce roman et les grands problèmes qu’il pose et qui demeurent éternellement valables.
Le plus grand philosophe de France
Un pirate juif hollandais, disciple de Spinoza (qu’il n’a jamais lu), se lance en politique : puisque le Code Noir lui interdit d’être esclavagiste, alors l’esclavage n’a pas le droit d’être. Un jeune comte, Alarmé de l’Implication, qui veut devenir le plus grand philosophe de France, en oublie de culbuter sa chère épouse, qui se désespère. Un petit prince noir obèse embarque sur une galère (d’esclaves) pour ce qu’il imagine être le pays du sucre : la France ! Autour d’eux, une chienne qui parle, une petite fille qui ne se sépare jamais de ses chaussettes, un curé qui pense que l’abstinence sexuelle lui conférera des superpouvoirs, un vieil infirme libidineux… Tout un petit monde qui s’agite et s’échine à vivre sous l’œil indifférent de Dieu qui préfère le sport à ce spectacle désolant des humains qui s’acharnent à chercher un sens à l’existence et à croire en lui…
Les enfants d’Alexandrie
De ses amours avec César et Marc Antoine, Cléopâtre eut quatre enfants. Seule Séléné survécut au destin tragique de la reine d’Egypte. Âgée de dix ans lors de la prise d’Alexandrie, elle n’oublia jamais l’anéantissement de sa famille, de son royaume, de sa dynastie, de ses dieux. Prisonnière en terre étrangère, elle vécut dès lors pour venger ses frères et faire survivre dans le monde des vainqueurs la lignée des vaincus. Avec la sensibilité d’écriture et la force romanesque qui ont fait de L’Allée du Roi un classique, Françoise Chandernagor s’empare du destin de la dernière des Ptolémées et questionne un passé deux fois millénaire. Une fresque grandiose.
Chercher Proust
J’ai toujours eu un problème avec Proust. Dès le départ, j’ai su qu’il me ferait mal. Au-dessus de mon lit d’adolescent, à côté du poster de mon footballeur préféré, Marcel trônait, fier, sûr de lui, la tête inclinée sur ma droite, reposant contre sa main. Il me fixait. Quand je regardais trop mon idole sportive, j’avais l’impression que… Proust me rappelait à l’ordre : « Jacques Bartel, cessez de scruter cet idiot, je suis là, moi, seul être valable dans cette chambre. Vous n’êtes plus un enfant et bientôt, vous pourrez vous targuer d’avoir une aussi belle moustache que moi. » J’ai donc grandi sous le regard de mon maître. Quelquefois, en pénétrant dans mon antre, j’essayais de l’esquiver, projetant mes yeux sur le mur blanc qui faisait face à l’écrivain. Je maintenais cette volonté surhumaine de dépassement deux à trois minutes, puis Proust reprenait naturellement le dessus. Il écrasait mon footballeur, lui mettait une gifle pleine d’arrogance. « Eh oui, jeune homme, voyez comment un vieil écrivain juif peut vous mater d’un simple regard. » Marcel avait raison, mon esprit n’échappait pas à cette règle, rien ne lui résistait. D’ailleurs, la cohabitation entre Marcel et le footballeur ne dura pas, un après-midi, au sortir de l’école, je me rendis compte que le poster du sportif s’était détaché et gisait face contre terre. Mon cerveau analysa cette situation sans cartésianisme : le sportif, ne supportant plus cette compétition permanente, avait provoqué Marcel. Ce dernier, habitué aux joutes (j’avais lu que Proust avait été provoqué en duel, ce qui correspondait pour moi à une attitude héroïque) avait accepté de se mesurer à la star orange. À la fin du match, la victoire de Proust ne faisait aucun doute. Marcel : 1, Cruyff : 0.
La Brigade du rire
Il y a Kowalski, dit Kol, Betty, licenciée de l’imprimerie où elle travaillait. Dylan, prof d’anglais et poète. Les jumelles Dorith et Muriel, pour qui la vie est une fête permanente. L’Enfant-Loup, coureur et bagarreur. Suzana, infirmière en psychiatrie. Rousseau, beau gosse et prof d’économie. Hurel, industriel, lecteur de Marx et de Kropotkine. Ils sont chômeurs, syndiqués, certains exilés, tous ont été des travailleurs. Pas des « cocos », ni des militants. Des hommes et des femmes en colère, qui décident de régler leur compte à cette société où l’autorité du succès prime sur celle du talent. Des samouraïs, des mercenaires, une redoutable fraternité constituée en Brigade du rire. Leur projet ubuesque et génial tient à la fois de la supercherie que de la farce grotesque : kidnapper et faire travailler Pierre Ramut, l’éditorialiste vedette de Valeurs françaises, et, dans un bunker transformé en atelier, l’installer devant une perceuse à colonne pour faire des trous dans du dularium. Forcé de travailler selon ce qu’il prescrit dans ses papiers hebdomadaires – semaine de 48h, salaire de 20% inférieur au SMIC, productivité maximum, travail le dimanche -, Ramut saura désormais de quoi il parle…
Rose
Paris sous le Second Empire. Les ambitieux travaux d’Haussmann détruisent des quartiers entiers, générant des milliers d’expropriations douloureuses. Loin du tumulte, Rose Bazelet mène une vie paisible, au rythme de sa lecture du Petit Journal et de ses promenades au Luxembourg. Jusqu’au jour où elle reçoit la fatidique lettre du préfet: sa maison, située sur le tracé du boulevard Saint-Germain, doit être démolie. Liée par une promesse faite à son mari, elle ne peut se résoudre à partir. Contre le baron, contre l’empereur, Rose va se battre pour sauver la demeure familiale qui renferme un secret jalousement gardé…
Reign – Tome I – La prophétie
1557
Marie Stuart, quinze ans, reine de France et d’Ecosse, est désespérée. Une prophétie lui a révélé sa mort prochaine. Face à ces révélations, Marie est seule. Son mariage est incertain. François son époux, est parti retrouver sa maîtresse, enceinte de lui. Triangle amoureux, lutte pour le pouvoir, complots et manigances, la Reine va devoir faire des choix en restant au château, derrière les murs, à l’abri de la peste qui ravage le pays. Pourtant, même la pierre a ses secrets. Et des ténèbres pourrait bien ressurgir un fantôme du passé.
