La première chose qu’on regarde
Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, vêtu de son caleçon fétiche, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte. Il ouvre. Scarlett Johansson. Il a vingt ans, il est garagiste. Elle a vingt-six ans, et quelque chose de cassé.
Soirée Sushi
L’une s’est fait larguer, l’autre s’est séparée, la troisième vient de divorcer … quand le cœur est à nu, rien ne vaut le poisson cru ! Sushi (n. m.) : spécialité japonaise à base de poisson presque vivant roulé dans du riz froid, peu calorique (en tout cas moins qu’une pizza), apprécié des femmes souhaitant se donner bonne conscience. Dédaigné des adolescents qui lui préfèrent le hamburger (plus facile à mâcher), et des hommes qui lui préfèrent n’importe quoi recouvert de fromage (comme la pizza), le sushi est un plat raffiné qui prend toute sa saveur avec de la sauce solo… heu… soja. Consommé en groupe, il n’empêche pas de crier, de rire, de s’énerver ou de pleurer la bouche pleine, ce qui en fait un met prisé pour sa convivialité. Traditionnellement, on définit par « soirée sushi » la réunion de trois copines fraîchement célibataires, qui ont autant d’angoisses à propos de leurs ados et de potins sur leur ex à partager qu’il y a de graines de sésame sur un California maki. Et en plus, tout cela ne fait pas grossir (On l’a dit ou pas ? ).
L’espagnole
Les « Espagnoles », c’est ainsi que les Martiniquais désignent les « filles de joie » venues de la Caraïbe hispanophone. Elena, après avoir grandi et découvert l’amour dans les bas-fonds de la République Dominicaine, est obligée de fuir son pays laissant derrière elle un père devenu fou et un mari assassiné. Elle atterrit enceinte en Martinique où au lieu du travail promis, son corps devient la marchandise qu’elle échange pour survivre dans ce pays hostile qui lui crie sa différence. C’est à travers ses yeux d’immigrée que nous découvrons une Martinique mesquine et xénophobe mais également grandiose dans ses élans de solidarité.
L’orgie, la neige
« Je retrouve la violence de mon adolescence. Je vois l’hiver. Je vois l’enfant. Je vois le monde intact et rayonnant de sauvagerie. Mais dès que la fatigue me fait lever la plume, c’est contre moi que je bute, ce vieux moi mort, orphelin de la foi et de la présence… Je sui sorti du grand hiver comme on sort de l’être, du cercle de l’éternité… Blanche est la neige aimée, ma belle amante morte. » Telle est la nostalgie du narrateur qui, la quarantaine venue, célèbre l’adolescent poursuivant renards, sangliers et pluviers dorés. Il dit sa fascination pour la forêt, la mer, la vie sauvage. C’était l’orgie, la neige, une saison pour découvrir le secret de sa naissance, les audaces et les timidités d’un premier amour. Ici, s’exalte ma mémoire d’un âge libre et troublé, avec ses fractures et ses métamorphoses, la révélation de l’amitié, du sexe et de la mort, du paroxysme d’un bonheur menacé: toutes ces crises qui tranchent dans le vif de l’adolescence et nous laissent mutilés, adultes.
La vie selon Gus Orviston
Lorsque Gus Orviston, jeune prodige de la pêche à la mouche, claque la porte de la demeure familiale, il sait qu’il n’y remettra plus les pieds. Finies les ridicules querelles de ses parents, à lui la liberté et les eaux sauvages de l’Oregon. Sur son chemin, l’attendent de drôles d’oiseaux : un vieil Indien, un philosophe et son chien savant Descartes, une souris qui chante, un cadavre et une énigmatique « pêcheuse » qui l’enverra au coeur de la nuit remonter la rivière en compagnie d’une femelle saumon. Invitation à la philosophie de la vie, célébration de la nature et de la liberté, l’autobiographie de Gus Orviston, assurément l’un des personnages les plus attachants de la littérature américaine contemporaine, est unique d’irrévérence, d’humour et d’intelligence.
Snowgate
Que se passe-t-il quand la nation la plus morale de la terre s’aperçoit qu’elle vit de la mort de ses enfants et de la corruption généralisée de la vie sociale par l’argent parallèle ?
Il neige sur la Maison Blanche.
Le Snowgate, c’est la spirale de la vérité à l’américaine, la plus grande lessive depuis la démission de Nixon, et le début d’une ère de morale sans précédent dans la politique et la finance mondiales. ….. Un véritable suspense où Bruce McFee, un golden-boy new-yorkais devenu raiser, se trouve mêlé à une lutte au couteau entre la Maison Blanche et un sénateur de l’ultra-droite religieuse, son beau-père, sur le thème » d’où vient votre argent ? »
D’excellente famille
« Non seulement Jésus était le Fils de Dieu, mais il était d’excellente famille du côté de sa mère. » Monseigneur Hyacinthe-Louis de Quélen, archevêque de Paris de 1821 à 1839. 1964 : les Le Bléveau vivent paisiblement sur leurs terres dans le respect de leurs traditions. Ainsi, Octave et Marc-Aurèle perfectionnent-ils leur swing sur les greens d’un cousin écossais tandis que leurs sœurs, Suzanne et Fiona consacrent leurs loisirs aux œuvres de charité de tante Berthe. Les jeunes gens bien nés de leur génération se posent alors peu de questions. Leur existence ne comporte que des devoirs : honorer Dieu, servir la France, montrer l’exemple. Plus pour très longtemps… En quelques années, sous leurs yeux incrédules, une série de tremblements de terre secoue l’ordre ancien. Une société nouvelle émerge où l’argent prime sur la naissance, l’arrivisme sur les bonnes manières, l’individu sur l’intérêt général et la jouissance immédiate sur le Salut éternel !
