Metternich
Ma biographie me fera peut-être connaître d’une manière défavorable, mais du moins elle ne sera pas ennuyeuse », écrivit Metternich.Le champion de la Vérité et du Droit ne se trompait pas. Ceux qui ont gardé l’image traditionnelle d’un personnage solennel, sûr de lui-même, inébranlable dans ses résolutions autant que machiavélique dans ses desseins, découvriront un homme assez médiocre au fond, sujet à l’erreur et à l’hésitation, mais rachetant ses déficiences par une fidélité inconditionnelle à son souverain et à l’Etat qu’il servait.Une image neuve et nuancée du grand ministre autrichien ; fort différente, en somme, de l’effigie odieuse accréditée par une historiographie d’inspiration libérale. L’homme d’Etat apparaît moins grand du fait de ses capacités qu’en raison des événements auxquels il fut mêlé, des personnalités qu’il confronta – Napoléon surtout – et de la durée exceptionnelle de sa carrière politique. Quant à l’homme privé, on le voit sujet aux faiblesses et aux passions communes, foncièrement bienveillant à travers son égoïsme serein ; bon ami, bon père, et même bon époux, en dépit d’aventures extra-conjugales que révèlent ici pour la première fois des correspondances intimes récemment mises au jour.Guillaume de Bertier de Sauvigny, né en 1912, a été de 1948 à 1977 professeur d’histoire à l’institut catholique de Paris. Il a enseigné également dans de grandes universités américaines et à l’université hébraïque de Jérusalem. Il est un des plus grands spécialiste de la Restauration sur laquelle ses travaux font autorité en France et à l’étranger. »
On n’empeche pas un petit cœur d’aimer
Arrivée à mi parcours ces nouvelles, je peux dire qu’elles sont caustiques, diablement déroutantes et parfois très dérangeantes. On est bousculé, dans ses propres repères, dans ses propres croyances et c’est un risque que d’aller au bout de ce recueil sans encombre…
Ce soir, après la guerre
Viviane Forrester a quinze ans lorsque déferlent l’invasion et l’occupation nazies, les lois raciales. Adolescente rebelle, la narratrice qui n’épargne personne, moins encore elle-même, découvre, lucide, les siens aux prises avec les atrocités de l’Histoire. Il est rare de lire un récit aussi décapant et tendre, impudique et, dans la tragédie, bouleversant de fraîcheur. L’humour alterne avec l’émotion la plus grave. Viviane Forrester romancière, essayiste est critique littéraire au Monde et membre du jury Femina.
Le cahier volé
Dans LE CAHIER VOLE, on retrouve Léone, la petite fille aux appétits violents de BLANCHE ET LUCIE. Elle a maintenant quinze ans et tient, dans un cahier, un journal intime où elle évoque les sentiments passionnés, exaltés, réciproques d’ailleurs, le véritable amour sentimental et sensuel qui la lie à une amie de collège. Sous forme romanesque, une histoire vraie, le tableau d’une petite ville de province à une époque où les remous de 1968 n’avaient pas encore balayé les tabous d’une morale très étroite.
La France en panne
La France est en panne. Le chômage a cessé de régresser pour reprendre une ascension qui laisse planer la menace de compter trois millions de chômeurs sous peu. La croissance ne cesse, quant à elle, de se ralentir non seulement dans l’absolu mais aussi par comparaison avec l’Allemagne et l’Italie. Si cette situation se poursuit jusqu’à la fin de la décennie, la France ne sera plus que la troisième puissance économique de l’Europe, dépassée par sa soeur latine. Plus grave encore, une crise profonde d’identité nationale se profile à l’horizon. La France en tant que nation ne paraît plus avoir de projets collectifs, industriel, économique, social ou culturel, capables de l’animer.Comment en est-on arrivé là en dix ans? Pourquoi la France est-elle, aujourd’hui, ligotée? Le principal responsable est un monétarisme dogmatique qui s’est lentement substitué à tout autre forme de politique économique.Nous devons écarter les deux mâchoires, germanique et latine, de la tenaille qui se resserre autour de nous.Nous devons, le plus vite possible, nous réinstaller le long d’un sentier de croissance d’au moins 3% en pratiquant une politique de déficit budgétaire de plus grande ampleur.Nous devons à bref délai refuser que la politique de la France soit faite à Francfort sous le prétexte d’un système monétaire européen qui a vécu, à moins que nous ne restions les seuls à accepter de la confondre avec une zone mark » qu’il vaudrait mieux réduire au plus tôt à sa plus simple expression.Retrouver une croissance durable implique que nous restaurions une économie publique qui a toujours constitué une de nos forces les plus vives. En dépit des coups multiples et injustes qui lui auront été portés par un pouvoir dit socialiste, cette restauration est indispensable pour redonner aux Français des projets collectifs qui soient à la mesure de leur passé et leur fassent envisager l’avenir autrement que remboursés par la Sécurité sociale sans ticket modérateur… »
Opération Dragon Fire
3 mai 2007. Une unité de la Special Frontier Force, milice de combattants tibétains entraînés par l’armée indienne, organise un raid aérien sur Lhassa pour libérer un moine emprisonné à Drapchi. L’assaut déclenche un soulèvement de la population. Accusant Delhi de complicité, Pékin envahit l’Inde, et l’armée pakistanaise attaque le Cachemire, après avoir renversé le gouvernement de son propre pays. L’escalade militaire est enclenchée. Les trois grandes puissances militaires d’Asie fourbissent leurs armes. Les chancelleries occidentales s’efforcent vainement d’enrayer la crise. Le conflit ne cesse de s’envenimer, jusqu’à ce qu’aux forces conventionnelles succèdent les armes atomiques. Lorsque la Chine lance l’opération Dragon Fire, le feu nucléaire du dragon se déchaîne sur Bombay, puis sur Delhi, mettant le sous-continent à genoux. 8 mai 2007. L’holocauste nucléaire a balayé la région. Victorieuse, Pékin déclare un cessez-le-feu et retrouve sa place dans le concert des nations après une brève période de quarantaine. Humphrey Hawksley bâtit un scénario terrifiant basé sur une analyse géopolitique solide. Campée sur l’un des sites les plus sensibles de la planète, cette politique-fiction fait pâlir l’actualité. Ancien journaliste de la BBC, Humphrey Hawksley a été correspondant de la radio et de la télévision britannique pour la région Asie-Pacifique. En 1994, il ouvre le premier studio de la BBC en Chine.
Laurent le magnifique
Prince modèle de la Renaissance, Laurent le Magnifique donne le ton à l’Europe civilisée de la fin du XV° siècle. Homme politique, il dispose à Florence de tous les pouvoirs sous l’apparence d’institutions républicaines habilement vidées de leur contenu. Banquier, il impose sa volonté aux souverains du monde en utilisant l’arme de l’argent par l’intermédiaire d’une société financière à développement multinational. Protecteur des arts et des lettres, il encourage la magnifique floraison de l’Humanisme et de la Renaissance qui font de l’Italie le moteur de l’Occident à l’aube des temps modernes. Cette réussite est obtenue à travers des drames, les révoltes sociales de la misère et de l’ambition qui ont permis aux ancêtres de Laurent de bâtir leur fortune. Lui-même forge sa toute puissance dans la répression de la sanglante conjuration des Pazzi. Mais le succès politique a pour cor(r)*olaire la ruine financière : la crise frappe de plein fouet la banque Médicis. Laurent déploie alors son génie d’homme d’Etat. Il établit la paix dans une Italie déchirée par la cupidité des princes, le népotisme des papes et les intrigues des dynasties étrangères dont il réussit à éviter l’intervention. Mais Laurent est aussi un merveilleux poète. Ses œuvres d’une extrême variété révèlent un tempérament amoureux, une fraîcheur d’âme, une angoisse de l’être qui aujourd’hui encore nous touchent profondément. Unissant la quête du bonheur platonicien et les exigences chrétiennes, il reflète le génie d’un temps qui sut mettre en images, sous le pinceau de Ghirlandaio et de Botticelli, la douceur et le charme des heures les plus fragiles de la vie.
Le temps des décisions 2008-2013
Après sa participation à l’élection présidentielle de 2008, Hillary Rodham Clinton s’attendait à reprendre son siège de sénatrice de New York. A sa grande surprise, son ancien rival dans la course à l’investiture démocrate, Barack Obama, lui a demandé de devenir sa secrétaire d’Etat. Dans ce livre, elle raconte les quatre années qui ont suivi, extraordinaires et historiques, les décisions qu’elle et ses collègues ont dû prendre, et nous explique en quoi cette expérience a façonné sa vision de l’avenir.
Mafia chic
Au cœur de ce roman, la rencontre inattendue entre deux France. Celle des privilégiés et l’autre, qui découvre avec effarement ce que dissimule la course au pouvoir. Auteurs du best-seller L’Omertà française, Sophie Coignard et Alexandre Wickham démontent avec férocité les rouages et les secrets de ce milieu qu’ils connaissent bien. Au centre de l’intrigue, un couple défie la Mafia chic qui nous manipule.Entre liaisons dangereuses, trahisons et représailles, les chances de survie semblent minces. Et pourtant…
Le collectionneur de Venise
Un jeune Vénitien, Angelo Torcellan Dabalà, découvre sur l’écran du cinéma de son quartier le visage d’une star, Giorgia Demeter. Il en tombe éperdument amoureux, comme seul peut l’être un enfant de douze ans. Cette passion va commander sa vie. Angelo quittera sa ville natale et traquera Giorgia à travers le monde. Pour posséder cette femme, il ira jusqu’à voler. Il créera même des marionnettes à leur image pour tenter de vivre à travers elles l’impossible accomplissement de son amour. Ces deux destinées dissemblables finiront par s’entremêler et se fondre dans un don de soi plus fort que la mort. Dans ce roman de la gloire et de la solitude, sur fond de théâtre et de cinéma, entre Venise, Bayreuth et les rives sauvages du Pacifique, on retrouve, magnifiée, la poignante sincérité qui, avec Vladimir ou le vol arrêté, a valu à Marina Vlady la reconnaissance d’un très large public.
Esclave de Daech
Jinan ne pouvait imaginer qu’elle serait capturée avec sa famille le 4 août par les combattants de Daech, et que bientôt, elle serait séparée d’elle. Ni qu’elle allait vivre pendant trois mois l’enfer, celui de l’asservissement.
Une saison de feuilles
Hedwina est une grande star du cinéma et du théâtre. Au faîte de sa gloire, le drame s’insinue, puis éclate: d’abord une défaillance de mémoire en scène, puis des absences » plus fréquentes, et le tragique constat _ la maladie du cerveau, inguérissable, va entraîner cette femme superbe et encore jeune vers une régression totale qui la rendra de plus en plus dépendante de son entourage. Violaine, sa fille, qui lui porte un amour éperdu, soit sa propre vie inexorablement enchaînée à cette mère à la dérive qui réclame tout ses soins, de jour comme de nuit, dans une inconscience béate. Son mariage tourne court, les problèmes d’argent pleuvent. Pourtant, rien ne peut la détourner d’accepter avec tendresse les chaînes et de plus en plus pesantes qui l’unissent à cette femme sans mémoire, déjà d’un autre monde.Mais cette relation unique aura également tenu lieu, pour Violaine, d' » éducation sentimentale « : une fois Hedwina rendue à la gloire des grands disparus, le jour viendra où sa fille découvrira peu à peu, aux côtés d’un homme lui aussi meurtri par la vie, que le bonheur ne lui est pas interdit. »
A son avènement en 1774, l’un des premiers actes de Louis XVI est de dissoudre le » Secret « , fondé dix-huit ans plus tôt par son grand-père Louis XV. Mais le service disparu, ses agents demeurent, et ils n’entendent pas renoncer à jouer leur partie dans les grands événements du monde. Or l’Amérique bouge. Les Insurgents bravent la tutelle anglaise, et le numéro un du Secret, Charles de Broglie, conçoit le projet de leur venir en aide. C’est cette entreprise clandestine, à la fois raisonnée et folle, méthodique et démesurée, que nous conte ici Gilles Perrault, en historien de premier ordre, en même temps qu’en conteur à grand souffle. Entrent en scène Beaumarchais, Dumouriez, le fantasque chevalier d’Eon, et enfin La Fayette, jeune aristocrate sans grand relief à qui Broglie va forger un extraordinaire destin … Autour d’eux, toutes les grandes figures du temps, de Turgot et Vergennes à Benjamin Franklin, sans oublier Louis XVI et Marie-Antoinette, peu à peu dépossédés, au milieu de la cour de Versailles, d’un siècle qui leur échappe…
Mort d’un parrain
Depuis qu’elle a épousé le chirurgien Caret/ Mc Kinnon, fane Whitefield est déterminée à abandonner une profession qui l’a souvent entraînée dans des situations périlleuses : sa tâche consistait à mettre à l’abri des gens menacés de mort – une spécialité de ses ancêtres indiens Seneca. Avant accepté, une ultime fois, de servir de » guide » à Rita Shelford, une jeune fille de dix-huit ans traquée par la mafia, Jane est propulsée au cœur d’une énorme opération de blanchiment d’argent, dont les bénéficiaires ne seront pas forcément ceux que l’on croit… Alternant poursuites haletantes à travers les Etats-Unis et scènes de traques minutieusement préparées, Thomas Perry dépeint avec une précision cinématographique le déploiement progressif et implacable de l’appareil mafieux.
Une vie de voyou
A 61 ans, Michel Ardouin se décide enfin à parler. Ardouin ? Un mètre quatre-vingt-cinq et cent trente kilos de muscles, plus connu dans le milieu, sous le surnom de « Porte-Avions », l?une des figures du grand banditisme français. Pour la première fois, « Porte-Av » raconte sa vie ? bien remplie ? de voyou. L?histoire d?un fils de famille qui a mal tourné, passé de l?institution Sainte-Croix-de-Neuilly aux bars de la pègre, du Premier prix de français aux calibres les plus variés. Ardouin ne cache rien. De ses premiers pas de proxénète et de casseur dans le milieu parisien des années soixante au trafic international de cocaïne entre la Colombie et la France, en passant par son équipée avec Jacques Mesrine, l?« ennemi public numéro un », avec lequel il écumera plusieurs dizaines de banques et qu?il fera évader. Sans oublier ses années de Quartier de Haute Sécurité, ses meurtres de « collègues »? Bref, une épopée de braquages (et autres trafics), de cavales et de règlements de comptes sanglants, où l?on croise caïds, porte-flingues et filles de joie. L?histoire de « Porte-Avions », c?est aussi celle du milieu français de ces quarante dernières années.
Dixie
Le Sud… A Savannah comme à Charleston, ce sont les roses à Noël, les maisons à colonnes blanches, les élégantes qui se promènent sous les frondaisons de chênes géants ou les allées de magnolias éclatant de fleurs pâles, mais c’est aussi, cette fois, les soleils rouges sur les champs de bataille et les orages dans la nuit. En dépit de l’époque, 1862, et de la guerre, celle de Sécession, Elizabeth est une jeune femme de tous les temps, indépendante et amoureuse. Deux fois veuve, on pourrait même dire trois, elle rêve de bonheur, physique et sentimental. Pour les jeunes gens, elle représente l’éternel féminin. Autour d’elle la guerre devient plus sanglante. A vingt-huit ans, faisant fi des conventions et des préjugés, elle va redécouvrir l’amour dans un simple soldat. Bien d’autres personnages animent cette fresque où le rire de la vie se mêle aux larmes de l’Histoire, mais ce sont les enfants qui surgissent finalement au premier plan avec Miss Llewelyn, l’intendante galloise, la seule qui les comprenne et sache leur expliquer ce qu’ils pressentent: la victoire ne doit pas cacher l’avenir. Et Dixie, le chant du Sud, flotte sur ce monde comme un cri d’amour. » C’est pour retrouver ce que m’ont dit mon père et ma mère que j’ai écrit mes romans sur le Sud. Maman surtout. J’avais douze ans lorsqu’elle m’a avoué que, malgré toutes nos victoires, nous avions été battus. Le Sud avait perdu. Cela a marqué toute ma jeunesse, et je revois encore maman se cachant le visage. Curieusement, dans mon livre, les enfants ont neuf, dix, onze ans, l’âge où je croyais encore à mon pays vainqueur… » J.G.
Symbole de l’Orient fabuleux, Haroun al-Rachid, le calife des Mille et Une Nuits que l’on voit vivre dans le luxe des palais de Bagdad, au milieu de ses épouses, de ses concubines, des musiciens et des savants, n’est pas qu’une figure légendaire. Fils d’une esclave yéménite qui le porta au pouvoir après avoir assassiné son fils aîné, il régna près d’un quart de siècle et fut le calife le plus célèbre de la dynastie abbasside.
Les chroniques arabes permettent de rectifier l’image du » bon Haroun » et de retracer les principales étapes de sa politique. Si l’Occident le connaît par les cadeaux qu’il envoya à Charlemagne et notamment le fameux éléphant Abul Abbas, il fut avant tout un soldat et porta la guerre contre les Byzantins. Il dut affronter à plusieurs reprises les révoltes religieuses ou sociales qui secouèrent son immense empire, et n’hésita pas à exécuter les Barmécides, cette puissante famille qui avait fini par constituer presque un Etat dans l’Etat et dont il supportait de plus en plus mal l’influence et la richesse.
