L’enfant aux loups
Un scandale politique, un procès sensationnel, une coupable qui s’effondre : tout, dans la chute de Christine Valbray, n’est-il pas parfaitement clair ? Ce troisième volet de la biographie romanesque de la « Sans Pareille » nous montre qu’il n’en est rien : il arrive que ce soit la victime elle-même qui décide de gravir les marches menant au supplice. L’Archange de Vienne était l’histoire d’une trahison voici l’histoire d’une vengeance. L’éblouissante Christine, intelligente, séduisante, hier entourée d’amis, est à présent seule. Même Françoise, la narratrice, n’éprouve que lassitude et dégoût au spectacle d’une société à ce point infiltrée par le mensonge, l’égoïsme et l’intérêt. C’est elle pourtant qui, réfugiée avec ses trois enfants dans la lagune de Venise, va finalement répondre à la question: comment, au nom de quoi revenir à ce monde-là et se battre ? Et si le secret pour affronter les loups, c’était à un enfant que nous devions le demander ?
Nous parlerons de Rome
“Il est des jours où la seule beauté de Rome suffit au bonheur.” Cette phrase de Stendhal, claire et mystérieuse, mêlant la beauté et le bonheur à la solitude et à une secrète mélancolie, pourrait servir d’exergue au nouveau roman de Michel Dorit. Il y chante à la fois l’amour d’une ville et le charme des “âmes sensibles”. Pourtant son héros n’a rien d’un romantique. Brillant avocat parisien, parfaitement à l’aise dans la vie, séducteur ayant connu beaucoup de bonnes fortunes, préférant l’amour à l’ambition, il semble n’avoir vécu que pour le plaisir. Mais de toutes ces liaisons, celle qui a le plus compté, celle à laquelle il sacrifierait toutes les autres, c’est sa liaison avec une ville. Une ville où il retourne constamment, qui l’attire, dont il n’a jamais épuisé toutes les impressions fortes qu’il en recevait. Cette vocation remonte très loin. Dans son enfance, son père lui a fait lire Stendhal. Et les Promenades dans Rome ont été depuis lors son compagnon le plus fidèle, le seul talisman qui lui ouvrait toutes les portes. Puis, le 13 juin 1944, il a fait son entrée dans la Ville éternelle, sous l’uniforme, et il a défilé avec les vainqueurs devant l’Arc de Constantin. Trente-cinq ans plus tard, nous allons vivre avec lui, en quelques jours, trois brèves idylles interrompues, trois rencontres, trois rendez-vous avec le destin.
Parce qu’il a été témoin d’un violent accrochage entre deux automobilistes, Jackson Brodie, dont nous avons fait connaissance dans « La Souris Bleue », va se trouver propulsé dans une série d’aventures incroyables. « Les choses s’arrangent… » est un thriller, une comédie noire et une satire de la vie contemporaine britannique. Kate Atkinson y brocarde, entre autres, le théâtre d’avant-garde, une certaine littérature populaire, les promoteurs immobiliers, les nouveaux riches, etc., avec l’humour corrosif qu’on lui connaît.
Jean-François Robin nous raconte avec passion le tournage de « La Fille du Puisatier » parce qu’en homme d’image, il l’a « vécu de l’intérieur ». Il nous dévoile les anecdotes du filmage, les angoisses de l’acteur-metteur en scène, mais aussi les joies et même les larmes de toute une équipe. Il parle des tensions qui surgissent là où on ne les attend pas, des fous rires, de l’exaltation de chacun et de la connivence de tous. Il raconte la construction des travellings dans la forêt, dans les rivières, les scènes de jour tournées la nuit et les scènes de nuit tournées le jour. Sans oublier ce vent de folie, le mistral, qui a soufflé sur tout le tournage. Avec ce journal quotidien, Jean-François Robin nous entraîne avec enthousiasme dans les coulisses de ce grand mélodrame qu’est « La Fille du Puisatier ».
La première épouse
C’est moins le récit d’une séparation que celui d’un deuil car être quittée par son mari qu’elle connaît depuis trente ans est pour la narratrice pire qu’un simple divorce.
