Le Magnat
Ancien élève de Harvard, le narrateur, David Cantor, est devenu rédacteur en chef du mensuel Révélations, sous-titré « La bible du tout Washington », un journal à potins qui traverse une grave crise financière. Pour alimenter la rubrique « Portraits », David réussit à rencontrer Carl Galvin, récemment installé dans la ville. Ayant sympathisé avec cet homme d’affaires au passé apparemment mystérieux, David le sollicite pour renflouer son mensuel. Galvin refuse car il caresse le projet plus ambitieux de racheter le Washington Sun & Tribune, un quotidien prestigieux réputé pour son honnêteté et sa déontologie rigoureuse, mais qui ne cesse de perdre des lecteurs depuis dix ans. Galvin estime que l’aspect et le contenu ennuyeux du journal en sont les causes et il a bien l’intention d’y remédier. Après avoir organisé un coup fourré pour devenir propriétaire du respecté quotidien, il s’efforce d’en transformer le contenu. Il peut compter sur David qu’il a embauché comme chef de la rubrique « société » et espère aussi le soutien de Candace Ridgway qui dirige le service politique et dont il fut l’amant à l’université. Roman de mûrs, Le Magnat met en scène un de ces capitaines d’industrie, comme il en existe des dizaines dans le monde, qui rachètent nombre de sociétés, de journaux, d’équipes sportives afin d’engranger de juteux profits. Journaliste lui-même, David Ignatius décrit de façon très convaincante cette prise de pouvoir qui se double d’une chronique mordante de la haute société de Washington (DC).
Bloodmoney
Quelqu’un au Pakistan assassine un à un les membres d’une nouvelle unité de renseignements de la CIA qui cherche à rétablir la paix en achetant les ennemis de l’Amérique. Sophie Marx, une ambitieuse jeune officière de la CIA, est chargée de découvrir qui commet les meurtres et pourquoi. Son point de départ : Alphabet Capital, un fonds spéculatif à Londres qui sert d’écran pour l’opération secrète. Mais son enquête s’élargit rapidement à plusieurs capitales du Moyen-Orient et aux montagnes impitoyables du Waziristan du Sud. Sophie pense avoir le soutien de son patron, le coriace Jeffrey Gertz, et de son cordial mentor au Q. G. de Langley, Cyril Hoffman. Elle reçoit également un coup de pouce du très courtois lieutenant général qui dirige la Direction pour le renseignement inter-services du Pakistan. Toutefois, plus elle avance dans son enquête, plus elle se rend compte que rien dans cette galerie des miroirs n’est tout à fait ce qu’il paraît ; c’est d’autant plus vrai pour les motivations et la vraie nature du cerveau derrière les meurtres. Dans ce théâtre de la violence et du ressentiment, rien n’avait préparé la jeune femme au dénouement du dernier acte. David Ignatius a écrit un roman palpitant et troublant, où les erreurs d’un pouvoir mal maîtrisé se payent en sang et où la paix ne s’achète que par traîtrise.