Protecteur des intellectuels, Haroun donna aussi une formidable impulsion au rayonnement culturel de Bagdad, alors la plus grande ville du monde. La capitale abbasside connaît un développement économique sans précédent, cependant que les navigateurs et les marchands répandent le nom du calife jusqu’aux limites du monde connu.
Trente ans durant, de par la volonté de Louis XV et sous la direction du prince de Conti, puis du comte de Broglie, un service secret — le Secret du Roi – fonctionne à l’insu des ministres et de la cour. Son objectif? Asseoir Conti sur le trône de Pologne, seul trône électif en Europe. Dans un deuxième temps. après le désastreux traité de Paris qui conclut la guerre de Sept Ans, il s’agit d’organiser la revanche contre l’Angleterre, notamment en préparant un débarquement sur la côte anglaise. …..
Nous avions 15 ans en 1940
Depuis soixante-dix ans, ces enfants du désastre se taisaient. En six mois, pourtant, ils ont connu la défaite de leurs pères, le désarroi des familles, l’inquiétude de leurs mères, le désordre général, la débâcle. Ils sont partis vers l’aventure forcée dans toutes sortes d’équipages, parfois apeurés, le plus souvent excités, désorientés par la dilution soudaine de toutes les autorités mais cherchant à sauver leurs études : où passer le brevet et le bachot ? Au fil de leurs pérégrinations, ils vont découvrir les ponts coupés, l’ennemi qui tombe du ciel en les mitraillant, mais aussi l’aventure, la campagne profonde. La voix chevrotante de Pétain leur annonce la fin de leur France, de leur enfance. Leurs parents leur avaient parlé des Boches, ils voient arriver les Panzerdivisions de Hitler. A la rentrée, ces adolescents font connaissance avec les restrictions et on les appelle les J3, en référence à leur carte d’alimentation. En zone dite « libre », ils doivent sans cesse saluer le drapeau tricolore, défiler, chanter la gloire du Maréchal. En zone occupée, tout est interdit, le drapeau, la Marseillaise, s’assembler à plus de trois, courir dans la rue … Mais ce sont eux, les lycéens, qui vont organiser à Paris la première manifestation de résistance, le 11 novembre 1940 à Paris.
Voyage aux pays du coton
Cette histoire commence dans la nuit des temps. Un homme qui passe remarque un arbuste dont les branches se terminent par des flocons blancs. On peut imaginer qu’il approche la main. L’espèce humaine vient de faire connaissance avec la douceur du coton. Depuis des années, quelque chose me disait qu’en suivant les chemins du coton, de l’agriculture à l’industrie textile en passant par la biochimie, je comprendrais mieux ma planète. Les résultats de la longue enquête ont dépassé mes espérances. Pour comprendre les mondialisations, celles d’hier et celle d’aujourd’hui, rien ne vaut l’examen d’un morceau de tissu. Sans doute parce qu’il n’est fait que de fils et de liens, et des voyages de la navette.
Mes illusions donnent sur la cour
Sur un transat, il mange un esquimau. Le chocolat fond autour de sa bouche, il s’en met partout. On dirait du sang séché. Le ciel est de la même couleur que le soleil. Ce matin, on a braqué le minibar. Augustin voulait qu’on célèbre son départ. L’air a une vague odeur de jasmin. Je suis sûr que c’est le produit d’entretien. Il se lève pour aller commander quelque chose au restaurant, de l’autre côté de la piscine. Je l’observe. De longs palmiers bougent lentement derrière lui. Graphique. Il plonge dans l’eau. Il disparaît quelques secondes, puis il réapparaît. Il revient, il se rallonge sur son transat. Je regarde les parasols kitch, jaunes et rouges, et je pense que ce serait vraiment beau de les voir tous s’envoler en même temps. Sacha Sperling a dix-huit ans. Il signe ici son premier roman.
La France dans l’Europe de Hitler
Quel rôle était assigné à la France dans l’Europe que devait régir le « Reich millénaire » ? Que représentaient les hommes de Vichy et de Montoire pour la race des Seigneurs ? Qu’attendait-on à Berlin de la collaboration ? Ce livre répond à ces questions capitales avec une sûreté d’analyse et un luxe de détails exceptionnels. Replacés dans la stratégie générale de Hitler, Pétain, Laval, de Brinon et beaucoup d’autres prennent les dimensions qui leur étalent assignées par l’envahisseur. On connaissait déjà le détail de certaines rencontres entre le Maître, ses disciples ou ses victimes ; on appréciait plus difficilement les raisons et les intentions du Führer. Une documentation considérable fait de ce livre, qui faisait défaut de toute évidence, un ouvrage de référence désormais fondamental.
1492
1492 : cette année-là, trois caravelles rencontrent un continent ; les musulmans et les juifs sont chassés d’Espagne ; Bretagne et Bourgogne s’intègrent à la France ; l’Angleterre, délaissant le continent, se tourne vers les mers et les colonies…
1492 : l’Europe découvre le tabac, la pomme de terre et la syphilis. La première grammaire en langue vulgaire est imprimée à Salamanque. Venise s’efface devant Anvers au cœur de l’économie-monde. On voit naître les prodromes de la Réforme et de l’humanisme rationaliste. 1492 : année décisive, année bifurcation où naît l’Europe moderne. Un bouillonnement de faits, d’idées, de personnages, recréé sous nos yeux par l’auteur d’Histoire du temps et de La Vie éternelle, roman.
Maratre
Elle a trente-deux ans, un caractère de chat de gouttières, un sens certain de la répartie, de l’insolence. Elle habite Paris, travaille dans une agence qui organise des séminaires d’entreprises. Affectivement, elle papillonne. La maternité ne l’intéresse pas, elle aime les sorties, les grasses matinées… Elle, c’est Mathilde, avant de rencontrer Jean-Jacques. Lui, est divorcé, vit en banlieue, a quarante-cinq ans et deux enfants. Son fils Vincent a seize ans et Chloé, sa fille bientôt douze. Dès la première rencontre avec les adolescents, la belle romance se complique. Arrivent les week-ends, les agendas modifiés au dernier moment, le retour frondeur des enfants après la semaine chez leur mère, les premières vacances, l’anniversaire de la petite chez sa maman. Vincent et Chloé sont coriaces, ils en ont dévissés plus d’une, mais Mathilde est tenace. Elle s’accroche, s’échine à plaire aux deux ados et passe des heures à échafauder des stratégies de séduction qui échouent. Elle se plonge dans un livre sur la psychologie des familles recomposées, revient avec de nouvelles idées pour sortir les ados de leur nonchalance, les détacher de leur console de jeux, se faire accepter. Avec Vincent et Chloé, Mathilde connaîtra les claquements de portes, la jalousie, la rivalité, l’ambivalence des sentiments, la notion plus ou moins élastique de paix armée, les petites victoires remportées à l’arrachée par chacun des protagonistes de cette famille chamboulée par l’arrivée de cette marâtre en apprentissage. Va-t-elle réussir à les séduire ou abandonnera-t-elle par forfait ?
J’ai aimé une reine
E n 1774, un jeune gentilhomme auvergnat, Gilbert de La Fayette, se présente à la cour. Entre lui et la jeune Marie-Antoinette, qui n’est pas encore reine, quelques regards suffisent à exprimer une attirance et un désir réciproques. La Fayette aura bientôt l’occasion de briller aux yeux de celle qui est entrée dans son coeur, en devenant un héros de la guerre d’indépendance américaine contre les Anglais. Devenu le fils spirituel de George Washington, il revient à Versailles auréolé de gloire mais aussi fasciné par un idéal démocratique et républicain qui heurte de plein fouet les préjugés de l’aristocratie. Lorsqu’éclate la Révolution, devenu chef de la Garde nationale, La Fayette ne cessera plus d’être déchiré entre ses idéaux et le désir de protéger celle qu’il aime une protection qui, à plusieurs reprises, sauvera probablement la vie de la reine. Mais cet homme résolu à changer l’histoire ne devra-t-il pas le payer d’un amour impossible ? C’est dans une bourrasque historique et romanesque que nous entraîne Patrick Poivre d’Arvor, avec ce double roman de l’aventure américaine et de la passion fatale d’un coeur républicain pour la reine de France.
Du rêve pour les oufs
Ahlème a 24 ans. Elle vit à Ivry en banlieue sud avec « Le patron » (son père) et Foued, son petit frère de 13 ans. « Le patron », personnage loufoque, a perdu la boule il y a trois ans lors d?un accident de chantier où sa tête a heurté une solive. N?ayant plus toute sa tête, dépassé par les événements, c?est un « patron » dont l?autorité repose avant tout sur Ahlème qui a fort à faire avec Foued, un vrai petit chétane (voyou). La seule chose qui le retient de ne pas collectionner les conneries (plus ou moins drôles et plus ou moins graves), c?est la surveillance de sa soeur. Le problème est qu?elle aussi a fort à faire, entre ses missions intérim (les comptages de clous chez Leroy Merlin), les files d?attente à la préfecture pour renouveler sa carte de séjour (tous les trois mois) et ses histoires d?amour foireuses (pourquoi ses copines s?entêtent-elles à lui présenter des ploucs ?). Malgré sa vigilance, elle ne peut donc empêcher longtemps son petit frère de glisser sur la mauvaise pente et va donc se défouler de plus en plus souvent chez « tantie Mariatou », professionnelle du dicton et mère par procuration. La sienne, la vraie, a été assassinée en Algérie en 1992. Depuis, la vie de Ahlème c?est donc la France, le souvenir d?un bonheur perdu et surtout l?espoir d?un bonheur à venir. Elle est encore jeune et parfois naïve mais, souvent, elle a l?impression d?avoir vécu mille vies. Sans doute un effet des délires du « Patron » et du déluge de galères? Ainsi, elle apprend un matin que, suite à ses démêlés judiciaires, Foued est menacé d?expulsion. Certains auraient baissé les bras et arrêté de rire. Mais pas elle. Car, comme dit Tantie Mariatou : « On a beau couper la queue du lézard, elle repousse toujours. »
Nos jours heureux
Vingt ans, la brune Camille et le bel Alexandre vivent une passion aussi brûlante que le Midi où ils séjournent. Besoin de nouveauté? Brusquement ils se séparent, se marient et, après s’être perdus de vue, vont d’un même élan choisir l’Atlantique contre le Midi. La vie de famille suit son cours quand, aux approches de la quarantaine, Camille et Alexandre éprouvent, là encore en même temps, le besoin de revenir sur les lieux de leurs jours heureux : le plein Sud. Ils s’y rendent en cachette, s’y retrouvent par hasard. Et, à nouveau, c’est le grand bonheur. Vont-ils s’enfoncer dans une passion aussi violente et statique que le soleil et la mer d’été en Méditerranée ? Ou revenir vers un amour plus atlantique, avec les flux et les reflux de l’âge, les brumeuses marées du cœur? Nos jours heureux est le roman de l’éternel conflit entre passion et amour. L’auteur vu par l’éditeur
Longtemps journaliste, membre du jury Fémina, Madeleine Chapsal est l’auteur de nombreux romans, récits et essais qui lui ont conquis un vaste public, principalement féminin. Parmi ses plus récentes publications : L’Indivision, La Femme sans (roman) et Trous de mémoire (essai).
