Adrienne Mesurat
(Reliure toile ornée de l’éditeur) – A vingt-sept ans, avec ce roman devenu un classique, Julien Green installait aux côtés d’Eugénie Grandet et d’Emma Bovary une autre inoubliable figure de femme au destin silencieusement écrasé dans l’étouffante médiocrité de la province. Jeune et belle, Adrienne Mesurat s’étiole entre un père tyrannique et borné et une sœur plus âgée, aigrie et malade. Il suffit d’un homme croisé, d’un regard un instant saisi, pour rendre à jamais insupportable cette existence sans espoir… Du chemin qui l’emmène alors vers la tragédie la plus sombre, seul le romancier de Léviathan et de Si j’étais vous… connaît tous les détours. Il nous y conduit insensiblement, dans un récit envoûtant et comme immobile, où dès la première page, pourtant, nous pressentons et attendons l’inéluctable.
L’homme greffé
Quel plus beau symbole du « choc des cultures » que l’hôpital Little India, à New York ? Autour de Sonny Seth, l’interne de service, gravitent de nombreux excentriques, issus de la diaspora indienne : une star de Bollywood, un médecin qui, après avoir isolé la molécule de l’amour, recherche celle de l’insomnie, ou encore un homme mystérieux qui se déplace avec une lenteur extrême. Et tous ont bien du mal à trouver le sommeil. Il y a aussi ce patient très particulier, qui a subi sept greffes d’organes, et qui n’est autre que le ministre indien de la Santé ! La personnification de l’Inde à lui tout seul. Dans ce roman à la fois drôle et profond, qui a valu à son auteur d’être comparé à John Irving, Sanjay Nigam, dans son style unique, traite de l’amour, du sommeil, de la chirurgie ou encore de la coexistence – pas toujours pacifique – entre les communautés. Des thèmes universels, pour un très grand livre. Une révélation.
Les tribulations d’une caissière
Elle s’appelle Anna, elle a vingt-huit ans, un diplôme universitaire de littérature et huit ans d’expérience derrière une caisse de supermarché. Un métier peu propice aux échanges, ponctué de gestes automatiques… Anna aurait pu se sentir devenir un robot si elle n’avait eu l’idée de raconter son travail, jour après jour. Elle vous a vu passer à la caisse. Vous avez été des clients faciles ou des emmerdeurs, riches ou pauvres, complexés de la consommation ou frimeurs. Vous l’avez confondue avec une plante verte ou vous lui avez dit bonjour, vous avez trépigné à l’ouverture du magasin ou avez été l’habitué nonchalant des fermetures. Anna, vous l’avez draguée, méprisée, insultée. Il ne se passe rien dans la vie d’une caissière ? Maintenant, prenez votre chariot et suivez Anna jusqu’à sa caisse.
Le tourbillon des jours
A quarante ans, entre deux enfants à charge — son fils de huit ans, Willie Lee, et une nièce pré-adolescente qui s'éveille à la vie —, son fiancé auquel elle n'accorde pas l'importance qu'il souhaiterait, et sa mère qui l'assomme de corvées, Marilee James a juste le temps d'écrire ses articles pour « The Valentine Voice », où elle est responsable des nouvelles locales. Et puis un jour, c'est elle qui est au centre d'un fait divers : le petit Willie Lee disparaît. Outre le fait que les pires scénarios lui traversent l'esprit, son petit garçon aux cheveux blonds hirsutes accuse un retard scolaire et elle le croit incapable de se débrouiller dans la nature. Mais voilà que l'enfant revient, accompagné par le directeur du journal fraîchement débarqué dans la ville, Tate Holloway, qui a découvert du même coup son nouveau domicile et l'enfant endormi sur son canapé. Tout à son bonheur de revoir Willie sain et sauf, Marilee a à peine conscience que son bienfaiteur n'est autre que son futur boss…
Lunegarde
Un banal accrochage en rase campagne oblige l'ingénieur Costes à accepter l'offre du commandant de Lunegarde : en attendant que sa voiture soit réparée et son genou guéri, il sera son hôte. Invitation courtoise, mais formulée de façon si glaciale que Costes se jure bien de ne pas en abuser. Elisabeth, la fille du commandant, est aussi laconique que lui et les efforts de Costes pour animer la conversation tombent à plat ; son proche départ pour l'Egypte où il va travailler au canal de Suez n'intéresse apparemment personne. L'impression est fausse et la preuve que lui en donne Eisabeth l'éblouit. Lorsqu'il quitte le triste village de Lunegarde, c'est avec l'espoir d'épouser la jeune fille s'il réussit à accomplir la mission qu'il lui a juré de mener à bien : retrouver sa mère, la comtesse Armance de Lunegarde, devenue voici vingt ans la vedette d'une boîte mal famée d'Alexandrie sous le nom de Janine Dupré. De quelle déchéance a-t-elle été victime ? Les premiers renseignements laissent craindre le pire, mais Costes ne se décourage pas – au bout de sa quête l'attend la plus belle, la plus étrange récompense.