Elle se sent véritablement en deuil d’un vivant sans avoir droit aux consolations d’usage mais elle perd aussi du même coup une famille, des amis et, dans une certaine mesure, ses propres enfants. Bien sûr, elle savait son mari volage mais se croyait inattaquable dans son rôle de première épouse. Ce qu’elle découvre au-delà de l’effondrement dans la douleur c’est l’étendue et l’ancienneté d’une trahison. C’est aussi que même dans la grande bourgeoisie on n’évite pas forcément la violence (elle se retrouvera à l’hôpital) ni le grotesque d’un vaudeville procédurier. L’auteur de L’Allée du roi, ces mémoires imaginaires de Madame de Maintenon, donne ici un livre bouleversant de sincérité et d’autant plus touchant qu’au-delà de la nécessité du deuil, au-delà même de la vengeance contre le mari infidèle, c’est aussi le récit d’un nouvel apprentissage de la vie.
C’est pas la fin du monde
Qu’est-ce que le monde moderne ? Existe-t-il vraiment ? Ou n’est-il que l’apparence d’une autre réalité ? C’est pas la fin du monde est le premier recueil de nouvelles de Kate Atkinson. Ironiques et profondes à la fois, ces nouvelles explorent le monde que nous croyons connaître pour nous en révéler un autre qui est pour le moins dérangeant. Un monde où les mythes que nous avons bannis de nos existences sont étonnamment présents et où l’imagination a le pouvoir de transformer la réalité.
Point de mire
Quand Nick Stone, l’agent de l’Intelligence Service, rate une tentative d’assassinat approuvée en haut lieu, ses patrons ne lui laissent pas le choix : il doit partir au Panama pour terminer sa mission ou bien Kelly, sa protégée, une petite orpheline de onze ans, sera tuée. A n’importe quelle autre période de sa vie, cette mission aurait été facile pour Stone. Mais il est à la croisée des chemins et voudrait bien changer de vie. En arrivant au Panama, il est sur le point de craquer. Dans ce pays, il ne faut pas se fier aux apparences et, très vite, il se retrouve au centre d’une conspiration meurtrière où sont impliqués la guérilla colombienne, le gouvernement américain et la haute finance chinoise. Une conspiration qui pourrait coûter la vie à des centaines d’innocents… Stone est maintenant le seul qui puisse empêcher ce massacre.
Le chirurgien de campodios
A peine Vitus a-t-il percé le secret de ses origines qu’il repart pour de nouvelles aventures, à la recherche d’Arlette, la femme dont il est tombé amoureux en mer et qui semble avoir disparu, quelque part dans les Indes occidentales, au-delà de l’océan. Pour financer son voyage et celui de ses amis, Vitus passe le brevet de chirurgien naval et, non sans mal, embarque avec, bien sûr, le maître et le nain Enano, sur le seul vaisseau encore en partance pour l’Amérique à cette saison. La traversée ne sera pas de tout repos pour le trio et ceux qu’ils rencontreront en cours de route.
Le passage des ombres
À Malemort, petit bourg méridional chargé d’histoire, une femme et deux hommes essaient, chacun à sa manière, de surmonter leurs deuils. Leurs égarements intérieurs les mènent sur la piste de deux meurtres non identifiés. L’un bien réel, que Guillaume, le magistrat, est obligé d’instruire, l’autre, incertain et commis à une époque antérieure, qui suscite la curiosité de William, l’historien, tandis qu’Élise, le médecin du bourg, est confrontée à des morts moins inattendues parmi ses patients. À ces trois voix alternées se mêle, comme un écho assourdi, un quatrième timbre surgi des failles du temps.
À quand les bonnes nouvelles ?
Dans un coin paisible de la campagne du Devon, une petite fille de six ans, Joanna Mason, est le témoin d’un crime épouvantable. Trente ans plus tard, l’homme qui a été condamné pour ce crime sort de prison. A Édimbourg, Reggie, qui a seize ans et qui est bien plus futée que les gamines de son âge, travaille comme nounou chez un médecin, le docteur Hunter. Mais quand celle-ci disparaît, Reggie est la seule personne qui semble s’en apercevoir. En ville, l’inspecteur en chef Louise Monroe est aussi à la recherche d’une personne disparue, David Needler, sans se rendre compte qu’un de ses vieux amis – Jakson Brodie – se précipite vers elle. Il est là pour un séjour qui est sur le point d’être tragiquement interrompu.
Le sexe des anges
Grand historien d’art, professeur au Collège de France, fils d’académicien et lui-même promis à un fauteuil, Michel Hilartin se trouve un beau matin compromis dans une affaire de mœurs avec homicide. L’inspecteur Claude, récemment muté de Toulon à Paris, et avec lui France, la nièce du professeur Hilartin, vont ainsi découvrir, au fil d’une intrigue haletante, qui ricoche de Paris au Venezuela et à Saint-Tropez, les ombres et les secrets d’un tout-Paris où la débauche, la haine, les passions les plus féroces se déchaînent derrière les scintillements de la réussite et de la richesse.
Les roses de la vie
A’steure, je suis roi. Ainsi le jeune Louis XIII commente-t-il sobrement l’élimination de Concini, le tout-puissant favori de la reine-mère, en ce 24 avril 1617. Il lui faudra cependant mener encore de rudes batailles pour affermir son pouvoir, face à des menaces de toutes sortes : insoumission des Grands, rébellion des Huguenots, incapacité ou corruption des ministres.
L’Archange de Vienne
Voici la suite de La Sans Pareille, second- volet de la trilogie Leçons de ténèbres. A trente ans, Christine Valbray connaît une fulgurante réussite dans les sphères du pouvoir. Elle a lié son sort à celui du ministre Charles de Fervacques, « (archange de la politique ».
Après le terrible siège de La Rochelle, Louis XIII et Richelieu peuvent espérer en avoir fini avec la rébellion protestante et avoir rétabli la paix dans le royaume. Quant au duc d’Orbieu, ami d’enfance et homme de confiance du roi, il aspire d’autant plus au repos qu’il vient de se marier. Pourtant, les trois années qui suivent vont être celles de tous les dangers : menées des Habsbourg dans la péninsule italienne, agitation endémique des villes du Midi, complots des Grands du royaume, encouragés par le frère du roi Gaston d’Orléans, contre le tout-puissant cardinal… Pire : la reine-mère elle-même intrigue délibérément contre son fils.
La prise de La Rochelle, en 1628, par Louis XIII et Richelieu, fut un événement considérable. Dernier acte des affrontements entre catholiques et huguenots, elle sonna le glas des entreprises anglaises sur le continent. A l’intérieur, elle renforça la royauté et l’Etat, ambition majeure du cardinal- ministre. Le comte d’Orbieu (pierre de Siorac, ami du roi depuis l’enfance de ce dernier) relate à la première personne, dans un français robuste et dru que n’a pas encore épuré l’Académie, ce siège qui dure un an, et dont l’élément clé est la gigantesque digue qui, barrant la baie, interdit tout secours à la ville. Dans les intervalles de missions aussi délicates que périlleuses – l’une l’amène à l’intérieur même de la ville assiégée -, le fidèle serviteur du roi n’oublie pas sort amour pour le gentil sesso. La pensée de Mme de Brezolles peut-elle suffire à conjurer les rencontres bec à bec avec la coquine Perrette ?
Le onzième volume – toujours aussi entraînant, aussi riche de personnages et de péripéties – de la saga Fortune de France.
Avril 1624, octobre 1627. Trois années marquées par de nombreux événements : entrée de Richelieu au Conseil du roi, guerres incessantes contre les huguenots, entreprises galantes du duc de Buckingham auprès de la reine de France… A la cour, les intrigues se multiplient : Anne d’Autriche conspire avec Monsieur, frère du roi, contre son époux. La noblesse insoumise cherche à faire tomber le Cardinal. Exils, geôles, décapitations punissent les rebelles ; le siège de La Rochelle commence. L’Etat royal s’affirme envers et contre tout, à travers la complicité qui se noue peu à peu entre le jeune roi et son ministre. Devenu comte d’Orbieu, Pierre-Emmanuel de Siorac, fidèle agent de Louis XIII, traverse au gré de ses missions les milieux les plus divers : il côtoie courtisans, manants, aubergistes, ribaudes, marins, connaissant autant d’aventures galantes que d’intrigues politiques… Roman au rythme endiablé, tableau d’histoire fidèle et vivant : dans le prolongement de Fortune de France, Robert Merle nous donne un nouveau chef-d’oeuvre.