Les enfants de Rifaa
Face à la mondialisation ressentie comme une menace, comment sauver l’intégrité de l’islam ? Les musulmans sont divisés. Un premier courant, celui de l’islamisme radical, peut conduire au fanatisme et à la violence ; il mobilise toute l’attention des Occidentaux. Pourtant, une autre tradition propose un islam éclairé et libéral. Son histoire commence en Egypte au XIXe siècle. Le héros en est Rifaa el-Tahtawi, penseur et homme d’Etat. Il modernise son pays en s’inspirant de la France où il a vécu. Depuis lors, les progressistes musulmans se désignent volontiers comme les enfants de Rifaa. Enracinés dans leur foi et leur culture, partisans de la démocratie et de l’esprit des Lumières, ils combattent les fanatismes religieux, les idéologies totalitaires et, avec courage, leurs propres tyrans. Pourtant, aucune caméra ne vient en porter témoignage ; pas une ligne dans nos médias. Allons-nous enfin soutenir ces alliés naturels de l’Occident ? Bien souvent, en effet, nos gouvernements préfèrent s’accommoder avec des despotes. Fatale erreur ! A terme, seule la libération des musulmans contre les islamistes, les dictateurs, l’ignorance et la pauvreté, pourra fonder notre propre sécurité. Au Maroc, en Indonésie, en Egypte, en Turquie, en Israël, au Koweït, en Arabie Saoudite, en Iran, au Bangladesh, Guy Sorman a rencontré ces » enfants de Rifaa « . Qu’attendons-nous pour leur tendre la main et tenter ainsi de réconcilier les musulmans avec l’Occident ?
Des clous dans le cœur
Il y a des affaires qui te pourrissent la vie, elles restent en toi, plantées dans ton cœur comme un clou qu’un mauvais plaisant s’amuserait à manipuler. Miné par ses excès et la maladie, le commandant Revel crache le sang et sa haine de l’hypocrisie. Bourru, taiseux et rogue, il enrage devant les affaires non résolues à la PJ de Versailles : morts suspectes, disparitions. Comment la vérité pourrait-elle sortir de la bouche d’un enfant autiste ? Son équipe respecte les mystères du « patron » et, au-delà de la simple « vérité due aux familles », la vérité complexe d’un grand flic dont le courage en impose à la mort, celle des autres comme la sienne !
Au pays des ombres
Un policier PJPP est victime d’une machination qui l’implique avec son arme professionnelle dans un assassinat, à deux pas de sa résidence secondaire normande. Il prend un an de prison, sort la semaine dernière, et fonce se faire tuer devant chez moi. Que venait-il me dire ? Un an plus tôt, sa femme s’est-elle vraiment suicidée ? Coupable ? Culpabilisé ? Il s’est mis à boire. La police locale diffère sa décision de mettre en garde à vue un collègue apprécié de ses supérieurs du 36. Pour prouver son innocence, celui-ci met à profit cette hésitation en menant sa propre enquête et en doublant ceux qui en ont la charge. Au terme d’épreuves professionnelles et affectives accablantes, cet homme est déstabilisé dans l’amour qu’il portait à sa femme et dans celui qu’il réserve à sa fille. Isolé et victime d’un faisceau de suspicions, il trouve la force de cesser de boire et celle de faire éclater une vérité particulièrement violente. L’amitié y est perdante, mais l’honneur de la police sort renforcé de cette intrigue émouvante et mouvementée où il apparaît que la principale qualité du policier n’est pas forcément l’orthographe mais la confiance en sa hiérarchie. A l’ombre d’une jeune fille en…pleurs, un policier qui n’a plus peur de son ombre, tire plus vite qu’elle et s’en tire… Maintenant que la vérité n’est plus dans le whisky, à quoi peuvent bien se mettre à rêver les jeunes filles ?
Le 29 septembre 2000, l’Intifada al-Aqsa fait sombrer les populations palestinienne et israélienne dans l’une des plus effroyables périodes du conflit. La région bascule dans un cycle infernal de violences quotidiennes, qui causent la mort de 3 839 Palestiniens et 1 070 Israéliens (p. 346). L’économie n’est pas épargnée, surtout dans les Territoires occupés : 70 % des Palestiniens vivent sous un seuil de pauvreté fixé à deux dollars par jour, et près de 15 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition grave (p. 341). Comment une situation si catastrophique a-t-elle pu se produire ? C’est à cette question que tente de répondre Charles Enderlin dans Les années perdues. Intifada et guerres au Proche-Orient 2001-2006, qui s’inscrit dans la chronologie de son récit sur le conflit israélo-palestinien après, Le rêve brisé. Histoire de l’échec du processus de paix au Proche-Orient 1995-2002 (Paris, Fayard, 2002), et Paix ou guerres. Les secrets des négociations israélo-arabes 1917-1995 (Paris, Fayard, 2004).
Rue de la soie
1947 : L’Indochine marche vers l’indépendance. Mais entre Hô Chi Minh et le gouvernement français, tout espoir n’est pas évanoui d’une négociation de paix. Telle est la mission officieuse dont est chargé François Tavernier au lendemain de son mariage avec Léa Delmas. Traquée par d’anciens nazis, celle-ci décide de le rejoindre. De multiples aventures l’attendent entre Saïgon et Hanoï, dans ce pays en proie aux convulsions politiques, et en même temps formidablement attachant par son humanité, sa douceur, la splendeur de se paysages.
