Les Célibataires
Premier roman d’Henri de Montherlant, de l’Académie Française, Les célibataires décrit les moeurs de ces vieux garçons et vieilles filles dans le Paris des années 1920. Paru en 1934, ce roman a d’abord été publié, sous forme de feuilleton, dans la Revue des Deux Mondes. Ayant reçu le Grand Prix de Littérature de l’Académie Française, ce roman s’éloigne des récits autobiographiques de ses débuts. Ainsi, on ne retrouve pas le même ton que dans Le songe et Les Bestiaires. Sexagénaire endurci, Monsieur de Coëtquidan a l’habitude, depuis 9 ans, de lire son journal à la lumière de la vitrine de la même boutique. Cette manie en dit long sur l’étrange description que livre ici Montherlant de ces vieux messieurs. Classique dans son écriture, l’auteur laisse ici place à une minutie de description et à une recherche solide dans sa peinture de la pluralité des caractères humains. C’est ce style que l’on retrouvera dans Les Jeunes Filles, antithèse s’il en est de ces Célibataires.
La face cachée de Margot
Margo Roth Speigelman, le nom aux six syllabes qui fait fantasmer Quentin depuis toujours. Alors forcément, quand elle s’introduit dans sa chambre, une nuit, par la fenêtre ouverte, pour l’entraîner dans une expédition vengeresse, il la suit. Mais au lendemain de leur folle nuit blanche, Margo n’apparaît pas au lycée, elle a disparu. Quentin saura-t-il décrypter les indices qu’elle lui a laissés pour la retrouver ? Plus il s’en rapproche, plus Margo semble lui échapper.
Réparer les vivants
Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps ». « Réparer les vivants » est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.
Meurtres pour mémoire
Texte intégral & Dossier – Un roman policier pour les élèves de Troisième
Dossier pédagogique de Sharmila Marius-Beaumont.
Le 17 octobre 1961, dans le contexte troublé de la guerre d’Algérie, une manifestation se tient à Paris et se heurte à une sanglante répression. Dans une rue déserte, un homme tombe, assassiné. L’inspecteur Cadin est chargé de l’enquête. Mais, au fil des pages, les découvertes font ressurgir des moments, bien refoulés, de l’histoire de France.
Galadio
Allemagne, années trente. Ulrich est un adolescent de Duisbourg comme les autres. À un détail près : sa peau est noire. Son père, un soldat africain, est venu en Allemagne avec les troupes françaises d’occupation chargées de veiller à l’application du traité de Versailles. Il est reparti en 1921, quelques mois avant la naissance de cet enfant, fruit d’un bref amour avec une jeune Allemande.
L’inutile beauté
La comtesse de Mascaret se montra sur le perron juste au moment où son mari, qui rentrait, arriva sous la porte cochère. Il s’arrêta quelques secondes pour regarder sa femme, et il pâlit un peu. Elle était fort belle, svelte, distinguée avec sa longue figure ovale, son teint d’ivoire doré, ses grands yeux gris et ses cheveux noirs; et elle monta dans sa voiture sans le regarder, sans paraître même l’avoir aperçu, avec une allure si particulièrement racée, que l’infâme jalousie dont il était depuis si longtemps dévoré, le mordit au cœur de nouveau.
Les Corbeaux d’Alep
Les souvenirs et les réflexions de la veuve de Michel Seurat, otage français assassiné au Liban, qui évoquent les jardins de l’enfance, les délires de la guerre à Beyrouth et la mort de l’époux.
Le complexe de Di
Je reviendrai un jour, avec Volcan de la Vieille Lune, quand elle sortira de prison. Elle aura apporté son appareil photo et prendra des clichés des pêcheurs, de leur dur labeur, de leur misérable vie quotidienne, la plus pauvre de la Chine, si ce n’est du monde. Moi, je noterai leurs rêves, ceux des adultes et ceux des enfants. Je leur raconterai la théorie de Freud, surtout sa quintessence, le complexe d’Oedipe, et on s’amusera à voir comment ils hurleront de surprise en secouant leurs têtes basanées.
Tobie Lolness – Les yeux d’Elisha
Le monde de Tobie est menacé ! Le grand chêne est blessé à mort par un cratère qui ronge son cœur. Les mousses et les lichens ont envahi ses branches. Léo Blue règne en tyran sur les Cimes et retient Elisha prisonnière. Les habitants se terrent. Les Pelés sont chassés sans pitié. Pourtant, dans la clandestinité, Tobie se bat, et il n’est pas le seul. Au plus dur de l’hiver, la résistance prend corps. Tobie parviendra-t-il à délivrer les siens et à sauver son monde fragile ? Retrouvera-t-il Elisha ? Au cœur d’un inoubliable monde miniature, le second et dernier tome d’un grand roman d’aventure, d’amitié et d’amour.
La goutte d’or
Idriss gardait ses chèvres et ses moutons non loin de l’oasis de Tabelbala quand une Land Rover a surgi. Une jeune femme blonde aux jambes nues a pris en photo le petit berger saharien. Sa photo, elle la lui enverra dès son retour à Paris. Idriss a attendu en vain. Son image volée ne lui a pas été rendue. Plus tard, quand il va partir vers le nord et jusqu’à Paris pour chercher du travail, il va se heurter à des images de lui-même qu’il ne reconnaîtra pas. Perdu dans un palais de mirages, il s’enfoncera dans la dérision jusqu’à ce qu’il trouve son salut dans la calligraphie. Seul le signe abstrait le libérera de la tyrannie de l’image, opium de l’Occident.
Parmi tant d’autres feux…
Monsieur Hermès, le héros de L’apprenti, se retrouve à vingt-trois ans dans la déprimante atmosphère de Portville (en laquelle il est facile de reconnaître Bordeaux). Cherchant à échapper à la tyrannie mesquine de ses parents, il se mêle à l’ancienne bande de ses amis d’enfance, participe à leurs jeux et aventures, fonde une revue littéraire qui échoue et passe, sans s’en apercevoir, à côté de l’amour que lui porte en secret la charmante Delphine.Introduit chez les Poujastruc, il goûte le confort, la sérénité et l’apparente sagesse d’une famille bourgeoise, épouse Caroline Poujastruc, lui révèle l’amour sensuel, s’efforce d’atteindre un idéal, devient veuf.
Mars
Sous le pseudonyme de Fritz Zorn se cache un jeune homme pressé. Jeune – il n’a que 32 ans – et pressé d’écrire car il se sait condamné par un cancer qui ne lui laissera aucune chance. Pour qui a vécu, la seule pensée d’une mort imminente fait jaillir le squelette branlant d’une angoisse incompressible et dévorante. Fritz Zorn est à peine révolté, il n’a jamais vécu. Produit d’une éducation pour laquelle l’impassibilité devant les réalités concrètes (donc vulgaires) du monde tient lieu d’obligation morale, Zorn a toujours été un « hors la vie ». Propre, sage et faisant honneur à sa famille, fleuron de la grande bourgeoisie zurichoise, il n’a jamais fait de vagues, s’est conformé, a emprunté docilement la voie qu’on lui avait tracé, a écouté la voix qui l’incitait à se méfier du monde extérieur et de ses vices.
Testament à l’anglaise
Tabitha Winshaw a 81 ans et elle est folle. Démence sénile ? Pas du tout. Elle a perdu l’esprit un soir de l’hiver 1942 quand son frère préféré, Godfrey, a été abattu par la DCA allemande au-dessus de Berlin. Le chagrin alors ? Ce n’est pas cela non plus. Elle est persuadée que la mort de Godfrey a été commanditée par son frère aîné, Lawrence, qu’elle déteste.
Le lièvre de Patagonie
Quand venait l’heure de nous coucher et de nous mettre en pyjama, notre père restait près de nous et nous apprenait à disposer nos vêtements dans l’ordre très exact du rhabillage. Il nous avertissait, nous savions que la cloche de la porte extérieure nous réveillerait en plein sommeil et que nous aurions à fuir, comme si la Gestapo surgissait. « Votre temps sera chronométré », disait-il, nous ne prîmes pas très longtemps la chose pour un jeu. C’était une cloche au timbre puissant et clair, actionnée par une chaîne. Et soudain, cet inoubliable carillon impérieux de l’aube, les allers-retours du battant de la cloche sur ses parois marquant sans équivoque qu’on ne sonnait pas dans l’attente polie d’une ouverture, niais pour annoncer une brutale effraction.
La quarantaine
Que reste-t-il des émotions, des rêves, des désirs quand on disparaît ? L’homme d’Aden, l’empoisonneur de Harrar sont-ils les mêmes que l’adolescent furieux qui poussa une nuit la porte du café de la rue Madame, son regard sombre passant sur un enfant de neuf ans qui était mon grand-père ? Je marche dans toutes ces rues, j’entends le bruit de mes talons qui résonne dans la nuit, rue Victor-Cousin, rue Serpente, place Maubert, dans les rues de la Contrescarpe. Celui que je cherche n’a plus de nom. Il est moins qu’une trace moins qu’un fantôme.Il est en moi, comme une vibration, comme un désir, un élan de l’imagination, un rebond du cœur, pour mieux m’envoler. D’ailleurs je prends demain l’avion pour l’autre bout du monde. L’autre extrémité du temps.
L’un pour l’autre
La disparition d’unêtre proche pose-t-elle avant tout la question de la solitude ? Celle du manque ? On eût pu croire cet événement cantonné au traditionnel cortège d’affres et d’afflictions liées au deuil, mais vint l’étrange récit, la singulière quête de Nathalie Rheims. De son frère Louis, mort à l’âge de 33 ans, elle ne dit rien– pourtant c’est bien sa mort qui déclenche chez elle le processus d’écriture. Pour dire l’absence, se relever et retracer le parcours du cher disparu, Nathalie Rheims– auteur, mais aussi comédienne– choisit un double fantomatiqueà son frère… Le procédé est étrange, car pourquoi ne pas s’attacher à l’être lui-même ? Plus encore, le choix de ce double ne manque de surprendre : l’acteur Charles Denner devient pour Nathalie Rheims (alors qu’elle ne l’a jamais côtoyé de son vivant) l’objet d’une quête biographique.
L’étourdissement
Présentation de l’éditeur. Dans un lieu improbable, entre l’aéroport et un supermarché, tout près de la décharge, se trouve l’abattoir. C’est là que travaille le narrateur, jeune homme célibataire qui vit avec sa grand-mère acariâtre. On peut pas dire que c’est vraiment le boulot dont je rêvais… Ça fait tellement longtemps que ça saigne, j’en ai des vertiges de cette longue hémorragie.
Belle du seigneur
Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d’eux seuls préoccupés, goûtaient l’un à l’autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d’être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s’admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu’ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c’était cela, amoureux, et il lui murmurait qu’il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu’ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu’ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d’elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs ils se verraient.
Le liseur du 6h27
Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d’une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6h27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine. Dans des décors familiers transformés par la magie des personnages hauts en couleurs, voici un magnifique conte moderne, drôle, poétique et généreux : un de ces livres qu’on rencontre rarement.
L’île des esclaves
Texte intégral et dossier
Sur l’île des esclaves, où Euphrosine et Iphicrate ont échoué, une loi impose aux maîtres et aux valets d’échanger leur condition. Soumis aux épreuves et aux humiliations de leurs domestiques, ces deux jeunes maîtres sont confrontés à l’inégalité des statuts sociaux. Moqueries, vengeances, jeux de pouvoir et de séduction rythment cette comédie enjouée où Marivaux mêle avec brio satire morale et réflexion sur le théâtre.
Parfait pour préparer l’oral ou l’écrit du bac
Lettres Persanes
Dossier pédagogique de Delphine Descaves, revu pour les Nouveaux programmes par Amandine Delbart.
Texte Intégral
De Paris à Venise, en passant par Smyrne, voici la correspondance fictive de deux voyageurs persans et de leurs amis demeurés en Perse. 161 lettres qui proposent un tableau critique de la France de l’Ancien Régime.
Dans le volume, de nombreuses activités d’appropriation et d’étude de la langue, ainsi qu’un cahier photos et un groupement de textes en lien avec le parcours associé « Le regard éloigné » (Nouveaux programmes, Bac 2020).
Pas de Kaddish pour Sylberstein
Un bon flic, l’inspecteur Benamou ! Il accepte de travailler le dimanche, pourvu qu’on lui laisse le samedi. Mais quand un nommé Sylberstein descend un touriste allemand, ce qui semblait simple devient aussi compliqué que le Talmud selon Reb Isaac Asher… Il y perdrait son hébreu, Benamou. L’inspecteur Benamou n’avait pas envie d’arrêter Simon Sylberstein. Etait-ce vraiment un crime que d’abattre un ancien SS?
