Dans cet ouvrage – qui commence là où s’achève L’Age des extrêmes. Histoire du Court XXe siècle – Eric Hobsbawm revient sur certaines questions majeures qui ont marqué la fin du XXe siècle et cherche à anticiper leur évolution dans le monde de demain. La rupture provoquée par la chute des régimes communistes et la fin de la guerre froide a, dès 1991, propulsé le monde an le XXIe siècle, qui sera en partie façonné après les effets de ces événements. Si les Etats-Unis sont aujourd’hui l’unique pays dans l’histoire en position de revendiquer une hégémonie mondiale, le XXIe siècle sera-t-il pour autant un siècle américain au même titre que le fut le XXe ? L’éloignement de la perspective d’un nouveau conflit mondial signifie-t-il que nous sommes entrés dans une ère de paix ? Quels sont les effets de la fin du bipolarisme sur la nature de la guerre et de la paix ? Faut-il, dans le contexte de la globalisation, craindre un monde qui ne soit plus régi par un système d’Etats-nations ? Une autorité globale unique susceptible d’assurer une fonction politique et militaire efficace peut-elle se mettre en place ? Ou bien les Etats vont-ils renoncer à contrôler et encadrer le développement du capitalisme transnational ? Autant de questions essentielles, à côté de beaucoup d’autres (la croissance démographique et son déséquilibre régional, la pression des mouvements migratoires, la dégradation de l’environnement, le développement technologique et l’avenir de la science) sur lesquelles l’auteur se penche avec lucidité, sans s’égarer dans les vaines conjectures de la politique-fiction.
Récits des temps mérovingiens
Avec ces Récits, publiés de 1833 à 1837 dans la Revue des Deux Mondes, puis réunis en volume en 1840, Augustin Thierry crée un genre complètement nouveau : l’événement se vit à travers quelques grands personnages représentatifs de l’état de la société d’alors, ou plutôt de sa barbarie. Ce qui caractérise les vies, et nos rois de la première race, c’est la violence, les désordres, la guerre. On s’entretue, on pille, on viole, on fait la paix et on recommence, Thierry ne le cache pas au lecteur : « Incidents dramatiques tellement variés », écrit-il dans la préface, « confusion d’hommes et de choses, crimes et catastrophes au milieu desquels se poursuit la chute irrésistible de la vieille civilisation. » La mémoire collective a retenu deux prénoms, ceux de Brunehilde et de Frédégonde, une séductrice et une tueuse, Autour de ces deux femmes s’articulent les faits d’armes et les turpitudes des hommes qu’elles subjuguent. Grossiers, brutaux, sanguinaires, d’une impulsivité pathologique, les rois leurs époux, Gonthramn, Hilpéric ne viennent qu’ensuite. Troisième pouvoir, l’Église, qui dispose des feux de l’enfer. Un beau et grand personnage, Grégoire, évêque de Tours, la figure touchante de Prétextat, évêque de Rouen, dont le filleul Merowig mourra comme lui des œuvres de Frédégonde et dont les fidèles feront un saint.