Des vies en mieux
Billie a 13 ans. Elle n’a connu que les coups et la misère. Un matin, en classe, elle découvre On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset et l’amitié. Sa vie va changer.
Mathilde a 24 ans. Un jour, elle oublie son sac à main dans un café. Un homme le lui rend la semaine suivante et, à cause de cet homme justement, elle décide de changer de vie.
Yann a 26 ans. Un soir, il rend service à son voisin de palier qui l’invite à dîner pour le remercier. Au cours de cette soirée, il réalise que sa vie n’a aucun intérêt et qu’il doit tout recommencer.
Trois prénoms. Trois histoires. Trois jeunes gens d’aujourd’hui, déterminés et courageux, qui préfèrent encore se tromper de vie plutôt que de n’en vivre aucune.
La consolante
Charles Balanda, 47 ans, architecte à Paris, apprend incidemment la mort d’une femme qu’il a connue quand il était enfant, et adolescent. Il déchire la lettre et la jette dans la poubelle de la cuisine. Quand il relève son pied de la pédale et que le couvercle retombe, clac, il a l’impression d’avoir refermé, à temps, une espèce de boîte de Pandore, et, puisqu’il est devant l’évier, s’asperge le visage en gémissant. Retourne ensuite vers les autres. Vers la vie. Se sent mieux déjà. « Allez… C’est fini. C’est fini, tu comprends ? »
Je l’aimais
À soixante-cinq ans, il est à l'âge des bilans. Elle en a moitié moins et rumine son chagrin. Celui d'avoir été plantée là avec ses deux filles par un mari volage parti pour une « femme moins usée. » A priori, Pierre et Chloé n'ont pas grand chose à partager. Il en décide pourtant autrement, emmenant sa belle-fille sur un coup de tête pour quelques jours à la campagne. Au fil d'un long dialogue, ils vont peu à peu se livrer. Tombe alors le masque du « vieux con » autoritaire et hautain attribué un peu hâtivement par Chloé à son beau-père. L'homme renfermé aux jugements définitifs révèle une blessure et une sensibilité à fleur de peau, tandis que la jeune femme pleine de vie reprend le dessus sur l'épouse éplorée.
Nouvelles à chute
Sélectionnée pour la particularité de sa chute, chacune des nouvelles de ce recueil peut vous réserver une surprise si vous vous laissez guider par l’auteur… ou vous entraîner dans un véritable défi intellectuel si vous décidez de ne pas vous laisser surprendre. L’après-texte est un appareil pédagogique à destination des classes de 3è et 2nde.
Je l’aimais
À soixante-cinq ans, il est à l’âge des bilans. Elle en a moitié moins et rumine son chagrin. Celui d’avoir été plantée là avec ses deux filles par un mari volage parti pour une « femme moins usée. » A priori, Pierre et Chloé n’ont pas grand chose à partager. Il en décide pourtant autrement, emmenant sa belle-fille sur un coup de tête pour quelques jours à la campagne. Au fil d’un long dialogue, ils vont peu à peu se livrer. Tombe alors le masque du « vieux con » autoritaire et hautain attribué un peu hâtivement par Chloé à son beau-père. L’homme renfermé aux jugements définitifs révèle une blessure et une sensibilité à fleur de peau, tandis que la jeune femme pleine de vie reprend le dessus sur l’épouse éplorée.
Il se passe peu de choses dans les nouvelles d’Anna Gavalda, pas d’événement exceptionnel, de rebondissement inattendu, rien que le cours ordinaire de la vie et c’est ce qui en fait le charme L’absence de sensationnel excelle à rendre le vide de ces existences vouées à la même banalité derrière une façade sociale plus ou moins reluisante. Ainsi dans Cet homme et cette femme un couple part en week-end. Ils roulent sur l’autoroute en direction de leur maison de campagne à bord d’une voiture luxueuse. Chacun plongé dans ses pensées, garde le silence. Il ne se passe rien mais en moins de quatre pages Anna Gavalda parvient à rendre poignante la solitude de ce couple sans enfant, sans amour qui a depuis longtemps renoncé à la vie pour s’investir exclusivement dans la recherche d’un certain confort matériel. Il arrive d’ailleurs, comme dans la nouvelle qui donne son titre au livre, que celui qui se croit seul et oublié de tous ait une bonne surprise. Car le recueil d’Anna Gavalda reflète fidèlement la vie comme elle est, avec ses joies et ses peines ordinaires, c’est sans doute ce qui explique le succès extraordinaire qu’il a rencontré, inhabituel pour le premier livre d’un jeune auteur et surtout pour un recueil de nouvelles. Gérard Meudal Les personnages de ces douze nouvelles sont pleins d’espoirs futiles, ou de désespoir grave. Ils ne cherchent pas à changer le monde. Quoi qu’il leur arrive, ils n’ont rien à prouver. Ils ne sont pas héroïques. Simplement humains. On les croise tous les jours sans leur prêter attention, sans se rendre compte de la charge d’émotion qu’ils transportent et que révèle tout à coup la plume si juste d’Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle éclaire par ricochet nos propres existences.