Charlotte
Vendu sans bandeau – Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d’une œuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : « C’est toute ma vie. » Portrait saisissant d’une femme exceptionnelle, évocation d’un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d’une quête. Celle d’un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.
Le cherokee
1954, USA : alors qu ‘il fait sa tournée de nuit à la première neige, sur les hauts plateaux désertiques du comté de Garfield, dans l’Utah, le shérif Nick Corey découvre une voiture abandonnée. Au même moment, il voit atterrir un chasseur Sabre, sans aucune lumière. Et sans pilote. C’est le branle-bas de combat. L’armée et le FBI sont sur les dents. Quant à Corey, il se retrouve confronté à son propre passé : le tueur en série qui a assassiné ses parents et gâché sa vie réapparaît. Corey se lance à sa poursuite. Mais les cauchemars ont la dent dure… Et on peut tomber amoureux d’un agent du FBI.
Les vieilles
Il y en a une qui prie, une autre qui est en prison, une autre encore qui parle à son chat, et certaines qui regardent les voisines de haut en buvant leur thé infect. Leurs maris ont tous disparu. Elles sont vieilles, certes, mais savent qu’elles pourraient bien rester en vie une ou deux décennies encore, dans ce pays où il n’est plus rare de devenir centenaire. Alors elles passent leur temps chez te coiffeur, à boire et à jouer au Scrabble, à essayer de comprendre comment fonctionne un téléphone, à commenter les faits divers, à critiquer leur progéniture qui ne vient pas assez, à s’offusquer de l’évolution des mœurs… Elles savent que le monde bouge, et qu’elles devraient changer leurs habitudes, mais comment faire, à leur âge ? Aussi, l’arrivée de Nicole, une « jeunesse » qui entame tout juste sa retraite, et l’annonce d’une catastrophe imminente, vont perturber leur quotidien…
Balzac et la petite tailleuse chinoise
Dans la Chine de Mao, savoir lire, c’est déjà faire partie des intellectuels. Et on ne badine pas avec les intellectuels : on les envoie se rééduquer dans les campagnes, travailler dans des rizières ou dans des mines. C’est ce qui est arrivé au narrateur et à son ami Luo, si jeunes et déjà marqués du sceau infamant d' »ennemis du peuple ». Pour ne pas sombrer, ils ont heureusement encore quelques histoires, quelques films à se raconter, mais cela fait bien peu. Jusqu’à ce que, par miracle, ils tombent sur un roman de Balzac : petit livre à lire en cachette, tellement dangereux, mais tellement magique, qui changera le cours de leur vie en leur ouvrant la porte de la fille du tailleur, en rendant possible ce qui ne l’aurait jamais été… Il fallait oser confronter le monde de Balzac et la Chine de Mao : Dai Sijie, réalisateur renommé qui vit en France, a réussi cet improbable pari et on lit avec enthousiasme et frénésie ce premier roman parfaitement maîtrisé.
Chasse à courre
Parce que, finalement, nous vendons les gens, nous sommes des négriers, nous devons faire des résultats et afficher notre cynisme, pour oublier tout cela. Et ce n’est qu’une dépression masquée, le cynisme. Après une école de commerce, un passage en banque d’affaires et des études aux États-Unis, Frédéric Marquez devient chasseur de têtes. Fasciné par le pouvoir, il met en place des cadres aux postes les plus élevés des sociétés et s’en grise. Mais peut-il vraiment sans danger utiliser les êtres pour faire avancer sa carrière ?
Le bourreau et son double
Courvilliers. 93 Seine-Saint-Denis. 43 000 habitants. Altitude 32 m. Usines automobiles. Agriculture. Église XIIIè siècle, sculpture polychrome. Si on m’avait confié la rédaction de la notule, je n’aurais pas manqué de rajouter : cow-boys municipaux, milice privée, flics bègues et poètes, HLM pourries, meurtres à discrétion.
Dans la hiérarchie céleste, Marche-à-terre n’est certes pas un ange de haut niveau. Tout juste un fantassin. Mystérieusement resté sur terre après le suicide de l’homme dont il était le gardien, perché dans un châtaignier, il est aux premières loges pour assister à la série de meurtres qui s’abat soudain sur le clergé angevin déjà déboussolé par les consignes liturgiques de Vatican II. Les deux collégiennes et l’abbé africain qui se lancent à la rechercher de l’assassin au milieu d’un pensionnat de jeunes filles en folie devront compter avec cet ange farceur. Marche-à-Terre est bien placé pour savoir que meurtre et religions font souvent bon ménage.
