Thébes ou la naissance d’un empire
En remontant le cours du temps — bien avant les Ramsès —, l’Égypte, en son ample développement historique de plus de trois millénaires, avait déjà connu d’autres Pharaons soucieux de la prospérité et de la sécurité du peuple de la Vallée, des Empereurs conquérants, maîtres de vastes territoires africains et asiatiques. Depuis le XVI° siècle avant J.-C., deux cents ans d’occupation étrangère (celle des Ayksos) développèrent chez les Égyptiens un attachement particulier à leur terre; les princes de Thèbes, courageux et lucides, surent chasser l’envahisseur. Leurs successeurs (qui constituent la XVIII° dynastie égyptienne) poursuivent leur œuvre. Alors commence, dans l’histoire de l’Égypte, une période foisonnante d’événements politiques, et dont la spiritualité, Thoutmosis I rassemble l’Empire nouveau (depuis la 4° cataracte du Nil jusqu’à l’Euphrate); Thoutmosis Ill l’affirme par des campagnes militaires glorieuses, vaste épopée conquérante, et une organisation lucide. Thoutmosis IV développe une nouvelle diplomatie internationale; des correspondances (retrouvées) seront échangées désormais avec les cours orientales : celles du Hatti, du Mitanni, de Babylone, de Chypre et les principautés de la côte méditerranéenne. Aménophis l, à Thèbes (devenue grande capitale cosmopolite), développe la prospérité du pays, que dénoncent les vastes constructions de Karnak et de Louxor. Une faille dans cette histoire : l’intolérance passagère d’Aménophis IV. Et puis Toutankhamon, récemment resurgi des sables.