Les millefeuilles de Lucy
Cath décide, avec Lucy, de réaliser son rêve : ouvrir un café-librairie. Lors de la soirée d’inauguration, Portia, la magnifique, star incontestée de leur bande à l’université, réapparaît. Avec elle, d’étranges événements vont s’enchaîner. Hasard ? Simple coïncidence ou Portia a-t-elle une idée en tête ? La vie et les amitiés de Cath en sont complètement bouleversées. Roman irrésistible, comédie douce-amère, à la fois drôle et émouvante, un regard très juste, sincère et poignant sur l’amitié et l’amour. Jane Green a la plume caustique, et fait preuve de beaucoup d’humour pour dépeindre les sentiments et les émotions d’un groupe de trentenaires.
Comme des larmes sous la pluie
Ecrivain à succès, Simon Bersic n’en est pas moins fragile et malheureux : il ne parvient pas à surmonter la perte de sa femme. Et si, avec Naëlle, la vie lui offrait une seconde chance? Rien ne le prédisposait à croiser cette beauté magnétique, l’alchimie et la magie opèrent néanmoins, mais dès qu’il croit la saisir, la mystérieuse inconnue lui échappe. Lorsque les amants se retrouvent au coeur d’un sordide fait divers qui secoue la Belgique, et devrait les séparer, Simon refuse l’inéluctable et affronte l’insupportable. Implacable scénario, entrecoupé d’énigmatiques séquences où une petite voix enfantine s’élève dans la nuit, recouvrant le récit d’un voile d’ombre, Comme des larmes sous la pluie est un étourdissant thriller amoureux. Haletant, émouvant, ce livre sonde les coeurs et l’inconscient.
Une constellation de phénomènes vitaux
Dans un village enneigé de Tchétchénie, Havaa, une fillette de huit ans, regarde, cachée dans les bois, les soldats russes emmener en pleine nuit son père, accusé d’aider les rebelles. De l’autre côte de la rue, Akhmed, son voisin et ami de sa famille, observe lui aussi la scène, craignant le pire pour l’enfant quand les soldats mettent le feu à la maison. Mais quand il trouve Havaa tapie dans la forêt avec une étrange valise bleue, il prend une décision qui va bouleverser leur vie. Il va chercher refuge dans un hôpital abandonné où il ne reste qu’une femme pour soigner les blessés, Sonja Rabina.
Pour Sonja, chirurgienne russe talentueuse et implacable, l’arrivée d’Akhmed et de Havaa est une mauvaise surprise. Exténuée, débordée de travail, elle n’a aucune envie de s’ajouter ce risque et cette charge. Car elle a une bonne raison de se montrer prudente : accueillir ces réfugiés pourrait compromettre le retour de sa sœur disparue. Pourtant, au cours de cinq jours extraordinaires, le monde de Sonja va basculer et révéler l’entrelacs de connexions qui lie le passé de ces trois compagnons improbables et décidera de leur destin. À la fois récit d’un sacrifice et exploration du pouvoir de l’amour en temps de guerre, Une constellation de phénomènes vitaux est surtout une œuvre portée par le souffle profond de la compassion, vers ce qui doit être et ce qui demeure.
Béatrice et Virgile
Henry, dont le premier roman a été un succès international, vient d’achever, au terme de cinq ans de travail, son second texte. Mais devant le refus de ses éditeurs de se lancer dans l’aventure, Henry décide qu’il n’écrira plus. Il répond néanmoins scrupuleusement au courrier de ses lecteurs. Il reçoit un jour une nouvelle de Flaubert accompagnée de l’extrait d’une pièce de théâtre, et d’un mot lui demandant son aide. Pour toute signature, un simple prénom : Henry, et une adresse. Il s’agit d’un vieux taxidermiste, étrange et manipulateur. Ce dernier lui révèle être l’auteur de la pièce dont les personnages ne sont autres qu’un singe, Virgile, et une ânesse, Béatrice…
La Ballade du voleur au whisky
Attila Ambrus a toujours affiché un goût prononcé pour le Johnnie Walker, les voitures de luxe et les filles en pantalon léopard. Arrivant de Transylvanie, il s’est installé à Budapest en 1988 et a cumulé bon nombre de petits boulots, avant de se dire que le meilleur moyen de joindre les deux bouts serait sans doute de braquer des banques. Attila est alors devenu un véritable gentleman cambrioleur, poli et plein de charme, ne versant jamais une goutte de sang, offrant des fleurs aux employées des banques qu’il dévalisait et laissant des bouteilles de champagne à l’attention de ses poursuivants. « . Évadé de prison en 1999, il est alors confronté à une véritable chasse à l’homme, largement médiatisée, menée par l’inspecteur Lajos Varju, un inconditionnel de la série Columbo, qui s’identifiait étrangement au célèbre policier à l’imperméable.
