Compartiment pour dames
Dans un pays comme le nôtre où le célibat est souvent associé à l’idée de solitude, voire d’échec, il est bon de lire Compartiment pour dames. Anita Nair, auteur indienne, sait en effet que, dans son pays, le célibat est avant tout générateur de liberté et qu’il faut se battre pour acquérir cette indépendance.
Son personnage, Akhila, fille aînée d’une famille dont elle a la charge, décide un jour de partir seule en voyage. Elle prend le train et se trouve dans un compartiment avec six autres femmes. La métaphore est caricaturale : le voyage, bien entendu, sera source d’échanges, de prises de conscience.
Chaque femme racontera son histoire et ces vies exposées seront pour Akhila des modèles de réflexion. Il faut dire qu’Anita Nair ne badine pas avec les récits lourds d’intention : l’avortement, l’homosexualité, la pédophilie, la contraception sont autant de thèmes abordés, comme s’il s’agissait pour l’auteur de régler leur compte à tous les tabous de son pays. Un livre qui se lit avec intérêt.
Dans les jardins du Malabar
1659. Le Zamorin, tout puissant souverain de Malabar, au sud-ouest de l’Inde sur la côte de Kerala, donne une grande fête connue sous le nom de Mamangam. Venu assister aux célébrations, Idris, marchand itinérant somalien, est fasciné par cette démonstration de puissance et de richesses. Et ranger dans ces contrées, il engendre lui-même avec son œil d’or, tout autant d’émerveillement et d’incrédulité. Par un étrange coup du sort, Idris fait alors la Connaissance de Kandavar, son fils né d’une mystérieuse nuit d’amour dans cette même contrée neuf ans plus tôt. Mais l’enfant n’a qu’une idée en tête : devenir un guerrier Chaver dont la destinée, fixée par la tradition ancestrale, est d’assassiner le Zamorin. Pour le sauver d’une mort certaine, Idris l’emmène avec lui dans un voyage qui les coduira à Ceylan, Toothukudi, jusqu’aux mines de diamants du royaume de Golconde…