Le roman de la momie
Deux archéologues déchiffrent un papyrus trouvé dans le sarcophage d’une belle Égyptienne : c’est le « Roman de la Momie » (1858) de Théophile Gautier (1811-1872). L’histoire de Tahoser, princesse éprise d’un Hébreu et aimée d’un pharaon… Dans cette fresque colorée et mystérieuse comme une pyramide de la Vallée des Rois, Théophile Gautier, entre histoire et légende, a reconstitué une fascinante histoire d’amour, et l’Égypte antique telle que l’imaginèrent les romantiques, dont il fut le chef de file, avec ses fastes, ses tabous et ses passions… dans le style foisonnant qui était lkamarque de ce maître de la littérature fantastique du XIXe siècle.
La princesse de clèves
Le duc de Nemours est épris de la princesse de Clèves, qui l’aime en retour, mais est adorée de son époux. Par refus de s’abandonner à une passion coupable, la princesse commet l’irréparable : elle avoue tout au prince… L’énigme de l’amour est au coeur du roman, mais que peut-on appeler amour ? L’amour rêvé, qui porte à s’absorber en l’autre, exclut toute infidélité et ne peut concevoir sa fin même dans la mort, est bousculé par les réalités de la vie. Qu’à cet amour fou ne réponde qu’un sentiment raisonnable, il engendre le malheur. Qu’un amour réciproque ne puisse s’épanouir sans infidélité, il perd sa pureté. L’échec est inévitable… Symphonie de l’amour, La Princesse de Clèves s’achève en poème de la condition humaine. DOSSIER – Le roman et ses personnages au XVII? siècle – L’oeuvre vue par ses contemporains – Un roman de la mondanité – Le modèle du roman d’analyse – Les adaptations cinématographiques.
Les souffrances du jeune Werther
Manifeste exalté de l’impétueuse jeunesse, Les Souffrances du jeune Werther est le roman qui donna ses lettres de noblesse à Goethe. Le succès de cette œuvre parue en 1774 fut étonnant pour l’époque et le personnage de Werther devint le symbole d’une génération entière. Quête d’absolu, transcendance de l’amour, lyrisme de la douleur… il s’agit bien là d’un des plus célèbres textes fondateurs du Romantisme. Werther, perché sur le pic solitaire de la passion qu’il éprouve pour Charlotte, est en proie au vertige. L’objet de son désir n’est autre que la fiancée de son meilleur ami, mais la pureté de son âme ne saurait tolérer l’idée même d’une trahison. Goethe ne se contente pas de mettre en scène un terrible dilemme, il livre une analyse extrêmement fine des tourments intérieurs de son personnage qui finira par se donner la mort. Mais le suicide de Werther n’est pas seulement la réaction suprême à un amour impossible, il résulte également d’un terrible constat d’échec : l’humain ne peut atteindre l’absolu, la souffrance est une fatalité à laquelle aucun être sensible ne peut se soustraire. Une œuvre qui met en lumière la cruauté de l’existence, qui inflige à l’innocence son macabre cortège de désillusions. –Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot