La route vers la fiancée
Etonnante légende d’un des siècles les plus méconnus de notre histoire, à la fois conquête de l’Ouest par les hordes franques et naissance d’un peuple tout juste christianisé, vibrant de croyances druidiques, La Route vers la fiancée retrace aussi l’épopée des plus obscurs et des plus démunis d’entre eux. Barbares comme Heinrich la Jambe Morte, venu d’outre-Rhin avec le guerrier franc Raschomer, moines celtes et paysans comme Gundri le vassal jardinier qui prend la route pour rejoindre sa promise, c’est leur vie au quotidien qui nous est contée avec une précision et une richesse, un souffle lyrique et un style tantôt rude, coloré ou chatoyant, qui rendent la texture même, la vie et la beauté d’une civilisation accouchant dans le tumulte et la fureur.se passe « dans le Nord », dans une ville quadrillée par les canaux et devant laquelle coule le fleuve vers la mer proche. Simon en dehors de sa profession est un bon amateur de musique ; il joue du violoncelle. Lors d’un voyage avec Ulve, la femme qu’il aime, une nuit, il entend ou croit entendre le concerto d’Elgar qu’un violoncelliste invisible joue sur une terrasse.Peu à peu grandit en lui le désir de créer sa propre musique. Il commence par improviser, puis il s’enregistre, efface, recommence, détruit tout et recommence encore. Il est doué mais fantasque, et ses multiples contradictions retardent constamment l’achèvement de son « opus 1 ». Ses proches l’aident : sa demi-soeur, sa fille, le vieux maître de violoncelle, l’énergique Rubelle – sa collaboratrice dans les affaires -, mais surtout Ulve, son inspiratrice…
La colline d’en face
La Colline d’en face est sans doute la clef de l’oeuvre de Catherine Paysan, une oeuvre d’une force singulière qui tout à la fois s’ouvre au monde, interroge l’Histoire et s’ancre dans le pays natal et la généalogie familiale : une mère institutrice, conteuse née, dévouée corps et âme à ses quarante-cinq élèves, un père rescapé de la guerre 1914-1918, gendarme puis secrétaire de mairie amou-reux des bois et des sentiers. Ensemble ils transmettent à leur fille un savoir incomparable fondé sur le goût des livres, de la nature et le respect de l’autre. Remarquable évocation d’un monde disparu, ce récit d’enfance qui se situe à Aulaines, dans la Sarthe, recrée à merveille la vie d’autrefois, ses rythmes, ses rites, son âpreté et ses plaisirs simples.
Dame suisse sur un canapé de reps vert
Assise sur le canapé vert qu’elle affectionne, dans le salon paisible de la pension helvétique où elle passe l’été, Marguerite Droz songe à son existence. Du passé surgit son enfance avant la guerre, à Neuchâtel, entre un père calviniste, cabinotier de pendules, et une mère catholique et française, que l’amour a transplantée dans le Jura suisse, non sans malentendus ni homériques disputes, qui ont marqué la petite fille qu’elle était. Bien avant de se marier, par deux fois – avec Dietrich, ingénieur d’origine alémanique, qui mourra dans un accident d’avion, puis avec Julien, gros fermier sarthois, tué d’une balle perdue à la chasse – Marguerite a connu le bonheur des vacances en France à la campagne, chez ses grands-parents maternels, dans les années 30. Sont venus les amours adolescentes, une passion romantique et l’éveil aux idées, au monde, d’une jeune fille qui, toute la guerre, s’est sentie comme prisonnière, comme assiégée dans son îlot neutre, au coeur d’une Europe à feu et à sang.