Il se passe peu de choses dans les nouvelles d’Anna Gavalda, pas d’événement exceptionnel, de rebondissement inattendu, rien que le cours ordinaire de la vie et c’est ce qui en fait le charme. L’absence de sensationnel excelle à rendre le vide de ces existences vouées à la même banalité derrière une façade sociale plus ou moins reluisante. Ainsi dans Cet homme et cette femme un couple part en week-end. Ils roulent sur l’autoroute en direction de leur maison de campagne à bord d’une voiture luxueuse.
Fendre l’armure
On me demande d’écrire quelques mots pour présenter mon nouveau livre aux libraires et aux critiques et, comme à chaque fois, ce sont ces quelques mots qui sont les plus difficiles à trouver. Je pourrais dire que c’est un recueil de nouvelles, que ce sont des histoires, qu’il y en a sept en tout et qu’elles commencent toutes à la première personne du singulier mais je ne le vois pas ainsi. Pour moi, ce ne sont pas des histoires et encore moins des personnages, ce sont des gens. De vrais gens. Pardon, de vraies gens. C’est une faute que j’avais laissée dans mon manuscrit, « la vraie vie des vrais gens », avant que Camille Cazaubon, la fée du Dilettante, ne me corrige : l’adjectif placé immédiatement avant ce nom se met au féminin. Quelles gens ? Certaines gens. De bonnes gens. Cette règle apprise, je suis allée rechercher tous mes « gens » pour vérifier que tous s’accordaient bien et j’ai réalisé que c’était l’un des mots qui comptait le plus grand nombre d’occurrences. Il y a beaucoup de « gens » dans ce nouveau livre qui ne parle que de solitude. Il y a Ludmila, il y a Paul, il y a Jean (!) et les autres n’ont pas de nom. Ils disent simplement « je ». Presque tous parlent dans la nuit, pendant la nuit, et à un moment de leur vie où ils ne différencient plus très bien la nuit du jour justement. Ils parlent pour essayer d’y voir clair, ils se dévoilent, ils se confient, ils fendent l’armure. Tous n’y parviennent pas mais de les regarder essayer, déjà, cela m’a émue. C’est prétentieux de parler de ses propres personnages en avouant qu’ils vous ont émue mais je vous le répète : pour moi ce ne sont pas des personnages, ce sont des gens, de réelles gens, de nouvelles gens et c’est eux que je vous confie aujourd’hui. (A.G.)
L’Echappée belle
Simon, Garance et Lola, trois frères et soeurs devenus grands (vieux ?), s’enfuient d’un mariage de famille qui s’annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier dans un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s’offrir une dernière vraie belle journée d’enfance volée à leur vie d’adulte.
Garance, Simon, Lola et Vincent sont frères et soeurs unis par les souvenirs et par le coeur. Ils se retrouvent tous les quatre à l’occasion d’un mariage qui s’annonce particulièrement ennuyeux. Sur un coup de tête, ils décident de s’éclipser et de prendre le chemin des écoliers pour quelques heures. Le temps de voler de rares instants de bonheur à la vie…
Les personnages de ces douze nouvelles sont pleins d’espoirs futiles, ou de désespoir grave. Ils ne cherchent pas à changer le monde. Quoi qu’il leur arrive, ils n’ont rien à prouver. Ils ne sont pas héroïques. Simplement humains. On les croise tous les jours sans leur prêter attention, sans se rendre compte de la charge d’émotion qu’ils transportent et que révèle tout à coup la plume si juste d’Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle éclaire par ricochet nos propres existences.
La Consolante
Charles Balanda, 47 ans, architecte à Paris, apprend incidemment la mort d’une femme qu’il a connue quand il était enfant, et adolescent. Il déchire la lettre et la jette dans la poubelle de la cuisine. Quand il relève son pied de la pédale et que le couvercle retombe, clac, il a l’impression d’avoir refermé, à temps, une espèce de boîte de Pandore, et, puisqu’il est devant l’évier, s’asperge le visage en gémissant. Retourne ensuite vers les autres. Vers la vie. Se sent mieux déjà. « Allez… C’est fini. C’est fini, tu comprends ? » Le problème, c’est que non, il ne comprend pas. Et il n’y retourne pas, vers la vie. Il perd l’appétit, le sommeil, abandonne plans et projets et va essayer de comprendre pourquoi tout se fissure en lui. Et autour de lui. Commence alors un long travail de deuil au bout duquel il est obligé de se rendre à l’évidence : l’échelle de cette vie-ci est illisible et il faut tout rebâtir. A.G.
Ensemble, c’est tout
Camille dessine. Dessinait plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés… Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour – appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever.