Divines Divas
Découvertes Gallimard / Musique – « Diva! » Déesse de l’art lyrique, mythe aux images brillantes et contrastées, la diva fascine avant tout par sa voi vibrante, comme le souligne Stendhal: « Jamais une voix d’un timbre parfaitement inaltérable ne pourra atteindre à ces sons voilés et en quelque sorte suffoqués qui peignent avec tant de force et de vérité certains moments d’agitation profonde et d’angoisse passionnée. » Enchanteresse portée aux nues par les romantiques, après qu’elle eût chassé les castrats de la scène lyrique, la diva devient l’égérie de Rossini, Bellini, et Donizetti, à l’image de Pasta, Malibran, Grisi ou Sontag. Descendue de son piédestal pour devenir l’humble servante de Verdi et de Wagner, l’image de la sainte cantatrice perd pourtant son aura à la fin du XIXe siècle. Le monstre sacré qui fascina Stendhal, enthousiasma Balzac, inspira Chopin ou Berlioz se transforme alors en demi-mondaine croquée par des caricatures féroces et entretenant la chronique, telle Hortense Schneider surnommée sans ambiguïté le « Passage des princes ». Provocante et exhibitionniste, la diva aborde le XXe siècle sans complexe.