Les éclaireurs
C’est l’histoire de Sliv, agent spécial du CFR (Consortium de Falsification du Réel), qui veut comprendre pour quoi et pour qui il travaille. C’est l’histoire d’une organisation secrète internationale, qui tente d’influer sur l’histoire des hommes, et dont l’existence est brutalement remise en cause un certain 11 septembre 2001. C’est l’histoire de Youssef, tiraillé entre sa foi et son amitié ; de Maga, jeune femme moderne que son mariage précipite dans une famille d’intégristes ; de Lena, dont la rivalité professionnelle avec Sliv cache peut-être des sentiments d’une autre nature. C’est l’histoire d’une grande nation, l’Amérique, qui trahit ses valeurs quand le monde a le plus besoin d’elle. C’est, d’une certaine façon, l’histoire du siècle qui vient.
A moi pour toujours
Sherry Seymour, jeune et fringante quadragénaire, reçoit, le jour de la Saint-Valentin, un billet anonyme sur lequel deux mots très courts sont écrits : « Be mine » (sois à moi, sois mienne). Flattée, perturbée, puis obsédée par cet admirateur secret, elle finit par en découvrir l’identité, le rencontre et se lance dans une liaison torride avec lui. Le mari de Sherry se met alors à jouer un jeu dangereux sur lequel bientôt plus personne n’a de prise.
L’île des oubliés
L’été s’achève à Plaka, un village sur la côte nord de la Crète. Alexis, une jeune Anglaise diplômée d’archéologie, a choisi de s’y rendre parce que c’est là que sa mère est née et a vécu jusqu’à ses dix-huit ans. Une terrible découverte attend Alexis qui ignore tout de l’histoire de sa famille : de 1903 à 1957, Spinalonga, l’île qui fait face à Plaka et ressemble tant à un animal alangui allongé sur le dos, était une colonie de lépreux… et son arrière-grand-mère y aurait péri. Quels mystères effrayants recèle cette île que surplombent les ruines d’une forteresse vénitienne ? Pourquoi, Sophia, la mère d’Alexis, a-t-elle si violemment rompu avec son passé ? La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la déchirante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets… Bouleversant plaidoyer contre l’exclusion, L’Île des oubliés, traduit dans vingt-cinq pays et vendu à plus de deux millions d’exemplaires, a conquis le monde entier.
Dans la lignée de Murakami, un bijou littéraire original, inspiré des « I-Novels » japonais, porté par une construction virtuose. Entre imaginaire et réalité, une œuvre à la fois profonde et pleine d’humour, intime et universelle, assortie d’une formidable réflexion sur le temps et l’Histoire. Le sac en plastique avait échoué sur le sable de la baie Désolation, un de ces débris emportés par le tsunami. A l’intérieur, une vieille montre, des lunettes jaunies et le journal d’une lycéenne, Nao. Une trouvaille pleine de secrets que Ruth tente de pénétrer avant de réaliser que les mots de la jeune fille lui sont destinés… Depuis un bar à hôtesses de Tokyo, Nao raconte des histoires : la sienne, ado déracinée, martyrisée par ses camarades ; celle de sa fascinante aïeule, nonne zen de cent quatre ans ; de son père qui cherche sur le Net la recette du suicide parfait. Des instants de vie qu’elle veut confier avant de disparaître. Alors qu’elle redoute de lire la fin du journal, Ruth s’interroge : et si elle, romancière en mal d’inspiration, avait le pouvoir de réécrire le destin de Nao ? Serait-il possible alors d’unir le passé et le présent? La terre et le ciel ?
Le dernier soupir du maure
Le jour de la fête de Ganesh, Aurora Zogoïby danse pour défier des dieux auxquels elle ne croit pas. Peintre célébré, femme aux dimensions formidables, Aurora exècre la foule qui s'adonne au culte superstitieux du dieu éléphant. Sa danse est donc un geste de suprême dédain. Mais la foule se méprend et la vénère. Irréversiblement, elle est au centre des choses. Y compris de la vie de son fils Moraes. Le roman suit exactement le même schéma narratif que Les Enfants de minuit : à l'aube de sa mort, le narrateur se lance sur un rythme effréné dans le récit de sa vie, commençant à la jeunesse de ses grands-parents pour arriver, essoufflé, au moment où il prend la plume. Même festin d'images, même réalisme magique, même sensualité, si ce n'est que le poivre a remplacé le chutney comme moteur du souvenir.
La jeune fille à la perle
La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville… Un roman envoûtant sur la corruption de l'innocence, l'histoire d'un cœur simple sacrifié au bûcher du génie.
