Voici le temps du monde
Dans ce livre, Albert Jacquard propose à ses lecteurs une histoire de la pensée technique et scientifique des origines à nos jours.
Après avoir rappelé combien les révolutions scientifiques ont radicalement modifié nos conceptions du Temps, de la Matière, de la Reproduction, du Vivant, l’auteur insiste sur ce qui lui paraît essentiel: rien ne sert d’avoir acquis une maîtrise vertigineuse de notre environnement si tant de science devait conduire à la violence que constituent la faim dans le monde et la guerre planétaire. Utopiste, et affirmant le droit de l’être, Albert Jacquard se veut plus réaliste que les « politiques » qui – il n’a pas de peine à le démontrer, exemples à l’appui – se trompent bien souvent. Ils oublient, ces hommes politiques, que la Terre a désormais les dimensions d’une petite planète bleue, photographiée de la Lune en 1969 par Armstrong et Aldrin; que nous vivons tous, désormais, dans un même monde fini, que ce qui touche les uns ne peut que concerner les autres. Les périls actuels encourus par le genre humain, Albert Jacquard les exprime en une formule: avec des moyens techniques et militaires qui sont ceux d’aujourd’hui, l’humanité continue à penser comme au Moyen Age.
Dieu ?
Polytechnicien et généticien, Albert Jacquard fait grand crédit de la vérité scientifique et il tient pour vrai ce qui résiste à la critique rationnelle.
Mais c’est aussi un homme de conviction et d’engagement ; ses thèses – la solidarité des vivants, le dépassement de l’égoïsme individuel, la responsabilité devant l’avenir, le refus de la compétition, etc. – sont imprégnées des préceptes de la morale évangélique. Son livre sur saint François d’Assise (Calmann-Lévy) et son livre de dialogue avec l’abbé Pierre (Seuil) en témoignent.
Il a décidé ici de faire le point sur sa relation au catholicisme, à Dieu, à la croyance.
Dans une première partie, il prend à bras le corps le Credo de l’Eglise catholique et, mot à mot, il le commente en se demandant : Qu’est-ce qu’un scientifique du XXIe siècle peut retenir de cette prière ? Qu’est-ce qui tient encore ? Dans une seconde partie, il montre qu’on n’a pas besoin de croire à des dogmes et à une Eglise pour adhérer au message du Sermon sur la Montagne, et que ce dernier a conservé toute sa bouleversante fraîcheur si on le débarrasse de la dogmatique qui l’a recouvert.
Halte aux jeux !
Que dissimule la belle vitrine des Jeux olympiques ? On nous montre de superbes et fringants athlètes, mais on nous cache l’envers du décor : la souffrance de tous, l’échec de la plupart, l’inévitable dérive du dopage. Il faut mettre fin à l’hypocrisie et dire ce qu’est le sport de haut niveau aujourd’hui : une entreprise d’exploitation de l’homme par l’homme, où la seule et véritable règle du jeu est le profit, quel qu’en soit le coût humain. Courir plus vite, sauter plus haut, être le plus fort : il est temps de remiser cet idéal enfantin et de proposer un modèle d’olympisme enfin humaniste.