Le petit bleu de la cote Ouest
Le malaise des cadres, c’est pas rien! Vous avez femme, enfants, bagnole, télé, et voilà que vous vous sauvez. Tout ça parce que deux rigolos essaient de vous flinguer. Et vous savez même pas pourquoi. Un jour, camarade, il faudra quand même comprendre.
Le trottoir au soleil
À soixante ans on a franchi depuis long-temps le solstice d’été. Il y aura encore de jolis soirs, des amis, des enfances, des choses à espé-rer. Mais c’est ainsi : on est sûr d’avoir franchi le solstice. C’est peut-être un bon moment pour essayer de garder le meilleur : ‘une goutte de nostalgie s’infiltre au coeur de chaque sensation pour la rendre plus durable et menacée. Alors rester léger (L’ns les instants, avec les mots. Le solstice d’été est peut-être déjà l’été indien, et le doute envahit les saisons, les couleurs.
Que d’os !
Pas marrant, le boulot, quand on s’appelle Tarpon (Eugène, Louis, Marie), qu’on est ancien gendarme et détective privé à Paris, France. Jusqu’au jour où il se met à pleuvoir des aveugles en cavale, des Bretons nazis, des Espagnols de l’armée en déroute et des bonzes déchaussés. Là, le boulot devient drôle. Voire mourant.
Nada
Comme le dit très justement le gendarme Poustacrouille, qui participa à la tuerie finale, «tendre la joue c’est bien joli», mais que faire quand on a en face de soi «des gens qui veulent tout détruire ?» On crache sur le pays, la famille, l’autorité, non mais des fois ! Quelle engeance, ces anars ! Et quelle idée aussi de croire qu’on va tout révolutionner en enlevant l’ambassadeur des États-Unis à Paris !
Balzac et la Petite Tailleuse chinoise
Dans la Chine de Mao, savoir lire, c’est déjà faire partie des intellectuels. Et on ne badine pas avec les intellectuels : on les envoie se rééduquer dans les campagnes, travailler dans des rizières ou dans des mines. C’est ce qui est arrivé au narrateur et à son ami Luo, si jeunes et déjà marqués du sceau infamant d' »ennemis du peuple ». Pour ne pas sombrer, ils ont heureusement encore quelques histoires, quelques films à se raconter, mais cela fait bien peu. Jusqu’à ce que, par miracle, ils tombent sur un roman de Balzac : petit livre à lire en cachette, tellement dangereux, mais tellement magique, qui changera le cours de leur vie en leur ouvrant la porte de la fille du tailleur, en rendant possible ce qui ne l’aurait jamais été… Il fallait oser confronter le monde de Balzac et la Chine de Mao : Dai Sijie, réalisateur renommé qui vit en France, a réussi cet improbable pari et on lit avec enthousiasme et frénésie ce premier roman parfaitement maîtrisé. –Karla Manuele
« Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l’ouvrîmes silencieusement. A l’intérieur, des piles de livres s’illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts: à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoëvski, et quelques Aglais: Dickens, Kipling, Emily Brontë…
Quel éblouissement!
Il referma la balise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara:
– Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde ».
Gilgamesh
D’une beauté et d’une force extraordinaires, Gilgamesh est roi d’Uruk, une cité de l’antique Mésopotamie. Accompagné de son fidèle ami Enkidu, il décide d’accomplir un exploit héroïque : tuer le monstrueux Humbaba. En chemin, il surmonte de terribles épreuves et essaie de percer le secret de l’immortalité.
Récit initiatique, réflexion sur la valeur de l’amitié et le sens de la vie, cette palpitante épopée est le plus ancien texte littéraire de l’humanité.
* Des questionnaires progressifs de compréhension et d’analyse du texte
* Des exercices de lecture d’images
* Des exercices de vocabulaire à partir de champs lexicaux
* Des travaux d’écriture
* Les grands thèmes de l’œuvre
1. Forces et faiblesses du héros
2. Un récit initiatique
* Deux groupements de textes
1. Le héros et ses épreuves
2. Récits du Déluge d’hier et d’aujourd’hui
* Un glossaire
Les principales divinités de la mythologie mésopotamienne
Recommandé pour la classe de 6e.
Dom Juan
Qui est Dom Juan? À en croire son valet, Sganarelle, il est «le plus grand scélérat que la terre ait porté». Devenu une figure mythique, le personnage peint par Molière est un séducteur, un provocateur, un libertin sans scupule qui refuse les bornes imposées à son désir. Il multiplie les conquêtes féminines, offense son père, défie la morale et la religion, sans se soucier du châtiment à venir… Longtemps censurée, la pièce de Molière continue de fasciner les lecteurs et les spectateurs par son ambiguïté et sa profondeur.
Le texte intégral de l’œuvre accompagné de notes de bas de page.
Dix fiches pour faire le tour de l’œuvre
Molière en 17 dates
L’œuvre dans son contexte
La structure de l’œuvre
Les grands thèmes de l’œuvre
Une comédie difficile à classer
Une pièce baroque en plein classicisme
L’histoire du texte
Les réécritures du mythe
Le texte de Dom Juan et ses représentations
Citations
Pour préparer l’oral du Bac : Des lectures analytiques au fil de l’œuvre
Pour préparer l’écrit du Bac : Un sujet complet
Deux groupements de textes :
– Réécritures de la mort de Don Juan
– Le libertinage au XVIIe siècle
Les Brillants
Dans le Wyoming, une petite fille perçoit en un clin d’œil les secrets les plus sombres de tout un chacun. À New York, un homme décrypte les fluctuations des marchés financiers. À Chicago, une femme maîtrise le don d’invisibilité en sachant d’instinct se placer là où personne ne regarde. On les appelle les «Brillants». Depuis les années 1980, 1 % de la population naît avec ces capacités aussi exceptionnelles qu’inexplicables.
Nick Cooper est l’un d’eux : agent fédéral, il a un don hors du commun pour traquer les terroristes. Sa nouvelle cible est l’homme le plus dangereux d’Amérique, un Brillant qui fait couler le sang et tente de provoquer une guerre civile entre surdoués et normaux. Mais pour l’arrêter, Cooper va devoir remettre en cause tout ce en quoi il croit, quitte à trahir les siens.
Alcools
«Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d’esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes»
——
Cent ans après sa publication, Alcools demeure une référence incontournable de la poésie mondiale. La présente édition en propose une approche intime et témoigne de son influence toujours présente. Elle comprend entre autres, outre le recueil original, de malicieux souvenirs de Paul Léautaud, des lettres de Guillaume Apollinaire, un lexique et onze hommages en vers par certains des plus grands poètes des XXe et XXIe siècles.
Enfance (texte intégral)
Ce livre est écrit sous la forme d’un dialogue entre Nathalie Sarraute et son double qui, par ses mises en garde, ses scrupules, ses interrogations, son insistance, l’aide à faire surgir quelques moments, quelques mouvements encore intacts, assez forts pour se dégager de cette couche protectrice qui les conserve, de ces épaisseurs (…) ouatées qui se défont et disparaissent avec l’enfance.
Le crime parfait
(A partir de 11 ans) .Depuis que leur père a claqué la porte du garage familial menacé de faillite, l’équipe Hughes se serre les coudes. Dylan, promu homme de la maison, tient le carnet de bord : pluie, pluie, pluie et encore de la pluie ! Peu de chance d’amélioration à moins que l’élégant visiteur venu mettre à l’abri d’inestimables chefs-d’œuvre dans la carrière abandonnée ne puisse résister à leurs offres commerciales. L’art, assurément, peut transformer la vie !
Lettre à mon ravisseur
Gemma, seize ans, se fait enlever à l’aéroport de Bangkok où elle est en transit pour le Vietnam avec ses parents. Ty, un homme séduisant de vingt-quatre ans, lui offre un café et Gemma se retrouve dans un état comateux. Quelques jours plus tard, elle se réveille dans une maison en bois, au milieu d’un désert de sable rouge, seule au milieu de nulle part. Ni route, ni habitation, ni rien à l’horizon.
Gilles et Jeanne
Comment Jeanne d’Arc, si lucide, au bon sens si fort, a-t-elle pu accepter pour compagnon ce Gilles de Rais dont la monstruosité continue à révolter et à fasciner, un demi-millénaire après son supplice ? À cette question – toujours esquivée ou laissée pendante par les historiens –, Michel Tournier tente de répondre : et si Gilles de Rais n’était devenu un monstre que sous l’influence de Jeanne ? Et s’il avait remis son âme entre ses mains pour le meilleur et pour le pire ? Pour le meilleur : libération d’Orléans, victoire de Patay, sacre de Charles VII.