L’Homme sans maladie
« Nous savons que tu es un espion, dit l’homme. Nous le savons, Samarendra Ambani. Toute discussion est vaine. Tu comprends ? En vérité, nous savons tout. Bien avant que tu ne connaisses notre existence, nous étions au courant de la tienne. » Samarandra Ambani, architecte zurichois d’origine indienne, mène une existence rangée, jusqu’au jour où il décroche le contrat d’un opéra à Bagdad. Lorsqu’il arrive en Irak, ce n’est pas Puccini qui l’attend mais une horde de gardes du corps, présage de la violence démesurée qui va l’aspirer. À peine remis de son séjour tourmenté, le voilà de nouveau embarqué à Dubaï pour y construire la Bibliothèque nationale. Seulement l’histoire se répète impitoyablement, et Sam découvre qu’un passeport suisse n’est pas une garantie de retour… Tel un Kafka contemporain, Arnon Grunberg entraîne son héros, naïf et idéaliste, à travers des tribulations grotesques et cruelles, pour mieux le réduire en cafard d’une dérisoire comédie humaine.
Trésor d’amour
« On vit donc à Venise, Minna et moi, à l’écart. On ne sort pas, on ne voit personne, l’eau, les livres, les oiseaux, les arbres, les bateaux, les cloches, le silence, la musique, on est d’accord sur tout ça. Jamais assez de temps encore, encore. Tard dans la nuit, une grande marche vers la gare maritime, et retour, quand tout dort. Je me lève tôt, soleil sur la gauche, et voilà du temps, encore, et encore du temps. On se tait beaucoup, preuve qu’on s’entend. L’amour, c’est comme retrouver un parent perdu, son regard traverse la mort, et, avec lui, surgissent des foules de détails précis, formes, sons, couleurs, odeurs. Une femme vraiment aimée est brusquement la même qu’une autre, très différente, et qu’on n’oubliera jamais. Mais cette matinée aussi est la même qu’il y a vingt ou trente ans, ce rayon de soleil est le même, ce passage de bateaux le même, ces mouettes les mêmes. L’autre, contrairement à la vieillerengaine romantique, est le même quand même. Toute séparation se dissout dans le soir puissant. Les amoureux sont seuls au monde parce que le monde est fait pour eux et par eux. L’amour est cellulaire dans les tourbillons du hasard, et ces deux-là avaient une chance sur quelques milliards de se rencontrer à la même époque. Entre le français et l’italien, il y a une longue et bizarre histoire. Elle ne demande, avec Stendhal, qu’à s’approfondir». Philippe Sollers.
Les héritières de Bella Vista
Alors que se dessine devant elle le splendide domaine de Bella Vista en Californie, Tess, avec un sentiment de vertige et d’irréalité, repense aux événements qui l’ont menée jusqu’ici. Que de choses se sont passées en si peu de temps… D’abord sa rencontre avec le banquier Dominic Rossi, venu la trouver à San Francisco pour lui annoncer qu’elle était la cohéritière de Bella Vista. Puis la découverte d’une famille paternelle — et surtout d’une demi-sœur, Isabel — dont elle ignorait tout jusqu’à ce jour. Autant de révélations incroyables qui bouleversent sa vie. Autant de secrets qu’il lui faut désormais à tout prix déchiffrer. En dépit des mille questions qui la hantent, Tess sent peu à peu un sentiment d’appartenance l’envahir, comme si elle était, au bout du compte, vraiment chez elle. Un sentiment étrange et bouleversant qui doit beaucoup à la présence bienveillante, rayonnante d’Isabel, cette jeune femme dont elle se sent si différente et si proche à la fois. Alors, en comprenant que le domaine est menacé de faillite, Tess décide de se battre au côté de sa demi-sœur pour le sauver.
La tempête
1999. Grace Dempsey, jeune avocate d’affaires new-yorkaise, et son mari Christopher, de passage en France, traversent en voiture les immenses forêts du plateau de Millevaches. Nous sommes le 27 décembre : le soir de la tempête, cette tempête qui secoua la nature et bouleversa des vies… La voiture bascule dans un ravin. Christopher est blessé. Au matin, Grace part chercher du secours. Sur ses escarpins fragiles et dans son manteau Gucci à deux mille dollars, elle finit par arriver à une vieille ferme fortifiée. Sur le toit d’une chapelle, un homme cloue une bâche. C’est Thomas, le maître des lieux. Unité de lieu, de temps, d’action. Avec ce roman contemporain, grave et profond, Jean-Guy Soumy marque un tournant dans son œuvre.
Gustalin
Reliure toile ornée de l’éditeur – A Chesnevailles, Jura (près de Dôle et pas loin de Besançon), Sylvestre Harmelin est plus connu sous le nom de Gustalin, diminutif hérité d’un aïeul et redonné depuis à sa lignée, sur laquelle il tranche par une passion pour la mécanique qui lui fait négliger les travaux de la terre et nourrir l’ambition de devenir un garagiste opulent. Cela lui attire les sarcasmes de son épouse Flavie qui, par contre, s’échine de l’aube au couchant et s’aigrit de voir son courage si peu apprécié. Telles sont les inconséquences de l’existence : Flavie ressent pour la glèbe le même goût que le meilleur ami de Gustalin, Hyacinthe Jouquier, grand étudieur de mathématiques dans son jeune âge, qui a tout lâché pour s’occuper de ses champs avec sa femme Marthe, alors que celle-ci a toujours eu envie d’autre chose ? Depuis son enfance, elle rêve de prospérités citadines comme Gustalin de garage sur une voie à grande circulation mais, au rebours de Gustalin, Marthe est femme d’action. Et ce sont sur ces braises mal étouffées par les cendres de la quarantaine que souffle innocemment la tante Sarah, venue avec l’oncle de Hyacinthe prendre sa retraite au village. Il s’ensuit un drame, évidemment ? une de ces catastrophes tempérées par le bon sens et la philosophie rustiques et pimentées d’humour et de traits satiriques que Marcel Aymé sait si bien imaginer.
Les affluents du ciel
Dans leur immense propriété d’Aiguemont, les Sérilhac offraient l’image de l’aisance, du bonheur et de l’amour. Mais Pierre, le maître, a chassé l’un de ses fils, enfant prodigue et sans honneur. Clara, son épouse, ne l’a pas supporté et s’est enfuie, pour mourir dans des circonstances mystérieuses.On dirait que la foudre s’est abattue sur Aiguemont, tandis que d’autres bouleversements se préparent. La ligne de chemin de fer de Paris approche du Limousin – nous sommes dans les années 1870 – et Pierre refuse de voir éventrer son domaine. Une armée de mille hommes arase déjà les collines, perce un tunnel, jette un viaduc. Les travaux frôlent la tombe de Clara et révèlent une ancienne voie romaine. Porté par les « affluents du ciel », Pierre, qui croit avoir tout perdu, s’y engage?
Le trésor du temple
Ary Cohen, dit « le lion », vit retiré près de Qumran dans le désert de Judée, où les Esséniens l'ont élu comme leur messie. C'est là que son père, l'archéologue David Cohen, vient lui confier la nouvelle mission proposée par Shimon Delam, patron du Shin Beth, les services secrets intérieurs d'Israël. Il s'agit d'élucider le meurtre – ou plutôt le sacrifice rituel – de Peter Ericson, un archéologue qui recherchait le fabuleux Trésor du temple, sans doute celui de Salomon, d'après les mystérieuses écritures du rouleau de cuivre, l'un des Manuscrits de la Mer morte, retrouvés justement à Qumran. Pour mener à bien cette enquête, il faut à la fois être un soldat et connaître parfaitement les textes sacrés. Seul Ary a donc une chance de percer les extraordinaires mystères qui l'attendent… Francs-maçons, Templiers, Secte des assassins… Les plus secrètes et les plus anciennes organisations ont voulu, veulent et voudront toujours retrouver le fabuleux trésor mythique, à supposer qu'il ait jamais existé. La partie ne sera pas facile pour Ary, le religieux détective qui avait déjà montré tout son talent dans « Qumran. » …..
On ne voyait que le bonheur
« Une vie, et j’étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros. Une vie; le col enfin à dix centimètres, le souffle court, la naissance, le sang, les larmes, la joie, la douleur, le premier bain, les premières dents, les premiers pas; les mots nouveaux, la chute de vélo, l’appareil dentaire, la peur du tétanos, les blagues, les cousins, les vacances, les potes, les filles, les trahisons, le bien qu’on fait, l’envie de changer le monde. Entre trente et quarante mille euros si vous vous faites écraser. Vingt, vingt-cinq mille si vous êtes un enfant. Un peu plus de cent mille si vous êtes dans un avion qui vous écrabouille avec deux cent vingt-sept autres vies. Combien valurent les nôtres ? » À force d’estimer, d’indemniser la vie des autres, un assureur va s’intéresser à la valeur de la sienne et nous emmener dans les territoires les plus intimes de notre humanité. Construit en forme de triptyque, On ne voyait que le bonheur se déroule dans le nord de la France, puis sur la côte ouest du Mexique. Le dernier tableau s’affranchit de la géographie et nous plonge dans le monde dangereux de l’adolescence, qui abrite pourtant les plus grandes promesses.
À l’endroit où elles naissent
Deux femmes, deux vies, une seule Terre. Eva et Miangaly ne sont pas nées avec les mêmes paillettes au fond des yeux. De France jusqu’à Madagascar, de l enfance à l âge adulte, elles traverseront les années, les époques, parleront de leurs famille/parents, découvriront la musique, les hommes, les icebergs à la grenadine, les zébus et le chocolat. Si Miangaly vit dans l extrême pauvreté entourée des siens, Eva possède l essentiel matériel mais manque cruellement d amour. Tout les sépare et pourtant tout les rapproche : sur le chemin de leur légende personnelle, elles partagent la rage de vivre, le c ur plein de rêves et d espoir…
Les sœurs Deblois – 1 – Charlotte
Cette nouvelle saga, qui s’amorce dans les années vingt, a pour cadre une famille québécoise dont la mère, hypocondriaque, sombre inéluctablement dans les abîmes de l’alcoolisme et de la dépression aux côtés d’un mari qui se refuse à la vérité. Au début de ce premier tome, Charlotte a quatre ans. Aînée de famille avec une mère presque toujours malade, elle doit, pour sa petite sœur Emilie, être l’exemple à suivre. Charlotte, si responsable, autonome, compréhensive ! Elle grandit en se détachant de plus en plus d’une famille où maladie réelle et imaginaire occupent toute la place. Petite fille vive et intelligente, elle prend vite conscience de l’étrangeté du comportement de sa mère qui, malheureusement par amour, en vient à être un réel danger pour ses proches. En perpétuelle quête d’amour et d’affection, Charlotte portera un regard passionné, colérique, désabusé sur cette famille et cette mère qui l’étouffent…
Sotos
Entrer dans la vie, c’est entrer dans l’arène. On est jeune, plein de feu, et on croit la vie à ses pieds. Très vite, on découvre que ce qui va se passer est un peu plus compliqué qu’il n’y paraissait. Que les châtiments successifs débouchent sur l’inéluctable mise à mort. Sous la lumière brutale d’un immense Sud hispanique, trois hommes font brutalement l’apprentissage de la vie : Mani, fils sans père, dans toute la fougue de ses dix-huit ans, cherche une direction, un chemin ; Vito, père sans fils, confronté à la quarantaine, cherche à revenir dans les pas qu’il s’est tracé ; Victor Sarramanga, vieux solitaire farouche qui règne sur l’espace et les gens, cherche à régler ses ultimes comptes. Le premier va subir les premières piques, le second recevoir les banderilles, le dernier rencontrer son heure de vérité. Et tous vivront le manque amer de ce que l’on veut de toutes ses forces et qui ne vient jamais quand et comme on l’attend. Ainsi de ces femmes que l’on désire trop fort. Et qui se livrent trop vite, trop mal. Et tandis que les Sotos, ces petits démons qui vivent aplatis comme des galettes entre le bois et l’écorce et qu’on entend crier quand les troncs grincent et craquent à la tombée du jour, vibrent sous la tension électrique des orages, les personnages s’affrontent dans la fulgurance des passions et des pulsions. Jusqu’à ce que le feu les dévore et mette chacun, survivant ou mort, en paix armée avec lui-même.