Que font les rennes après Noël ?
«Vous aimez les animaux. Ce livre raconte leur histoire et la vôtre. L’histoire d’une enfant qui croit que le traîneau du père Noël apporte les cadeaux et qui sera forcée un jour de ne plus y croire. Il faut grandir, il faut s’affranchir. C’est très difficile. C’est même impossible. Au fond, vous êtes exactement comme les animaux, tous ces animaux que nous emprisonnons, que nous élevons, que nous protégeons, que nous mangeons. Vous aussi, vous êtes emprisonnée, élevée, éduquée, protégée. Et ni les animaux ni vous ne savez comment faire pour vous émanciper. Pourtant il faudra bien trouver un moyen.»
Le Pingouin
A Kiev, Victor Zolotarev et le pingouin Micha tentent péniblement de survivre. Victor, journaliste, est sans emploi et Micha, rescapé du zoo, traîne sa dépression entre la baignoire et le frigidaire de l’appartement. Lorsque le patron d’un grand quotidien offre à Victor d’écrire les nécrologies – les « petites croix » – de personnalités pourtant bien en vie, Victor saute sur l’occasion. Un travail tranquille et lucratif. Mais un beau jour, les « petites croix » se mettent à mourir, de plus en plus nombreuses et à une vitesse alarmante, plongeant Victor et son pingouin neurasthénique dans la tourmente de ce monde impitoyable et sans règles qu’est devenue l’ex-Union soviétique.
Trente-six chandelles
Allongé dans son lit en costume de deuil, ce 15 février, à l’heure de son anniversaire, Mortimer Decime attend sagement la mort car, depuis son arrière-grand-père, tous les hommes de sa famille sont décédés à onze heures du matin, le jour de leurs 36 ans. La poisse serait-elle héréditaire, comme les oreilles décollées ? Y a-t-il un gène de la scoumoune ? Un chromosome du manque de pot ? Que faire de sa vie, quand le chemin semble tout tracé à cause d’une malédiction familiale ? Entre la saga tragique et hilarante des Decime, quelques personnages singuliers et attendrissants, une crêperie ambulante et une fille qui pleure sur un banc, on suit Mortimer finalement résigné au pire. Mais qui sait si le Destin et l’Amour, qui n’en sont pas à une blague près, en ont réellement terminé avec lui ? Dans son nouveau roman, Marie-Sabine Roger fait preuve, comme toujours, de fantaisie et d’humour, et nous donne une belle leçon d’humanité.
La vengeance du Scorpion
Qui est l’étrange paysanne aux yeux bleus qui danse dans la nuit sur les rives du Nil, à Assouat, et prétend avoir été jadis aimée par le pharaon Ramsès III ? Est-elle vraiment la victime d’un complot, ou, comme beaucoup le pensent, une pauvre folle ? Pour avoir écouté les supplications de Thu – c’est son nom, pour avoir tenté de percer les terribles mystères qui l’entourent et où réside aussi le secret de sa propre naissance, Kamen, un jeune officier au service du Grand roi, va risquer la mort. Un complot contre le pharaon ; une femme exilée, privée de son enfant ; des complices impunis : la vengeance que poursuit la folle du Nil avec une haine bien proche de l’amour : tels sont les ingrédients de ce thriller antique, mystérieux, captivant, où la romancière du Tombeau de Saqqarah fait passer tous les sortilèges de l’Egypte et où l’on retrouve avec bonheur la séduisante héroïne du Scorpion du Nil.
La mort est mon métier
« Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s’éclaira…
– Le Führer, dit-il d’une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta:
– Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :
– Vous avez l’air effaré. Pourtant, l’idée d’en finir avec les Juifs n’est pas neuve.
– Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu’on ait choisi… »
La belle vie
Ils avaient trente ans et des poussières. Le monde leur appartenait. Ils étaient, disait-on, le plus beau Couple de New York. C’était en 1987. Quatorze ans plus tard, Corrine et Russell Calloway Ont deux enfants et vivent dans un loft, à TriBeCa. Ce soir-là, ils ont invité des amis à dîner (Salman Rushdie vient de se décommander). Nous sommes le 10 septembre 2001. Dans quelques heures, le monde va basculer dans l’horreur. Cette horreur, Jay McInerney se garde bien de nous la montrer. Ce livre n’est pas le roman du 11-Septembre. Il nous parle de ce qui se passe après, quand l’onde de choc de l’attentat du World Trade Center vient percuter des millions d’existences. Une étrange atmosphère Se répand, mélange de chaos et de responsabilité collective, d’angoisse et d’euphorie. L’impossible est devenu possible. Désormais, tout peut arriver…
Une exécution ordinaire
Au mois d'août de l'an 2000, un sous-marin nucléaire russe s'abîme dans des profondeurs accessibles de la mer de Barents. Vania Altman ferait partie des derniers survivants. Dans un port du cercle polaire, la famille Altman retient son souffle : elle risque une nouvelle fois de se heurter à la grande Histoire. Un demi-siècle après la mort de Staline, c'est désormais un ancien du KGB qui gouverne la Russie. Après nous avoir fait pénétrer dans les coulisses du FBI avec La malédiction d'Edgar, Marc Dugain offre ici une véritable fresque de la Russie contemporaine. Inspirée de faits réels, elle révèle le profond mépris pour la vie manifesté par les gardiens paranoïaques de l'empire russe.
