Villepin, l’homme qui s’aimait trop
Le nouveau Premier ministre est l’homme politique le plus paradoxal du moment. Snobant les élus du peuple français, Dominique de Villepin a recueilli l’onction internationale dans l’enceinte des Nations unies. Fasciné par l’épopée impériale, il a prêché contre l’intervention militaire en Irak. Chantre de la politique des grands discours, il a piloté le ministère de l’Intérieur en petit Machiavel. Sourd à la voix des urnes, il n’a jamais mené campagne mais veut être plébiscité pour son action contre le chômage. Aujourd’hui l’Elysée seul l’inspire, l’excite, le subjugue. Poète à ses heures, il se révèle impitoyable envers ceux qui cherchent à lui barrer la route de la présidence. L’hôte de Matignon, qui doit sa carrière fulgurante à Jacques Chirac, pourra compter sur son panache, sa prestance et, si besoin, sa science de l’intrigue pour se défaire de son rival déclaré, Nicolas Sarkozy. Dominique de Villepin, qui se fait une haute idée de la France, est convaincu que la France finira par le mériter. D’anecdotes en révélations, Yves Derai et Aymeric Mantoux livrent un portrait incisif de l’homme qui s’aimait beaucoup, passionnément… un peu trop ?
La Guerre des vins
Le monde a soif de vin. Jamais dans l’histoire « l’or rouge » n’a été aussi recherché et disputé à travers la planète. Instrument de puissance méconnu, le vin contribue au prestige des nations qui le maîtrisent depuis des siècles. Il représente même le dernier domaine d’excellence français. Mais la concurrence est rude. Après les Américains qui dominent aujourd’hui le marché, de nouvelles puissances conquérantes – la Chine, l’Inde ou le Brésil – apparaissent. Elles achètent et créent des domaines, s’emparent des stocks, et cherchent à prendre le contrôle des cours et du commerce viticoles. Les deux auteurs de ce livre sont partis sur les nouvelles routes du vin. Entre Napa Valley et Hong Kong, Espagne, Japon et Chine, émerge une étonnante histoire de la globalisation. Et dans cette véritable guerre économique « liquide », la France n’a pas dit son dernier mot.
Côté pile, un visage d’ange et une image de rénovatrice. Côté face, une travailleuse acharnée aux méthodes de tueuse, une conception conservatrice de la famille, du travail et de l’éducation. Ségolène Royal a bien deux visages. Les auteurs, qui ont recueilli à Paris comme à Poitiers de nombreux témoignages inédits et rencontré ses proches, racontent la femme politique, appréciée pour son énergie et son volontarisme, qui séduit le grand public autant qu’elle agace les éléphants du PS. Mais aussi l’élue de Poitou-Charentes, que nombre d’anciens collaborateurs dépeignent comme autoritaire, cassante et manipulatrice. L’envolée de Ségolène Royal est due à une stratégie médiatique très calculée. Mais aussi à un événement qui a bousculé le jeu à gauche : sa victoire en 2004 aux élections régionales. Aymeric Mantoux et Benoist Simmat analysent le personnage et évaluent les atouts dont elle dispose, dressant un portrait sans concession de la première Française en mesure de devenir présidente de la République.