Arietta
Avec de belles illustrations – Les romans de John Knittel intéressent chacun de nous; des caractères puissants, inhabituels se débattent dans un milieu plein d’un charme étrange, dans une action passionnante. Arietta se déroule au Maroc. C’est à Casablanca, dans l’agitation de ce grand port, que vit Arietta, une jeune Allemande aux nerfs délicats, mariée à Hector, un gros industriel, assoiffé de puissance et d’argent, rempli d’une vitalité monstrueuse. S’étiolant moralement dans ce luxe, blessée par la brutalité de son mari, elle s’enfuit dans un village de pêcheurs où elle fait la connaissance d’un Anglais soli-taire, cultivé, qui cherche à réaliser, dans ce milieu fermé, les idéaux auxquels rêve Arietta. Il lui montre quelles sont les vraies valeurs de la vie, quels sont les problèmes que doit résoudre le pays et les tâches qui y attendent les Européens. L’intimité grandit entre Pio et Arietta, tandis que dans une série d’aventures extraordinaires et captivantes, la catastrophe s’abat sur Hector et son confident, un parvenu trompeur et rusé. Les personnages de ce livre ne sont pas idéalisés, mais l’auteur les a dépeints, avec leurs défauts et leurs qualités, d’une manière si conforme à la vie, que les plus négatifs d’entre eux nous inspirent autant de compassion et de compréhension que les autres. Et il a aussi su rendre de façon impressionnante l’atmosphère de l’Afrique du Nord, la vie simple et cependant si pleine de ses campagnes tout comme l’agitation violente, la recherche forcenée du plaisir et les tripotages malpropres des milieux d’affaires de la grande ville. Ainsi, les événements extérieurs et le milieu dans lesquels ils se déroulent sont-ils d’une actualité prenante, que complètent le contenu humain de ce roman et les grands problèmes qu’il pose et qui demeurent éternellement valables.
Couverture reliée par l’éditeur – Le narrateur est un personnage historique : Ovide. On peut considérer que c’est un écrit apocryphe. Il couvre les derniers huit ans de sa vie, vécus à Tomis, ancienne colonie romaine au pays des Gètes. Le roman adopte la forme d’un journal intime, divisé en huit chapitres (chacun d’eux correspondant à un an d’exil) qui révèlent les étapes d’une « maturation » progressive, à savoir, une conversion. L’univers du roman s’articule autour d’un axe primordial dont les deux pôles sont la société de Rome d’une part, le monde des Daces d’autre part. Cette dichotomie est génératrice d’une riche gamme de métaphores, mais peut-être son attribut le plus important est la manière dont les deux mondes se construisent, et leur importance en tant que « chronotopes » dans l’économie du récit. Le périple spirituel d’Ovide se dénoue entre les deux univers-symboles, dont les caractères antagonistes s’entretissent au cours d’un chiasme pour resurgir à la fin de la narration radicalement métamorphosés.
Suite Romanesque « les semailles et les moissons » – Tome 5 – Paris, 1938. Elisabeth tient un petit magasin de disques, rue Marbeuf. Libre, solitaire, secrète, elle est décidée à défendre sa tranquillité coûte que coûte. Mais son caractère n’est-il pas un défi au destin ? Elle est entraînée dans d’orageuses aventures, auxquelles va bientôt se mêler le grondement de la guerre. A travers ces épreuves, Elisabeth s’efforce en vain de découvrir sa voie. C’est au moment où elle croit tout perdu qu’une rencontre décisive se produit, celle d’un homme qui lui rendra confiance en elle-même et en l’avenir.