Le mystère du tableau
Pour Sara, marchande d'art chez Perfect Touch, la Muse représente bien plus que l'unique portrait peint par le célèbre Custer. C'est un défi, une quête, l'oeuvre qui donnera à sa carrière l'élan dont elle a besoin. Encore faut-il mettre la main dessus?Pour cela, elle est prête à tout. Et même à délaisser son cher San Francisco pour un ranch perdu au fin fond du Wyoming. Car c'est là-bas qu'a vécu Custer, au milieu des montagnes majestueuses et des prés verdoyants. C'est là-bas que l'a invitée Jay Vermilion, l'héritier du peintre, un homme aussi sexy que différent d'elle.Seulement voilà, arrivée sur place, Sara comprend qu'elle est loin d'être la seule à s'intéresser au tableau. Tandis que Jay subit de fortes pressions de la part de sa belle-mère qui tente de lui ravir son héritage, un couple est retrouvé assassiné au ranch Vermilion. Le prélude à une série de menaces qui s'abattent bientôt avec violence sur Sara et son troublant cow-boy ?
Les amandes amères
Découvrant que Fadila ne sait ni lire ni écrire, Édith entrevoit à quel point la vie est compliquée pour un analphabète et combien c’est humiliant. Elle lui propose de lui apprendre à lire le français. Fadila n’est pas jeune. Édith n’est pas entraînée. L’apprentissage s’avère difficile. Ce qui semblait acquis un jour est oublié la semaine suivante. Si Fadila a tant de mal à progresser, c’est que sa vie entière est difficile. Ce n’est pas une marginale. Elle a une famille, un toit, du travail. Mais la violence a marqué son rapport aux autres, depuis l’adolescence. Elle a de la rancœur contre son Maroc natal et, en France, elle ne se fait pas à la solitude. Elle vit dans une perpétuelle inquiétude. Édith, de son côté, se sent de plus en plus démunie dans cette aventure dont elle a pris la responsabilité et qui va l’entraîner beaucoup plus loin qu’elle n’aurait cru. Une amitié singulière, rugueuse et douce, amère, cocasse.
Couverture toile – Depuis que son lieutenant français l’a abandonnée, Sarah est montrée du doigt par les villageois puritains de Lyme Regis qui la jugent irrémédiablement déshonorée et menacée de folie. Seul Charles Smithson ose l’approcher, fasciné par son impénétrable mystère. Pour la voir, il brave le scandale, met en péril ses fiançailles, risquant son bonheur et bouleversant tout le village. // Ce livre a été adapté au cinéma avec les acteurs Meryl Streep et Jeremy Irons
Cycle de Pendragon – Tome I à V
Le Cycle de Pendragon comprend : 1. Taliesin 2. Merlin 3. Arthur 4. Pendragon 5. Le Graal – Je ne pleurerai plus les disparus, endormis dans leur tombe marine. Leurs voix s’élèvent : « Conte notre histoire, disent-elles. Elle mérite de rester dans les mémoires.» Je prends donc la plume. Ainsi commence la tragédie de l’Atlantide engloutie, à jamais disparue dans de terribles convulsions. Fuyant le cataclysme, trois navires désemparés emportent le roi Avallach et sa fille vers Ynys Prydein, une île noyée dans les brumes. Dans ce nouveau monde, où les guerriers celtes luttent pour leur survie dans les derniers soubresauts d’un Empire romain agonisant, ils essaient tant bien que mal de refaire leur vie. De la rencontre de ces deux civilisations, et de l’union de la jeune princesse atlante avec le barde Taliesin, naîtra celui que chacun connaît désormais sous le nom de Merlin.