La Duchesse de Langeais
A l’égal de la princesse de Clèves et de la Sanseverina, la duchesse de Langeais est l’une des grandes divinités féminines de notre littérature. Elle réunit en sa personne le triple prestige de la beauté, de la naissance et du malheur. Issue d’un sang illustre, Antoinette de Navarreins voit le jour en 1794, sous la Terreur, une bien sombre étoile qui sera pour elle la marque du destin. Quelque vingt ans plus tard, séparée de son mari abhorré que lui avait imposé un père indifférent, c’est l’une des gloires mondaines du Faubourg Saint-Germain. Mais que dissimule la coquetterie glacée de cette aristocratique Célimène ? Et par quel étrange sortilège l’incandescente passion d’Armand de Montriveau va-t-elle à son tour la consumer ? Comme tout vrai chef-d’œuvre, ce « roman noir » – primitivement intitulé » Ne touchez pas à la hache » – est pour partie une autobiographie sublimée, c’est-à-dire le contraire d’un roman à clefs. « Moi seul sais ce qu’il y a d’horrible dans La Duchesse de Langeais, » confiait Balzac à l’un de ses proches. C’est pourquoi l’œuvre conserve, depuis plus d’un siècle et demi, son mystère et sa force de séduction.
Pêcheur d’Islande
Pêcheur d’Islande a sans doute souffert de son succès, considérable, et l’on ne relit plus beaucoup cette histoire d’amour qui fit tant pleurer nos grands-mères. Le chef-d’oeuvre de Loti n’en recèle pas moins de nombreuses qualités. Avec une construction savante, soigneusement équilibrée, un style sobre, à la limite de l’épure (« La mer, la mer grise »), des phrases ciselées, polies comme des galets, Loti accomplit un véritable travail d’artiste et de peintre pour évoquer ces horizons blancs, immensément vides, qui déchirent le ciel d’Islande. Lumières polaires irisées, brumes blafardes, soleils sans chaleur, impassibles et cruels, répondent aux tourments des coeurs, annoncent les amours brisées par la mort, les noces du marin et de la mer. Artisan scrupuleux, Loti trouve ici le chemin d’une poésie à la fois simple et profonde, où son chant s’épanouit en toute plénitude. –Scarbo. La Marie, navigue vers l’Islande emmenant à son bord les pêcheurs bretons qu’on appelle les « Islandais ». Pourtant, la mer du Nord est dangereuse, et chaque année, certains équipiers ne reviennent pas. Après avoir vécu à Paris, Gaud, une belle et douce jeune femme, revient vivre en Bretagne. Elle tombe alors éperdument amoureuse de Yann, marin sur La Marie. Mais, lui, n’aime que la mer…
Le siècle de Dieu
La traversée du siècle de Louis XIV et de la Régence par deux femmes de la haute noblesse bretonne. Anne-Sophie Le Tellier épouse à 16 ans Charles de Vieilleville. Sans fortune, sa cousine Viviane rejoint les Sœurs de la Charité. L’une fréquente la Cour et les salons parisiens, l’autre côtoie un monde de misère. Catherine Hermary Vieille a l’art de nous faire vivre l’Histoire en mêlant personnages de fiction et faits réels : Charles meurt en Louisiane où il accompagnait Cavelier de la Salle, un amant maléfique compromet Anne-Sophie dans l’affaire des poisons, son second mari est impliqué dans les cercles de dévots… La jeune femme perdra dans l’aventure toutes ses illusions sur la vie mais aussi sur le Roi.
L’auteur trace le portrait terrible d’un Louis XIV vieillissant, mégalomane, despotique et intolérant, qui abolit l’Édit de Nantes, anéantit jansénisme et quiétisme (dont les figures principales, Fénelon et Madame Guyon, seront écrasées avec la bénédiction de leur amie Madame de Maintenon), qui va laisser la France exsangue. L’or et le velours côtoient la sueur, les dépenses immodérées la misère, les ambitions les plus ridicules la lutte pour la survie. Le siècle de Dieu est un livre sur l’amour, de la passion humaine la plus physique à l’amour éthéré de Dieu. L’histoire d’une famille décomposée, recomposée dans le bonheur et la souffrance, celle d’un siècle qui voit s’édifier toutes les bases de la Révolution.
Une autre femme
Qui n’a pas eu le désir de déserter sa vie, de tout recommencer ailleurs, de devenir quelqu’un d’autre ? Ce qui pour la plupart des gens demeure un rêve, Delia, quarante ans, se décide soudain à l’accomplir. Elle marche sur une plage, s’éloignant d’un mari devenu indifférent, de trois enfants pour qui elle n’est guère qu’une domestique… Et voilà, elle ne sait pas si elle reviendra un jour. Tandis que ses proches se révèlent incapables de donner à la police un signalement précis, Delia entreprend de bâtir sa nouvelle vie à une centaine de kilomètres de là. Nouveau job, nouveaux amis… Et puis ? Peut-on vraiment trouver sa liberté en s’absentant de soi et du monde ? Un vrai roman, un roman vrai aussi, souriant, humain, lucide, accueilli par un succès international.
Anti-Liban
« J’ai vu mes amours vieillir et réinventer leurs vies, faire du passé une histoire où je ne suis pas. » Anti-Liban est un roman méditatif et érudit, mais écrit à vif. Un roman chimérique et rêveur, mais lesté par la brutalité du vécu. Un roman délibérément érotique, mais par ellipse, contagion, absence. Un défi de style et d’architecture hors des communes fictions.
L’été du diable
Pise, 1945. Les Alliés viennent de débarquer. Les fascistes ont perdu, la guerre est finie. Mais le pays est dévasté, affamé, et les familles vendent leurs filles aux soldats pour une tablette de chocolat. Béatrice, elle, appartient à la bourgeoisie de la ville. Femme de prisonnier, elle travaille à l’hôpital, comme infirmière bénévole. Elle a vingt-cinq ans et elle incarne la souffrance, le courage, la dignité… Jusqu’au jour où elle rencontre Harry, un sergent américain. C’est un métis, beau comme un dieu barbare. Pour lui, elle va braver les interdits et oser vivre enfin. Dans la ville en folie, elle va découvrir la passion. Une passion sauvage et dévorante. Mais que deviennent les femmes qui ont aimé les guerriers vainqueurs ? Que restera-t-il de cet été du diable ?
Le Convoi
À Campan, petit village isolé d’Amazonie, la tranquillité imposée par le Fleuve semble menacée. Un mystérieux convoi traverse la forêt : on parle de femmes venues du monde entier, d’une caisse jalousement gardée, d’un bébé aux pratiques étranges. Personne ne connaît la destination ni ne comprend le dessein de ce convoi. Pas même Julie, qui a quitté Paris pour le rejoindre, attirée par les mots d’Alakipou, que l’on surnomme » le poète « . La rumeur enfle dangereusement au cœur de Campan et les peurs se réveillent. Elles bouleversent la solitude de Tiouca, qui fuit son passé sur le Vieux Continent, le quotidien ennuyeux de Lune, jeune ado mal dans sa peau, les petits trafics louches de Jonathan, le fils du procureur, la tristesse de Marie qui ne souhaite rien d’autre que de voir sa mère sourire un jour. Quant à Félicité, qui tient le bazar du village et offre sa volupté sans vraiment compter, elle sent avant tout le monde les contractions de la forêt, les morts et les disparitions inexpliquées. Alors qu’elle a décidé de mettre un peu d’ordre dans le chaos de sa vie, elle va voir son destin et celui de ses amis bouleversés par l’arrivée du convoi.
J’attendrai la fin du monde
En 1967, les Mauriciens sont partagés entre indépendantistes et partisans de la domination britannique. Au coeur de ce conflit, Horace Baudelaire, journaliste de son état, a bien du mal à trouver sa place. Descendant d’un des plus grands poètes français, ce gentil garçon souffre d’un mal étrange : il ne peut s’empêcher d’agir (et d’écrire) à rebours de ses convictions profondes. Avec un mélange d’humour toujours un peu cruel et de tendresse lucide, Alain Gordon-Gentil dépeint la société mauricienne qu’il connaît si bien. Retraçant un demi-siècle d’histoire, il nous livre ici une réflexion originale sur la question très actuelle de l’identité et des origines.
Le problème avec Jane
«Jane ne recevait jamais de paquet chez elle. Elle le prit. Solide, rectangulaire et plutôt lourd : sans doute un livre. Elle se battit contre l’enveloppe rembourrée, agrafée et collée. Elle en sortit une chemise en carton jaune. Une disquette tomba sur le sol carrelé avec un bruit sec. La chemise contenait un manuscrit en feuilles détachées. Sur la première page, elle lut : « » LE PROBLÈME AVEC JANE, roman « ». Pas de nom d’auteur. Elle regarda l’enveloppe marron : pas de nom d’expéditeur. Le paquet avait été posté à New York cinq jours plus tôt. Elle parcourut rapidement les premières pages. Il s’agissait d’elle. Quelqu’un de bien informé. Le manuscrit comptait trois cent soixante pages et s’achevait sur cette phrase : « En bas elle trouva le paquet avec le manuscrit. » À travers ce thriller psychologique, dans un style simple et tendu, c’est une radiographie des rapports amoureux et sociaux dans l’Amérique contemporaine que nous propose Catherine Cusset.
Les petits secrets d’Emma
Ce n’est pas qu’Emma soit menteuse, c’est plutôt qu’elle a ses petits secrets. Par exemple, elle fait un bon 40, pas du 36. Elle ne supporte pas les strings. Elle a très légèrement embelli son CV. Elle déteste sa cousine Kerry. Et avec son petit ami Connor, au lit c’est pas franchement l’extase. Bref, rien de bien méchant, mais plutôt mourir que de l’avouer. Mourir ? Justement! Lors d’un voyage en avion passablement mouvementé, Emma croit bien voir sa dernière heure arrivée. Prise de panique, elle déballe tout au séduisant inconnu assis à côté d’elle. Tout et plus encore. Sans savoir que l’inconnu en question n’est autre que son PDG. Passé le soulagement d’avoir survécu à ce vol infernal, Emma réalise qu’elle vient de se mettre dans une situation pour le moins embarrassante…
Le Hun blond
451 après J. -C. Surgie des profondeurs de l’Asie, la horde d’Attila submerge l’Europe tandis qu’un infime peuple barbare, celui des Francs, commence à conquérir les restes de l’Empire romain. Dans ce climat tumultueux, temps de chaos, d’alliances éphémères, de pillages et de viols, naît le petit Loup, le « Hun blond », enfant de deux races ennemies. Il grandit dans l’entourage de Childéric, maintenant roi des Francs, que ses pairs déposent et qui se réfugie en Thuringe. C’est à lui, le Hun blond, que sera confiée la mission de ramener d’exil le roi, futur père de Clovis.
« Oh oui, Madame, je vous vois très bien, une fois de plus au cœur de la nuit, quitter La Haye en laissant derrière vous de lourdes dettes, excepté chez votre libraire. Où avez-vous ordonné au cocher de conduire vos chevaux ? Est-il plausible que vous ayez choisi de retourner à Paris pendant la Terreur ? » En reprenant le fil des Liaisons dangereuses, en s’adressant par lettres à la marquise de Merteuil, héroïne cynique du grand roman de Laclos, une femme de notre époque confronte sa sensibilité, son intelligence et sa vie à celles d’une aristocrate du XVIIIe siècle. Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce que la trahison ? Et surtout, qu’est-ce que la liberté d’une femme, sous l’Ancien Régime comme de nos jours ?
Le soir et le matin suivant
Une petite orpheline prodige, un savant archevêque, un chevalier de Malte, un ambassadeur à tempérament d’ogre, un fauconnier aveugle, et l’ombre d’une beauté circassienne morte d’avoir été trop aimée. A la manière d’un puzzle dont l’image se dessine peu à peu, Le Soir et le matin suivant dévoile une à une les pièces dont Célénie, treize ans, va faire sa propre histoire. D’un fruste couvent gascon à la vénéneuse Constantinople, du lac de Genève au Paris encore enfiévré des excès de la Régence, la fillette apprend le désir, la haine, la folle, le meurtre. Un voyage d’amour et de mort, réglé comme un menuet, envoûtant comme un conte oriental, auquel le talent d’Eve de Castro donne une modernité saisissante. Eve de Castro signe ici un délicieux précis d’éducation sentimentale, passionnant, raffiné et brutal : XVIIIe en diable. Étienne de Montéty, Le Figaro Magazine. Un conte ravissant et cruel, enchanté des Parfums de Constantinople, traversé des foudres noires de la passion et de l’honneur. Un moment de lecture et de bonheur parfait.
Château Bougon
« Je les avais toujours méprisés, mais je les avais toujours servis. C’est au mariage de Laetitia Vaudant que je me suis mis à les haïr et à les combattre. Joli mariage, en vérité. Lisez le journal de ce matin, on s’est amusé. Moi surtout. Joli mariage, oui. Ils étaient là, tous. Les puissants et les impuissants de cette ville. J y étais bien sûr, je fais partie de cette bande. Enfin, j’en faisais partie. »
Quatre-vingt-sept personnes s’agitent dans ce roman. L’auteur y décrit avec une allègre férocité et un humour décapant la haute société d’une vieille ville de la province française où la chute d’un de ses puissants agira comme le révélateur d’une bourgeoisie qui souvent se parfume pour éviter de se laver. Stéphane Hoffmann, né en 1958, vit à Nantes où il s’occupe de muscadet, de football, d’électricité et de bateaux de plaisance. Il nous fait partager ici « les gaietés de la mélancolie » avec élégance et désinvolture. Geneviève Dormann n’ hésite d’ailleurs pas à proclamer : « Enfin un roman contemporain qui ne me tombe pas des mains ! Goûtez Hoffmann, vous en reprendrez. »
Les tambours sauvages
En 1635, Catherine et Denis, deux adolescents originaires du Périgord, embarquent pour la Nouvelle-France. A cette époque, le Canada est une contrée sauvage, mystérieuse et dangereuse. Si les Français ont pour amis les Hurons et les Algonquins, ils doivent parer les attaques incessantes des Iroquois, alliés aux Anglais … Mais Catherine et Denis n’ont peur de rien. Ils s’aiment et c’est là qu’ils veulent s’établir malgré les difficultés et le destin qui s’acharne à les séparer. Très vite Catherine tombe sous la coupe d’un aventurier sans scrupules et Denis devient « coureur des bois ». Bien des années plus tard, ils se retrouveront et avec d’autres colons bâtiront un emire au cœur des Laurentides.
La Fontaine des Innocents
Cela commence avec la nuit qui tombe, un soir de décembre 1989, autour de la Fontaine des Innocents, dans le quartier des Halles, à Paris. Une jeune femme, Anne-Marie Bermont, est agressée au milieu de la foule. Ce n’est même pas un fait divers, à peine un incident comme il s’en produit chaque jour des dizaines dans l’immense capitale. Mais, pour Anne-Marie, le coup qu’on lui a porté déchire la trame de son existence. Max Gallo suit cette jeune femme, victime de ce qu’est devenue la Ville. Il mène l’enquête, fait sortir de l’ombre une foule de personnages dont les vies se croisent. Les figures du Paris d’aujourd’hui, les lieux, s’ordonnent ainsi autour d’Anne-Marie Bermont et composent des scènes de la vie parisienne fin de siècle. La Fontaine des Innocents est donc aussi, comme tout grand roman, un témoignage. Mais les personnages qui y sont campés apparaissent d’emblée comme plus vrais que ceux dont parlent les journaux. Et ce sont les noms des héros de ce roman qu’on retiendra. Qu’un crime se produise, bousculant l’échiquier où chaque personnage a sa place, et c’est Paris qui tremble, cependant que s’avancent, pour étouffer l’affaire, les proches du pouvoir. Alors s’engage entre ceux qui veulent faire la lumière, policiers, journalistes, et ceux qui veulent l’étouffer, une lutte serrée, impitoyable, dans laquelle, malgré elle, Anne-Marie Bermont va se trouver impliquée. La Fontaine des Innocents témoigne de l’atmosphère, des machinations, des ambitions perdues, des élans, des hypocrisies, de la fin de l’ » innocence « , des petitesses et des passions du Paris de notre temps. Romancier, historien, Max Gallo est l’auteur d’une oeuvre qui compte déjà plusieurs dizaines de volumes, dont Le Regard des femmes.
Mont Aigoual
La forêt ravagée par des incendies criminels, un homme qui déchire sa passion entre deux femmes, un père et un fils qui en viennent à s’affronter à coups de fusil de chasse : quand en 1875 Antoine Faure, qui vient d’être nommé garde national des Eaux et Forêts, entreprend de reboiser les pentes dénudées du Mont Aigoual, il ne sait pas encore que son noble dessein va déchaîner des passions et entraîner des drames. Après bien des péripéties, le reboisement se fera et les héros de cette épopée trouveront enfin la paix à l’ombre des premiers arbres qu’ils ont plantés. Inspiré de fait réels, ce roman restitue par son style à la fois rocailleux et charnu la réalité de la montagne cévenole, tour à tour sévère et voluptueuse. Mont Aigoual est le premier volet d’une trilogie qui réunit en une même saga les trois sommets emblématiques du Midi : le deuxième volume sera consacré au Mont Saint Clair (celui de Sète et du cimetière marin) et le troisième au Mont Ventoux.
L’héritière des Montauban
Le domaine de Montauban cultive la tradition entre vignes et oliviers. Mais cette douceur de vivre va bientôt être contrariée par l’arrivée de Maud Dormeuil, femme ambitieuse et prête à tout pour refaire fortune. Une saga familiale au cœur de la Provence, où se mêlent légendes ancestrales, intrigues, complots, et histoires d’amour. À quelques mois des vendanges, un incendie ravage le massif des Alpilles, détruisant une partie du vignoble de Montauban. Pour Béatrice, la propriétaire, c’est un véritable traumatisme, d’autant qu’elle lutte depuis deux ans avec ses voisins de Lou Triadou pour éviter la faillite du domaine. Grâce au soutien d’Olivier, le frère de son mari défunt, elle surmonte cette nouvelle épreuve et, peu à peu, des sentiments amoureux se mêlent à leur tendre complicité. Mais l’arrivée de Maude Dormeuil, une séduisante femme d’affaires, va semer le trouble dans leur relation. Dans la vallée, les esprits s’échauffent. Deux cadavres sont découverts dans la garrigue, non loin de Montauban. Assassinats ou simples accidents ? Pour bon nombre de villageois, le meurtrier pourrait bien être Manolo, un jeune gitan installé depuis peu dans la région. À moins qu’une mystérieuse légende ne soit la cause de tous ces maux. Intrigues, morts suspectes, superstitions… Une saga palpitante entre passions et luttes de pouvoir dans le monde fascinant de la vigne et des traditions provençales.
Les cavaliers de Belle-Île
Dans le premier volume de ses Mémoires, un jeune cadet de Béarn, Arnaud d’Espalungue, nous racontait d’une plume gaillarde les aventures de sa vingtième année. Vingt ans plus tard, au sortir de la Fronde, Arnaud, devenu baron d’Espalungue depuis la mort de son père et de son frère, mène à Paris une vie paisible. Mais de nouvelles aventures l’attendent, qui vont le conduire de Paris à Rome, puis en Bretagne et enfin en Angleterre, pour sauver l’honneur d’une reine qu’une imprudente confidence risque de compromettre à jamais. Sous la plume alerte de Monteilhet ressuscitent un régime prodigieusement vénal et quelques-uns de ses acteurs : un Mazarin qui amasse et dissipe avec un tortueux génie, un Colbert besogneux et pourri d’ambition, un Fouquet léger et extravagant, une Anne d’Autriche mûrissante et bien embarrassée, un duc de Beaufort perpétuellement ahuri, une Madame de Chevreuse qui prend sa retraite à regret, un bonhomme Rossignol, éminent spécialiste du Chiffre, un Molière surprenant, une bande de sorcières et d’empoisonneuses à donner le frisson, des comparses hauts en couleur … Un premier XVIIe siècle, de violences, d’intrigues et de panache, celui de Corneille, s’achève, avant que Louis XIV ne vienne imposer enfin — du moins en apparence — une manière d’ordre moral dont on se moquera sous la Régence.
La neige tombait sur les cèdres
Décembre 1954. Au nord-ouest des États-Unis, l’île de San Piedro est le théâtre d’une tempête sans précédent. Alors qu’un blizzard isole l’île, un jeune américain, d’origine japonaise est traduit devant le tribunal de la petite communauté de pêcheurs et de fermiers. Ce procès ravive les souvenirs cruels de la guerre du Pacifique et des camps où fut internés les Nippos-Américains après Pearl Harbor. Le journaliste Ishmael Cambers est confronté à ses souvenirs: celui de Hatsue, son premier et unique amour-la femme de celui que l’on juge aujourd’hui-mais aussi l’évocation douloureuse de cette guerre où il a perdu un bras et s’est perdu lui-même. Roman de l’enfermement et de la désillusion, mais aussi de la survie et de l’espoir, l’auteur nous convie à une analyse subtile d’un microcosme ébranlé par ses passions, ses préjugés et son racisme ordinaire. On est subjugué par ce roman au succès mondial, aujourd’hui adapté pour le cinéma.
Fragments d’une femme perdue
Cette fille « perdue » (pour elle-même ? pour celui qui prend le risque d’en être follement épris ?) s’appelle Violette, comme l’héroïne de la « Traviata ». Elle est très belle, insaisissable, fourbe – mais, malgré cela, à cause de cela, elle devient l’obsession d’un homme, Alexis, sous les traits duquel on reconnaîtra sans peine l’auteur du roman qu’on est en train de lire. Précision : ce roman, qui illustre un genre très classique, depuis La femme et le pantin de Pierre Louys, jusqu’à Un amour de Dino Buzatti ou La vilaine fille de Mario Vargas Llosa) a, ici, une forme particulière, éclatée, « fragmentée », faite de lettres, de composition « polyphonique ». Par brèves séquences, on passe ainsi d’un point de vue à l’autre. Personne ne détient la vérité. Chacun est libre de s’aveugler à sa guise…
Les iris jaunes
Vendu sans bandeau – Madame de Saint-Fulgent est veuve, avec deux enfants. Elle travaille comme lectrice dans une maison d’édition : les Éditions Delmont. Un jour, elle va consulter son médecin généraliste après avoir reçu un bouquet d’iris jaunes, accompagné d’un mot la remerciant pour la soirée de la veille. Or, ce soir-là, elle en est sûre, elle n’est pas sortie de chez elle. Au fil du temps, elle retourne régulièrement voir le praticien, car des incidents incompréhensibles surviennent dans sa vie. Consciente que quelque chose ne va pas, elle accepte que le médecin, avec le concours d’un psychiatre, se penche sur son cas. En réalité, Madame de Saint Fulgent ploie sous le fardeau de souvenirs qu’elle a refoulés dans son subconscient : le suicide de son mari après le naufrage de la maison d’édition qu’il dirigeait, le rôle épouvantable de son père pendant la guerre, sa mère, qui a étranglé sa sœur… C’est le début d’une longue quête psychanalytique, qui va ramener à la conscience ce douloureux passé dont elle pensait s’être débarrassée.
Courir avec des ciseaux
Depuis sa plus tendre enfance, Augusten déteste l’école et le désordre sous toutes ses formes, et voue une passion quasi-obsessionnelle à tout ce qui brille: des stars qu’il voit à la télévision aux piécettes qu’il astique en regardant ses feuilletons favoris, en passant par les chevelures soyeuses et les stéthoscopes rutilants pendus au cou des médecins. Augusten sait également depuis toujours une chose à son propos : il est gay. En attendant le divorce qui mettra fin aux disputes violentes entre son père – prof de math alcoolique – et Deirdre, sa mère – poétesse narcissique et psychologiquement instable –, Augusten se prépare activement à un avenir plus radieux, dans lequel il se rêve animateur vedette d’un talk-show, ou médecin – l’idéal demeurant à ses yeux d’incarner un médecin dans une série télévisée…
L’âge de nylon – Roses à crédit
L’âge de nylon I Roses à crédit …….. La nature a beaucoup donné à Martine, les hommes peu. Elle est belle, elle a le rare don d’aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue au monde dans des conditions de l’âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d’un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d’êtres. Daniel Donelle, l’amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électroménager. Rosiériste, touché par l’aile de la science, il rêve à une rose nouvelle qui aurait la forme de la rose moderne, et le parfum inégalable de la rose ancienne. Un jour, Daniel créera la rose parfumée Martine Donelle, mais elle ne sera plus un hommage qu’à la souffrance.
Le Roi des Aulnes
Cet avertissement s’adresse à toutes les mères habitant les régions de Gehlenburg, Sensburg, Lötzen et Lyck ! Prenez garde à l’ogre de Kaltenborn ! Il convoite vos enfants. Il parcourt nos régions et vole les enfants. Si vous avez des enfants, pensez toujours à l’Ogre, car lui pense toujours à eux ! Ne les laissez pas s’éloigner seuls. Apprenez-leur à fuir et à se cacher s’ils voient un géant monté sur un cheval bleu, accompagné d’une meute noire. S’il vient à vous, résistez à ses menaces, soyez sourdes à ses promesses. Une seule certitude doit guider votre conduite de mères : si l’Ogre emporte votre enfant, vous ne le reverrez Jamais !
Une enfance frustrée de tendresse, une adolescence humiliée, un métier qu’il juge au-dessous de lui même ont contribué à faire d’Abel Tiffauges l’ennemi de la société et des hommes qui l’incarnent. Mais un épisode de sa vie d’écolier lui a donné la conviction qu’il existe une secrète complicité entre le cours des choses et son destin personnel : parce qu’il devait ce matin là comparaître devant le conseil de discipline, il a fait des vœux pour que le collège soit détruit par un incendie. Or, tandis que dans les cas ordinaires ce genre de prière demeure sans effet, cette fois l’incendie libérateur a lieu…
Un long dimanche de fiançailles
Janvier 1917. Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n’avait pas vingt ans. A l’autre bout de la France, Mathilde, vingt ans elle aussi, plus désarmée que quiconque, aimait le Bleuet d’un amour à l’épreuve de tout. La paix venue, elle va se battre pour connaître la vérité et le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinthe où elle l’a perdu. Tout au long de ce qu’on appellera plus tard les années folles, quand le jazz aura couvert le roulement des tambours, ses recherches seront ses fiançailles. Mathilde y sacrifiera ses jours, et malgré le temps, malgré les mensonges, elle ira jusqu’au bout de l’espoir insensé qui la porte. On découvre dans ce livre, obstinée et fragile à la fois, attachante, bouleversante, une Mathilde qui prendra place parmi les héroïnes les plus mémorables de l’univers romanesque.
Des vies d’oiseaux
« On peut considérer que ce fut grâce à son mari que madame Izarra rencontra le lieutenant Taïbo ». Car c’est lui, Gustavo Izzara, qui, revenant de vacances un soir d’octobre 1997, appelle la police pour qu’elle vienne constater que sa somptueuse villa de Villanueva avait été cambriolée. Un vol pour le moins étrange puisqu’aucun objet n’a été dérobé et que les intrus, apparemment familiers des lieux, se sont contentés d’habiter la maison en l’absence du couple.Vida Izzara va peu à peu sortir de son silence et dévoiler au lieutenant Taïbo la vérité : Paloma, sa fille unique de 18 ans, s’est évaporée du jour au lendemain avec Adolfo, un mystérieux (dangereux ?) jardinier, et elle la soupçonne d’être revenue, par effronterie, insolence, nostalgie, hanter la demeure familiale. Les vies d’oiseaux, ce sont celles que mènent ces quatre personnages dont les trajets se croisent sans cesse. Chacun à sa manière, par la grâce d’un nouvel amour, est conduit à se défaire de ses anciens liens, conjugaux, familiaux, sociaux, pour éprouver sa liberté d’exister. Sans plus se soucier d’où il vient ni de là où la vie le mène. Avec Des vies d’oiseaux, Véronique Ovaldé continue à explorer les rapports qui lient les hommes et les femmes.