Prier au rythme de l’Eglise
Durant ces dernières années, de nombreux « temps forts » ont marqué la vie de l’Eglise – et c’est heureux ! : JMJ, visites du pape en divers pays, grands rassemblements internationaux… ont permis aux chrétiens – et aux non-chrétiens – de découvrir ou d’approfondir leur relation au Christ. Mais après, qu’en est-il ? Notre relation au temps est telle, aujourd’hui, que l’on a tendance a privilégier le temps fort par rapport à la durée, la sincérité d’un moment par rapport à la fidélité à l’engagement durable. A de grands moments enthousiasmants risque de succéder la morosité du quotidien. A cette morosité, l’auteur propose un remède : la nourriture spirituelle qu’offre chaque fête tout au long de l’année. Ainsi, de l’Avent (début décembre) à la fête de la Toussaint, il nous donne de méditer sur les événements de la vie du Christ sur la terre, de son Incarnation à son Ascension et à l’envoi de l’Esprit Saint. Si la liturgie de l’Eglise est « la grande école de la prière » (Jean-Paul II), mettons-nous à cette école, afin de persévérer dans la foi et dans l’amour. Patrick Le Gal est né en 1953. Après des études de commerce, il entre en 1976 dans la communauté Notre-Dame de la Sagesse. Ordonné prêtre en 1982, il est assistant de droit canonique à la Faculté de théologie de Fribourg jusqu’en 1986. De 1986 à 1997, il dirige le Foyer de Charité de Poissy (Yvelines) où il prêche de nombreuses retraites – notamment aux fiancés et aux couples. Depuis 1997, il est évêque de Tulle (Corrèze) et membre de la Commission épiscopale de la famille.
La bicyclette bleue
Août touchait à sa fin. Léa, la deuxième fille de Pierre Delmas, qui venait d’avoir dix-sept ans, les yeux mi-clos, assise sur la pierre encore chaude du petit mur de la terrasse de Montillac, tournée vers la plaine d’où montait certains jours l’odeur marine des pins, balançait ses jambes nues et bronzées, aux pieds chaussés de bazardaises rayées. Le bonheur de Léa semble aussi certain que l’est sa beauté. Emmitouflée dans la chaleur de cet été finissant, dans l’amour des siens et les révérences de ses prétendants, jouissant sans retenue de cette campagne bordelaise et du domaine de Montillac dont son père est le propriétaire, elle mène une vie radieuse qui s’annonce pleine de promesses. Habillée en robe légère, oisive, elle s’enivre de cette nature odorante avec cette langueur que confère l’insouciance, prête à succomber aux jeux de l’amour. Et rien ne semble exister sur cette terre qui puisse faire vaciller cet équilibre parfait. Rien si ce n’est que nous sommes en août 1939, que la France bascule dans le second conflit mondial et que l’harmonie cède bientôt la place au chaos. C’est alors, pour Léa, un plongeon dans une réalité qui va la pousser à choisir : se battre ou mourir. Avec La Bicyclette bleue, mêlant savamment la petite et la grande histoire, Régine Deforges signe le premier volume des aventures de Léa Delmas, une héroïne aussi belle que rebelle se débattant dans les remous de l’histoire. Érotisme et suspens ponctuent ce récit d’une éducation sentimentale en temps de guerre dont le succès n’a jamais été démenti.
Par action et par omission
En vacances sur la côte du Norfolk, l’inspecteur Dalghesh compte bien oublier Scotland Yard pour quelque temps. Il se promène, fait connaissance avec les personnalités de l’endroit, le directeur de la centrale nucléaire voisine, l’écologiste qui depuis sa caravane anime la « résistance », et d’autres encore. Et il n’a aucune envie de se préoccuper de l’Étrangleur qui sévit dans la région. Mais voilà qu’au cours d’une promenade il découvre lui-même un cadavre portant la « signature » de l’Étrangleur une mutilation particulièrement macabre. Or le criminel, on l’apprend presque aussitôt, s’est suicidé avant que ce dernier meurtre n’ait été commis.
Pas l’ombre d’un doute
Wally Carter, c’est le moins qu’on puisse dire, ne suscite guère l’estime autour de lui. Ce séducteur vieillissant engage l’argent de son épouse Ermyntrude. Une ancienne actrice enrichie par de précédents mariages dans de louches affaires avec son voisin et acolyte Harold White. Et subit un chantage pour avoir engrossé une jeune fille du voisinage. Ajoutons que trois hommes dont un prince russe, ou prétendu tel font les yeux doux à la toujours belle Ermyntrude. Les suspects ne manquent donc pas lorsque Wally est abattu d’un coup de fusil, dans son parc. Mais hors de portée de toute arme à feu ! L’inspecteur Hemingway, bien connu des lecteurs de Mort sans atout et Tiens, voilà du poison !, parviendra néanmoins à trouver le coupable, l’arme du crime et la méthode employée.
Lou
D’une grande beauté, d’une intelligence supérieure, Lou Andreas Salomé, née à Saint-Pétersbourg en 1861, a été l’une des célèbres séductrices de son temps. Nietzsche, Rainer Maria Rilke en ont été follement épris, Freud a succombé à son charme. L’étonnant est que, si elle aimait les hommes et leur compagnie, elle n’a pas toléré, avant trente-cinq ans, qu’ils l’approchent physiquement. Ce qui, loin de les décourager, les rendait, comme Nietzsche, fous de désir. Curieusement, bien que des milliers de pages aient été consacrées à Lou dans toutes les langues, ce qu’il faut bien appeler cette infirmité est à peine effleurée, jamais élucidée. C’est un trou noir. Françoise Giroud avance à ce sujet une hypothèse, qui éclairerait le mystère de cette chasteté frénétique. Lou s’est largement rattrapée plus tard, gourmande de « festins d’amour » jusqu’à la fin de sa vie, mais toujours avec des hommes sensiblement plus jeunes qu’elle.
