Nouvelle édition mise à jour d’un pamphlet best-seller contre l’absurdité et l’arrogance du discours économique néo-libéral dominant dans certains médias, les institutions internationales et chez tous les gourous auto-proclamés économistes qui déversent chaque jour leurs « analyses » et prévisions. C’est un livre unique en son genre car, il associe les vertus d’un livre didactique et la vivacité d’une « lettre ouverte » traversée par un humour au vitriol. Côté didactique, on y trouve explicité de façon lumineuse les impasses du modèle néoclassique, l’impossibilité des prévisions économiques, les crises financières récurrentes, les méfaits des interventions du FMI dans les pays en développement. Côté humour, il n’y a qu’à ouvrir le livre au hasard pour se faire une idée. Mais cet humour grinçant fera rire jaune aussi. Car au fond ce livre pose aux économistes qui riront volontiers une question dérangeante : Pourquoi ont-ils laissé des imposteurs, des amateurs et autres pisse-copies faire main-basse sur leur science ? « On a envie de comprendre, dit Maris. Pourquoi cette science économique, partie de si haut, de la philosophie et de la logique, de Ricardo, de Marshall, (…) est-elle descendue au niveau du brouhaha de réfectoire, avec quelques pions qui gueulent plus fort, comme si la physique des Foucault s’était abaissé au radotage des madames Irma contant l’avenir avec un pendule ? Comprendre pourquoi vous terrorisez autrui avec votre langage abscons ? (…) Êtes-vous vraiment dupes ? Êtes-vous des “salauds” sartriens, conscients de votre rôle, de votre ignorance, et du travestissement de votre ignorance ? De simples nigauds pour les uns, gardiens du mensonge, comme d’autres gardent des coffres ? Des Ponce Pilate qui pigent à la télé pour les autres ? Peut-être croyez-vous sincèrement à ce que vous dites ; franchement, pour vous, on espère que non. Peut-être la vie va-t-elle trop vite pour vous aussi, et êtes-vous obligés de cracher vos analyses comme d’autres a
L’enfant qui voulait être muet
Julien a neuf ans. Il ne parle plus depuis cinq ans déjà, alors qu’il avait un don extraordinaire pour les langues. Enfant, ballotté de nourrice en nourrice, il a parlé une dizaine d’idiomes. Destiné à une vie de hasard et d’abandon de taudis en taudis, il vit parfois avec son grand-père, sympathique bon à rien, parfois avec sa mère, jolie, pauvre, indifférente et insouciante, qui monnaye ses charmes. Un célèbre philosophe germanopratin, égoïste, riche, charmeur, arrogant, rencontre cet enfant par hasard. Spécialiste du langage sur lequel il prépare « sa grande œuvre », il se met en tête de le faire parler. Le désir d’y parvenir devient obsessionnel, jusqu’à remettre en question son couple et son existence même. Au contact de cet enfant, il découvre qu’il est passé à côté de la vie. Le silence volontaire de Julien lui a donné une terrible leçon d’humilité. Peu à peu, il s’approche d’une victoire incertaine, qui devient sa défaite vis-à-vis des gens qu’il n’a pas su aimer : son épouse, sa mère mourante. Défaite vis-à-vis de cet enfant même, qui s’est pris d’amour pour lui. Le mythe éternel de Pygmalion revu à travers un petit prince des faubourgs parisiens qui fait penser à l’enfant du « Tambour » de Günther Grass.