Metternich
Ma biographie me fera peut-être connaître d’une manière défavorable, mais du moins elle ne sera pas ennuyeuse », écrivit Metternich.Le champion de la Vérité et du Droit ne se trompait pas. Ceux qui ont gardé l’image traditionnelle d’un personnage solennel, sûr de lui-même, inébranlable dans ses résolutions autant que machiavélique dans ses desseins, découvriront un homme assez médiocre au fond, sujet à l’erreur et à l’hésitation, mais rachetant ses déficiences par une fidélité inconditionnelle à son souverain et à l’Etat qu’il servait.Une image neuve et nuancée du grand ministre autrichien ; fort différente, en somme, de l’effigie odieuse accréditée par une historiographie d’inspiration libérale. L’homme d’Etat apparaît moins grand du fait de ses capacités qu’en raison des événements auxquels il fut mêlé, des personnalités qu’il confronta – Napoléon surtout – et de la durée exceptionnelle de sa carrière politique. Quant à l’homme privé, on le voit sujet aux faiblesses et aux passions communes, foncièrement bienveillant à travers son égoïsme serein ; bon ami, bon père, et même bon époux, en dépit d’aventures extra-conjugales que révèlent ici pour la première fois des correspondances intimes récemment mises au jour.Guillaume de Bertier de Sauvigny, né en 1912, a été de 1948 à 1977 professeur d’histoire à l’institut catholique de Paris. Il a enseigné également dans de grandes universités américaines et à l’université hébraïque de Jérusalem. Il est un des plus grands spécialiste de la Restauration sur laquelle ses travaux font autorité en France et à l’étranger. »