Dans les années 1870, au temps des cerises, une gamine dessine sur le trottoir du boulevard Rochechouart. Un monsieur important remarque sa beauté et son talent. Il s’appelle Puvis de Chavannes et lui demande de poser pour lui.Dix ans plus tard, la jeune fille, qui a pris le nom de Suzanne Valadon, connaît déjà tous les peintres de la butte Montmartre, ce quartier encore champêtre où le génie semble courir les rues. Renoir, Degas, Toulouse-Lautrec, et même Erik Satie le musicien, entrent dans sa vie. Suzanne devient leur modèle, leur muse, leur maîtresse. En marge de cette vie d’art et d’amour, elle élève le petit Maurice, enfant d’une liaison passagère avec un Catalan nommé Utrillo.Et aussi, et surtout : elle continue à peindre, magnifiquement…
Pilgrim
Il serait peut-être exagéré d’affirmer que Timothy Findley nous tient en haleine durant la totalité de ce gros roman. Mais il n’en soutient pas moins l’intérêt, et ce résultat frise déjà la performance. Car autant prévenir : ces 500 pages ont pour cadre presque exclusif une clinique d’aliénés suisse, où notre héros se trouve enfermé – et confronté à l’autre protagoniste majeur de cette abracadabrante histoire : le célèbre Dr. Karl Jung, disciple, rival et antithèse vivante de Sigmund Freud. Abracadabrante, pour des esprits cartésiens, cette évocation de la métempsycose – on croit comprendre que notre héros a jadis incarné Monna Lisa, sainte Thérèse d’Avila, et autres icônes éternelles. Mais comme devant certains succès hollywoodiens récents, on peut aussi se montrer bon public, trouver ce mélange des genres – histoire de l’art, psychiatrie et « spiritisme » – fort habilement mené, apprécier la composition virtuose du récit, l’extrême soin apporté aux dialogues, et surtout, une approche originale de la folie, prudente, documentée et non dénuée de poésie parfois.
Un retour, suivi de Scènes de mariage
Lycéenne heureuse dans l’épanouissement d’un premier amour, Kalyani a été contrainte par sa famille de quitter le Bangladesh pour l’Inde. Après trente années d’un mariage de raison, elle y revient avec son fils, pleine d’une vision idyllique du pays natal. Mais entre-temps les haines religieuses ont eu raison de l’ancienne douceur de vivre. Jhumur, héroïne du second récit de ce livre, a épousé Harun, jeune industriel, fiancé amoureux et évolué. Il n’a pas tardé à se muer en un mari brutal, odieusement dominateur. On retrouve dans ces deux histoires les convictions chères à l’auteur de Lajja, et qui lui ont valu de faire l’objet d’une fatwa islamique dans son pays : l’aspiration des femmes à l’égalité et à l’indépendance, le rejet de tous les dogmatismes. Convictions qu’elle défend en authentique romancière, donnant vie à des personnages qu’elle nous fait comprendre et aimer.
La maison des lumières
À vingt-cinq ans, Jérémie Rex, boulanger à Arcachon, est entré dans un tableau de Magritte. Là, il a retrouvé pendant quatre minutes trente la femme de sa vie, au temps où elle l’aimait encore. Hallucination, accident cérébral, changement d’espace-temps ? Lorsqu’il reprend connaissance, les problèmes commencent pour Jérémie : comment retourner dans le tableau ? Comment échapper à la réalité pour recréer le bonheur ? De Venise au Perreux-sur-Marne, des mystères du cerveau aux secrets des chamanes, Didier van Cauwelaert nous fait partager l’irrésistible aventure d’un jeune homme ordinaire, confronté aux pièges les plus fascinants de l’amour, de l’art et de la destinée humaine.
Encore une danse
Ils forment une bande d’amis : Clara, Joséphine, Lucille, Agnès, Philippe et Rapha. Ils ont grandi ensemble à Montrouge, banlieue parisienne. Ils ont habité le même immeuble, sont allés dans les mêmes écoles et ne se sont jamais quittés. Lorsqu’ils sont devenus adultes, leurs vies ont pris des tournants différents mais leur amitié a résisté au temps, à la réussite des uns, aux échecs des autres. Leurs espoirs, leurs illusions se sont réalisés ou envolés. Ils se retrouvent comme avare, pratiquent toujours leurs rites d’amitié même si leur « musique »parfois, émet des fausses notes qu’ils s’empressent d’oublier de peur de troubler cette belle harmonie qui leur est nécessaire pour affronter la vie, la peur de vivre. Mais une nouvelle épreuve, plus sournoise, plus terrible, s’annonce. Face à elle, ils ne peuvent pas tricher. Les masques vont tomber.
Le chagrin des vivants
Durant les cinq premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France. Alors que le pays est en deuil et que tant d’hommes ont disparu, cette cérémonie d’hommage est bien plus qu’un simple symbole, elle recueille la peine d’une nation entière. À Londres, trois femmes vont vivre ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammer-smith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d’hommes incapables de retrouver leur place au sein d’une société qui ne les comprend pas, rongés par les horreurs vécues, souvent mutiques, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.
Le Coq de bruyère
« Au fond de chaque chose, un poisson nage.
Poisson de peur que tu n’en sorte nu,
je te jetterai mon manteau d’images ».
Ces vers de Lanza del Vasto placés en épigraphe de ce recueil de contes et récits définissent en peu de mots toute son esthétique. Comme des oiseaux dans les feuillages ou des crabes sous des rochers, des vérités sont en effet embusquées sous nos objets les plus familiers, tues sous la langue des gens que nous côtoyons chaque jour. Et ces vérités sont souvent subtiles, difficiles, parfois effrayantes, hideuses, magnifiques. C’est le rôle du métaphysicien de les exhiber dans leur terrible et incompréhensible nudité. C’est celui du conteur de les costumer selon leur vocation, de les faire danser sur la musique qui les habite. Comment le Père Noël donnerait-il le sein à l’Enfant Jésus? L’Ogre du Petit Poucet était-il un hippie? Un nain peut-il devenir un surhomme? Est-il possible de tuer avec un appareil de photographie? Le citron donne-t-il un avant-goût du néant? A ces questions — et à bien d’autres plus graves et plus folles encore — ce livre répond par des histoires drôles, navrantes, exaltantes et toujours exemplaires.
