Les jours heureux
« Edouard Vian et Laure Brankovic ont formé puis déformé pendant trente ans le couple le plus terrible et le plus célèbre du cinéma européen. Ils se sont mariés trois mois avant ma naissance. Ils ont divorcé quand j’avais un an. Se sont remariés quand j’en avais cinq et se sont à nouveau séparés pour mes quinze ans. Ils ont signé leur dernier divorce la veille de mes vingt-cinq ans. Entre temps ils ont fait une trentaine de film ensemble et un seul enfant : moi. A eux deux ils ont créé une sorte de légende, lui à la réalisation, elle au scénario. Moi… c’est une autre histoire. » Oscar, un jeune homme talentueux tente d’échapper à l’amour écrasant de ses parents, couple infernal et merveilleux qui ne sait vivre que dans l’urgence et la passion. Les tenir à distance est pour lui la meilleure manière de les aimer, jusqu’à ce matin de février où, dans le bureau glacial d’un hôpital, il apprend que sa mère est condamnée. Un secret qu’elle tient farouchement à garder. Naît alors en Oscar une idée absurde et obsédante : inciter ses parents à se retrouver une dernière fois, avec l’espoir secret que sa mère en sera sauvée. La difficulté ? Edouard Vian s’affiche depuis deux ans avec Natalya, une jeune franco-russe, influenceuse dans le milieu de la mode. Si, au départ, Oscar a le plus grand mal à supporter cette évaporée, Natalya va se révéler beaucoup plus complexe qu’il ne l’imaginait. Ainsi commence une ronde, entre Fitzgerald et Schnitzler, où ces héros fantasques et attachants jouent, se cachent, s’aiment, des marches de Cannes aux studios hollywoodiens, de Paris à New York et de la Grèce au Mexique, avant d’être percutés par les secousses de la grande histoire qui font peu à peu basculer le monde dans une ère nouvelle. A leur côté, dans les rues de Paris, sur un plateau de tournage, ou au sommet des Alpes, des amis, des amants, des femmes venues du passé. Mais aussi des disparus, des êtres de cruauté, et bien des énigmes. Tout mot est réplique. Tout personnage porte un masque. Connaître est impossible sans se départir d’un secret. Et tous aiment la vie, imparfaite mais follement vécue. Un talent romanesque magnifique et tendre, qui voit Oscar grandir, se débattre, oser, écrire, dissimuler avant de comprendre enfin ce qui l’affranchira de ses démons.
L’or de Sparte
En 1800, alors qu’il traverse les Alpes enneigées avec son armée, Napoléon Bonaparte fait une découverte aussi fabuleuse qu’inattendue. Dans l’incapacité de transporter ce trésor caché et afin de le léguer en héritage à ses héritiers, il invente, avec l’aide de son plus fidèle officier et plus vieil ami, une énigme qui, une fois résolue, mènera jusqu’au trésor. Mais à la mort de l’empereur, les indices soigneusement disséminés disparaissent, et l’or de Sparte semble perdu à jamais. Remi et Sam Fargo explorent les marais du Maryland lorsqu’ils découvrent, échoué dans un bras mort de la rivière, un sous-marin allemand datant de la Seconde Guerre mondiale. Se trouve à l’intérieur une bouteille de vin de la cave perdue de Napoléon. Intrigués par cette découverte, et plus encore par les étranges symboles qui ornent l’étiquette, ils se lancent à la recherche des bouteilles manquantes. Mais Haedon Bondarouk, millionnaire russe d’origine perse, est lui aussi prêt à tout pour mettre les mains sur ce fabuleux trésor, qui pourrait bien en cacher un autre…
La fosse du diable
Au large des Açores, un cargo japonais est attaqué par des pirates. Lorsque l’équipe de la NUMA arrive sur place, le gang prend la fuite en sabordant le navire, et leur canot explose en route. Qui étaient ces hommes, et pourquoi ont-ils attaqué ce bateau et massacré l’équipage ? Auparavant, à Genève, un brillant scientifique qui travaillait sur l’accélérateur de particules avait été enlevé pour servir les sombres projets d’un dictateur africain avide de pouvoir. Kurt Austin et ses acolytes devront tout mettre en œuvre pour déjouer une terrible machination qui menace l’équilibre du monde, sans perdre de vue les scientifiques venus étudier sur l’île un mystérieux phénomène magnétique, et une séduisante Russe en mission pour son pays…
Vent mortel
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais lancèrent deux de leurs derniers sous-marins vers la côte Ouest des États-Unis, avec à leur bord des capsules contenant un redoutable virus. leur objectif : déchaîner l’enfer. Un homme, informé de cette mission ultra-secrète, sait qu’aucun des deux sous-marins n’atteignit son but. Cependant il croit connaître l’endroit où ils reposent encore, et conçoit un plan démoniaque pour utiliser leur cargaison – un plan qui pourrait remodeler entièrement l’Amérique, et peut être le monde. Mais le clan Pitt se trouve sur son chemin. C’est la première fois que Dirk Pitt, nouveau directeur de la NUMA, fait équipe avec ses enfants, Summer, biologiste océanographe, et Dirk, architecte naval. C’est aussi la première fois qu’il affronte le diable en personne…
Odyssée
Au large des Caraïbes, une étrange boue rouge s’étale au fond de l’océan, décimant la faune et la flore. Dans un laboratoire sous-marin, la fille et le fils de Dirk Pitt, Summer et Dirk Jr, étudient ce phénomène inquiétant. Au cours d’une exploration, Summer tombe sur un objet insolite : un authentique vase celte, remontant à quelque 3000 ans. En poursuivant leurs recherches dans les profondeurs marines, les deux jeunes gens découvrent ce qui semble être un palais celte. Les Celtes auraient-ils été les premiers à mettre le pied sur le Nouveau Monde ? Le clan Pitt réuni mène l’enquête…
La Horde
Au beau milieu de l’océan Indien, un navire de recherches de la Numa prélève des échantillons au soleil couchant lorsqu’un membre de l’équipage distingue une tache sombre à la surface des flots. Ce qu’il prend d’abord pour une nappe de pétrole se révèle être une horde de particules noires, qui dévorent le bateau, tuant tout le monde à bord tandis que le bâtiment s’embrase. Quelques heures plus tard, Kurt Austin et Joe Zavala sont en route pour les Maldives. Ce qu’ils vont découvrir sur la carcasse encore fumante du navire va les mener tout droit à un projet diabolique visant à contrôler le climat. Des millions de vies sont en jeu, et les premiers signes apparaissent déjà. Cette terrible machination serait-elle liée à la disparition en mer du John Bury, assailli par les Japonais en pleine Seconde Guerre mondiale ?
Pierre sacrée
Protéger l’émir du Qatar pendant le Sommet pour la Paix des pays arabes à Reykjavik : la mission s’annonce plutôt tranquille pour les agents secrets de la Corporation. Mais l’interception d’un message annonçant la découverte d’une météorite sans doute dangereuse change la donne. Cette mystérieuse pierre noire attise autant les convoitises des terroristes islamistes que celles d’un puissant industriel américain. Des États-Unis à l’Arabie Saoudite, en passant par Londres, l’Écosse, Israël et le Groenland, les hommes de la Corporation vont devoir affronter le spectre du terrorisme sous toutes ses formes, des plus terrifiantes aux plus inattendues, afin de sauver des millions de vies humaines et d’empêcher la destruction de deux villes emblématiques…
Méduse bleue
1848, dans l’océan Pacifique. L’équipage du Princess commandé par le capitaine Horatio Dobbs est atteint par une maladie après avoir fait escale à Pohnpei. Sur une île inconnue, un médecin indigène les sauve de la mort. De nos jours, dans les îles de Micronésie, un laboratoire sous-marin, financé dans le plus grand secret par le gouvernement américain, disparaît. Il effectuait des recherches sur la « méduse bleue », une espèce rare. Au même moment, au large des Bermudes, une bathysphère est attaquée et immobilisée à plus de cinq cents mètres de profondeur… Kurt Austin engage l’équipe de la Numa. Il suspecte un lien avec une puissante organisation de criminels chinois qui mène des expériences médicales et aurait découvert un nouveau virus. Kurt Austin et Joe Zavala vont devoir tenter le tout pour le tout pour sauver non seulement leur vie mais celle de millions de personnes…
Mort blanche
L’équipage d’un groupe de protection de l’environnement aux idées plutôt radicales, qui tentait de mettre fin au massacre des baleines au large des îles Féroé, a sombré corps et biens dans des circonstances mystérieuses. Appelé à la rescousse, Kurt Austin, explorateur, chef des opérations spéciales de la NUMA, est loin de se douter que cette périlleuse mission va l’entraîner dans de plus sinistres abîmes encore… Que s’est-il vraiment passé entre le groupe écologiste et les barbares tueurs de cétacés ? Y a-t-il un lien avec la gigantesque usine avoisinante, aussi impénétrable qu’une forteresse ? Et pourquoi, à peine a-t-il planté ses harpons dans cet infernal engrenage, Kurt Austin est-il victime d’une tentative d’assassinat ? Traduit de l’américain par Jean Rosenthal.
L’enfant halluciné
Peintre et romancier, René-Jean Clot s’est servi de sa double expérience pour composer l’émouvant personnage de Jean Bressy, adolescent « retardé » comme on dit à la campagne, qui vit d’art et d’amour exclusivement. L’amour, c’est celui, passionné, jaloux, que Jean voue à sa mère, « l’hirondelle », jeune veuve, belle, chaste et pauvre. L’art, c’est la peinture, vers laquelle le porte cet élan irrépressible qu’on appelle la vocation, et qu’il étudie sous la férule d’un génie atrabilaire et méconnu, Ravot. C’était fatal, la mère et le maître se rencontrent un jour, et cette jonction de ses deux univers bouleverse d’abord le jeune homme. Mais, paradoxalement, le choc se révélera salutaire : il permettra à Jean de rompre le cordon ombilical qui le lie à « l’hirondelle », en même temps qu’il le poussera à se détacher de Ravot pour conquérir son autonomie artistique. L’enfant promis à l’asile par les médecins est devenu un adulte équilibré.
Toujours plus !
Au nom de l’égalité, les 54 millions de Français se proclament tous défavorisés et réclament plus d’argent mais aussi plus de droits, d’avantages, de loisirs et de garanties. « Toujours plus ! » Au terme d’une enquête sans précédent, François de Closets dresse le nouveau palmarès des inégalités révélant les Français qui jouissent des plus hauts revenus, mais également ceux qui bénéficient de la sécurité de l’emploi, des rentes de situation, des privilèges fiscaux, des positions de monopole, du travail agréable, du temps libre, des protections renforcées, des promotions assurées, des avantages en nature, des statuts confortables et des primes généreuses. Ainsi est mise en évidence l’existence d’une France à l’abri de la crise, une véritable « privilégiature » qui englobe tout à la fois riches héritiers, opulents notaires, gros céréaliers et, plus modestes, les salariés des banques, d’E.D.F. ou des grandes entreprises. A l’opposé de ces puissantes corporations se trouve la France faible et inorganisée, celle des petits patrons, des ouvriers, des travailleurs précaires ou sans emplois. Ahurissant contraste ! Un siècle de progrès social sépare le personnel douillettement installé dans les caisses d’épargne ou au {Journal officiel} et les travailleurs misérables du nettoyage ou de l’habillement. Preuves à l’appui, chiffres en main, c’est la coupure en deux de notre société qui est ici dénoncée. Au-delà du simple constat, Toujours plus ! pose les nouvelles règles du jeu entre les Français, celles qu’aucun gouvernement n’a encore eu le courage d’énoncer. En conclusion l’auteur propose une « société à la carte » qui, rejetant les guerres de religion, permettrait à chacun de choisir son destin.
Thérèse desqueyroux
Pour éviter le scandale et protéger les intérêts de leur fille, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d’empoisonner, dépose de telle sorte qu’elle bénéficie d’un non-lieu. Enfermée dans la chambre, Thérèse tombe dans une prostration si complète que son mari, effrayé, ne sait plus quelle décision prendre. Doit-il lui rendre sa liberté ? Dans ce livre envoûtant, François Mauriac a réussi un portrait de criminelle fascinant.
L’islam contre l’islam
Rien ne serait plus périlleux, aujourd’hui, que de décrypter les tumultes qu secouent le monde arabe par le prisme de l’opposition entre démocratie et dictature. Ce sont là des catégories qui, sans être dépourvues de pertinence, ne rendent pas compte d’une réalité fondamentale : l’antagonisme immémorial des sunnites et des chiites. C’est pourquoi, dans cet ouvrage, Antoine Sfeir a choisi de remonter aux sources historiques et théologiques de cette guerre de «l’islam contre l’islam», afin d’en mieux saisir les implications géopolitiques. De l’Iran à l’Egypte, du Qatar à la Syrie, du Maghreb à «l’Orient compliqué» ? et, surtout, du prophète Mahomet aux luttes de succession ouvertes par sa mort ?, il brosse une freque magistrale du monde arabe tel qu’il est, de ses «printemps» à ses éventuels automnes. Une exploration minutieuse et pédagogique qui, en brassant un immense passé, éclaire singulièrement notre présent.
Là-haut
Qui est Henri Lanvern ? Peut-être faudrait-il dire : qui était Lanvern… Car depuis ce soir de juin 78, où, lors du tournage d’un film qu’il devait signer, le cinéaste a annoncé à son équipe qu’il partait le lendemain vers le Laos chercher un ami de longue date, ancien d’Indochine comme lui, nul ne l’a revu, n’a recueilli le moindre écho de sa vie. Au devant de qui, au juste, se portait Lanvern ? De son frère d’armes Cao Ba Ky. Mais dans quelles circonstances, quelles conditions – et pourquoi ce silence? S’agirait il d’un meurtre longuement prémédité ou d’un kidnapping des nouveaux maîtres du Vietnam ?. Ou encore – à l’inverse – d’une fuite? Autant de questions qui jalonnent une recherche singulièrement chargée d’ombres et de brumes. Mais c’est une femme qui mène l’enquête et ce que femme veut… L’un après l’autre, le producteur, le colonel du S.D.E.G.E., le monteur, le prêtre breton qui a connu et` confessé Lanvern enfant finiront par livrer leur part de vérité de cette histoire dont la clé fondamentale, bien avant la découverte finale, pourrait avoir pour définition cette observation simple et superbe : « Un seul type bien, vraiment bien, et ça change tout. – Un seul! Une histoire haletante parfois énigmatique, parfois bouleversante, et constamment prenante par le poids de vérité humaine qu’elle impose dans le parcours de ce labyrinthe.
Avant le Big Bang
Que se passait-il » avant le Big Bang » ? Et à quoi ressemblaient l’espace et le temps avant que tout ne commence ? Depuis le début du XXe, siècle les théoriciens de Planck à Einstein ou Hawking n’en finissent pas d’affiner ces questions, et leurs éventuelles réponses. C’est ce grand roman de l’origine absolue qu’Igor et Grichka Bogdanov ont entrepris d’explorer à leur tour, dans ce livre savant et sereinement pédagogique. Pour la première fois, ils esquissent même, à partir des découvertes les plus récentes, et en se fondant sur une recherche originale, plusieurs hypothèses promises à un grand retentissement : l’univers d’avant le Big Bang était-il – déjà ? un réseau complexe d’informations ? Et n’y aurait-il pas, à l’origine de cet univers, un » code cosmologique » comme il existe, pour le vivant, un code génétique ?
L’âme est un vaste pays
Tout écrivain qui tient un journal avec l’intention de le publier un jour peut souscrire à cette profession de foi : Je jette ces pages à la face des gens timides, secrets, respectables et je leur dis : tenez, c’est moi – et je vous défie d’en faire autant, je vous défie de braquer le projecteur de la connaissance de soi-même sur les coins les plus secrets de votre vie et d’inviter alors quiconque à y jeter les yeux. » Sans pudeur, sans pitié et sans complaisance Roland Jaccard relève le défi du journal intime, pages livrées sans retouche dans leur crudité et leur brutalité. Les dragues et les angoisses dessinent le portrait d’un séducteur désabusé, léger jusqu’au désespoir, d’un esthète cynique promenant son ennui de dîners en cinémas, mais surtout d’un homme qui contemple avec lucidité le spectacle de son époque. »
L’ami
Louis Nucera laisse ici aller sa mémoire pour arracher des images d’un homme qui fut son ami et qui, par ce livre, plus que jamais est son ami. Il n’y a pas là d’invention, d’imagination. On attend de l’auteur de l’Obstiné et du Greffier quelque chose de rare, de violent : le go-t amer, mêlé de la vie des êtres.Frank, le disparu, est tantôt au centre du récit, tantôt derrière, tantôt, enfin, à l’extrémité d’un moment. Il est présent sans être vu de façon traditionnelle, car il est à peine décrit. Et ce qui compte en vérité, c’est l’indicible qui fait un être, ce n’est pas sa défroque.Un homme est mort, un écrivain se souvient. Mais l’écrivain ne pare pas le disparu pour on ne sait quelle éternité. Il l’évoque avec colère, avec rage, avec humour aussi et avec cette tendresse qui n’appartient qu’aux amitiés d’hommes.Tout Nucera est là, implacable, avec ce qui pourrait nier l’autre, qui seul compte ici. Et tout ce que Frank et Nucera ont aimé et haï ensemble est évoqué. Chaleur, sourde violence – et cette mer de regrets, ces cris vers le noir, cette montée contre l’absurde mort. Mais aussi un rire fraternel qui la combat. La façon dont nous parlons de la mort des autres nous juge aussi s-rement que notre façon d’affronter notre propre mort.Nucera a écrit l’Obstiné et le Greffier d’après vivre, sans imaginer, inventer, arranger. Il rencontre ici un des plus grands sujets qui s’imposent un jour ou l’autre à tout écrivain digne de ce nom. Il l’aborde à sa manière, qui n’est pas d’essayer d’apprivoiser la mort. Il cherche simplement, avec une patience tendue, à rendre inoubliable une présence, le son d’une voix, des souvenirs mêlés de jeunesse et de soleil – Nice est là, en arrière-plan, comme elle était présente dans l’Obstiné – et ces secrets enfin qui sont entre deux hommes, intransmissibles.Le tombeau de Frank n’est plus seulement dans le coeur de Louis Nucera. Si les hommes ne sont pas très forts contre le monde et s’ils ne durent guère, il leur arrive de rencontrer un ami. Et leur vie alors n’est pas seulement une vie anonyme mais cette pierre dure, cet être secret : un livre.Gilbert Sigaux.