Ce n’est pas tout que d’avoir pris le pouvoir : si Henri IV veut « relever la fortune de France », il doit d’abord affermir son trône et pacifier le royaume. Amant d’une grande dame de la Cour, Pierre de Siorac se voit confier des missions tantôt guerrières, tantôt diplomatiques, souvent secrètes : convoi de fonds ou enquête sur les menées des jésuites… À Rome, il prend part aux subtiles intrigues vaticanes dont l’enjeu est l’absolution du roi ; en Espagne, il voit mourir le dévot Philippe II dans le funèbre décor de l’Escurial…
La Sans Pareille
Premier volume d’une grande trilogie romanesque, la Sans Pareille nous conte les débuts de Christine Valdray. De celle qui fut l’une des plus célèbres égéries de la vie politique française, que sait le public ? Que sa vie fit courte et tragique. qu’on lui avait donné le surnom de la Sans Pareille parce qu’elle avait la beauté altière et triomphante d’une fameuse courtisane florentine. Que tout Paris – Le Tout-Paris des arts, du journalisme et de la finance – croyait bien connaître cette carriériste désinvolte et dut avouer qu’il s’était trompé. Q’aujourd’hui, enfin, sept ans après un scandale et un procès qui firent trembler la classe politique, elle est retournée à l’oubli sans avoir livré son secret. Des banlieux populaires aux palais romains, des cercles de jeux aux soirées échangistes, et des amphis gauchistes, aux alcôves ministérielles, nous assistons ici aux premiers pas d’une ascension dont la rapidité surprit les observateurs. Premiers pas, ou premiers faux pas ? Grâce à Françoise, sa biographe, qui recueilli et commenté les confidences de la sans Pareille, nous cernons enfin de plus près la vérité de cette aventurière hors du commun… A l’instar de ces cantates à deux voiex, ces « leçons de Ténèbres » que Couperin écrivit pour accompagner les offices nocturnes de la Passion, ce sont deux chants alternés que l’auteur de l’Allée du Roi conjugue tout au long de ce roman. Mêlant aux accents ironiques et cruels de l’héroine les harmonies plus graves de son historienne et au récit d’une vie mouvementée, une méditaion poétique et subtile sur le désarroi contemporain, Françoise Chandernagor nous offre, à trvers le regerd de ces deux femmes, une peinture des splendeurs et des misères de notre temps. Dans ce portrait d’un personnage d’exception, c’est le visage ordinaire de cette fin de siècle – notre visage – qu’elle nous propose de découvrir.
La Table des enfants
A Bad-Godesberg, petite ville allemande sur les bords du Rhin, la maison de conte de fées est encore tout ornée des décorations de Noël et peuplée de cris et de pleurs d’enfants. Dans cette demeure toujours imprégnée de la présence de sa fille, Agnès prend vraiment conscience qu’elle ne reverra plus jamais Elisabeth, morte dans un accident de voiture et qu’entre la mère et la fille la communication est définitivement rompue.
Ouverture à cœur
Lorsque sa fille Thérèse rencontre Carl, exilé de la Tchécoslovaquie encore communiste, la narratrice de ce roman sent vite que quelque chose va changer dans sa propre vie. Attachant et taciturne, Carl semble cacher un secret à tous, même à Thérèse. Inquiète pour sa fille autant que fascinée par l’homme que celle-ci a choisi, la mère va tenter de comprendre. Cette enquête à pas feutrés atteindra son but. Il y avait bien dans la vie de Carl un secret, qui va entraîner la narratrice, jusque-là installée dans un confortable égoïsme, vers l' »ouverture à cœur »… Le premier roman, passionnant et sensible, de la grande helléniste, membre du Collège de France et de l’Académie française.
Fortune de France – Tome I
De la mort de François Ier en 1547 à l'édit de Nantes en 1599, la France s'enlise dans l'épreuve des guerres de religion. C'est dans ce pays dévasté, en proie à la misère, au brigandage, à la peste, à la haine, que grandit le jeune Pierre de Siorac, rejeton d'une noble famille périgourdine et huguenote, héros et narrateur du roman. Dès ce premier volume d'une saga qui nous conduira jusqu'à la fin du siècle, c'est toute une époque qui revit à travers l'histoire des Siorac, avec ses paysans, ses princes, ses hommes d'épée ou d'Église, ses truculences et ses cruautés; sa langue, aussi, savoureuse, colorée, merveilleusement restituée au lecteur d'aujourd'hui. Époque où peu à peu va naître une exigence de tolérance et de paix, en écho au cri d'indignation et d'espoir de Michel de l'Hospital : « Ne verra-t-on la Fortune de France relevée ? »
Fortune de France 08 – L’enfant-Roi
Henri IV est tombé sous le poignard de Ravaillac. Louis XIII n’a que neuf ans et une mère, Marie de Médicis, qui entend bien conserver le plus longtemps possible, au profit du Florentin Concini, la réalité du pouvoir… Le chevalier Pierre-Emmanuel de Siorac est le témoin des sept années au cours desquelles l’enfant-roi, qu’il sert avec un dévouement absolu, va en secret tisser son réseau, s’initier aux affaires du royaume, jusqu’au coup de force qui lui donnera le trône à quinze ans et demi.