King Suckerman
D’origine grecque, Dimitri Karras est revendeur « d’herbe » dans un quartier pauvre de Washington. Accompagné de son ami, le Noir Marcus Clay, il passe se ravitailler chez un petit caïd italien, Eddie Marchetti. Celui-ci est en pleine transaction avec un quatuor de tueurs venus de Caroline pour acheter de la cocaïne. L’entretien tourne mal. Quelques coups sont échangés avec les sudistes et en représailles, Clay empoche le paquet de dollars qu’ils avaient versés à l’Italien. Les deux parties vont désormais s’affronter et tous les coups seront permis. Sur cette trame de vengeance et de guerre mortelle (qui s’achève le 4 juillet, alors que la population fête joyeusement le bicentenaire de l’indépendance), Pelecanos reconstitue de façon efficace l’atmosphère d’un quartier de Washington avec moult détails sur la vie quotidienne des Noirs. Si les petits matchs de basket, la fumette et la soul music occupent une place importante dans leur existence, le cinéma est aussi très présent, plus particulièrement ce qu’on a appelé la « blaxploitation », cette série de films violents avec des « héros » noirs, qui débuta en 1971 avec Sweet Sweetback Baadass Song, écrit, réalisé et produit par Melvin Van Peebles. Premier volet d’une chronique sur la ville de Washington durant les années soixante-dix, King Suckerman est une reconstitution historique chaleureuse, écrite de façon béhavioriste, et qui permet de découvrir un milieu jusqu’alors bien négligé par le roman noir. On retrouve le héros du roman dans Un nommé Peter Karras, prix Cognac 2001 du roman noir étranger. –Claude Mesplède
Une balade dans la nuit
Vingt-neuf ans, athlétique, moral mais pragmatique, Spero Lucas, un ex-marine qui a combattu en Irak et travaille maintenant comme enquêteur pour un avocat à Washington DC, est le héros de cette nouvelle série. Caractéristique essentielle : sa commission, lorsqu’il réussit, est toujours de 40 %. Grâce au suivi on line des livraisons de colis, les trafiquants de drogue modernes peuvent faire livrer leur came à des adresses où les habitants sont absents dans la journée. Rien de plus pratique alors que de récupérer un colis que les services de police ont peu de chances d’avoir repéré. Parfois cependant, celui qui le récupère n’est pas celui auquel il était destiné. C’est alors qu’intervient Spero Lucas. Ici, la drogue a été volée à Anwan Hawkins, un dealer qui, de sa prison, embauche Spero. Son avocat lui en a vanté les dons d’observation et de déduction. Et il avait raison : Spero comprend vite que ce sont Tavon et Edwin, les « assistants » d’Anwan, qui ont « perdu » le colis. Mais l’ont-ils vraiment perdu ? Confronté à ce problème, Spero n’a d’autre solution que d’enquêter dans certains des milieux les plus violents de la capitale américaine.