Notre siècle
4ème de couverture de ce volume précis de L’Histoire de France son la direction de Jean Favier : Un Français né au début de ce siècle aura connu deux guerres mondiales d’une durée jamais atteinte depuis celles de la Révolution et de l’Empire, ainsi qu’une série de conflits coloniaux. Surtout, il aura vécu un désastre auquel seuls les lointains souvenirs de la guerre de Cent Ans peuvent être comparés: la défaite de 40 et les drames qui ont suivi… Il aura subi au moins deux crises économiques majeures qui ont remis en cause des acquis qu’il croyait définitifs. Il aura vu se succéder quatre systèmes politiques (dont l’un supprima la démocratie), aura assisté à deux, sinon à trois, crises de régimes, à cinq ou six alternances avec la mise en chantier de vastes programmes de réformes; il aura été le témoin de constantes divisions et de guerres civiles larvées. Faut-il enfin souligner combien son niveau et son mode de vie ont évolué, combien ses repères culturels et affectifs se sont altérés et transformés? Notre siècle est bien celui du changement. Du changement accepté d’abord, du changement souhaité ensuite parce que perçu comme nécessité: pour la première fois dans l’Histoire, le désir de modernité l’a emporté en France sur l’attachement aux valeurs permanentes. Il ne suffit pourtant point d’énoncer ces évidences, encore faut-il _ et c’est là le privilège de l’historien _ savoir distinguer la lame de fond de l’écume et donner un sens à ce que la nation a vécu mais que les Français n’ont pas tous, loin de là, perçu de la même façon. Né en 1918, professeur émérite à l’université de Paris-X et président de la Fondation nationale des Sciences politiques, René Rémond est le maître incontesté de l’histoire politique contemporaine. Jean-François Sirinelli, qui a rédigé les chapitres d’histoire culturelle du présent volume, né en 1949, est professeur à l’université de Lille-III et est spécialiste de l’histoire politique et socioculturelle de la France du XXe siècle.
Un monde à l’envers
Ce que je raconte dans ces pages est rigoureusement exact. J’espère que vous les aurez lues, que vous ne vous contenterez pas de ce que vous aurez cru en connaître par des citations tronquées ou des comptes rendus fallacieux, ou, pis encore, par ce qu’on sera venu vous en rapporter. » Parfois, l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours finit par se perdre lui-même de vue. Catherine ALLÉGRET
La possibilité d’une île
Qui, parmi vous, mérite la vie éternelle? Roman d’anticipation autant que de mise en garde. La possibilité d’une île est aussi une réflexion sur la puissance de l’amour. Vite vient l’envie de comparer sa propre lecture à celle des autres. S’il est des livres que l’on a envie de garder pour soi, il n’en est décidément rien avec ceux de Houellebecq, comme s’ils offraient, à chaque fois, la possibilité d’une confrontation, Franck Nouchi – Le Monde.
Villa Jasmin
Comme au générique d’un film, Villa Jasmin s’ouvre sur une vieille photographie prise à Tunis. Un homme la regarde et se souvient. Le cliché lui suffit à faire surgir un monde englouti, coloré et joyeux, à reformer le puzzle d’une histoire familiale brisée par l’Histoire. Le narrateur, omniprésent, navigue à sa guise dans le temps et dans l’espace.
La nuit de l’Iceberg
C'était le plus grand paquebot du monde. Le plus beau, le plus luxueux. On le croyait insubmersible. On l'avait baptisé Titanic. Ida est parmi les passagers. Épouse d'un riche médecin de Londres, elle rêve d'une nouvelle vie. Elle va rencontrer l'amour fou. Fagin est un homme d'équipage. Grandi dans les bas-fonds de Londres, il a eu la chance d'être recruté sur le fabuleux bâtiment. Des dizaines d'autres existences se côtoient et se croisent dans les coursives, les salons, sur les passerelles, au fond des soutes… Toutes seront emportées par la tragédie. Une tragédie que nous suivons minute par minute, au fil d'une extraordinaire reconstitution de ce fait divers devenu un des grands mythes tragiques de notre siècle.
Belle grand-mère
Tailleur de charme, ou bien jeans et baskets : les nouvelles grand-mères sont arrivées, dynamiques, voulant vivre leur vie et jouer leur rôle auprès de leurs petits-enfants.
Le nouveau personnage de Christine Arnoty est une femme d’aujourd’hui, dans un monde d’aujourd’hui. Trente cinq ans, belle, intelligente, Clara Martin connaît une brillante réussite profssionnelle et une vie amoureuse ratée. Avocate, elle est spécialiste des divorces. Ou plutôt était. Car, quand le roman commence, Clara a décidé d’en finir avec les couples qui se déchirent, avec les drames des enfants qu’on se dispute, pour se tourner vers le droit des affaires.
Les fils de l’homme
La romancière délaisse ici le roman criminel, et met sa science de l’intrigue et du suspense au service de la science-fiction. Dans l’Angleterre de 2021, frappée de stérilité comme le reste de la planète, plus aucun bébé n’a vu le jour depuis un quart de siècle. La population âgée s’enfonce dans le désespoir ; les derniers jeunes, jouissant de tous les droits, font régner la terreur ; le reste de la population s’accroche à une normalité frelatée sous l’autorité du dictateur Xan Lyppiatt.
Compromissions
Jeux, prostitution, trafic de drogue : pour les parrains mafieux, la Corse est le paradis des « affaires ». Mais pour qu’elles prospèrent comme ils l’entendent, ils ont besoin du plus grand laxisme administratif, doublé de la plus grande bienveillance policière et judiciaire. Ce qui explique, d’une part, les accointances du « milieu » avec des soutiens haut placés en métropole et, d’autre part, l’intrication du combat indépendantiste et des actions criminelles commanditées par des truands désireux d’asseoir leur mainmise sur l’île de Beauté. De la French Connection à l’assassinat du préfet Érignac, des bases africaines de la mafia corse aux cercles de jeu parisiens, l’enquête de Pierre Péan retrace la guerre ouverte entre hors-la-loi et tenants de l’ordre républicain qui sévit depuis les années 1930. Un vrai thriller où les cadavres des victimes de règlements de comptes tiennent lieu de marque-pages.