Le Diable au corps
Le premier roman d’un écrivain mort à vingt ans et l’un des plus beaux rôles de Gérard Philipe. En 1918, un lycéen, François (prénom uniquement usité dans le film), s’éprend d’une jeune femme, Marthe, dont le fiancé, Jacques, est au front. L’amour fou, absolu, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés. Mais aussi, très vite, l’anxiété, la cruauté inconsciente, l’impossibilité pour un enfant de vivre une aventure d’homme. La guerre finit et ses « quatre ans de grandes vacances », Marthe meurt en mettant au monde l’enfant qu’elle a eu de François et qui sera la « seule de raison de vivre » de Jacques. » En voyant ce veuf si digne, je compris que l’ordre, à la longue, se met de lui-même autour des choses. Ne venais-je pas d’apprendre que Marthe était morte en m’appelant, et que mon fils aurait une existence raisonnable? »
L’euphorie perpétuelle
Un nouveau stupéfiant collectif envahit les sociétés occidentales : le culte du bonheur. Soyez heureux ! Terrible commandement auquel il est d’autant plus difficile de se soustraire qu’il prétend faire notre bien. Comment savoir si l’on est heureux ? Et que répondre à ceux qui avouent piteusement : je n’y arrive pas ? Faut-il les renvoyer à ces thérapies du bien-être, tels le bouddhisme, le consumérisme et autres techniques de la félicité ? Qu’en est-il de notre rapport à la douleur dans un monde où le sexe et la santé sont devenus nos despotes ? J’appelle devoir de bonheur cette idéologie qui pousse à tout évaluer sous l’angle du plaisir et du désagrément, cette assignation à l’euphorie qui rejette dans l’opprobre ou le malaise ceux qui n’y souscrivent pas. Perversion de la plus belle idée qui soit : la possibilité accordée à chacun de maîtriser son destin et d’améliorer son existence. C’est alors le malheur et la souffrance qui sont mis hors la loi, au risque, à force d’être passés sous silence, de resurgir où on ne les attendait pas. Notre époque raconte une étrange fable : celle d’une société vouée à l’hédonisme, à laquelle tout devient irritation et supplice. Comment la croyance subversive des Lumières, qui offrent aux hommes ce droit au bonheur jusqu’alors réservé au paradis des chrétiens, a-t-elle pu se transformer en dogme ? Telle est l’aventure que nous retraçons ici.
Le pays du lieutenant Schreiber
Je n’aurais jamais imaginé un destin aussi ouvert sur le sens de la vie. Une existence où se sont incarnés le courage et l’instinct de la mort, l’intense volupté d’être et la douleur, la révolte et le détachement. J’ai découvert un homme qui avait vécu à l’encontre de la haine, aimé au milieu de la pire sauvagerie des guerres, un soldat qui avait su pardonner mais n’avait rien oublié. Son combat rendait leur vraie densité aux mots qu’on n’osait plus prononcer : héroïsme, sacrifice, honneur, patrie… J’ai appris aussi à quel point, dans le monde d’aujourd’hui, cette voix française pouvait être censurée, étouffée. Ce livre n’a d’autre but que d’aider la parole du lieutenant Schreiber à vaincre l’oubli.
La machine infernale
La Machine infernale (1934) est adaptation, très libre, de l’histoire d’Oedipe qui, selon l’oracle de Delphes, devait tuer son père et épouser sa mère. Cocteau fait subir à la tragédie de Sophocle un traitement tout à fait personnel à base de surréalisme, d’ironie et d’anachronismes volontaires. Il marie la poésie à ce drame austère de la fatalité et rénove, de manière éclatante, un mythe, avec tous les dons du virtuose.
L’impétueux
Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy est élu à la présidence de la République française. Pourtant, il parlera de ce jour comme du « plus triste de sa vie ». Ce n’est pas le poids des responsabilités à venir qui assaille et inquiète le nouveau Président, mais le désastre de sa vie privée. Partant de cette douleur originelle, Catherine Nay recompose toute l’histoire du quinquennat sarkozyste : de ses audaces à ses échecs, du bling-bling à la crise financière, de l’homme-orchestre des sommets européens au chef de guerre. Anecdotes, coulisses, secrets d’État alternent ici avec l’analyse – parfois empathique, parfois sévère – de ce que furent les grandes ambitions d’un règne perturbé par le désordre du monde.
Boy
Lorsque, à la suite d’un accident, Gilles perd la mémoire, il lui faut tout réapprendre, redécouvrir sa vie. Sa femme Lisa lui raconte leur intimité, son charme fou, leur complicité. Mais chacun doute peu à peu de l’autre et le marivaudage prend peu à peu l’allure d’un affrontement sans merci. « Voilà la vie conjugale, une association de tueurs qui s’en prennent aux autres avant de s’en prendre à eux, un long chemin vers la mort qui laisse des cadavres sur la route. Lorsque vous voyez une femme et un homme devant le maire, demandez-vous lequel des deux sera l’assassin. »
Les Jeudis de Charles et de Lula
Charles et Lula furent amants, autrefois, et ils ne le sont plus… Une complicité profonde, tenace, miraculeuse, les lie toujours l’un à l’autre ; comme s’ils n’avaient pas encore échangé tous les mots, tous les sentiments, toutes les idées qui tissent leur longue intimité… Ce vieux couple, cet ancien couple, décide donc, à l’initiative de Lula au début, de se retrouver de temps à autre, juste pour parler. Pour se dire tout ce qui, entre eux, n’a pas encore été dit… Ils se rencontrent alors, en général le jeudi. De quoi parlent-ils ? Des hommes, des femmes, de l’amour, de l’histoire, de la vérité, du mensonge. Le passé, leur passé, fait parfois retour dans leur conversation. Avec son lot de malentendus et d’espérances. Que sont-ils devenus ? Est-ce que le crépuscule de leur vie aura tenu les promesses de l’aube ?
