Ce que je crois
En même temps que l’inventaire d’une vie, ce livre apporte un autoportrait de son auteur, une plaidoirie en faveur de l’homme, un réquisitoire contre un siècle qui l’avilit et le cri d’une irrépressible espérance. C’est un ouvrage que son auteur a mis bien des années à concevoir et bien des mois à écrire, et auquel il ne voudrait pas avoir à changer une virgule jusqu’à son dernier souffle.
Traduit du vent
A la source des quatre-vingts contes que réunit ce recueil, il y a cette petite phrase d’un personnage d’Andersen : Mère prétend que tout ce que tu regardes peut devenir une aventure. Elle est la définition de l’esprit d’enfance; elle est aussi celle de la poésie. Elle exprime une vérité que l’on oublie en devenant une « grande personne » et que l’on retrouve lorsqu’on s’aperçoit enfin que les grandes personnes n’existent pas…Enfant à cheveux gris (comme l’écrit ailleurs Gilbert Cesbron), nous demeurons sensibles aux charmes, aux secrets, aux terreurs de notre premier âge.
Chiens perdus sans collier
Des hommes, des femmes, animés par une vocation irrésistible, se penchent sur les pauvres gosses dont la famille est indigne et sur ceux, plus malheureux encore, qui n’ont pas de famille du tout. Le « juge d’enfants » est un personnage caractéristique et bien mal connu de notre époque.
Les innocents de Paris
Face à Paris ville de pierre, cent baraques en planches nichées dans la verdure des taillis et des potagers forment une petite cité agreste, la ville de bois. Séduisante entre toutes sous son arbre, le premier fleuri au printemps, la Cabane brille de ses multiples carreaux de couleur. A sa porte une pancarte : « N'ayez pas peur ! Chien gentil. » Cinq enfants ont annexé ce royaume. C’est là qu'ils se préparent à de joyeuses expéditions. Mais si la quête du tunnel secret ou la poursuite du photographe se soldent par de curieuses leçons d'histoire, la bande provoque le Destin le jour où elle décide une offensive contre le Parc Monceau. Le temps d'un printemps, la magie des Innocents déploie toutes ses ressources dans le cadre du Paris de 1925 qui avait encore un octroi à ses portes et des jardins sur ses fortifications – et donne naissance à ce charmant et pathétique roman sur l'enfance couronné en 1944 par le Prix de la Guilde du Livre de Lausanne.
Notre prison est un royaume
François, Pascal, Hardrier, Fauchier-Delmas, tels sont les quatre mousquetaires qui règnent sur la part de rêves et de détresses secrètement entretenue dans le monde clos d’un lycée parisien. Parce que Pascal s’est donné la mort, le chahut quotidien prend pour les trois camarades l’allure d’une enquête à la fois dérisoire et pathétique. Sous le jeu des plaisanteries d’écoliers, de généreuses illusions se dissipent et les exploits saugrenus des lycéens en révolte se teintent de mélancolie. Quand François découvrira la réponse à sa question « pourquoi Pascal s’est-il suicidé ? » il tournera la page de l’insouciance et de la frivolité poétiques. Dans une fresque, souvent haute en couleur, Cesbron évoque avec la verve d’un véritable conteur les anecdotes émouvantes ou cocasses qui forment la vie d’un lycée. Élèves turbulents, professeurs graves et ridicules, autorités solennelles et méprisées composent un monde qui possède ses propres lois et s’érige aux frontières du merveilleux et du sordide.
Ce siècle appelle au secours
On connaît le grand romancier qu’est Gilbert Cesbron. Mais on connaît moins, et c’est injuste, son talent d’essayiste que nous pouvons découvrir dans ce volume. Frémissant de sensibilité généreuse, Ce siècle appelle au secours nous dépeint quelques ‘ hommes qui, par leur humanité ou leur foi, ont retenu l’attention de l’auteur. II nous entraîne aussi à la suite d’un Anglais dont les réflexions tantôt cocasses tantôt féroces stigmatisent les lâchetés de notre civilisation. Enfin, dans la dernière partie de cet ouvrage, « Qui se souvient de Babylone», Gilbert Cesbron porte son regard aigu sur ce que fut notre pays après la tourmente de 1940.
C’est Mozart qu’on assassine
Martin a sept ans, l’âge où l’amour de ses parents devrait guider ses premiers pas dans l’apprentissage de la violence et de l’injustice du monde. C’est au contraire l’instant où la fin de leur union va faire basculer son univers dans les histoires sordides des adultes, va briser en lui toutes les qualités de l’enfance, sa pureté, son génie propre. Gilbert Cesbron trouve ici ses accents les plus bouleversants pour analyser le drame de cet enfant, ce « Mozart assassiné », qui voit peu à peu s’effondrer autour de lui toutes les valeurs d’amour et de droiture qu’il avait jusqu’alors connues. Mais, dans ce siècle de violence, d’égoïsme et d’impureté, le chemin de croix de Martin n’est-il pas celui de la majorité des enfants d’aujourd’hui ?