Le Capital
A travers les aventures de Marc Tourneuillerie, patron de la plus grande banque européenne, ce roman est la satire la plus féroce, la plus drôle et la plus efficace que l’on ait jamais écrite sur le monde capitaliste actuel. On y découvre la vie d’un établissement financier où la soif d’argent et de pouvoir s’habille des atours de la rationalité gestionnaire. On y évolue dans les milieux de l’élite économique et de la jet-set internationale entre Paris, Londres, New York, Davos, Tokyo… On y vit dans les paradis artificiels de la drogue, les images artificielles d’Internet, la bulle artificielle des fortunes éphémères, le temps artificiel du décalage horaire, le sexe artificiel des fantasmes délirants. Bienvenue dans le monde merveilleux du capitalisme à ciel ouvert !
Rien de grave
« Tu t’attendais à quoi ? Je lui ai dit. Tu crois que ça va être facile de me quitter ? Tu crois que je vais te laisser faire comme ça ? J’ai lancé le cadre par terre, le verre s’est brisé mais comme c’était pas assez, j’ai bondi du lit et j’ai déchiré la photo, celle qu’il prétendait tant aimer, la photo de nous deux en mariés, beaux et légèrement ridicules, il y avait tant de monde qu’on ne connaissait pas à notre mariage qu’on est partis avant la fin. Il a eu l’air triste, plus de la photo déchirée que du fait de me quitter. Il a toujours été fou avec les photos. Parfois je me disais qu’il n’aimait les choses de la vie que pour les voir un jour en photo. Moi c’est le contraire, rien ne me fait plus peur qu’une photo de bonheur avec toute la quantité de malheur qu’elle promet, qu’elle contient, mais sans le dire, en cachant bien son jeu. Je ne savais pas encore que c’était la meilleure chose qui puisse m’arriver, qu’il me quitte. Comment j’aurais pu le savoir ? Il était toute ma vie, sans lui je n’existais pas. »
Plus belle sera la vie
Au XIXe siècle, François Blanc, veuf prodigieusement enrichi par les jeux de hasard, remarque une toute jeune fille qui vient de rejoindre sa maison comme lingère : Marie, fille d’un cordonnier, est vive, intelligente, jolie…En vrai Pygmalion, François décide de l’envoyer étudier les manières du monde à Paris. En 1852, il épouse enfin Marie dont le charme, la ténacité et l’esprit serviront son incroyable réussite. Entre Bad Homburg, Paris et Monte-Carlo, le couple mène une vie éblouissante, lançant à Monaco, à la demande du prince Charles III Grimaldi, la formidable aventure de la Société des bains de mer… Le destin exceptionnel d’une jeune fille pauvre qui tiendra entre ses mains les rênes d’un empire financier.
Secret de famille
Orpheline très tôt, Marthe devient à force de ténacité et d’intelligence la femme la plus puissante de ce pays de Loire faussement paisible. Un mariage la fait entrer dans la bourgeoisie. La guerre de 1914 lui donne les clefs du pouvoir familial. Rien ne lui résiste jusqu’au jour où Lambert, son fils, se dresse contre elle… Bien des années plus tard, son petit-fils, célèbre violoniste, va reconstituer peu à peu la vie de Marthe, et autour d’elle les drames, les haines, les vengeances – tous les secrets de famille que l’on croyait à jamais enfouis. Un bouleversant roman-enquête par l’auteur du Nabab.
Le nègre du Palais
Dans son palais, le vieil homme, malade, attend la mort. Il a peur. II y a beau temps que les affaires de l’État ne l’intéressent plus. Or, voici qu’à l’occasion d’une, réception officielle resurgit de manière inopinée un marabout de brousse, un simple Nègre qui, à l’aube du règne, avait déjà sollicité les esprits et apporté les amulettes bénéfiques. Où s’achève la farce, où commence le témoignage ? Ce récit, qui mêle les clins d’œil et les révélations, l’ironie et l’émotion, entraîne le lecteur d’une bouffonnerie de sérail à une fable tragique. Témoin privilégié des coulisses du pouvoir, Thierry Pfister ajoute ici à ses qualités reconnues celles d’un authentique romancier. D’emblée il s’impose comme l’écrivain de son époque, dont il découvre avec une étonnante finesse les secrets, les angoisses, les sourdes ambitions. Un premier roman surprenant, qui fera date.