Provence toujours
Après une Année en Provence, Peter Mayle poursuit ici l’évocation de la vie quotidienne à Ménerbes, petit village du Lubéron. Au Café du Progrès où se tiennent des débats sur les crapauds chanteurs et où l’on discute le prix des truffes, il rencontre des personnages à la verve authentique et fougueuse et nous entraîne, à l’ombre des oliviers, à la découverte des mystères et des petits secrets d’une Provence savoureuse.
Asmara et les causes perdues
Asmara, ancienne capitale coloniale italienne, dresse encore sur le sol d’Afrique ses palais romains, ses villas toscanes et ses colonnades vénitiennes. C’est dans ce décor baroque et nostalgique, isolé du monde par trente ans de guerre civile, que débarque, en 1985, un groupe d’humanitaires français, venus porte secours aux victimes d’une invisible famine qui fait rage quelque part, loin sur les hauts plateaux arides qui entourent la ville. Hilarion Grigorian, Arménien d’Erythrée, né avec le siècle, se fait, jour après jour, le narrateur cocasse de cette mission humanitaire avec ses querelles internes, ses passions intimes et tous les obstacles nés des manipulations politiques opérées par le gouvernement. Ce roman est un témoignage direct qui met pour la première fois en scène de l’intérieur cette génération orpheline des idéologues, qui a perdu les causes traditionnelles de l’engagement et qui les cherche du côté de l’action humanitaire.
Ce livre de 1344 pages représente les 3 tomes « La jeune mariée » « La fière américaine » « La Princesse Mandchoue »
Les péripéties amoureuses de Mélanie, 15 ans, depuis ce soir de l’été 1905 où, s’aventurant en chemise de nuit dans le jardin de son aristocratique voisine qui donnait un bal, elle tomba par hasard dans les bras du marquis de Varennes. Alexandra adore les voyages. Son mari les déteste. Alors, un jour de 1904, la belle Américaine embarque seule sur un paquebot et fait route pour la France, bien décidée à s’amuser. Mais elle ne sait pas que la France est le pays de l’amour et que le destin va mettre sur son chemin le plus bel homme que la terre ait porté. Tout à son amour, Orchidée, la petite princesse mandchoue, avait oublié la Chine et son impératrice qui lui ordonne de rentrer. Effondrée, Orchidée prend la fuite. Direction Marseille, puis… À bord du Méditerranée-Express, elle rencontre enfin l’homme providentiel qui réussira peut-être à l’aider…
A l’origine notre père obscur
Enfermée depuis son plus jeune âge dans la « maison des femmes », une bâtisse ceinte de hauts murs de pierre où maris, frères et pères mettent à l’isolement épouses, sœurs et filles coupables — ou soupçonnées — d’avoir failli à la loi patriarcale, prise en otage par les mystères qui entourent tant de douleur en un même lieu rassemblée, une enfant a grandi en témoin impuissant de l’inéluctable aliénation de sa mère qu’un infini désespoir n’a cessé d’éloigner d’elle. Menacée de dévoration par une communauté de souffrance, meurtrie par l’insondable indifférence de sa génitrice, mais toujours aimante, l’abandonnée tente de rejoindre enfin ce « père obscur » dont elle a rêvé en secret sa vie durant. Mais dans la pénombre de la demeure du père, où sévit le clan, la guette un nouveau cauchemar où l’effrayant visage de l’oppression le dispute aux monstrueux délires de la névrose familiale dont il lui faudra s’émanciper pour découvrir le sentiment d’amour.
Sauvages
Dans l’Ouest américain, au lendemain de la guerre de Sécession. Echouée au milieu de nulle part, sous un soleil aux relents de mort, une maigre garnison de soldats, démobilisés, démoralisés, oubliés par l’histoire. Ils attendent la relève, qui ne vient pas. A leur tête, le major Robert Cutter, mélancolique et tourmenté, s’efforce de maintenir un semblant d’ordre et d’humanité parmi ses troupes, et de ne pas perdre la raison. Mais la torpeur du désert est bientôt troublée par l’apparition de deux femmes, arrachées aux Indiens lors d’une sanglante expédition menée par les soldats de Cutter et quelques pionniers. La première rescapée raconte l’horreur de quatre années de captivité. L’autre ne dit pas un mot, reste à l’écart, maudit en secret l’enfant qui pousse dans ses entrailles, et se réfugie sous les flancs de l’étrange cheval aux reflets bleus qui ne la quitte jamais. Qui est Abigail Buwell ? Que racontent ses yeux égarés, ses hurlements dans la nuit ? Est-elle encore de ce monde, ou est-elle devenue « sauvage » ? Sous l’égide à la fois maléfique et rédemptrice de cette femme à l’agonie, l’avant-poste 2881 s’apprête à sombrer dans le chaos barbare.
Les Bêtises
Commençant par une aventure désinvolte, intitulée ‘Les Bêtises de Cambrai’ et située dans la France d’après 1940, le créateur de Gustin est obligé de relire son récit pour le rendre publiable, en l’étoffant. Il se livre à un ‘Examen du texte’ et de ses sources qui aboutit finalement à une autobiographie quelque peu retouchée. Après quoi, il abandonne la plume pour devenir planteur, puis note au jour le jour ses actes et ses réflexions dans ‘Le Vin quotidien’. En les creusant un peu, il parvient à une philosophie dans un quatrième texte en forme d’essai dit ‘Fin Fond’. Derrière l’apparente disparité, le narrateur se traque dans son héros et nous mène dans une aventure autour du monde.