La maison de la source
C’est une petite maison bretonne avec un jardin et un puits. Une source coule par en dessous. Ici a grandi la romancière du Nabab , la journaliste à grand souffle de Devi. Un jour de juin 1998, se retrouvant devant le minuscule domaine, elle a eu l’idée de ce livre. Elle dit ici son enfance, tout simplement. Non pour l’étalage narcissique des souvenirs, mais parce que, la maturité venue, la femme pouvait enfin rejoindre la petite fille, et saisir tout ce qui a fait d’elle ce qu’elle est. Un milieu modeste et aimant, où le père, maçon, et la mère, couturière, veulent pour leurs enfants une vie moins dure que la leur. Et les images qui marquent une enfance : la machine à coudre maternelle, les abords du puits interdits, le chien abattu par un voisin… Irène Frain sait raconter les destinées extraordinaires, les drames de la passion, l’aventure. Nous lui découvrons ici un autre visage : intimiste, recueilli, serein dans la mémoire retrouvée.
Le maître des abeilles
Le Bourguignon de Paris Louis Châgniot assiste en rêve à l’effondrement de sa vieille maison familiale. Il y voit un signe prémonitoire et décide de « vivre sa vie ». Il retourne à Montfranc-le-Haut, avec son fils Loulou, étudiant à la dérive, toxicomane. Il retrouve dans son village natal une pléiade de personnages hauts en couleur, que domine la figure de Balthazar, le maître des abeilles. Celui-ci fera découvrir à Loulou à la fois les valeurs fondamentales de l’existence et l’amour, en la personne de la radieuse Catherine. Tout le roman se passe pendant la semaine sainte, au moment de l’explosion du printemps, ce qui permet à Vincenot de marier l’ancienne culture païenne et la spiritualité chrétienne, et de célébrer ainsi pleinement sa Bourgogne, de nous en communiquer jusqu’à la sensation physique.
Muchachas
Les filles sont partout dans ce roman. Elles mènent la danse. De New York à Paris, de la Bourgogne à Londres ou à Miami. Des filles qui inventent, s’enflamment, aiment. Des filles qui se battent pour la vie. Et les hommes ? Ils sont là aussi. Mais ce sont les muchachas qui dansent, dansent, dansent. Elles font voler les destins en éclats. Et ça n’en finit pas !
L’Embellie
En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes. Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l'Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l'on se glisse dans l'Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d'exultation complice qui ne nous quitte plus.
Soleils amers
« Ayez pitié du cœur des hommes », racontait le pari fou d’Aimé, l’insurgé communard, et de Côme, l’aristocrate ruiné, qui, condamnés tous deux à la déportation en Guyane, échangeaient pour le pire et le meilleur leur identité et leur destin. Voici, avec Soleils amers, l’histoire des enfants d’Aimé : Jean, le fougueux, l’intransigeant, qui a été élevé comme le fils de Côme, et l’irrésistible Georges, né de la prostituée Anna. Alors qu’il lui demandait la main de Virie, sœur de George, Jean a appris par Aimé la vérité de sa naissance ; il est le fils d’un bagnard évadé et la femme qu’il aime est sa demi-sœur. Dans un sursaut de désespoir, il a frappé Aimé et croit l’avoir tué. Depuis, ayant rompu tous ses liens, il fuit un passé et un amour dont il ne peut guérir. Nous le retrouvons moine dans un couvent des hauts plateaux brésiliens, précepteur en Louisiane, photographe ambulant dans l’immensité des solitudes américaines. Partagé entre des pulsions et des remords également brûlants, il s’efforce de renaître à lui-même…
Notre coeur
Le roman raconte l'histoire d'une femme du monde, froide et sans coeur, frigide ou lesbienne peut-être, comme Maupassant en a connu, qui se livre ici plus que dans aucun de ses romans. Le héros, face à cet être fascinant et redoutable, prend une autre maîtresse, qui ne lui suffit guère. Il est dévasté par une passion amoureuse, violente, mélancolique et cruelle. C'est un roman douloureux, écrit par un Maupassant déjà malade, et qui dit comme un adieu aux femmes qui ont été le désir, le tourment, et les victimes de sa vie. On y voit le personnage de l'artiste qui se dégrade, écrit de moins en moins, face à la femme moderne, produit d'une société parvenue à un point critique. Comme dans le remarquable Sur l'eau, c'est un aspect inattendu de l'art de Maupassant, dans la longue durée du roman, qui se révèle ici.
Après un accident ayant coûté la vie à sa meilleure amie et traumatisé son cheval, Grace MacLean, amputée d’une jambe, perd peu à peu le goût de vivre et reste recluse, renonçant à lutter pour surmonter son infirmité. Annie MacLean, la mère de l’adolescente de treize ans, décide de réagir et se met en quête d’un dresseur de chevaux pour guérir celui de sa fille et réconcilier celle-ci avec la vie. Sa quête lui fera traverser les États-Unis jusqu’au Montana pour rencontrer le mystérieux « homme qui murmure à l’oreille des chevaux » et dont la connaissance de la vie en pleine nature lui a peut-être aussi appris à connaître les humains.
La fortune d’Alexandrie
An 38 de notre ère. Alexandrie est la plus grande métropole de la méditerrannée. Même Rome l’envie. Le fameux phare, l’une des Sept Merveilles, est le symbole des lumières que les philosophes et les savants de la ville dispensent au reste du monde. Là se rencontrent et s’affrontent toute les religions, y compris le christianisme naissant. Delia, une femme vouée au plaisir, disparaît. Une enquête religieuse. Ou philosophique. Ou bien encore sentimentale. Quand Delia reparaît, Alexandrie l’a métamorphosée : par delà son luxe fou, son affairisme, sa débauche, ses crautés racistes, ses intrigues politiques, religieuses et philosophiques, ses superstitions, ses immenses et attroces massacre aussi, sa grandeur et ses bassesses, c’est son génie même qui l’a possédée. Alexandrie fut l’une des villes d’enfance de Gérald Messadié, romancier et historien, hauteur de L’homme qui devient Dieu et de Matthias et le Diable, entre autres ouvrages désormais traduits en plusieurs langues.
Pietra viva
Michelangelo, en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le corps d’Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait. Il part choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa pietà a valu gloire et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs blocs, les négociant, organisant leur transport. Sa capacité à discerner la moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des tailleurs de pierre. Lors de ses soirées solitaires à l’auberge, avec pour seule compagnie le petit livre de Pétrarque que lui a offert Lorenzo de Medici et la bible d’Andrea, il ne cesse d’interroger le mystère de la mort du moine, tout à son désir impétueux de capturer dans la pierre sa beauté terrestre…
Quatre-vingt-treize
Initialement prévu comme le dernier volet d’une trilogie consacrée à la Révolution française, le livre se situe aux heures les plus noires du soulèvement populaire : la Terreur. La Convention a « abdiqué » après un bain de sang orchestré par les girondins et comme emportés par une folie meurtrière, les vainqueurs – Danton et Robespierre – vont s’affronter à mort. Victor Hugo place son décor en Vendée où les royalistes tentent un dernier coup de dés. La flotte révolutionnaire traque sans merci une frégate, la Claymore. A son bord le marquis de Lantenac qui doit prendre la tête de la révolte contre-révolutionnaire. Au tout dernier instant, le royaliste parvient à rejoindre le rivage… Au travers de ses personnages, Victor Hugo ne se contente pas d’un simple affrontement entre les valeurs de l’ancien régime et celles de la révolution. Profondément républicain, il dépeint brillamment l’émergence de cet idéal souillé par des âmes noires et inflexibles.
Fort comme la mort
Un autre Maupassant que celui des contes normands et de La Maison Tellier. Un Maupassant qui, à travers l’histoire du peintre Olivier Bertin, projette son obsession du déclin, tente de se libérer de l’angoisse qui saisit tout créateur lorsque s’approche l’heure du bilan. Histoire d’un homme qui cherche à retrouver dans la fille de sa maîtresse sa jeunesse perdue, Fort comme la mort est aussi un grand roman social qui analyse les mécanismes et les rites de ce monde du faux-semblant, de l’ennui, de la stérilité du cœur que l’on appelle le grand monde. On a dit : Paul Bourget, mais la lucidité, déjà, est celle de Proust.
La Scène des souvenirs
2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend dans le Suffolk, au chevet de sa mère âgée. Dans la ferme de son enfance, la comédienne est assaillie par les souvenirs, et plus particulièrement par les images d’un après-midi d’été étouffant, cinquante ans auparavant. Partie se réfugier dans une cabane perchée dans les arbres afin de rêvasser tranquillement, Laurel, alors adolescente, avait vu sa mère poignarder un inconnu. Un événement que personne n’avait évoqué par la suite. Hantée par ce drame resté secret, Laurel décide de plonger dans le passé de sa famille. Elle trouve dans le grenier une photographie datant de la Seconde Guerre mondiale qui lui révèle l’existence d’une certaine Vivien…
Nos destins inachevés
Une femme traquée. Un homme en quête de vérité. Une course contre le temps. Paris : Catherine n’a pas eu le choix. Lorsque son mari a été assassiné sous ses yeux alors qu’ils s’apprêtaient à découvrir ensemble le secret de la vie éternelle, la jeune chercheuse a pris la fuite. New York : Maximilien va devenir fou. Lorsqu’il découvre que la femme en charge du nettoyage de son laboratoire est une brillante scientifique, il est sûr d’avoir démasqué une espionne. Mais plus il apprend à connaître Catherine, plus il tombe sous le charme de cette femme brisée. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Maximilien n’a alors qu’un but : la retrouver. Une histoire d’amour enivrante, électrique, éternelle.
Un mariage de convenance
Entre deux êtres au tempérament de feu, seuls deux sentiments peuvent se donner libre cours la haine ou la passion… Promis l’un à l’autre dès l’enfance, Colton Wyndham et Adriana Sutton se retrouvent seize ans plus tard face à face, dans l’Angleterre de l’après-Waterloo. Colton, qui s’était violemment opposé aux projets matrimoniaux de son père, se sent très attiré par la jeune beauté brune courtisée par une meute d’aristocrates. Adriana, de son côté, n’a jamais cessé de penser au « beau chevalier » de son enfance. Ce qui ne l’empêche pas de s’en méfier comme de la peste… Quand elle n’était encore qu’une petite fille, Colton l’a humiliée en la rejetant avec mépris. Devenue femme, elle sait que, s’il la repousse à nouveau, elle ne s’en remettra pas. Dans une ambiance d’intrigues et d’aventures, Colton et Adriana vont s’efforcer d’accomplir leur destin en dépit des quiproquos, des coups de théâtre et des dangers qui les menacent à tout moment. De l’amour ou de la fureur, qui l’emportera ?