Contes de la folie ordinaire
C’est le moment de s’embarquer dans le bateau ivre de Bukowski, l’écrivain poète, né Allemand, citoyen américain par adoption des rues et des bars, témoin des clameurs urbaines. Virons donc du côté d’une folie ordinaire, celle qui sommeille en chaque individu, celle qui vous prend aux tripes un beau matin et fait du corps une marionnette dont on tire les fils, celle qui s’immisce, reptilienne et ne se tait qu’à la mort. Bukowski délivre aux lecteurs qui veulent bien le suivre dans sa démarche, les contes quelques peu exubérants de cette lente conquête de la déchéance. D’abord abrupte, trash, la folie se coule peu à peu dans la vie et se fait plus mature. Elle gagne en âge et arrondit les angles, estompe sa vulgarité, s’intériorise, pour finir par adopter le corps physique qu’elle habite. Sexe, alcool, et courses de chevaux sont son lot quotidien: Bukowski parle de Bukowski ; ou plutôt de son double, son extension littéraire au prénom poussif : Hank. Le barfly jubile de son petit tour d’auto-parodie. Il en rajoute avec quelques portraits taillés serrés: des ouvriers alcooliques, des jeunes auteurs déjà accomplis dont l’œuvre le révulse et qui lui renvoient l’image insupportable de son parcours d’écrivain à succès. Car Bukoswki vomit à la face de ses contemporains. Il vomit aussi ses pages, et vous somme de prendre son parti ou de le fustiger. Certes, l’auteur ne laisse pas indifférent, à la première lecture assurément à la seconde, on se surprend à trouver les limites de ce trash qui apparaît finalement presque désuet.
Et pourtant, cette thématique poursuit sa route, se charge d’une iconographie nouvelle, s’enrichit, s’épanouit, se modèle à l’image du monde moderne. Le trash est clean… il suffit de regarder du côté de la bande d’Irvine Welsh. Changement d’époque, mais même folie. Bukowski a fait des petits! Guillaume Folliero
Trop bien élevé
Ce que je voudrais ici, c’est décrire les premières années d’un enfant trop éduqué, et, à travers lui, si je le puis, les sentiments, les mentalités, les rites qui dominaient encore une part de la bourgeoisie quand vint la guerre de 1939. Je voudrais tâcher de retrouver ceux que j’ai connus, aimés, et chez eux, toute la peine qu’ils se donnaient pour fabriquer des enfants très solitaires et parfaitement bien élevés. Excusez-moi, oui, excusez-moi si je suis là, car je vous gêne. Si vous m’avez bousculé, c’est que je n’aurais pas dû me trouver sur votre chemin. Si vous êtes de mauvaise humeur, je dois y être pour quelque chose. Comment vivre, marcher, respirer sans déranger? Frapper avant d’entrer, s’effacer dans les portes, sourire, toujours sourire. Il ne suffira pas d’une vie entière pour se faire pardonner d’exister.
L’île sous la mer
1770, Saint-Domingue. Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans lorsqu’elle est vendue comme esclave à Toulouse Valmorain, jeune français tout juste débarqué pour prendre la succession de son père, propriétaire terrien mort de syphilis. Zarité va découvrir la plantation, avec ses champs de canne à sucre et les esclaves courbés sous le soleil de plomb, la violence des maîtres, le refuge du vaudou. Et le désir de liberté. Car entre soldats, courtisanes mulâtres, pirates et maîtres blancs, souffle le vent de la révolte. Lorsque Valmorain, réchappé de l’insurrection grâce au courage et à la détermination de son esclave, parvient à embarquer pour La Nouvelle-Orléans, Tété doit le suivre. Mais la lutte pour la dignité et l’émancipation ne peut être arrêtée… Aventure, exotisme, magie, L’île sous la mer est un magnifique portrait de femme, une histoire d’amour et fresque historique, qui entraîne le lecteur de Saint-Domingue à la Louisiane, des plantations de canne à sucre aux maisons de jeux de la Nouvelle-Orléans, des demeures de maîtres aux bordels de mulâtresses. Une magnifique ode à la liberté, un hommage à la première révolution des esclaves de l’histoire.
Antipathies
Antipathies est un livre d’humeur de Gérard Miller, un ouvrage de parti-pris, vif et polémique, sur les sujets qui l’agacent, l’inquiètent, voire l’indignent. Constatant qu’il existe dans la société française un vaste ensemble d’opinions marécageuses, de mensonges, d’approximations, de niaiseries et de méchancetés, l’auteur s’amuse à démonter quelques unes de ces idées reçues qui ne consacrent souvent qu’un seul dieu, le bon sens, et qu’encouragent comme de bien entendu les pouvoirs en place. Dans une succession de petits chapitres enlevés, Antipathies met en scène avec humour les exaspérations, les allergies et autres répulsions d’un psychanalyste que sa propre cure a apaisé, mais pas assagi, et qui continue d’être agité par les deux sentiments qui, depuis l’enfance, ne l’ont pas quitté : l’indignation et la colère. Gérard Miller envoie ses flèches sur pas moins de 123 cibles, parmi lesquelles : Eric Zemmour, la Française des jeux, Charles de Gaulle, les hommes au volant, les perroquets de Le Pen, le culte de l’évaluation, les discours anti-Roms, le crédit, Jean-Jacques Bourdin, la pérennité des proverbes, le réalisme patronal, Brice Hortefeux, les tatouages, le grand public, le travail le dimanche, les ennemis de la psychanalyse, Frédéric Taddéi, la médecine américaine, Valeurs actuelles ou Laurent Gerra. Antipathies est suivi de L’homme qui excita l’antipathie de Freud, un récit étonnant de la haine tenace que le fondateur de la psychanalyse vouait au président américain Wilson, à qui il consacra le moins connu et donc le moins lu de ses livres, Portrait psychologique d’un président. Comme quoi il n’y a aucune raison d’imaginer que les psychanalystes, pour exercer leur métier, doivent être des poissons froids, cachant leurs opinions et dissimulant leurs aversions !
La vallée des roses
La Vallée des roses est l’histoire d’une ambition folle qui réussira, d’une ascension qui n’avait pas une chance sur un million de se réaliser, celle d’une fleur, d’une beauté à la grâce incarnée : une jeune fille qui a nom Yi. Yi, qui caresse un rêve inouï : devenir la femme de l’Empereur régnant et, en le subjuguant, régner sur la Chine aux 500 millions de sujets. On voudrait tout citer, tout raconter. D’abord Hieng-Fong, le Soleil Impérial, le souverain auquel Yi rêve de s’unir, « … dégénéré, ivrogne et débauché, une raclure, un être sans foi ni loi… » On voudrait dire aussi la Cité Violette de Pékin, que gardent des régiments de castrats… Et encore le Concours du Concubinat où gardée par le Grand Eunuque et le Grand Surveillant, la Mère du Ciel (mère de l’Empereur), choisira parmi cent filles dénichées d’un bout à l’autre de la Chine, les trente qui seront les concubines de son fils, formeront le Harem Impérial et tenteront de séduire l’implacable pédéraste… Comment passer sous silence la scène où Yi séduit Héros Coupé, l’Eunuque Grand Surveillant. On aimerait raconter encore Yi Concubine Impériale, son ascension jour après jour. Comment devenue Impératrice Tseu-hi, Souveraine Absolue, elle empoisonne l’Empereur, cependant que les Barbares, c’est-à-dire les Blancs (Français et Anglais), sont aux portes de Pékin, au terme d’une marche qui fournit les pages d’horreur les plus hallucinées, les plus chargées de mort et de sang que l’on ait jamais écrites. Ce roman de moeurs est un fantastique roman d’aventures qui à chaque page confronte le lecteur à la réalité la moins vraisemblable et, génie de l’auteur, à la gorge, gonfle et magnifie le style de Bodard – qui n’était jamais allé aussi loin dans la description comme fascinée, et toujours méticuleuse, de l’horreur ou de l’insolite.
La grève
Tout débute par une grève de journaliers agricoles dans la région de Jerez à l’époque des vendanges. La garde civile incarcère et torture « pour l’exemple » quelques grévistes. L’un d’entre eux, le jeune Antonio, meurt de ses blessures. Don Alberto se chargera de maquiller en mort naturelle le meurtre d’Antonio. Notaires absents, médecins complices, témoins aveugles, magistrats sourds …Nul n’a rien vu…. Gouverneur opportuniste, maire corrompu, bureaucrates des syndicats phalangistes, médecins marrons, Gitanes graciles, boutiquiers et pêcheurs, journaliers et gardes civils. Toute une société espagnole d’aujourd’hui défile dans une suite d’instantanés pris sur le vif. « La Grève ». Témoignage d’une combattante de la justice!
Comme si de rien n’était
Marie Cardinal impose ici un procédé littéraire qui épouse – et traduit – avec brio l’ère du zapping. Sans rien perdre de son acuité visuelle ni de son extrême sensibilité, ce roman mêle, en finesse, petites vies et grands destins, recettes de cuisinese et confidences, parlotes et discours, au rythime endiablé d’un vidéo-clip. De courtes scènes en instantanés, c’est toute une époque qui défile : celle de Mimi et Solnge, mais aussi celle des Ceaucescu. Les amours meurent, un mur tombe ; l’automne vient, un cimetière est profané. Année 90 : des histoires dans l’Histoire. Toutes passionnantes.
Les grands désordres
Pourquoi Elsa Labbé a-t-elle, soudain, choisi de raconter sa vie à un inconnu ? Que s’est-il donc passé dans son existence quotidienne, dans sa mémoire, pour qu’elle éprouve ainsi le besoin d’en bouleverser l’équilibre? Tout semblait pourtant en paix, dans le destin de cette femme de quarante-huit ans: son métier de psychologue la passionne; elle adore sa fille; elle ne doute pas, de surcroît, que le savoir puisse résoudre la plupart des désarrois qui risquent, à l’occasion, de tourmenter l’ordre d’une vie. Elsa va découvrir; à la fin d’un été, que sa fille se drogue, qu’elle est presque perdue – mais est-ce la véritable raison de son trouble? On pourrait aussi penser que cette femme, solidement installée dans ses certitudes, n’est pas de celles qui s’effondrent par hasard – mais c’est cela qui va, d’un seul coup, la surprendre. Bientôt, Elsa sera précipitée contre elle-même, contre un passé négligé et qui, sans prévenir, se venge. Dépression ? Mélancolie ? Dans ces cas-là, il vaut mieux regarder l’illusion en face, se battre contre soi, en pleine nuit. Dans cette aventure, Elsa rencontrera des complices et des fantômes. Elle apprendra que la passion et l’émotion ne se laissent jamais soumettre. Elle apprendra, surtout, qu’il faut parfois consentir à leurs débordements, à leurs grands désordres, afin de s’accepter, dans la douleur des renaissances, telle qu’on est.
