Quand la mer se retire
Sous les auspices de l’association Canada-Normandie, des Canadiens viennent visiter le pays de leurs ancêtres et rencontrer leurs homonymes français. Mais si Abel Leclerc a quitté Québec c’est moins pour voir les Leclerc de France que pour faire un pèlerinage sur les plages du débarquement. Il accompagne la fiancée de Jacques, son meilleur ami tué près de lui pendant le grand assaut de juin 1944 : Valérie veut se recueillir sur sa tombe. Lui dire que cette tombe n’existe pas revient à expliquer ce qu’est réellement la guerre et Abel n’en a pas eu le courage. Il préfère attendre d’être sur place pour en parler. Seulement, dans ce monde remis à neuf, il a du mal à situer l’enfer où il a plongé avec ses camarades à l’aube du 6 juin. Bérangère, la Normande consolante et facile (l’opposé de Valérie) l’aide à conjurer l’horreur de ce passé dont le souvenir diffus l’obsède. Il repart mûri et apaisé. Et Valérie ? Les Valérie de ce monde ne comprennent pas grand-chose aux réalités de l’existence qu’évoque si bien pour Abel le tableau de Breughel intitulé Margot l’Enragée.