La vie mélancolique des méduses
« Nous, les méduses, on n’existe pas vraiment. Que l’on vive, que l’on meure, que l’on disparaisse, cela ne laisse aucune trace. Nous ne savons pas les noms de ceux qui nous donnent des ordres, ni l’identité de ceux qui les emploient. Payés en liquide, nous sommes des fugitifs, insensibles, visqueux, sans visage. Nous gérons la vie des profondeurs. Pas d’identité non plus. La vie quotidienne, en dehors des missions, est d’une grande douceur. Drôle de métier quand même, métier d’un monde inversé, passé sous silence, inconnu des journaux et des juges, des parlements et des ambassades, métier de mort au service de causes indéchiffrables, présentées comme des raisons d’État. »
Non, il ne s’agit pas d’un ouvrage technique destiné aux filles de pêcheurs vivant sous les tropiques. Le livre de Melissa Bank nous emmène sur des rives plus proches mais sans doute plus incertaines encore. Jane, une jeune New-Yorkaise qui travaille dans l’édition, raconte sa vie, sa famille, ses amis et ses amours. Son récit est structuré en une série d’histoires, sans véritable ordre chronologique, mais qui au bout du compte tracent une ligne continue depuis son adolescence jusqu’à l’âge mûr. En filigrane apparaissent les interrogations, recouvertes par le voile pudique de l’humour, sur le sexe, la vie de couple et les sentiments. Jusqu’à la dernière nouvelle, qui donne son titre à l’ouvrage et dans laquelle l’héroïne trouve enfin la formule de l’amour véritable. Melissa Bank écrit sans excès de langage, dans un style direct et pudique, qui la place comme en retrait de ses personnages. À l’inverse de certaines de ses consoeurs, elle sait résister à la tentation de scruter uniquement son nombril. Ce n’est pas d’elle qu’elle parle mais des femmes en général. Finalement, aux yeux de Melissa Bank, l’art guerrier de la séduction est vain. « Nous sommes la proie et le chasseur, le poisson et le pêcheur ». Voilà un livre qui laisse planer un doux parfum d’authenticité. –Stellio Paris
L’enfant
Fils d’un professeur de collège méprisé et d’une paysanne bornée, jules Vallès raconte : « Ma mère dit qu’il ne faut pas gâter les enfants et elle me fouette tous les matins. Quand elle n’a pas le temps le matin, c’est pour midi et rarement plus tard que quatre heures. » Cette enfance ratée, son engagement politique pour créer un monde meilleur, l’insurrection de la Commune, Jules Vallès les évoqua, à la fin de sa vie, dans une trilogie : L’Enfant, Le Bachelier et L’Insurgé. La langue de jules Vallès est extrêmement moderne. Pourtant l’histoire de jacques Vingtras fut écrite en 1875 et c’est celle des mal-aimés de tous les temps.
La tête contre les murs
L’adolescence d’Arthur Gérane, fils d’un juge d’instruction austère, qui porte en lui une lourde hérédité maternelle, ne fut que fugues, vagabondage, rapines. Le cambriolage effectué chez son père et la mise à sac de ses dossiers le conduit à l’asile d’aliénés. Dès lors, pris dans l’engrenage infernal: internements, évasions, il ne pourra plus échapper à son pitoyable destin. Dans ce roman bouleversant, au style cinglant et imagé, c’est tout le drame de l’hérédité qui est exposé. C’est aussi une peinture sans complaisance des maisons de santé et de détention.
L’huile sur le feu
« Toujours plus vive, la lueur tourne à l’orange, son centre devient éblouissant et, soudain, fuse, monte en torche, livre au vent de longs effilés rougeoyants… Le feu! Plus de doute. C’est le feu. La silhouette balance et frémit. Mais l’homme se redresse aussitôt, se carre sur ce plan de ciel embrasé, dans une espèce de gigue… on dirait qu’il brûle lui-même avec joie, ou, mieux, que la flamme se dégage de lui, qu’il la souffle, poitrine pressée à pleins bras. » Portrait d’un incendiaire, L’Huile sur le feu est un des romans les plus beaux et les plus émouvants du grand écrivain Hervé Bazin.
Les étoiles du Sud
Elizabeth aime trop les beaux hommes. Elle ne peut rien leur refuser, et elle veut protéger l’avenir de son fils Ned, son trésor de quatre ans. Amoureux fougueux, Billy, son cousin, offre à la jeune femme un second mariage. Pour combien de temps ? La guerre de Sécession gronde aux portes de Savannah, dans ce deuxième tome de la saga sudiste inaugurée par Les Pays lointains.
Le Square
« C’étaient des bonnes à tout faire, les milliers de Bretonnes qui débarquaient dans les gares de Paris. C’étaient aussi les colporteurs des petits marchés de campagne, les vendeurs de fils et d’aiguilles, et tous les autres. Ceux – des millions – qui n’avaient rien qu’une identité de mort. Le seul souci de ces gens c’était leur survie : ne pas mourir de faim, essayer chaque soir de dormir sous un toit. C’était aussi de temps en temps, au hasard d’une rencontre, PARLER. Parler du malheur qui leur était commun et de leurs difficultés personnelles. Cela se trouvait arriver dans les squares, l’été, dans les trains, dans ces cafés des places de marché pleins de monde où il y a toujours de la musique. Sans quoi, disaient ces gens, ils n’auraient pas pu survivre à leur solitude. » Marguerite Duras.
L’entre deux mères
L’arbre de Judée déployait sur le ciel de mai ses grappes mauves et éphémères… Combien de fois a-t-elle tracé ces mots sur les premières pages du cahier cartonné, entoilé de jute rouge, qui proclame cette formule dont elle n’a jamais bien su l’origine ni la signification : Écrasez l’infâme. Ce matin-là, le bruit de la cloche qui s’agite à la porte du jardin tire Beth de son combat quotidien avec le rien. Elle n’attend personne. Ni aujourd’hui, ni demain, ni plus tard : son existence est parfaitement solitaire. Sous l’arche de pierre, la porte, pivotant sur ses gonds rouillés, découvre un garçon grand, carré, pas très propre. Elle remarque que ses mains tremblent un peu. Elle scrute le visage de cet homme dont le regard lui vrille la mémoire… Qui est là ?
Mon père
Les secrets de famille finissent toujours par tomber, les uns après les autres. Avec leur poids de douleurs, de regrets, de remords. Voilà ce que semblerait dire Eliette Abécassis à travers ce petit livre consacré à la figure paternelle. Point de départ : la mort du père, qui laisse démuni, retire les saveurs de la vie, puis l’arrivée d’une lettre d’Italie qui apprend à la narratrice qu’elle a un frère, toujours soigneusement caché par son père. La rencontre de ce frère, poussant du côté de l’enquête, va permettre une autre lecture, une autre vision d’un père adulé, vénéré jusque-là. Eliette Abécassis a construit son récit en deux mouvements, le premier relatant la relation forte entre un père et sa fille, le second déroulant le chemin qui va permettre de découvrir une image moins auréolée bien sûr mais surtout conduire la narratrice à accomplir son deuil, quitte à passer par la déception…
Le cercle des initiés
John Milk, étudiant à l’université de l’Indiana, devient l’assistant du professeur Kinsey, surnommé Prok, qui oeuvre à son célèbre Rapport sur la sexualité des hommes. Milk tombe sous son charme et devient son premier disciple – et le premier de son cercle d’initiés. Prok, savant fou, à la fois austère et débridé, est décidé à briser les tabous de la société, et à révéler la bestialité mécanique du sexe. Iris, l’intelligente et pragmatique femme de Milk, s’efforce de combattre son influence, pour préserver sa relation amoureuse. Cette exploration de l’Amérique puritaine des années quarante donne à réfléchir sur les compromis nécessaires à l’ordre social et remet en question l’héritage de la libération sexuelle.
Une journée pas comme les autres
Pour Alexander, rien ne va plus. À l’approche de la quarantaine, son ancienne vie de bohème lui manque, les contraintes de sa vie lui pèsent, et sa femme, Nell, lui paraît moins séduisante. Alors, quand celle-ci lui annonce qu’elle attend un deuxième enfant qu’il ne désire pas, Alexander décide de prendre en secret un jour de liberté. Au même moment, Nell, épuisée par le carcan familial et blessée par la réaction de son mari, part rejoindre sa meilleure amie au bord de la mer, espérant que l’air pur et la franchise décapante de Frances l’aideront à y voir plus clair. Au cours de cette journée, chacun va remettre en question la solidité du couple et prendre la mesure de ses frustrations. Entre raison et passion, l’heure est venue de faire un choix.
Une famille pour Kathy
Lorsque Grace Cameron perd son mari Kip, hémophile, victime d’une hémorragie cérébrale au cours d’un accident en montagne, elle pense que rien de pire ne pourra jamais lui arriver… jusqu’au jour où elle apprend qu’il lui a transmis le virus du sida. Grace doit désormais lutter de toutes ses forces contre la maladie. Mais le temps lui est compté et la tâche qui va lui demander le plus d’énergie sera de trouver un foyer pour sa petite fille de douze ans. La quête d’une famille pour Kathy constitue d’autant plus un défi que les candidats à l’adoption ne se bousculent pas. Seul l’oncle Harry manifeste le désir de recueillir la fillette. Mais c’est pour mieux la façonner à son image, autoritaire et dogmatique. Quant à ceux chez qui Kathy aimerait vivre, ils se dérobent, effrayés par une telle responsabilité. Grace Cameron parviendra-t-elle à s’acquitter de sa tâche sacrée ? Ce serait son dernier cadeau. Et certainement le plus beau qu’elle pourrait faire à Kathy.
Un génie… un sorcier… un escroc : qui était Rafaël Ariatégui ? Longtemps après sa mort, l’énigme posée par ce fils de paysans de la Cordillère des Andes n’a pas fini de faire couler l’encre. Du petit village d’Alto Beni, cette terre qui brûle le corps et l’âme de ses enfants, aux salons new-yorkais des années soixante, son itinéraire traverse tremblements de terre et révolutions, intrigues et cabales, sans que son unique passion, la peinture, n’en soit altérée. Sa vie sera à l’image de son œuvre : un tourbillon qui l’entraînera aux confins de la folie. Lorsqu’il invente le Crawling Painting, la critique applaudit à tout rompre. Les toiles de cet indien, qui peint avec son corps s’arrachent à prix d’or. La seule technique de Rafaël suffit-elle à justifier cet engouement ? De mystérieuses forces n’entrent-elles pas enjeu ? Sa puissance créatrice ne serait-elle pas le lien entre l’art et la magie ? Qu’importe. Enfant maudit d’un pays violent, ou jouet d’un milieu sophistiqué, Rafaël Ariatégui demeure un être authentique, une œuvre en lui-même.
Rien que des sorcières
Sorcières ! Elles se font un festin des âmes et des corps car leur plus grand souci est de vivre. Et pour vivre il faut renaître. Sans cesse. Par tous les moyens. Depuis des générations, elles sont trois à hanter ce lieu désormais maudit : Ansennes en Picardie. La première habite dans le reflet des autres, dans un miroir cassé qui s’étoile de rouge et sème la mort. Marie s’y perdra de manière diabolique. La seconde a soif de larmes. Pour se refaire de chair et d’os, il lui faut un parfum. Existe-t-il senteur plus enivrante que les pleurs d’un enfant ? La troisième enfin, la plus parfaite, est l’amie des fleurs. Elle a pour nom Daphné. Pourquoi s’est-elle éprise de Véronique si ce n’est pour dérober à cette belle plante le souffle de la vie ?
Monsieur Ladmiral va bientôt mourir
« Quand il avait quitté Paris, dix ans plus tôt, pour venir habiter à Saint-Ange-des-Bois, Monsieur Ladmiral avait fait savoir, pour vanter la maison qu’il achetait, qu’elle était à huit minutes de la gare. C’était presque vrai à cette époque. Par la suite, et à mesure que Monsieur Ladmiral vieillissait, la maison avait été à dix minutes, puis à un bon quart d’heure de la gare. Monsieur Ladmiral n’avait constaté ce phénomène que très lentement, n’avait jamais su l’expliquer et, pour mieux dire, ne l’avait jamais admis. Il était entendu qu’il habitait toujours à huit minutes de la gare, ce qui n’était pas fait pour simplifier la vie ; il fallait jouer avec les pendules, faire de faux calculs, prétendre que l’horloge de la gare avançait, ou que l’heure du train avait été changée sournoisement ; Monsieur Ladmiral, dans le temps où il allait encore à Paris, avait même manqué des trains, héroïquement, pour qu’il ne fût pas dit qu’il habitait à plus de huit minutes de la gare. »
Faim d’amour
Une plongée au cœur d’une famille d’Américains moyens, avec leurs obsessions et leurs névroses : un roman à la fois bouleversant de justesse et d’un humour dévastateur. Chez les Hunter, l’alimentation a toujours occupé la première place. Elevées dans le culte de la minceur par une mère obnubilée par les régimes, Frannie et sa petite sœur Sally ont vécu toute leur jeunesse l’œil rivé à l’aiguille de la balance. Calcul des calories, réunions Weight Watchers, jeûnes puis descentes dans le réfrigérateur familial ont été le lot quotidien de Frannie, naturellement ronde. A vingt-six ans, mal dans sa peau, allant d’échec professionnel en rupture amoureuse, elle traîne une déprime chronique. Mais c’est Sally, l’ambitieuse, la plus brillante des deux, celle que l’on croyait à l’abri des excès maternels, qui plonge : une grave anorexie, suivie d’une hospitalisation aux conséquences tragiques…
Les diamants de l’hiver
Annette Byrne s’inquiète. Seule dans sa maison vide, elle redoute maintenant les conséquences de ce court moment d’inspiration, où elle a écrit cinq lettres mensongères à chacun des siens, se croyant capable de les réconcilier… Lewis et Gene, ses fils, brouillés depuis des années. Cynthia et Ellen, ses petites-filles. L’une en instance de divorce, l’autre, essayant de sauver son couple. Ils sont tous invités le même jour, mais ça, ils l’ignorent. Demain, les retrouvailles risquent de ne pas être du goût de chacun. Mais peut-être fallait-il quand même essayer… Annette Byrne s’inquiète.
L’Égyptienne
Août 1790 … « La Terre vibrait sous elle comme un être assoupi, nourri d’on ne sait quel rêve. Cette terre d’Égypte dont Schéhérazade, treize ans, savait toutes les senteurs, les moindres frémissements… » Schéhérazade c’est l’Égyptienne. Autour d’elle tente de survivre une Égypte exsangue, province ottomane que se déchirent depuis des siècles les pachas turcs et les beys mamelouks. Juillet 1798… Un certain général Bonaparte, aveuglé par son « rêve oriental », débarque à Alexandrie à la tête de quarante mille hommes. Dès lors, Schéhérazade et les siens sont pris dans un tourbillon meurtrier tandis qu’agonise l’Expédition française dans des bains de sang qui souilleront le sable du désert et les flots majestueux du Nil. C’est une prodigieuse fresque qui défile sous nos yeux, avec les espoirs, les passions, les tourments d’une femme, d’une famille, et, à travers eux, le destin de l’un des plus vieux peuples du monde.
Pour l’amour d’un stradivarius
Coup de foudre, drame et heureux dénouement. Rien ne manque à cette aventure aux héros peu banals : Pierre Amoyal, l’un des plus talentueux violonistes du monde, et le Kochanski, un stradivarius, dérobé puis retrouvé quatre années plus tard après de rocambolesques péripéties. // En 1987, « l’âme sœur » de Pierre Amoyal est dérobée. Pour le soliste, c’est pire qu’un vol : une amputation. Pendant quatre ans, il vivra des aventures dignes de Rouletabille pour récupérer son instrument : fausses demandes de rançons, antiquaires véreux, collectionneurs peu clairs, policiers bizarres mènent une curieuse ronde pour garder ou revendre ce violon rarissime. // Un polar qui se double d’une extraordinaire autobiographie, pleine de verve et d’émotion. Celle d’un jeune prodige qui, à sept ans, décide qu’il sera violoniste, et est à vingt ans un virtuose international. // À sept ans, Pierre Amoyal décide qu’il sera violoniste. Enfant prodige, il entre au conservatoire de Paris à douze ans, à dix-sept ans il part pour devenir, aux États-Unis, l’élève du grand Heifetz. À vingt ans, il est l’un des plus grands solistes du monde. Enseignant au conservatoire de Paris à vingt-huit ans, il transmet à ses élèves l’héritage de ses prédécesseurs. Homme de passion et de cœur, il s’engage dans des spectacles bien loin des classiques concerts musicaux et ira jusqu’à monter un spectacle avec l’écrivain-clown, spécialiste des enfants autistes, Howard Buten.
Peggy dans les phares
Un portrait de Peggy Roche, mannequin, styliste, journaliste de mode, marié à un grand résistant puis à Claude Brasseur avant de devenir la compagne de Françoise Sagan. Respectée et crainte dans le milieu de la mode, elle vivait dans l’ombre de la romancière qui lui imposait une discrétion absolue sur leur relation. La mort de Peggy Roche en 1991 fut pour celle-ci une cassure irréparable.
Corps désirable
Un célèbre neurochirurgien s’apprêterait à effectuer une greffe inouïe : transplanter la tête d’un homme sur le corps d’un autre… Journaliste engagé, en lutte ouverte contre les trusts pharmaceutiques et les mafias de la finance, Cédric Allyn-Weberson vit avec Lorna une passion entière, charnelle, amoureuse. Jusqu’au jour où il se trouve confronté à une violence radicale, celle de perdre accidentellement l’usage de son corps. Se met alors en branle une machine infernale. Roman au suspense continu, Corps désirable captive par la magie d’une écriture lumineuse qui donne à éprouver intimement les sensations les plus subtiles des personnages – questions lancinantes de l’amour, de l’incarnation du désir et des illusions de l’identité.
Ecoute-moi
Tandis qu’un de ses collègues chirurgiens opère sa fille Angela, victime d’un grave accident de la route, Timoteo, fou de douleur, lui raconte la trouble passion vécue des années auparavant et qui, enfouie en lui, a modelé ses relations avec les trois femmes de sa vie : Angela, sa fille ; Elsa, sa femme ; Italia, sa maîtresse. Peu avant la naissance d’Angela, Timoteo a eu une liaison avec cette femme passionnément aimée, malgré tout ce qui les séparait. Ni particulièrement jolie ni spécialement brillante, écrasée par un destin avare, elle est l’opposée d’Elsa, une journaliste belle, intelligente, ambitieuse… peut-être trop parfaite.
La couleur du mensonge
À 35 ans, Claire découvre l’identité de son père, un riche homme d’affaires de l’Arizona. Désireux de racheter son affection, celui-ci souhaite la voir intégrer l’empire familial. Mais tout le monde ne semble pas partager son avis… Lorsqu’elle échappe à plusieurs accidents étranges, la jeune femme comprend rapidement qu’on cherche à l’éliminer. Quelqu’un aurait-il intérêt à ce qu’elle disparaisse ? Aidée par son instinct infaillible et par un mystérieux mais séduisant conseiller de son père, Claire est déterminée à rester en vie pour découvrir la vérité qu’on lui a si longtemps cachée.
Les quatre saisons de l’été
Été 99, dont certains prétendent qu’il est le dernier avant la fin du monde. Sur les longues plages du Touquet, les enfants crient parce que la mer est froide, les mères somnolent au soleil. Et partout, dans les dunes, les bars, les digues, des histoires d’amour qui éclosent. Enivrent. Et griffent. Quatre couples, à l’âge des quatre saisons d’une vie, se rencontrent, se croisent et s’influencent sans le savoir. Ils ont 15, 35, 55 et 75 ans. Ils sont toutes nos histoires d’amour.
Campus
Perdu au cœur du Massachusetts, Ault, prestigieux pensionnat privé, n’ouvre qu’à regret ses grilles aux nouveaux venus. Tout le gratin de la côte Est passe par ses bancs : ici les boursiers font Ligure de vilains petits canards. Il y a un an, Lee Fiora, 14 ans. rêvassait sur la brochure de présentation. Aujourd’hui, elle intègre le vivier de l’élite américaine. Las, un campus n’est pas qu’un lieu, aussi idyllique soit-il, c’est un lieu peuplé. Et Lee ne tarde pas à se trotter à ses plus étonnants spécimens – fils à papa, coquettes écervelées. pestes kleptomanes… De loin, ce petit monde lui semble un hermétique pallier de crabes, dont les codes lui échappent. Mais, le temps jouant pour elle, Lee intègre peu à peu cette microsociété. A mesure qu’elle découvre le savoir, l’amitié, les premiers émois amoureux, c’est elle-même qu’elle révèle…
Nuit
1941. C’est la nuit permanente sur le ghetto de Prokov. Au fil des jours, égaré dans un décor apocalyptique, Ranek lutte pour sa survie. Réduits à des ombres, comme s’ils n’avaient plus ni âme ni corps, les personnages baignent dans le brouillard. pourtant, les scènes d’amour hâtives, de solidarité ou de naissances au milieu du ghetto montrent que, même plongée dans l’horreur, l’humanité s’accroche. Grande fresque de la cruauté et du grotesque, « Nuit » est le point de départ de l’oeuvre d’Hilsenrath. Resté occulté pendant près de vingt ans, il est aujourd’hui considéré comme son chef-d’oeuvre.
Le fusil de chasse
Trois lettres, adressées au même homme par trois femmes différentes, forment la texture tragique de ce récit singulier. Au départ, une banale histoire d’adultère. À l’arrivée, l’une des plus belles histoires d’amour de la littérature contemporaine. Avec une formidable économie de moyens, dans une langue subtilement dépouillée, Yasushi Inoué donne la version éternelle du couple maudit. Un classique de la littérature japonaise.
Le chercheur d’or
« Du plus loin que je me souvienne, j'ai entendu la mer. » Alors l'enfant raconte la mer qui roule depuis la nuit des temps contre la barrière de corail au large de son île Maurice natale. Il dit aussi la terre rouge et sèche, les feuilles coupantes des cannes à sucre, les heures passées en haut de l'arbre Chalta à écouter la nuit. Comme beaucoup de romans de Le Clézio, Le Chercheur d'or est d'abord un poème, un hymne à la beauté, aux éléments et à la vie. C'est aussi l'histoire d'Alexis et de sa soeur Laure, qui subissent le rêve fou de leur père : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Mais l'or est en réalité en chacun de nous, ne demandant qu'à mûrir loin des utopies et des illusions. L'amour, puis la guerre de 14-18 qu'il rejoint en France, initient Alexis à cette vérité. Célébrée en 1963 par le prix Renaudot pour Le Procès-verbal, puis en 1980 par le Grand Prix Paul-Morand décerné par l'Académie française pour Désert, la plume de Le Clézio s'affine encore ici, dans la droite lignée des romans d'apprentissage.
La conjuration
Dominique Baudis clôt sa trilogie consacrée aux « Raimond » … « Je suis impatiente de te voir mort » : telles sont les dernières paroles qu'entendra le Roi Amaury I, chuchotées à son oreille par la « putain du royaume », Agnès, sa première épouse répudiée. Nous sommes les 11 juillet 1174 et le royaume de Jérusalem, fondé par les Croisés en Terre Sainte, entre dans une décennie de décadence qui prélude à sa chute. Baudoin, le fils d'Amaury et d'Agnès, n'a que quatorze ans à la mort de son père : l'enfant-roi, lépreux, « déchiré entre le Bien et sa mère », va se décomposer à l'image de son Royaume. D'un côté, le sage chancelier Guillaume de Tyr et le régent Raimond, comte de Tripoli et seigneur de Tibériade, Franc orientalisé instruit des grandeurs de l'Islam, qui ont avec eux la plupart des seigneurs chrétiens descendants des familles établies en Terre Sainte depuis l'arrivée des premiers croisés.
L’armée perdue
Ve siècle avant J.-C. Un vent furieux souffle sur un petit village de Syrie. Abira, maîtresse de Xénophon, général du prince perse Cyrus le Jeune, raconte son destin, mêlé à l'un des plus grands actes d'héroïsme collectif du monde antique. Jeune femme illettrée et éperdue d'amour, elle verra son amant soulever une armée de 10000 mercenaires afin de renverser le frère du prince, Artaxerxès Il. Mais les Spartiates jetteront rapidement le trouble sur les événements et Abira découvrira qu'ils jouent un double jeu… Spectatrice de ces grandes batailles, d'importantes décisions stratégiques, et même d'errances insoutenables, Abira est plongée au coeur de l'action. Bravant la poussière des champs de bataille de l'Antiquité, l'armée des Dix Mille de Valerio Manfredi entraîne le lecteur dans un tourbillon de complots, de violence et de passions.