Villepin, l’homme qui s’aimait trop
Le nouveau Premier ministre est l’homme politique le plus paradoxal du moment. Snobant les élus du peuple français, Dominique de Villepin a recueilli l’onction internationale dans l’enceinte des Nations unies. Fasciné par l’épopée impériale, il a prêché contre l’intervention militaire en Irak. Chantre de la politique des grands discours, il a piloté le ministère de l’Intérieur en petit Machiavel. Sourd à la voix des urnes, il n’a jamais mené campagne mais veut être plébiscité pour son action contre le chômage. Aujourd’hui l’Elysée seul l’inspire, l’excite, le subjugue. Poète à ses heures, il se révèle impitoyable envers ceux qui cherchent à lui barrer la route de la présidence. L’hôte de Matignon, qui doit sa carrière fulgurante à Jacques Chirac, pourra compter sur son panache, sa prestance et, si besoin, sa science de l’intrigue pour se défaire de son rival déclaré, Nicolas Sarkozy. Dominique de Villepin, qui se fait une haute idée de la France, est convaincu que la France finira par le mériter. D’anecdotes en révélations, Yves Derai et Aymeric Mantoux livrent un portrait incisif de l’homme qui s’aimait beaucoup, passionnément… un peu trop ?