La porte au fond
De médecine contre mon père, il n’y avait qu’une. Le moyen était mon seul problème. Une piqûre avec de l’air dans la seringue – mais je ne sais pas faire des piqûres. La sarbacane avec fléchettes au curare – où est le curare ? La mort-aux-rats – c’est long, et ils se font tous prendre. Etouffage sous oreiller – pas encore assez de muscles. Le chandelier de bronze – faudrait que je monte sur une chaise et ça gâterait l’effet de surprise. Brûler des cierges ? – Dieu (le Père !) ne va pas m’exaucer. Action kamikaze ? Il avait un revolver, caché. Il le produisait dans les scènes de ménage, pour menacer de « se supprimer », citation. Tandis que derrière la porte je priais ardemment : « Fais-le ! oh, fais-le ! » Mais non. Jamais. Ouais. Le kamikaze c’est le seul truc vraiment sûr. Suffisait de mettre la main sur le revolver, après je ne le louperais pas. Je profiterais qu’il est tout près. Mais, il y a un os : on veut vivre, nom de Dieu ! et libre ! c’est même toute la question. Bien plus j’estimais que, dans la circonstance, c’était un devoir. La survie passe avant les sentiments. « On verra l’enfant rêveuse prise dans les noeuds multiples des pouvoirs paternels ordinaires. Se battant avec les armes de ceux qui n’en ont pas. Racontant, au passé présent futur, l’histoire de ses défaites (« Le combat a duré sept années. J’en ai perdu chaque bataille. Mais pas la guerre »). Et parvenant, au terme d’un itinéraire quelque peu délinquant, à la conclusion illuminante : « Le malheur, ce n’est pas le sexe. Le malheur c’est le Patron. »
Les Paroissiens de Palente
On n’a jamais fait cela. Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est un fait. C’est aussi le cri des premiers lecteurs de cet ouvrage. Clavel était allé plusieurs fois aux usines Lip de Palente dans l’intention de ramener, au bout de quelques semaines, une plaquette documentaire sur ce conflit, le plus grave et le plus chargé d’espérance que la France ait connu depuis longtemps. Six mois après, il nous donne une symphonie avec chœurs et orgues, romanesque, mais peut-être plus vraie que la vérité. Ou encore une sorte de cathédrale. Que les définitions approximatives de cette œuvre s’empruntent à l’architecture ou à la musique, c’est signe qu’elle n’a guère de précédent en littérature. On pourrait même penser à un film soviétique de haute époque, si la plupart des animateurs de la lutte et des principaux personnages de l’ouvrage n’étaient des militants chrétiens – auprès de qui l’auteur semble s’être enrichi. Et le peuple est là, lui aussi, non dans son anonymat, mais dans son âme commune et ses personnalités particulières, que la lutte révèle et qui en retour la nourrissent. C’est ce peuple qui donne souvent à ce livre sa dimension de poème épique.
Socialisme et christianisme
Socialisme et christianisme retrace une partie de la pensée de Tolstoï au travers de sa correspondance avec Birioukof.
La Fête au Togo et autres histoires
Deux hommes jouent au jacquet dans une grande salle fraîche, quelque part en Amérique du Sud. Et soudain une rumeur monte de la rue. Est-ce le vent, la mer ou la révolution ? Presque en même temps, au sud de l’Afrique, une énorme rotative se révolte contre ses constructeurs. Pourquoi ? Et pourquoi une nuit de Noël, dans un petit village d’Espagne, un octogénaire invente-t-il l’amour ? Sept nouvelles, sept contes que Georges Suffert est sans doute allé pêcher dans les corridors de la planète. Un univers étrange apparaît au fil des pages ; à première vue, il ressemble au nôtre. Mais pour ceux qui regardent un peu plus attentivement, le décor tombe en morceaux et, à travers les vides, surgissent les morceaux d’un autre monde : énigmatique, tendre, peut-être en passe de se réconcilier avec lui-même. Georges Suffert, journaliste depuis un quart de siècle, franchit pour la première fois avec {la Fête au Togo et autres histoires}, la frêle barrière qui sépare le journaliste du conteur. A moins qu’il ne sache plus distinguer le réel de l’imaginaire.
99 francs
Octave est le maître du monde. Octave exerce en effet la profession lucrative de rédacteur publicitaire : il décide aujourd’hui ce que vous allez vouloir demain. Octave est un mort-vivant, couvert d’argent, de filles et de cocaïne. Un jour, il se rebelle. Le doué Octave déjante. La cliente idéale ? « Une mongolienne de moins de cinquante ans. » Les nababs de la publicité ? « Ils mènent la troisième guerre mondiale. » De l’île de la Jatte où négocient les patrons d’agence à Miami où l’on tourne un spot sous amphétamines, d’un séminaire en Afrique à Saint-Germain-des-Prés, de l’enfer du sexe à la pureté perdue, Frédéric Beigbeder, entre fiction et pamphlet, écrit la confession d’un enfant du millénaire. En riant, il dénonce le mercantilisme universel. En quelque sorte, un livre moral. Pour 99 francs, seulement.
Un garçon convenable – Partie 1
« Tu épouseras un garçon que j’aurai choisi. »
Ainsi parle à sa fille Lata une digne veuve éprise de respectabilité, Mrs Mehra. Un propos qui n’a rien d’inhabituel dans cette Inde provinciale des années cinquante, indépendante de fraîche date. Mais tout bouge dans cet immense pays. Les moeurs, les idées, les convictions religieuses ou politiques, tout est prétexte à affrontements et à débats. Courtisée par un jeune industriel, par un étudiant musulman et par un poète, Lata mettra deux ans à imposer sa liberté. Autour d’elle se déploie une fresque grandiose, prodigieusement vivante, où rajahs et intouchables, artisans et intellectuels, révolutionnaires et fanatiques, femmes libres et femmes soumises nous donnent le prisme complet d’une société placée entre ses traditions millénaires et son entrée dans le XXe siècle…
On a pu évoquer le souffle de Dickens et de Tolstoï à propos de ce roman-fleuve, à la fois saga familiale et fresque historique, accueilli par un succès triomphal.
Un garçon convenable – Partie 2
« Tu épouseras un garçon que j’aurai choisi. » Ainsi parle à sa fille Lata une digne veuve éprise de respectabilité, Mrs Mehra. Un propos qui n’a rien d’inhabituel dans cette Inde provinciale des années cinquante, indépendante de fraîche date. Mais tout bouge dans cet immense pays. Les mœurs, les idées, les convictions religieuses ou politiques, tout est prétexte à affrontements et à débats. Courtisée par un jeune industriel, par un étudiant musulman et par un poète, Lata mettra deux ans à imposer sa liberté. Autour d’elle se déploie une fresque grandiose, prodigieusement vivante, où rajahs et intouchables, artisans et intellectuels, révolutionnaires et fanatiques, femmes libres et femmes soumises nous donnent le prisme complet d’une société placée entre ses traditions millénaires et son entrée dans le XXe siècle… On a pu évoquer le souffle de Dickens et de Tolstoï à propos de ce roman-fleuve, à la fois saga familiale et fresque historique, accueilli par un succès triomphal.
Les bonnes fréquentations
Ils sont nés dans la même région, ils ont fréquenté les mêmes écoles ou commis les mêmes erreurs de jeunesse. Ils partagent la même marginalité, les mêmes fantasmes de carrière ou le même goût pour l’argent. Ils agissent en coulisses pour s’entraider, faire carrière, monopoliser les affaires ou les idées, s’enrichir, conspirer, et, pourquoi pas… devenir Président ! Ils sont corses, corréziens, anciens épurés ou franc-maçons, affairistes, aristocrates, inspecteurs des finances ou anciens trotskystes… Ils appartiennent tous à un réseau. Multiples, informels, ces lieux de complicité et de solidarité dessinent une géogaphie cachée de la société française. Ils expliquent – plus sûrement que les biographies officielles – les décisions, nominations et autres promotions. Pour écrire cette histoire secrète des réseaux, Sophie Coignard et Marie-Thérèse Guichard ont enquêté pendant trois ans. Elles ont interrogé acteurs et observateurs de ces solidarités occultes, dans tous les milieux, toutes les castes, et lèvent le voile sur ces ententes qui cimentent la société française.
Désert Brûlant
Il est risqué d’être honnête surtout quand on est avocat. Grégory, envoyé à Vienne par son cabinet parisien, découvre que l’affaire qu’il devait défendre est douteuse. Il abandonne le procès en cours. Aussitôt licencié, il est chômeur. Il n’a aucune envie de rentrer à Paris. L’une de ses relations, un avocat international, le retrouve et lui propose, pour cinquante mille dollars d’honoraires, une mission apparemment simple. Il faudrait accompagner, chez sa mère divorcée, à Long Island, la fille d’un aristocrate autrichien. Grégory, à court d’argent, tombe dans le piège. Bientôt, il découvre un château, un océan de fric et une fille superbe. Leur trajet sera celui de tous les périls. Lorsqu’ils traverseront le désert du Nevada, leur vie ne vaudra plus grand-chose. Une fois de plus, Christine Arnothy nous entraîne dans une intrigue à l’image de ce siècle où l’argent, la mort et l’amour s’entrechoquent. Pas une seconde à perdre, pour Grégory et Jennifer, s’ils veulent survivre ou tout simplement vivre… et peut-être s’aimer un jour.
L’enfant léopard
Il faut sauver la reine ! Alors que dans sa cellule, Marie-Antoinette se prépare à mourir, partout des hommes et des femmes complotent. Alors que toute la ville tressaille et chante, qu’on se presse sur le parcours pour voir passer l’Autrichienne, pour se taire ou crier sa joie… Au fond de ces mêmes ruelles ou au coeur des catacombes, les fidèles se regroupent et s’agitent. Il faut sauver la reine ! Mais qui est cet enfant léopard qu’il faut retrouver avant que l’aube ne se lève sur l’échafaud ? Qui est ce jeune métis à la peau maculée de blanc ; silencieux et sage, cet inconnu que tout Paris semble poursuivre désormais entre les gargotes, les fiacres, les tripots et la guillotine ? Cet enfant si cher au coeur de la reine, les inspecteurs noirs Ed Cercueil et Fossoyeur Jones le protègent, pistolet à la main. Ce fils sans mère, on le côtoie, on le devine, on l’enlève : on ne compte plus ses assassins. Daniel Picouly nous lance dans une quête effrénée, au coeur de la Terreur. Une cavalcade follement romanesque où l’on croise la princesse de Lamballe et le docteur Seiffert, Olympe de Gouges, des conspirateurs, la du Barry, le nègre Delorme, Mme Roland, tout un peuple qui gronde… Et, quelque part dans la ville, une mère attend : qui est-il donc, cet enfant léopard ?
En écoutant Cézanne Degas Renoir
Ambroise Vollard, célèbre marchand de tableaux, voyait mieux et plus loin que les autres; c’est ainsi qu’il découvrit et exposa Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Picasso… Confident partageant la vie, le travail de génies souvent inconnus ou méprisés à l’époque, il savait aussi se taire et dresser l’oreille. En écoutant Cézanne, Degas, Renoir est donc un témoignage capital sur l’histoire de la peinture. Une suite de traits, de souvenirs, d’attitudes, racontés en toute liberté, qui éclairent les atmosphères, les mécanismes de création de ces trois artistes, la genèse de leurs ouvres, l’intimité de leur atelier. On s’y croirait. Vollard, lui, y était, qui livre ici à sa façon… une œuvre d’art.
Windows on the world
Vous connaissez la fin: tout le monde meurt. Certes la mort arrive à pas mal de gens, un jour ou l’autre. L’originalité de cette histoire, c’est que tous ses personnages vont mourir en même temps et au même endroit. Est-ce que la mort crée des liens entre les êtres ?
Oona & Salinger
Il arrive toujours un moment où les hommes semblent attendre la catastrophe qui réglera leurs problèmes. Ces périodes sont généralement nommées : avant-guerres. Elles sont assez mal choisies pour tomber amoureux.
En 1940, à New York, un écrivain débutant nommé Jerry Salinger, 21 ans, rencontre Oona O’Neill, 15 ans, la fille du plus grand dramaturge américain.
L’impétueux
A toi, je peux le dire, c’était le jour le plus triste de ma vie. Cet aveu, lâché un soir de septembre 2007, devant une amie très chère, dans un moment d’abandon, Nicolas Sarkozy ne le confessera plus jamais à personne. Il disait vrai pourtant, mais qui aurait pu le croire ? Ce triste jour étant le 6 mai 2007. Celui même de son élection à la Présidence de la République. Le couronnement de son ambition depuis ses vingt ans.