Suite Romanesque « les semailles et les moissons » – Tome 2 – Si l’on avait dit à Amélie, au temps où elle s’appelait encore Mlle Aubernat, qu’elle tiendrait bientôt un café rue de Montreuil, à Paris, elle aurait poussé les hauts cris, un café étant à ses yeux un lieu de perdition. Mais elle se marie avec Pierre Mazalaigue, quitte leur bourg natal de La Chapelle-au-Bois pour la capitale et, là, se laisse convaincre que le meilleur moyen de gagner leur pain est de devenir les patrons du Cycliste couronné. Puis la guerre éclate. Amélie se retrouve seule, en cette année 1915, pour diriger les destinées du Cycliste. Elle se met à l’ouvrage avec vaillance, et s’habitue, peu à peu, aux clients, même aux terribles « blanchecailles » du lavoir voisin. A vrai dire, elle ne vit plus que dans l’attente des nouvelles de son mari. Chaque réunion rend plus cruelle la séparation suivante, avivée par l’angoisse qui est le lot de « ceux de l’arrière ». C’est sur le retour de Pierre, grièvement blessé en 1916, que s’achève ce volume, le second de la série Les Semailles et les Moissons, où Henri Troyat peint avec un singulier bonheur l’existence quotidienne d’une famille modeste aux heures cruciales de la Grande Guerre.
La joie
(Reliure toile ornée de l’éditeur) – M. de Clergerie, sa mère (qui joue la comédie de la folie) et sa fille, Chantal, ont provisoirement quitté Paris pour un séjour à Laigneville. Ils profitent de l’agréable été normand. Au cours d’une discussion avec son père, la jeune Chantal laisse percevoir sa nature mystique, sa pureté et sa simplicité, mais elle ne se sent pas prête pour prendre le voile. Son père souhaite pourtant qu’elle s’établisse: il est surtout soucieux de sa carrière de savant et du fauteuil qu’il brigue à l’Académie. Une scène avec sa grand-mère qui a perdu la raison montre les aptitudes étranges et comme surnaturelles de Chantal de Clergerie: elle semble capable de communiquer avec les âmes… // L’action de ce roman se déroule dans le château artésien de M. de Clergerie, historien médiocre, obsédé d’ambitions académiques, né pour faire non une vie, mais une carrière. Habitants de la demeure : la mère de M. de Clergerie, murée dans le mensonge que symbolise la détention d’un trousseau de clefs ; Fiodor, le chauffeur russe éthéromane étrangement sensible au mysticisme ; Fernande, la cuisinière ; François, le valet. Et au milieu d’eux, personnage principal, Chantal de Clergerie, jeune fille radieusement belle, toute pureté, fraîcheur et joie – une joie mêlée de souffrance quand elle est extatique et dont elle est prête à faire le sacrifice pour le salut des autres.
Les canons de Navarone
La couverture de ce livre ne comporte pas les textes (Auteur, Tutre et Editeur) – Livre tiré à 3000 exemplaires. Cet exemplaire est le numéro 2315 – 1944. Les garnisons allemandes règnent sans partage sur l’archipel des Sporades. Reconquérir coûte que coûte ces îles qui offrent une position stratégique aux portes de la Turquie, telle est la mission impartie au capitaine de vaisseau anglais Jensen. « Nous ne débarquerons à Khéros que si nous anéantissons Navarone ». Navarone, forteresse imprenable gardée par deux canons terrifiants. Cinq hommes sont nommés pour réussir ce pari impossible vaincre la plus infernale machine ce guerre jamais mise au point.
Cette étrange tendresse
Illustrations de Paulette Debraine – Un étudiant de dix-huit ans, Alain, est recueilli par un auteur dramatique illustre, André Forval Auteur génial, Forval, qui est un être à part, vivant dans une solitude égoïste, se laisse prendre d’une étrange tendresse pour le splendide adolescent. II tente de l’amener – avec quelle habileté ! – à partager ses idées et ses goûts. Une femme se dresse cependant pour l’empêcher de parvenir à ses fins. Mais cette « belle Olga », chanteuse de boîte de nuit, n’éprouve pour Alain qu’un désir de femme sensuelle. C’est cette lutte sans merci autour d’un garçon de dix-huit ans, lutte tour à tour effroyable et grandiose, livrée entre une femme de chair et un homme au cerveau d’acier, que nous décrit « Cette étrange tendresse ».