De beaux restes
Ils étaient dix. Dix amis, liés depuis quarante ans par une fidélité qu’ils croyaient éternelle. Mais Bob est mort.
Pour faire son deuil et soutenir sa veuve, la bande se réfugie dans son repaire, un petit coin de paradis au bord de la Méditerranée.
Richard — écrivain aussi acariâtre que touchant — est certainement l’un des plus affectés, il se débat avec son dernier manuscrit et ne supporte plus personne.
Quand un jeune couple rachète la maison de Bob et s’y installe bruyamment, tout bascule…
De beaux restes, histoire d’une bande de septuagénaires qui ne se sont pas sentis vieillir, évoque sur un ton léger la merveilleuse aventure des amitiés au long cours, les non-dits qui les accompagnent invariablement, le temps qui passe, ce qu’on en a fait, et cet incroyable élan qui nous porte, en dépit de tout.
Adieu la vie, adieu l’amour
Adieu la vie, adieu l’amour. C’est l’histoire d’un jeune lettré hanté par une peur inexplicable qui finit par faire de lui un criminel féroce. Enfant perdu qui, défiant les lois et l’ordre, est entraîne irrésistiblement vers le mal. C’est la course au pouvoir d’un être dévoré par un complexe obscur dont l’origine ne nous sera dévoilée qu’à la fin et que l’auteur a menée avec une étrange et terrifiante dextérité.
Strip-tilt
Il tira de sa poche la montre en or de l’oncle Omar. Il se mit à la tripoter distraitement. Il la remonta puis tira sur le remontoir pour la mettre à l’heure de sa montre-bracelet. Elle possédait non seulement une aiguille des heures, une aiguille des minutes et une trotteuse, mais aussi une quatrième aiguille, immobilisée à douze heures et qui était en argent au lieu d’être en or comme les autres. Il se demanda à quoi elle servait. Drôle d’héritage que cette montre. Et si l’aiguille d’argent n’était autre que la porte vers la liberté totale doublée de la complète immunité ?
Le Cherokee
1954, USA : alors qu ‘il fait sa tournée de nuit à la première neige, sur les hauts plateaux désertiques du comté de Garfield, dans l’Utah, le shérif Nick Corey découvre une voiture abandonnée. Au même moment, il voit atterrir un chasseur Sabre, sans aucune lumière. Et sans pilote. C’est le branle-bas de combat. L’armée et le FBI sont sur les dents. Quant à Corey, il se retrouve confronté à son propre passé : le tueur en série qui a assassiné ses parents et gâché sa vie réapparaît. Corey se lance à sa poursuite. Mais les cauchemars ont la dent dure… Et on peut tomber amoureux d’un agent du FBI.
La malédiction d’Edgar
« Edgar aimait le pouvoir mais il en détestait les aléas. Il aurait trouvé humiliant de devoir le remettre enjeu à intervalles réguliers devant des électeurs qui n’avaient pas le millième de sa capacité à raisonner. Et il n’admettait pas non plus que les hommes élus par ce troupeau sans éducation ni classe puissent menacer sa position qui devait être stable dans l’intérêt même du pays. Il était devenu à sa façon consul à vie. » John Edgar Hoover, à la tête du FBI pendant près d’un demi-siècle, a imposé son ombre à tous les dirigeants américains. De 1924 à 1972, les plus grands personnages de l’histoire des Etats-Unis seront traqués jusque dans leur intimité par celui qui s’est érigé en garant de la morale. Ce roman les fait revivre à travers les dialogues, les comptes rendus d’écoute et les fiches de renseignement que dévoilent sans réserve des Mémoires attribués à Clyde Tolson, adjoint mais surtout amant d’Edgar. A croire que si tous sont morts aujourd’hui, aucun ne s’appartenait vraiment de son vivant.
La source perdue
En 1944, dans un couvent près de Paris, les religieuses élèvent tant bien que mal les enfants qui leur sont confiés, des orphelins, des petits juifs qu’il faut cacher. Elles recueillent aussi leurs consœurs en déroute et des prêtres en fuite.