Rassembler autour d’un idéal spirituel et d’un besoin de solidarité, en dehors de l’Eglise et des corps constitués, dans le secret et la liberté de la loge, tel est le projet maçonnique. Née au XVIIIe siècle en Angleterre, la Free Masonry a essaimé en France puis en Europe. Teintée d’ésotérisme, spiritualiste, ou au contraire athée, cette fraternité discrète a connu en trois siècles des persécutions, des schismes, mais aussi, dans son combat pour la liberté et le progrès social, ses heures de gloire. L’institution des origines est aujourd’hui morcelée en de multiples obédiences. Luc Nefontaine restitue l’épaisseur historique et la complexité d’un mouvement de pensée mal connu qui, au-delà du goût du secret et du symbolisme dont il est empreint trace la voie d’une certaine forme d’humanisme et d’altruisme.
Soufi libéral, prince de l’islam, héros de la résistance algérienne, Abd el-Kader fut aussi un franc-maçon favorable au progrès. En cela, il reste une énigme de l’histoire. Alors que le monde musulman préfère nier son affiliation à la maçonnerie, Thierry Zarcone démêle le vrai du faux et revisite, à la lueur de nouvelles sources arabes et occidentales , l’histoire secrète de l’émir et le rôle joué par son fils aîné et ses descendants dans la construction d’un mythe. Car si le souvenir de Abd el-Kader a perduré dans la confidence de certaines loges du Caire, de Tunis, de Dakar et de Paris qui portent son nom, son grand retour dans le débat sur l’islam de France, le Jihadsime ou la laïcité nous engage à découvrir l’homme derrière le mystère
Les frères invisibles
Depuis plus de quinze ans, les scandales se succèdent. Avec le temps, au fil des dossiers, un point commun revient avec insistance: l’implication de francs-maçons. comme si les réseaux maçonniques et leur culte du secret offraient aux amateurs de trafics discrets une coquille idéale pour abriter leurs intrigues. Bien sûr, beaucoup d’initiés sont sincères. Ils sont d’ailleurs les premiers à s’inquiéter des dérives les plus sérieuses. Au terme de deux années d’enquête et grâce aux révélations de hauts responsables révoltés par ce qu’ils ont vu, G Ottenheimer et R Lecadre décortiquent les codes et les coutumes de cette société « philosophique » et lèvent un coin de voile sur l’un des secrets les mieux gardés de la société française: l’existence de pouvoirs invisibles, souvent au-dessus des lois.
La clé d’Hiram
Quand les auteurs de ce livre, eux-mêmes francs-maçons, décidèrent d’étudier les origines de la Franc-Maçonnerie, ils ne se doutaient pas des extraordinaires révélations qu’ils allaient mettre à jour et des remous qu’ils causeraient. Ils ont ainsi redécouvert la tradition écossaise, héritée des Templiers, beaucoup plus ancienne que l’histoire officielle sur laquelle a préféré se baser la Grande Loge d’Angleterre. De nos jours encore, ces révélations sur les origines égyptienne et chrétienne des rituels Maçonniques vont certainement bouleverser beaucoup d’idées reçues. Des mythes égyptiens à celui de l’Homme Vert, en passant par le mystère du trésor des Templiers, les auteurs ont trouvé confirmation de leurs hypothèses dans le véritable livre de pierre qu’est la chapelle de Rosslyn, haut lieu de la spiritualité Maçonnique. Un des points forts de » La Clé d’Hiram « , c’est que s’il existe un trésor de l’Ordre du Temple, il doit se trouver dans cette chapelle, enterré avec des chevaliers et les Evangiles secrets. En effet, le premier grand Maître de l’Ordre du Temple, Hugues de Payns, qui avait des terres en Ecosse, y aurait apporté des reliques découvertes à Jérusalem, sous le Temple d’Hérode, qui appartenait à l’Eglise primitive de Jérusalem. » La Clé d’Hiram » est un livre fascinant dont l’histoire, sensationnelle est racontée comme un récit policier. C’est bien là un travail de détective auquel se sont livrés Christopher Knight et Robert Lomas. L’aspect original de cette recherche est qu’elle est avant tout basée sur des rituels Maçonniques et qu’elle a été étayée par des méthodes plus conventionnelles telles que l’archéologie, l’histoire et certaines traditions religieuses. A la fin de ce livre, le lecteur, d’accord ou non, n’a qu’une envie, c’est de continuer cette recherche. Ce sentiment partagé par Christopher Knight et Robert Lomas débouchera sans doute sur de nouvelles révélations dans un futur proche.
Depuis plus de 20 ans, affaires et enjeux de pouvoir ternissent l’image de la Franc-maçonnerie française. Aujourd’hui, un conseiller de l’Ordre du Grand Orient de France, qui veut être de nouveau fier de son obédience, s’explique et parle ouvertement. Car la situation est grave au sein de la «maison Cadet». Lettres anonymes, dénonciations, fausses rumeurs : tous les coups sont permis pour gouverner sans partage. Aujourd’hui, Hugues Leforestier décide de briser le silence sur les scandales financiers qui ont récemment fait l’objet de plaintes judiciaires pour vol et abus de bien social.
Il s’insurge contre une poignée de hiérarques accrochés au pouvoir, étouffant les débats, incapables de revivifier l’obédience. Pour lui, comme pour bien d’autres, il est urgent de dire publiquement pourquoi le Grand Orient, si longtemps moteur des Républiques françaises, est en pleine déshérence et tourne à vide, comment on instrumentalise l’obédience en étouffant toute réflexion audacieuse, tout en se battant pour des parcelles de pouvoir, des postes honorifiques, et des comptabilités opaques.
Ceux qui protestent sont aujourd’hui devenus des cibles, des «Frères» à abattre… Mais pour l’auteur, il y a plus important : face à un monde qui change, face à la colère qui gronde au dehors, les milliers de Frères se doivent d’être à la hauteur de leurs anciens. L’histoire s’écrit maintenant.
Il est temps de redonner un nouveau souffle à la Franc-maçonnerie.
Derrière la grille
Maude a 3 ans lorsque son père l’enferme pour la première fois. Pendant quinze ans, elle va vivre cloîtrée dans la lugubre bâtisse familiale sans jamais aller à l’école, sans aucun contact avec l’extérieur. L’embrigadement est extrême car le patriarche veut faire de sa fille une « supra-humaine ». Elle doit apprendre à surmonter la peur, les privations, la douleur, la solitude… Des années après, Maude comprendra que son père, haut dignitaire d’une obédience maçonnique, avait échafaudé un projet vertigineux dans lequel elle tenait le rôle central. Comment se défaire d’une telle emprise et trouver la force de se construire ? Lorsqu’elle a 18 ans, Maude réussit à quitter la prison, puis, au terme d’un long travail, à conquérir sa liberté.
Les fils de la lumière
Georges de Sarre a dit adieu au monde des Ambassades et abandonné sa particule en même temps que la diplomatie pour devenir écrivain. Si quelques fils gris argentent ses tempes, il a gardé le goût de mordre à la vie à belles dents et de ne refuser aucune expérience. Aussi, après les premiers étonnements, écoute-t-il le mentor de ses jeunes années, le père de Trennes, qui voudrait le voir devenir franc-maçon. Pourquoi cette surprise, c’est que la franc-maçonnerie ne passe pas pour être en odeur de sainteté auprès des autorités ecclésiastiques. Georges connaissait quelques-uns des préjugés qui s’attachent à cette société secrète; il en étudie, guidé par l’élégant jésuite, les arcanes et la puissance.